RCA : la Beac présente les objectifs de la nouvelle gamme de billets

C’est lors d’une rencontre organisée par le Directeur National de la BEAC en RCA, Ali Chaïbou, que plusieurs précisions ont été apportées sur cette nouvelle gamme de billets de banque.

 

« Il s’agit d’améliorer significativement la qualité de la circulation fiduciaire en remplaçant progressivement de la circulation les billets de la gamme 2002, le plus souvent usés par des billets neufs, identiques à la gamme 2022 actuellement en circulation.

Ces nouveaux billets est plus compacts, plus modernes et mieux sécurisés. C’est-à-dire que ces billets mis en circulation depuis le 15 décembre consacrent le principe d’homogénéité des signes monétaires et d’intégration sous régionale au  recto…» a laissé entendre Ali Chaïbou, directeur général de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) pour la RCA.

Ali Chaïbou, Directeur National de la BEAC

Une déclaration faite le 20 décembre lors d’un échange avec des hommes de médias. Pour le DN, il s’agit de promouvoir à travers, par exemple, les iconographies sur le verso, les vecteurs de l’émergence de la CEMAC que sont l’éducation, la santé, et l’agriculture moderne. Mais aussi, renseigne-t-il, la protection de l’environnement et la place des femmes dans la société.

Concernant les billets de la gamme 2002 actuellement en circulation, Ali Chaïbou a précisé qu’avec l’accord de l’UMAC (Union Monétaire Centrafricaine), ces billets conservent leur cours légal. En conséquence, ils continueront à circuler avec les billets de la gamme 2022, « les billets des deux gammes doivent donc être acceptés sans distinction dans toutes les transactions », Ali Chaïbo.

Cependant, il a précisé que la gamme des billets de 2002 ne sera plus acceptée à partir du 1er mars 2023. Néanmoins, ces billets resteront échangeables aux guichets des banques commerciales et aux guichets de la Beac jusqu’au 31 mai 2023. Par la suite, ils seront échangés exclusivement aux guichets de la Beac pendant un an ; après quoi, ils ne pourront plus être échangés.

 

Recrutement des agents d’encadrement supérieur: le torchon brule entre l’UMAC et la BEAC

Le torchon brule entre le président du Conseil ministériel de l’Union monétaire de l’Afrique centrale (UMAC) et le gouverneur de la BEAC au sujet des recrutements au sein de la Banque.

Le président du Conseil ministériel de l’UMAC, Hervé Ndoba, par ailleurs PCA de la BEAC s’oppose au dernier recrutement des agents d’encadrement supérieur à la BEAC. Pour lui, le processus a été émaillé d’incidents significatifs de nature à en altérer la crédibilité. Ainsi, il instruit au gouverneur de la BEAC de : « surseoir, de manière immédiate, à ce processus de recrutement. » Agissant en tant que, patron des deux structures constituant les organes décisionnels de l’institut d’émission, Hervé Ndoba, regrette que cette façon de procéder porte: « indubitablement et gravement préjudice à l’image de la Banque. »

« De même, je vous rappelle que l’intégration des ressources humaines les plus qualifiées, aux fins d’assumer les tâches dévolues à la Banque Centrale par les Chefs d’États de la CEMAC, doit obéir à des impératifs alliant nécessairement mérite, égalité des chances, transparence et exigence permanente de compétence. » écrit le PCA de l’UMAC au gouverneur de la BEAC.

« Une évaluation approfondie en sera faite par le Conseil d’Administration de la BEAC et le Comité Ministériel de l’UMAC ». Il demande au gouverneur de convoquer des sessions extraordinaires afin que des mesures adéquates soient prises ct que des orientations précises soient communiquées.

 

La réaction du gouverneur

 

En réponse, Abbas Mahamat Tolli, gouverneur de la BEAC relève que : « le recrutement en cours est conduit et organisé par un cabinet international et choisi par un appel d’offres international ». « Je voudrais regretter que vous n’ayez fourni aucune illustration des situations et exemples censés porter préjudice à l’image de la Banque, situation qui m’aurait permis de vous donner de plus amples explications sur de prétendus incidents qui auraient émaillé le déroulement de ce concours, qui au demeurant n’est pas encore arrivé à son terme », poursuit-il.

Abbas Mahamat Tolli évoque, les principes de subsidiarité et de bonne gouvernance qui régissent les interrelations entre le Gouvernement de la Banque et ses organes décisionnels. L’article 1.4 du Statut régissant les Agents d’Encadrement Supérieur donne compétence au Gouverneur pour recruter, nommer et révoquer le personnel dont la nomination ne relève pas du Conseil d’Administration. Le gouverneur cite aussi, les articles 32, 33 et 34 des Statuts de la BEAC définissent les missions et les prérogatives du Conseil d’Administration.

Après présenté les textes de l’institution : le gouverneur indique que : « aucun organe ne saurait s’immiscer dans les attributions du Gouvernement de la BEAC exercées en toute transparence et dans l’intérêt supérieur de l’Institution, sans causer d’entorse aux principes de subsidiarité et de gouvernance sus évoqués, ainsi qu’au sacro-saint principe de l’indépendance de la Banque Centrale. »

C’est pourquoi : « Il me parait de toute évidence que contraindre le Gouverneur de la Banque Centrale à convoquer des sessions extraordinaires du Conseil d’Administration et du Comité Ministériel sur une question relevant purement de la gestion opérationnelle, est contraire aux Statuts de la Banque Centrale (article 47.5) et constituerait un dangereux précédent »