Afrique du Sud : baisse des prix de l’essence

La décision a été prise en raison de la baisse des prix du pétrole brut Brent sur le marché mondial.Les consommateurs sud-africains ont eu une agréable surprise, mercredi 2 août 2022, en apprenant que le prix de l’essence a baissé de 1,32 dollars américains. La baisse a touché toutes les qualités d’essence, de diesel et de paraffine, mais une légère augmentation du prix du gaz de cuisine, a précisé le ministère sud-africain de l’Energie.

Le diesel à 0,05% de soufre coûte désormais 88 cents de moins, tandis que le prix du diesel à 0,005 % de soufre a diminué de 91 cents. Le prix de gros de la paraffine d’éclairage a baissé de 1,44 R1, et le prix de détail d’au moins 1,92 R1.

Cependant, le prix de détail maximum du gaz a augmenté de 57 cents ce mois-ci.

Le ministère a expliqué que l’un des principaux facteurs de cette baisse est la diminution du prix du pétrole brut Brent sur le marché mondial, avec les craintes de récession et la Chine toujours aux prises avec la pandémie de coronavirus.

Recrutement des agents d’encadrement supérieur: le torchon brule entre l’UMAC et la BEAC

Le torchon brule entre le président du Conseil ministériel de l’Union monétaire de l’Afrique centrale (UMAC) et le gouverneur de la BEAC au sujet des recrutements au sein de la Banque.

Le président du Conseil ministériel de l’UMAC, Hervé Ndoba, par ailleurs PCA de la BEAC s’oppose au dernier recrutement des agents d’encadrement supérieur à la BEAC. Pour lui, le processus a été émaillé d’incidents significatifs de nature à en altérer la crédibilité. Ainsi, il instruit au gouverneur de la BEAC de : « surseoir, de manière immédiate, à ce processus de recrutement. » Agissant en tant que, patron des deux structures constituant les organes décisionnels de l’institut d’émission, Hervé Ndoba, regrette que cette façon de procéder porte: « indubitablement et gravement préjudice à l’image de la Banque. »

« De même, je vous rappelle que l’intégration des ressources humaines les plus qualifiées, aux fins d’assumer les tâches dévolues à la Banque Centrale par les Chefs d’États de la CEMAC, doit obéir à des impératifs alliant nécessairement mérite, égalité des chances, transparence et exigence permanente de compétence. » écrit le PCA de l’UMAC au gouverneur de la BEAC.

« Une évaluation approfondie en sera faite par le Conseil d’Administration de la BEAC et le Comité Ministériel de l’UMAC ». Il demande au gouverneur de convoquer des sessions extraordinaires afin que des mesures adéquates soient prises ct que des orientations précises soient communiquées.

 

La réaction du gouverneur

 

En réponse, Abbas Mahamat Tolli, gouverneur de la BEAC relève que : « le recrutement en cours est conduit et organisé par un cabinet international et choisi par un appel d’offres international ». « Je voudrais regretter que vous n’ayez fourni aucune illustration des situations et exemples censés porter préjudice à l’image de la Banque, situation qui m’aurait permis de vous donner de plus amples explications sur de prétendus incidents qui auraient émaillé le déroulement de ce concours, qui au demeurant n’est pas encore arrivé à son terme », poursuit-il.

Abbas Mahamat Tolli évoque, les principes de subsidiarité et de bonne gouvernance qui régissent les interrelations entre le Gouvernement de la Banque et ses organes décisionnels. L’article 1.4 du Statut régissant les Agents d’Encadrement Supérieur donne compétence au Gouverneur pour recruter, nommer et révoquer le personnel dont la nomination ne relève pas du Conseil d’Administration. Le gouverneur cite aussi, les articles 32, 33 et 34 des Statuts de la BEAC définissent les missions et les prérogatives du Conseil d’Administration.

Après présenté les textes de l’institution : le gouverneur indique que : « aucun organe ne saurait s’immiscer dans les attributions du Gouvernement de la BEAC exercées en toute transparence et dans l’intérêt supérieur de l’Institution, sans causer d’entorse aux principes de subsidiarité et de gouvernance sus évoqués, ainsi qu’au sacro-saint principe de l’indépendance de la Banque Centrale. »

C’est pourquoi : « Il me parait de toute évidence que contraindre le Gouverneur de la Banque Centrale à convoquer des sessions extraordinaires du Conseil d’Administration et du Comité Ministériel sur une question relevant purement de la gestion opérationnelle, est contraire aux Statuts de la Banque Centrale (article 47.5) et constituerait un dangereux précédent »

L’Af’Sud et le Botswana discutent de leur coopération économique

Une table ronde commerciale de haut niveau entre l’Afrique du Sud et le Botswana se tiendra jeudi à Gaborone, la capitale du Botswana.Le président Cyril Ramaphosa devrait conduire la délégation de son pays à ce rassemblement d’entreprises, a déclaré la présidence sud-africaine, ce mercredi 3 août 2022.

La rencontre a pour toile de fond la 5e session de la Commission binationale Afrique du Sud-Botswana qui s’est tenue à Pretoria en avril dernier, selon le cabinet de M. Ramaphosa.

« Les deux voisins marquent cette année 28 ans de coopération diplomatique et bilatérale », a déclaré la présidence.

Cette coopération « s’étend au commerce et aux investissements, à l’énergie, à l’agriculture, au tourisme, à la jeunesse, au sport, au développement des infrastructures, à la culture, à l’exploitation minière, à la défense, à la sécurité, à l’immigration, à la conservation et à la gestion de l’environnement, aux transports ainsi qu’aux technologies de l’information et de la communication », a-t-on précisé.

Le président du pays hôte, Eric Mokgweetsi Masisi, devrait également assister à la table ronde au cours de laquelle les chefs d’entreprise et de gouvernement des deux pays vont identifier un ensemble de mesures concrètes visant à créer un environnement propice au renforcement des liens inter-entreprise.

Quelque 22 entreprises sud-africaines issues d’un large éventail de secteurs feront partie de l’exposition commerciale des entreprises opérant dans les deux pays au Centre international de convention de Gaborone.

L’Afrique du Sud est la première source d’importations du Botswana, et est classée comme le septième marché d’exportation de Pretoria – les exportations vers Gaborone atteignant près de cinq milliards de dollars en 2021, a indiqué le Haut-commissariat.

Les exportations vers le Botswana ont augmenté de 2,53%, soit un peu moins d’un milliard de dollars, au cours des cinq dernières années.

Sénégal : les législatives toujours à la Une

Les journaux sénégalais parvenus à APA ce mercredi 3 août 2022, tirent leurs premières analyses des élections législatives marquées par une forte percée de l’opposition.+Cherté de la vie, transhumance, arrogance, troisième mandat+, « les raisons d’un vote sanction », titre Walf Quotidien. Le journal explique que la coalition présidentielle a encore reçu « un coup de massue dans les grandes villes » au sortir du scrutin de dimanche.

« Fortunes diverses » pour les responsables de la majorité présidentielle dans leurs localités, indique EnQuête. Les résultats des législatives ont consacré « la perte de vitesse de plusieurs cadres de Benno Bokk Yakaar (Uni pour un même espoir, pouvoir). « Les responsables de Dakar, Thiès, Saint-Louis ont été à la rue », ajoute le journal.

L’Observateur semble conjuguer Benno Bokk Yakaar au « futur antérieur ». Le journal évoque « l’impact du scrutin et l’exigence d’une nouvelle configuration » . Pour la première fois dans l’histoire politique du Sénégal, l’opposition engrange plus de 50 députés sur la liste majoritaire dans des élections législatives.

La probabilité d’une cohabitation est une hypothèse qui ne relève plus de la fiction semble dire Sud Quotidien qui annonce que « Benno (est) dans le dur ». Après le camouflet des élections locales de janvier, c’est la « bérézina » aux Législatives de juillet.

La Tribune relate un Macky Sall « surpris » et « déçu » par « ses ministres battus ». Le journal indique que ces derniers ont perdu par leur « arrogance » et leur « inutilité ».

Dans un Vox Populi, c’est un proche de Macky Sall et militant de la première heure qui sonne l’alerte. Mbagnick Ndiaye, ancien ministre, invite le président de la République à « analyser les résultats sortis des urnes ». « Macky, nettoyez à grande eau tous ces virus d’Ebola qui vous entourent », a-t-il martelé.

Parmi les responsables du pouvoir qui ont gagné largement leur localité, il y a le maire de Kaffrine, Abdoulaye Sow. Ce dernier dans le journal Les ECHOS exclut toute « idée de cohabitation ». « Si l’opposition veut siéger au gouvernement » dit-il, « il n’a qu’à en exprimer le vœu au président de la République ».

Le Soleil et L’AS sont revenus sur le déroulé du scrutin. « Le satisfecit des observateurs », informe le quotidien national, qui ajoute que la bataille des chiffres se poursuit entre Benno Bokk Yakaar (pouvoir) et l’inter-coalition Yewwi Askan -Wallu (opposition). Les résultats provisoires sont attendus au plus tard vendredi prochain, signale Le Soleil.

L’AS pour sa part indique que la mission de la Cedeao a «recadre les acteurs politiques sur la proclamation prématurée des résultats». En effet, le camp du pouvoir et celui de l’opposition crient tous les deux « victoire » après le scrutin du 31 juillet.

Economie, enseignement et urbanisme au menu des quotidiens marocains

Les défis de l’économie nationale, la nouvelle réforme de l’enseignement supérieur et le renforcement des opérations de contrôle de l’urbanisme et de l’habitat sont les principaux sujets traités par les quotidiens marocains parus ce mercredi.+Aujourd’hui Le Maroc+ écrit que si les importations restent à un niveau élevé en raison des cours internationaux, les exportations marocaines ont connu une hausse très importante qui renseigne sur la qualité du «made in Morocco» et la confiance des investisseurs étrangers.

Ces performances ont été rendues possibles grâce aux efforts consentis pour renforcer le label et la marque Maroc, explique le quotidien, notant que le flux des IDE a connu une hausse exponentielle à trois chiffres, faisant du Royaume l’un des hubs continentaux pour les investissements étrangers.

“Le gouvernement est conscient des enjeux et défis pour le Maroc, et notre pays est capable de relever tous ces défis en dépit de la conjoncture et des tensions géopolitiques”, estime-t-il.

Abordant le système éducatif, +L’Opinion+ écrit que la nouvelle réforme de l’enseignement supérieur promise par le ministre de tutelle s’engage à créer une Université tournée vers le futur, dotée d’une architecture pédagogique flexible, et surtout incitative, ajoutant que les Universités marocaines manquent toujours de soutien financier et logistique.

Ce projet structurant et stratégique est en besoin de célérité, car chaque année perdue coûte cher au pays, prévient le journal, faisant savoir que la réforme de l’éducation est un exemple édifiant des chantiers dont la réalisation a besoin d’être accélérée, selon le rapport annuel de la banque centrale.

“Mais ce qui est sûr, c’est que le changement ne viendra pas que par l’alternance des architectures pédagogiques, mais plutôt par la création des systèmes d’autonomisation des Universités pour qu’elles soient soumises à la reddition des comptes”, fait remarquer la publication.

Sur un autre registre, +L’Économiste+ écrit qu’un nouveau corps va bientôt entrer en service; à savoir les contrôleurs de l’urbanisme, qui seront dotés du même pouvoir que la police judiciaire et auront pour périmètre d’action les mises en demeure, les arrêts ou sous scellés des chantiers en infraction.

“Ils devront faire la traque à la surélévation et aux étages non autorisés, aux dallages irréguliers”, fait savoir le quotidien, appelant à “s’occuper de l’éducation-sensibilisation de façon à ce que chacun sache qu’il prend d’énormes risques lorsqu’il tripote des murs porteurs et change les plans à sa convenance”.

Côte d’Ivoire : 26 étudiants admis dans de prestigieuses écoles françaises

Le secrétaire général de la présidence de la République de Côte d’Ivoire, Abdourahmane Cissé, a reçu mardi à Abidjan, au nom du chef de l’Etat, 26 étudiants ivoiriens admis à des concours dans des écoles prestigieuses de commerce et d’ingénieur françaises.M. Abdourahmane Cissé, qui avait à ses côtés le ministre de l’Enseignement supérieur et la recherche scientifique, Adama Diawara, a rencontré au nom du chef de l’Etat ces étudiants. Il a indiqué qu' »il y a une vingtaine d’étudiants qui ont été admis dans les meilleures écoles de commerce et d’ingénieur françaises ».

Parmi ces établissements « nous avons l’école polytechnique où il y a eu plusieurs admis dont une fille », a ajouté le secrétaire général de la présidence, ajoutant qu’il y a également HEC Télécoms Paris. Des écoles prestigieuses et difficiles d’accès.

M. Abdourahmane Cissé leur a remis des cadeaux, notamment des ordinateurs portables à tous ces étudiants ivoiriens admis dans les meilleures écoles de commerce et d’ingénieur françaises. Ces derniers bénéficient d’une bourse de l’Etat ivoirien pour leur permettre de pouvoir poursuivre leurs études dans de bonnes conditions.

« Cette bourse est faite de façon très équitable c’est uniquement basé sur le mérite », a souligné M. Cissé, faisant savoir que « dans quelques mois, ils partiront. Ils sont issus de plusieurs lycées à travers le pays : lycée sainte Marie de Cocody Abidjan, lycée scientifique de Yamoussoukro, d’Oumé, de Tiassalé, du lycée moderne de Grand-Bassam, d’Abobo, de Bingerville, de Korhogo et de Boundiali.

« Concernant le retour au pays, nous avons partagé nos expériences personnelles » à l’endroit de ces jeunes qui « représentent le futur de notre pays », a déclaré M. Cissé, avant d’ajouter « nous souhaitons qu’ils servent d’exemples pour émuler d’autres jeunes et travailler en Côte d’Ivoire une fois qu’ils auront eu leurs diplômes ».

Leur prodiguant des conseils, il a relevé qu’« une chose, c’est d’être admis, ce qui n’est pas facile, (car) ce sont les meilleures écoles d’ingénieures françaises ». Et, une autre, c’est d’avoir des ressources financières, ce qui n’est pas évident. A cet effet, le chef de l’Etat Alassane Ouattara leur a offert des bourses « systématiquement » pour leur scolarité.

« Lorsque vous réussissez au concours et que vos parents n’ont pas les moyens, vous allez vous tourner le pouce, ne sachant pas comment faire pour payer la scolarité. Aujourd’hui, grâce au président de la République, ces préoccupations ne sont plus des préoccupations », a insisté M. Cissé, faisant observer que c’est une « opportunité ».

« Aujourd’hui, lorsque vous êtes admis dans les meilleures écoles de commerce et d’ingénierie françaises, vous bénéficiez systématiquement d’une bourse pour faire des études », a-t-il poursuivi, témoignant que ses parents n’avaient pas les moyens pour lui payer le billet d’avion pour aller à Paris, mais c’est grâce à une bourse d’étude qu’il a fait toutes ses études.

En accordant ces bourses d’étude, l’Etat de Côte d’Ivoire veut assurer une formation de haut niveau à sa jeunesse qui est la relève de demain. Il a révélé qu’« il y a eu des cas d’étudiants qui se sont faits renvoyer et ça c’est inacceptable. Soyez humbles, continuez à apprendre, et construisez un réseau », a-t-il lancé, les exhortant à être ambitieux et à ne pas baisser les bras.

Le Maroc abrite la Supercoupe de la CAF

La Fédération marocaine de football (FRMF) a annoncé mardi que le Maroc va abriter, le 10 septembre prochain, la Supercoupe de la Confédération africaine de football entre le Wydad de Casablanca et la Renaissance de Berkane.Cette décision a été annoncée lors de la réunion du Comité directeur de la FRMF tenue au siège de l’instance fédérale à Rabat.

Le Wydad de Casablanca a remporté la Ligue des champions africaine aux dépens d’Al Ahly d’Egypte sur le score de 2 buts à 0, tandis que la Renaissance de Berkane a remporté la Coupe de la CAF face aux Sud-africains d’Orlando Pirates.

L’équipe égyptienne d’Al Ahly avait remporté la dernière édition de la Supercoupe africaine en s’imposant face au Raja de Casablanca par 2 buts à 1 en match disputé à Doha au Qatar.

Jihadisme: Quand un ex leader d’Al Qaida raconte Al-Zawahiri

A croire ce que l’on sait de sa biographie, ce fils d’une famille de la bourgeoisie lettrée d’Egypte, né en 1951, avait très tôt choisi la trajectoire qui devait le mener sur la voie de la violence jihadiste.C’est une histoire peu connue du grand public, mais qui dévoile, à bien des égards, certains traits profonds de la personnalité d’Ayman Al-Zawahiri, l’émir central de l’organisation jihadiste Al Qaida dont la mort a été annoncée lundi 1er août par le président américain Joe Biden. 

C’était au milieu des années 1990, quand le Soudan du président Omar Hassan Al Bachir et de l”idéologue islamiste Hassan Al Tourabi offrait le gîte et le couvert, a tout ce que la planète, ou presque, comptait comme organisations jihadistes.

Ni Oussama Ben Laden, ni Al Qaida, l’organisation qu’il venait de mettre sur pied quelques années en Afghanistan où il s’était engagé pour chasser de ce pays musulman l’armée de l’Union soviétique communiste, n’étaient alors considérés comme officiellement terroristes. Seuls quelques-uns des militants islamistes, pour la plupart d’origine arabe, étaient, à l’époque, inscrits sur des listes de personnes recherchées dans leurs propres pays.. 

Ayman Al-Zawahiri, qui n’avait pas encore rallié formellement l’organisation de Ben Laden, avec son groupe du Jihad islamique égyptien (JIE), était parmi eux. Mais rien ne pouvait alors l’inquiéter tant qu’il était encore dans son refuge soudanais. 

Le duo Al Bachir-Tourabi avaient transformé Khartoum en une Mecque ouverte pour tous les islamistes, qu’ils soient convaincus ou de circonstance, comme le célèbre terroriste tiers-mondiste d’origine vénézuélienne, Carlos, longtemps en fuite, finalement livré en 1994 à la France. Et l’Egyptien avait un atout personnel qui devait lui faciliter largement le séjour au Soudan: son immense ascendant au sein de la galaxie islamiste mondiale, y compris sur les deux hommes forts de Khartoum.

 

Mais un fait, à priori, banal, mais finalement triste, cruel et sordide, mélangeant, mœurs, espionnage et sang, où l’ancien chirurgien des hôpitaux du Caire est l’acteur principal, va révéler la personnalité singulière de l’Egyptien, y compris auprès des soudanais et Ben Laden lui-même. 

 

« C’était en 1994. A l’époque beaucoup de groupes jihadistes avaient suivi Ben Laden et Al Qaïda au Soudan sans intégrer notre organisation » raconte Abou Hafs Al Mouritani, longtemps principal conseiller spirituel de Ben Laden et président de l’instance judiciaire d’Al Qaida, le Comité de la Charia.  

“Malgré leur autonomie, tous ces groupes collaboraient avec nous de manière très étroite et presque quotidienne. En plus d’Al Qaida, il y avait surtout les Égyptiens de la Gamaa Al Islamiya et du Jihad islamique que dirigeait Ayman Al-Zawahir », se souvient le Mauritanien. 

« Ce dernier et son groupe avaient arrêté deux adolescents égyptiens à Khartoum pour espionnage. L’un des garçons était le fils d’un haut dirigeant du Jihad islamique, donc proche de Zawahiri. L’autre était le fils d’un comptable dans une des sociétés de Ben Laden au Soudan  », poursuit Abou Hafs. 

« Je connaissais très bien leurs pères, ainsi qul’un des garçons. C’était un gamin brillant qui récitait même le Coran en entier. Les deux garçons avaient été approchés par un autre égyptien qui travaillait à l’ambassade d’Egypte au Soudan. Ils sont devenus très amis. Le trio se fréquentait régulièrement et avait pris l’habitude de se retrouver dans un appartement en ville. Le diplomate était en fait un agent de renseignement », détaille celui qui était alors le numéro 3 d’Al Qaida. 

Selon Abou Hafs, les jeunes garçons ne savaient rien des fonctions de leur compatriote. 

« L’espion égyptien avait réussi à les manipuler de manière diabolique. C’était de l’espionnage lourd. Il les avait convaincus de s’adonner avec lui à des jeux sexuels et il avait tout filmé dans le but de les soumettre à un chantage sordide. Les gamins devaient lui fournir toutes sortes d’informations qu’ils pouvaient avoir sur les jihadistes, sinon, il promettait d’envoyer le film aux chefs jihadistes », explique l’ancien haut responsable d’Al Qaida, aujourd’hui installé en Mauritanie, après une vingtaine d’années de clandestinité, émaillée par des séjours dans plusieurs pays, dont l’Iran où il s’était réfugié, avec d’autres jihadistes et leurs familles, au lendemain de l’invasion américaine de l’Afghanistan en réponse aux attaques du 11 septembre organisées par Al Qaida aux Etats-Unis.

« Zawahari et ses hommes avaient été alertés par les services soudanais des liens entre les gamins et le diplomate égyptien. Mais les Soudanais ne savaient pas les détails de ce que faisaient les enfants avec lui. Ils avaient juste informé le groupe d’Al-Zawahiri que le fils d’un des dirigeants de l’organisation fréquentait un diplomate égyptien » relate le Mauritanien.

« Al-Zawahiri avait alors ordonné l’arrestation des deux garçons. Interrogés séparément, ils avaient fait des aveux identiques: ils avaient fourni des informations à l’agent égyptien parce qu’il les menaçait de divulguer le film dans lequel ils s’adonnent avec lui à des pratiques homosexuelles. Al-Zawahiri avait fait juger les enfants pour trahison et les avait exécutés au cours d’un procès secret. Personne n’avait été informé. Pas même les familles. Je me souviens très bien du jour où l’un des pères avait appris la mort de son fils. On était à la mosquée pour prier quand le père de l’autre gamin était arrivé. Sans prendre la moindre précaution oratoire, il lui dit: “Tu as appris ce qu’ils ont fait à ton fils et au mien. Ils les ont exécutés”. L’homme a été si choqué que son visage a immédiatement changé de couleur, ses yeux ont rougi, sa bouche a séché et sa langue s’est bloquée. Il est sorti en courant de la mosquée, criant “criminels, criminels, ils les ont assassinés, ils ont assassiné mon fils”, s’attriste Abou Hafs. 

« le gouvernement soudanais a été très choqué et m’avait demandé mon avis sur cette histoire. Les familles des deux enfants aussi, en portant plainte auprès d’Al Qaida. Ben Laden m’avait alors demandé de faire une enquête sur cette histoire et ses conséquences d’un point de vue la charia. Je me suis rendu auprès des dirigeants du Jihad islamique, notamment Al-Zawahiri. Il a assumé son acte, en insistant sur le fait que les deux garçons avaient fait des aveux et que ces aveux étaient filmés. Il avait ensuite expliqué qu’ils avaient livré des informations qui mettaient en danger tous les jihadistes et qui avaient déjà causé les arrestations de certains d’entre eux. Zawahiri s’était aussi défendu en disant que si les jihadistes combattaient pour la Charia ils devaient commencer par se l’appliquer à eux-mêmes en premier. Or, les familles des deux garçons avaient soutenu que les enfants étaient mineurs et que la peine de mort ne s’applique pas sur les mineurs. Elles avaient ajouté aussi que le groupe d’Al-Zawahiri  n’avait pas le droit d’accuser et de juger en même temps. J’avais trouvé l’argument des familles juste. Zawahiri devait porter l’affaire devant un tribunal neutre et le procès devait être public. Je n’ai pas voulu prendre la responsabilité de me prononcer sur la légalité islamique ou pas de ces deux exécutions. J’ai proposé à tout le monde de remettre l’affaire entre les mains de juges soudanais. Les parties impliquées avaient toutes donné leur accord. Mais le Jihad islamique d’Al-Zawahiri n’était pas sincère dans son accord. Il n’avait pas voulu collaborer avec la justice soudanaise, se contentant de lui transmettre seulement le film des aveux présumés des deux garçons.  Le gouvernement soudanais était si en colère qu’il avait demandé aux personnes impliquées dans le jugement et l’exécution des deux garçons de quitter le pays. C’était le début de la fin de la lune de miel entre le régime soudanais avec les groupes jihadistes”, regrette Abou Hafs.

 

 

A croire ce que l’on sait de sa biographie, ce fils d’une famille de la bourgeoisie lettrée d’Egypte, né en 1951, avait très tôt choisi la trajectoire qui devait le mener sur la voie de la violence jihadiste. Élève studieux et brillant, il était très pieux depuis son enfance. Admirateur précoce de Sayyid Qotb (1906-1966), une figure majeure du mouvement des Frères musulmans, qui prône la lutte armée pour renverser le régime égyptien « apostat » et instaurer un gouvernement islamique, Al Zawahiri a été profondément marqué par la pendaison de Qotb en 1966. Alors tout juste adolescent, il décide de rejoindre la lutte islamiste armée.

A la fin des années 1970, il rejoint le Jihad islamique, égyptien (JIE). Après l’assassinat en 1981 du président président Anouar el-Sadate qui vient de signer avec Israël un traité de paix, Al-Zawahiri est arrêté et passe trois ans en prison, avant d’être innocenté et libéré en 1984. Très marqué par son passage par la case prison, et étroitement surveillé après sa libération, il quitte l’Egypte pour l’Arabie saoudite puis l’Afghanistan. « C’est là où il rencontre Oussama Ben Laden, de six ans son cadet. « Alliés dans le combat contre les soviétiques en Afghanistan, les deux hommes vont progressivement se lier d’amitié pour ne plus se quitter », raconte Abou Hafs. 

De leur refuge soudanais, le Saoudien et l’Egyptien vont planifier ensemble plusieurs actions armées,

selon l’ancien Mufti d’Al Qaida. Leurs noms sont mêlés, entre autre aux tentatives d’assassinat contre le ministre de l’intérieur égyptien, Hassan Al-Alfi, puis contre le premier ministre, Atef Sedqi. Tentatives qui se sont soldées par des échecs, comme celle perpétrée en 1995 en Ethiopie contre le président égyptien :3 l’époque Hosni Moubarak pendant une visite à Addis-Abeba.

Quand, l’exécution hors la loi des deux adolescents égyptiens par son groupe contraint les autorités soudanaises à l’inviter à quitter le pays, Al-Zawahiri voyage à travers le monde avant de se fixer avec son ami Ben Laden dans les grottes afghanes.. En 1998, le duo crée le « Front islamique mondial pour la guerre sainte contre les juifs et les croisés » et décrète une célèbre fatwa qualifiant le meurtre d’Américains et de leurs alliés comme un devoir pour tout musulman. « C’est l’époque où Al Zawahiri décide de faire allégeance à Oussama Ben Laden et de dissoudre son groupe au sein d’Al Qaida », explique Abou Hafs. .

Devenant alors le principal adjoint de Ben Laden, Al Zawahiri est associé à toutes les grandes décisions de Ben Laden, y compris les attentats du 11-Septembre 2001 aux Etats-Unis.

Une position qui, au lendemain de la mort de Ben Laden, en 2011, faisait de lui « son successeur naturel, comme Emir central d’Al Qaïda », justifie Abou Hafs.. Sa mort sous le tir d’un drone américain effectué samedi soir, selon le président américain, est sans doute un coup, symboliquement, dur pour Al Qaida et ses militants. Mais il n’est pas sûr qu’il puisse affaiblir son organisation. Celle-ci s’est confortablement développée ces vingt dernières années dans plusieurs régions du monde. En Afrique, ses hommes ont réussi à porter le jihad un peu partout sur le continent. 

Dialogue en Éthiopie : l’ultimatum du TPLF au gouvernement central

Le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) menace de reprendre les armes si Addis-Abeba ne réunit pas les conditions préalables aux négociations avant la date butoir qu’il lui a fixée.Le compte à rebours est lancé par le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF). Ces rebelles, actifs dans le Nord de l’Éthiopie, posent leurs conditions pour la poursuite du processus de paix avec le gouvernement central.

Si Addis-Abeba « ne répond pas aux demandes du TPLF et ne respecte pas le délai imparti (non communiqué publiquement), nous recommencerons les combats », a affirmé hier lundi Debretsion Gebremichael, le chef de la rebellion.

Parmi les exigences du TPLF figurent notamment la reprise des services sociaux de base (banques, télécommunications, électricité…) et le retrait des forces de défense éthiopiennes de territoires qu’il considère comme faisant partie intégrante de la région du Tigré.

Ici, allusion est principalement faite à Wolqait que le TPLF a incorporé au Tigré après avoir pris le pouvoir central en mai 1991. Ce district administratif milite désormais pour sa réintégration dans la région Amhara.

De son côté, le gouvernement éthiopien explique que la Constitution lui confère le droit de déployer des forces dans n’importe quelle partie du pays en cas de besoin.

Le Barreau américain honore le président de la BAD

Le président du Groupe de la Banque africaine de développement, M. Akinwumi Adesina, s’est vu décerner le prix Ronald Harmon Brown de distinction internationale, par la National Bar Association des Etats-Unis.Le prix est nommé en l’honneur de Ron Brown, le premier Afro-Américain à présider un grand parti politique américain et le premier Afro-Américain à être nommé secrétaire au commerce.

Parmi les autres lauréats figurent Alicia Hughes, responsable politique de la NBA, qui a reçu la plus haute distinction de l’organisation, Hajia Alima Mahama, ambassadrice de la République du Ghana aux Etats-Unis, et Kamil Olufowobi, le directeur général de Most Influential People of African Descent, MIPAD.

Plus de 800 avocats noirs, dont 20 anciens présidents de la National Bar Association, et plusieurs élus ont assisté à ce gala en cravate noire. Une discussion animée entre le président de l’Association nationale du barreau, Carlos Moore, et Fred Gray, 91 ans, légendaire avocat en chef du mouvement de protestation pour les droits civils, a donné le ton de la soirée.

Selon le communiqué de la BAD, M. Moore a cité le rôle transformateur d’Adesina à la tête de la Banque africaine de développement et en tant qu’ancien ministre nigérian de l’Agriculture.

En recevant le prix, Adesina a fait l’éloge du regretté Ron Brown comme étant une figure inspirante, qui croyait que « chaque idée était une impossibilité, jusqu’à ce qu’elle naisse ».

En tant que président du Groupe de la Banque africaine de développement, M. Adesina a déclaré que lui et son équipe avaient entrepris d’accomplir ce qui semblait impossible. Il s’agit notamment de la plus grande augmentation générale du capital de l’histoire de la banque, qui est passée de 93 à 208 milliards de dollars d’une stratégie de développement transformatrice High5 qui a eu un impact sur 335 millions d’Africains en six ans ; et de la création de l’Africa Investment Forum, le premier marché d’investissement du continent, qui a attiré 110 milliards de dollars d’intérêts d’investissement en Afrique, en trois ans.

En 2021, la Banque africaine de développement a été classée meilleure institution financière multilatérale au monde. En 2022, la Banque africaine de développement a été classée comme l’institution la plus transparente au monde, par Publish What You Fund, en termes d’opérations souveraines.

Adesina, qui a dédié le prix à son épouse Grace– « son inspiration et son plus grand soutien », a déclaré : « Je remercie l’ensemble de mon personnel et la direction de la Banque pour leur travail exceptionnel, ainsi que notre Conseil d’administration pour son incroyable soutien. Ils donnent vie à nos idées ; ils transforment les impossibilités en possibilités ».

La National Bar Association a été fondée en 1925 et constitue le plus ancien et le plus grand réseau national d’avocats et de juges majoritairement afro-américains. Elle représente les intérêts d’environ 65.000 avocats, juges, professeurs de droit et étudiants en droit.

La NBA est organisée autour de 23 sections de droit substantiel, dix divisions, 12 régions et 80 chapitres affiliés à travers les Etats-Unis et le monde.