Centrafrique: Touadéra réélu avec 53,92% des voix

Le président sortant de la République centrafricaine, Faustin-Archange Touadéra, est réélu au premier tour à l’issue de la présidentielle du 27 décembre.Selon les résultats publiés lundi soir par l’Autorité nationale des élections  (ANE), M. Touadera a obtenu 53,92 % des voix, là où Anicet-Georges Dologuélé, arrivé 2e, a récolté 21% des suffrages.

Au total, 17 candidats prenaient part à cette élection présidentielle.

Présidentielle au Niger: Mahamane Ousmane, le revenant

L’ex-président nigérien renversé par l’armée en 1996 est arrivé deuxième à l’issue de la présidentielle organisée dimanche dernier et est qualifié au second tour prévu fin février.Ousmane est apparemment un bon cavalier. Après son score de 6% à la présidentielle de 2016, il vient de tripler ce résultat lors du scrutin organisé dimanche 27 décembre 2020. Selon les chiffres officiels publiés samedi 2 janvier, 811.836 parmi ses compatriotes ont voté pour lui. Ce qui représente un taux de 17%, le classant deuxième après le candidat du pouvoir Mohamed Bazoum avec lequel il est qualifié pour un second tour dont l’issue est incertaine. Bazoum qui espérait pourtant  passer par « un coup KO », c’est-à-dire une élection dès le premier tour, a récolté  39,33%, soit 1.879.543 voix. Un score qui l’installe très loin devant, mais qui devrait inévitablement le contraindre à des tractations sans doute complexes pour obtenir le soutien de certains parmi les candidats battus. 

Né le 20 janvier 1950 à Zinder (sud), Mahamane Ousmane a été le premier président démocratiquement élu du Niger, en 1993. Mais trois ans plus tard, une crise politique, provoquée par la défaite de son parti aux élections législatives de janvier 1995, se termine par un coup d’État militaire. Le colonel Ibrahim Baré Maïnassara, qui prend alors le pouvoir, se fait élire à la présidence le 8 juillet suivant. Il dirige le pays jusqu’à son assassinat dans une embuscade à l’escadron militaire de l’aéroport de Niamey en avril 1999, ouvrant la voie à de nouvelles élections présidentielle et législatives dans la foulée. 

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Ousmane est alors élu président de l’Assemblée nationale, poste qu’il occupe durant dix ans. En avril 2004, il est désigné à la présidence du comité interparlementaire sur les droits de l’homme de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). Il est aussi élu président du Parlement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) en novembre 2006.

 Soutien contre soutien

 Ainsi, face à un candidat du pouvoir qui recueille déjà près de 40% des voix et qui bénéficie des moyens presque illimités de son parti et du soutien des services de l’Etat, selon ses adversaires, a-t-il des chances de revenir au pouvoir ? Avec 17%, le candidat du Renouveau démocratique et républicain (RDE-Tchanji) dispose en revanche du soutien de son ancien Premier ministre et actuel chef de file de l’opposition écarté de la présidentielle 2020 à cause de démêlés judiciaires: Hama Amadou. 

Ousmane l’avait soutenu lors de la présidentielle de 2016, sans pour autant réussir à détrôner Mahamadou Issoufou, réélu au second tour avec une écrasante majorité. 

Depuis 1993, date du premier scrutin présidentiel pluraliste dans ce pays, aucun chef de l’Etat nigérien n’a été élu au premier tour. L’opposition parvient à chaque fois à imposer son candidat au final. Sera-t-il le cas pour Mahamane Ousmane, qui aujourd’hui porte ce costume-là, lorsque le 20 février prochain il sera seul au second tour face au candidat du pouvoir, Mohamed Bazoum? 

Mais l’union entre les deux poids lourds de l’opposition semble avoir déjà fait mouche. Avant le premier tour du 27 décembre, Tatiana Smirnova, chercheuse russe spécialiste du Niger, confiait à APA que le soutien d’Amadou à Ousmane « peut théoriquement compromettre » les chances de Bazoum.

Statisticien économique formé en France puis au Canada, Mahamane Ousmane a critiqué les dix années de gestion du président sortant. Selon lui, Mahamadou Issoufou n’a pas réussi à extirper le Niger du rang de « dernier pays de la planète en termes d’indices du développement humain ». En plus de cela, ajoute Ousmane, « l’insécurité, l’absence d’éducation, l’absence d’emploi » sont d’autres points noirs du régime sortant.

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Aujourd’hui, « tout le monde s’attend à une alternance démocratique pacifique », estime-t-il. Et il n’y a aucun doute que cela ne puisse pas se réaliser « s’il s’agit d’élections libres, inclusives, transparentes, honnêtes, sans trucage ». Dans ce cas, « Monsieur Bazoum n’a absolument aucune chance de gagner », a prévenu l’ancien président sur RFI.

S’il est élu le 20 février prochain, Mahamane Ousmane indique que la première priorité de son programme sera « de traiter et de résoudre, en grande partie, la question tout simplement de l’eau, dans ce Niger sahélien désertique, enclavé, de manière à gérer les questions de l’agriculture, de l’élevage, de l’alimentation et de la lutte contre l’exode rural et de l’émigration, c’est très important ce premier point ».

Ousmane promet de s’attaquer ensuite à la question de l’éducation, et de « faire en sorte que nos jeunes, plutôt que d’être désœuvrés et très réceptifs aux sirènes des jihadistes et autres, soient dans des structures de travail soit au niveau de l’État, soit au niveau du privé, soit dans les champs, qu’ils soient donc occupés ».

Niger: Bazoum contraint à un second tour

Mohamed Bazoum, acteur clé de la vie politique au Niger depuis trente ans et candidat du pouvoir à l’élection présidentielle n’a pas été élu dès le premier tour comme il l’espérait.Il arrive. Drapé dans un boubou blanc, la tête coiffée d’un bonnet rouge, Mohamed Bazoum s’avance vers le bureau de vote numéro un, à l’hôtel de ville de Niamey, la capitale. Après avoir glissé son bulletin de vote dans l’urne, le candidat et président du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS-Tarayya, au pouvoir) à l’élection présidentielle dont le premier tour se jouait au Niger ce jour-là, dimanche 27 décembre, parle déjà comme un chef d’Etat établi. 

Le candidat du pouvoir, 60 ans, grand favori de ce scrutin dont il ne sortira finalement pas vainqueur par « un coup KO », c’est-à-dire une victoire dès le premier tour, comme il l’espérait, déclare devant la presse sa « grande fierté ». Il se dit frappé par « le grand patriotisme » des Nigériens et l’efficacité des Forces de défense et de sécurité, sans manquer de saluer la « prouesse » de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), l’instance chargée d’organiser le scrutin. 

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Selon lui, c’est pour  « la première fois » depuis qu’il participe à des élections, que « des bureaux de vote ont été mis en place » dès la veille du scrutin, « dans les coins les plus reculés, comme la circonscription de Tesker », le village de ses parents où il a passé son enfance après sa naissance à Bilabrine, non loin de Diffa et de la frontière avec le Tchad. 

Issu de la tribu arabe minoritaire des Ouled Slimane, Bazoum est souvent attaqué sur ses origines par certains de ses opposants qui mettent en cause la nationalité de ses parents. Mais pour lui, le Niger n’a pas besoin de ce genre d’accusations. « D’un point de vue symbolique, mon élection éventuelle à la tête du Niger pourrait servir de bel exemple à beaucoup de pays africains pour dépasser ce genre de querelles inutiles et avancer vers la consolidation des liens entre les différentes communautés nationales. C’est un des sens que je donne d’ailleurs à ma candidature et je pense que l’écrasante majorité de mes compatriotes ont déjà largement dépassé ces considérations tribales et ethniques », confiait-il récemment à Apa lors d’une tournée électorale menée au pas de charge dans la région d’Agadez, non loin des frontières avec la Libye et l’Algerie.

Serein malgré le second tour

Bazoum, le candidat du pouvoir est celui qui a visité le plus de localités lors de la campagne électorale pour le premier tour. Grâce aux immenses moyens de son parti « mais aussi de l’Etat » selon la rumeur, il s’est rendu dans 238 des 266 communes du Niger, ce vaste Etat sahélien de près de 20 millions d’habitants classé parmi les plus pauvres du monde par l’ONU. Mais l’ancien ministre des Affaires étrangères puis de l’Intérieur assume toutefois le bilan du président sortant, Mahamadou Issoufou, que la Constitution impose de s’en tenir à ses deux quinquennats. 

S’il est élu d’ailleurs, Bazoum compte s’inscrire dans « la continuité du travail entrepris par Mahamadou Issoufou », dont il a été le bras droit et éminence grise tout au cours de ses deux mandats à la tête du pays. 

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Pourtant, rien ne les prédestinait à devenir si liés. Bazoum, l’Arabe du Sud-est du pays qui à fait son lycée à Zinder dans le Sud, puis des études philosophie à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, au Sénégal, est enseignant de profession. Son aîné de huit ans, Issoufou, est un Haoussa (ethnie majoritaire au Niger) de la région de Tahoua dans le Centre-ouest, qui a fait des études en mathématiques et en ingénierie des mines entre  Niamey et la France, avant d’occuper plusieurs postes dans la haute fonction publique. 

Leurs liens doivent beaucoup à ces hasards dont seule l’histoire a parfois les secrets. En 1990, un puissant vent de revendication démocratique souffle un peu partout en Afrique. Le Niger n’y échappe pas. Une « conférence nationale  souveraine » à laquelle participent les différentes organisations politiques et de la société civile y est convoquée en 1991. Bazoum qui après son retour au pays et son entrée à l’Education nationale est alors un des dirigeants du SNEN (Syndicat national des enseignants du Niger) et membre du Bureau exécutif de l’USTN (Union syndicale des travailleurs du Niger). A ce titre, la centrale syndicale le désigne pour la représenter à cette fameuse conférence, à l’issue de laquelle des élections générales démocratiques sont décidées, dont une présidentielle. Celle-ci est tenue en 1992. Issoufou y participe au nom du PNDS-Tarayya que Bazoum et lui avaient fondé deux ans plus tôt. 

L’ancien ingénieur des mines arrive troisième derrière le candidat de l’ancien parti unique Mamadou Tandja et Mahamane Ousmane. Un second tour est prévu entre les deux premiers. Issoufou et Bazoum décident de soutenir Mahamane Ousmane finalement élu, mais très vite balayé par un coup d’état militaire  quelques années plus tard. 

Par une étrange ironie du sort, l’ex président renversé est aujourd’hui dans la posture du principal adversaire du binôme Issoufou-Bazoum, ses anciens soutiens. 

Ce samedi 2 janvier 2021, la Ceni a crédité Bazoum de 39.33% des voix contre 17%  en faveur de Mahamane Ousmane, rendant impossible ce fameux « Un coup KO » dont ses partisans et lui rêvaient, surtout après la publication des résultats des communales et régionales organisées le 13 décembre et remportées par le parti au pouvoir. « Ce résultat traduit le rapport de force réel sur le terrain entre mes adversaires et mes partisans. Je peux donc croire à une victoire dès le premier tour, même si je ne crains pas non plus d’aller à un second tour », confiait-il à Apa lors de sa tournée électorale dans le Nord du pays. 

Mohamed Bazoum et Mahamane Ousmane doivent s’affronter lors d’un second tour prévu le 20 février. Le dauphin du président sortant Issoufou devra tout de même convaincre les 28 autres candidats qui étaient dans la course pour fortifier son avance et réaliser son rêve présidentiel.

Présidentielle au Niger: second tour entre Bazoum et Mahamane

Le second tour de l’élection présidentielle du Niger va opposer Mohamed Bazoum et Mahamane Ousmane.Selon les résultats publiés samedi matin par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), M. Bazoum, candidat du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS-Tarayya, au pouvoir) a récolté 1.879 543 des voix, soit 39.33%. Son principal challenger à la présidentielle du 27 décembre, le candidat du Renouveau Démocratique et Républicain (RDR), l’ancien président Mahamane Ousmane a obtenu 811.836 voix, soit 17%.

Conformément au Code électoral, le second tour de la présidentielle doit se tenir au plus tard le 20 février prochain.Depuis 1993, date du premier scrutin présidentiel pluraliste dans ce pays, l »élection du chef de l’Etat au Niger s’est toujours jouée en deux tours. L’opposition politique arrive souvent à chambouler les cartes. 

Pour ces dernières élections, plus de 7 millions de Nigériens étaient appelés aux urnes ce dernier dimanche de l’année 2020 pour élire 171 députés de l’Assemblée nationale, mais aussi un nouveau président de la République. Ce dernier scrutin opposait une trentaine de candidats, dont plusieurs anciens ministres et présidents.

RCA-élections : des soupçons de fraudes massives

Si la quasi-totalité des candidats pense que les élections du 27 décembre ne sont pas des élections, mais plutôt une véritable escroquerie politique,  les manœuvres de la Minusca et de l’autorité nationale des élections ne font que confirmer ces allégations.

Alors que les milliers des électeurs qui se sont mobilisés massivement dans la capitale dimanche s’attendaient à ce qu’à la fin du vote,  toutes les urnes soient transportées à l’autorité nationale des élections, force est de constater malheureusement que la réalité sur le terrain est tout autre.

Imaginez-vous, à Bangui, le siège national de l’autorité nationale des élections, qui se trouve à moins de 15 kilomètres de certains centres électoraux, n’a pas reçu, à la fin du scrutin dimanche, plus de la moitié des urnes de la capitale. Les forces de la Minusca, accompagnées de certains agents de l’autorité nationale des élections, ont transporté effectivement dans la nuit du dimanche à lundi 28 décembre les urnes, mais leurs destinations finales n’étaient pas connues. Et à la grande surprise de tous, une partie de ces urnes de la capitale commencent à arriver que 24 heures plus tard, c’est-à-dire le lendemain au siège de l’ÂNE. Incroyable !

Et ce n’est pas tout ! Ce lundi 28 décembre, vers 18 heures, dans le huitième arrondissement, les habitants sont surpris de voir deux véhicules de l’autorité nationale des élections,  escortées par quatre véhicules des Casques bleus rwandais de la Minusca, transportaient des urnes du huitième à destination du siège de l’ÂNE au centre-ville. Et c’est la même chose dans le cinquième arrondissement.

Dans les villes de province, à Berberati, chef-lieu de la préfecture de Mambéré-Kadéï, les dépouillements se faisaient au domicile du préfet. Incroyable ! À Bria et dans d’autres villes où il y’avait de l’insécurité, les dépouillements se faisaient également dans les bases de la Minusca.

Alors, pour de nombreux Centrafricains, à quel jeu jouent la communauté internationale et les autorités centrafricaines ?

La violence a empêché plusieurs Centrafricains de voter

Les populations de plusieurs villes en République centrafricaine (RCA) n’ont pas pu accomplir dimanche leur devoir civique à cause du contexte sécuritaire tendu.En RCA, le regain de violences risque d’amoindrir fortement le taux de participation aux élections présidentielle et législatives. Environ 1,8 million d’électeurs étaient appelés dimanche 27 décembre à désigner un chef de l’Etat et 140 députés. Mais dans les villes de Bouar (ouest), Bambari (centre) et Baboua, les coups de feu entendus tôt dans la matinée ont obligé les habitants de rester chez eux.

Selon le site du Réseau des journalistes pour les droits de l’homme (RJDH), les rebelles de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) ont envahi la première localité, située à l’ouest du pays et contrôlée par la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (Minusca). Cette manœuvre a empêché le déroulement des votes.

Baboua et Bambari étaient également occupées par des hommes armés. Toutefois, d’autres dysfonctionnements rendaient difficiles déjà l’organisation du double scrutin dans la sous-préfecture de Baboua : non déploiement du matériel électoral et manque de formation des agents déployés dans les bureaux de vote, entre autres.

Le RJDH rapporte par ailleurs que l’élection a pu se tenir dans la ville de Bria, mais partiellement. Des tirs ont été entendus aux environs de cinq heures du matin, faisant que seuls quatre bureaux de vote ont été ouverts sur les dix prévus.

En revanche, les populations d’autres villes comme Grimari, située à 80 Km de Bambari, ainsi que Bangui, la capitale du pays, ont pu voter dans le calme.

Des élections dans la violence

Depuis le 18 décembre dernier, une coalition de groupes armés se déplace dans le pays, créant de l’insécurité dans plusieurs régions. L’objectif affiché, selon plusieurs observateurs, était d’empêcher la tenue des élections.

Déjà la veille, samedi 26 décembre, la Cour Constitutionnelle s’était opposée aux demandes de report formulées par des candidats à la présidentielle comme Anicet Georges Dologuele et Mahamat Kamoun.

La semaine dernière, la violence s’était corsée avec des affrontements notamment à Bambari entre les éléments du groupe armé de l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC) et les forces armées centrafricaines.

Une équipe de l’Autorité nationale des élections (ANE) avait été directement visée lundi dans le centre du pays. Et mardi matin, à Bossangoa, les anti-balaka ont chassé les électeurs qui venaient récupérer leurs cartes à la mairie avec des armes, mais sans coup de feu.

Le 16 décembre dernier, le Parquet général de Bangui avait annoncé l’ouverture d’une enquête sur les violences à l’intérieur du pays.

« Nous avons arrêté un élément qui est un ancien soldat de l’armée. Les enquêtes sont ouvertes pour déterminer l’identité de ces mouvements armés qui ont perpétré ces violences notamment à Markounda, à Bozoum, Bossembele… dans l’objectif de perturber la tenue des élections générales dans le pays », affirmait le maître des poursuites, interrogé par le RJDH, avant d’ajouter que l’ex-président François Bozizé (2003 – 2013) est accusé d’être le commanditaire de ces actes de violences d’envergure nationale.

Devenu principal opposant du président sortant Faustin-Archange Touadera, sa candidature à la présidentielle a été invalidée par la Cour constitutionnelle. Le motif avancé est que François Bozizé est poursuivi dans son pays notamment pour « assassinats » et « tortures » et sous le coup de sanctions de l’ONU qui lui reproche d’avoir soutenu depuis son exil la contre-insurrection de milices anti-balaka.

Accusations contre Bozizé

En effet, la chute de Bozizé en 2013 a précipité la RCA dans un conflit qui a fait des milliers de morts et poussé plus du quart des habitants à fuir leur domicile. Et même si les combats ont beaucoup baissé d’intensité, les deux tiers du pays sont contrôlés par des groupes armés rebelles.

Pour cette élection présidentielle, le sortant Faustin-Archange Touadera apparaît comme le favori parmi 17 candidats dont deux anciens Premier ministres, Anicet-Georges Dologuélé et Martin Ziguélé.

Fier de ses réalisations depuis 2016 (accord de paix avec les rebelles, investissements dans l’éducation et la santé et reconstruction de l’armée nationale…), le candidat du Mouvement Coeurs Unis (MCU) avait promis de faire un « premier tour KO ! » le jour de l’élection.

Le second tour de la présidentielle est prévu le 14 février prochain si aucun candidat ne parvient pas à obtenir la majorité des suffrages du premier tour du dimanche 27 décembre.

Présidentielle nigérienne : l’heure est au dépouillement

Après des élections qui se sont tenues dans une atmosphère plutôt apaisée dimanche, jour du scrutin présidentiel et législatif au Niger, la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) s’affère à la compilation des résultats.Plus de 7 millions de Nigériens étaient appelés aux urnes dimanche, pour élire un nouveau président de la République et 171 députés de l’Assemblée nationale. A l’arrivée, le scrutin qui opposait plusieurs anciens ministres et présidents, s’est passé sans incident majeur. Des compétitions électorales dont l’enjeu est crucial pour l’avenir de cet Etat considéré par l’Onu (Organisations des Nations unies) comme le pays le plus pauvre du monde.

Après la fermeture des bureaux de vote à 18h Gmt, la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), a commencé son travail de compilation des résultats dans la grande salle du Palais des congrès. Le bureau de l’organe, les observateurs, et autres journalistes accrédités pour la nuit électorale sont présents pour suivre le dépouillement. Plus de six mille observateurs nationaux et internationaux ont été accrédités par la commission électorale, dont ceux de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) et de la Communauté des États sahélo-sahariens (CEN-SAD)

Les résultats attendus jeudi ou vendredi

Selon le code électoral, la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) doit compiler les résultats des 25.978 bureaux de vote répartis sur l’ensemble du pays dans un délai maximum de cinq jours. Ces résultats seront ensuite transmis à la Cour Constitutionnelle pour leur validation. Les éventuels recours seront déposés auprès de la Cour, dix jours au plus tard après la transmission des résultats par la Commission électorale.

Le candidat du pouvoir Mohamed Bazoum est considéré par certains observateurs comme le favori du scrutin. Il doit faire face à vingt-neuf (29) candidats issus d’une opposition divisée mais « croit en l’alternance ». Et pour cause, depuis 1993, la présidentielle nigérienne s’est toujours jouée en deux tours. L’opposition politique arrive souvent à chambouler les cartes. Un second tour de la présidentielle, si nécessaire, est prévu le 20 février prochain. 

Le président sortant Mahamadou Issoufou ne s’est pas présenté à cette élection après avoir fait deux quinquennats (2011 – 2020) comme le prévoit la Constitution.

RCA-Elections : malgré les menaces, les électeurs sont allés aux urnes

Les Centrafricains ont voté, dimanche 27 décembre, pour élire leur président et des députés, et l’explosion de violence redoutée n’a finalement pas eu lieu.

Les électeurs ont voté, dimanche, en Centrafrique pour des élections présidentielle et législatives sous extrême tension. Le pays, toujours plongé dans une guerre civile, est sous la menace d’une nouvelle offensive rebelle contre le régime. Finalement, malgré des incidents épars, l’explosion de violence redoutée n’a pas eu lieu.

Les Centrafricains ont voté, dimanche 27 décembre, pour élire leur président et des députés, et l’explosion de violence redoutée n’a finalement pas eu lieu. Toutefois, les observateurs redoutent que nombre d’électeurs n’aient pu voter dans ce pays occupé aux deux tiers par des groupes armés dont les principaux mènent une offensive contre le régime du président sortant et favori, Faustin Archange Touadéra.

Les groupes rebelles avaient juré, il y a neuf jours, de « marcher sur Bangui » pour empêcher le scrutin, mais ils ont finalement été tenus à distance de la capitale de ce pays parmi les plus pauvres au monde, en guerre civile quasi ininterrompue depuis huit ans.

Ils n’y sont pas parvenus grâce au renfort de centaines de paramilitaires russes, soldats rwandais et Casques bleus de la force de maintien de la paix de la Mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca).

« Globalement, le vote a eu lieu et les électeurs sont venus. Il y a eu un engouement (…) malgré des petits soucis sécuritaires dans quelques endroits », a indiqué en fin de journée Momokoama Théophile, rapporteur général de l’Autorité Nationale des Elections (ANE). Un satisfecit contesté par les experts et des observateurs dépêchés pour surveiller le scrutin.

« Ce vote va changer notre pays »

« Je veux d’abord la paix et cela passe par le vote », s’est enthousiasmé Roméo Elvin, un étudiant de 24 ans avant de voter au lycée Boganda.

« À Bangui, cela a l’air de bien se passer mais le gros point noir, c’est que les gens ne votent pas du tout dans plusieurs localités. Nous sommes complètement aveugles sur la situation en dehors de la capitale », estimait un observateur de l’UE en soirée, sous couvert de l’anonymat.

« C’est très important pour moi d’être là en tant que citoyenne. Je pense que ce vote va changer notre pays, quel que soit le président », s’enthousiasme Hortense Reine, une enseignante.

La tenue de ces élections présidentielle et législatives est un enjeu majeur pour le pays, mais aussi la communauté internationale, qui tente de l’aider à se reconstruire et d’y maintenir une sécurité toute relative depuis 2014.

Matériel électoral saisi

À Bangui, le calme règne ces derniers jours mais la peur suinte dans certains quartiers. « Je pense que beaucoup de gens n’iront pas voter et moi-même j’hésite encore », lâchait samedi soir Bertrand, un commerçant. À l’intérieur du pays, loin de la capitale encore, des combats sporadiques ont toujours lieu depuis neuf jours.

 

Des incidents épars ont été rapportés dimanche et des milliers de personnes ont été empêchées de voter ou privées de leurs cartes d’électeurs jamais arrivées en raison de l’insécurité, selon des responsables locaux et de l’ONU anonymes.

Ainsi, dans le nord-ouest, à plus de 500 km de Bangui, des rebelles ont saisi du matériel électoral à Koui, menacé de tuer des agents électoraux à Ngaoundaye, et quiconque ira voter à Bocaranga, comme dans de nombreuses autres bourgades, selon des responsables locaux et de l’ONU sous couvert de l’anonymat.

Plus près, à Bossembélé, une ville de 50 000 habitants à 150 km de Bangui, « nous n’avons pas reçu les cartes d’environ 11 000 électeurs », s’est désolé une haute responsable de la sous-préfecture.

Dans ce contexte, la question de la légitimité des futurs élus – le président et 140 députés – est déjà posée quand une partie importante de la population n’a pu voter, ou le faire librement et sereinement, en dehors de Bangui, selon les experts et l’opposition.

« Il y a le discours lénifiant qui dit que tout se passe bien à Bangui et on oublie tout le reste. Les groupes armés ont pris en otage la population », estime  Roland Marchal, du Centre de recherches internationales (Ceri) de Sciences Po à Paris.

« Ces élections sont partielles, non crédibles et ne respectent pas les standards internationaux », renchérit Thierry Vircoulon, de l’Institut français des relations internationales (Ifri).

Toutefois la journée s’est déroulée sans le chaos que certains prédisaient, même s’il est difficile d’obtenir des informations des territoires occupés ou sous influence des groupes armés.

Les rebelles, habitués en 2013 et 2014 à attaquer des civils abandonnés par une armée alors en déroute, font aujourd’hui face à quelque  Casques bleus, renforcés jeudi par 300 soldats rwandais Kigali et Moscou ont volé il y a quelques jours au secours du pouvoir de Faustin Archange Touadéra.

« Je vous appelle à ne pas aller voter »

L’ex-chef d’État, dont la candidature avait été invalidée, avait appelé à ne pas voter à la présidentielle. « Mes compatriotes, je vous appelle à ne pas aller voter. Restez chez vous. Laissez Touadéra seul aller déposer son bulletin dans les urnes », avait-il déclaré dans un message audio diffusé sur internet et authentifié par son parti auprès de l’AFP. « Je soutiens la CPC », avait-il ajouté invoquant la Coalition pour le changement, regroupant les plus puissants des groupes armés qui occupent depuis plusieurs années deux tiers de la Centrafrique.

L’opposition s’avançait donc dimanche en ordre dispersé, avec pas moins de 15 candidats, face à un président sortant qui a, selon les experts et les diplomates, toutes les chances d’obtenir un second mandat. Mais l’opposition a également accusé le camp du chef de l’État de préparer des fraudes massives pour l’emporter dès le premier tour.

Élections présidentielles et législatives 2020 : tendance à la mi-journée

Les Centrafricains  sont appelés aux urnes ce dimanche 27 décembre 2020 pour élire leur nouveau Président de la République ainsi que leurs députés.

Les électeurs auront à choisir parmi 16 candidats pour la présidentielle, et plus d’un millier pour les législatives. Malgré les menaces sécuritaires qui pèsent sur le scrutin, on note une présence massive des électeurs dans la capitale. Cependant, dans les villes de province, la quasi-totalité des bureaux de vote n’a pas ouvert leurs portes, et l’on commence malheureusement à constater dans la capitale des scènes d’achat de conscience des électeurs dans les bureaux de vote.

Si dans la préfecture de la Nana-Mambéré, au nord-ouest de la RCA, tous les bureaux de vote sont restés fermés à cause de l’insécurité, à Bambari comme à Ippy, située dans la préfecture de la Ouaka,   on note également l’absence des agents préfectoraux de l’autorité nationale des élections. En conséquence, tous les bureaux de vote sont restés fermés dans ces deux villes.

Pendant ce temps, à Bocaranga,  dans la préfecture de l’Ouham-Péndé, les rebelles, qui progressent vers la ville, sont signalés  à moins de 5 kilomètres, rendant impossible la tenue du scrutin dans la ville.

Cependant, à Bozoum,  chef-lieu de la préfecture de l’Ouham-Péndé,  les rebelles avaient tenté de perturber le scrutin, mais les Casques bleus, avec leur blindé,  sont venus sécuriser le processus.  Avec le climat d’insécurité dans la ville, les agents ont commencé le dépouillement vers 13 heures.

À Obo, Ndélé, puis à Berberati, malgré les menaces d’attaque des rebelles, le scrutin a pu se dérouler dans le calme avec une présence massive des électeurs.

Au même moment, à Bangui, malgré les menaces d’attaque des rebelles, les électeurs ont pu se rendre massivement dans les bureaux de vote dans la tranquillité. Malheureusement, dans le huitième arrondissement de Bangui, le candidat du MCU aux législatives, Monsieur Hassan Aristide ANGOURÉ,  inquiet de son impopularité grandissante dans cette circonscription, s’est lancé dans des manœuvres de fraudes électorales massives.

Ainsi, dans le centre de Gobongo, le Président de la jeunesse du parti au pouvoir, Monsieur Hugues NDEWANA, propose de l’argent à chaque électeur qui vote pour le chef de l’État Faustin Archange TOUADERA, candidat numéro 1 pour la présidentielle, et monsieur Hassan Aristide ANGOURÉ, candidat numéro 1  pour les législatives dans le huitième.

 

RCA : un groupe armé attaque la brigade de l’OCRB

L’attaque a eu lieu ce dimanche 27 décembre 2020,  vers 2 heures du matin, c’est-à-dire à quelques heures du début des élections.

Dimanche 27 décembre 2020, les centrafricains doivent passer devant les urnes. Quelques heures avant le début du vote, la brigade de l’Office central de la répression du banditisme (OCRB) a été attaquée par un groupe d’individus armés non identifiés.

Selon un commissaire de police interrogé, l’attaque a eu lieu ce dimanche 27 décembre 2020 vers 2 heures du matin.  Les policiers, qui ont reçu préalablement des renforts, ont réussi à repousser  les assaillants qui ont pris la fuite vers l’école Don Bosco, située non loin du lieu de la scène au quartier Damala.

Pour l’heure, le bilan provisoire fait état d’un policier blessé, mais son pronostic vital n’est pas engagé, selon la police nationale.

Notons qu’avant le début des élections ce dimanche, la Minusca, mission des nations unies en Centrafrique avait indiqué l’arrivée des renforts des Casques bleus rwandais en provenance du Soudan du Sud. Ils ont été déployés dans plusieurs coins stratégiques de la capitale ainsi que dans certaines villes de province.

Il y’a lieu de rappeler que ce samedi 26 décembre, au quartier combattant, dans le huitième arrondissement de Bangui, les habitants ont découvert devant la station d’essence Total d’UCATEX un sac contenant des grenades offensives qui avait été récupéré par les gardes présidentiels.

Quel bilan pour Issoufou et quels défis pour son successeur?

Les électeurs nigériens se rendent aux urnes ce dimanche 27 décembre pour choisir le successeur du président Mahamadou Issoufou. En exclusivité pour Apa news, Tatiana Smirnova, chercheuse associée au Sahel Research Group (Université de Floride) et spécialiste du Niger dresse le bilan des deux quinquennats du président sortant et décrit les défis qui attendent son successeur.Le président Mahamadou Issoufou s’apprête à quitter le pouvoir au Niger. Quel héritage laisse-t-il à ses compatriotes ?

Il faut tout d’abord situer les deux mandats du président Mahamadou Issoufou dans un contexte politique nigérien de longue durée. Arrivé pour la première fois au pouvoir en 2011 après des dizaines d’années passées en opposition, son projet était de reconstruire complétement le paysage socio-économique du pays à travers les deux volets du programme de la « Renaissance ». En dépit d’énormes problèmes liés à l’insécurité croissante avec les allocations budgétaires au secteur de la Défense et de la Sécurité, représentant en moyenne 17% du budget de l’État et des prix défavorables des matières premières, plusieurs réalisations ont été faites. Le Niger affichait la croissance économique nettement supérieure en comparant avec celle des mandats des prédécesseurs.

La construction de nouvelles infrastructures dans les centres urbaines et surtout dans la ville de Niamey (nouvel aéroport, échangeurs, ponts, hôtels) est l’aspect le plus visible et spectaculaire des changements. Mais il y a eu aussi de grands désespoirs, comme l’échec du projet de la construction du chemin de fer Niamey-Cotonou et de la centrale électrique, le barrage de Kandadji. Le réseau routier national a été renforcé, mais pas suffisamment. Les grands axes reliant les centres urbains aux périphéries sont à peine développés. Par exemple, la route liant la ville de N’guigmi à N’gourti est quasiment absente. L’initiative les « Nigériens nourrissent les Nigériens », initiée en 2011 pour rompre avec la logique d’assistant  a montré ses limites, posant la question sur la nécessité de redynamiser l’agriculture autrement.  

Un autre aspect important concerne le développement du système d’enseignement. Les efforts ont été faits avec le recrutement des enseignants contractuels et la construction de nouvelles écoles, mais le taux de réussite aux examens de Brevet et de Baccalauréat reste encore très bas. Les nouvelles universités publiques ont été créées à Agadez, Dosso, Maradi, Zinder, Tahoua, Diffa et Tillabéry, mais le défi principal reste la qualité et le contenu des enseignements qui seraient adéquats avec le marché d’emploi. Sur le plan du développement des services de santé, deux hôpitaux nationaux de référence ont été construits ainsi que d’autres infrastructures sanitaires, or les zones rurales restent encore largement dépourvues des Centres de Santé Intégrés et des maternités.  

Les deux mandats de Mahamadou Issoufou laissent également en héritage l’exploitation du bloc d’Agadem. Les enjeux des recettes pétrolières sont de taille pour le Niger car elles pourraient représenter jusqu’à 24% du PIB après l’opérationnalisation du pipeline Niger-Bénin.  La question de distribution équitable et effectif des recettes pétrolières se pose ainsi de manière inéluctable au niveau communal, régional et national d’ailleurs comme c’était le cas pour l’uranium) et pourrait générer des tensions politiques et sociales supplémentaires à gérer.

Sur le plan de la politique extérieure, le Niger a incontestablement pris une place sur la scène régionale et internationale avec le siège de membre non permanent au Conseil de sécurité de l’ONU pour la période 2020-2021, mais aussi un sommet de l’Union africaine organisé en juillet 2019. La crise sécuritaire y a joué sans aucun doute un rôle crucial, en donnant de l’importance au Niger en tant que pays relativement stable en comparant avec d’autres pays de la sous-région.

Globalement, malgré les défis posés par le contexte sécuritaire, l’héritage laissé par le président Mahamadou Issoufou se repose sur des nouvelles dynamiques socio-économiques et de la politique étrangère.

Issoufou accepte de ne pas briguer un 3e mandat en respectant la Constitution de son pays, contrairement à l’Ivoirien Alassane Ouattara et  Guinéen Alpha Condé. Cela fait-il de lui un modèle de démocratie pour son pays et en Afrique ?

Le président Mahamadou Issoufou a effectué deux mandats, le maximum autorisé par la Constitution (article 47), et il ne se représente pas. Cette décision est honorable pour un pays qui a déjà vécu quatre coups d’Etat réussis (1974, 1995, 1999 et 2010) et plusieurs tentatives échouées. En effet, ce sera pour la première fois au Niger que le chef de l’Etat élu quittera le pouvoir à l’échéance de son mandat.

Si cette décision atteste d’une grande maturité politique, il est encore tôt, il me semble, de parler du Niger en tant que modèle de démocratie sur le continent.  Il faut que la tradition de passation des pouvoirs de manière paisible soit durable, ce qui n’est pas évident. Les élections actuelles se déroulent dans un contexte de tensions extrêmes, avec une forte implication des ex-officiers, devenus hommes politiques. Ces tensions pourront avoir un impact important sur la stabilité des institutions républicaines pendant le mandat du nouveau président élu.

Sur le plan socio-économique, les Nigériens ont-ils mieux vécu sous son magistère que sous les précédents régimes ?

On ne peut pas comparer les modes de vie des populations sous les mandats du président Mahamadou Issoufou avec les précédents régimes. Tout d’abord, parce que cette dizaine d’années a coïncidé avec une crise sécuritaire sans précédent et une crise sanitaire mondiale.  L’insécurité a profondément bouleversé le microcosme socio-économique local dans les zones périphériques du Niger, avec des populations déplacées se trouvant toujours dans une situation d’urgence humanitaire. Par ailleurs, la situation a créé une forte pression sur les ressources naturelles partout dans le pays, ce qui a contribué à exacerber les conflits locaux exploités par les insurgés. En plus, comme partout dans le monde, la pandémie de Covid-19 a également lourdement pesé sur l’économie nigérienne, en raison de l’augmentation des dépenses en matière de santé.   

Comme d’autres pays du Sahel, le Niger n’est pas épargné par la violence jihadiste. Quel est le bilan sécuritaire d’Issoufou ?

Il faut souligner que malgré la dégradation spectaculaire de la situation sécuritaire dans les pays limitrophes, le Niger semble encore résister à l’implantation durable des groupes armés sur son territoire. Globalement, c’est un point positif. Cependant, comme cela a été déjà souligné par de nombreux analystes, les insurgés continuent à exploiter de manière intelligente des conflits et frustrations locales pour établir leur assise dans les zones rurales touchés par l’instabilité, surtout dans les régions de Tillabéry et de Diffa. L’on peut ainsi se poser la question sur la diffusion ultérieure d’instabilité vers les zones urbaines de Niamey, mais aussi à Maradi, dans les localités frontalières avec le Nigeria.

L’intensification des attaques depuis la fin de l’année 2019 et les pertes colossales au sein des forces armées nigériennes indiquent également sur le fait que les politiques sécuritaires ne sont pas efficaces. Cela amène à se demander sur la nécessité de reconsidérer les fondements même d’une approche de la lutte « anti-terroriste ». Par ailleurs, un autre défi important à relever concerne l’éthique de gestion de la politique sécuritaire au Niger. Les frustrations au sein de l’armée sont importantes.  Elles ne sont pas encore très visibles, mais leurs conséquences peuvent être dramatiques à long terme pour le pays.

Mohamed Bazoum, le candidat du pouvoir, est désigné comme le favori de cette présidentielle. Mais est-ce que le soutien de l’opposant Hama Amadou, qui est interdit de se présenter, au candidat Mahamane Ousmane ne va pas compromettre ses chances de succéder à son ami et compagnon Issoufou ?

Oui, ce soutien peut théoriquement compromettre les chances de Mohamed Bazoum, candidat du PNDS-Tarayya, de gagner la présidentielle. En effet, Mahamane Ousmane est susceptible d’apporter à l’opposition les votes de la région de Zinder, l’une des plus peuplées au Niger. Dans cette hypothèse, sur huit régions (Niamey, Dosso, Tillabéry, Tahoua, Agadez, Maradi, Zinder, Diffa), au moins quatre pourraient voter pour l’opposition, puisque trois d’entre elles (Niamey, Dosso et Tillabéry) ont voté pour la candidature d’Hama Amadou en 2016, s’ajoutant à la région de Zinder, bastion de Mahamane Ousmane.

La configuration de ce soutien pose également problème pour les résultats des élections législatives, avec un risque éventuel d’une « cohabitation » dans l’hypothèse où la majorité parlementaire serait importée par l’opposition. Les fortes tensions politiques contribueront à fragiliser le fonctionnement des institutions, comme c’était déjà le cas dans l’histoire du Niger en 1995, en aboutissant au coup d’Etat militaire.  

Quels seront les défis du prochain chef de l’État nigérien ?

Je pense que les principaux défis du futur président seront articulés autour de la sécurité des nigériens et des réformes pour relancer l’économie dans un contexte d’une démographie galopante et de la gestion des conséquences de la pandémie liée à la Covid-19.

D’abord, du fait de sa position géostratégique, le Niger a un potentiel d’un leadership régional dans la gestion de la crise sécuritaire au Sahel. Le président sortant a joué cette carte diplomatique en se positionnant en tant qu’interlocuteur important des partenaires internationaux. Cependant, la longue durée d’engagement dans le conflit indique sur des failles structurelles profonds dans la stratégie sécuritaire d’aujourd’hui qu’il faudrait probablement revisiter au niveau régional, en négociant une marge de manœuvre solide avec des acteurs internationaux. Ce sera l’un des défis principaux du prochain chef de l’Etat.

Ensuite, ce sont les populations dans les zones rurales qui sont directement concernées par l’instabilité régionale. L’insurrection se greffe sur la combinaison complexe de plusieurs facteurs liés, notamment aux conflits locaux pour le pouvoir, à la distribution perçue comme inéquitable des ressources mais aussi aux effets directs et indirects des opérations militaires menées par l’armée. La question de la protection des civiles dans les zones rurales sera également un défi majeur pour le nouveau gouvernement. Cet aspect est également lié au processus de décentralisation qu’il faut continuer à mener afin d’asseoir la présence de l’Etat dans les zones rurales. Le défi du nouveau chef d’Etat sera ainsi de trouver les investisseurs pour des réformes socio-économiques nécessaires.

Présidentielle au Niger: « On croit en l’alternance » (Opposant)

Au Niger où le candidat du pouvoir à l’élection présidentielle de ce dimanche 27 décembre paraît comme le grand favori, certains de ses rivaux croient réellement à leur chance de gagner.Au Niger, le chef de l’Exécutif va changer de nom au sortir du scrutin de ce dimanche. Pour la première fois de son histoire, cette ancienne colonie française d’Afrique de l’Ouest classée par l’ONU comme le pays le plus pauvre du monde, s’apprête à voir un président succéder à un autre de manière pacifique à l’issue d’un scrutin dont le premier tour est organisé ce dernier dimanche de l’année 2020.

Selon les pronostics les plus lucides, c’est Mohamed Bazoum, éminence grise, bras droit et dauphin désigné du président sortant Mahamadou Issoufou qui est le grand favori de ce scrutin. Une compétition électorale à laquelle ce dernier ne peut se présenter pour avoir achevé ses deux quinquennats autorisés par la constitution. Dans le camp du pouvoir, on croit même à une possible victoire par « Un coup, KO », soit une victoire dès le premier tour.

Pourtant au niveau de l’opposition, la confiance règne. « Les Nigériens en ont assez d’être mal gouvernés, de vivre sous un régime de corruption à tous les étages, d’être toujours statistiquement les plus pauvres de la planète, de vivre sous une gouvernance qui excelle dans la démagogie et le mensonge. Ils ne veulent surtout pas d’une continuité du même qui les gouverne depuis dix ans. Ils veulent y mettre fin et donc réaliser une alternance », dénonce dans un entretien avec Apa news Hamma Hamadou, secrétaire général adjoint du parti « GÉNÉRATION DOUBARA PJP » du candidat Salou Djibo, un ancien général putschiste, qui, en 2010 avait empêché le président de l’époque, Mamadou Tandia, de briguer un troisième en violation de la constitution et ouvert la voie à un processus démocratique à l’issu duquel a été élu en 2011 pour la première fois Mahamadou Issoufou, le président sortant.

Pour Hamadou, les  Nigériens « sont conscients qu’ils vivent une immense tragédie faite d’insécurité, d’injustice et de mauvaise méthodes de gouvernance, raison pour laquelle ils veulent aujourd’hui des dirigeants exemplaires ».

Même s’il reconnait que cette alternance qu’il souhaite ne sera pas obtenue de manière « facile face aux moyens conséquents dont dispose la mouvance présidentielle », il reste convaincu que « le bien triomphera du mal», son camp incarnant à ses yeux le premier et le régime sortant le second.

Le proche de l’ancien chef putschiste dit compter beaucoup sur la « dignité des nigériens qui, dans leur très grande majorité, ont envie de changer cette trajectoire tragique pour se donner un meilleur destin, un meilleur vivre-ensemble avec une nouvelle gouvernance, avec de nouvelles gens, patriotes et exemplaires ».  

Sa formation qui fait partie d’un groupe dit des « partis non-affiliés » dispose de deux  commissaires qui siègent à la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), boycottée par la majorité des autres candidats. A travers ces deux personnalités et le reste des observateurs déployés sur le territoire national, les partisans du candidat Djibo espèrent veiller à ce que le service public électoral soit « au service du citoyen et non d’une catégorie de formations politiques ou de fraudeurs », selon les mots de Hamadou.

« Si malgré tout, des fraudes venaient à être attestées ou des circuits de fraudes détectés, nous utiliserons tous les moyens légaux pour agir, anticiper et empêcher les manœuvres frauduleuses et rétablir l’authenticité des suffrages populaires. Nous sommes déterminés à constituer notre peuple en vigie de l’intégrité du processus électoral », avertit-il.

« Ce n’est pas simplement l’affaire de la CENI mais de toute une chaîne qui va jusqu’à la juridiction électorale suprême », conclut cet énarque qui a occupé plusieurs hautes responsabilités dans la son pays.

Centrafrique: des élections sous haute tension

Tout comme au Niger, les citoyens centrafricains sont appelés dimanche prochain aux urnes pour élire leur chef d’Etat et leurs députés.La situation sécuritaire en RCA ne rassure pas à quatre jours des élections générales. Après une relative accalmie lundi dernier, des tirs ont été entendus hier mardi, confirmant ainsi la reprise des combats. Depuis le 18 décembre 2020, une coalition de groupes armés se déplace dans le pays et semble prendre la direction de la capitale, Bangui. Ce mouvement crée de l’insécurité dans plusieurs régions.

Ce mercredi matin, la Mission de l’ONU déployée dans le pays, citée par RFI, annonce avoir repris le contrôle de la quatrième ville de Centrafrique. Des affrontements étaient notés en effet dans la ville de Bambari, au centre du pays, entre les éléments du groupe armé de l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC) et les forces armées centrafricaines.

De même, l’ambiance était électrique mardi soir à l’hôpital communautaire. Sur la route principale entre la ville de Boali et de Bossembélé des affrontements ont eu lieu impliquant les éléments de la coalition des groupes armés contre les forces centrafricaines et russes.

« Il n’y a pas encore de bilan des combats mais l’ambulance a été vue faisant des allers-retours. Le Mouvement cœurs unis a d’ailleurs publié un communiqué afin de dénoncer +le lâche assassinat de nos vaillants éléments+. Le mouvement présidentiel présente ses sincères condoléances aux familles de disparus », a rapporté le média français, faisant savoir qu’une nouvelle offensive coordonnée serait en cours.

« Premier tour KO ! »

Si les objectifs de la coalition restent incertains, plusieurs observateurs pensent que celle-ci veut descendre sur Bangui ou empêcher la tenue du double scrutin de dimanche. Selon RFI, une équipe de l’Autorité nationale des élections a été directement visée lundi dans le centre du pays. Et mardi matin, à Bossangoa, les anti-balaka ont chassé les électeurs qui venaient prendre leurs cartes à la mairie avec des armes, mais sans coup de feu.

Par ailleurs, pour ces élections, le président sortant Faustin-Archange Touadera apparaît comme le favori parmi 17 candidats à la présidentielle dont deux anciens Premier ministres, Anicet-Georges Dologuélé et Martin Ziguélé.

Fier de ses réalisations depuis 2016 (accord de paix avec les rebelles, investissements dans l’éducation et la santé et reconstruction de l’armée nationale…), le candidat du Mouvement Coeurs Unis (MCU) promet un « Premier tour KO ! » le 27 décembre prochain.

Environ 1,8 million d’électeurs seront appelés dimanche à désigner un chef de l’Etat et 140 députés. Le second tour est prévu pour le 14 février si aucun candidat ne parvient pas à obtenir la majorité des suffrages au premier tour.

En revanche, la candidature de l’ex-président François Bozizé, principal opposant de Touadera, a été invalidée par la Cour constitutionnelle le 3 décembre dernier. Le motif avancé est qu’il est poursuivi dans son pays notamment pour « assassinats » et « tortures » et sous le coup de sanctions de l’ONU qui lui reproche d’avoir soutenu depuis son exil la contre-insurrection de milices anti-balaka.

En effet, la chute de Bozizé en 2013 a précipité la RCA dans un conflit qui a fait des milliers de morts et poussé plus du quart des habitants à fuir leur domicile. Même si les combats ont beaucoup baissé d’intensité, les deux tiers du pays sont contrôlés par des groupes armés rebelles.

Présidentielle nigérienne : Hama Amadou soutient Mahamane Ousmane

Recalé pour la présidentielle du 27 décembre 2020, le principal opposant nigérien Hama Amadou, a donné une consigne de vote en faveur de l’ancien président Mahamane Ousmane.Le Moden Fa Lumana de Hama Amadou compte bien peser sur l’issue du scrutin du 27 décembre 2020. Le bureau politique national du parti a, dans un communiqué publié mercredi en français, haoussa et zarma, donné une consigne de vote en faveur de l’opposant Mahamane Ousmane (70 ans) pour la présidentielle.

Mahamane Ousmane, leader du Renouveau Démocratique et Républicain (RDR), est le premier président du Niger démocratiquement élu, le 27 mars 1993, sous l’ère du multipartisme. Mais, il est renversé trois ans plus tard par un coup d’Etat mené par le colonel Ibrahim Baré Mainassara, au terme de plusieurs mois de tensions sociales et politiques.

Moden Fa Lumana en lice pour les législatives

 « Le bureau politique du Moden Fa Lumana Africa demande à l’ensemble des structures du parti de se mobiliser massivement pour voter en faveur du candidat Mahamane Ousmane », a déclaré, Mallam Sani Mahamane, le secrétaire général du parti.

Toutefois, ce soutien du Moden Fa Lumana en faveur de Mahamane Ousmane, n’est valable que pour la présidentielle. Le parti de Hama Amadou ayant appelé  ses militants à voter pour sa liste lors des législatives, détaille le communiqué.

« Le bureau politique du Moden Fa Lumana Africa rappelle cependant à toutes ses structures et à nos militantes et militants qu’ils doivent voter aux élections législatives pour la liste du Moden Fa Lumana Africa pour que gagne la démocratie et renforce la République et l’état de droit ».

Hama Amadou a salué cette décision du bureau politique de son parti et invite ses militants à « voter en bloc » dans un message sur les réseaux sociaux. Ce dernier, recalé pour la présidentielle après une condamnation d’un an, suite à une affaire de « trafic de bébé » en 2017, compte jouer sa partition sur  l’issue du double scrutin présidentiel et législatif du dimanche 27 décembre prochain.

Mohamed Bazoum: « Mes adversaires n’ont pas d’arguments »

Apanews a rencontré le candidat du pouvoir et favori à l’élection présidentielle prévue le 27 décembre au Niger, Mohamed Bazoum.Un vent chaud et sec balaie en cette fin de matinée de décembre, le tarmac de l’aéroport international Mano Dayak d’Agadez. Splendide petite cité historique presque entièrement battue en terre surnommée « la porte du désert » par les voyagistes qui naguère drainaient dans les parages des milliers de touristes. La fréquence des attaques jihadistes dans le Sahel ayant poussé les principaux pays occidentaux à déconseiller une grande majorité des terres sahéliennes et la presque totalité du Niger, la vieille ville n’a pas vu le moindre touriste depuis belles lurettes. Au point que « les habitants ont déjà oublié l’existence même de l’aéroport », selon les mots d’un jeune homme.

Mais mardi 16 décembre, le petit aérodrome a attiré du monde. Les uns dansant et chantant. Les autres se bousculant pour approcher la passerelle de l’appareil qui vient d’atterrir et d’où s’apprête à sortir l’homme dont tout le pays parle en ce moment: Mohamed Bazoum, patron du Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme (PNDS/Tarraya), qu’il a cofondé voici presque trente ans avec son ami Mahamadou Issoufou, l’actuel président de cette ancienne colonie française auquel il veut aujourd’hui succéder. Un rêve qu’il espère réaliser à l’issue de l’élection présidentielle prévue le 27 décembre prochain et à laquelle Issoufou ne peut se présenter après avoir accompli les deux quinquennats autorisés par la Constitution en vigueur dans ce vaste État sahélien multiethnique de vingt millions d’âmes placé en 2019 par l’ONU au dernier rang de son classement annuel de l’Indice de Développement Humain (IDH) des pays.

A juger par la dimension des portraits placardés un peu partout dans les rues de Niamey, la capitale, et sur les routes de provinces, les moyens déployés par les équipes de campagnes, mais surtout les avis de nombre d’observateurs, Bazoum se présente comme le grand favori à cette présidentielle qui se déroule en même temps que des législatives. Seul adversaire qui aurait pu jouer jeu égal avec lui, selon les analystes, l’ancien président de l’Assemblée nationale et ancien Premier ministre, Hama Amadou, 70 ans, n’a pas été autorisé à se présenter par la Cour constitutionnelle en raison d’une condamnation en 2017 à un an de prison dans une affaire de trafic de bébés avec le Nigeria voisin. Arrivé deuxième de la présidentielle derrière Mahamadou Issoufou en 2016, Hama Amadou a toujours qualifié cette condamnation de « politique », destinée à le disqualifier à cette présidentielle de 2020.

« Vous avez vu les résultats des municipales de dimanche dernier. Avec 60% d’élus, la coalition de partis qui me soutient est venue largement en tête. Ce résultat traduit le rapport de force réel sur le terrain entre mes adversaires et mes partisans. Je peux donc croire à une victoire dès le premier tour, même si je ne crains pas non plus d’aller à un second tour », confie celui que ses proches appellent déjà « Monsieur Le Président » au cours d’un entretien exclusif à Apanews. C’était mercredi dernier, en début d’après-midi, à In Gall, petit village touareg perdu dans le désert, troisième et dernière étape, après Agadez et Aderbidsat de cette tournée de vingt-quatre heures menée au pas de charge dans le Nord du pays. 

Le bras droit d’Issoufou

Né le premier janvier 1960 dans la région de Diffa, dans le Sud-est du pays, non loin du Tchad et du Nigeria, Bazoum a été élevé dans la région de Zinder, au centre, où il a obtenu le baccalauréat en 1979 avant d’aller apprendre la philosophie morale et politique à l’Université de Dakar, à l’époque principal établissement francophone du genre d’Afrique de l’Ouest. Sur le campus de la capitale sénégalaise, le Nigérien se fait remarquer par ses penchants militants et marxistes. Rentré au Niger cinq ans plus tard où il intègre l’Education nationale comme enseignant, il connaît plusieurs séjours dans les commissariats de police en raison de ses activités politiques et syndicales. Une expérience qui n’est pas étrangère à sa future carrière publique qui débute officiellement par sa cooptation au nom de l’USTN (Union syndicale des travailleurs du Niger) au sein du directoire de la Conférence nationale souveraine mise en place en 1991 pour mettre un terme au régime du parti unique et instaurer le multipartisme et la démocratie.

Elu député en 1993, 2004, 2011 et 2016 de la circonscription spéciale de Tesker (Zinder), plusieurs fois vice-président de l’Assemblée nationale et ministre dans plusieurs gouvernements, Bazoum est à la fois l’éminence grise et le bras droit de son ami Mahamadou Issoufou, le président sortant, qu’il a grandement aidé à se faire élire pour une première fois en 2011 puis en 2016.

« J’assume entièrement ma part de responsabilité dans son bilan. Le programme que je défends aujourd’hui n’est que la continuité des actions menées par le président Issoufou depuis son élection à la tête du Niger. Je viens consolider les réalisations que nous avons faites ensemble, comme le renforcement des institutions, de la démocratie et la stabilisation du pays », assure celui qui, avant son retrait du gouvernement en juin dernier pour se consacrer à la présidentielle, avait occupé ces dix dernières années les plus prestigieux des postes gouvernementaux: ministre d’Etat chargé des Affaires étrangères, ministre d’Etat à la présidence puis ministre d’Etat chargé de l’Intérieur, de la Sécurité publique, de la Décentralisation et des Affaires coutumières et religieuses.

Que compte-t-il faire contre la corruption, cette maladie très africaine à laquelle, hélas, le Niger n’échappe pas, comme en témoigne ce scandale récent qui a éclaboussé le ministère de la Défense et qui continue de faire débat au sein de l’opinion ? L’affaire a été rendue publique en février dernier, lorsque l’Inspection générale des armées dans un audit commandité par la présidence révèle que plus de 76 milliards de francs CFA (116 millions d’euros) auraient été détournés de 2014 à 2019, soit en cinq ans, dans le cadre de contrats d’armements. Selon l’organisation Transparency International, le budget annuel destiné au secteur de la défense au Niger est d’environ 250 millions de dollars, soit près de 20% du budget de l’Etat. Selon cet audit interne, 45% des moyens financiers alloués annuellement à l’armée ont donc été détournés en cinq ans par le biais de techniques de surfacturation, de faux appels d’offres et parfois sans qu’aucun matériel ne soit simplement livré.

« Ce qui a été répandu au sujet de cette histoire ne traduit pas la réalité des faits. Mais il est vrai que cette affaire a révélé qu’il existe des fonctionnaires qui s’adonnent à la concussion et des opérateurs économiques qui font dans la corruption. Il faut absolument mettre un terme à ce genre de pratiques. Il faut instaurer des garde-fous et rationaliser les dépenses publiques. Si je suis élu, je serai intraitable sur ces questions, y compris à l’égard de mes amis, proches et alliés », jure l’ancien disciple de Karl Marx, aujourd’hui converti à la social-démocratie.

Issu des Oulad Souleymane, une tribu arabe minoritaire dans le pays, mais très présente en Libye, au Tchad et au Mali voisins, Bazoum qui parle avec aisance les principales langues en usage au Niger, est attaqué par certains de ses adversaires sur ses origines qui ne seraient pas nigériennes.

« Pourquoi ces accusations n’ont jamais été brandies avant? Je suis né au Niger, j’y ai été élevé et j’y ai toujours travaillé. J’ai présenté les mêmes pièces d’état civil pour être candidat à la présidence de la République que lorsque j’étais candidat à la députation en 1993, en 1996, en 1999, en 2004, en 2011, en 2016. A l’époque, personne ne les a jamais contestées. Ceux qui me contestent ma nationalité aujourd’hui savent très bien que je suis Nigérien, mais faute d’arguments sérieux face aux électeurs, ils n’ont pas trouvé mieux que d’inventer ce genre d’accusations. Or, le Niger n’a pas besoin de ce genre d’histoires. La sous-région et l’Afrique non plus. Au contraire. D’un point de vue symbolique, mon élection éventuelle à la tête du Niger pourrait servir de bel exemple à beaucoup de pays africains pour dépasser ce genre de querelles inutiles et avancer vers la consolidation des liens entre les différentes communautés nationales. C’est un des sens que je donne d’ailleurs à ma candidature et je pense que l’écrasante majorité de mes compatriotes ont déjà largement dépassé ces considérations tribales et ethniques », argumente l’ancien professeur de philosophie.

Le Niger étant avec le Mali et le Burkina un des pays du Sahel les plus visés par les groupes jihadistes actifs dans la région, quel bilan fait-il de la situation sécuritaire, sept ans après le déclenchement de la guerre contre les islamistes armés inaugurée en 2013 par l’opération française Serval, remplacée depuis 2014 par Barkhane qui mobilise aujourd’hui plus de 5000 soldats tricolores qu’appuient les militaires locaux?

« En toute franchise, je pense que sans l’intervention militaire de la France en 2013 au Mali, le Sahel aurait été dans une situation beaucoup plus grave que maintenant. Mais on aurait pu faire mieux si nos pays avaient bénéficié d’appuis plus importants comme cela a été maintes fois promis », regrette-t-il en allusion aux financements internationaux régulièrement annoncés, mais jamais concrétisés, au profit du G5 Sahel. Il s’agit de cet organisme sous-régional qui regroupe depuis 2014 la Mauritanie, le Mali, le Burkina-Faso, le Niger et le Tchad et qui est censé servir de cadre pour mutualiser les moyens des pays sahéliens afin de lutter contre la menace jihadiste.

Est-il d’accord avec ses voisins maliens qui depuis le coup d’Etat militaire contre le président Ibrahim Boubacar Keita (IBK), en août dernier, crient haut et fort qu’ils veulent désormais trouver une sortie de crise négociée avec les jihadistes?

« Le Niger n’est pas dans la même situation que le Mali. Nous n’avons pas de groupe jihadiste nigérien qui exprime des revendications en lien avec la gestion du pays. Ce qui n’est pas le cas de notre voisin. Nous faisons face à des groupes étrangers qui sont basés hors de notre territoire et qui parfois commettent des attaques dans notre pays. Je comprends tout de même que certains voisins puissent avoir des positions qui leur sont dictées par la situation dans leurs pays », conclut celui qui lors de son passage au gouvernement était un des principaux artisans de la politique sécuritaire de son pays. Une étiquette qui fait dire à certains qu’en « plus de l’atout d’être le candidat du pouvoir, Bazoum se présente à la présidentielle avec l’avantage d’être le favori des principaux partenaires étrangers du Niger, la France et les Etats-Unis en tête ».

Présidentielle au Niger: « Un coup KO n’est pas facile pour Bazoum » (analyste)

Journaliste et analyste politique nigérien, Moussa Aksar analyse les enjeux de la l’élection présidentielle prévue le 27 décembre prochain au Niger et à l’issue de laquelle, le président Mahamadou Issoufou espère céder sa place à son ami et dauphin désigné́, Mohamed Bazoum.Quels sont les principaux enjeux de cette élection ?

L’enjeu majeur de cette élection est pour les Nigériens de dresser le bilan des dix ans de gouvernance du président Mahamadou Issoufou qui achève son second et dernier mandat légal et dont l’ami et compagnon au pouvoir, Mohamed Bazoum, est le dauphin désigné.

Les électeurs nigériens vont-ils sanctionner le régime sortant en éliminant son candidat, ou bien lui donneront-ils une nouvelle chance en fermant les yeux sur les excès et fautes qu’une grande partie de l’opinion lui reproche? Les paris sont ouverts à ce stade.

Quels sont les griefs de l’opposition contre le régime sortant?

Beaucoup d’adversaires du régime estiment que depuis l’arrivée au pouvoir du président Mahamadou Issoufou en 2011, le pays a connu quelques reculs nets sur le plan de la construction démocratique. Des partis politiques ont été́ divisés, parfois avec des moyens pas très honorables: recours au chantage, usage des prébendes à l’égard de certains hommes et partis politiques, l’achat de consciences, etc.

En plus, pour la première fois depuis la Conférence nationale souveraine de 1991 qui a mis fin au régime du parti unique et instauré le multipartisme, le Niger s’apprête à vivre des élections sans la présence d’un organisme consensuel chargé d’organiser le scrutin. L’actuelle CENI (Commission électorale nationale indépendante) qui est en charge de cette présidentielle, mais aussi des législatives qui sont organisées en même temps, n’a pas fait l’objet d’une composition consensuelle entre les différents acteurs politiques.

Durant les dix ans de règne du président Issoufou, certains Nigériens ont aussi eu l’impression que la justice, socle de tout Etat démocratique, n’a pas fonctionné de la même manière pour tout le monde. Elle a été́ à géométrie variable. C’est dire qu’une victoire, au moyen de ce fameux « Un coup KO » au premier tour, du candidat du pouvoir ne sera pas aussi facile comme le prétendent ses partisans. Sauf à utiliser des moyens pas recommandables en démocratie.

Certains adversaires de Mohamed Bazoum contestent sa nationalité́ nigérienne. Est-ce qu’une partie des hommes politiques du Niger est aussi touchée par les virus nationalistes comme cela avait été́ le cas en Côte d’ivoire avec le concept de « l’ivoirité » qui a provoqué une sanglante crise aux allures de conflit ethnique dans ce pays?

L’histoire du Niger, sa composition ethnique et les liens entre les communautés l’éloignent nettement de la Côte d’Ivoire où certains hommes politiques ont voulu dans les années 1990 empêcher l’actuel président Alassane Ouattara de postuler à la présidence pour avoir été́ un moment porteur présumé́ de la nationalité́ du Burkina voisin. Ce n’est pas ce qui est reproché à Bazoum par ses adversaires au Niger. Au fond, personne ne dit qu’il n’est pas Nigérien. Ses adversaires qui se basent sur la loi qui dit qu’un candidat à la présidentielle doit être nigérien d’origine, lui reprochent d’avoir fourni deux documents d’état civil différents à la Cour Constitutionnelle qui valide les candidatures. Or, celle-ci a validé la sienne mais elle n’a pas pu taire la polémique. Certains de ses adversaires espèrent d’ailleurs encore invalider cette candidature, même si leurs chances semblent s’affaiblir avec les rejets réguliers des recours successifs introduits jusqu’ici.

Présidentielle nigérienne : les principaux rivaux de Bazoum

Petit tour d’horizon des principaux rivaux de Mohamed Bazoum, candidat du pouvoir et dauphin désigné du président Mahamadou Issoufou pour lui succéder à l’issue de la présidentielle prévue le 27 décembre au Niger.Candidat du Renouveau Démocratique et Républicain (RDR), l’ancien président Mahamane Ousmane tentera un retour aux affaires après avoir quitté le pouvoir en 1996. Il est le premier président démocratiquement élu, le 27 mars 1993, sous l’ère du multipartisme. Mais il sera renversé trois ans plus tard après un coup d’Etat mené par le colonel Ibrahim Baré Mainassara, au terme de plusieurs mois de tensions sociales et politiques.

Nouveauté ou continuité ?

Déjà candidat du Mouvement Patriotique Nigérien (MPN) en 2016, l’opposant Ibrahim Yacouba promet un retour en force. Il était cinquième de la dernière présidentielle avec 4,43% des voix. A l’époque, il s’était rangé au second tour derrière Mahamadou Issoufou, qui finira par le nommer ministre des Affaires étrangères. Mais leur compagnonnage prend fin en avril 2018 après avoir été accusé de faire « preuve de déloyauté ».

Albadé Abouba, candidat du Mouvement Patriotique pour le Développement (MPR), avait également choisi Mahamadou Issoufou en 2016 pour l’accompagner dès le premier tour. Tout puissant ministre de l’Intérieur de Mamadou Tandja et ministre d’Etat en charge de l’Agriculture sous Mahamadou Issoufou, avant de démissionner il y a quelques semaines, M. Abouba veut cette fois accéder à la magistrature suprême de son pays.

Le général Saliou Djibo, 55 ans, convoite également le fauteuil présidentiel. Sous les couleurs du Parti Paix Justice Progrès (PJP), le général Djibo, retraité de l’armée depuis 2019, se lance en promettant de « faire la politique autrement ». L’ex-putschiste s’était retiré de la scène politique depuis plus de neuf ans. Il a dirigé le coup d’Etat militaire qui a renversé le 18 février 2010 le président démocratiquement élu, Mamadou Tandja. Mais il finira par céder le pouvoir à Mahamadou Issoufou, élu lors du scrutin de 2011.

Seini Oumarou est quant à lui à sa troisième tentative, après 2011 et 2016. L’ancien Premier ministre a été désigné candidat à 70 ans par le Mouvement National pour la Société du Développement (MNSD). M. Oumarou a récemment quitté son poste de Haut représentant où le chef de l’Etat l’avait nommé en 2016. Mais comme voulant prendre sa revanche sur l’histoire, le parti du défunt président Mamadou Tandja (1999 – 2010) l’a choisi pour matérialiser sa volonté de revenir aux affaires.

RCA : la campagne électorale s’accélère malgré la situation sécuritaire préoccupante

Les meetings populaires et autres activités de proximité organisés dans le cadre de la campagne électorale en vue du premier tour des élections présidentielles et législatives du 27 décembre 2020 se multiplient à Bangui comme dans l’arrière-pays.

En cette sixième journée  de campagne électorale, les candidats indépendants et de différents partis  politiques s’impliquent davantage pour inciter les citoyens à aller voter, à avoir foi et confiance en leur promesse qu’ils jurent respecter en cas de victoire.

Ainsi, le chef de l’État Faustin Archange TOUADERA, candidat à sa propre succession pour un second mandat aux couleurs du parti MCU était à Birao, dans la préfecture de la Vakaga, puis à Ndélé, dans la préfecture de Bamingui-Bangoran. Au même moment, Sylvain Eugène Patassé, président  du parti Centrafrique nouvel élan était au quartier Combattant dans le huitième arrondissement de Bangui, alors que Cyriaque  Gonda du parti  national pour un Centrafrique nouveau était sur l’axe Mbaïki, à la rencontre de la population du village Yamboro, Ndangala et Bimon dans l’Ombella-Mpoko.

Pendant ce temps, Martin Ziguélé, Président du parti Mouvement de libération du peuple centrafricain organise son meeting sur le terrain de Bégoua, puis de Koudoukou autour de ses promesses de la gratuité de la carte nationale d’identité et des actes de naissance. L’homme promet aussi de délivrer le passeport à tous les centrafricains au prix de 5 000 francs CFA au lieu de 50 000 francs CFA actuel. Les chefs des quartiers auront des salaires inscrits sur les budgets de leur municipalité, et les motos taximen  auront également des statuts particuliers.

Pour l’heure, le candidat du parti RDC Désiré Nzanga Bilal Kolingba est toujours en réunion avec les membres de son parti.

RCA : polémique autour de l’accord électoral entre KNK et MCU

La coalition de l’opposition, on regrette le manque de consensus autour dudit accord, tandis que certains dénoncent les clauses secrètes.

Vingt-quatre (24) heures après la signature à Bossangoa d’un accord électoral entre l’ancien Président François Bozizé, Président du parti KNK, et l’opposant Anicet Georges Dologuélé, Président du parti URCA, la polémique  enfle au sein de la classe politique nationale.  Du côté de la coalition de l’opposition, on regrette le manque de consensus autour dudit accord, tandis que certains dénoncent les clauses secrètes et  politiquement suicidaires de l’accord.

Le mardi dernier, l’ancien Président François Bozizé, Président du KNK et Président en exercice de la coalition de l’opposition démocratique, dont la candidature à l’élection présidentielle avait été invalidée par la Cour constitutionnelle, a appelé, dans une note adressée aux leaders de la COD-2020,  ses collègues de l’opposition à affronter le candidat Faustin Archange TOUADERA  sur un front unique. Il propose le choix d’un candidat  unique de consensus  pour permettre à l’opposition de remporter la présidentielle du 27 décembre prochain. Or, ces mêmes leaders de l’opposition, après cet appel à la candidature unique face à Touadera, se dissent surpris de voir quelques heures plus tard le Président de l’Union pour le renouveau centrafricain, l’honorable  Anicet Georges Dologuélé se présenter à Bossangoa pour signer un accord électoral avec le Président du KNK François Bozizé, alors qu’aucun candidat unique de l’opposition n’a été désigné. Beaucoup dénoncent le manque de consensus autour de cet accord  électoral que certains le considèrent comme suicidaire.

D’après un manifeste pour les droits humains publié par l’ONG Amnesty International en date du 15 décembre dernier et destiné aux 17 candidats à l’élection présidentielle du 27 décembre prochain en RCA, le futur président de la Centrafrique doit placer la lutte contre l’impunité au cœur de son quinquennat, abolir la peine de mort.

Ces directives de l’Amnesty International poussent plusieurs cadres de l’URCA, le parti de l’opposant Anicet Georges Dologuélé à accueillir avec méfiance mesurée l’accord signé entre leur leader et François Bozizé. Contacté par CNC, un cadre dudit parti sous couvert de l’anonymat affirme que l’accord signé comporte des clauses secrètes, suicidaires pour le parti du moment où la Cour Constitutionnelle sonne le glas de l’impunité, et les organisations tant nationales et internationales de droits humains se battent pour le respect des droits de l’homme. Il dénonce fortement  cet accord qu’il qualifie de suicidaire pour son parti à quelques jours du premier tour des élections présidentielle et législatives.

Alors, le candidat Anicet Georges Dologuélé va-t-il publier l’accord qu’il a signé avec l’ancien Président François Bozizé pour enfin calmer les partisans de son parti ?

Guinée : Condé prête serment devant une dizaine de chefs d’Etat

Le président guinéen Alpha Condé, proclamé vainqueur de la présidentielle le 7 novembre par la Cour constitutionnel, a prêté serment devant celle-ci mardi au Palais Mohammed V en présence d’une dizaine de chefs d’État africains et de sommités internationales.Dans son discours d’investiture, Alpha Condé a appelé  ses concitoyens à « oublier le passé qui divise »  et à se tourner vers un « avenir d’unité et d’espérance ». Le président guinéen prône l’unité après une période de troubles politiques marquée par plusieurs morts chez des manifestants de l’opposition.

« J’exhorte chacun d’entre vous à oublier le passé qui divise au profit d’un avenir d’unité et d’espérance », a indiqué Condé, affirmant sa « conviction que la Guinée se fera avec tous les Guinéens », en présence de plusieurs chefs d’Etats africains.

Cette investiture sur fond de crise politique, a été l’occasion pour l’opposant historique élu en 2010 puis réélu en 2015, d’apaiser le climat politique afin d’aller vers « un véritable sursaut national ».

« Nous aspirons tous à un changement profond et rapide. C’est pourquoi il faut changer les pratiques et les méthodes. Nous nous engageons à lutter avec fermeté contre la corruption, le copinage et le clientélisme », a déclaré Alpha Condé.

Alpha Condé s’est aussi engagé à lutter contre la corruption et les détournements des fonds publics qui gangrènent l’administration guinéenne lors de son discours.

Parmi les chefs d’État, étaient présents le Bukinabè Roch Marc Christian Kaboré, le Congolais Denis Sassou Nguesso, le Malien Bah N’Daw, le Sierra-Léonais Julius Maada Bio, le Libérien George Weah, l’Éthiopienne Sahle-Work Zewde, le Comorien Azali Assoumani, le Togolais Faure Essozimna Gnassingbé, le Ghanéen Nana Akufo-Addo, le Mauritanien Mohamed Ould Ghazouani et le Tchadien Idriss Déby Itno.

Plusieurs Premiers ministres étaient également présents, celui de Djibouti, Abdoulkader Kamil Mohamed, la Première ministre gabonaise Rose Christiane Ossouka Raponda, l’Équato-Guinéen Francisco Pascual Obama Asue et l’Ougandais Ruhakana Rugunda.

Selon le président de la Cour constitutionnelle, le président guinéen sera réinstallé dans ses nouvelles fonctions le 21 décembre prochain.

RCA : les forces de l’ordre encerclent Berberati

Les populations de Berberati et des villages environnants se disent rassurées par la présence massive de l’armée dans la ville.

À moins de deux semaines du premier tour des élections législatives et présidentielles, les populations de Berberati et des villages environnants se disent rassurées par la présence massive des forces de l’ordre dans leur localité.

Selon les partenaires internationaux de la République centrafricaine, le bon déroulement des élections de décembre 2020 sera essentiel au maintien de la stabilité du pays. C’est probablement dans cette optique que les forces de l’ordre ont été déployées depuis quelques jours dans les localités de Berberati et des villes environnantes.

En effet, Depuis près d’une semaine, à la grande surprise des populations locales, des patrouilles musclées des policiers sont visibles dans la ville. De nuit comme du jour, les forces de l’ordre occupent partout les grandes artères de la ville à la surprise des habitants de Berberati qui sont habitués depuis plusieurs années à l’absence remarquée des forces de l’ordre.

Selon les humanitaires basés à Berberati, dans la préfecture de Mambéré-Kadéï, cette présence remarquée des forces de l’ordre dans la localité permet non seulement de favoriser la réduction du banditisme dans la localité, mais également de leur permettre de protéger l’acheminement de l’aide humanitaire aux populations qui en ont besoin.

Pour l’heure, les populations apprécient le geste du Directeur de la police ainsi que de la gendarmerie à leur égard, et affirment également être en sécurité à quelques jours des élections.

RCA : la CEEAC et l’UNOCA appellent les acteurs à la bonne foi pour le processus électoral

La CEEAC et l’UNOCA appellent tous les acteurs centrafricains concernés à démontrer ou poursuivre leur engagement de bonne foi dans le processus électoral en vue d’asseoir la légitimité du pouvoir politique et de consolider les dividendes de la paix.

Dans le cadre de la mise en œuvre des résolutions du 18ème Sommet ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), tenu le 27 novembre 2020 à Libreville, en République Gabonaise, le Président de la Commission de la CEEAC, l’Ambassadeur Gilberto Da Piedade Veríssimo, et le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies, Chef du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale, Monsieur François Louncény Fall, ont effectué une mission conjointe en République centrafricaine, du 10 au 13 décembre 2020. Cette visite se situait dans le prolongement des efforts des Etats membres de la CEEAC et des Nations Unies en solidarité avec la RCA, à la veille des élections législatives et présidentielle du 27 décembre 2020. La mission a été conduite en étroite coordination avec le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en République centrafricaine et Chef de la MINUSCA, Monsieur Mankeur Ndiaye, et le Représentant de la CEEAC en RCA, l’Ambassadeur Adolphe Nahayo.

Le Président de la Commission de la CEEAC et le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique centrale ont été reçus en audience par le Chef de l’Etat, Son Excellence Monsieur Faustin Archange Touadéra, et la Ministre des Affaires étrangères, Son Excellence Madame Sylvie Baipo Temon. Ils se sont également entretenus avec les Ministres, membres du Comité stratégique d’appui aux élections, l’Autorité nationale des élections, les représentants des principaux partis politiques, les représentants des groupes armés, et la société civile. De même, ils ont rencontré les représentants des Etats membres de la CEEAC, ainsi que les membres du corps diplomatique réunis au sein du G5 Plus.

Au cours des échanges avec leurs interlocuteurs, le Président de la Commission de la CEEAC et le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique centrale ont salué la détermination des autorités nationales et des parties prenantes à organiser des élections libres, inclusives, transparentes et crédibles en RCA, ainsi que l’engagement des partenaires internationaux à accompagner le pays dans ce processus électoral. A cet égard, ils se sont référés au communiqué conjoint du 4 décembre de l’Union Africaine, de la CEEAC, des Nations Unies et de l’Union Européenne, demandant aux groupes armés « de ne pas entraver le processus électoral, y compris la libre circulation des électeurs, des candidats et de leurs militants, et le bon déroulement du scrutin sur l’ensemble du territoire national », et condamnant « les discours de haine et d’incitation à la violence ainsi que les attaques qui visent les partenaires internationaux. »

Par ailleurs, le Président de la Commission de la CEEAC et le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique centrale ont souligné à leurs interlocuteurs l’engagement de la sous-région au service d’un processus électoral apaisé. A cet égard, ils ont rappelé la Déclaration sur la RCA adoptée lors du Sommet de la CEEAC du 27 novembre dernier qui a décidé de la désignation d’un médiateur dans la crise centrafricaine ainsi que du déploiement, par la Commission de la CEEAC, d’une mission d’observation électorale aux élections présidentielle et législatives du 27 décembre 2020.

En outre, le Président de la Commission de la CEEAC et le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique centrale se sont référés à la « Déclaration de Malabo sur les élections démocratiques et pacifiques comme moyen de renforcer la stabilité et atteindre les objectifs de développement durable en Afrique centrale », adoptée par le Comité consultatif permanent des Nations Unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale, lors de sa 50ème session du 4 décembre 2020. A cette occasion, les membres du Comité ont exprimé leur soutien à des élections pacifiques en RCA et appelé les parties prenantes centrafricaines à promouvoir des élections apaisées, respecter le verdict des urnes et régler leurs éventuels différends en ayant recours aux cadres légaux.

A cet effet, le Président de la Commission de la CEEAC et le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique centrale prient instamment les candidats et partis politiques à démontrer ou poursuivre leur engagement de bonne foi dans le processus électoral, y compris à travers la signature du Code de bonne conduite. Ils considèrent, en effet,  que des élections crédibles et apaisées sont l’une des conditions sine qua non pour consolider aussi bien les acquis et dividendes de la paix et que de l’ancrage démocratique, notamment à travers la mise en œuvre de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en RCA.

Le Président de la Commission de la CEEAC et le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique centrale rappellent que les élections font partie intégrante du processus démocratique et devraient concourir à asseoir la légitimité des autorités et consolider la paix. Ils rappellent également que les élections devraient permettre de répondre aux attentes légitimes de la population et de construire un consensus autour de projets communs.

RCA : rencontre entre Bozizé et une délégation de haut-représentants

Les échanges avec François Louncény Fall, l’un des membres de cette délégation se sont concentrés sur les questions sécuritaires.

Pendant leur séjour, la délégation de haut-représentants a rencontré l’ancien chef d’État François Bozizé, dont la candidature a été rejetée.

Fin de visite pour la délégation conjointe du président de la Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), l’ambassadeur Gilberto Da Piedade Veríssimo, et le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique centrale, François Louncény Fall. Ces hauts représentants estiment suite à leur mission que le pays peut tenir les élections le 27 décembre.

« Tout doit être mis en œuvre pour éviter la violence »

Ces derniers ont pu discuter avec François Bozizé. Actuellement à Bossangoa, ce dernier a justifié ses déplacements en province pour soutenir des candidats aux élections législatives de son parti. Et sur sa rencontre avec les groupes armés, il a affirmé vouloir simplement saluer les chefs de groupe armé dans les zones traversées.

« Ce qui est important, c’est que nous avons rappelé au président sa responsabilité en tant qu’ancien chef d’État pour que ce processus électoral qui est en train de se dérouler ne se complique pas davantage avec la présence des groupes armés et que tout doit être mis en œuvre pour éviter la violence dans ce pays, raconte François Louncény Fall. Nous pensons que nous nous sommes compris et nous espérons que notre appel sera entendu, et que les rumeurs que nous entendons par ci et par là, parlant de collision ou de volonté de marcher sur Bangui ne seront que des rumeurs ! »

« Et le comité international tient absolument à ce que cette élection se passe dans meilleures conditions de paix et de sécurité, c’est le même message que nous avons passé aux différents représentants des groupes armés en leur demandant la coopération pendant la campagne et pendant tout le processus électoral dans les zones qui sont sous leur contrôle afin que des élections se déroulent de la plus belle manière qui donnerait la chance au peuple centrafricain de choisir librement ses dirigeants », insiste le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique centrale.

Mission d’observation le 18 décembre

L’ambassadeur Gilberto Da Piedade Veríssimo est revenu sur les décisions prises à Libreville fin novembre. La CEEAC va finalement désigner un médiateur qui sera un chef d’État de la CEEAC. Les discussions sont encore en cours. Une mission d’observation arrivera à Bangui le 18 décembre, composée de 30 observateurs, 3 pour chaque pays membre, et sera dirigée par un ancien chef d’État de la région.

Congo : Sassou Nguesso désigné candidat à la présidentielle de mars 2021

Le président congolais Denis Sassou Nguesso 77 ans dont 36 passés au pouvoir, a été désigné candidat à la présidentielle de mars 2021 par les partis membres de sa coalition politique, a appris APA de sources médiatiques.Alors qu’il ne s’est pas encore prononcé sur sa candidature à la présidentielle de mars prochain, Denis Sassou Nguessou a été désigné par l’ensemble des dix-sept (17) partis qui composent la majorité présidentielle.

« Chaque parti de la majorité présidentielle a opté (ou va le faire incessamment) pour la candidature du président Sassou Nguesso. La majorité présidentielle pense que, de tous ses chefs, c’est le président Sassou Nguesso qui réunit tous les atouts », a indiqué Pierre Moussa, président intérimaire de la majorité présidentielle.

Une proposition qui doit être acceptée par le président sortant, déjà investi en décembre 2019 à Brazzaville par le principal parti de la majorité présidentielle, le PCT.

« Nous nous battrons vaillamment avec courage pour convaincre le président de la majorité pour qu’il accepte les implorations et les exhortations de sa base politique », a martelé M. Moussa, également secrétaire général du Parti congolais du travail (PCT).

Denis Sassou Nguessou était arrivé au pouvoir pour la première fois en 1979 avant de quitter ses fonctions en 1992, laissant le pouvoir à son opposant Pascal Lissouba, décédé le 24 août 2020 à Perpignan (France). Il revient aux affaires en 1997 quelques mois après l’éclatement de la guerre civile au Congo.

Et depuis cette date, il a été élu en 2002 avant d’être réélu successivement en 2009 et 2016. Denis Sassou Nguessou est actuellement l’un des plus anciens chefs d’Etat en place dans le monde, cumulant 36 années de pouvoir.

Ghana: des proches de Mahama contestent la réélection d’Akufo

Mahama garde le silence. Mais certains de ses soutiens contestent la victoire du président sortant.La situation au Ghana est encore tendue depuis la proclamation des résultats provisoires de l’élection présidentielle du 7 décembre par la Commission électorale (CE). Le président sortant Nana Akufo-Addo est déclaré vainqueur au premier tour après avoir obtenu 51,59% des suffrages. Son opposant et prédécesseur au pouvoir, John Dramani Mahama, a récolté 47,36%.

Selon la même instance, 6.730.413 Ghanéens ont voté pour le premier là où 6.214.889 de leurs compatriotes ont jeté leur dévolu sur le second.

Mais après l’annonce des résultats, des échauffourées ont surgi à Walewale, une ville du nord-est du pays, entre des partisans du Nouveau Parti patriotique (NPP) d’Akufo-Addo et du Congrès national démocratique (NDC) de Mahama.

Le camp du président sortant célébrait dans la soirée la victoire de son candidat avant de se heurter à des membres du camp adverse. Mais aucun mort ou blessé n’a été rapporté contrairement au bilan publié la veille par la police. Celle-ci dénombre cinq morts et 17 blessés au cours de plusieurs incidents survenus depuis les élections générales de lundi.

Juste après l’annonce provisoire de sa victoire, Akufo-Addo a remercié sur sa page Twitter le peuple ghanéen pour lui avoir une seconde fois accordé sa confiance.

Son rival et prédécesseur Mahama ne s’est pas prononcé depuis, mais sa déclaration est attendue d’un moment à l’autre.

La sortie de Maham guettée

En revanche, ses militants du NDC ont rapidement rejeté les résultats publiés par la Commission électorale, notant que le NPP a « volé des bulletins de vote destinés » à leur parti.

Le président du groupe parlementaire du NDC, Haruna Iddrisu, a qualifié l’élection d’« imparfaite et discréditée ». S’exprimant au nom de Mahama lors d’une conférence de presse, il a souligné que leur camp est arrivé à cette conclusion après de « longues consultations et analyses » des chiffres du scrutin.

Ce faisant, il informe que le principal parti d’opposition au Ghana rejette les résultats proclamés mercredi soir par Jean Mensa, présidente de la Commission électorale (CE). Ils sont à ses yeux « erronés et donc inacceptables pour l’opposition ».

En outre, M. Iddrisu a annoncé que Mahama va s’adresser au public sans préciser quand. Il souligne toutefois que le chef de l’opposition tiendra une conférence de presse lors de laquelle il présentera « des chiffres et autres preuves incontestables » du NDC.

Quelque 17 millions de Ghanéens étaient appelés le 7 décembre aux urnes pour élire, outre un chef de l’Etat parmi 12 candidats dans une élection annoncée dès le départ serrée, 275 députés.

En dépit de la tension notée, la Mission d’observation électorale de la Cedeao a salué la « tenue d’élections libres, justes et transparentes » dans ce pays d’Afrique de l’ouest, dépeint comme l’une des démocraties les plus abouties du continent.

« Il est agréable de savoir que le Ghana a été à la hauteur de ses attentes dans la conduite des élections de manière libre, juste et crédible », a déclaré Ellen Johnson Sirleaf, ancienne présidente du Libéria et chef de la mission de la Cedeao.

Si les deux principaux candidats avaient signé un « pacte de paix » pour garantir le statut de modèle démocratique du pays de Jerry Rawlings, la situation actuelle pourrait toutefois écorner cette image.

Présidentielle au Ghana: réélection de Nana Akufo-Addo avec 51,59% des voix

La Commission Electorale a proclamé, mercredi soir, Nana Akufo-Addo, vainqueur de la présidentielle du 7 décembre.Le président sortant, candidat du Nouveau parti patriotique (NPP), a ainsi obtenu 51,59% des voix. Avocat de profession, M. Akufo-Nana rempile pour un nouveau mandat, face à son principal challenger et prédécesseur au pouvoir, John Mahama qui a récolté 47,36% des suffrages. Ce dernier briguait la présidentielle sous les couleurs du Congrès national démocratique (NDC).

Quelque 17 millions de Ghanéens étaient appelés le 7 décembre aux urnes pour élire, outre un chef de l’Etat parmi 12 candidats dans une élection annoncée dès le départ serrée, 275 députés.

La proclamation des résultats de la présidentielle initialement prévue, hier mardi, a été reportée à la dernière minute par la Commission électorale.

La police ghanéenne a annoncé ce mercredi la mort de cinq personnes dans des violences liées aux élections de lundi dernier.

La Mission d’observation électorale de la Cedeao a salué la « tenue d’élections libres, justes et transparentes ». « Il est agréable de savoir que le Ghana a été à la hauteur de ses attentes dans la conduite des élections de manière libre, juste et crédible », a déclaré Mme Ellen Johnson Sirleaf, qui dirige cette mission.

RCA-Élections : les femmes peu représentées

Alors que se profilent les élections législatives et présidentielle du 27 décembre en Centrafrique, les femmes restent sous-représentées en politique.

Près de 250 candidates sont en course pour les élections législatives centrafricaines du 27 décembre, et tenteront de convaincre les 1,8 millions électeurs appelés aux urnes, dont près de la moitié sont des femmes.

Bien que le code électoral national impose 35 % de candidatures féminines, une seule candidate est en lice pour la présidence, et seulement 12 députés sur les 140 que compte le Parlement sont des femmes.

« Il n’y a pas assez de femmes, d’où ce combat de parité. Les femmes veulent vraiment de notre présence ici », confie à France 24 Ophélie Bolibo Koy, jeune fonctionnaire de 27 ans et candidate de l’Alliance pour une Nouvelle Centrafrique (ANC).

Pour espérer se faire élire, cette mère de famille a dû investir quasiment toutes ses économies, son parti n’ayant financé que la moitié de son budget d’environ 2 000 euros.

Ghana: les violences postélectorales font cinq morts

Des violences qui ont suivi les élections présidentielle et législatives du Ghana ont fait cinq morts, selon la police.« Entre le 7 décembre et le 9 décembre, nous avons recensé à travers le pays, 21 incidents violents liés directement aux élections, qui ont entrainé la mort de cinq personnes par balles », écrit la police sur compte Twitter.

Notre source fait également état de 17 blessés.

Plus de 17 millions de Ghanéens étaient appelés le 7 décembre dernier aux urnes, réparties dans 38.622 bureaux de vote, pour élire le chef de l’Etat et 275 députés. Le président sortant Akufo-Addo fait face à son principal opposant, son prédécesseur au pouvoir, dans une élection qui s’annonce serrée.

La proclamation des résultats initialement prévue, mardi soir, a été reportée à une date ultérieure par la Commission Electorale (CE).

Elections: l’Afrique invitée à imiter le modèle ghanéen

La Chef de la Mission d’observation de la Cedeao, Mme Ellen Johnson Sirleaf, a appelé les pays africains à s’inspirer de l’exemple du Ghana en matière de tenue d’élections libres, justes et transparentes.Mme Johnson Sirleaf s’exprimait à Accra, lors d’une réunion postélectorale des chefs des missions internationales d’observation des élections de 2020 au Ghana. La réunion était organisée pour partager les principales conclusions le jour du scrutin du 7 décembre 2020.

« Il est agréable de savoir que le Ghana a été à la hauteur de ses attentes dans la conduite des élections de manière libre, juste et crédible », a déclaré Mme Johnson Sirleaf.

La Commission de la Cedeao citant Mme Johnson Sirleaf, a affirmé qu’un transfert pacifique du pouvoir était une grande opportunité non seulement pour le Ghana mais pour toute l’Afrique. 

Elle a appelé les pays africains à imiter le Ghana, qui est un modèle pour l’Afrique, afin de susciter la confiance indispensable dans les systèmes électoraux de leurs différents pays.

La Mission d’observation électorale de l’Union africaine, le Groupe d’observateurs du Commonwealth, la Mission nationale d’observation démocratique (NDI) qui supervise les activités de la Coalition des observateurs électoraux nationaux (CODEO), ainsi que le Réseau ouest-africain pour la consolidation de la paix (WANEP) étaient présents à la réunion.

Une délégation des Nations Unies dirigée par le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS), Ibn Chambas, était également présente à la rencontre.  

Selon le communiqué, la session fait suite à leur réunion tenue le dimanche 6 décembre 2020 à Accra pour vérifier la détermination du Ghana à maintenir la paix pendant et après ses élections générales du 7 décembre 2020.

« Lors de cette réunion, l’observatrice en chef de la Cedeao a indiqué que sa mission avait identifié certains défis à relever », indique le communiqué.

Elle a ajouté qu’il y avait un potentiel de désinformation du fait de la circulation rapide de fausses informations, en particulier sur les réseaux sociaux.

« Il est important que nous nous assurions que des informations factuelles soient données », a conclu Mme Johnson Sirleaf.

Elections Ghana : report de la proclamation des résultats

La Commission électorale (CE) du Ghana a annoncé mardi, contre toute attente, le report à une date inconnue de la proclamation des résultats des élections générales.Les Ghanéens devront prendre leur mal en patience. Devant publier les résultats provisoires du double scrutin dans les 24 heures ayant suivi le vote, la CE a décidé de se donner plus de temps pour mener avec précision la collecte des voix.

Le nouveau calendrier sera publié  « prochainement », a-t-elle assuré, insistant sur le fait que cette décision est motivée par la volonté de garantir des résultats « exacts à 100% » et qui reflètent « la volonté du peuple ghanéen ».

D’ores et déjà, chacun des deux principaux camps, à savoir le président sortant Nana Akufo-Addo et son rival John Dramani Mahama, se disputent la victoire. Si le premier dit être sûr de l’emporter, le second l’a mis en garde contre toute tentative de voler l’élection présidentielle.

Par ailleurs, plusieurs médias ont placé hier mardi Akufo-Addo et le Nouveau Parti patriotique (NPP, au pouvoir) à la tête des décomptes des suffrages de la présidentielle et des législatives.

Toutefois, la Commission électorale (CE) a souligné qu’elle demeurait le seul organe légalement mandaté pour annoncer les résultats des élections générales au Ghana.

Remerciant au passage les 17 millions d’électeurs d’avoir accompli leur devoir civique lundi 7 décembre, elle a exhorté toutes les parties prenantes à la patience. Par ailleurs, elle assure que le processus de collecte se poursuit en présence des représentants des partis politiques et des observateurs électoraux.

Le Ghana est considéré comme une des démocraties les plus abouties du continent.

En amont des élections, les deux principaux candidats, le président sortant Akufo-Addo et son prédécesseur Dramani Mahama, avaient signé un « pacte de paix » pour accepter les résultats.

Hormis des incidents isolés, notamment une bousculade et des coups de feu près d’un bureau de vote, le double scrutin s’est déroulé lundi dans la paix et la tranquillité.