La RCA enregistre plus de 51.077 réfugiés soudanais et tchadiens

Suite aux conflits armés et malaises politiques dans ces deux pays, de milliers de ressortissants soudanais et tchadiens ont quitté leurs pays pour se réfugiés en République centrafricaine.

 

La question a de nouveau été soulevé par le président centrafricain, Faustin Archange Touadéra sur au cours de la 78ème la 78e session de l’Assemblée générale des Nations-Unies. Sur la tribune, le numéro 1 centrafricain déclare : « nos pays continuent de faire face aux chocs climatiques, aux tensions géopolitiques et aux défis financiers, énergétiques et alimentaires sans précédent, de nouveaux défis mondiaux se révèlent chaque jour. »

Il évoqué pour déplorer les conflits, symptômes des tensions géopolitiques et géostratégiques qui divisent les grandes puissances.

La République Centrafricaine a déjà enregistré 51.077 réfugiés soudanais et tchadiens, dans la Préfecture de la Vakaga, exposant ainsi nos populations certes résilientes, à des risques d’aggravation de la situation humanitaire encore délétère et d’insécurités, souligne Touadéra.

Non sans appeler,  à une prise en considération de l’impact de cette crise sur la géopolitique régionale ainsi qu’à la solidarité internationale en faveur des réfugiés.

 

RCA : l’ONU prend des mesures contre les abus sexuels de son personnel

C’est à travers un atelier que la section conduite et discipline de la Minusca a réuni des professionnels de la presse autour de la prévention et de la réponse aux actes d’exploitation et d’abus sexuels.

Ils étaient au total 34 journalistes qui du 6 au 7 janvier 2023 ont participé à un atelier de renforcement des capacités organisé par la section conduite et discipline de la Minusca. L’objectif était d’équiper les participants à la sensibilisation du public pour atteindre la politique de tolérance zéro en matière d’abus sexuels.

Cette initiative, pour Alexandre Cudgenslheg, chargé de la section conduite et discipline à la MINUSCA, « entre en ligne directe avec la stratégie de communication de la MINUSCA pour prévenir et répondre de manière efficace aux actes d’exploitation et abus sexuels qui pourraient être commis par le personnel de la MINUSCA ».

Il a ajouté que « la politique de tolérance zéro du Secrétaire général ne peut pas devenir une réalité si et seulement si on ne prend pas en compte l’apport, l’appui, la contribution de chaque membre de la couche sociétale en République centrafricaine ».

Les journalistes ont ainsi reçu des notions sur la conduite à observer par le personnel des Nations Unies et sur le mécanisme de signalement et la manière de traiter les informations reçues par les plaignants.

Si tous les hommes de médias n’ont pas pu participer à cet atelier, leurs pairs qui s’y trouvaient ont néanmoins pris l’initiative de relayer suffisamment l’information auprès de leurs confrères,  « en tant que professionnels des médias déjà formés, nous devrons faire correctement notre travail. Une fois que nous avons les victimes en face, qu’est-ce que nous devons faire ? J’attire l’attention des confrères d’être conscients car la question de l’exploitation et d’abus sexuels n’est pas une question de scoop.  Une fois que cette formation sera terminée, nous allons effectuer un travail de sensibilisation dans les rédactions,» a indiqué Pascal Isidore Boutene, coordonnateur du réseau des professionnels des médias sur la prévention et la réponse aux actes d’exploitation et abus sexuels.

 

L’ONU se prononce sur le projet de réforme de la constitution en RCA

C’est au terme d’une visite de trois jours dans le pays, que le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux opérations de paix, Jean Pierre Lacroix, a présenté les inquiétudes des Nations unies vis à vis de la Centrafrique sur le plan politique et sécuritaire.

 

« La RCA n’a pas besoin de plus de violence. La Force de la MINUSCA va conserver et consolider sa posture robuste, ensuite travailler pour la consolidation de la paix dans les zones où la sécurité a été établie », renseigne, le Secrétaire général adjoint des Nations Unies chargé des opérations de paix, Jean Pierre Lacroix.

Il s’est inquiété de la reprise des activités de certains groupes armés avec l’arrivée de la saison sèche, ce qui peut générer des tensions, « Nous devons non seulement condamner, mais nous devons contrer. La MINUSCA a renforcé ses capacités, elle a adopté une posture robuste, afin de contribuer à restreindre les capacités de nuisance des groupes armés, même s’il est important que la réponse à ces menaces ne soit pas seulement d’ordre sécuritaire », a-t-il dit.

Toutefois, Jean Pierre Lacroix a rassuré que l’Onu va continuer à assister le pays afin qu’on puisse un jour voir le bout du tunnel,

« Nous allons continuer à faire le maximum pour soutenir la population centrafricaine, consolider certains acquis, mais aussi travailler pour aider la Nation et le peuple centrafricain à surmonter les défis qui restent », a dit Jean Pierre Lacroix, au terme de sa visite de travail en RCA.

Il a également fait la promesse selon laquelle, « les Nations Unies continueront au maximum de leur capacité à fournir cette aide humanitaire aux populations qui en ont besoin »

Par la même occasion, le diplômât a fait part de la poursuite du plaidoyer de l’Organisation auprès des donateurs, pour que « le financement de l’aide à la population centrafricaine soit au rendez-vous ».

L’actualité politique du pays avec notamment la possible réforme de la constitution n’a pas laissé l’émissaire Onusien indifférent, « les forces politiques, la société civile, doivent pouvoir s’exprimer, c’est important, les institutions ont besoin d’être respectées ».

Il rajoute par ailleurs « la tension croissante dans le débat politique, avec des messages négatifs, parfois très négatifs exacerbent les tensions, avec des messages de haine aussi, et de désinformation. Le peuple centrafricain, a besoin d’un débat politique ouvert, apaisé, notamment dans le contexte de la préparation des élections locales », insistant sur le fait que « la vie politique a besoin de se dérouler sans violence ».

 

RCA : discours de Touadéra à la 77ème session ordinaire des Nations Unis

Ci-dessous, l’intégralité du discours du président Faustion Archange Touadéra à la 77ème session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unis.

En prenant la parole au nom de la république centrafricaine, à la 77ème session ordinaire de l’assemblée générale des nations unies, je tiens d’abord à féliciter monsieur csaba kőrösi, pour sa brillante élection à la présidence de notre session.

Votre parfaite connaissance de la scène internationale, ainsi que  vos grandes qualités personnelles sont un atout et un gage du succès de nos travaux et constituent indiscutablement un motif de fierté pour la Hongrie, votre beau pays. Je voudrais également saluer l’excellente qualité du travail abattu et les résultats obtenus par monsieur abdulla shahid, au cours de la 76ème session.

Je réitère ma gratitude à l’endroit de monsieur Antonio guterres, secrétaire général de l’ONU, pour son engagement soutenu en faveur de la paix et de la sécurité internationale et les appuis constants des nations unies en faveur de mon pays.

permettez-moi de rendre un vibrant hommage à sa majesté Elisabeth ii, reine du royaume uni et du Commonwealth, véritable icône de la paix, qui a su, durant les sept décennies de son règne, entretenir d’excellentes relations d’amitié et de coopération entre le royaume uni et les pays du Commonwealth et l’Afrique, et particulièrement avec la république centrafricaine.

Monsieur le président,

La 77ème session de notre assemblée, convoquée autour du thème principal: « une nouvelle ère: des solutions porteuses de changement pour relever les défis interdépendants », nous offre l’occasion solennelle de nourrir la réflexion sur des défis partagés qui constituent des motifs sérieux d’inquiétude pour l’avenir de l’humanité. Plus que jamais, la question de la sécurité, de la paix, de l’environnement, de la santé entre dans une phase qui nous est  critique. Cependant, les signaux d’alerte sont méprisés au profit des intérêts économiques, géopolitiques et géostratégiques.

Monsieur le président,

Le rôle des nations unies n’est-il pas de transformer le monde, de le rendre plus juste et plus sûr et de garantir la dignité de chacun de nous, quel que soit le contexte mondial?

En effet, les nombreux foyers de tensions et de crises dans le monde interpellent notre conscience collective et nous renseignent par ailleurs que notre organisation est le produit d’une ère révolue. C’est pourquoi, la république centrafricaine réitère son soutien à la position commune de l’union africaine qui appelle à la réforme profonde de l’ONU et à l’élargissement des sièges des membres du conseil de sécurité pour une participation plus juste et plus représentative de tous les continents.

Monsieur le président,

La protection de l’environnement, c’est-à-dire de notre cadre de vie, est l’un des défis interdépendants que nous devons absolument relever. Il est temps que les plus grands pollueurs honorent leurs engagements, notamment la mise en œuvre de l’accord de paris et de la solidarité internationale pour la justice climatique à l’égard des populations les plus vulnérables.

Monsieur le président,

Le covid-19 nous a enseigné que la sécurité sanitaire mondiale est un impératif pour toutes les nations, sans exclusive. Mon pays se réjouit du changement de paradigme qui s’opère dans le secteur de la santé et de l’élan de solidarité sans précédent qui l’accompagne, notamment l’accès aux vaccins contre la poliomyélite, le covid-19 et bientôt le vaccin contre le paludisme. C’est donc avec fierté que mon pays a accédé au statut de pays libre de la poliomyélite et vacciné 50% de la cible nationale contre le covid-19.

Je salue et encourage l’initiative de santé et de préparation aux urgences, mise en œuvre par l’organisation mondiale de la santé. La république centrafricaine est fière d’en être l’instigatrice et le premier pays pilote avec des retombées tangibles sur l’amélioration de sa capacité à gérer des épidémies.

Monsieur le président ;

la république centrafricaine a vu son élan vers le développement ralenti ces dernières années par de graves crises sécuritaire et sanitaire, exacerbées par le déficit persistant d’appuis financiers de la part de la communauté internationale, entraînant notamment, la perturbation des productions agricoles, forestières et minières dans sa situation d’état fragile confronté à l’insécurité alimentaire et à un déficit criard de ressources matérielles et humaines, la république centrafricaine continue de consentir d’énormes sacrifices afin d’améliorer sa gestion macroéconomique et sa gouvernance fiscale.

Ainsi, avec l’appui des partenaires, mon pays a su mettre en  place des réformes ambitieuses permettant de renforcer la mobilisation des recettes et l’optimisation des dépenses publiques. mon pays attend le rétablissement du programme de facilité élargie de crédit suspendu par le Fmi, afin de soutenir l’amélioration des ressources domestiques pour faire face à l’absence des appuis budgétaires des partenaires techniques et  financiers et la digitalisation des menues recettes, des pistes de solutions restent à explorer à travers des  mécanismes régionaux et internationaux, dans un esprit  d’interdépendance afin de relever les défis:

– du développement des infrastructures physiques (transport, énergie, eau, éducation, santé, etc.) par la mise en œuvre des programmes adaptés et la mobilisation de financement à travers le partenariat public-privé ;

– de l’accès aux marchés des capitaux pour le financement des projets de développement dans le cadre du partenariat état/secteur privé ;

– de développement et de la coordination des politiques commerciales et des relations économiques avec les autres régions ;

– de l’appui au système éducatif par la formation des formateurs et la création des centres de formation professionnelle ;

– de développement d’une économie résiliente capable de résister aux chocs internes et externes à travers la diversification de l’économie et l’appropriation des nouvelles technologies ;

– de développement des mécanismes de financement innovants destinés à la fois à l’agriculture et au climat afin d’améliorer l’accès au capital financier nécessaire pour développer le secteur agro-pastoral ;

– de promotion des solutions et approches intelligentes face aux changements climatiques et adaptées au contexte national.

Monsieur le président,

La république centrafricaine est le premier pays d’Afrique à adopter le bitcoin comme monnaie de référence/paiement numérique et le premier au monde à adopter à l’unanimité le projet de loi régissant les cryptomonnaies. Cette initiative ambitieuse et innovante présente un potentiel énorme pour repositionner l’économie, améliorer les perspectives et changer le destin des centrafricains, en cette époque où il faut s’ouvrir à de nouveaux horizons et à des solutions qui vont au-delà du conventionnel. Il est établi, monsieur le président, que la république

Centrafricaine contribue à la recherche des solutions porteuses de changement pour relever les défis interdépendants avec plus  d’engagement et de conviction. À cet égard, plusieurs réformes et initiatives courageuses ont été entreprises avec l’appui des partenaires internationaux en vue de renforcer l’état de droit et restaurer l’autorité de l’état sur toute l’étendue du territoire. par ailleurs, les mesures courageuses prises par le gouvernement, dans le cadre de la lutte contre l’impunité, la mise en œuvre de l’accord politique pour la paix et la réconciliation du 6 février 2019 et de la feuille de route conjointe de Luanda ainsi que les recommandations du dialogue républicain, ont favorisé la décrispation du climat sociopolitique national, fidèle à ses engagements internationaux, la république centrafricaine a aboli la peine de mort le 1er juin 2022, et adopté, le 31 août de la même année, une loi relative à la lutte contre la traite des personnes ainsi qu’un code de la protection de l’enfant.

Monsieur le président,

C’est avec un intérêt particulier que j’ai noté la condamnation ferme par le conseil de sécurité dans sa dernière résolution 2648 (2022) du 29 juillet 2022, des attaques perpétrées contre les paisibles populations civiles par les groupes armés. Je note également avec satisfaction la position du conseil à l’encontre des réseaux transnationaux de trafiquants qui continuent d’approvisionner les groupes armés en armes de tous calibres.

en me félicitant des avancées significatives qui ont permis de lever substantiellement l’embargo sur les armes imposé à nos forces de défense et de sécurité, je tiens à transmettre la gratitude du peuple centrafricain à tous les pays amis et frères qui soutiennent fermement notre demande de levée totale de l’embargo. Je déplore cependant les manœuvres tendant à légitimer les groupes armés et à maintenir insidieusement l’embargo à qui profite le crime ?

Monsieur le président ;

La république centrafricaine a beaucoup souffert des erreurs d’appréciation et des désinformations qui ont malheureusement trop duré. La jeunesse centrafricaine constitue une réserve d’élites qui n’attendent que la paix et la sécurité pour développer leur pays. Je tiens à dénoncer les campagnes de désinformation et de manipulation tendant à décrédibiliser puis à déstabiliser par la force les institutions démocratiques de la république

Centrafricaine. Ces campagnes, menées par certains médias internationaux, sur fond de néocolonialisme aux contours flous et menaçants, dont le succès tient moins à leur véracité qu’à des ficelles rhétoriques éprouvées, sont uniquement motivées par la préservation des intérêts géostratégiques et géopolitiques de certains états, loin des intérêts vitaux du peuple centrafricain.

La république centrafricaine réclame de ses partenaires un rapport de confiance et de respect mutuel. Elle est toujours disposée à coopérer avec tous les pays du monde, pourvu que ses intérêts vitaux et sa souveraineté soient respectés.

Je souhaite plein succès à nos travaux.

vive la solidarité internationale !

Je vous remercie.

RCA : les Nations Unies veulent réexaminer les mesures d’embargo sur les armes

Le Conseil de sécurité des Nations Unies s’est déclaré disposé à réexaminer les mesures d’embargo sur les armes imposées au gouvernement centrafricain.

Dans une déclaration publiée par la Présidence du Conseil, qui est occupée en avril par l’Allemagne, les membres du Conseil saluent en effet « les efforts considérables accomplis par les autorités centrafricaines, en coordination avec les partenaires internationaux, pour faire progresser la réforme du secteur de la sécurité ». Ils se félicitent également de la signature, le 6 février 2019 à Bangui, d’un accord de paix entre le gouvernement et 14 groupes armés.

Dans ce contexte, le Conseil de sécurité a l’intention de définir, au plus tard le 30 avril 2019, des objectifs de référence clairs et précis relatifs à la réforme du secteur de la sécurité, au processus de désarmement, démobilisation, réintégration et rapatriement, et à la gestion des armes et munitions, sur lesquels il pourra se fonder pour réexaminer les mesures d’embargo sur les armes imposées au gouvernement centrafricain.

Ces objectifs de référence sont les suivants :

Progrès dans la mise en œuvre effective par le gouvernement du programme national de désarmement, démobilisation, réintégration et rapatriement.

Établissement par le gouvernement d’un document de planification indiquant en détail les besoins concernant les installations de stockage d’armes et munitions, la formation des membres des forces de défense et de sécurité, et la vérification de leurs antécédents, afin d’assurer la gestion de ces armes et munitions et de ces installations, et adoption de mesures concrètes pour accroître de manière satisfaisante les capacités de stockage et de gestion.

Finalisation par le gouvernement d’un protocole relatif à l’enregistrement et à la gestion des armes livrées aux autorités centrafricaines.

Conclusion par le gouvernement de la mise en service de la Commission nationale de lutte contre la prolifération des armes légères et de petit calibre et commencement des travaux de la Commission.

Établissement par le gouvernement d’un protocole relatif à la collecte, à la destruction ou au transfert aux forces armées et aux forces de sécurité intérieure des armes et munitions en surplus, non enregistrées ou détenues illicitement qui ont été saisies par les autorités.