Haïti: le Premier ministre fustige des policiers ayant provoqué des incendies

Le Premier ministre démissionnaire haïtien Jean-Michel Lapin a fustigé mardi les policiers qui ont incendié les stands du carnaval à Port-au-Prince, dénonçant des « actes barbares » qui « ne cadrent pas avec la démocratie ».

Lundi soir, à l’issue d’une manifestation de policiers, des incendies ont ravagé la quasi-totalité des stands construits sur la place du champ de Mars, à quelques centaines de mètres du palais présidentiel. Le carnaval national est prévu les 23, 24 et 25 février.

« Le comportement de ce groupe de citoyens, ces policiers et policières, a placé la population qui était là dans une situation difficile car ils ont (procédé à) des tirs et ont incendié des biens publics », a dit M. Lapin à la presse mardi.

« Ces actes barbares, illégaux, inadmissibles et indignes du policier, viennent rappeler la violence aveugle des extrémistes et des terroristes », a-t-il ensuite dénoncé dans un communiqué.

Devant la presse, le Premier ministre démissionnaire a toutefois reconnu comme « justes » les revendications des policiers concernant la revalorisation de leurs salaires, primes de risques et assurances.

Depuis plusieurs mois, les agents de la police nationale d’Haïti réclament le droit de former un syndicat qui assurerait la transparence dans les négociations avec leur hiérarchie.

Des voix se sont élevées dans la société civile haïtienne pour appeler à l’annulation du carnaval, au regard des immenses difficultés auxquelles le pays fait face.

Mais le chef du gouvernement intérimaire a assuré que les festivités se tiendraient aux dates prévues, et sur le parcours traditionnel.

« L’Etat a la responsabilité de respecter chaque droit fondamental, ce qui veut dire qu’il est de la responsabilité de l’Etat de porter des loisirs et réjouissances à tout le monde », a lancé M. Lapin.

Depuis le début de l’année, Haïti enregistre une recrudescence des enlèvements contre rançon, qui s’ajoutent aux luttes entre bandes armées qui empêchent régulièrement la circulation sur les principaux axes routiers du pays.

Par ailleurs, aucune issue n’a encore été trouvée à la crise politique qui paralyse le pays depuis plus d’un an.

Haïti n’a ainsi pas de cabinet ministériel opérationnel. M. Lapin, nommé en mars 2019, a présenté sa démission l’été dernier.

Et face à l’appauvrissement de la population, accélérée par une inflation de plus de 20%, l’opposition réclame toujours la démission du président Jovenel Moïse, impliqué « dans un stratagème de détournements de fonds » selon la Cour des comptes.

Au Cachemire indien, le parcours du combattant de patients et médecins

Sanaullah Dar allait être opéré d’urgence pour ôter une tumeur dans sa vessie lorsque l’Inde a soudain bouclé le Cachemire indien, coupant les communications et restreignant les déplacements. Quatre mois plus tard, il était mort.

En raison du couvre-feu, décrété début août lorsque le gouvernement indien a révoqué le statut d’autonomie de cette région, théâtre d’une insurrection séparatiste, la famille de cet habitant du Cachemire n’a pu organiser son opération chirurgicale à Bombay. Du jour au lendemain, elle s’est retrouvée incapable de contacter l’hôpital, situé à 1.700 kilomètres de leur vallée himalayenne.

Lorsque ses proches ont finalement réussi à l’amener à un hôpital à Delhi fin octobre, il était déjà trop tard. Le patient est décédé une semaine après être rentré chez lui.

« La coupure des communications était un gros problème, à cause duquel nous n’avons pas pu lui obtenir de traitement adéquat à temps », raconte à l’AFP son neveu Sajjad.

Omar, un oncologiste du Cachemire qui s’est occupé de ce malade et a souhaité n’être identifié que par son prénom, estime que l’opération chirurgicale « aurait probablement pu sauver » Sanaullah Dar si elle avait été réalisée à temps.

Ce dernier n’est pas le seul patient à mourir au Cachemire en raison de l’impossibilité d’accès aux soins, dit le médecin à l’AFP, indiquant avoir entendu d’autres confrères des récits de décès de patients dus au confinement imposé par les autorités indiennes.

Après des mois de restrictions draconiennes destinées à éviter un soulèvement de cette région à majorité musulmane, New Delhi a progressivement assoupli les mesures mises en place à l’occasion de cette révocation controversée décidée par le gouvernement nationaliste hindou de Narendra Modi.

Les réseaux de téléphonie mobile ont été rétablis et les interdictions de déplacements assouplies. L’accès à internet a été partiellement restauré fin janvier, mais les utilisateurs ne peuvent accéder qu’à une liste réduite de sites approuvés par le gouvernement.

– Se procurer des médicaments –

Malgré cela, la vie reste compliquée pour médecins et patients.

Les données mobiles sont toujours limitées à la 2G et la connexion extrêmement lente, empêchant de mener des consultations à distance normalement très pratiquées. Réseaux sociaux et applications de messagerie restent bloqués.

Omar est membre d’un groupe WhatsApp de cardiologues internationaux qui a permis de détecter 1.600 anomalies cardiaques chez des patients au Cachemire durant les dix-huit mois qui ont précédé le couvre-feu d’août, en se partageant et analysant plus de 50.000 électrocardiogrammes urgents.

« Je n’ai plus accès à quoi que ce soit d’importance », explique-t-il, se retrouvant incapable de suivre les dernières avancées de sa science et d’échanger avec ses confrères à travers le monde. « La clé dans la santé est d’être à jour », dit-il.

Dans les hôpitaux et universités, seul le personnel administratif a accès au haut débit, privant les docteurs de faire des recherches sur internet pour diagnostiquer et traiter leurs malades.

Les patients souffrant de maladies chroniques ou graves sont aussi confrontés à des difficultés pour se procurer des médicaments vitaux.

Abdul Rahim Langoo, propriétaire d’un bateau-maison à Srinagar, touché par une forme rare de cancer, a cru qu’il allait mourir lorsque la ligne avec son fournisseur de médicaments à New Delhi a été coupée en août. Même depuis le rétablissement des communications, ce Cachemiri de 57 ans peine à lui envoyer sa prescription par internet, document nécessaire pour passer la commande.

Avec la chute brutale de la fréquentation touristique depuis l’été, son chiffre d’affaires a dégringolé et il n’a pas les moyens de se payer un vol pour la capitale, à 650 kilomètres de chez lui.

« Je suis dans le tourisme et depuis août il n’y a pas de tourisme, nous n’avons pas de revenus », déclare-t-il à l’AFP, assis dans son bateau délicatement décoré mais désespérément vide sur un lac de Srinagar.

« J’ai du mal à joindre les deux bouts pour pouvoir acheter ce médicament chaque mois », confie-t-il.

Haro sur Bloomberg: le milliardaire attendu au tournant pour son premier débat démocrate

Accusé par ses rivaux d’avoir « acheté » sa place dans la présidentielle américaine, traité de « milliardaire égocentrique », Michael Bloomberg devrait faire face mercredi au feu croisé des autres candidats à l’investiture démocrate lors de son premier débat télévisé de la campagne.

Le débat démocrate, organisé dans la soirée à Las Vegas, dans le Nevada (02H00 GMT jeudi), promet d’être houleux entre les candidats qui espèrent défier le républicain Donald Trump lors de la présidentielle de novembre.

Neuvième homme le plus riche du monde en 2019 selon Forbes, Michael Bloomberg se présente en candidat capable de rassembler au centre. L’ancien maire de New York et patron de l’agence Bloomberg finance sa candidature à coup de centaines de millions de dollars tirés de ses fonds personnels.

« J’ai quelque chose à dire à M. Bloomberg: les Américains en ont assez que des milliardaires achètent les élections », a lancé ce week-end le sénateur indépendant Bernie Sanders, favori dans les sondages pour les primaires démocrates.

« C’est une honte que Mike Bloomberg puisse acheter sa place dans les débats », a renchéri mardi la sénatrice progressiste Elizabeth Warren, en le qualifiant de « milliardaire égocentrique ».

– Plus de 300 millions de dollars –

Sans s’être encore présenté à une seule primaire, Michael Bloomberg a grimpé à la troisième place – sur huit candidats en lice – de la moyenne des sondages nationaux, derrière Bernie Sanders et l’ancien vice-président modéré Joe Biden.

Ce dernier jouera gros lors du débat, après deux revers lors des votes de l’Iowa et du New Hampshire.

Egalement en perte de vitesse, Elizabeth Warren arrive quatrième, suivie par deux modérés qui ont, au contraire, le vent en poupe depuis ces scrutins: l’ex-maire de South Bend Pete Buttigieg puis la sénatrice Amy Klobuchar.

Après une entrée très tardive dans la campagne, en novembre, M. Bloomberg a opté pour une stratégie rarissime dans l’histoire des primaires américaines: faire l’impasse sur les quatre premiers Etats qui votent en février (Iowa, New Hampshire, Nevada et Caroline du Sud).

A 78 ans, il entrera donc dans la course lors du « Super Tuesday » du 3 mars, lorsque les 14 prochains Etats voteront.

En tablant sur ces Etats riches en « délégués », Michael Bloomberg pense pouvoir compenser son retard. Car c’est celui, ou celle, qui obtiendra une majorité de délégués (1.991) qui décrochera l’investiture du parti.

Disposant d’une fortune personnelle estimée par Forbes à environ 60 milliards de dollars, il a déjà dépensé plus de 300 millions en spots publicitaires qui tournent en boucle.

Michael Bloomberg y souligne son engagement pour la lutte contre le changement climatique et contre les violences par armes à feu qui font des ravages aux Etats-Unis.

Mais sans convaincre l’aile gauche du parti qui observe avec hostilité cet ancien républicain devenu indépendant avant de passer démocrate.

Les critiques fusent aussi du côté des candidats modérés, qui s’indignent d’anciens propos et politiques de M. Bloomberg, perçus comme discriminatoires.

L’ancien maire s’est ainsi excusé d’avoir longtemps défendu les interpellations et fouilles arbitraires (« stop-and-frisk »), accusées d’avoir suscité une explosion des contrôles au faciès à New York.

Il met désormais en avant ses propositions censées aider les minorités et a reçu le soutien d’influents élus noirs qui saluent ses excuses et appellent à aller de l’avant.

Chez les électeurs démocrates, un seul objectif prime: choisir le candidat capable de battre Donald Trump le 3 novembre. Et certains voient justement en Michael Bloomberg leur meilleure option.

– Railleries de Trump –

Les deux milliardaires croisent d’ailleurs déjà le fer sur les réseaux sociaux.

Le président républicain surnomme régulièrement le candidat démocrate « Mini Mike », en allusion à sa taille (1,70m). Mardi, il l’a aussi accusé, sans preuve, « d’acheter illégalement l’investiture démocrate ».

M. Bloomberg le lui rend bien, en affirmant que le républicain a peur de l’affronter à la présidentielle. Ce « self-made man » ironise aussi sur la fortune de M. Trump, qu’il « a héritée de son père et mal dépensée ».

Le débat se tient mercredi dans le Nevada car cet Etat de l’Ouest américain organisera samedi le troisième vote des primaires.

Bernie Sanders arrive en tête de la moyenne des rares sondages menés dans le Nevada, suivi par Joe Biden puis Elizabeth Warren et Pete Buttigieg.

RCA : un hommage rendu au contingent rwandais de la Minusca

Le président centrafricain Faustin Archange Touadera a rendu, le 14 février, un hommage « grandement mérité » aux éléments du contingent rwandais en fin de mission dans ce pays.

Les médailles décernées par le chef de l’Etat aux éléments du contingent rwandais de la Minusca trouvent leur sens dans les services que ces derniers ont rendus à la République Centrafricaine. Durant leur mandant de douze mois dans ce pays, ces derniers ont œuvré dans la protection des institutions républicaines et de la population centrafricaine. Dans son allocution, le major Vincent Ntazinda, commandant de la Force du contingent Rwandais, a remercié le président Touadera pour avoir décerné aux Forces de Défense du Rwanda les médailles d’honneur pour les services rendus à la République Centrafricaine dans le cadre de leur mission.

Le commandant a fait savoir que ses éléments ont eu la chance « unique » parmi les forces de la Minusca d’avoir la confiance d’assurer la protection du président de la République. Les Forces rwandaises, dans le pays, a-t-il poursuivi, « sont déterminées à soutenir le continent africain. La visite d’amitié du président rwandais, le 15 octobre 2019 à Bangui, s’inscrit dans le sens de l’affirmation de son soutien au rétablissement de la sécurité dans ce pays ».

Le lieutenant-colonel, Vincent Ntazinda a en outre ajouté que « le contingent rwandais accepte les distinctions offertes par le président Touadera avec beaucoup de respect et d’honneur ». Fort de leur expérience du passé, marqué par le génocide de 1994, l’unité du contingent rwandais a été responsable, durant leur séjour du troisième et du cinquième arrondissement de Bangui. Cette responsabilité sécuritaire leur a permis de mener des activités en faveur des populations de ces localités.

Selon le commandant de la Force du contingent rwandais, la cohabitation avec les populations de ces arrondissements leur a permis de « se servir de la mauvaise expérience du passé qui a conduit au génocide des Tutsi au Rwanda, en maintenant la neutralité entre la communauté chrétienne et musulmane ». Cette prise de position, dit-il, a permis d’éviter un affrontement entre ces deux communautés durant toute l’année 2019.

Outre des actions communautaires en faveur des populations de deux arrondissements cités ci-dessus, le contingent rwandais s’est aussi occupé des habitants de l’Ile de Singe, affectés par les dernières inondations à travers des aides multiformes. Le commandant de la Force du contingent rwandais a rappelé qu’en plus de servir sous la bannière les Nations unies, les dirigeants rwandais enseignent à leurs soldats de vivre et de servir les autres africains de manière « humaine et fraternelle ».

Enfin, le Major Vincent Ntazinda a remercié le président de la République et le gouvernement centrafricain pour « la solidarité, l’unité » dont le contingent rwandais a fait montre durant son séjour dans ce pays.

Affaire Griveaux : Juan Branco expulsé de la Centrafrique

L’avocat très controversé et aux multiples facettes, dans l’affaire Griveaux, Maître Juan Branco, avait été expulsé de Centrafrique, en mai 2018, à la demande de la Minusca qu’il avait gravement mis en cause.

Juan Branco avait ses entrées à l’ONU et dans les organisations internationales de défense des droits de l’homme depuis son passé comme assistant à la Cour Pénale Internationale de La Haye et ses fonctions de conseiller au cabinet de Laurent Fabius, lorsque celui-ci était ministre des Affaires étrangères.

Un bref passage à la Cour Spéciale de Bangui

En 2018, ayant été missionné par l’ONU pour apporter son expertise à la Cour Pénale Spéciale de Bangui, créé en 2015, l’iconoclaste Juan Branco a découvert, en quelques jours passés à Bangui, une situation qu’il a dénoncée dans plusieurs médias. Juan Branco fut déclaré Persona non grata et expulsé de Centrafrique en mai 2018.

RCA : plus de 230 spécialistes militaires russes formes les soldats centrafricains

L’information est du directeur du département Afrique du ministère russe des Affaires étrangères, Sputnik Andreï Kemarski.

Le nombre de spécialistes russes qui se trouvent en République centrafricaine pour former des unités militaires et policières est de 235, sans compter la douzaine de soldats de la paix russe impliqués dans la mission de l’Onu dans le pays.

Au su du Conseil de sécurité des Nations unies, 235 spécialistes militaires de la Russie travaillent actuellement en Centrafrique, a indiqué à Sputnik Andreï Kemarski, directeur du département Afrique du ministère russe des Affaires étrangères

«Il y a un groupe de militaires-instructeurs russes qui n’ont rien à voir avec la mission de l’Onu et qui s’occupent de la formation des militaires des forces armées du pays et des forces de l’ordre. Ils ont été envoyés par l’intermédiaire du ministère russe de la Défense après la demande des autorités centrafricaines et avec l’assentiment du comité de sanction du Conseil de sécurité de l’Onu. Ils se sont montrés très efficaces et ont réussi à former à ce jour près de 4.000 militaires et environ 500 membres des forces de l’ordre», explique-t-il.

Interrogé sur les perspectives d’augmentation du nombre d’instructeurs russes, M.Kemarski souligne que les autorités du pays ne se sont pas encore adressées à Moscou pour une telle demande.

Des soldats de la paix russe

Le diplomate précise également que 12 militaires, dont deux femmes, ont été envoyés dans le cadre de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (MINUSCA).

Il rappelle qu’en avril 2019, Vladimir Poutine a signé un décret prévoyant l’envoi d’une trentaine de militaires russe pour renforcer les troupes de la mission de l’Onu en Centrafrique. Mais après des consultations avec le secrétariat de l’Onu concernant des postes vacants, la Russie a déployé 12 militaires. Néanmoins, cela n’exclut pas qu’à l’avenir, des effectifs supplémentaires soient envoyés s’il y a des postes vacants.

Accord de paix de Khartoum

La situation en Centrafrique s’est aggravée début décembre 2013, lorsque Bangui a été le théâtre d’affrontements entre les membres de l’ancien groupe islamiste Seleka et les milices chrétiennes. Selon les données de l’Onu disponibles en juillet 2018, jusqu’à un millions de personnes ont quitté leur foyer depuis le début du conflit et près de 6.000 personnes ont péri.

Un accord de paix a été trouvé en février 2019 à Khartoum entre le gouvernement centrafricain et les 14 groupes armés représentés. Cet accord de paix, soutenu par tous les partenaires de Bangui et préparé depuis 2017 par l’Union africaine, est le huitième du genre signé depuis le début de la crise en 2013. Aucun des précédents accords n’a abouti à un retour à la stabilité, pas plus que la présence de la MINUSCA, déployée en 2014 et forte de 11.000 Casques bleus.

RCA : des jeunes centrafricains demandent le départ de trois cadres onusiens

Ils sont régulièrement cités dans plusieurs manœuvres machiavéliques mettant en péril la vie de nombreuses populations, selon les manifestants.

Une manifestation populaire de protestation a eu lieu sur la Place des Nations Unies à Bangui contre trois hauts responsables de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca).

Il s’agit de Ray Tores, José Carlos et Zlatko Dimitroff, respectivement directeur politique, Responsable du 3ème arrondissement de Bangui et Directeur du Bureau-Bangui.

La manifestation a eu lieu lundi, lorsqu’une foule de jeunes réclamait le départ pur et simple de ces personnels onusiens.

« Nous réclamons le départ de trois personnels de la Minusca, à savoir le Directeur politique, le Directeur – bureau de Bangui et le Responsable du 3ème arrondissement de Bangui(…) La jeunesse centrafricaine a trop souffert. Nous voulons une paix définitive et réelle et non une paix utopique », a déclaré Betsaïda Mbongo, président du Mouvement des patriotes centrafricains pour la paix, initiateur de ladite manifestation.

Il explique, par ailleurs, que ces cadres de la Minusca « sont régulièrement cités dans plusieurs manœuvres machiavéliques mettant en péril, à chaque fois, la vie de nombreuses populations centrafricaines. Nous détenons des preuves à leur encontre. Nous avons donc saisi, par plainte, le Parquet de Bangui. La ministre des Affaires étrangères également a été saisi».

La manifestation débutait avec un rassemblement à la Place des Nations Unies pour une marche pacifique jusqu’au siège de la Minusca où un mémorandum devrait être remis au représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies.

Peu après, le gouvernement a dépêché deux ministres sur le lieu du rassemblement où une foule de jeunes était d’ores et déjà mobilisée, pour calmer le mouvement.

« Avant tout, je tiens à vous dire que si vous êtes vraiment patriotes, après la parole du gouvernement que je livre ici, ma collègue et moi allons prendre votre mémorandum et que tout le monde rentre chez lui », a déclaré général Henri Wanzet Linguissara, ministre de la Sécurité publique.

Il a ajouté que la demande de cette manifestation a été refusée par les autorités du pays, « mais, cette jeunesse s’est entêtée pour se mobiliser aujourd’hui ».

« Nous sommes venus envers ces jeunes pour leur expliquer la fragilité de la situation sécuritaire dans laquelle se trouve le pays pour ne pas ouvrir la voie à d’autres bandits qui créeraient d’autres situations de trouble», a fait savoir quant à elle, Sylvie Baipo, ministre des Affaires étrangères.

Les manifestants promettent de rependre leur mouvement s’ils n’obtiennent pas gain de cause, d’ici le 4 mars prochain.

Coronavirus: des passagers du paquebot débarquent au Japon, plus de 2.000 morts en Chine

Des passagers du Diamond Princess ont commencé à quitter mercredi au Japon le paquebot où ont été constatés plus de 540 cas de contamination au nouveau coronavirus qui a fait plus de 2.000 morts en Chine.

Quelque 500 passagers ne présentant pas de symptômes, dont les tests se sont révélés négatifs et qui n’ont pas eu de contact avec des personnes porteuses du virus, devaient débarquer pendant la journée, après 14 jours de quarantaine au Japon, selon le ministère japonais de la Santé.

« Je suis soulagé (…). Je veux me reposer », a lancé aux journalistes un Japonais de 77 ans, disant se diriger vers les transports en commun. Et la vie à bord? « C’était confortable (…) je vais bien », a-t-il simplement dit.

Un grand nombre de bus de la ville de Yokohama blancs à pois jaunes ainsi qu’une douzaine de taxis attendaient pour emmener vers leurs destinations respectives les croisiéristes, dont beaucoup roulaient derrière eux leurs bagages.

Certains prenaient le temps de se tourner vers l’immense navire pour faire un dernier signe de la main à ceux restés à bord, lesquels répondaient par grands gestes depuis leurs balcons.

Ce bateau de croisière, à quai à Yokohama dans la banlieue de Tokyo, a vu depuis début février le nombre de personnes contaminées répertoriées se multiplier et est le foyer le plus important du virus hors de Chine. Les porteurs étaient au moins 542 mardi, plaçant le Japon sous le feu des critiques sur la gestion de la quarantaine.

En Chine, d’où est parti le virus, le bilan dépasse 2.000 morts avec plus de 74.000 personnes infectées.

– « L’inconnu » –

Les 3.711 personnes originaires de 56 pays initialement à bord du Diamond Princess ont vu une croisière de rêve en Asie tourner au cauchemar, entre la peur de contracter une pneumonie virale meurtrière et un ennui sans fin confinés dans une cabine, pour certains sans fenêtre avec juste une petite promenade sur le pont.

« Une dernière fois, toute notre reconnaissance à l’équipage et au capitaine pour leur incroyable attention (…) pendant cette crise épique (…). Nous sommes impatients de vous revoir un jour à bord », a tweeté Yardley Wong, confinée avec son fils âgé de six ans.

Les personnes sans symptôme et dont le test est négatif ont reçu un certificat officiel indiquant qu’elles ne constituent « aucun risque d’infection au nouveau coronavirus, ladite personne ne présentant pas non plus de symptômes au moment de l’inspection ».

Le passager britannique David Abel, sorte de célébrité avec ses messages vidéo pleins d’entrain au début de la quarantaine, résumait l’état d’esprit à bord.

« C’est l’inconnu qui est le plus dur et qui commence à nous affecter mentalement », avait-il dit mardi. Il avait annoncé plus tard que le test de son épouse Sally s’était avéré positif.

En dehors de la province chinoise du Hubei (centre), « cette épidémie touche une très petite proportion de la population », avait déclaré lundi le Dr Michael Ryan, directeur des urgences de l’OMS.

La Chine a annoncé mercredi 1.749 nouvelles infections, le nombre le plus bas de cas supplémentaires ce mois-ci.

Quelque 900 cas ont été constatés ailleurs à travers le monde avec cinq décès en France, au Japon, aux Philippines, à Taïwan et à Hong Kong.

– Rapatriements en série –

Sur les douze cas confirmés d’infection en France, seules quatre personnes restaient hospitalisées mardi. Un troisième cas positif a en revanche été diagnostiqué parmi les quatre ressortissants français à bord du Diamond Princess. Les trois autres passagers français, dont l’un de 80 ans, sont hospitalisés au Japon.

Les dizaines de nouveaux cas constatés à bord chaque jour ont soulevé des questions sur l’efficacité de la quarantaine imposée au cours de laquelle les passagers étaient autorisés à se promener en petits groupes sur le pont avec des masques, tandis que le personnel de bord passait de cabine en cabine pour distribuer les repas.

Plusieurs pays ont décidé d’envoyer des avions pour rapatrier leurs ressortissants sans plus attendre.

La première de ces évacuations était celle de plus de 300 Américains dimanche par avion. Plus de 100 Américains demeurent encore sur le Diamond Princess.

La Corée du Sud a affrété un appareil et rapatrié six de ses ressortissants. Le Canada prévoit l’évacuation d’ici la fin de la semaine des Canadiens aux tests négatifs. Sur les 256 Canadiens à bord, 43 ont été confirmés porteurs du virus. Le Royaume-Uni, Hong Kong et l’Australie sont parmi les pays et territoires s’étant engagés à rapatrier leurs ressortissants.

Quant à l’équipage, il entamera une quarantaine une fois le dernier passager sorti.

A la hausse dans les sondages, Michael Bloomberg sera du prochain débat démocrate

Fort d’une poussée dans les sondages, le milliardaire américain Michael Bloomberg, candidat à l’investiture démocrate pour la présidentielle de novembre, participera mercredi à son premier débat télévisé de la campagne, a annoncé son équipe mardi.

Les attaques de ses rivaux, le favori Bernie Sanders en tête, devraient fuser contre l’ancien maire de New York lors de leur première confrontation télévisée.

Neuvième homme le plus riche de la planète en 2019, Michael Bloomberg a, en s’appuyant sur ses quelque 60 milliards de fortune, secoué la campagne démocrate.

Patron de l’agence Bloomberg News, géant de l’information financière, il est accusé par ses rivaux d’avoir « acheté » sa place dans la campagne grâce à ses immenses moyens, et de risquer le conflit d’intérêts.

A ce propos, un haut conseiller de Michael Bloomberg a indiqué que ce dernier envisageait de vendre sa compagnie, qui emploie quelque 2.700 personnes dans le monde. Dans un entretien diffusé mardi sur CNN, le conseiller, Tim O’Brien, n’a toutefois pas précisé s’il le ferait en cas de victoire à la présidentielle américaine ou dès une éventuelle investiture démocrate.

« Mike publiera ses déclarations d’impôts. Mike Bloomberg vendra aussi Bloomberg LP. Il n’y aura aucune confusion autour de ses biens financiers », a assuré M. O’Brien.

En 2018, M. Bloomberg avait expliqué que dans le cas où il serait élu, il placerait ses sociétés dans un trust confié à une personne de confiance, ou cèderait son entreprise.

Le milliardaire a fait le pari d’une entrée tardive dans la campagne présidentielle, en novembre, mais a compensé son retard avec déjà plus de 300 millions de dollars d’investissements en spots publicitaires.

L’avalanche publicitaire du candidat de 78 ans a déjà eu un impact frappant: il a grimpé à la troisième place de la moyenne des sondages nationaux établie par RealClearPolitics.

Michael Bloomberg arrive même en deuxième place de deux nouveaux sondages publiés mardi.

Dans une enquête menée par NPR/PBS/Marist, M. Bloomberg devance l’ancien vice-président Joe Biden (15%), en nette perte de vitesse après avoir longtemps caracolé en tête des sondages.

Le sénateur indépendant Bernie Sanders assoit lui son statut de favori en creusant nettement l’écart, avec 31% des intentions de vote dans cette étude.

Un deuxième sondage mené pour Reuters par Ipsos le situe également en seconde position avec 17%, derrière Bernie Sanders (25%) mais devant Joe Biden (13%).

– Battre Trump –

Délaissant les premiers Etats des primaires démocrates, peu pourvus en délégués, Michael Bloomberg mise sur une entrée dans la course au moment du « Super Tuesday » le 3 mars, lors duquel 14 Etats voteront.

Huit candidats sont toujours en lice pour affronter le président Donald Trump le 3 novembre. C’est celui ou celle qui obtiendra une majorité de délégués (1.991) qui représentera le parti démocrate face au milliardaire républicain.

Le parti démocrate a modifié les règles pour le débat de mercredi.

Plus besoin désormais d’afficher le soutien de milliers de petits donateurs, seuls les sondages et le nombre de délégués déjà décrochés par les candidats comptent. Ce qui a ouvert la porte à M. Bloomberg, qui finance lui-même sa campagne.

« Mike a hâte de rejoindre les autres candidats démocrates sur scène et d’expliquer pourquoi il est le meilleur candidat pour battre Donald Trump et unifier le pays », a indiqué mardi son directeur de campagne Kevin Sheekey.

Mais cette volte-face a été critiquée par les autres candidats à l’investiture, qui accusent Michael Bloomberg d’avoir « acheté » son entrée dans les primaires.

Ce débat démocrate aura lieu à Las Vegas, dans le Nevada, où sera organisé samedi le troisième vote des primaires.

Climat, malbouffe… « Menace immédiate » pour la santé de tous les enfants, alerte l’ONU

Dérèglement climatique, malbouffe, marketing des fabricants de tabac… La santé des enfants fait partout face à une « menace immédiate » et aucun pays dans le monde ne protège leur avenir de façon satisfaisante, avertit l’Organisation des Nations unies (ONU).

Des avancées ont été réalisées au cours des 20 dernières années dans le domaine de la santé des enfants et des adolescents, mais « ces progrès sont aujourd’hui au point mort » voire « menacés », estiment les auteurs d’un rapport publié mercredi dans la revue médicale britannique The Lancet.

Pour parvenir à cette conclusion sévère, ce groupe de 40 experts indépendants en santé infantile du monde entier, convoqués par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Unicef, a construit un nouvel indice mesurant la possibilité des enfants de s’épanouir, à partir des données de 180 pays (indicateurs de mortalité, d’état de santé, de nutrition, d’éducation…).

Sans surprise, ce sont des pays riches qui arrivent en tête avec la Norvège en première position, suivie par la Corée du Sud, les Pays-Bas et la France. Inversement, le bas du classement est occupé par des pays d’Afrique subsaharienne: République centrafricaine, Tchad, Somalie et Niger.

Mais les auteurs du rapport, intitulé « Un avenir pour les enfants du monde? », mettent en regard de ce classement des mesures de « durabilité » (évolution des émissions de CO2, inégalités de revenus…) et soulignent que « si beaucoup de pays à haut revenu ont un très bon score à l’index d’épanouissement, ils sont proches du bas du classement pour leur contribution à la durabilité écologique ».

Quant aux pays les plus pauvres, si leurs émissions de gaz à effet de serre sont parmi les plus faibles, « beaucoup sont exposés aux effets les plus sévères d’un changement climatique rapide ».

– « Pratiques commerciales néfastes » –

Seuls neufs pays sont à la fois en mesure d’atteindre les objectifs de réduction des émissions de CO2 par habitant fixés pour 2030 tout en étant situés dans les 70 meilleurs scores pour l’index d’épanouissement: l’Albanie, l’Arménie, la Grenade, la Jordanie, la Moldavie, le Sri Lanka, la Tunisie, l’Uruguay et le Vietnam.

« Les pays doivent revoir leur approche de la santé des enfants et des adolescents en faisant en sorte, non seulement de prendre soin d’eux aujourd’hui, mais en protégeant le monde dont ils hériteront », souligne Helen Clark, ancienne Première ministre de Nouvelle-Zélande et co-présidente de la commission d’experts convoquée par l’OMS et l’Unicef.

Parmi les menaces pesant sur la santé des générations futures, le rapport évoque en premier lieu la pollution de l’air et l' »intensification des menaces climatiques ».

« Si le réchauffement climatique dépasse 4°C d’ici 2100 comme le prévoient les projections actuelles, cela entraînera des conséquences sanitaires désastreuses pour les enfants, en raison de la hausse du niveau des océans, des vagues de chaleur, de la prolifération de maladies telles que le paludisme et la dengue, ainsi que de la malnutrition ».

Les experts dénoncent aussi des « pratiques commerciales néfastes » pour la santé des enfants, exposés au marketing de marques d’aliments ultra-transformés, de boissons sucrées, d’alcool, de cigarettes électroniques ou de tabac.

De nombreuses études montrent que « l’auto-régulation par les industriels ne fonctionne pas », souligne Anthony Costello, pédiatre et ancien directeur de l’Institute for Global Health (Royaume-Uni), évoquant l’exposition aux publicités pour l’alcool pendant les rencontres sportives et l’explosion de l’obésité infantile et adolescente, multipliée par 11 entre 1975 et 2016.

Aussi, ils appellent les gouvernements nationaux à durcir leur réglementation en la matière.

Ils leur recommandent également de s’attaquer « avec la plus grande urgence » aux émissions de CO2 pour « faire en sorte que les enfants aient un avenir sur cette planète », de prendre en compte la voix des plus jeunes dans les décisions politiques et d’évaluer systématiquement les effets de ces décisions sur la santé infantile.