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RDC : le roi des Belges «s’excuse» pour le passé colonial

Le roi Philippe a encore réaffirmé de vive voix ses «sincères regrets» et ses « excuses » à la République…

Le roi Philippe a encore réaffirmé de vive voix ses «sincères regrets» et ses « excuses » à la République démocratique du Congo, ancienne colonie de la Belgique.« Le régime colonial comme tel, était basé sur l’exploitation et la domination. Ce régime était celui d’une relation inégale et injustifiable, marqué par le paternalisme, les discriminations et le racisme ». Le discours du roi Philippe est à la hauteur des « atrocités » commises par son ancêtre Léopold II au Congo belge, qu’il avait transformé en « propriété personnelle » entre 1885 et 1908, avant d’en faire une colonie belge, jusqu’à l’indépendance en 1960

Cette visite officielle de six jours du roi des Belges en République démocratique du Congo (RDC), deuxième pays le vaste du continent (2,35 millions de km²), intervient deux ans après sa lettre d’excuse adressée au président congolais Félix Tshisekedi, lors des 60 ans d’indépendance de la RDC, pour exprimer ses « profonds regrets » et les « blessures du passé. »

«Bien que de nombreux Belges se soient sincèrement investis, aimant profondément le Congo et ses habitants, le régime colonial (…) a donné lieu à des exactions et des humiliations», a reconnu le roi dans un premier discours prononcé mardi lors de son arrivée à Kinshasa.

Cette visite royale est la première depuis celle en 2010 d’Albert II, père de Philippe. Elle a été deux fois reportée, en 2020 à cause de la pandémie de Covid-19 puis au début de cette année en raison de la guerre déclenchée par la Russie en Ukraine.

Le souverain espère par ce voyage symbolique, clore un chapitre douloureux entre les deux pays et sceller la réconciliation entre la Belgique et son ancienne colonie.

Une grande partie de l’opinion publique congolaise a exprimé sa « colère » et son « amertume » pour les « douleurs du passé ». Certains réclament des réparations pour les souffrances endurées et les « pillages » des richesses de la RD Congo.

Le roi Philippe qui règne sur le Belgique depuis 2013, a reconnu les «actes de violence et de cruauté», commis à l’époque où son ancêtre Léopold II. D’après les historiens, la domination coloniale belge se serait soldée par la mort de plusieurs millions de personnes. «Nous n’oublions pas le passé, nous regardons l’avenir», a exprimé le porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya.

Le roi Philippe et son épouse Mathilde ont visité ce mercredi le musée national où il prononcera un discours sur l’esplanade de l’Assemblée nationale. Ils se déplaceront ensuite à Lubumbashi dans le Sud-Est minier, vendredi à la rencontre des étudiants de l’université, avant de rallier Bukavu, dans l’Est, région en proie depuis près de trois décennies aux violences de groupes armés.

Sur le plan économique, la Belgique veut proposer un nouveau type de partenariat gagnant-gagnant. Le gouvernement belge compte ainsi restituer « des œuvres d’art à l’ancienne colonie » belge.

L’aide au développement sera aussi au cœur de cette visite entre le roi Philippe et Félix Tshisekedi puisque la Belgique est le quatrième bailleur de fonds de la RDC après les Etats-Unis, le Royaume Uni et l’Allemagne.


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