Education et politique au menu des quotidiens marocains

La réforme de l’école publique, la participation du Maroc au Forum économique de Davos et les enjeux du transfert du siège permanent de l’Institut panafricain pour le développement de Genève à Dakhla sont les principaux sujets traités par les quotidiens marocains parus ce mardi.

+L’Economiste+, qui s’attarde sur la réforme de l’école publique, écrit que sur le papier, tout le monde est d’accord sur ce qu’il faut faire, mais sur le terrain, c’est une autre réalité.

Quelques éclaircies apparaissent cependant, comme c’est le cas de l’accord sur le nouveau statut unifié de l’Education nationale qui vient d’être signé entre le gouvernement et les centrales syndicales, avec comme objectif de baliser le terrain pour la mise en œuvre de la fameuse feuille de route pour une école publique de qualité, relève l’éditorialiste.

Au même titre que les investissements et la création de richesse, l’éducation et la formation sont des ingrédients incontournables de la relance, mais l’école marocaine continue à enfiler des contre-performances accablantes à tous les étages, constate l’éditorialiste.

Aujourd’hui, c’est un projet de rupture nette dont a besoin l’école et non de pansements et de plâtre, soutient-il, notant que le travail sera très long, car « il faudra tout reprendre » et “arrêter de réformer, encore une fois, les réformes”, sinon, “on se retrouvera à la case départ pour une autre tentative dans 10 ans, peut-être”.

+L’Opinion+, qui aborde la participation du Maroc au 53e Forum économique de Davos, qui se tient 16 au 20 janvier, note que l’objectif affiché de cette grande messe de la globalisation est de définir l’agenda de l’année sur la manière dont les grands détenteurs de fonds et les gouvernements peuvent améliorer l’état du monde, sur fond d’une ère turbulente de faible croissance et de conflits géopolitiques.

Mais, touché de plein fouet par les goulots d’étranglement persistants dus à la pandémie et à la guerre économique, au point d’atteindre des niveaux historiquement élevés de dette publique, le Maroc n’attend pas grand-chose de cet évènement, tant que les dirigeants réunis dans la neige des Grisons ne s’engagent pas dans de nouvelles options de soutien à vocation structurelle en faveur des pays à faible revenu, estime le journal.

Si les défis majeurs des Etats africains, dont le Maroc, sont la dette et la cherté de la vie, comme en témoigne d’ailleurs le dernier rapport du WEF, les organismes financiers qui font partie des “guest-stars” de Davos devraient proposer des solutions techniques et des formules de financement appropriées à ces pays, qui, à leur tour, devraient engager des réformes structurantes ayant vocation à améliorer leur performance économique, estime-t-il.

Après tout, l’Afrique mérite bien un traitement spécial, vu son potentiel de devenir grenier du monde, mais, sous condition de soutenir et libérer son potentiel économique et agricole, ajoute-t-il.

Abordant les enjeux du transfert par l’Institut panafricain pour le développement de son siège permanent de Genève à Dakhla, +Assahra+ écrit que ce transfert est d’une grande importance, étant donné que le nouveau siège deviendra la plateforme institutionnelle centrale de la prise de décision dans la conduite des actions de l’Institut dans le continent africain et la mise en œuvre de ses stratégies de développement socio-économique en faveur des populations africaines.

Selon le secrétaire général de cet Institut, cette démarche revêt une double importance, puisqu’il s’agit de transférer le siège d’une organisation panafricaine de l’Europe vers l’Afrique et que l’établissement de ce siège permanent se fait à Dakhla, car “le Maroc joue un rôle très important dans la coopération Sud-Sud”, écrit le quotidien.

Ces déclarations qui expliquent l’importance de ce transfert sont « réjouissantes », car elles apprécient la philosophie royale et l’orientation du Maroc vers sa dimension africaine, ainsi que les progrès que le Royaume réalise au troisième millénaire, ajoute-t-il.

Dakhla est une ville marocaine et africaine qui a acquis un caractère mondial, estime-t-il, ajoutant que cette ville poursuivra son ascension pour devenir un véritable trait d’union entre le continent africain et les autres pays du monde.

Sénégal : vers 10 % de croissance en 2023 grâce aux hydrocarbures

Le budget de l’année en cours, arrêté à 6411,5 milliards F CFA, repose sur l’espoir d’une reprise progressive de l’activité économique et au début de l’exploitation du gaz et du pétrole.Le Sénégal s’apprête à basculer dans une nouvelle ère. La perspective heureuse de l’exploitation des hydrocarbures devrait faire bondir son taux de croissance économique à 10,1 % en 2023, contre 4,8 en 2022 et 6,5 en 2021.

Durant l’année écoulée, des évènements ont fortement affecté les grandes orientations budgétaires retenues dans la loi de finances initiale. « Il s’agit notamment de la crise russo-ukrainienne, avec comme conséquences un renchérissement des prix des hydrocarbures et des produits alimentaires, des tensions inflationnistes affectant tous les secteurs économiques, des effets latents de la crise sécuritaire au Mali, partenaire stratégique du Sénégal, sans oublier ceux de la Covid-19 », a énuméré Mamadou Moustapha Ba, ministre des Finances et du Budget.

Après l’adoption d’une loi de finances rectificative en mai 2022, « le budget a été exécuté dans de bonnes conditions avec un taux d’engagement de 95,7 % et d’ordonnancement de 95,4 %, grâce à une bonne maîtrise des procédures sur toute la chaîne de dépenses. Ce n’est pas moins de 88.000 bons d’engagement qui ont été émis et pris en charge à 97,8 % », a-t-il déclaré, mardi à Dakar, lors de l’atelier de lancement de la gestion budgétaire 2023.

Les évènements exogènes de 2022, a poursuivi M. Ba, ont conduit le gouvernement à procéder à des réorientations et ajustements, indispensables pour atténuer l’impact des chocs sur les populations.

Cette dynamique, a-t-il promis, sera maintenue avec « la revalorisation des salaires dans la Fonction publique (+236 milliards F CFA), la lutte contre la vie chère grâce à la poursuite des subventions (550 milliards F CFA dont 450 pour l’énergie et 100 pour les denrées de première nécessité, non compris les renonciations de recettes fiscales) et le soutien accru aux ménages les plus vulnérables (bourses de sécurité familiale qui passent de 25 à 35.000 FCFA par trimestre, et des effectifs qui passeront à terme à 500.000 ménages contre 316.000 actuellement) ».

En outre, d’après le ministre, le budget 2023 du Sénégal chiffré à 6411,5 milliards F CFA « s’attachera à la mise en place de conditions pour la souveraineté alimentaire, pour des marqueurs sociaux (Délégation à l’entreprenariat rapide, Programme d’urgence de modernisation des axes et territoires frontaliers, Programme d’Urgence de Développement Communautaire, Programme de modernisation des villes, Couverture Maladie Universelle, pour le renforcement des infrastructures de désenclavement et d’amélioration de la mobilité et pour le renforcement de l’accès aux services essentiels ».

Tout cela suppose « des moyens financiers importants au moment où il faut concilier le renoncement de recettes fiscales et le resserrement des crédits », a fait noter Mamadou Moustapha Ba, avant d’affirmer que  « les régies financières, les services des Impôts et Domaines, des Douanes et du Trésor public sont tous mobilisées pour l’atteinte des objectifs en matière de mobilisation de recettes et de ressources financières pour assurer une couverture harmonieuse des charges publiques ».

À l’en croire, la gestion 2023 verra l’accélération de la mise en œuvre de la Stratégie de mobilisation des recettes à moyen terme, qui se traduira par l’élargissement de la base fiscale et l’amélioration du recouvrement dans un pays qui « continuera d’adopter une stratégie d’endettement modérée et prudente et de poursuite de la politique d’optimisation et de rationalisation de la dépense publique ».

Port d’Abidjan : les travaux du terminal céréalier exécutés à 95%

Le directeur général du port autonome d’Abidjan, Hien Sié Yacouba, assure de la poursuite des travaux qui à terme devraient, en 2023, permettre de doubler la capacité d’accueil du terminal céréalier.M. Hien Sié Yacouba, exprimant les vœux du secteur portuaire et maritime au ministre des Transports, M. Amadou Koné, a annoncé ce mardi 17 janvier 2023 « la poursuite en cours du terminal céréalier, dont les travaux sont avancés à 95% ».  

« A partir de mars 2023, le port d’Abidjan pourra accueillir des navires céréaliers avec 60.000 tonnes contre 30.000 tonnes anciennement », a ajouté le directeur général du port d’Abidjan. Cette infrastructure vient accroitre le trafic de cette plateforme portuaire.  

Le vice-président ivoirien, Meyliet Koné, a procédé en décembre 2022 à l’inauguration du deuxième terminal à conteneurs (TC2). Ce terminal ultramoderne et écologique permettra au port d’Abidjan d’accueillir désormais des navires avec 14.000 EVP contre 3.500 auparavant.

Il permettra aussi au port d’Abidjan de traiter annuellement 2,5 millions de conteneurs contre 1 million auparavant. La plateforme portuaire d’Abidjan, avec ces réalisations, se positionne comme un hub de transbordement.

Selon M. Yacouba Sié, au plan commercial, le port d’Abidjan devrait atteindre un trafic de 20,3 millions de tonnes, en progression de 0,1% par rapport à 2021. En outre, il enregistre « une bonne tenue du trafic de conteneurs » avec une croissance de 2,2%, établie à 804.000 EVP.

Avec la mise en service du deuxième terminal à conteneurs, cette tendance à la hausse du trafic conteneurs devrait « continuer avec une croissance fortement attendue pour le trafic de transbordement », a-t-il poursuivi.  

Le port d’Abidjan a réalisé en 2022 un chiffre d’Affaires de 127 milliards de Fcfa, en croissance de 6% par rapport à 2021.  M. Hien Sié Yacouba s’est félicité de ce que « les ports d’Abidjan et de San-Pedro ont été retirés de la liste noire des ports dits non fréquentables par les garde-côtes américains ».  

Le port de San-Pedro, le deuxième du pays et le premier port exportateur mondial de cacao, a atteint un trafic de 6,1 millions de tonnes en 2022, en progression de 0,5% par rapport à 2021. Le trafic conteneurs, lui, a connu une progression de 5% pour s’établir à 228.000 EVP.

La direction générale du port de San-Pedro envisage, en 2023, le démarrage des travaux de construction du nouveau terminal à conteneurs, d’aménager et d’exploiter un terminal polyvalent commercial. Elle projette également de créer une zone industrielle de 330 hectares. 

Côte d’Ivoire : entrée en vigueur du permis à points en mars

Le ministre des Transports, Amadou Koné, a décliné ce mardi 17 janvier 2023 sa vision pour l’ensemble du secteur et les perspectives pour l’année 2023.Le secteur des transports terrestres connaît particulièrement une profonde mutation depuis une dizaine d’années. L’une des innovations majeures au niveau de la gouvernance est la réforme du permis de conduire.

Recevant les vœux des acteurs du secteur des transports dans le hall de l’Immeuble de la Caistab, au Plateau, le centre des Affaires d’Abidjan, M. Amadou Koné a annoncé « l’entrée en vigueur dès le 1er mars (2023) du permis à points ». Et ce, après des ateliers de réflexion avec les opérateurs du secteur routier.

Selon le process, il sera alloué à chaque permis de conduire un capital de points qui fera l’objet de diminution en cas d’infraction par son détenteur, par rapport aux dispositions d’un décret et à celles prises pour son application.

Ce capital de points peut être reconstitué en partie ou en totalité suivant des conditions déterminées. Le conducteur dont le permis de conduire a été retiré ne peut en obtenir un nouveau qu’après avoir satisfait aux épreuves pour son obtention telles que prévues par le décret.

Le retrait de points sur les permis de conduire ne concerne pas les infractions routières liées à l’état du véhicule, non directement liées à la conduite ou aux agissements du conducteur sur les voies ouvertes à la circulation publique.

Le permis à points est conçu comme un appel à la vigilance permanente des conducteurs et a pour objectif d’éviter l’infraction et la récidive. Il vise également à réduire de 50% les accidents et le nombre de personnes tuées sur les routes.

Pour l’année 2023, le ministre des Transports compte faciliter la mobilité à Abidjan avec, entre autres, l’extension du Système de Transport Intelligent (STI) sur les axes accidentogènes identifiés. Ce système permettra d’améliorer significativement la sécurité routière.

Il a relevé que dans le Grand Abidjan, au cours du 1er semestre 2022, il y a eu une baisse de 9,79 % pour les accidents, 64 % pour les tués et 10,39 % pour les blessés par rapport à la même période en 2021. Son département ministériel va renforcer la généralisation de la vidéo verbalisation.

M. Amadou Koné a annoncé la construction du centre moderne de permis de conduire d’Abidjan dans la zone de l’AEROCITE, dont le taux d’exécution à fin octobre 2022 était de 40% et devrait être livré en 2023.

L’indemnisation des personnes affectées par le projet et la libération des emprises du projet dans le cadre de la construction de la ligne 1 du métro est bien avancée et les indemnisations payées s’élèvent à plus de 26,9 milliards FCFA, a-t-il fait savoir.

Les travaux de construction des infrastructures du métro d’Abidjan démarreront en 2023, a-t-il assuré, mentionnant que le projet sera à 20 % à fin 2023 et portera sur l’installation de chantier, mais également sur les travaux de déplacement de réseaux et sur le démarrage des travaux de construction de la ligne du métro. Le projet est prévu s’achever en 2026.

Le ministre des Transports, Amadou Koné, a annoncé aux acteurs du secteur l’organisation en février d’un « dialogue social sectoriel au niveau du transport ». Cela devrait permettre d’améliorer les conditions de vie et de travail des employés.

Côte d’Ivoire : les arriérés de la rente viagère de Gbagbo payés

Le président de la République, Alassane Ouattara, et l’ancien chef de l’Etat Laurent Gbagbo, se sont entretenus par téléphone et fixé une période de rencontre.Dans un article de son édition du 17 janvier 2023, le média panafricain Africa Intelligence, indique que « les deux hommes se sont entretenus le 12 janvier par téléphone et ont convenu de se rencontrer en février » prochain.  

« Lors de leur échange téléphonique du 12 janvier, MM. Gbagbo et Ouattara ont ainsi acté le principe d’une rencontre. Cette dernière devrait intervenir au retour de France du président ivoirien, qui doit séjourner dans l’Hexagone jusqu’à la fin du mois de janvier », souligne Africa Intelligence.

M. Ouattara « a ordonné le 10 janvier (2023) le paiement des arriérés de la rente viagère que réclamait Laurent Gbagbo », en tant qu’ancien chef de l’Etat, révèle le média panafricain. Cette question était devenue un « point de tension » entre les deux personnalités.

La somme des arriérés de la rente viagère, « estimée à un peu plus de deux milliards de francs CFA (environ 3 millions d’euros), a été transférée sur le compte bancaire ivoirien de M. Laurent Gbagbo », affirme le média.

Le compte bancaire de M. Gbagbo, gelé à la suite de la grave crise postélectorale ivoirienne de 2010-2011 ayant fait plus de 3.000 morts, a été débloqué en août 2022 après plusieurs demandes répétées de l’ancien président.

Dans un discours à la Nation, le 6 août 2022, à la veille de la célébration du 62e anniversaire de l’indépendance du pays, le président Alassane Ouattara a demandé le dégel des avoirs de Laurent Gbagbo, assurant le paiement de sa rente viagère.

M. Ouattara a également accordé une grâce présidentielle à l’ancien chef d’Etat ivoirien dans le cadre de l’affaire de « braquage » de l’agence nationale de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).

Dans cette affaire, l’ex-président ivoirien avait été condamné en 2018 à une peine de 20 ans de prison pour avoir fait ouvrir les caisses de l’agence ivoirienne de la banque centrale, lors de la crise post-électorale de 2010-2011.  

Depuis son retour en Côte d’Ivoire le 17 juin 2021, M. Gbagbo réclamait la rétroactivité de sa rente viagère d’ancien chef d’Etat depuis 2011. Incarcéré pendant un peu moins de dix ans au sein du quartier pénitentiaire de la Cour pénale internationale (CPI), à La Haye, il a été définitivement acquitté le 31 mars 2021.

Le président Alassane Ouattara a reçu le jeudi 14 juillet 2022 ses deux prédécesseurs, MM. Gbagbo et Henri Konan Bédié, dans un élan de « réconciliation » et « d’apaisement ». Les deux hommes n’avaient pas échangé directement depuis cette rencontre.

La Côte d’Ivoire se dote d’une plateforme éducative numérique

Cette plateforme digitale dénommée « Mon école à la maison », a été officiellement lancée dans les locaux de la Direction des examens et concours, au Plateau, le centre des Affaires d’Abidjan.Le lancement de cette plateforme électronique a eu lieu ce mardi 17 janvier 2023, en présence de la ministre de l’Education nationale et de l’alphabétisation, Mme Mariatou Koné, et du représentant résident de l’Unicef en Côte d’Ivoire, M. Marc Vincent.

La ministre Mariatou Koné s’est réjouie de cet instrument qui viendra contribuer à l’amélioration de la qualité de l’enseignement, lequel répond aussi aux besoins et priorités indexés lors des Etats généraux de l’éducation nationale, tenus l’année dernière.

« Ce travail est le résultat de plusieurs ateliers et renforcements des capacités afin d’outiller nos agents techno-pédagogues, enseignants et encadreurs pédagogiques, y compris ceux des directions régionales pour l’implémentation progressive de l’usage du numérique sur le territoire national », a-t-elle dit.

Elle a par la suite salué l’ensemble des acteurs du système éducatif qui se sont impliqués à la réalisation de ce projet, soutenu par l’Unicef en termes d’appui matériel et logistique. Ce lancement montre l’engagement de l’Etat ivoirien à développer l’offre éducative numérique.

La ministre a exhorté les apprenants à consulter la plateforme afin de s’exercer, seuls, à plusieurs, ou avec les enseignants, les parents, tuteurs, en temps libre ou pendant les congés. L’interface est accessible via l’adresse : www.monecole-ci.online.

Le représentant résident de l’Unicef, Marc Vincent, a pour sa part salué le partenariat avec la Côte d’Ivoire qui a permis d’aboutir à la mise en œuvre de cette plateforme digitale aux fins de toucher tous les élèves du pays.

« Avoir la possibilité de garantir et de renforcer l’éducation de qualité pour chaque enfant et adolescent de ce pays est une grande fierté pour nous », a déclaré M. Marc Vincent qui a réitéré la disponibilité de son institution à accompagner les programmes du gouvernement en matière d’éducation.

La plateforme « Mon école à la maison » a été présentée par l’inspecteur général Lazare Golly. Elle se veut un répertoire de l’ensemble des ressources de l’éducation nationale ; en ce sens qu’elle dispose de près de 4.000 fiches de leçons, 5.000 exercices, 624 capsules pédagogiques, 150 fiches de travaux pratiques.  

Elle est adaptée de l’enseignement préscolaire jusqu’au secondaire.  Ce projet est, par ailleurs, le fruit du programme Mon école à la maison, initié lors de la survenue de la pandémie à Coronavirus et diffusé sur les chaînes de télévision et radios.

Au Sénégal, Marine Le Pen cherche à polir son image de présidentiable (Expert)

La candidate malheureuse aux deux dernières élections présidentielles françaises a entamé lundi soir une visite de trois jours dans la capitale sénégalaise.Près de six ans après sa dernière visite au Tchad où elle avait été reçue par le défunt président Idriss Déby Itno à l’occasion de la campagne présidentielle de 2017, Marine Le Pen est de retour sur le continent africain. La cheffe de fil de l’opposition française est au Sénégal depuis hier soir, lundi, pour une visite de trois jours.

Si l’agenda spécifique de ce voyage est inconnu du grand public, nous savons au moins que le leader de l’extrême droite française compte rencontrer plusieurs acteurs politiques et de la Société civile. Un tête-à-tête avec le président Macky Sall semble toutefois peu probable au vue des relations intrinsèques qu’entretient ce dernier avec son homologue français.

Que peut-on donc s’attendre de cette visite de Mme Le Pen dont la famille politique a longtemps été hostile aux relations entre Paris et le continent noir ? La réponse à cette interrogation figure en partie dans une tribune qu’elle a publiée, lundi 16 janvier, dans le quotidien français l’Opinion. Elle y détaille sa vision des relations entre l’Europe et l’Afrique avec le Sénégal comme fer de lance de cette future coopération.

« J’ai défendu à plusieurs reprises un élargissement raisonnable des membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies. C’est le seul moyen pour l’ONU de retrouver les voies de l’universel et donc sa légitimité à dire le droit. Par esprit de justice et parce que rien ne serait pire aussi qu’un système onusien donnant le sentiment d’une nomenklatura de puissants, il m’apparaît évident qu’un représentant de l’Afrique doit siéger comme membre permanent du Conseil de sécurité », déclare-t-elle.

Le Sénégal membre permanent du Conseil de Sécurité de l’Onu ?

Le pays de la Teranga dispose d’une très longue tradition diplomatique « où se mêlent l’intransigeance et la nuance, la fermeté et la souplesse ». Forte de cette expérience, Dakar a tous les atouts, selon Mme Le Pen, pour représenter l’Afrique au cercle très restreint des pays ayant le droit de véto sur les questions internationales.

« Etat de droit respectueux des alternances politiques, pays à majorité musulmane où les chrétiens vivent en fraternité et en parfaite citoyenneté dans une société unie autour de ses cultures séculaires, doté d’une diplomatie rayonnante, je pense que le Sénégal pourrait assumer cette charge si particulière. Cette proposition pourrait devenir celle de la France auprès des quatre autres membres permanents du Conseil de sécurité », affirme-t-elle.

Comme tout acte posé par les politiques, l’appel de Marine Le Pen n’a cependant rien d’anodin. Pour Mouhamadou Lamine Bara Lo, Expert en Politique étrangère, Défense et Sécurité et Président du mouvement politique Farlu (Détermination en langue wolof), celui-ci peut s’apprécier sous plusieurs angles.

« Cet appel rentre fondamentalement dans une démarche de toilettage de l’image de Mme Marine Le Pen. En le faisant, elle manifeste un intérêt pour les pays africains d’abord, et particulièrement pour ceux qui ont été ou sont dans la zone d’influence française, et qui comptent une diaspora importante en France et pour la plupart naturalisée. Il y a une dynamique électorale qu’il faut d’ores et déjà comprendre », analyse-t-il.

La question de la réforme de la gouvernance mondiale pour plus de justice et d’équité entre les pays est de plus en plus brandie. En s’invitant sur ce débat, Mme Le Pen « veut aussi prouver au public français et international, son intérêt pour les enjeux géopolitiques. Et de fait, elle renforce son image de présidentiable », poursuit M. Lo.

A l’en croire, les questions de politiques internationales sont importantes pour tout […] et les candidats, pour renforcer leur image, ont tendance à mettre en avant leur capacité à les comprendre et à pouvoir se positionner. Et la question de la réforme du Conseil de Sécurité de l’Onu est une question internationale plus qu’actuelle, relève-t-il.

L’écrivain sénégalais, Khalifa Touré n’en dit pas moins quand il assure que « la visite de Marine Le Pen au Sénégal, au-delà des apparences, entre dans le cadre d’un plan d’offensive politique du Rassemblement National sur un territoire considéré peu ou prou comme un pré-carré français ».

Et en se déplaçant à Dakar, la cheffe de fil de l’opposition française « a trois cibles : essentiellement, l’élite française qui pèse et décide politiquement ; l’électorat de l’extrême droite qui s’est sensiblement étendu et l’élite africaine qui cherche le pouvoir international à travers un siège permanent au Conseil de Sécurité », note M. Touré.

Quid de la position de l’Union africaine ?

Depuis quelques années, les pays du continent noir, à travers l’organisation régionale qu’est l’Union africaine, tentent de parler d’une même voix sur les questions internationales. Qu’il s’agisse de l’élargissement des membres permanent du Conseil de Sécurité ou de l’obtention d’un siège au sein du G20, les Etats africains portent leurs choix sur l’organisation panafricaine. Son président en exercice, le Sénégalais, Macky Sall, a ainsi obtenu des promesses de soutien pour l’adhésion de l’UA au G20.

L’appel de Mme Le Pen concernant le Conseil de sécurité « peut ainsi paraitre un peu pertinent parce qu’il se démarque de la position africaine […] qui, dans son ensemble, veut au moins un siège pour l’UA afin que les 55 Etats du continent soient représentés », souligne Mouhamadou Lamine Bara Lo.

Ce dernier va même jusqu’à soulever « l’impertinence » d’individualiser le Sénégal dans ce besoin de réforme. Car, soutient-il, même les Africains ont compris que la réforme voulue du Conseil de Sécurité doit être une réforme globale qui devrait intéresser plusieurs pays dont les puissances émergentes qui ont besoin de nouer des alliances avec le continent noir pour que ce vœu se concrétise.

« C’est une démarche qui ne peut être que globale. Et au-delà du Sénégal, c’est une démarche africaine, d’où l’impertinence d’évoquer le seul cas du Sénégal pour avoir un siège. Ce qui nous ramène à la dimension politique de cette annonce », note l’expert en en Politique étrangère, Défense et Sécurité.

S’il ignore sous quelle forme l’Afrique entrera au Conseil de Sécurité de l’Onu, Khalifa Touré est convaincu que cela finira par arriver. « Il vaut mieux donc que le Titulaire du siège ait des liens historiques solides avec la France. Ce calcul à la fois politique et diplomatique est très complexe et renvoie à 2 choses : Marine Le Pen croit à un destin présidentiel et l’Afrique, surtout le Sénégal, est un immense marché diplomatique », fait remarquer l’auteur de : Les archives de la Vie – Un regard littéraire sur le monde.

M. Touré est convaincu que « la visite de Marine Le Pen et son choix du Sénégal est une sorte de fuite en avant que seuls les initiés peuvent comprendre. Car la France travaille pour que le choix soit porté sur un pays francophone, le Sénégal en l’occurrence ».

Il reconnait toutefois qu’il sera « extrêmement difficile » pour Dakar de rafler ce poste face à des géants comme l’Afrique du Sud, l’Egypte et le Nigéria contre qui, le Sénégal « pèse diplomatiquement, mais ne fait pas forcement le poids ».

Guinée : la avocats Kassory Fofana montent au créneau

L’ancien Premier ministre d’Alpha Condé est emprisonné depuis le 26 avril 2022 pour « détournement de deniers publics, blanchiment de capitaux, corruption d’argent publics et enrichissement illicite ».Figure historique du régime de l’ancien président de la République de Guinée Alpha Condé en séjour médical en Turquie, Ibrahima Kassory Fofana est toujours en prison. Pourtant, le 10 janvier 2023, sa défense attendait un arrêt définitif de la Cour Suprême qui devait élargir leur client. Mais c’était sans compter sur le juge Mangadouba Sow, qui a décidé de renvoyer l’affaire au 24 janvier 2023.

Un nouveau renvoi qui agace les avocats de Kassory Fofana. « Puisque le dossier est vide, les juges d’instructions sont fatigués de la procédure, ils ont ordonné sa libération. Nous invitons la Cour Suprême à s’assumer et dire le droit. Quand on est en fin de carrière on a peur de quoi maintenant ? C’est la maturité à la Cour Suprême, il n’y pas de magistrat à la Cour Suprême qui a moins de 30 ans. Les jeunes magistrats de la CRIEF se sont assumés pour faire bénéficier à Dr Kassory quatre ordonnances de mise en liberté » a déclaré Me Sidiki Bérété, un des avocats de la défense de Kassory Fofana.

Neuf mois après sa mise sous mandat de dépôt, cet ancien dignitaire du régime déchu de Condé, a bénéficié de quatre ordonnances de mise liberté. Mais à chaque fois, le juge du parquet spécial de la CRIEF se pourvoit en cassation. En conférence de presse ce mardi 17 janvier, la défense de Kassory Fofana a qualifié cela de séquestration. « Ce n’est plus une détention mais de la séquestration. Quand quelqu’un est détenu illégalement, c’est une infraction à la loi pénale ».

En Guinée, depuis la création de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) en décembre 2021 par la junte militaire, plusieurs anciens dignitaires du régime d’Alpha Condé sont incarcérés pour des faits présumés de détournement des deniers publics. Après la chute de Condé  en septembre 2021, Ibrahima Kassory Fofana a été élu à la Présidence du Conseil National Exécutif Provisoire du RPG arc-en-ciel au mois de mars 2022 à travers une convention nationale de l’ex parti au pouvoir.

Burkina : indignation après le rapt d’une cinquantaine de femmes

Plusieurs organisations internationales et chancelleries ont appelé à la libération des femmes, enlevées au Burkina Faso dans la localité d’Arbinda (nord), dans le Soum.Vague de réactions de la communauté internationale, trois jours après l’annonce de la disparition d’une cinquantaine de femmes au Burkina Faso. Elles étaient parties de chercher des vivres aux encablures d’Arbinda, au nord du pays dans cette région du Sahel sous blocus jihadiste. C’est le premier enlèvement de cette ampleur dans ce pays du Sahel en proie au jihadisme depuis 2017.

Depuis l’annonce de cette terrible nouvelle, le pays est le choc. La communauté internationale multiplie les réactions appelant à la libération de ces femmes. La France, les Etats-Unis, l’Union européenne et surtout l’Organisation des Nations unies (Onu) ont « condamné l’enlèvement de plus de 50 femmes » par des jihadistes présumés, les 12 et 13 janvier 2023. Des recherches sont entreprises par les autorités locales en vue de les retrouver « saines et sauves », a précisé le lieutenant-colonel Rodolphe Sorgho, le gouverneur de la région du Sahel, dans un communiqué.

Malgré les relations froides avec le Burkina Faso, la France rejette « avec la plus grande fermeté » l’enlèvement de ces dames. L’Union européenne (UE) indique ce rapt vient confirmer encore, « les souffrances auxquelles les populations de nombreuses régions du pays sont régulièrement confrontées ces dernières années. Exposés aux violences terroristes qui les font vivre dans la peur, de nombreux citoyens, souvent des femmes, risquent leur vie quotidiennement dans des actes aussi basiques que la recherche de nourriture ».

Sous blocus jihadiste

Le Haut-commissaire de l’Onu aux droits de l’homme, Volkr Turk, s’est dit « alarmé » par ces enlèvements « ciblant délibérément des femmes ». Tous ces partenaires ont exprimé leur solidarité aux autorités de la transition et les ont appelé à tout mettre en œuvre pour retrouver les femmes enlevées. L’UE et ses Etats membres ont renouvelé aux autorités burkinabè leur « soutien indéfectible » dans la lutte contre le terrorisme et la crise humanitaire, ainsi que l’assurance de leur « engagement pour la stabilisation du pays au profit du peuple burkinabè. » « Ces femmes doivent être rendues à leurs proches immédiatement et sans condition et les responsables doivent être tenus pour responsables », ont insisté les Etats-Unis comme la France qui a appelé à leur « libération immédiate ».

Les 12 et 13 janvier dernier, des hommes armés ont enlevé une cinquantaine de femmes, à la recherche de feuilles et de bois de chauffe à la périphérie d’Arbinda. La commune d’Arbinda située dans la région du Sahel est sous blocus de groupes djihadistes depuis plusieurs mois. La zone est difficilement ravitaillée en vivres par les autorités de la transition alors qu’un million de personnes y vivent selon les Nations unies.

RDC: la CAE condamne l’attentat terroriste contre une église

Le Secrétariat de la Communauté d’Afrique de l’Est (CEA) a condamné mardi l’attentat à la bombe perpétré dimanche dernier contre une église dans l’est de la République démocratique du Congo et qui a fait plusieurs morts parmi les fidèles.L’attentat, imputé aux rebelles ADF (Forces démocratiques alliées) liés à l’Etat islamique, a fait 17 morts et 39 blessés dans une église pentecôtiste de Kasindi, dans la province du Nord-Kivu. L’armée congolaise a qualifié l’attaque d’acte terroriste.

Dans une déclaration, le secrétaire général de la CAE, Peter Mathuki, a condamné « dans les termes les plus forts l’attaque horrible contre des fidèles dans une église de la ville de Kasindi ».

Mathuki a qualifié cette attaque de « crime lâche et odieux » et a présenté ses condoléances aux familles des victimes, au peuple congolais et au gouvernement. Il a également souhaité un « prompt rétablissement aux blessés ».

« La CEA s’engage à rétablir la paix dans l’est de la RDC et apporte son plein soutien dans la recherche d’une solution durable à la situation sécuritaire prolongée », indique la déclaration.

En outre, l’Organisation continue d’appeler toutes les parties à établir « un cessez-le-feu immédiat, à respecter le droit international et à assurer la sécurité des civils, afin de permettre une solution pacifique au conflit en cours. » Le secrétaire général a réitéré l’appel lancé par les dirigeants régionaux à tous les groupes armés de l’est de la RD Congo pour qu’ils déposent les armes.

L’est de la RD Congo abrite plus de 120 groupes armés locaux et étrangers accusés de diverses violations des droits de l’homme. Les rebelles ADF, originaires d’Ouganda, sont l’une des trois milices étrangères qui doivent retourner dans leur pays après leur désarmement décidé lors du mini-sommet de Luanda en novembre 2022.