RCA : le parti politique Kwa Na Kwa clarifie ses positions

Violence politique, accord de paix et justice Christian Guenebem répond à  radio Ndeke Luka mercredi 3 juillet 2019.

Le secrétaire général par intérim du parti Kwa Na Kwa, Christian Guenebem se dit préoccuper de l’évolution de la situation politique. Sur le plan sécuritaire, l’homme politique note une volonté politique réelle du gouvernement à  mettre en œuvre l’accord de paix. Cependant, les groupes armés dont les représentants siègent au gouvernement au nom de l’accord ne font pas assez pour ramener la paix.

Il note aussi la montée en puissance de la violence politique entretenue par les milices, citant ainsi les Requins qui prônent selon lui le discours de la haine à  visage découvert. S’interrogeant sur l’inaction des pouvoirs judiciaires moins capables de s’autosaisir face aux délits qui tombent sous le coup de la loi. Quelques éléments qui justifient cette inquiétude. Dans ce même élan, il ne comprend pas pourquoi la Cour Constitutionnelle touche aux dispositions de la loi. Confirmant ainsi les accusations du coup d’Etat constitutionnelle déjà  porté par le député Bertin Béa contre la Cour Constitutionnelle.

TOUADERA au 25è anniversaire de la libération du Rwanda

La cérémonie s’est déroulée aujourd’hui au stade Amahoro en présence de cinq chefs d’Etat et de gouvernement africains.

Invité par le Président Paul KAGAME, le Président de la République Son Excellence Professeur Faustin Archange TOUADERA a pris part à  la cérémonie du 25è anniversaire de la libération du Rwanda. La cérémonie s’est déroulée aujourd’hui au stade Amahoro en présence de cinq chefs d’Etat et de gouvernement africains ainsi que de plusieurs délégations venues du monde entier.

Pour cette grande fête, les rwandais ont rempli ce mythique stade Amahoro de 30000 places pour assister à  la parade militaire des forces de défense et de sécurité rwandaise. C’est d’ailleurs ce célèbre cadre qui a temporairement accueilli et protégé presque 12000 réfugiés en 1994 alors que le Rwanda était en guerre.

Dans son allocution de circonstance le Président Paul KAGAME a rappelé brièvement le passé sombre du Rwanda et s’est vanté de l’unité actuelle de son peuple qui est à  l’origine du développement rapide de son pays. « Les rwandais étaient chosifiés et considérés par certaines puissances comme des animaux, mais çà, c’est du passé » a déclaré le Président Paul Kagamé qui peut aujourd’hui se féliciter d’avoir bâti un Etat riche, moderne, pacifique où il fait bon vivre.

Le Président TOUADERA qui était accompagné de M. Obed NAMSIO ministre d’Etat Directeur de cabinet à  la présidence et de quelques conseillers a également découvert les talents des artistes et poètes du ballet national du Rwanda. Ces derniers ont offert des spectacles dignes des grandes nations et rappellent la célèbre maxime du sociologue français Bourdieu qui disait que : « la culture c’est ce qui reste lorsqu’on a tout oublié »

La RCA et le Cameroun signé l’accord de rapatriement des réfugiés centrafricains

L’accord a été signé le 29 juin à  Yaoundé, capitale camerounaise, entre les représentants de la RCA, du Cameroun et du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés.

Les autorités centrafricaines, avec le président Faustin-Archange Touadéra à  leur tête, cherchent non seulement à  améliorer la sécurité dans le pays, mais aussi à  aider les réfugiés et les personnes déplacées de rentrer chez eux. La mise en œuvre des accords de Khartoum se déroule avec succès.

La situation en RCA s’est améliorée jusqu’au point où il est temps de penser au rapatriement des réfugiés. La vie en terre étrangère est dure, il est impossible de trouver un emploi permanent, le camp de réfugiés ne représentant pas un lieu parfait pour la création de famille et l’éducation des enfants. Évidemment que les Centrafricains ayant quitté la RCA au milieu du conflit armé voient dans les accords de Khartoum un espoir pour un avenir meilleur et le retour dans leurs terres d’origine.

Bangui travaille déjà  dans cette direction. Le 29 juin à  Yaoundé, capitale camerounaise, un accord a été signé sur le rapatriement des réfugiés en RCA. Ce sont les représentants de la RCA, du Cameroun et du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés qui ont signé le document.

RCA : la Minusca privilégie le dialogue avec les groupes armés

Vladimir Monteiro, porte-parole de la Mission onusienne en RCA a rassuré mercredi 3 juillet lors de la rencontre hebdomadaire de la Minusca, être disposé à  continuer le dialogue avec les groupes armés.

Le porte-parole de la Mission onusienne en République Centrafricaine, Vladimir Monteiro, a rassuré mercredi 3 juillet lors de la rencontre hebdomadaire, être disposé à  continuer le dialogue avec les groupes armés tout en mettant la pression dans le cadre de l’accord de Khartoum. Sa réaction est intervenue à  la suite de la déclaration de Martin Koumta-Madji alias Abdoulaye Miskine, leader du FDPC.

Lors de ce rendez-vous, le Porte-parole de la Minusca, Vladimir Monteiro, n’a pas été tendre à  propos de la violation des dispositions de l’accord du 6 février par certains leaders des groupes armés. « Dans la zone de Paoua, les 3R ont commis des exactions et une opération militaire Tango-Marteau a été lancée et se poursuit », a fait savoir M. Monteiro. Il ajoute qu’en « discutant avec ce groupe armé, nous faisons en sorte que ces violations cessent et que les civils soient protégés ».

Pour le Porte-parole, la Minusca a « également un mandat qui dit que si la population est menacée, elle doit intervenir et le ferait si jamais ces éléments armés essaient d’attaquer la population », soulignant travailler dans l’esprit de l’accord de paix de Khartoum.

Le 29 juin 2019, le chef rebelle Koumta Madji a accusé le gouvernement d’avoir violé l’accord par la manipulation de ses éléments sur le terrain et le maintien de certains d’entre eux en prison. « Aujourd’hui, le centrafricain a faim, il n’a pas de maison, il ne peut pas aller au champ. Les gens ont beaucoup souffert. Nous demandons qu’au moins ils soient libres sur leur sol », a indiqué Abdoulaye Miskine.

Au mois d’avril 2019, le mouvement de mécontentement des éléments de FPRC basés à  Zoukombo a fait perdre à  l’Etat près de 5 milliards de francs Cfa. Une situation que le chef de guerre n’a pas qualifié de violation des clauses de cet accord. « Ce n’est pas une violation de l’accord. Le gouvernement a violé l’accord et ce sont les conséquences qui en découlent » pointant du doigt « le Premier ministre Ngrébada » l’accusant de personnifier le rencontre d’Addis Abeba et d’avoir « jouer le jeu sur les véhicules de CFAO ».

Abdoulaye Miskine a estimé que je cite : « lorsque nous étions à  Khartoum, tous ces aspects ont été passé au peigne fin, s’agissant des exactions ou encore de la réparation. Nous nous sommes accordés avec la communauté internationale notamment la Minusca sur la libération des prisonniers après la signature de l’accord de paix ».

Code électoral : les élus de la nation décidés à rejeter les amendements dictés par la cour constitutionnelle

Selon les informations du RJDH, les députés sont déterminés à  maintenir le projet en état et rejeté les lignes de la Cour Constitutionnelle.

L’Assemblée Nationale en session extraordinaire, ne semble pas partager les points de vue exprimés par la Cour Constitutionnelle sur le code électoral. Selon les informations du RJDH, les députés sont déterminés à  maintenir le projet en état et rejeté les lignes de la Cour Constitutionnelle.

Dès leur entrée en session extraordinaire, les députés ont décidé de la réactualisation de la commission élargie qui avait déjà  travaillé sur le projet du code électoral dont certains articles ont été déclarés inconstitutionnels par la Cour Constitutionnelle.

A l’ouverture de la session, la position de la Cour Constitutionnelle était le sujet de toutes les conversations entre députés. Tout porte à croire que la majorité des députés n’est pas prête pour modifier le code électoral comme l’a orienté la Cour Constitutionnelle.

La modification du mode électoral semble le point sur lequel sont concentré les députés, « nous avons souhaité ici que ce soit un mode simple mais la cour veut compliquer le système avec la tête de liste, ce qui ne saurait passer ici, nous allons revenir sur l’ancien mode électoral qui n’est pas anticonstitutionnel », nous a confié un député de la majorité présidentielle.

Un des députés de l’opposition estime que la Cour Constitutionnelle occupe sa place et veut prendre celle de l’Assemblée Nationale, « ce n’est pas à  elle d’écrire la loi, là -dessus, le parlement dira non par tous les moyens. En plus, on ne peut pas se déjuger », explique-t-il tout remonté.

Le vendredi dernier, les députés membres de la commission élargie se sont réunis pour étudier les lignes de la Cour Constitutionnelle. Même si les premières conclusions de cette commission élargie, sont encore tenues secrètes, les informations recueillies par le RJDH indiquent que la commission élargie de l’Assemblée Nationale a rejeté le nouveau mode électoral.

Une source administrative au sein de la Commission Intérieure, Lois et Affaires Administratives de l’Assemblée Nationale, 03 ministres dont celui de Chargé du Secrétariat du gouvernement ont été auditionnés lundi, 01 Juillet concernant cet instrument juridique qui va permettre à  l’Autorité Nationale des Elections(ANE) d’organiser les élections.
Les députés ont adopté, le 23 Avril 2019 avec amendements le projet du code électoral. Le président de la République a transféré le projet adopté à  la Cour Constitutionnelle pour vérification de sa constitutionnalité. Le 5 mai dernier, la Cour Constitutionnelle par décision n°005/CC/19 avait rejeté une partie des amendements des députés ce qui a relancé les débats sur le code censé encadrer le prochain processus électoral centrafricain.

Bangui-Garoua-Boulaï : le gouvernement institue une brigade de sécurisationa

Ce dispositif permet aux camionneurs et autres transporteurs de faire des rotations sur ledit corridor en toute sécurité.

Le gouvernement de la République centrafricaine (RCA) a institué une brigade de sécurisation sur le corridor reliant la capitale Bangui et la ville camerounaise de Garoua-Boulaï, vital pour le ravitaillement de ce pays enclavé, a-t-on appris mercredi d’un syndicat des transporteurs centrafricains.

Egalement appelé brigade économique chargée de convoyage, ce dispositif permet aux camionneurs et autres transporteurs de faire des rotations sur ledit corridor en toute sécurité, a indiqué Wilfried Dimanche Kizimalet, membre de l’Union syndicale des conducteurs centrafricains.

Cette brigade est essentiellement composée de militaires des Forces armées centrafricaines (FACA) triés sur le volet et appelés à  prêter main forte aux douaniers, en assurant surtout la protection militaire des convois sur le corridor Bangui-Garoua-Boulaï, a-t-il précisé.

Il a déploré qu’auparavant, sans cette brigade, l’organisation des camionneurs avait perdu de nombreux chauffeurs, tués par des bandits de grands chemins, sans compter des véhicules incendiés et des cargaisons entièrement pillées.

Le corridor Bangui-Garoua-Boulaï est vital pour l’approvisionnement de la République centrafricaine en marchandises provenant du port camerounais de Douala.

RCA : le siège du parti La renaissance « vandalisé »

Le président de ce parti Augustin Agou accuse, une milice proche du pouvoir d’être à  l’origine de ce cas de vandalisme.

Dans la nuit de lundi à mardi, le siège provisoire de « La Renaissance » dans le 1er arrondissement de Bangui a été saccagé par des personnes non identifiées. Pour le président de ce nouveau parti politique, Augustin Agou, c’est un acte d’une milice proche du pouvoir qui serait d’être à  l’origine de ce vandalisme.

Seuls les effigies de visibilités dudit parti qui ont subi des dommages pour certains et emportées pour d’autres. C’est d’ailleurs ce qui laisse croire au leader du parti La renaissance que c’est l’œuvre des éléments de la milice proche du pouvoir.

« Hier nuit, les Requins sont venus saboter le siège de notre parti et c’est une honte pour notre démocratie. Je suis pasteur, je n’entre pas en politique pour attaquer les gens, mais pour apporter ma contribution dans la classe politique. Ce qui s’est passé ne nous honore pas » a déploré le député du 1er arrondissement et président du parti, Augustin Agou.

« Nous allons déposer une plainte contre X à  la police et la gendarmerie pour rechercher ceux qui sont à  l’origine de cette situation déplorable » a-t-il ajouté.

Auguste Agou Il appelle au respect des valeurs démocratiques, en ce moment où la République Centrafricaine se prépare pour les consultations populaires de décembre 2020. « Nous demandons qu’il y ait de l’apaisement politique. La RCA a beaucoup de problèmes et ce qui se passe n’est pas bon » a-t-il alerté.

RCA : la réhabilitation du tronçon Baoro-Bouar réalisé à 18%

Les le délai d’exécution des travaux de la réhabilitation de ce tronçon dont le coût est estimé à  38 milliards de FCFA était de 18 mois. Après 14 mois passés, le projet n’est exécuté qu’à 18%.

Le sujet était au centre de la rencontre entre le Président de la République,  Faustin Archange TOUADERA et les cadres des ministères des Travaux Publics et de l’Entretien Routier ; des Finances et du Budget ; de l’Economie et de la Coopération ; de la Banque Mondiale et de la société SOGEA-SATOM. La réunion du 01 juillet était centrée sur l’état d’avancement des travaux du bitumage du tronçon Baoro-Bouar sur la route nationale 1. Notons que, la société française SATOM est adjudicataire du projet sur la réhabilitation de la route nationale 1 Baoro-Bouar.

Faustin Archange TOUADERA a décidé de mettre un point d’honneur sur la construction des infrastructures routières au cours de son quinquennat. C’est dans cette optique que le Chef de l’Etat a tenu la rencontre.

Il fallait la tenir cette réunion. C’est du moins ce que pense Guismala HAMZA, ministre des Travaux Publics et de l’Entretien Routier. Pour lui, la rencontre a permis à  l’ensemble des parties de faire le point sur l’état d’avancement des travaux qui accusent déjà  beaucoup de retard. Le ministre HAMZA a affirmé que la société SATOM avait déjà encaissé 56% de l’enveloppe allouée pour ces travaux n’est qu’à  18% des réalisations. Il pense aussi que la rencontre, une occasion pour Président TOUDERA de demander à  la société SATOM d’honorer son contrat conformément au délai prévu.

Autre précision du ministre, une décision a été prise pour que la société SATOM ne puisse s’en tenir qu’exclusivement qu’aux travaux de la route et des œuvres d’art et de sous-traiter avec les entreprises nationales pour l’exécution des travaux d’assainissement et de construction des daleaux.

Etaient aussi présent le 01er juillet les techniciens de la Banque Mondiale, qui ont d’ailleurs proposé qu’une durée de 4 mois de plus soit accordée à  la société SATOM afin de venir au bout de ce projet.

Pour rappel, le délai d’exécution des travaux de la réhabilitation du tronçon Baoro-Bouar dont le coût est estimé à  38 milliards de FCFA était de 18 mois. Aujourd’hui, après 14 mois passés, la société n’a exécuté les travaux qu’à 18% alors qu’elle a déjà  empoché 22 milliards de FCFA.

RCA: l’indépendance de la justice au service de la paix

Le sujet était au centre d’un colloque sur les États généraux de la justice en République centrafricaine s’est achevé le vendredi 21 juin à la salle de conférence de la CEMAC à Bangui.

Douze (12) ans après ces premières assises historiques, cette rencontre a été l’occasion de faire un état des lieux de l’évolution du secteur depuis 2007 et notamment, d’en identifier les faiblesses et les défis.

La lutte contre l’impunité par la voie judiciaire étant une exigence pour la paix et pour les générations futures, ce colloque arrive à point nommé dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord politique de paix et de réconciliation (APPR).

De nombreux participants ont déploré que les recommandations des États généraux de la justice soient restées sans suite, et que la crise qu’a connue le pays depuis 2013 n’ait fait qu’aggraver l’état de la justice et en affecter la crédibilité.

Un constat partagé par le Premier ministre Firmin Ngrebada qui reconnaît les dysfonctionnements de la justice et réaffirme la nécessité de réformes courageuses du système judiciaire.

Rappelant que la lutte contre l’impunité fait partie des priorités de son gouvernement, il a spécifié que «la justice restait constitutionnellement et fondamentalement le dernier rempart du citoyen centrafricain dont les principales aspirations exprimées dans les résolutions du Forum de Bangui en mai 2015 et réaffirmées par l’Accord politique de paix et de réconciliation se résument à la lutte contre l’impunité par la poursuite et le jugement des auteurs des multiples crimes qui ont endeuillé le pays » .

Abondant dans ce sens, Denise Brown, Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général a, au nom de la MINUSCA, expliqué que « la crise récente a fait naître au sein de la population centrafricaine une forte demande de justice, affirmée avec force par les représentants du peuple lors du Forum de Bangui ».

Cette demande ne peut être satisfaite que si les conditions d’une justice performante et crédible sont réunies, ce qui passe notamment par une indépendance effective du pouvoir judiciaire.

Pour une justice plus indépendante et impartiale

L’indépendance de la justice ne constitue pas une réalité en République centrafricaine où, entre autres, le principe de l’inamovibilité des magistrats du siège n’est pas respecté. Telle avait été la principale conclusion des précédentes assises de la justice. Partant de ce constat, le présent colloque a réaffirmé que l’indépendance de la justice était une condition essentielle d’un État de droit dans lequel les citoyens peuvent obtenir un jugement impartial et équitable.

La principale entrave à l’indépendance de la justice centrafricaine est l’emprise de l’exécutif sur l’institution judiciaire : c’est en effet le Président de la République et le Ministre de la justice  de l’exécutif donc  qui président le Conseil supérieur de la magistrature, l’organe central qui assure l’indépendance de la justice. Il s’agit d’un héritage colonial qui a évolué dans d’autres pays francophones de la région mais dont la réforme n’a pas encore eu lieu en RCA.

« D’emblée, c’est à l’État qu’il revient d’assurer cette indépendance » commente Alain-Dominique Saïd-Panguindji, Président du Conseil d’État. La justice doit également être indépendante des deux autres pouvoirs, en ce que cette indépendance se définit à l’égard du pouvoir politique lui-même.

En effet, la notion de séparation des pouvoirs est à la base de toute société démocratique et la justice doit pouvoir être rendue sans qu’aucune instruction ou pression ne vienne en entraver le bon déroulement.

Des propos auxquels ont fait écho ceux d’Arsène Sende, 1er Conseiller à la Chambre criminelle de la Cour de cassation. « La faiblesse de la justice repose en grande partie dans l’immixtion du pouvoir exécutif dans le fonctionnement du pouvoir judiciaire et le défaut de volonté politique des deux autres pouvoirs de lui assurer une réelle indépendance. […] Le magistrat doit savoir qu’il est appelé à rendre justice et non à rendre service », a-t-il déclaré.

Restaurer la confiance dans la Justice

Et Fortuné Dako, Chef adjoint de la Section des affaires judiciaires et pénitentiaires de la MINUSCA, d’ajouter que « l’indépendance et l’impartialité de la justice sont des garanties pour la protection des droits de l’Homme et donc, d’une justice efficace et performante ». Il va encore plus loin et précise que l’indépendance des juges se situe à deux niveaux, externe et interne.

« Elle implique l’indépendance par rapport aux pouvoirs exécutif et législatif, c’est-à-dire par rapport au pouvoir politique, mais aussi par rapport à d’autres pouvoirs, comme le pouvoir des experts par exemple, par rapport à la société en général et à l’égard du juge lui-même ».

Les magistrats et les juges se doivent ainsi de rendre impartialement justice sans considération de personne ni d’intérêt spécifique.

Au nombre des mesures qui permettraient de restaurer la confiance de la population dans le système judiciaire, une meilleure transparence dans le recrutement, la formation et la nomination des magistrats, l’adoption et la mise en œuvre transparente d’un plan de carrière, la réforme progressive du Conseil supérieur de la magistrature et des organes assimilés, l’adoption et l’application d’un code d’éthique et de déontologie des magistrats mais aussi pour les auxiliaires de la justice, l’autonomie de gestion budgétaire, l’adéquation entre les politiques de réforme et les politiques de ressources.

Mais surtout s’imposent, une meilleure communication et une plus grande accessibilité de la justice au grand public. « La justice ne sera crédible dans l’opinion publique que si elle se fait plus transparente, plus accessible et plus compréhensible » a conclu Fortuné Dako.