RCA : l’ONU sanctionne Abdoulaye Miskine

Le 20 avril 2020, le Comité des sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU, a placé Abdoulaye Miskine sur la liste des personnalités centrafricaines privées de voyages et dont leurs avoirs sont désormais gelés.

Ces sanctions contre Abdoulaye Miskine, de son vrai nom  Martin Koumtamadji, font suite au rapport du comité des experts chargé de suivre la situation en Centrafrique. Le fondateur du mouvement rebelle, le Front démocratique du peuple centrafricain ( FDPC) et ancien chef de la sécurité du président Patassé, avait signé l’Accord de Paix et de Réconciliation du 6 février 2019.

Nommé ministre, dans la foulée, il démissionna aussitôt pour reprendre les armes. Il avait abandonné son fief de l’ouest, le long de la frontière camerounaise,  pour s’installer à la frontière soudanaise, près de Amdafok,  nouveau point névralgique des combats entre groupes rebelles. Le 19 novembre 2019, il est tombé aux mains d’Idriss Deby Itno, lors d’un voyage au Tchad. Il y serait toujours emprisonné.

Nourredine Adam, architecte de l’Accord de Khartoum

Abdoulaye Miskine était déjà sous sanctions des Etats-Unis d’Amérique. Aujourd’hui il rejoint sur la liste, Nourredine Adam, l’ancien leader de l’Ex Seleka et chef du FPRC et l’ancien président François Bozizé.

On rappellera, que Nourredine Adam, pourtant privé de voyages par le Conseil de Sécurité, fut l’un des architectes de l’Accord de Khartoum. Il y put s’entretenir en toute liberté avec Jean-Pierre Lacroix, Chef des Opérations de maintien de la Paix de l’ONU. De même, François Bozizé, également inscrit sur la liste des sanctions de l’ONU depuis 2014, n’a cessé de voyager durant son exil en Ouganda. Il revint a Bangui, en décembre 2019  en toute liberté.

Nul doute que Abdoulaye Miskine a beaucoup plus à craindre de son emprisonnement au Tchad que les décisions du Comité des sanctions de l’ONU.

La RCA et le Cameroun signé l’accord de rapatriement des réfugiés centrafricains

L’accord a été signé le 29 juin à  Yaoundé, capitale camerounaise, entre les représentants de la RCA, du Cameroun et du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés.

Les autorités centrafricaines, avec le président Faustin-Archange Touadéra à  leur tête, cherchent non seulement à  améliorer la sécurité dans le pays, mais aussi à  aider les réfugiés et les personnes déplacées de rentrer chez eux. La mise en œuvre des accords de Khartoum se déroule avec succès.

La situation en RCA s’est améliorée jusqu’au point où il est temps de penser au rapatriement des réfugiés. La vie en terre étrangère est dure, il est impossible de trouver un emploi permanent, le camp de réfugiés ne représentant pas un lieu parfait pour la création de famille et l’éducation des enfants. Évidemment que les Centrafricains ayant quitté la RCA au milieu du conflit armé voient dans les accords de Khartoum un espoir pour un avenir meilleur et le retour dans leurs terres d’origine.

Bangui travaille déjà  dans cette direction. Le 29 juin à  Yaoundé, capitale camerounaise, un accord a été signé sur le rapatriement des réfugiés en RCA. Ce sont les représentants de la RCA, du Cameroun et du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés qui ont signé le document.

RCA : « E Zingo biani » un front anti dérive politique

Cette plateforme politique regroupe pour la plupart des sceptiques de l’Accord de Khartoum.

Les partis politiques et quelques organisations de la société civile ont lancé ce 29 mai à  Bangui une coalition dénommée « E Zingo Biani » ou encore Front Uni pour la défense de la nation. Dans la visée de ce front, une union de cœur contre les pratiques antidémocratiques et le rejet de l’accord de Khartoum considéré comme un deal politique entre Bangui et les groupes armés à  des fins électoralistes.

Cette plate forme politique regroupe pour la plupart des sceptiques de l’Accord de Khartoum. Ceux-ci soupçonnent le régime de Bangui d’être de collusion avec les groupes armés à  des fins électorales. Le hic dans ce regroupement est le rôle ambigui de la société civile. Gervais Lakosso, coordonnateur de la société civile ne voit pas lui de l’incompatibilité dans ce rapprochement.

« Nous ne sommes pas des opposants, nous sommes dans une logique de défense de la République qui est en danger. Nous demandons de faire autre chose. Et ça ce n’est pas de la politique. Nous faisons de la vigilance citoyenne » a-t-il expliqué.

Il n’écarte pas l’idée d’une transition politique si les conditions sécuritaires ne s’y prêtent pas.  » Nous ne pouvons aller aux élections dans cette condition où les groupes armés détiennent encore des armes » a-t-il lancé jetant ainsi le doute sur la capacité de la RCA à  organiser les élections en se fondant sur l’accord de Khartoum.

Dans ce lot de pic politique s’ajoutent les accusations de la Haute trahison portées par Bertin Béa, secrétaire général du KNK. Il indique que son parti et l’URCA s’organiseront pour ester le chef de l’Etat devant la justice pour Haute trahison.

« Nous allons travailler avec l’URCA à  l’Assemblée pour voir ce que cela peut donner, parce qu’il n’y a pas que la trahison dont est responsable le chef de l’Etat. Il y a aussi des violations de la Constitution. Pourquoi le chef de l’Etat refuse de promulguer le code électoral adopté par le parlement ?

RCA : une mission des ministres de l’économie et des finances mobilise des partenaires financiers

Le ministre centrafricain des finances et budget  Henri Marie Dondra et celui de l’économie et du plan, Félix Moloua, rentrent le 23 avril 2019, d’une mission à Bruxelles et à Washington.  Durant ce long périple, ils ont discuté avec les partenaires financiers, du financement de l’Accord de Khartoum et de l’économie du pays.

Les ministres centrafricains de l’économie et des finances rentrent à Bangui avec le sentiment d’une mission accomplie. Ils ont exprimé leur satisfaction à la presse dès leur retour à l’aéroport international de Bangui M’poko.

De l’avis du ministre des finances, la mission permet de mobiliser les institutions de Breton-Wood sur le financement de l’accord de paix de Khartoum et l’économie centrafricaine.

D’après Henri Marie Dondra, l’accord de paix de Khartoum signé entre le gouvernement centrafricain et les 14 groupes armés n’a pas été pris en compte dans la loi de finances 2019, d’où la nécessité de mobiliser davantage des ressources pour son financement.

Par ailleurs, la Centrafrique devrait amorcer la sixième revue du programme économique et financier avec le FMI. Ce sujet a été l’ordre du jour.

« Nous avons déjà pris les dispositions pour que ce programme se termine bien et que le nouveau programme sollicité par le gouvernement soit mis en place », a expliqué le ministre des finances.

La question de pénurie d’eau à Bangui

Quant à lui, le ministre de l’économie, du plan et de la coopération, Félix Moloua,  s’indique contre le problème de manque d’eau à Bangui. Alors que les ressources sont mobilisées auprès des partenaires, rien n’est encore fait pour décompter cette situation.

« J’ai été un peu gêné quand on a parlé de problème d’eau à Bangui. Nous avons des ressources de la Banque Mondiale, notamment le projet PACEL pour alimenter plus de 3000 ménages à Bangui, à Bambari et à Berberati. On est en droit de se poser aujourd’hui la question de savoir pourquoi les choses trainent? », a-t-il fustigé martelé avant de fustiger la bureaucratie qui fait trainer la mise en œuvre des projets.

Selon le ministre Moloua, plus de 800 millions de dollars de la Banque Mondiale sont déjà mobilisés, qu’il faut les consommer.

Les membres du gouvernement centrafricain sont rentrés de leur mission avec une forte délégation du FMI et de la Banque Mondiale pour poursuivre les discussions dans le cadre de la 6e revue et des discussions relatives au financement de l’économie centrafricaine.

RCA: une délégation multipartite pour faire avancer l’accord de Khartoum

Le Commissaire à  la paix et à  la sécurité de l’Union africaine (UA), l’Ambassadeur Smail Chergui et le Secrétaire général adjoint des Nations Unies pour les opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix sont arrivés, sont à Bangui.

Ils sont arrivés dimanche 14 avril, pour mobiliser et aider à  faire avancer l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine, signé le 6 février dernier entre le Gouvernement centrafricain et 14 groupes armés.

« Les deux responsables seront rejoints lundi par le Directeur Afrique de l’Union européenne (UE), Koen Vervaeke pour une mission conjointe UA-ONU-UE qui prendra fin ce jeudi », informe un communiqué de la mission onusienne en Centrafrique (MINUSCA).

Signature de l’accord de Khartoum : les négociations se poursuivent

Cinq groupes armés parmi les signataires ont dénoncé l’accord au lendemain de l’annonce du nouveau gouvernement.

L’on se souvent que c’est le 06 février 2019, que l’accord de Khartoum entre le gouvernement centrafricain et 14 groupes armés avait été signé. Un mois a suffi pour que cinq groupes armés parmi ses signataires (dont les trois plus puissants) dénoncent l’accord juste après que le nouveau gouvernement soit annoncé.

La composition du nouveau gouvernement comme prévu par l’accord est à l’origine des discordes. Les quelques représentants de groupes armés cooptés dans le nouveau gouvernement n’étaient pas suffisants pour certains groupes armés qui réclamaient à la fois plus de ministères et des ministères plus stratégiques (Défense, Intérieur, etc.).

Le Front démocratique pour le peuple de Centrafrique (FDPC), a bloqué la principale route d’approvisionnement du pays, la route nationale 1, qui relie la capitale Bangui au Cameroun. Pour débloquer la situation, l’UA a organisé une réunion à  Addis Abeba entre le gouvernement et les parties signataires d’où est sortir un nouveau gouvernement (le second en un mois). Il faut relever les groupes armés ont été mieux représentés dans le dernier gouvernement.