« La France est disposée à avancer avec le Burkina » (Secrétaire d’État)

La secrétaire d’État chargée de la Francophonie Chrysoula Zachararopoulou a échangé dans la matinée avec Ibrahim Traoré, président de la Transition du Burkina Faso.En fin de séjour à Ouagadougou, la Secrétaire d’Etat française vient porter « un message clair » celui de « la constance de la France » à côté du peuple Burkinabè, confronté aux exactions des groupes jihadistes.

« Le drame qui frappe le Burkina, touche la France. C’est le même peuple qui est frappé. C’est la même dignité qui est bafouée », s’est-elle indignée. Avant de préciser que la France respecte les options du pays en matière de coopération. « Personne ne peut dicter son choix au Burkina », a déclaré Chrysoula Zachararopoulou, au moment où le gouvernement de la transition s’est rapproché de la Russie.

Toutefois, « la France est en mesure de faire moins ou faire plus [pour le Burkina]. Mais elle est aussi capable de faire différemment (…). La France n’impose rien, elle est disponible pour créer un avenir ensemble », a insisté Chrysoula Zachararopoulou.

En novembre 2022, le Premier ministre, Me Apollinaire Kyelem de Tembela avait reproché à la France un manque de franchise dans son engagement contre les groupes armés non étatiques, contrairement à la crise Ukrainienne où elle s’investit plus.

La secrétaire d’Etat a tenté d’éteindre la polémique. « Il n’y a pas deux poids de mesure, la France est présente en Ukraine et ici (…) c’est un engagement fort que nous avons (….) Nous sommes à vos côtés », a-t-elle répondu.

« Nous avons entendu le message des autorités »

Elle a souligné le souhait de Paris de toujours coopérer avec le pays des Hommes intègres « dans le respect et l’humilité » et à rester engagée sur « tous les plans aux degrés et dans les formes que souhaiteraient les autorités burkinabè ». « Nous sommes convenus avec le président Ibrahim Traoré d’avancer ensemble. La France est disposée à avancer avec le Burkina », a expliqué Mme Zacharopoulou.

La visite de la Secrétaire d’Etat française intervient en plein brouille diplomatique entre les deux pays. Fin décembre 2022, les autorités de la transition ont décidé de renvoyer l’ambassadeur français à Ouagadougou, Luc Hallade.

« Nous avons entendu le message des autorités, ils ont demandé de nouveaux visages (…). Nous nous sommes convenus de traiter ce sujet à bonne entente et dans les formes diplomatiques », a soutenu Zacharopoulou.

Depuis fin septembre 2022, à la faveur de l’avènement du capitaine Ibrahim Traoré au pouvoir, les manifestations se sont multipliées au Burkina, exigeant le départ des troupes françaises de Ouagadougou et réclamant, à cor et à cri, la Russie.

Côte d’Ivoire : le taux de pression fiscale estimé à 13%

L’économie informelle, évaluée entre « 30 à 40% du Produit intérieur brut (PIB) » du pays échappe aux impôts, une marge que la direction générale des impôts envisage de fiscaliser.« Le taux de pression fiscale est de 13% actuellement et nous ambitionnons de le faire monter, chaque année, d’au moins 0,5 point », ce qui devrait générer une manne financière oscillant entre 200 et 300 milliards de Fcfa, a dit ce mardi le directeur général des impôts, M. Abou Sié Ouattara.

« Si on réussit à faire monter d’un point (le taux de pression fiscale), cela fait 400 à 500 milliards de Fcfa et c’est ça l’ambition que nous visons », à travers l’élargissement de l’assiette fiscale, la captation des niches fiscales et la lutte contre l’économie souterraine, a-t-il ajouté.

M. Abou Sié Ouattara s’exprimait à l’occasion de la rentrée fiscale de la direction générale des impôts, un moment auquel il a expliqué à la presse, l’esprit et l’impact économique de l’annexe fiscale 2023, entrée en vigueur depuis le 9 janvier 2023. 

Le Patronat ivoirien relève, selon une étude diligentée par l’organisation, que les entreprises subissent une pression fiscale entre « 27% et 33% pour certaines activités ».Au cours de l’année 2022, les autorités évoquaient une pression fiscale de 12,5%, ce qui montre ostensiblement une progression de 0,5%. 

Il a, en outre, fait savoir que « l’annexe fiscale 2023 comprend des outils qui visent à lutter contre l’économie informelle et à faire en sorte que les 30 à 40% du Produit intérieur brut qui échappent à l’impôt » ne puissent pas affecter le PIB du pays estimé à 40.000 milliards de Fcfa.   

L’annexe fiscale 2023 a été élaborée dans un contexte marqué au plan mondial par la poursuite des effets de la pandémie de la Covid-19, et de la crise économique, énergétique et alimentaire engendrée par la guerre russo-ukrainienne.

Les répercussions de cette situation conjoncturelle, en Côte d’Ivoire, ont entraîné le renchérissement du coût de plusieurs biens et services nécessaires aux besoins des populations et l’accroissement des dépenses de l’Etat pour contenir leurs impacts.

Nonobstant cette conjoncture défavorable, l’objectif visé est de maintenir le rythme de croissance économique projeté à plus de 7 % conformément aux prévisions du Plan national de développement 2021-2025 (PND), a-t-il poursuivi.   

Selon le directeur général des impôts, l’annexe fiscale 2023, comportant 18 articles, s’inscrit dans cette perspective et a été élaborée autour des deux axes stratégiques, à savoir le soutien à l’économie nationale et le renforcement de la mobilisation des ressources fiscales.

Burkina : une trentaine de jihadistes neutralisés à l’Est du pays

Les exactions des groupes armés ont fait plus d’un millier de victimes et entraîné le déplacement de près deux millions de personnes.Au moins 30 présumés jihadistes ont été neutralisés, lundi 9 janvier 2023, au cours de « violents affrontements » entre des hommes armés et les combattants Burkinabè, dans la commune de Gayéri, dans l’est du pays, ont rapporté des sources sécuritaires et locales.

Elles ont indiqué que les combats ont opposé les soldats et leurs auxiliaires civils, appuyés par de l’armée de l’air à des militants du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM).

Au terme de violents affrontements qui ont duré des heures, une trentaine d’assaillants ont été neutralisés et plusieurs assaillants ont été blessés et transportés par les siens en fuite. Une dizaine de volontaires pour la défense de la patrie (VDP) et quatre soldats ont trouvé la mort. D’importants dégâts matériels ont été signalés.

Depuis plusieurs mois, la ville de Gayéri, chef-lieu de la province de la Komondjari souffre d’un manque criard de réseau téléphonique du fait des actions des groupes armés terroristes. Mi-novembre 2022, des populations de cette localité ont battu le pavé à Gayéri, pour exprimer leur ras-le-bol face à la situation qui prévaut dans la Komondjari.

Le Burkina est en proie au terrorisme depuis plus de sept ans. Les exactions des groupes armés non étatiques ont fait plus d’un millier de victimes et entraîné le déplacement de près deux millions de personnes.

Festival International des Arts du Bénin : les arts au service du tourisme béninois

Le Benin entend donner un nouveau souffle à son secteur touristique dans un contexte de reprise post-covid..Engagé depuis quelques années dans une nouvelle dynamique de développement, le Bénin a fait du tourisme, l’un des principaux leviers de ses nouvelles ambitions. Depuis 2016, plusieurs centaines de milliards FCFA ont été investis dans les infrastructures, et les nombreux projets commencent peu à peu à se matérialiser. Parallèlement, des initiatives orientées sur la promotion des arts, comme le FInAB (Festival International des Arts du Bénin) émergent, dans le but de réhausser un peu plus le niveau du secteur touristique.

“Nous allons commercialiser nos valeurs culturelles, investir massivement pour révéler au monde ce que nous avons de particulier”. La phrase, prononcée en décembre 2016 à Cotonou par le président béninois, Patrice Talon, lors du lancement de la première mouture du Programme d’action du gouvernement (PAG), résume l’état d’esprit du pays d’Afrique de l’Ouest depuis bientôt désormais une décennie.

Pas assez visité, en comparaison avec ses voisins de la sous-région (337 000 touristes enregistrés en 2019 selon les Données Mondiales, contre 946 000 pour son voisin le Togo), l’ex-Dahomey souhaite devenir “une destination touristique de premier plan”, en se servant de ses arts et sa culture. Sur le terrain, des actions sont engagées par le gouvernement, en lien avec le nouveau référentiel de développement quinquennal (PAG 2021-2026). En plus des divers chantiers déjà lancés, 12 projets phares ont été ciblés pour un coût total de 585 milliards FCFA (sur les 12 000 nécessaires à la réalisation du programme).

Pendjari, Ouidah, Ganvié, stations balnéaires..

Parmi ces derniers, on peut citer le Pendjari, plus riche parc animalier d’Afrique de l’Ouest et ses 32 000 km2 inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, la cité historique de Ouidah, trésor mémoriel du continent et vestige de l’esclavage, la cité lacustre de Ganvié, les complexes balnéaires d’Akpakpa et Avlékété, ou encore la construction de musées à l’épopée des Amazones et la civilisation Vaudou, ou plus au nord, la reconstruction du palais royal de Nikki, pour donner un nouveau visage à la Gaani, fête identitaire des Baatombus.

“Le tourisme est une niche pour la création d’emplois et la croissance. Notre potentiel était vraiment mal exploité mais la tendance est en train de s’inverser désormais”, assure Jean-Michel Abimbola, ministre du Tourisme, de la Culture et des Arts, dont le département supervise les projets avec l’Agence nationale de promotion des patrimoines et de développement du tourisme (ANPT), entité créée en 2016 et chapeautée par la Présidence de la République pour porter ces nouvelles ambitions.

D’ailleurs, explique son nouveau Directeur général, Edmond Toli, “le Bénin est une destination touristique en devenir, dotée d’un potentiel reconnu au niveau international”, ce qui justifie l’intérêt des différentes marques de renom qui s’implantent dans le pays : Sofitel, Club Med, Banyan Tree ou encore Hilton.

Récemment, Cotonou s’est enrichie de trois nouveaux monuments, marquant un peu plus la volonté de l’exécutif de réhausser le tourisme, dans un contexte de reprise post-Covid.

Transformer le pays “en galerie à ciel ouvert”

Un projet, dévoilé fin décembre et projeté pour le mois de février (14 au 19 février) dans trois villes (Cotonou, Porto Novo et Ouidah), s’inscrit également dans cette logique de rehausser le niveau du tourisme dans le pays, en mobilisant les filières d’arts : le Festival international des Arts du Bénin (FinAB).

L’événement, “créé pour promouvoir la culture béninoise et africaine”, doit rassembler tous les deux (2) ans, des passionnés d’art, des professionnels et des marchands d’art, toutes disciplines confondues en provenance du Bénin et de l’International. L’objectif, indique le Groupe Empire à la baguette, est de “transformer Cotonou en galerie ciel ouvert où les filières d’arts s’entrecroisent”.

“Le FInAB sera un pôle d’attraction supplémentaire pour le développement du pays, nous espérons drainer un public élargi”, promet déjà le patron du groupe, Ulrich Adjovi. Le timing semble d’ailleurs calculé : au Bénin, les meilleures saisons touristiques sont comprises entre Décembre et Avril, puis Juillet à Août.

Un imposant marché d’art est prévu dans ce sens, et devrait être l’occasion de regrouper, selon les promoteurs, les œuvres d’une centaine d’artistes ou groupes toutes disciplines confondues. Pour Gérard Quenum, artiste plasticien et l’un des principaux représentants de l’art contemporain béninois, “il s’agit d’une initiative louable pour exporter davantage le Bénin et son art, et apprendre également de ce qui fait chez les autres”.

Même son de cloche chez Aristide Agondanou, directeur artistique du Festival et acteur culturel pour qui « les festivals de musique et de danse, les expositions d’art et les ateliers de confection de produits artisanaux sont autant de façons de mettre en avant les traditions artistiques du Bénin et de susciter l’intérêt des touristes pour le développement économique du pays « .

Au Bénin, le triptyque art-culture-tourisme a de beaux jours devant lui.

Burkina : La dette des députés s’élève à 1,491 milliards FCFA

Le contrôleur général d’État, Philippe Nion a saisi le gouvernement pour entamer les « procédures particulières » en la matière.L’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC) a annoncé, mardi 10 janvier, avoir saisi le ministre en charge des Finances pour obliger les députés des 7e et  8e  législatures à rembourser les « prêts véhicules » contractés entre 2015 et 2021.

Au total, 134 députés sont concernés, selon une liste rendue publique par le contrôleur général d’Etat. Ils ont contracté auprès du gouvernement, la somme de 1 848 000 000 de FCFA. 

A la date du 09 janvier 2023, les parlementaires ont remboursé seulement 356 005 000 FCFA et doivent à l’Etat, 1 491 995 000 de FCFA. Individuellement, les députés restent redevables de montants allant de 60 000 FCFA à 12 795 000 FCFA.

La décision de saisine du gouvernement fait suite au communiqué du 27 décembre dans lequel, l’ASCE-LC invitait les députés débiteurs à reverser les sommes contractées, auprès de l’Agent comptable central du Trésor (ACCT).

Le Contrôleur général d’État a récemment dénoncé la mauvaise gestion du Parlement sous Alassane Bala Sakandé, un proche de Roch Kaboré, président déchu en janvier 2022.

Le Sénégal adopte 22 mesures pour lutter contre l’insécurité routière

Les quotidiens sénégalais parvenus mardi à APA titrent principalement sur la vingtaine de mesures prises la veille, lors du conseil interministériel sur la sécurité routière, après le tragique accident de Kaffrine (centre) qui a fait officiellement dimanche 39 morts et 100 blessés.Vox Populi note que le conseil interministériel sur la sécurité routière a adopté lundi « 22 mesures pour en finir avec +l’hécatombe+ routière ». Désormais, il n’y a « plus de transports interurbains de 23h à 5h du matin » et le « port de casque (est) obligatoire pour les 2 roues » alors qu’on va « vers l’interdiction de l’importation des pneus d’occasion ».

Pour renforcer ces mesures, le journal fait état de la « mise en place d’une structure autonome multisectorielle chargée de l’application rigoureuse des dispositions du code de la route ». « Nous serons sans concession avec ceux qui contreviennent aux règles édictées. Ce terrible accident qui a frappé notre pays doit déclencher une prise de conscience pour renforcer les mesures de prévention et de sécurité », a dit Premier ministre Amadou Ba, présidant hier ce conseil interministériel où « vingt-deux commandements » ont été pris d’après EnQuête.

Le Témoin note de son côté que « les 22 nouvelles mesures de 2023 » rappellent « les dix commandements de 2017 » sur la sécurité routière. Cependant, les autorités ont décidé d’interdire cette fois « l’importation des pneus usés ou d’occasion » et exigent « le démantèlement des porte-bagages ou sièges supplémentaires appelés +versailles+ ». Dans la même veine, l’Etat décide de « la limitation à 10 ans de la durée d’exploitation pour les véhicules de transport de personnes et à 15 ans pour ceux de transport de marchandises ».

Au lieu des 22 mesures évoquées par les autres journaux, Le Soleil parle pour sa part de « 23 mesures fortes de l’Etat » et d’un « conseil supérieur de la sécurité et de l’éducation routière pour le suivi des recommandations ». En revanche, Walf Quotidien note un « rituel d’exorcisme du gouvernement » alors que « les khalifes généraux sermonnent tout le monde ».

Pour L’AS, « le chœur des religieux » a parlé après le drame de Sikilo, dans la région de Kaffrine (centre). Serigne Mountakha Mbacké, le khalife général des mourides, forte communauté soufie basée au centre du pays, à la suite des « prières, résignations et recommandations », « offre 40 millions et préconise un récital de Coran ». Serigne Babacar Sy Mansour, son homologue de Tivaouane, une cité religieuse située à près de 100 km de Dakar, a pour sa part fait « de fortes recommandations (…) aux usagers ».

Se faisant l’écho des « graves révélations de l’enquête » sur l’accident meurtrier de Kaffrine, Libération affirme que « le bus, dont le pneu a éclaté, roulait depuis lors sans assurance ». Le journal fait aussi état de « ce +problème+ détecté dans la +visite technique+ des deux bus dont les propriétaires feront face demain (mercredi) aux enquêteurs ».

Tourisme, éducation et pêche maritime au menu des quotidiens marocains

Le tourisme au Maroc, les enjeux de la réforme de l’éducation et le secteur de la pêche sont les principaux sujets traités par les quotidiens marocains parus ce mardi.Evoquant le secteur touristique, +L’Économiste+ écrit qu’atteindre 17 millions de touristes en 2026, selon la nouvelle feuille de route du tourisme, « c’est jouable », selon des opérateurs, surtout avec un énorme capital image encore sous-exploité.

L’enjeu maintenant est de fidéliser les nouveaux arrivants, en capitalisant sur la capacité de prescription des “icônes mondiales” ayant choisi le Maroc pour passer leurs vacances, estime le quotidien.

Aujourd’hui, dans les plus grandes destinations touristiques mondiales, les stratégies sont axées sur “l’expérience client”, et dans cette approche, tous les détails sont importants, depuis l’accueil à l’aéroport jusqu’au départ du touriste, relève-t-il, mettant en garde contre certains aspects, qui risquent de plomber les nouveaux leviers d’accélération de la machine touristique.

En plus de la nécessité de renforcer la desserte aérienne et l’offre d’animation, réclamée par les professionnels, il est tout aussi important de se pencher sur les problèmes du transport touristique, sur les mauvais comportements de certains taximen, bazaristes, restaurateurs et commerçants, entre autres.

Les autorités sont aussi attendues sur l’amélioration de la qualité de formation et sur le renforcement de l’offre en ressources humaines touristiques, ajoute-t-il.

+L’Opinion+, qui s’attarde sur les enjeux de la réforme du système éducatif , écrit que nul n’ignore que l’ambition du Maroc de se hisser au rang des grandes puissances mondiales ne peut se faire qu’à travers un système éducatif efficace et compétitif, un système qui garantirait les conditions optimales de réussite aux élèves/étudiants et qui permettrait au Royaume d’occuper des positions honorables dans les classements prestigieux.

Aujourd’hui, l’Etat se donne les moyens pour atteindre cet objectif, en améliorant en premier lieu les infrastructures éducatives, comme en témoignent les chantiers de construction et de réhabilitation de quelque 11.000 écoles publiques durant l’année scolaire 2021-22, qui s’ajoutent à la réorganisation interne du département de tutelle pour réduire les failles des mécanismes de gouvernance, constate l’éditorialiste.

L’idée, c’est de créer d’abord un environnement propice à l’apprentissage, avant de s’attaquer au fond pédagogique, qui requiert un brainstorming national et des études empiriques pour adapter l’offre éducative aux besoins de la population, note-t-il.

Dans cette optique, le ministre de tutelle a exprimé, lors de la 1ère session ordinaire du deuxième mandat du Conseil Supérieur de l’Éducation, de la Formation et de la Recherche Scientifique, la nécessité de faire une étude sociologique pour éviter que la réforme soit en discordance avec les spécificités historiques et culturelles de la société marocaine, sans oublier les nouvelles tendances sociales auxquelles s’identifie la nouvelle génération, relève-t-il.

+Al Bayane+, qui s’intéresse au secteur de la pêche, écrit que sans chercher à polémiquer sur la caducité du cadre proposé, le plan Halieutis, qui s’articule autour de trois piliers fondateurs à savoir la durabilité, la performance et la compétitivité, par le biais des mesures accompagnatrices et des outils-clés de leur concrétisation, “est maintenant mis à l’épreuve”.

A chacun d’en tirer les conclusions qui s’imposent, car il importe peu de camper sur des critiques à son égard, maintenant qu’il s’est déjà introduit dans la phase de l’opérationnalité, estime-t-il.

Si le projet s’avère globalisant et annonciateur de possibilités immenses d’aller de l’avant, force est de constater que la promotion du secteur est tributaire d’un engagement fort en termes d’“assainissement de ses rouages déficients”, estime-il.

La mise en place performante des stratégies de réformes du secteur des pêches maritimes passe inéluctablement par le nettoyage des eaux du sud de tous les “prédateurs”, car cela “va de l’intérêt du Royaume, de la démocratie et de l’égalité !”, recommande la publication.

RCA : l’ONU prend des mesures contre les abus sexuels de son personnel

C’est à travers un atelier que la section conduite et discipline de la Minusca a réuni des professionnels de la presse autour de la prévention et de la réponse aux actes d’exploitation et d’abus sexuels.

Ils étaient au total 34 journalistes qui du 6 au 7 janvier 2023 ont participé à un atelier de renforcement des capacités organisé par la section conduite et discipline de la Minusca. L’objectif était d’équiper les participants à la sensibilisation du public pour atteindre la politique de tolérance zéro en matière d’abus sexuels.

Cette initiative, pour Alexandre Cudgenslheg, chargé de la section conduite et discipline à la MINUSCA, « entre en ligne directe avec la stratégie de communication de la MINUSCA pour prévenir et répondre de manière efficace aux actes d’exploitation et abus sexuels qui pourraient être commis par le personnel de la MINUSCA ».

Il a ajouté que « la politique de tolérance zéro du Secrétaire général ne peut pas devenir une réalité si et seulement si on ne prend pas en compte l’apport, l’appui, la contribution de chaque membre de la couche sociétale en République centrafricaine ».

Les journalistes ont ainsi reçu des notions sur la conduite à observer par le personnel des Nations Unies et sur le mécanisme de signalement et la manière de traiter les informations reçues par les plaignants.

Si tous les hommes de médias n’ont pas pu participer à cet atelier, leurs pairs qui s’y trouvaient ont néanmoins pris l’initiative de relayer suffisamment l’information auprès de leurs confrères,  « en tant que professionnels des médias déjà formés, nous devrons faire correctement notre travail. Une fois que nous avons les victimes en face, qu’est-ce que nous devons faire ? J’attire l’attention des confrères d’être conscients car la question de l’exploitation et d’abus sexuels n’est pas une question de scoop.  Une fois que cette formation sera terminée, nous allons effectuer un travail de sensibilisation dans les rédactions,» a indiqué Pascal Isidore Boutene, coordonnateur du réseau des professionnels des médias sur la prévention et la réponse aux actes d’exploitation et abus sexuels.

 

RCA : la population s’oppose à la Minusca

Les habitants de la localité de Baboua ont exprimé leur désintérêt envers le contingent bangladais de la Minusca l’accusant d’être en complicité avec les groupes armés.

 

Forte tension à Baboua. C’est une marque totale de désamour exprimé par la population de Baboua à l’endroit du contingent bangladais de la Minusca. Cela a été causé par le fait que plusieurs casques bleus ont été surpris à plusieurs reprises par la population en train d’échanger avec les chefs des groupes armés rebelles comme le révèle nos confrères du Potentiel centrafricain.

Une partie de la population accuse ainsi la force onusienne de fournir des armes et des munitions à la rébellion. Ce qui occasionne des tensions sécuritaires non seulement dans la région mais aussi dans le pays.

En représailles contre la Minusca, ils ont décidé de bloquer les routes pour limiter les déplacements du contingent bangladais.

 

Guinée : sur les traces de « Toumba » Diakité

Ancien chef de la garde présidentielle en Guinée, Aboubacar Sidiki Diakité dit Toumba, qui a longtemps cultivé l’image d’un personnage sulfureux et craint, est devenu en l’espace de trois mois le chouchou de plusieurs observateurs du procès des massacres du 28 septembre 2009.Au tribunal spécial de Conakry, le président Ibrahima Sory 2 Tounkara appelle Aboubacar Sidiki Diakité, surnommé Toumba, à la barre. L’ancien aide de camp du capitaine Moussa  Dadis Camara descend du box des onze accusés de la boucherie du 28-Septembre. 150 personnes parmi des milliers qui manifestaient contre la présence de la junte militaire (2008-2009), à l’approche de la présidentielle de 2010, avaient été massacrées au stade de Conakry en plus de dizaines de femmes violées. Vêtu d’un élégant trois-pièces africain, Toumba, 54 ans, s’avance lentement vers le prétoire et semble ne pas ressentir le poids des accusations contre lui.

Considéré à tort ou à raison comme le cerveau des événements tragiques de 2009, ce lieutenant de l’armée guinéenne, médecin de formation, tient en haleine les spectateurs du procès du 28-Septembre tant ses prises de parole amusent parfois grandement son auditoire. Il nie en bloc d’avoir joué un rôle dans ce carnage, mettant tout sur le dos de son ancien patron, le capitaine Moussa Dadis Camara, parmi les accusés présents dans ledit procès historique retransmis en direct par la télévision nationale. Les petits extraits des réparties du natif de Conakry entre les avocats adverses et le chef du parquet égayent les journées de plus d’un internaute sur les réseaux sociaux.

Pur produit du système éducatif guinéen, Toumba Diakité a été longtemps médecin interne au service cardiologie du centre hospitalier et universitaire Ignace Deen de Conakry avant d’intégrer par pur hasard l’armée, en 1993. « J’étais médecin interne affecté au service cardiologie du Centre hospitalier universitaire (CHU) Ignace-Deen de Conakry. J’ai fait sept ans là-bas. Mais un jour, ma voiture est restée garée dehors. Un fou (sic) est venu caillasser toutes mes vitres, et le matin, ils ont trouvé que je l’avais attaché. Tout le monde parlait de moi. Vu que l’armée manquait d’effectif, le Professeur Condé (un médecin) m’a dit : +Toumba, il faut prendre la tenue+ », une manière de lui dire de troquer sa blouse blanche contre la tenue militaire, se souvient-il.

De la médecine aux armes

Aidé par un certain colonel Nabé, ancien médecin chef, et d’autres hauts gradés de l’armée, Toumba fait ses débuts en tant qu’élève militaire au sein du camp Kémé Birama de Kindia, situé à 135 kilomètres de Conakry. Après la formation commune de base, il bénéficie d’un autre stage aux côtés des Américains pour une spécialisation en embuscade et en raid. Il obtient son diplôme à l’issue de cette formation, auréolé du titre de ranger. 

Il fait son bonhomme de chemin et sera muté au camp Soronkoni de Kankan, à plus de 700 kilomètres de Conakry où il est nommé médecin chef. Lors des attaques rebelles le long des frontières guinéennes avec le Libéria au début du 21e siècle, il est envoyé sur le théâtre d’opération au sein du détachement des rangers, à la quatrième région militaire. « Je reviens encore à Soronkoni pour besoin de services. Dr Abdoulaye Chérif Diaby, ex-ministre de la Santé sous l’ex-junte, le CNDD (Conseil national pour la démocratie et le développement) qui était médecin chef de l’armée, m’a ramené à Conakry en me nommant chef de service cardiologie à la direction générale. C’est là-bas où je suis resté, mais on m’a ensuite envoyé à la gendarmerie de Sonfonia. C’est là-bas ou nous sommes restés jusqu’à la prise du pouvoir le 22 décembre 2008 », raconte-t-il, se rappelant avoir été surnommé « Toumba » par un « grand frère militaire » alors « j’étudiais au camp Alpha Yaya ».

A l’époque, poursuit Toumba, feu général Mamadouba Toto Camara, aidé par d’autres officiers de l’armée, était sur le point de prendre le pouvoir après le décès du président Lansana Conté (1984-2008). Mais contre toute attente, un jeune capitaine, en l’occurrence Moussa Dadis Camara, réussit à se porter en décembre 2008 à la tête d’une junte au nez et à la barbe du général Camara. Aboubacar Sidiki Diakité affirme avoir contribué grandement à cette prise de pouvoir.

Féru des arts martiaux dont il se vante d’avoir la maîtrise- il est ceinture noire en karaté-, le lieutenant Diakité est nommé aide de camp et patron de la garde présidentielle par Dadis Camara. Les deux hommes s’entendaient bien pendant une dizaine de mois. Le chef de la junte ne cache pas ses envies de vouloir rester au pouvoir en déclarant sa candidature à l’élection présidentielle de 2010. La société civile et l’opposition, irritées, appellent sans autorisation, le 28 septembre 2009, une date symbolique pour les Guinéens, à un rassemblement au stade éponyme, à Conakry. L’édifice était à son comble et il s’en est suivi ce qui s’en est suivi après l’arrivée des éléments armés de la junte militaire. Plus d’une centaine de personnes ont été massacrées, des femmes violées pendant que plusieurs autres victimes gardent encore les séquelles de leurs blessures. 

Devant le tribunal criminel de Dixinn, chargé de juger cette affaire, Toumba  ne nie pas avoir été au « stade » le jour du massacre. Il argue avoir été sur les lieux du crime pour « protéger les leaders de l’opposition », mais aussi pour rechercher le chef de la junte, Moussa Dadis Camara, sur qui il n’a pas hésité, le 3 décembre 2009 au camp Alpha Yaya, à braquer son arme et ouvrir le feu. Le capitaine Joseph Loua dit Makambo qui a tenté de s’interposer a été tué par Toumba Diakité qui reconnaît devant le tribunal de Dixinn avoir « exécuté » ce membre de la garde présidentielle d’alors. « C’était une attaque injustifiée et une réponse proportionnelle », justifie-t-il, imperturbable. Blessé grièvement, Dadis appelle le Sénégal à la rescousse. Le président Wade (2000-2012) lui envoie des urgentistes en service dans un hôpital de Dakar où l’ancien chef de la junte transite avant d’être évacué au Maroc. 

Échange de fugitifs 

Après cet incident, il réussit à s’exfiltrer de la Guinée pour se réfugier au Sénégal. Il choisit une vie incognito, mais les regards inquisiteurs parviennent à le débusquer de son refuge le 16 décembre 2016. Arrêté le même jour par la gendarmerie sénégalaise, il est extradé trois mois plus tard, le 13 mars 2017 exactement, dans son pays. Toutefois, son rapatriement ne s’est pas fait sans contrepartie. Selon des sources sécuritaires, Dakar et Conakry ont convenu d’un échange de personnes recherchées de part et d’autre.

A l’époque, le Sénégal traquait ardemment ses ressortissants revenus du Nigéria, d’anciens combattants du groupe jihadiste Boko Haram. L’un d’eux, Mouhamed Lamine Mballo, était un jeune aventurier embrigadé par l’un des recruteurs sénégalais des insurgés islamistes qui sont à l’origine de plus de 500 attaques en 2022, selon l’agence de propagande du groupe jihadiste l’Etat islamique (EI). A son retour du Nigeria, il vivait en Guinée jusqu’à son rapatriement au Sénégal. Jugé en 2018, M. Mballo a été condamné à Dakar à cinq ans de prison ferme pour activités terroristes par association de malfaiteurs. 

Présenté comme le cerveau des événements du 28 septembre 2009, Toumba Diakité a quant à lui attendu six ans pour que son procès s’ouvre en Guinée. Au début de son interrogatoire, le 19 octobre 2022, il dit avoir été caricaturé dans le but de faire de lui le principal responsable de cette tragédie. Il accuse l’ex-chef de la junte, également traduit devant le tribunal criminel de Dixinn après plusieurs années d’exil au Burkina Faso, de vouloir lui faire porter le chapeau.

Dans sa ligne de défense, l’ancien chef de la garde présidentielle, qui vient souvent au palais de justice avec une tenue de sport, n’hésite pas à faire recours au Coran, agaçant parfois les avocats du capitaine Moussa Dadis Camara. L’un d’eux, Me Péné Antoine Lamah, est convaincu que Toumba n’a livré « qu’une partie de sa part de vérité truffée de contrevérités, de contradictions et d’incohérences ». Il déplore le fait que l’ancien aide de camp de son client cherche à « jouer sur la fibre communautariste pour se faire une image dans l’opinion », en omettant « les questions pour lesquelles le tribunal a été saisi ».

En revanche, Me Paul Yomba Kourouma se réjouit de la posture de son client. « Entre Toumba et moi, c’est le pasteur qui rencontre l’imam. Les deux sommités religieuses convergent vers un Dieu unique qui ne peut qu’exposer la vérité. C’est pourquoi nous avons dit que Toumba pouvait se défendre sans avocat. Nous l’assistons pour des formalités. Nous n’avons pas voulu organiser des conférences de presse parce que nous ne voulions pas parler de Toumba lui-même. C’est un homme qui a été préparé dans la solitude, dans sa cellule. C’est un bon étudiant, mais c’est aussi un grand érudit. C’est quelqu’un qui assimile et il véhicule le langage de la vérité », s’extasie Me Yomba Kourouma. 

Pour lui, le tableau dépeint de son client par l’accusation est pourtant antinomique de l’homme dont la seule évocation du surnom « Toumba » inspirait « la crainte, la terreur et Lucifer  ou encore le Satan déguisé en humain ». Selon l’avocat, Toumba Diakité avait à cœur de prouver qu’il était humain et dispensateur de grâce ». La justice décidera. En attendant, Toumba Diakité du fond de sa cellule, garde une certaine popularité auprès de l’opinion publique guinéenne. Il a remporté haut la main le vote de la personnalité de l’année 2022, une distinction qui est régulièrement organisée par un média privé guinéen de la place.