RCA : l’ANE publie les listes provisoires des candidats aux élections générales de décembre

L’Autorité nationale des élections (ANE) a franchi une étape décisive dans le processus électoral en rendant publiques, le 30 octobre, les listes provisoires des candidats aux élections présidentielle, législatives, régionales et municipales prévues le 28 décembre prochain.

 

Sur sa page officielle, l’institution en charge de l’organisation des scrutins a dévoilé les noms des postulants ayant déposé leurs dossiers pour chacune des élections. Pour la présidentielle, dix candidatures ont été provisoirement retenues, parmi lesquelles celles du président sortant Faustin-Archange Touadéra et du chef de file de l’opposition, Anicet Georges Dologuélé. Les autres prétendants proviennent de différentes formations politiques ou se présentent à titre indépendant.

S’agissant des élections législatives, régionales et municipales, les listes provisoires ont également été publiées. Certaines candidatures ont été rejetées pour non-conformité au code électoral, tandis que d’autres sont encore en cours d’examen. L’ANE a précisé que les candidats concernés disposent d’un délai légal pour introduire leurs recours.

La prochaine étape consistera pour le Conseil constitutionnel à vérifier la conformité des dossiers, à examiner les éventuelles réclamations et à publier les listes définitives dans les jours à venir.

Cette publication marque un tournant majeur dans le calendrier électoral de la République centrafricaine, qui s’apprête à vivre pour la première fois une élection générale regroupant quatre scrutins simultanément : présidentielle, législatives, régionales et municipales. Une innovation destinée à rationaliser les ressources logistiques et financières tout en favorisant une plus large participation citoyenne.

À moins de deux mois du vote, les préparatifs s’intensifient sur l’ensemble du territoire. L’ANE et les autres institutions impliquées réaffirment leur engagement à respecter les délais fixés et à garantir un processus électoral transparent, crédible et conforme aux dispositions légales en vigueur.

La levée de l’immunité parlementaire du député Lambert Akovourou rejetée

L’élu est cité dans une affaire d’assassinat présumé de Dieudonné Zangbe Nguilelo, ancien sous-préfet de Djemah, retrouvé mort à la mi-mai après son enlèvement par des hommes armés non identifiés.

 

Réunis en séance plénière mardi dernier, les députés ont estimé que les éléments fournis par le parquet ne justifiaient pas, à ce stade, une telle mesure à l’encontre de leur collègue. La commission parlementaire chargée d’examiner la requête du ministère public a en effet conclu à un manque de preuves concrètes, recommandant le rejet de la demande.

« Nous ne pouvons pas sacrifier les principes de présomption d’innocence et de séparation des pouvoirs », a souligné un député au sortir du vote, insistant sur la nécessité de préserver les droits de la défense.

Pour rappel, Dieudonné Zangbe Nguilelo, ancien sous-préfet de Djemah, avait été enlevé le 14 mai dernier par des assaillants armés avant que son corps sans vie ne soit retrouvé trois jours plus tard. Ce meurtre avait suscité une vive émotion au sein de l’opinion publique et entraîné l’ouverture d’une enquête judiciaire.

En attendant la suite de la procédure, Lambert Akovourou demeure député en exercice. Le parquet de Bangui pourrait toutefois revenir à la charge si de nouveaux éléments venaient à renforcer le dossier d’accusation.

RCA-Fête de la Toussaint : le 1er novembre déclaré jour férié

Le ministère du Travail, de l’Emploi, de la Protection sociale et de la Formation professionnelle, a annoncé, dans un communiqué en date du 29 octobre 2025, que la journée du samedi 1er novembre sera chômée et non payée sur toute l’étendue du territoire national.

 

Dans son communiqué, la ministre du Travail, Virginie Michelle Mouanga, rappelle que cette mesure s’inscrit dans le cadre des dispositions légales en vigueur, notamment le décret n°20.367 du 22 octobre 2020 fixant les modalités d’application de la loi n°20.001 du 10 janvier 2020.

Ces textes modifient et complètent certaines dispositions de la loi n°94.014 du 24 décembre 1994, qui définit les fêtes légales en République centrafricaine.

Ainsi, la fête de la Toussaint, célébrée chaque 1er novembre, figure parmi les jours fériés reconnus par l’État centrafricain. Elle sera donc chômée et non payée pour tous les travailleurs, conformément à la réglementation nationale du travail.

La Toussaint est traditionnellement une journée de recueillement et d’hommage à tous les saints et aux défunts. Elle offre aux familles l’occasion de se réunir, de se rendre dans les cimetières et de perpétuer un moment de mémoire et de solidarité.

En déclarant fériée cette journée, le gouvernement centrafricain entend permettre aux citoyens de célébrer cette fête religieuse dans la paix et la quiétude, tout en réaffirmant son attachement au respect des valeurs spirituelles et culturelles du pays.

RCA : un appui de 300 millions de dollars pour soutenir le développement national

L’Union européenne (UE) a réaffirmé, le 29 octobre à Bangui, son engagement aux côtés de la RCA en annonçant une enveloppe de 300 millions de dollars, soit plus de 168 milliards de francs CFA, destinée à soutenir la mise en œuvre du Plan national de développement (PND 2024-2028).

 

L’annonce a été faite au cours de la 6ᵉ session du dialogue de partenariat RCA–UE, qui a réuni les deux parties autour des grandes priorités de coopération. Au centre des échanges figuraient les questions politiques et sécuritaires, la gouvernance économique, le développement durable, ainsi que les relations régionales et multilatérales.

Le chef de la délégation de l’Union européenne en Centrafrique, Diego Escalona-Paturel, a salué la qualité des liens qui unissent son institution et le pays.

« Ce dialogue de partenariat s’inscrit dans le cadre des accords entre l’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique et l’Union européenne, dans le cadre de l’accord de Samson. Nous nous sommes engagés à contribuer à la mise en œuvre du PND à hauteur de 300 millions de dollars. Les relations entre la République centrafricaine et l’Union européenne sont, objectivement, excellentes », a-t-il déclaré.

De son côté, le gouvernement centrafricain a exprimé sa reconnaissance pour le soutien constant de l’Union européenne, notamment dans le financement de projets prioritaires et d’initiatives structurantes.

Le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération internationale, Richard Filakota, a souligné la convergence de vues entre les deux parties :

« Toutes les thématiques abordées sont pertinentes et complémentaires. Avec l’Union européenne, nous avons convenu de renforcer la question sécuritaire afin que la paix revienne durablement en République centrafricaine. Il y a également la dimension de l’intégration régionale, avec l’extension de la région Afrique centrale et la coopération au sein de la CEEAC », a-t-il indiqué.

Ce dialogue s’inscrit dans la continuité du cinquième partenariat, tenu en mai 2024 à Bangui, au cours duquel l’Union européenne avait déjà promis de financer les prochaines élections.

RCA-Zangba : les habitants coupés du monde suite à la panne du réseau

Depuis plusieurs semaines, les habitants de Zangba vivent dans un isolement total. Leur unique réseau téléphonique est hors service, plongeant la localité dans un silence numérique inquiétant.

 

Installé il y a peu de temps, le réseau d’Orange avait pourtant apporté un véritable souffle de modernité à cette ville enclavée de la Basse-Kotto. Les appels, les transferts d’argent mobile et la connexion Internet avaient transformé le quotidien des habitants, facilitant les échanges commerciaux et les liens familiaux.

Aujourd’hui, cette panne prolongée ravive les difficultés d’un territoire déjà confronté à des problèmes d’infrastructures et d’accès aux services de base. « Nous ne pouvons plus communiquer avec nos proches à Bangui ni effectuer des transactions via Orange Money. Nous sommes complètement coupés du monde », témoigne un habitant, visiblement frustré.

Face à cette situation, la population de Zangba appelle les responsables d’Orange Centrafrique à intervenir rapidement pour rétablir la communication. Plusieurs voix s’élèvent également pour demander un renforcement durable des installations téléphoniques dans la région, souvent négligée par les opérateurs.

RCA : Martin Ziguélé dénonce les menaces et la stigmatisation au sein du débat politique

À quelques semaines des élections groupées prévues en décembre, le climat politique se tend de plus en plus en République centrafricaine.

 

Le porte-parole du Bloc républicain pour la défense de la Constitution du 30 mars 2016 (BRDC), Martin Ziguélé, a tiré la sonnette d’alarme face à ce qu’il qualifie de « dérive dangereuse » du débat public, marqué selon lui par des menaces, des injures et une instrumentalisation de la question de la bi-nationalité visant certains membres de la plateforme de l’opposition.

Dans un communiqué publié la semaine dernière, l’ancien Premier ministre et président du parti Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC) a condamné avec fermeté les attaques verbales dont sont la cible plusieurs responsables du BRDC.

« Nous assistons à une montée inquiétante des discours de haine et de la désinformation à caractère personnel. La bi-nationalité, qui est une réalité dans notre société, ne peut pas être utilisée comme une arme politique pour disqualifier des compatriotes », a dénoncé Martin Ziguélé.

Le BRDC, coalition de partis et de mouvements politiques de l’opposition, se présente comme un défenseur des acquis de la Constitution du 30 mars 2016, adoptée après la transition politique post-crise. La plateforme milite pour le respect de la légalité constitutionnelle et pour des élections libres et inclusives.

Mais, à l’approche du scrutin, les tensions montent autour de la question de la nationalité de certains candidats potentiels. Plusieurs figures politiques sont accusées par leurs adversaires de posséder une double nationalité, une situation que certains considèrent comme incompatible avec certaines fonctions électives.

Pour Martin Ziguélé, ces accusations relèvent d’une stratégie d’exclusion politique.

« Ce débat n’a rien de juridique. Il vise à détourner l’attention des vrais enjeux du pays : la sécurité, la relance économique, et la réconciliation nationale », a-t-il ajouté.

Le BRDC appelle les autorités à garantir un climat électoral apaisé, fondé sur le respect des droits et libertés de tous les citoyens. « La compétition politique ne doit pas se transformer en un terrain de haine ou d’intimidation », souligne le communiqué.

L’opposition invite également les médias et la société civile à jouer pleinement leur rôle dans la préservation du débat démocratique, en privilégiant la vérification des faits et en refusant la propagation de discours discriminatoires.

Les élections groupées de décembre prochain s’annoncent cruciales pour l’avenir politique du pays. Elles devraient permettre le renouvellement des institutions locales et nationales, dans un contexte marqué par la persistance des défis sécuritaires et économiques.

Pour Martin Ziguélé et le BRDC, l’enjeu dépasse les simples rivalités partisanes. « Il s’agit de préserver l’esprit de la Constitution de 2016, qui incarne le choix du peuple centrafricain pour la démocratie et l’État de droit », a conclu le porte-parole.

RCA : une soixantaine d’ex-combattants du FPRC déposent les armes à Sikikédé

Le processus de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) se poursuit à l’intérieur du pays.

 

Entre les 21 et 25 octobre 2025, près de soixante ex-combattants du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC) ont volontairement remis leurs armes aux autorités à Sikikédé, dans la préfecture de la Vakaga.

Cette nouvelle vague de désarmement marque une avancée significative dans la consolidation de la paix dans le nord-est du pays, longtemps affecté par l’instabilité et les affrontements entre groupes armés.

Selon des sources locales, les ex-combattants ont remis un important lot d’armes légères et de munitions, avant d’être enregistrés par les équipes mixtes du Programme national de désarmement, démobilisation, réintégration et rapatriement (PNDDRR) et des forces de défense et de sécurité.

« Ces jeunes ont manifesté leur volonté de tourner la page de la violence et de contribuer désormais au développement de leur communauté », a indiqué un responsable du PNDDRR, saluant leur démarche comme un signe d’adhésion à la paix.

Le processus de réinsertion prévoit un accompagnement socioéconomique des ex-combattants, notamment à travers des formations professionnelles et des projets générateurs de revenus, afin de faciliter leur réintégration durable dans la vie civile.

À travers cette opération, les autorités centrafricaines réaffirment leur engagement à restaurer la sécurité et à promouvoir la cohésion nationale, dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation (APPR-RCA).

RCA : des stagiaires du ministère des Finances manifestent pour leur intégration

Plusieurs stagiaires, certains en service depuis plus de dix ans, ont exprimé leur colère et leur lassitude face à l’absence d’intégration dans la Fonction publique.

 

Une vive manifestation a eu lieu dans la matinée de lundi 27 octobre 2025, devant le ministère des Finances et du Budget, à Bangui. Des stagiaires de ce ministère demandent leur intégration. Ces agents, qui affirment contribuer depuis des années au bon fonctionnement de l’administration financière, dénoncent une « injustice prolongée ». « Nous travaillons comme les titulaires, nous assumons les mêmes responsabilités, mais sans statut, sans salaire fixe, ni couverture sociale », a confié l’un des manifestants, sous couvert d’anonymat.

Les protestataires réclament du gouvernement une régularisation de leur situation administrative et la reconnaissance officielle de leurs années de service. Selon eux, plusieurs correspondances adressées à la tutelle seraient restées sans suite.

Face à la mobilisation, un dispositif sécuritaire a été déployé aux abords du ministère pour éviter tout débordement. Aucun incident majeur n’a été signalé.

De son côté, le département du Budget n’a, pour l’heure, fait aucune déclaration officielle sur le sujet. Cette manifestation met une nouvelle fois en lumière le malaise social qui traverse plusieurs administrations publiques du pays, où nombre de stagiaires et contractuels attendent toujours leur titularisation, parfois après de longues années de service.

RCA: violente altercation entre élèves et forces de l’ordre au Lycée Rapide

Une violente altercation a éclaté cette semaine dans le 7ᵉ arrondissement de Bangui, précisément dans le quartier de Ouango, opposant des élèves du Lycée Rapide aux forces de sécurité.

 

Selon plusieurs témoins, tout serait parti d’un incident mineur lors d’un cours d’éducation physique et sportive (EPS). Un différend aurait opposé un élève à son enseignant à propos d’un ballon bloqué. Les échanges verbaux auraient rapidement dégénéré, et le professeur aurait, selon des élèves, frappé l’élève à l’aide d’un bâton, le blessant.

Informés de l’incident, ses camarades ont aussitôt déclenché une grève spontanée pour dénoncer ce qu’ils qualifient de « brutalité injustifiée ». Les élèves ont bloqué les alentours de l’établissement, érigeant des barricades et jetant des pierres pour exprimer leur colère.

Alertée par la direction du lycée, la police a tenté de ramener le calme. Mais la première équipe dépêchée sur les lieux n’a pas réussi à contenir la foule en colère. La situation a pris une tournure plus violente avec l’arrivée des Brigades d’Intervention Rapide (BIR), dont la riposte musclée incluant des tirs de sommation à balle réelle a provoqué un mouvement de panique dans tout le quartier de Ouango.

Des témoins parlent de scènes de chaos, avec des élèves pourchassés jusque dans les rues adjacentes et plusieurs blessés légers. Aucun décès n’a été signalé jusqu’à présent, mais la peur et la colère restent palpables dans la zone.

Appels au dialogue et à la responsabilité

Cet incident relance le débat sur la violence en milieu scolaire et sur la gestion des conflits entre jeunes et encadreurs. Plusieurs observateurs appellent les autorités à favoriser le dialogu er une enquête impartiale sur les circonstances exactes de l’incident et sur la proportion de la riposte policière.

Alors que les cours restent suspendus au Lycée Rapide en attendant l’apaisement de la situation, les habitants de Ouango espèrent un retour rapide au calme et des mesures concrètes pour restaurer la confiance entre les jeunes, les enseignants et les forces de l’ordre.

RCA: le président Touadéra à l’ouverture de l’Assemblée générale de l’Alliance Baptiste de toute l’Afrique

Le président de la République, Faustin Archange Touadéra, a honoré de sa présence, jeudi 23 octobre, à l’Église Ngoubagara de Bangui, la cérémonie d’ouverture des travaux de l’Assemblée Générale de l’Alliance Baptiste de toute l’Afrique.

 

Cette rencontre continentale, placée sous le thème « Au-delà de Jérusalem », réunit des délégués venus de dix-huit pays d’Afrique, d’Europe et des États-Unis, représentant la Fraternité Baptiste de toute l’Afrique et l’Alliance Baptiste Mondiale. Plusieurs autorités politiques et religieuses du pays ont également pris part à la cérémonie, marquée par la présence remarquée du Secrétaire général de l’Alliance Baptiste Mondiale, le pasteur Elijah Brown.

Dans son mot de circonstance, le président de la Fraternité Baptiste de la zone Afrique centrale, le pasteur Singa-Gbazia Simplice, a rappelé les principaux objectifs de cette assemblée.

« En plus du partage de la Parole de Dieu, nous allons procéder à la révision des textes de base de notre organisation, en vue d’élire, l’an prochain au Kenya, le prochain président continental de la Fraternité Baptiste », a-t-il indiqué.

Prenant la parole à son tour, le chef de l’État Faustin Archange Touadéra a souhaité la bienvenue aux participants, tout en saluant la tenue d’un tel rassemblement spirituel en terre centrafricaine. Il a surtout invité les fidèles à prier pour la paix sociale et la stabilité du pays, à l’approche des échéances électorales.

« Votre présence ici est un signe de fraternité et d’espérance. Que vos prières contribuent à renforcer la cohésion et la paix dans notre nation », a plaidé le président Touadéra.

La cérémonie s’est achevée par une prière collective en faveur de la République centrafricaine, de la paix en Afrique et dans le monde entier.

Les travaux de l’Assemblée générale se poursuivent jusqu’au dimanche 26 octobre 2025, date à laquelle un culte d’action de grâce viendra clore cette grande rencontre spirituelle placée sous le signe de la foi, du renouveau et de la fraternité africaine.