RCA : mort de 4 mercenaires russes et 6 autres hospitalisés

La scène s’est produite mercredi dernier dans la sous-préfecture de Koui, située à l’ouest de la ville de Bocaranga après qu’ils aient consommé de l’alcool.

 

Environ quatre mercenaires russes sont morts et six autres hospitalisés depuis la semaine dernière après avoir consommé de la bière, mais mmélangés avec des produits chimiques. Une pratique très courante, mais très toxique et dévastatrice sur le corps humain au sein de ce groupe des mercenaires de la société russe Wagner.

La scène s’est produite mercredi dernier dans la sous-préfecture de Koui, située à l’ouest de la ville de Bocaranga, dans la préfecture de l’Ouham-Péndé, au nord-ouest de la République centrafricaine.

Selon des sources sécuritaires et hospitalières locales ayant requis le strict anonymat, les mercenaires russes et syriens qui combattent aux cotés des FACA, comme dans leur habitude, consomment régulièrement de spiritueux avec un degré d’alcool allant jusqu’à 200°. Mais depuis une semaine, ils auraient un problème de ravitaillement. Afin de compenser leur dépendance vis-à-vis de ce produit toxique, ils pensaient avoir trouvé une astuce.

L’astuce

D’après ces sources, les mercenaires russes de la société Wagner, contraints de boire les bières au volume d’alcool de 5° mélangent de l’alcool utilisé pour désinfecter les plaies, les solutions Dakin, Bétadine et Mercurochrome avec ces bières pour faire remonter le volume d’alcool jusqu’à leur vouloir. Même les vins aussi, reçoivent ces produits chimiques.

Cette solution est la meilleure pour eux afin d’avoir une boisson similaire à leur vodka. Mais après la consommation cette nuit, on ignore ce qui s’est passé, mais dix d’entre eux ont fait de malaise cardiaques. Quelque temps après, quatre sont décédés sur place et six autres transférés dans la capitale par leur hélicoptère pour des soins appropriés.

Selon une autre source sécuritaire jointe au téléphone depuis Bambari, la même scène avait eu lieu il y a environ six mois dans le village du général Ali Darassa, Bokolobo, situé à une soixantaine de kilomètres de Bambari  où trois mercenaires de Wagner avaient trouvé la mort après la consommation de Bétadine mmélangée avec les bières.

Pour certains soldats FACA, c’est d’ailleurs ce qui les empêche de consommer de l’alcool avec ces mercenaires de Wagner.

« Ils font et mangent de bons plats, mais ils consomment plus de l’alcool frelaté », expliquent ces soldats FACA.

Selon un médecin centrafricain, la consommation de ce type d’alcool toxique n’est rien d’autre qu’un empoisonnement avec un effet dévastateur sur le corps humain.

Centrafrique : les méfaits de l’alcool

Les campagnes de prévention contre l’alcoolisme ont bien raison de dénoncer les méfaits de la boisson, qui peut entraîner les pires abus. « Qui a bu, boira », nous dit l’adage. Combien de femmes battues par des maris violents sous l’emprise de l’alcool et qui, le lendemain, ayant tout oublié, se repentent de leur mauvais comportement ?

Pourtant, au pays de Boganda, les anciens aiment se retrouver au village autour d’une calebasse de kangoya pour mieux causer, donner les nouvelles. Immanquablement, la douceur suave du vin de palme finit par de délier les langues ! C’est là que les sages peuvent éduquer les plus jeunes, transmettre les souvenirs. Le vin magique de la brousse est alors un véritable facteur de cohésion sociale.

Il en va hélas tout autrement en ville où trop de jeunes livrés à  eux même s’adonnent sans retenue à  la boisson. Les parents impuissants voient leurs enfants gâcher leur avenir à  cause de l’alcool qu’ils n’ont souvent pas les moyens d’acheter. Ils se tournent alors vers des boissons frelatées qui agissent comme du poison. Les médecins savent que l’alcool tue lentement et perturbe le développement des plus jeunes qui finissent échoués comme des épaves au lieu de mordre la vie à  pleine dent.

Que dire alors de l’exemple que donnent les mercenaires russes qui hantent sans répit les débits de boisson de la capitale et des grandes villes ? Ils s’enivrent horriblement, sans le moindre respect pour la population. Même les membres des organisations humanitaires, qui aident vraiment le peuple centrafricain, s’en plaignent aujourd’hui. Est-ce une façon de se comporter pour des gens qui se croient civilisés ? L’image que l’on a des russes serait donc vraie ? Des boit sans soif violents et alcooliques ? Ils ont investi le Rock club de Bangui, dont ils ont fait le siège de leurs débordements. Il y a bien longtemps que le fameux établissement banguissois, fondé naguère par les français, n’est plus le club qu’on a connu. Voilà  que les russes sont en passe d’en faire le repère de leur néo-colonialisme.

On se demande enfin comment de soit-disant instructeurs peuvent entraîner nos soldats en état d’ébriété permanente. Des soldats d’élite, vraiment ? Les mêmes qui allaient combattre saouls les tchétchènes avec le succès que l’on sait ? Il faudra un jour vraiment se poser la question de l’utilité de l’aide de mercenaires aussi peu professionnels pour former notre armée républicaine.