RCA-Présidentielle 2020 : François Bozizé annonce sa candidature

Prévu pour décembre, le scrutin s’annonce à haut risque alors que des combats entre milices persistent à l’intérieur du pays.

L’ex-président centrafricain François Bozizé a annoncé samedi 25 juillet sa candidature à l’élection présidentielle de décembre 2020, un scrutin à haut risque dans ce pays plongé dans une guerre civile depuis que Bozizé a été renversé en 2013. Les militants du Kwa Na Kwa (KNK), le parti de Bozizé, étaient réunis depuis vendredi en congrès à Bangui, la capitale centrafricaine. « Le congrès vient de me désigner candidat du Kwa Na Kwa à la prochaine élection présidentielle (…) J’accepte solennellement la mission que vous me confiez », a déclaré Bozizé lors d’un discours prononcé devant ses partisans et retransmis en direct sur Facebook.

Après six années d’exil, François Bozizé est revenu mi-décembre en catimini à Bangui, juste un an avant le scrutin présidentiel. « Depuis mon exil, je n’ai jamais oublié notre chère patrie », a déclaré M. Bozizé samedi, peignant « un tableau aussi sombre que traumatisant » de la Centrafrique d’aujourd’hui. Le général, qui était arrivé par la force à la tête du pays en 2003, a notamment fustigé « la montée des tribalismes », « la gravité de la situation sécuritaire » et « l’absence totale d’autorité de l’Etat ».

Le pays est plongé dans la guerre civile depuis qu’il a été renversé en 2013 par une coalition de mouvements rebelles, appelée la Séleka. Ce coup d’Etat avait fait basculer ce pays pauvre dans une spirale infernale de violences, marquée par de sanglants affrontements communautaires entre la Séléka et les milices antibalaka, apparues pour soutenir le président déchu. Cette guerre a forcé près du quart des 4,7 millions d’habitants de la Centrafrique à fuir leur domicile.

Sanctions de l’ONU

Après une intervention de l’armée française, la Séléka a abandonné Bangui début 2014. Depuis cette date, une mission de l’ONU (Minusca) est déployée dans le pays pour rétablir la paix et l’autorité de l’Etat sur le territoire. Aujourd’hui, plus des deux tiers du pays restent aux mains de divers groupes rebelles. Cependant, les institutions politiques bénéficient d’une relative stabilité depuis l’élection en 2016 à la présidence de Félix Archange Touadéra.

Pour Bozizé, la partie est loin d’être gagnée : l’ex-chef de l’Etat est toujours sanctionné par l’ONU pour son rôle dans la crise centrafricaine de 2013 au cours de laquelle il est accusé d’avoir soutenu des milices antibalaka. Fin janvier, il avait affirmé devant la presse que « rien » ne l’empêchait « d’être candidat » et qu’il allait demander à l’ONU que son cas soit étudié pour mettre fin aux sanctions prises contre lui.

Lors de son discours, Bozizé s’est présenté comme le candidat « de la réconciliation nationale et de l’unité », appelant au « rassemblement » d’autres partis derrière sa candidature. François Bozizé devra très probablement faire face à l’actuel président Touadera, dont la candidature au scrutin fait peu de doute.

Scrutin à haut risque

Il n’a d’ailleurs pas hésité samedi à le critiquer, dénonçant une « absence de démocratie » du régime en place, « la confiscation du pouvoir par un petit groupe d’individus », ou encore « les malversations financières érigées en mode de gouvernance ».

C’est aussi un scrutin à haut risque qui s’annonce, du fait de la persistance des combats entre milices à l’intérieur du pays, malgré un accord de paix signé en février 2019 à Khartoum entre le gouvernement et 14 groupes armés. Pis, « la perspective des élections a donné aux groupes armés une raison supplémentaire de maintenir et d’étendre leur contrôle sur le territoire », a averti mi-juillet un groupe d’experts de l’ONU. Leur rapport souligne notamment un récent afflux de combattants étrangers, principalement venus du Soudan.

Le nord-est du pays, qui partage sa frontière avec le Soudan, est régulièrement secoué par des violences entre milices. Tout comme l’ouest du pays, où la Minusca a récemment lancé une opération contre un groupe armé, les 3R, qui y étend son influence.

RCA : le Tchad porte plainte contre le chef rebelle Abdoulaye Miskine

Abdoulaye Miskine qui a longtemps été actif en République Centrafricaine, il est aussi soupçonné de crimes au Tchad.

Le chef rebelle Abdoulaye Miskine, à la tête du Front démocratique du peuple centrafricain (FDPC), groupe rebelle actif en Centrafrique, a été arrêté au Tchad en octobre 2019 et présenté au juge d’instruction le 1er juin 2020. Si Abdoulaye Miskine a longtemps été actif en RCA, il est aussi soupçonné de crimes au Tchad. La Coordination des associations de la partie civile et de défense des droits de l’homme (Cascidho) a annoncé s’être constituée partie civile contre le chef de guerre. De nombreuses victimes se sont fait connaître pour des crimes commis notamment le long de la frontière.

« Sur cette base, nous avons fait des investigations sérieuses dans ce sens, ce qui nous a amenés à nous constituer partie civile et à déposer une plainte contre Koumtamadji Martin, alias Abdoulaye Miskine et autres, pour enlèvement, séquestration, sévices graves, extorsions de biens, également association de malfaiteurs et assassinat. », explique Mahamat Dingadimbaye, président de la Cascidho.

RCA : nouvel accord entre l’USAID et le gouvernement

L’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) et le gouvernement de la République centrafricaine (RCA) ont signé un nouvel accord de développement de cinq ans.

L’accord prévoit un financement d’environ 22 millions USD (12 588 314 200 CFA) pour des programmes qui encourageront la stabilisation en RCA, y compris des programmes visant à accroître les opportunités économiques licites et à contrer les facteurs de conflit. En outre, l’accord vise à faire passer la RCA d’un bénéficiaire d’aide humanitaire au départ à un bénéficiaire d’interventions de développement plus durable désormais.

L’Ambassadeur des États-Unis d’Amérique en République centrafricaine, Madame Lucy Tamlyn a assisté à la signature de l’accord au ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération le 17 juillet 2020. Le Ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Monsieur Felix Moloua, a signé l’accord, qui sera à présent envoyé aux bureaux de l’USAID à Kinshasa, République démocratique du Congo, à la signature du directeur de mission de l’USAID, Monsieur Paul Sabatine. À cause des restrictions de voyage dues au COVID-19, les deux parties ont convenu de signer l’accord séparément. Au cours de la cérémonie de signature, l’Ambassadeur Tamlyn a déclaré : « Cet accord représente l’engagement des États-Unis à bâtir une paix et une prospérité durables et à long terme en RCA. »

Ce nouvel accord de développement couvre les exercices 2020-2024. Dans le cadre de l’accord, le gouvernement centrafricain est tenu de mettre en place un comité de pilotage pour suivre l’avancement des activités de développement financées par cet accord, et l’USAID supervisera l’exécution de l’accord depuis ses bureaux de Kinshasa. Ce projet de développement rejoint d’autres activités de l’USAID en RCA, notamment une aide humanitaire vitale et des programmes de formation et de soutien aux médias locaux.

RCA : les rebelles de 3R dérobent plus de 50 millions FCFA

La scène a eu lieu ce mercredi 15 juillet au village Ngbama, situé à 57 kilomètres de Bocaranga sur l’axe Mann, dans la préfecture de l’Ouham-Péndé.

Les victimes sont toutes des commerçants venus des différentes localités du nord-ouest, mais également des humanitaires qui travaillent dans la région.

Selon les premiers éléments d’informations recueillies sur le lieu de la scène auprès de certains  témoins, ce sont les travailleurs humanitaires qui étaient les premiers à tomber dans le piège des assaillants, identifiées formellement par les populations locales comme des combattants rebelles de 3R.

D’après l’une des victimes interrogées par la rédaction du CNC, aux moments de leur braquage au village Ngbama, situé à 5 kilomètres de Mann sur l’axe Bocaranga, les assaillants auraient emporté une somme de 200 000 francs CFA en espèce avant d’endommager gravement leur moto. Sur place, quelques minutes plus tard, un convoi d’une dizaine des commerçants sur des motos est arrivé. Ils sont tombés malheureusement nez à nez avec les rebelles qui les ont littéralement dépouillés un par un. Et ce n’est pas tout. Les assaillants ont maintenu leur position au village Ngbama durant des heures. Au total ce jour, plus de 40 commerçants sont tombés dans leur piège, et au moins 50 millions de francs CFA ont été emportés par les assaillants.

Il y a lieu de noter que les routes qui mènent à Ngaoundaye, ou encore  à bang sont les deux principales voies du ravitaillement en produits de première nécessité de plusieurs localités du nord-ouest, en particulier la ville de Bocaranga, Paoua, Bossangoa, Bouca et bien d’autres.

RCA : le gouvernement promet de verser une indemnité au personnel de santé

Le dernier conseil des ministres extraordinaire a marqué son accord sur le principe d’une indemnisation du personnel de santé.

Le gouvernement centrafricain propose de verser au personnel de santé une indemnité pour les motiver à affronter la pandémie de nouveau coronavirus, a indiqué lundi le ministre de la Fonction publique, Jean-Christophe Nguinza.

D’après le ministre, le dernier conseil des ministres extraordinaire a marqué son accord sur le principe d’une indemnisation du personnel de santé en première ligne des soins administrés aux patients atteints du COVID-19, et le dossier a été confié aux services des finances et du budget.

Nguinza, qui est également président du Cadre permanent de concertation et de négociation (CPCN) entre le gouvernement et les syndicats, a par ailleurs déploré la fermeture de certains centres hospitaliers pour cause de grève, alors que les discussions avec les responsables syndicaux ne sont pas interrompues.

Depuis la confirmation du premier cas de nouveau coronavirus en Centrafrique à la mi-mars, le personnel de santé a fréquemment menacé d’entrer en grève, exigeant une amélioration de ses conditions de travail et une protection adéquate contre le COVID-19

A ce jour, le ministère centrafricain de la Santé et de la Population a confirmé 4.321 cas de nouveau coronavirus parmi lesquels il y a eu 1.208 guérisons et 53 décès.

RCA : un casque bleu rwandais tué dans une attaque

Un Casque Bleu de la mission des Nations Unies a été tué lundi et deux autres blessés dans une attaque à Gedze menée par le groupe armé 3R (Retour, Réclamation et Réhabilitation), un des principaux groupes rebelles centrafricains.

La Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca), a annoncé lundi le décès d’un Casque bleu Rwandais dans une attaque perpétrée par un des groupes armés actifs sur le territoire. « Cette attaque criminelle constitue une nouvelle violation » par le groupe armé 3R (Retour, Réclamation et Réhabilitation) de l’accord de paix qui lie le gouvernement centrafricain à 14 groupes armés depuis le 6 février 2019, a affirmé la Minusca dans le communiqué.

La mission rappelle que les « attaques contre les forces de maintien de la paix des Nations unies peuvent constituer un crime de guerre en vertu du droit international ». Fin juin, deux militaires de l’armée centrafricaine avaient déjà été tués par les 3R dans la commune de Besson, dont Gedze est l’un des villages.

Par ailleurs, le leader des 3R, Sidiki Abass, avait annoncé début juin qu’il suspendait sa participation à l’accord. Conséquence, la Minusca avait lancé peu après une opération militaire dans l’Ouest pour contrer l’expansion du groupe armé. Les 3R sont l’un des principaux groupes armés du pays, principalement composé de Peuls et actif dans l’ouest du pays.

RCA-Coronavirus : le gouvernement entend soumettre tous les enseignants au test

En République centrafricaine, le gouvernement envisage de soumettre à un test du COVID-19 tous les enseignants avant la prochaine réouverture des classes, a indiqué mardi le ministre de la Santé et de la Population, Pierre Somsé.

Ce projet sera soutenu par les partenaires du pays, dont le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Toutefois, les tests seuls ne suffisent pas, a souligné le ministre, qui a insisté sur la surveillance et l’application des mesures barrières telles que le port de masque et la distanciation sociale sur le campus.

La date pour la reprise des cours n’a toujours pas été déterminée. Pour y préparer, le gouvernement centrafricain avait assuré la formation de plus de 150 inspecteurs d’académie, chefs de circonscriptions scolaires et membres de la Fédération nationale des associations des parents d’élèves sur les conduites à tenir par rapport à la pandémie du coronavirus.

La Centrafrique a signalé son premier cas de COVID-19 à la mi-mars. A ce jour, le pays a enregistré un total de 3.745 cas confirmés, dont 47 décès et 787 guéris, selon le dernier bilan publié mardi par le gouvernement.

RCA : un nouveau mouvement pour soutenir la candidature de Touadéra

La nouvelle formation a été nommée « Mouvement bé oko » et a été créée samedi 27 juin 2020.

Un nouveau mouvement politique regroupant 42 partis, associations et organisations politiques centrafricains a été créé samedi pour soutenir la candidature de Faustin-Archange Touadéra, actuel président de la Centrafrique, à la prochaine élection présidentielle prévue pour la fin de l’année.

La nouvelle formation a été nommée « Mouvement bé oko », la traduction en sango, la langue nationale centrafricaine, du Mouvement cœurs unis (MCU), le parti de Touadéra.

Le premier tour des élections présidentielle et législative a été fixé au 27 décembre prochain par l’Autorité nationale des élections (ANE) en Centrafrique.

RCA : présence massive des rebelles du MPC à Markounda et Boguila

Pendant que les Casques bleus de la Minusca, mission des Nations unies en Centrafrique, et les forces de sécurité intérieure, gendarmes et policiers centrafricains pliaient leur bagage et quittent la zone, le MPC (mouvement patriotique pour la Centrafrique ), dirigé par l’autoproclamé général Mahamat Al-Khatim renforce sa présence dans les sous-préfectures de Markounda et de Nana-Boguila.

Alors que le chef rebelle Mahamat Al-Khatim et ses hommes sont aperçus depuis quelques jours dans la localité de Kouki, un nouveau site minier situé à 65 kilomètres de Markounda et qui attire massivement ce dernier temps les groupes armés, sur l’axe Paoua-Bossangoa, les rebelles du MPC, appuyé par des mercenaires tchadiens, contrôlent les localités de Boguila, Nana-Bakassa et Béboura, abandonnées par les Casques bleus et les gendarmes centrafricains.

« Tout ça, c’est à cause de la Minusca. On ne comprend pas pourquoi les Casques bleus ont abandonné Béboura, Boguila, Batangafo aux mains des rebelles qui circulent désormais comme des poissons dans l’eau et terrorisent les populations civiles », s’alarme l’unique gendarme centrafricain en position de départ à l’entrée de la commune de Nana-Bakassa, sur l’axe Boguila-Bossangoa.

À Béboura 3, un croisement stratégique situé à une vingtaine de kilomètres de Paoua sur l’axe Bossangoa, la base opérationnelle temporaire, Tempory Operational base (TOB) de la Minusca a été complètement détruite le jeudi 9 avril 2020 par les populations locales suite à un accident de circulation impliquant un véhicule de patrouille des Casques bleus. La Minusca, de son côté, réagit très rapidement en rapatriant son personnel local à Paoua. Quelques semaines plus tard, la Minusca évacue sa base de Boguila, laissant les voies libres aux rebelles tchadiens et centrafricains qui circulent désormais libres dans le secteur.

Il y a lieu de noter que la semaine dernière, à Kabo, une localité frontalière avec le Tchad, le chef rebelle Mahamat Al-Khatim, chef d’État-major et coordonnateur du MPC avaient reçu un pick-up neuf lourdement armé venu du Tchad. Selon des sources sécuritaires locales, cette nouvelle dotation pourrait s’inscrire dans les activités d’exploitation minière du chef rebelle.

À six mois des échéances électorales prévues pour la fin décembre 2020, les principaux groupes armés, pourtant signataires de l’accord de paix de Khartoum du 6 février 2019, ont investi et terrorisé malheureusement les populations des localités de l’est, du centre, du Nord et du Nord-ouest de la République centrafricaine.

RCA : le Code de l’enfant vient d’être promulgué

Ce texte vient renforcer la protection des mineurs de manière générale. Notamment dans le contexte de conflit que traverse encore le pays pour les enfants associés aux groupes armés.

C’est un long processus qui vient d’aboutir en Centrafrique, avec la promulgation par le président de la République cette semaine du Code de l’enfant. Si le Code de la famille et le Code pénal prévoyait déjà certaines mesures, celui-ci permet en un texte de mettre en place un cadre juridique et normatif pour l’ensemble des droits des enfants sur le territoire centrafricain.

Aline Gisele Pana est la ministre de la Promotion de la femme, de la famille et de la protection de l’enfant. Elle explique : « C’est le premier texte qui criminalise vraiment parce que ce n’est plus l’enfant qui va être considéré comme auteur. Aujourd’hui, à travers ce Code, l’enfant devient une victime. Il était considéré comme un acteur et le Code aujourd’hui le décriminalise. Donc interdiction de l’enrôlement des enfants dans les forces et groupes armés. Il y a la question aussi de la protection des enfants contre tout abus toute exploitation toute violation de leurs droits en ce qui concerne l’utilisation des enfants à des fins pornographiques. »

Autre avancée, des mesures qui concernent les enfants en conflits avec la loi. Le texte prévoit désormais une prise en charge spécifique dans des lieux dédiés aux enfants.

« Je crois que longtemps le pays a souffert du manque de cette loi, estime la députée Béatrice Epaye, présidente de la fondation Voix du Cœur une organisation qui aide notamment à la réinsertion des enfants. Je prends un exemple. Pour le Covid-19, des enfants ont été libérés de prison. Mais ces enfants qui sont des mineurs partagaient la même prison que les adultes. Et leur témoignage. Les témoignages de vie en prison des mineurs mélangés avec les adultes c’est accablant. Donc aujourd’hui l’application de ce Code va aider la justice à mieux faire son travail. »

Béatrice Epaye se réjouit de la promulgation de ce texte et espère que les décrets d’applications seront adaptés aux organisations de terrain.

RCA: réouverture des lieux de culte

Le président Faustin Archange Touadéra a annoncé, vendredi 12 juin, l’obligation du port du masque dans les lieux publics mais aussi l’assouplissement des règles, édictées le 26 mars dernier, pour endiguer l’épidémie de Covid-19. Parmi ces mesures, la réouverture des lieux de culte était très attendue.

Hervé, masque en tissu sur le visage, attend sur le parvis de la cathédrale. « Comme on a dit qu’il y avait la reprise des églises aujourd’hui, je suis venu exprès à la cathédrale, explique-t-il. À ma grande surprise, pour l’instant je vois que la porte n’est pas encore ouverte mais bon, on attend. Comme la messe doit commencer à 9h30, on va attendre jusqu’à 9h30 pour voir ce qu’il se passe. »

Hervé se dit également très content que le président ait annoncé la reprise du culte : « Pour nous qui sommes chrétiens, ça fait trois mois que nous avons été sevrés, entre guillemets, de pouvoir nous rendre ici, à l’église et le message du chef de l’État, avant-hier, a été une grande joie. On s’attendait même à ce qu’il y ait beaucoup de monde. C’est pour ça que je suis venu avec 30 minutes d’avance », ajoute-t-il.

Les cloches sonnent mais la porte reste fermée. À la cathédrale, on précise ne pas être prêt pour rouvrir, dès ce dimanche. Une petite quarantaine de personnes s’espacent alors au pied du monument pour suivre la messe, grâce à des hauts parleurs. Nancy est parmi les fidèles.

La Centrafrique reçoit un nouvel arrivage de matériel électoral

En Centrafrique, malgré la pandémie de Covid-19 et les défis logistiques liés notamment à la fermeture des frontières, les élections présidentielles et législatives dont le premier tour est prévu pour le 27 décembre, s’organisent.

D’énormes paquets sont déposés sur le tarmac de Bangui Mpoko. Plusieurs dizaines de tonnes de matériel dont 4 400 tablettes sont ainsi arrivées pour le démarrage de l’enrôlement des électeurs. Pour Richard Nguéret Gbagba, président de la commission des opérations électorales auprès de l’ANE, c’est un soulagement.

« Cet arrivage arrive à point. On peut le dire parce que ces tablettes-là devaient arriver le 6… On essaiera de mettre les bouchées doubles par rapport à la date fixée pour que le lancement des travaux d’enrôlement se fasse dès le 22 juin. Il y a des petites difficultés. On essaie de les surmonter mais il n’y a pas de difficultés majeures. Nous serons prêts ! », dit-il.

L’organisation du processus électoral en pleine pandémie. Un vrai défi. « C’est un tour de force, je ne vous le cache pas », assure Nathalie Boucly, la représentante résidente du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) en Centrafrique, l’un des principaux partenaires dans ce domaine.

« A partir du moment où c’est une priorité pour le gouvernement ça devient une priorité pour toutes les institutions – et le PNUD en fait partie – qui viennent en appui au gouvernement dans ce pays. Les élections sont une priorité pour le PNUD parce que c’est une priorité pour le pays. La tenue des élections est imposée comme une condition sine qua non vers la sortie de crise et la consolidation de la démocratie en vertu de l’article 20 de l’accord pour la paix et la réconciliation qui a été signé le 6 février 2019. »

L’ANE rassure que l’établissement de la liste électorale se fera dans les temps. L’opération durera jusqu’à la dernière semaine de septembre. Viendra ensuite l’étape du dépôt des candidatures.

RCA : plus d’un enfant sur deux sont obligés de travailler

A l’occasion de la Journée mondiale contre le travail des enfants, le point sur la RCA où de nombreux mineurs sont obligés de travailler à cause de la pauvreté.

Selon l’Onu, dans le monde, 151 millions de filles et de garçons âgés de cinq à dix-sept ans travaillent. 70 % d’entre eux travaillent dans l’agriculture, notamment dans l’élevage, la sylviculture, la pêche et l’aquaculture.

En République centrafricaine, 57% des enfants sont obligés de travailler, selon les dernières statistiques de l’Unicef. La pauvreté reste la principale cause de ce fort taux de travail chez les mineurs.

Vendeur d’eau glacée à 13 ans

A 20h, Ousmane, jeune vendeur ambulant est encore au bord de la route cherchant à vider le stock de l’eau glacée remis par sa mère. « Je vends de l’eau fraîche, j’ai 13 ans », confie-t-il.

Les revenus du travail d’Ousmane permettent d’alimenter la maison. Tout comme cet enfant, des milliers d’enfants centrafricains sont confrontés à cette rude épreuve nuit et jour.

Selon Elvis Namkoïsse, Chargé de programmes à l’ONG Femme, Homme, Action+, les enfants voient leurs droits foulés au pied en Centrafrique.

« Les enfants sont devenus une main d’œuvre pour les parents. Ce sont les enfants qui vont au marché vendre pour ramener quelques revenus à la maison. Les enfants sont devenus une main d’œuvre dans les chantiers miniers. Ils ont abandonné les salles de classe au profit de l’or et du diamant qu’ils ramènent aux parents. Ajouter à cela les enfants qui sont enrôlés dans des groupes armés et qui sont exploités sur différents rôles, surtout les filles qui sont devenues des objets sexuels alors que leur âge ne le permet pas. »

Manque de structures adaptées

Face à cela, les autorités ont pris des mesures pour garantir une meilleure protection aux enfants, mais sans grand succès.

« Toute une batterie de textes. Plus récemment encore, il y a eu un document beaucoup plus important, je veux parler du code de protection de l’enfant qui a pris des dispositions pour protéger l’enfant dans toutes les circonstances, c’est-à-dire en éducation, en situation de contact avec la justice, en situation par exemple d’enrôlement et les enfants qui vivent dans la rue. », explique  Eloi Sylvestre Betindji, directeur de l’insertion et de la réinsertion sociale au ministère de la Promotion de la famille.

Il ajoute cependant que « ce qui est un peu malheureux est que nous n’avons pas d’assez de structures spécifiques pour l’encadrement ou le recadrage afin de favoriser la réinsertion des enfants qui sont en situation difficile ».

De manière générale, la situation des enfants en RCA reste très critique du fait de la persistance des violences armées.

Un tiers des enfants sont en situation de déscolarisation. Plus de la moitié des enfants sont contraints de travailler pour subvenir aux besoins vitaux de leurs familles.

RCA-Douane : le DG hausse le ton après un détournement

Après plusieurs appels à la prise de conscience, l’inspection propose des arrestations.

Désormais, tous les douaniers réputés tricheurs, fraudeurs et maux intentionnés seront sévèrement punis conformément à la loi, selon le directeur général des douanes et des droits indirects, Monsieur Frédéric INAMO.

Cette annonce intervient au moment où plusieurs agents et cadres de la direction régionale n°2 de la douane sont auditionnés par l’inspection des services douaniers dans le cadre d’une affaire des importations  sans déclaration des produits pétrolier. Il ressort de ces diverses auditions que

La procédure mise en place pour l’importation en droiture des produits pétroliers à la Société forestière STBCA   n’obéit pas à la réglementation en la matière, et ce, avec la complicité de certains  cadres et agents des douanées en postes à la Recette des Douanes de NOLA et au Poste de YANTCHI. Comme on le dit souvent, un bon père, c’est celui qui sait féliciter un enfant quand il a bien agi, et qui sait punir celui qui s’est mal conduit. C’est dans cette disposition d’esprit que l’inspection des services douaniers propose des mesures disciplinaires à l’encontre de tous les  cadres et agents impliqués dans cette irrégularité. Il s’agit de Monsieur GORO Michel, Inspecteur des Douanes, Receveur des Douanes de NOLA ;

Monsieur VOYEMAKOA Johnny Tiburce, Contrôleur des Douanes, Chef de Poste des Douanes de YANTCHI;

Monsieur BISSAFI Choisi, Contrôleur des Douanes, ancien Chef de Poste de YANTCHI;

Monsieur BOYDE DAYA Gédéon, Inspecteur Adjoint des Douanes, Chef de Poste des Douanes de YANTCHI;

Monsieur DAMANGO Gérard, Contrôleur Principal des Douanes, Chef de Poste Adjoint de YANTCHI.

Exprimant son désarroi et sa désolation fasse à ces comportements déviants et inciviques de certains de ses collègues douaniers, le directeur général des douanes et des droits indirects, Monsieur Frédéric INAMO   aurait pris acte de la proposition de mesures disciplinaires soumise à son appréciation par l’inspection des services douaniers qui recommande par ailleurs qu’une mission de l’ISD soit diligentée aux fins de procéder à des vérifications de l’authenticité des différentes quittances établies et également procéder à la reconstitutions de toutes les importations de carburant effectuer par la société forestière STBCA sur une période de trois ans.

Il y’a lieu de noter que les activités des Douanes en République centrafricaine représentent 60% des recettes du pays. Depuis la prise de fonction du DG Frédéric INAMO en 2016 où les recettes douanières se chiffraient à 3 milliards de fcfa sur l’étendue du territoire, aujourd’hui les recettes douanières sont incontestablement en moyenne 5 milliards de fcfa sur 20% du territoire et principalement sur le corridor Douala et Bangui et Brazzaville à Bangui.

Cinq ans de la Cour pénale spéciale de RCA : Amnesty demande plus «d’efforts»

L’ONG des droits humains Amnesty International a appelé à « redoubler d’efforts » pour rendre pleinement opérationnelle la Cour pénale spéciale de la RCA, qui célèbre cette année son cinquième anniversaire.

« Il faut faire davantage pour la rendre pleinement opérationnelle et faire en sorte que les victimes des crimes de haine qui ont été perpétrés puissent bientôt assister aux premiers procès », a déclaré Tity Agbahey, chargée de campagne pour l’Afrique centrale à Amnesty International, dans un communiqué.

Le renforcement matériel de cette juridiction « suppose notamment une aide financière accrue et durable de la part des partenaires internationaux et une meilleure coordination avec les tribunaux pénaux nationaux et la Cour pénale internationale », ajoute-t-elle.

En RCA, les civils « paient un lourd tribut » lors des atrocités commises par des groupes armés et par toutes les parties au conflit. La création de la Cour pénale spéciale, considérée comme un « symbole d’espoir » par de nombreuses victimes, était un « grand pas en avant », explique Mme Agbahey.

Créée par une loi le 3 juin 2015, cette cour est un tribunal « hybride » qui a compétence pour juger les graves violations des droits humains et du droit international humanitaire commises depuis 2003.

Sa session d’inauguration s’est tenue en octobre 2018. Selon les dernières informations publiquement disponibles, on recense actuellement huit affaires pour lesquelles les investigations sont closes, huit affaires en cours d’enquête et une quinzaine d’affaires faisant l’objet d’une enquête préliminaire, souligne le communiqué.

Au lendemain des homicides commis dans la ville de Ndélé, dans le nord-est du pays, en avril 2020, la Cour pénale spéciale a annoncé le 8 mai son intention d’enquêter sur cette affaire. Neuf personnes ont été arrêtées en lien avec ces événements. Neuf autres, membres du groupe armé de l’Union pour la paix en Centrafrique (UPC), ont été arrêtées le 19 mai dans le cadre des affrontements qui se sont déroulés à Bambouti, Obo et Zémio, dans le sud-est du pays.

« La série d’arrestations de personnes récemment transférées devant la Cour pénale spéciale contribue à lutter contre l’impunité en République centrafricaine. Ces personnes doivent comparaître rapidement devant des juges, être informées des motifs de leur détention et être assistées par des avocats », a dit la chargée de campagne pour l’Afrique centrale à Amnesty International.

L’histoire de la République centrafricaine est marquée par les coups d’État, les conflits armés et les violences ciblant la population civile. Le conflit actuel a éclaté en mars 2013, lorsqu’une coalition armée à majorité musulmane, appelée la Séléka, a violemment renversé le gouvernement.

Mi-2013, des milices animistes et chrétiennes appelées les anti-balaka ont pris les armes pour résister à la Séléka et se sont livrées à des attaques de grande ampleur contre les communautés musulmanes dans l’ouest du pays. Les deux camps ont commis des crimes relevant du droit international, souligne Amnesty, rappelant que la situation fait également l’objet d’investigations menées par la Cour pénale internationale depuis septembre 2014.

Un accord de paix a été signé le 6 février 2019 entre le gouvernement de la République centrafricaine et 14 groupes armés. Cependant, les graves exactions commises contre la population civile se poursuivent, notamment les homicides illégaux et les violences sexuelles. Environ 80 % du territoire est toujours contrôlé par des groupes armés, selon l’ONG.

RCA-Coronavirus : 115 couturiers se lancent dans la production des masques

Ils devront confectionner 150.000 masques artisanaux devant servir aux populations contre la propagation de cette maladie.

Dans le cadre de la lutte contre la pandémie du COVID-19 en République centrafricaine, plusieurs jeunes couturiers centrafricains ont été sélectionnés et formés pour fabriquer 150.000 masques artisanaux devant servir aux populations de se protéger contre la propagation de cette maladie.

Ces jeunes ont reçu, la visite du Ministre de l’Economie, du plan et de la coopération, Félix Moloua et l’Ambassadrice de l’Union européenne en Centrafrique, Samuela Isopi ce mercredi 27 mai, à l’Alliance Française de Bangui où l’atelier de la coopération éphémère, une initiative citoyenne lancée pour répondre au défi posé par la pandémie à Coronavirus.

Soutenu financièrement par le Fonds européen de développement et le Fonds Bekou et réalisé en partenariat avec l’Alliance Française de Bangui (AFB), le projet emploie 115 couturiers centrafricains, sélectionnés et formés par l’association Ndara pour la production de masques artisanaux répondant aux normes internationales.

La salle de spectacle de l’AFB a servi de cadre de cette production massive de ces masques avec toute une chaîne de travail visant à fabriquer, laver, repasser et imprimer avec les logos UE-RCA, des masques de protection destinés aux populations dans le cadre des mesures de prévention et riposte contre ce fléau invisible appelé COVID-19.

Selon le Chef d’atelier, Yann Kossi, la première vague de ces masques artisanaux seront distribués dans un premier temps aux mototaxis et personnes qui fréquentent les lieux publics comme les marchés de la ville de Bangui.

« Après quelques jours de production, nous avons déjà produit 14.000 masques et si tout va bien la première vague de ces masques de protection contre cette maladie seront distribués aux mototaxis et des personnes qui visitent régulièrement les marchés commerciaux de 8 arrondissements de la ville de Bangui. Par ailleurs, l’autre projet ciblera toute la population dans son ensemble», a-t-il précisé.

Même son de cloche chez l’Union européenne qui a précisé que le projet vise à produire globalement 150.000 masques artisanaux qui seront distribués à des catégories cibles, identifiées avec le Ministère de la Santé publique et de la population. Les premiers 15.000 masques seront prêts d’ici samedi prochain pour la distribution qui sera accompagnée d’une sensibilisation assurée par des ONG sur comment porter, utiliser et laver ces masques uniques à 100%.

A en croire le ministre de l’Economie, du plan et de la coopération, Félix Moloua, ce projet est la consolidation de la mise en œuvre des acquis du RCPCA en réponse aux secteurs informels par la création des emplois devant aider les jeunes centrafricains.

L’une des couturiers sélectionnés, Bengue Catherine se réjouit en remerciant le gouvernement, l’Union européenne et l’Alliance Française de Bangui pour cette opportunité d’emploi leur permettant de subvenir aux besoins de leurs familles surtout dans ce moment difficile.

A titre de rappel, cet engagement découle d’un entretien tenu le 25 mai 2020 entre le gouvernement centrafricain et quelques partenaires internationaux, notamment l’Union européenne, la Banque Mondiale, la Banque Africaine pour le Développement (BAD) et le projet Londo.

RCA : Paoua se prépare à accueillir les premières unités mixtes

Les Unités spéciales mixtes de sécurité (USMS) ont clôturé officiellement leur formation cette semaine à Bouar, leur déploiement est imminent. Leur première affectation est Paoua. Sur place, elles sont très attendues.

Dernières finitions sur le camp qui est prêt à accueillir les deux premières compagnies d’USMS à Paoua. Les Unités spéciales mixtes de sécurité (USMS), ces unités prévues par les accords de paix signés à Bangui en février 2019 seront composés d’anciens membre des groupes armés, de policiers ou de gendarmes sous l’ordre des FACA, l’armée centrafricaine.

Léon Bossou le chef de groupe du quartier vient inspecter les lieux : « Nous n’avons pas peur parce qu’on a déjà fait le désarmement, ils sont tous désarmés, on les a formés, ils viennent ici pour la sécurité dans cette zone. Même si certains éléments des 3R restent dans la brousse derrière les Peuls. Ce sont les 3R qui nous font peur. »Mais le chef de groupe du quartier se dit prêt à accepter des anciens 3R mais à condition « qu’ils viennent avec un bon cœur. »

Une force de 300 hommes à Paoua

Ces quelques craintes sont partagées par les populations. De son côté, le sous-préfet Martin Kossi se veut rassurant : « Le nœud de notre problème ici à Paoua c’est la transhumance, donc s’ils sont là c’est à l’avantage de la population de Paoua. Il n’y a pas de craintes parce qu’ils sont formés, ils seront mixtes il y aura de la police de la gendarmerie sous contrôle des FACA. Donc, je vois que c’est un avantage cette idée des USMS. Je suis en train de sensibiliser la population, qu’elle soit tranquille parce que c’est leur avantage. »

Plus de 300 hommes vont être ainsi basés à Paoua et auront pour mission de sécuriser la transhumance dans la zone. Transhumance dont la saison se termine. Les éleveurs sont actuellement en train de remonter vers le Tchad.

RCA : Cœurs unis, la nouvelle plateforme de la majorité présidentielle

Le mouvement présidentiel en Centrafrique a lancé, vendredi 15 mai, avec une trentaine de partis et associations politiques alliés, une plateforme de la majorité présidentielle.

Parmi les signataires, d’anciens présidentiables, et des partis influents tels que les mouvements de Thimoléon Mbaïkoua, Sylvain Patassé ou encore Gouyomgbia Kongba Zeze. Une plateforme dénommée « Be Oko », les « Cœurs unis ».

Aujourd’hui, il est question de formaliser cette plateforme en vue de nous mettre en rang de bataille pour les échéances électorales à venir. Le dénominateur commun de cette plateforme, c’est que nous aurons à présenter un seul candidat qui sera très bientôt investi. Pour l’instant, il n’y a aucune divergence, puisque nous nous sommes concertés. Nous avons travaillé pendant des mois et nous sommes tombés d’accord sur le fait qu’à l’élection présidentielle nous n’aurons qu’un seul candidat qui sera soutenu par tous les autres partis et associations politiques.

RCA : Junior Sambia serait courtisé par les Fauves

Joueur à fort potentiel évoluant à Montpellier, Junior Sambia est d’origine centrafricaine. Même s’il fait ses gammes jusque-là dans les équipes de jeunes de Frane, son pays d’origine garde espoir.

« Nous avons beaucoup de binationaux. Sambia en fait partie. Nous avons commencé des démarches pour qu’il vienne porter nos couleurs. Pour l’instant, il n’a rien décidé. Il est jeune et sa propre vision de carrière. Nous espérons qu’il comprendra un jour et nous l’aurons dans la tanière », commenté Célestin Yanindji, président de la FCF (Fédération centrafricaine de football) à RFI.

Sambia a fait l’actualité ces derniers jours. Contaminé par la COVID-19, le joueur est entré dans le coma. Mais il en est sorti.

RCA : une attaque des rebelles fait 37 morts

Au moins, 37 personnes ont été tuées dans une attaque perpétrée par des hommes armés. L’attaque a eu lieu dans la ville de Ndele, dans le nord du pays.

Des hommes, lourdement armés et identifiés comme étant des rebelles, ont mené une attaque meurtrière dans le nord de la Centrafrique, malgré l’intervention des forces onusiennes. « Des rebelles ont pris d’assaut le marché central de la ville en tuant au moins 37 personnes. Au moment de l’attaque, les forces onusiennes et une autre milice, qui contrôlait auparavant Ndele, n’ont pas réussi à repousser les assaillants qui ont fini par installer leur base dans une église », rapporte bbc.com.

De son côté, le porte-parole du gouvernement donne un bilan détaillé et inférieur à celui annoncé par la BBC: « Des affrontements entre groupes armés à Ndélé, dans le nord-est de la République centrafricaine, ont fait 25 morts, dont 21 civils, et 51 blessés », a annoncé jeudi le porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication.

L’année dernière, des attaques ont eu lieu en avril, mai, octobre et novembre, faisant plus d’une centaine de morts. Des centaines de blessés sont également à déplorer. Les membres du Conseil de sécurité avaient, suite à une attaque contre les soldats de MINUSCA, condamné énergiquement toutes les attaques et provocations à l’encontre de la MINUSCA, perpétrées par des groupes armés. Ils ont souligné que les attaques, prenant pour cible des soldats de la paix, sont susceptibles de constituer des crimes de guerre et ont rappelé à toutes les parties, leurs obligations en vertu du droit international humanitaire. Cependant, les groupes rebelles ne cessent de multiplier les attaques à travers le pays, surtout dans la partie nord de la Centrafrique.

RCA-présidentielle : le premier tour se tiendra le 27 décembre 2020

C’est ce qui ressort du nouveau calendrier électoral, qui a été publié par l’autorité nationale des élections (ANE), ce mercredi 29 avril 2020.

C’est officiel, le premier tour de la prochaine élection présidentielle en République centrafricaine aura lieu le 27 décembre 2020. Les résultats provisoires de ce premier tour seront proclamés le 4 janvier 2021, et les résultats définitifs le 23 janvier 2021.

Si aucun candidat ne recueille la majorité absolue, le second tour aura lieu le 7 février 2021, et les résultats définitifs seront publiés le 9 mars 2021, alors que le président élu prêtera serment le 30 mars 2021, selon le calendrier de l’ANE.

Toutefois, a indiqué le porte-parole de l’ANE, Julius-Rufin Ngouadé Baba, tout dépendra du contexte sanitaire actuellement dominé par la pandémie du COVID-19.

Pour rappel, selon le dernier bilan officiel sur la situation épidémiologique, la Centrafrique enregistre à ce jour 50 cas de coronavirus, dont dix guéris.

RCA-Covid19 : les mesures barrières de moins en moins appliquées

Un relâchement dans l’observation des mesures barrières contre le coronavirus se font constaté en République centrafricaine, alors que le pays a atteint lundi la barre des 50 cas confirmés.

Dimanche dernier, presque tous les bistrots ont rouvert leurs portes et de nombreux clients s’y sont agglutinés dans la capitale Bangui, et les rassemblements ont repris de plus belle.

De nombreux fidèles ont repris le chemin des lieux de culte, un phénomène pourtant dénoncé par le gouvernement et des leaders religieux.

Aux frontières nationales, selon des sources locales, des passagers en provenance du Cameroun et autres pays voisins font des détours pour échapper aux contrôles, ce qui fait que plusieurs cas importés ont été détectés ces derniers jours par les autorités sanitaires centrafricaines.

A ce jour, la RCA a signalé un total de 50 cas confirmés de COVID-19, dont neuf cas déclarés ce lundi. Il s’agit de huit cas importés et d’un cas de contamination locale.

Pour renforcer la lutte contre le coronavirus, le gouvernement centrafricain a déclaré ce lundi la prorogation d’un mois renouvelable de certaines mesures barrières, notamment la fermeture de l’aéroport de Bangui et la distanciation sociale dans les moyens de transports publics.

Aux niveaux des frontières, le gouvernement centrafricain a exigé de tous les passagers en provenance du Cameroun voisin un test obligatoire du coronavirus. La navigation sur le cours de l’Oubangui, principal cours d’eau servant de longue frontière avec la République démocratique du Congo (RDC), est également suspendue.

RCA : l’ONU espère des présidentielles « crédibles »

L’émissaire de l’ONU pour la région des Grands Lacs, le Chinois Huang Xia, a souligné mercredi devant le Conseil de sécurité l’importance d’avoir des scrutins présidentiels « crédibles » au Burundi et en Centrafrique, où leur préparation est dépendante de l’évolution de la pandémie de coronavirus.

« Je souhaite vivement que les échéances électorales à venir, notamment au Burundi et en République centrafricaine, soient l’occasion de consolider les acquis démocratiques et la stabilité dans ces deux pays. J’encourage tous les acteurs à garantir des processus électoraux pacifiques, inclusifs et crédibles », a-t-il dit lors d’une visioconférence du Conseil.

La présidentielle au Burundi est prévue le 20 mai, celle en Centrafrique, pays proche de la région des Grands Lacs (qui inclut outre le Burundi, la République démocratique du Congo, l’Ouganda et le Rwanda), est programmée le 27 décembre.

Alors que le Burundi entretient des relations difficiles avec l’ONU, l’émissaire s’est aussi félicité de « discussions fructueuses » avec les autorités et d’autres acteurs « sur la promotion d’une plus grande participation des femmes au processus électoral ». Elles se sont déroulées dans le cadre d’une « mission de plaidoyer et de solidarité à Bujumbura en mars » effectuée par le Bureau de l’ONU pour la région des Grands Lacs, a-t-il précisé.

Concernant le Covid-19, Huang Xia a indiqué que le nombre de contaminations augmentait dans la région, même si c’est à un rythme modéré en comparaison à d’autres régions du monde. « À ce jour, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 4.766 cas et 131 décès ont été enregistrés dans la région ».

Les mesures prises (restrictions de mouvements, mises en quarantaine, mesures de distanciation sociale, couvre-feux, suspensions des vols internationaux et fermetures des frontières sauf pour le fret) ont « permis aux pays de la région de limiter la progression de la pandémie », a-t-il relevé.

« En revanche, dans le domaine économique, les répercussions négatives de la crise sanitaire sont, hélas, déjà importantes, avec l’arrêt quasi-complet de certaines activités dans des secteurs névralgiques » (tourisme, agriculture, industries extractives), a précisé l’émissaire.

RCA-Covid 19 : le FMI décaisse 38 millions de dollars

Ces fonds aideront le pays à répondre à ses besoins urgents en matière de balance des paiements et soutiendront les efforts des autorités pour contenir la propagation du Covid-19.

Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé, le 20 avril, un décaissement d’urgence d’un montant de 27,85 millions de droits de tirage spéciaux, soit l’équivalent d’environ 38 millions $ (ou 25% de la quote-part) en faveur de la République centrafricaine.

Ces fonds aideront le pays à répondre à ses besoins urgents en matière de balance des paiements et soutiendront les efforts des autorités pour contenir la propagation du Covid-19 et limiter ses impacts économiques et sociaux.

Selon l’institution, la pandémie de Covid-19 affecte durement l’économie de la Centrafrique. La forte récession économique mondiale et les fermetures de frontières avec les pays voisins ont déjà entraîné une réduction significative de l’activité économique ; des secteurs tels que les exportations de produits de base, le commerce et la construction étant particulièrement touchés.

Pour le directeur général adjoint du FMI, Mitsuhiro Furusawa (photo), « un élargissement temporaire du déficit budgétaire est justifié à court terme pour permettre la mise en œuvre du plan de réponse tout en continuant à répondre aux besoins sociaux, infrastructurels et sécuritaires considérables de la République centrafricaine ».

Après s’être maintenue à un niveau relativement soutenu de 3,8 % en 2018 et 4% en 2019, la croissance économique de la Centrafrique devrait chuter à 1,0% du PIB selon les projections du FMI.

RCA : l’ONU sanctionne Abdoulaye Miskine

Le 20 avril 2020, le Comité des sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU, a placé Abdoulaye Miskine sur la liste des personnalités centrafricaines privées de voyages et dont leurs avoirs sont désormais gelés.

Ces sanctions contre Abdoulaye Miskine, de son vrai nom  Martin Koumtamadji, font suite au rapport du comité des experts chargé de suivre la situation en Centrafrique. Le fondateur du mouvement rebelle, le Front démocratique du peuple centrafricain ( FDPC) et ancien chef de la sécurité du président Patassé, avait signé l’Accord de Paix et de Réconciliation du 6 février 2019.

Nommé ministre, dans la foulée, il démissionna aussitôt pour reprendre les armes. Il avait abandonné son fief de l’ouest, le long de la frontière camerounaise,  pour s’installer à la frontière soudanaise, près de Amdafok,  nouveau point névralgique des combats entre groupes rebelles. Le 19 novembre 2019, il est tombé aux mains d’Idriss Deby Itno, lors d’un voyage au Tchad. Il y serait toujours emprisonné.

Nourredine Adam, architecte de l’Accord de Khartoum

Abdoulaye Miskine était déjà sous sanctions des Etats-Unis d’Amérique. Aujourd’hui il rejoint sur la liste, Nourredine Adam, l’ancien leader de l’Ex Seleka et chef du FPRC et l’ancien président François Bozizé.

On rappellera, que Nourredine Adam, pourtant privé de voyages par le Conseil de Sécurité, fut l’un des architectes de l’Accord de Khartoum. Il y put s’entretenir en toute liberté avec Jean-Pierre Lacroix, Chef des Opérations de maintien de la Paix de l’ONU. De même, François Bozizé, également inscrit sur la liste des sanctions de l’ONU depuis 2014, n’a cessé de voyager durant son exil en Ouganda. Il revint a Bangui, en décembre 2019  en toute liberté.

Nul doute que Abdoulaye Miskine a beaucoup plus à craindre de son emprisonnement au Tchad que les décisions du Comité des sanctions de l’ONU.

Covid 19 : le Maroc envoie son aide à la RCA

Cette offre marocaine a pour objectif de soutenir les efforts de la RCA dans la gestion de la pandémie du nouveau coronavirus.

Le Maroc a décidé de porter assistance à quelques pays africains, dont la République centrafricaine.

Un Boeing 767 cargo de Royal air Maroc a atterri ce jeudi 16 avril, à l’aéroport de Bangui, capitale de la République centrafricaine, avec de l’aide d’urgence marocaine pour soutenir les efforts de la RCA dans la gestion de la pandémie du nouveau coronavirus, a indiqué dans un tweet, Global Impact Intelligence.

Si des précisions sont données sur la provenance et l’objectif de cet appui, aucun détail n’a été fait sur la nature de l’aide convoyée en RCA par le Maroc pour soutenir ce pays face à l’urgence de l’heure.

En début de semaine, le roi Mohammed VI avait proposé dans un entretien téléphonique avec les présidents de la Côte d’Ivoire et du Sénégal, une initiative commune aux chefs d’État africains afin d’endiguer la pandémie.

En attendant la mise sur pied de cette initiative, d’ailleurs saluée par plusieurs médias européens, le royaume a une nouvelle fois fait preuve de solidarité pour aider la RCA, déjà affaiblie par un conflit-intercommunautaire.

RCA : vers une révision constitutionnelle ?

Plusieurs députés sont favorables à une révision constitutionnelle de crainte que l’élection présidentielle, programmée fin 2020, ne soit reportée.

Quelque 110 députés centrafricains se déclarent favorables à une révision constitutionnelle de crainte que l’élection présidentielle, programmée fin 2020, ne soit reportée, a indiqué à la presse vendredi le deuxième vice-président du Parlement centrafricain, Mathurin Dimbélé Nakoué.

Cette initiative entend combler une carence qui n’avait pas été prévue par la Constitution centrafricaine, selon le parlementaire. Si par exemple, la présidentielle ne se tenait pas à la date prévue à cause de l’épidémie de COVID-19, dans le cadre de la loi constitutionnelle actuelle, un vide présidentielle de facto serait provoquée.
Il ne s’agit nullement de rallonger le mandat du président, encore moins d’augmenter le nombre de mandats fixé par la Constitution, a affirmé M. Dimbélé Nakoué.

Un projet de modification est déjà sur la table du parlement et que de façon imminente, les députés vont se rassembler pour donner leur avis, a-t-il ajouté.
L’Assemblée nationale centrafricaine compte 140 députés. En vertu de la Constitution centrafricaine, la révision constitutionnelle intervient lorsque le projet a été voté par l’Assemblée nationale à la majorité des trois quarts des membres. Le nombre et la durée des mandats présidentiels sont expressément exclus de la révision.

La République centrafricaine compte actuellement onze cas positifs d’infections au nouveaux coronavirus, selon le dernier bilan établi par les autorités sanitaires du pays.

RCA : lettre ouverte de Paul-Crescent BENINGA aux députés

Dans une lettre ouverte adressée aux honorables élus de la nation, le porte-parole du groupe de travail de la société civile sur la crise centrafricaine (GTSC), Monsieur Paul-Crescent BENINGA interpelle les honorables députés sur une discrète pétition en circulation portant prorogation du mandat du Président de la République et celui des élus de la nation pour une durée de deux ans. Selon lui, le tripatouillage constitutionnel dans le seul but de  proroger le mandat du Président de la République est illégal et anticonstitutionnel. Ceci revient à dire que   l’idée d’une pétition « démocraticide »  est formellement illégale et incongrue.

Ci-dessous l’intégralité de cette lettre ouverte adressée aux députés centrafricains par Paul-Crescent BENINGA.

LETTE OUVERTE AUX DEPUTES CENTRAFRICAINS

Par

Paul-Crescent BENINGA

Chercheur en sciences sociales

Porte-parole du Groupe de Travail de la Société Civile sur la Crise Centrafricaine (GTSC)

A nos honorables élus de la Nation,

Au moment où le monde est à l’arrêt à cause de la pandémie du COVID 19 qui n’épargne personne, vous voilà qui vous prêtez à un jeu politique qui vous conduira inéluctablement à rentrer, une fois de plus, dans l’histoire par la petite porte. Depuis près d’un mois, par l’entremise du deuxième vice-président de l’Assemblée nationale, une pétition portant prorogation du mandat du Président de la République et celui des élus de la nation pour une durée de deux ans, a été soumise à votre signature. Il ressort de ce qui se dit, ici et ailleurs, çà et là, que de nombreux députés s’empressent d’y apposer leurs signatures, espérant, de fait et de droit, jouir encore de deux ans de mandature.

L’engouement dont nombre d’entre vous font montre au sujet de cette pétition « démocraticide » interpelle mon sens de patriotisme et m’oblige à accoucher ces quelques lignes. En effet, il me vient à l’esprit la question qui suit: avez-vous pris connaissance de ce que prévoit la Constitution sur le mandat du Président de la République ? Si oui, avez-vous mesuré les conséquences qui découleront d’un tripatouillage constitutionnel ?

– Quand la Constitution écarte l’hypothèse de la prorogation du mandat du Président de la République En son article 35 alinéa 3, la Constitution du 30 mars 2016 stipule qu’ « en aucun cas, le Président de la République ne peut exercer plus de deux (02) mandats consécutifs ou le proroger pour quelque motif que ce soit ». Comme l’a si bien rappelé Dominique Erenon dans sa sortie épistolaire du 31 mars 2020, il n’est pas possible d’envisager la prorogation du mandat du Président de le République pour quelque motif que ce soit. Ceci étant, dois-je vous rappeler que l’idée d’une pétition est formellement illégale et incongrue ? Une telle manœuvre n’est digne que de ceux qui se sont rendus odieux aux yeux du peuple par une gestion scabreuse de la chose publique et qui ont trouvé goût à la « mangeoire étatique ». Vous confirmeriez par le fait-même tout ce qui s’est raconté plus d’une fois sur une corruption réelle à l’Assemblée nationale.

Chers élus de la nation, il est non seulement illégal mais aussi immoral d’initier un tel projet au moment où la population attend de vous une contribution significative à la lutte contre la pandémie du COVID 19 qui paralyse le monde. De mon point de vue, l’urgence est ailleurs, elle n’est pas dans la recherche effrénée de vos intérêts. La France n’aurait pas été libérée si De Gaulle ne s’était contenté que des privilèges liés à son statut de réfugié politique en Grande Bretagne. La R.C.A ne serait pas un Etat « souverain » si Boganda résumait le monde aux privilèges liés à son statut de prêtre. Le Burkina Faso ne serait le pays des hommes intègres si Sankara ne se contentait que des privilèges liés au rang qu’il occupait dans le gouvernement. Ces hommes ont, chacun en ce qui le concerne, le mérite de poser des actes forts, courageux, téméraires, et ce, parfois au prix de leurs vies pour sauver leur nation.

Aujourd’hui, nul ne doute que votre tour est arrivé pour faire preuve de courage, de témérité, de sacrifice pour cette nation qui vous a tant donné. Faites office d’obstacle à l’idée de prorogation du mandat du Président car elle est anticonstitutionnelle, donc illégale. Demandez plutôt à l’ANE et au gouvernement de vous rendre compte de ce qu’ils font pour respecter les échéances constitutionnelles des élections, sans prétexter de la pandémie actuelle.

– L’histoire et les conséquences d’une éventuelle prorogation du mandat du Président de la République

L’histoire sociopolitique de notre pays nous rappelle la triste expérience du tripatouillage constitutionnel de mai 2010. La prorogation du mandat présidentiel par une Loi Constitutionnelle a développé des velléités de résistance politico-militaire ayant débouché, un an plus tard, à la contestation des élections et, trois ans plus tard, à un coup d’Etat aux conséquences incalculables. D’ailleurs, chaque fois qu’un Président essaie de se maintenir au pouvoir au-delà du mandat constitutionnel, il l’a chèrement payé au peuple qui n’a jamais été dupe. Ne soyez pas des amnésiques politiques.

Assurément, l’histoire veut se répéter, d’autant plus que les mêmes causes produisent les mêmes effets. Sauf que vous avez la possibilité de changer le cours de l’histoire car les conséquences de ce tripatouillage constitutionnel dépasseraient vos attentes et feront replonger le pays dans un cycle infernal de crises et de violences si on n’y prend pas garde. Pourtant, vous n’avez aucun intérêt à voir ce pays replonger dans le chaos.

Proroger de force le mandat du Président de la République crée désormais une habitude et s’érige en une jurisprudence nocive pour notre jeune démocratie. Par cet acte, vous créez l’instabilité sociopolitique et institutionnelle avec le risque que le pays s’embrase de nouveau.

– Que faire : la nécessité d’encourager un dialogue entre le gouvernement et les forces vives de la nation

Le mérite d’un dialogue dans le contexte de la crise centrafricaine est de sauver la situation, et son défi est d’aboutir à des résultats escomptés. L’annulation des élections générales de 1992 avait débouché sur une crise postélectorale aux conséquences multiples. Heureusement que la « sagesse » a guidé nos principaux leaders du moment (Dacko, Goumba, Lakoue, Kolingba et Patassé) qui ont pu trouver un schéma de sortie de crise. Au lieu de toujours nous inspirer de mauvais exemples, en voici un qui pourrait servir de jurisprudence. S’il n’est plus possible d’organiser les élections à bonne date, il n’est pas encore tard pour sauver la situation.

Chers honorables, invitez le Président Touadera à dialoguer avec les forces vives de la nation afin de trouver une issue paisible à cette équation à plusieurs inconnus. La solution au glissement du calendrier électoral n’est pas le tripatouillage de la Constitution. La meilleure solution proviendra d’un large consensus entre les forces vives de la Nation.

Je vous exhorte fortement à plutôt vous occuper d’abord de la pandémie qui fait rage actuellement, sinon nul ne sait si vous serez suffisamment en vie pour profiter de la prorogation de votre mandature qui vous préoccupe tant au moment où sous d’autres cieux tout le monde s’unit pour se battre contre une mort collective. Enfin, rappelez-vous cette vérité de Martin Luther King dans son discours du 31 mars 1968 : « Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots ».

 

Fait à Bangui le 08 avril 2020.

RCA : reprise des combats à Ndélé

Les populations sont prises en étau. Elles sont terrées chez elles pendant que les affrontements se poursuivent.

Les combats viennent de reprendre il y’a 30 minutes dans la ville de Ndélé, chef-lieu de la préfecture de Bamingui-Bangoran, entre les combattants rebelles Goula du  RPRC (Rassemblement patriotique pour le renouveau de la Centrafrique), et les Rounga du FPRC (Front populaire pour la renaissance de Centrafrique ( ).

D’après les détonations d’armes entendues dans la ville ce soir, le RPRC et ses alliés du MLCJ et du PRNC ont attaqué les positions du FPRC à Ndélé sur quatre fronts, mettant complètement la ville sous le feu nourri de leurs armes.

Pour l’heure, les populations sont prises en étau. Elles sont terrées chez elles pendant que les affrontements se poursuivent.

En tout cas, pour le moment il est difficile d’établir un bilan provisoire pendant que les armes lourdes sont entendues tout proche de ma résidence.

RCA : un expert de l’ONU fait une mise en garde aux acteurs politiques

Yao Agbetse, a lancé un appel à la majorité, l’opposition, les groupes armés et les médias nationaux et internationaux à la retenue.

L’Expert indépendant de l’ONU sur la situation des droits de l’homme en RCA, Yao Agbetse, a lancé un appel à la majorité, l’opposition, les groupes armés et les médias nationaux et internationaux à la retenue et à la responsabilité : « Tout acteur politique qui a exercé ou envisage d’exercer de hautes fonctions à la tête de la RCA, y compris la magistrature suprême, doit se montrer capable de placer l’intérêt du peuple avant ses propres intérêts ; cette exigence n’est pas négociable ».

« Toute tentative visant à entraver la marche du pays vers la paix fortement exprimée par le peuple centrafricain lors du Forum de Bangui en 2015 et lors des consultations nationales en 2019 dans le cadre de l’Accord de paix de Khartoum est une trahison du peuple qui n’aspire qu’à jouir de ses droits ».

« Toute personne qui pose des actes attentatoires à l’exercice des droits et des libertés fondamentales par le peuple centrafricain s’expose aux sanctions internationales, y compris devant la Cour pénale internationale ».

« Tous les leaders des groupes armés devenus Ministres en faveur de l’Accord de paix de Khartoum ou intégrés au sein de l’appareil étatique doivent exercer un devoir de diligence qui les obligent à respecter les lois républicaines et à s’abstenir de toutes actions incompatibles avec leurs engagements au titre de l’Accord ».

« En vertu de l’Accord de paix, je demande aux groupes armés de « mettre fin de manière immédiate, complète et irrévocable à toutes les hostilités et formes de violence » (article 5) comme ils se sont engagés à le faire.

« Alors que la RCA est confrontée à la pandémie du COVID-19 avec des conséquences potentiellement catastrophiques et que le dispositif électoral en vue du prochain scrutin présidentiel est loin d’être en place, les tensions actuelles sont de nature à saper les efforts qui ont été déjà entrepris et l’espoir légitime de paix de la population ».

« J’appelle les autorités centrafricaines à respecter les normes et standards internationaux applicables en matière d’arrestation, de détention provisoire, de procès juste et équitable, et de privation de liberté, et à éviter de recourir aux détentions arbitraires, aux disparitions forcées, à la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ».

« J’exhorte les pays voisins et les partenaires internationaux de la RCA à agir en artisans de paix en accompagnant la RCA vers des élections transparentes et à s’abstenir de toute action ou omission susceptible d’hypothéquer le processus électoral et de plonger à nouveau le pays dans le chaos ».

« J’appelle la majorité, l’opposition, les groupes armés et les médias nationaux et internationaux à la retenue et à la responsabilité ».