RCA : le bureau de l’Assemblée nationale déclare recevable la demande de la levée de l’immunité de quatre députés

Une décision qui arrive six jours après la lettre du ministre intérimaire de la justice demandant la levée des immunités parlementaires de quatre députés de l’opposition.

 

Le bureau de l’Assemblée nationale vient de déclarer recevable la demande de la levée de l’immunité de quatre députés de l’opposition. C’est la réponse à la lettre du ministre intérimaire de la justice.

La réunion relative à cette problématique  a duré trois heures. Les quinze députés, membres du bureau de l’assemblée assemblée nationale ont déclaré la recevabilité de la lettre, et décider de la mise en place de la commission ad hoc  en se référant à l’article 119  du règlement intérieur de cette institution.

Les quatre députés, Martin Ziguelé, Anicet Georges Dologuelé, Abdoul Karim Meckassoua et Aurélien Zingas devront patienter  pour connaitre l’aboutissement de cette procédure

administrative.  Les proches du dossier, les collaborateurs de Moussa Laurent Gon-Baba  se sont déclaré incompétents pour outrepasser  les dispositions  décidant d’un débat en plénière.

Selon cet article 119, la commission ad hoc élit en son sein  un Président et un rapporteur. Cet organe entend les députés dont la levée de l’immunité est demandée.  Le rapport de la commission ad hoc  est transmis à la conférence des Présidents pour avis  avant d’être inscrit à l’ordre du jour. Les dispositions de cette loi mentionnent  que la décision  relative à la levée de l’immunité parlementaire est prise par l’assemblée en séance plénière  au cours de laquelle il n’est donné lecture que des conclusions du rapport de la commission ad hoc. Le rapport, ainsi adopté ou rejeté, est transmis au gouvernement.

La décision de s’accorder ou de rejeter la levée de l’immunité  est  adopté au scrutin secret à la majorité absolu du nombre des députés  calculé par rapport au nombre des sièges effectivement pourvus. Or, le premier juge d’instruction du tribunal de grande instance de Bangui a adressé une lettre au Président de l’assemblée nationale. Dans cette lettre, 21 personnes, en dehors des quatre élus de la nation, sont recherchées par la justice  dans une affaire d’atteinte à la sureté intérieure de l’État visant l’ancien Président François Bozizé et son ancien ministre Thierry Maleyombo   . Les députés membres du bureau mentionnent qu’aucun chef d’accusation n’est retenu dans cette procédure de levée d’immunité parlementaire  contre les députés mis en cause.

Cette réunion intervient à un moment ou Martin Ziguelé et Anicet Georges Dologuelé attendent la décision du tribunal administratif  aux fins d’annulation des mesures restrictives sur leur liberté d’aller et venir.

 

 

RCA : polémique autour de l’accord électoral entre KNK et MCU

La coalition de l’opposition, on regrette le manque de consensus autour dudit accord, tandis que certains dénoncent les clauses secrètes.

Vingt-quatre (24) heures après la signature à Bossangoa d’un accord électoral entre l’ancien Président François Bozizé, Président du parti KNK, et l’opposant Anicet Georges Dologuélé, Président du parti URCA, la polémique  enfle au sein de la classe politique nationale.  Du côté de la coalition de l’opposition, on regrette le manque de consensus autour dudit accord, tandis que certains dénoncent les clauses secrètes et  politiquement suicidaires de l’accord.

Le mardi dernier, l’ancien Président François Bozizé, Président du KNK et Président en exercice de la coalition de l’opposition démocratique, dont la candidature à l’élection présidentielle avait été invalidée par la Cour constitutionnelle, a appelé, dans une note adressée aux leaders de la COD-2020,  ses collègues de l’opposition à affronter le candidat Faustin Archange TOUADERA  sur un front unique. Il propose le choix d’un candidat  unique de consensus  pour permettre à l’opposition de remporter la présidentielle du 27 décembre prochain. Or, ces mêmes leaders de l’opposition, après cet appel à la candidature unique face à Touadera, se dissent surpris de voir quelques heures plus tard le Président de l’Union pour le renouveau centrafricain, l’honorable  Anicet Georges Dologuélé se présenter à Bossangoa pour signer un accord électoral avec le Président du KNK François Bozizé, alors qu’aucun candidat unique de l’opposition n’a été désigné. Beaucoup dénoncent le manque de consensus autour de cet accord  électoral que certains le considèrent comme suicidaire.

D’après un manifeste pour les droits humains publié par l’ONG Amnesty International en date du 15 décembre dernier et destiné aux 17 candidats à l’élection présidentielle du 27 décembre prochain en RCA, le futur président de la Centrafrique doit placer la lutte contre l’impunité au cœur de son quinquennat, abolir la peine de mort.

Ces directives de l’Amnesty International poussent plusieurs cadres de l’URCA, le parti de l’opposant Anicet Georges Dologuélé à accueillir avec méfiance mesurée l’accord signé entre leur leader et François Bozizé. Contacté par CNC, un cadre dudit parti sous couvert de l’anonymat affirme que l’accord signé comporte des clauses secrètes, suicidaires pour le parti du moment où la Cour Constitutionnelle sonne le glas de l’impunité, et les organisations tant nationales et internationales de droits humains se battent pour le respect des droits de l’homme. Il dénonce fortement  cet accord qu’il qualifie de suicidaire pour son parti à quelques jours du premier tour des élections présidentielle et législatives.

Alors, le candidat Anicet Georges Dologuélé va-t-il publier l’accord qu’il a signé avec l’ancien Président François Bozizé pour enfin calmer les partisans de son parti ?