RCA-Bambari : les miliciens Anti-Balaka faction Touadera manifestent

Ils ont été une trentaine à exprimer leur mécontentement devant la base des mercenaires russes mardi 15 février 2022.

 

Les miliciens Anti-Balaka faction Touadera réclament leur payement. Pour eux, le Président de la République Faustin Archange Touadera doit régler  leur arriéré de paiement. Mais les Centrafricains se demandent de quel salaire parlent-ils.

Si cette milice armée avait été créée par les mercenaires de Wagner fin 2021 dans la région de la Ouaka pour soutenir le régime du chef de l’État Faustin Archange Touadera en luttant contre les groupes armés, celle-ci est à l’origine de nombreux crime de guerre et crime contre l’humanité dans la région. Ces miliciens n’hésitent pas à massacrer de paisibles citoyens, accusés à tort d’avoir collaboré avec les rebelles de l’unité pour la paix en Centrafrique (UPC).

Pour la population locale, ces « délinquants » auraient été recrutés par les mercenaires russes comme des autodéfenses locaux. Mais la surprise est de les voir ce jour manifester et demander le paiement des arriérés de leur salaire. Mais de quel salaire parlent-ils?

Rappelons qu’en décembre de l’année dernière, ce sont ces miliciens Anti-Balaka qui étaient à l’origine de l’assassinat de l’ancien maire de la ville de Bambari et sa famille dans sa ferme située à quelques kilomètres du village Boyo, dans la préfecture de la Ouaka. Ce sont eux qui sont encore à l’origine de nombreux massacre dans la Ouaka comme à Boyo, Tagbara etc.

Ethiopie: le TPLF accusé d’atrocités dans la région d’Amhara

Le conflit dans le Nord de l’Ethiopie dure depuis novembre 2020.Le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF, sigle anglais) est le principal acteur du conflit qui l’oppose au gouvernement fédéral éthiopien. Pour Amnesty International, les combattants de ce mouvement rebelle ont délibérément tué des civils et violé collectivement des dizaines de femmes et de jeunes filles mineures dans deux villes de la région d’Amhara.

L’organisation non gouvernementale de défense des droits humains a interrogé 30 victimes de viol dont certaines n’avaient pas plus de 14 ans au moment des faits et d’autres victimes de violences afin de dresser un tableau des atrocités commises à Chenna et Kobo en août et septembre 2021, après que les forces du TPLF ont pris le contrôle de ces villes.

Près de la moitié des victimes de violences sexuelles ont déclaré avoir subi des viols collectifs. Des médecins ont indiqué à Amnesty International que certaines victimes avaient subi des lacérations probablement causées par l’introduction de baïonnettes dans leurs parties intimes.

Une écolière de 14 ans a déclaré à Amnesty qu’elle et sa mère avaient toutes deux été violées par des combattants du TPLF. « L’un d’eux m’a violée dans la cour et l’autre a violé ma mère à l’intérieur de la maison », a-t-elle déclaré, ajoutant : « Ma mère est très malade maintenant. Elle est très déprimée et désespérée. Nous ne parlons pas de ce qui s’est passé, c’est impossible ».

L’enquête fait suite à la publication en novembre dernier d’un rapport d’Amnesty qui faisait état d’agressions sexuelles commises par des rebelles tigréens dans la ville amhara de Nifas Mewcha.

« Des preuves de plus en plus nombreuses montrent que les forces tigréennes ont commis des crimes de guerre et peut-être des crimes contre l’humanité dans les zones sous leur contrôle dans la région d’Amhara à partir de juillet 2021. Il s’agit notamment d’actes répétés de viols généralisés, d’homicides sommaires et de pillages, y compris dans des hôpitaux », a dit Sarah Jackson, Directrice adjointe du programme Afrique de l’Est à Amnesty.

Selon elle, des habitants de Kobo ont déclaré que les combattants du TPLF avaient abattu des civils non armés, apparemment par vengeance, après avoir été confrontés à la résistance des milices amhara à leur avancée.

« Les personnes qui ont été touchées à l’arrière de la tête n’ont pas pu être reconnues car leur visage était devenu méconnaissable », a confié un habitant de la région.

RCA : une mine terrestre explose à Ngaoundaye

Les accidents impliquant des engins explosifs ne cessent de prendre des proportions croissantes depuis la mi-avril 2021, en particulier dans le nord et le nord-ouest de la République centrafricaine.

 

Lundi 14 février 2022 dans la localité de Ngaoundaye, un engin se fait exploser au passage d’un camion de transport. Selon les témoins, c’était un camion de transport des marchandises et de carburant qui venait de Mbaïmboum, et se rendait à Bocaranga. Cette explosion a eu lieu sur une mine au village Touga, situé à 8 kilomètres de Ngaoundaye sur l’axe de Ndim. Le véhicule et sa cargaison ont été complètement endommagés sous le choc de l’explosion de l’engin.

Suite à cet incident, a amené le bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) à dresser un bilan. Pour ledit bureau, entre janvier et novembre 2021, près de 40 incidents impliquant des engins explosifs ont coûté la vie à 23 civils, dont des enfants, et à 29 autres personnes dans la Nana-Mambéré, la Mambéré Kadéi,  l’Ouham-Péndé, Lime-Pendé et la Ouaka.

Le mercredi 2 février 2022, le général  Sidiki Traoré, commandant de forces de la Minusca avait annoncé lors d’un point de presse hebdomadaire à Bangui la reprise par les Casques bleus de la  Minusca des activités du déminage des engins explosifs dans le Nord-ouest et l’ouest de la RCA.

D’après lui, Déjà un certain nombre de succès ont été engrangés sur les axes Besson-Niem, Bouar-Niem, Bocaranga-Bozoum et sur l’axe Niem-Yéléwa. Il y a aussi une autre équipe qui est à Berberati. Il ajoute que la « lutte contre les engins explosifs dans l’ouest à Bocaranga et à Berberati va s’intensifier avec des moyens supplémentaires qui seront utilisés dans l’intérêt de tous ».

Rappelons que le mercredi 8 septembre dernier, la Mission avait annoncé la suspension des travaux du déminage des explosifs  dans les préfectures de la Nana-Mambéré, de l’Ouham-Péndé et de Lim-Pendé. La mission avait estimé qu’elle a eu des obstacles  dans ces travaux de déminage.

RCA-assassinat du général Zakaria Damane : le ministre d’État de la justice « accusé »

Un doigt accusateur est pointé sur le ministre d’État responsable de la justice Arnaud Djoubaye Abazène, d’être derrière ce meurtre.

 

Le samedi 12 février, le chef rebelle Zakaria Damane, allié du pouvoir dans les combats contre les autres rebelles, a été assassiné. Selon des rumeurs, le ministre d’État responsable de la justice Arnaud, Djoubaye Abazène serait à l’origine ce meurtre.

L’auto-proclamé général Zakaria Damane, chef et fondateur de l’union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR), natif de la région de Vakaga, plus précisément de Boromata, est considéré dans le Nord comme un faiseur de roi. Selon la population locale, c’est lui qui serait à l’origine de la prise du pouvoir de Michel Djotodia, chef de la  coalition Seleka en 2013.

Proche de l’ancien Président de la transition Michel Djotodia, l’homme est aussi un frère et ami direct du ministre de la Justice, mais aussi du ministre des Transports, Monsieur Gontran à Ahaba. C’est ainsi que la population du Nord pense que c’est grâce au général Zakaria Damane que ses deux frères du Nord précités sont encore dans le gouvernement de Touadera.

Or, depuis trois jours, cette union familiale du nord semble fragilisée par l’assassinat du général Zakaria Damane, chef d’État-major du PRNC par les mercenaires russes de la société de mafia russe Wagner. Pour ses proches et d’autres habitants de Ouadda, le ministre d’État Arnaud Djoubaye Abazène serait le commanditaire de cet assassinat odieux du général Damane. Ils le qualifient désormais comme un « traître des musulmans centrafricains » dans le gouvernement.

Guerre des mines

Cependant, sur le terrain, rien ne prouve que le ministre d’État Arnaud Djoubaye Abazène est impliqué dans l’assassinat du général Zakaria Damane. Les hommes de Wagner ont voulu juste chasser tous les artisans miniers centrafricains sur des chantiers miniers de la Vakaga, de la Haute-Kotto, du Bamingui-Bangoran et du Mbomou. C’est une guerre des mines. La société Wagner ne fait plus la guerre aux rebelles, mais aux artisans miniers, selon les observateurs.

RCA-dialogue Républicain : le dialogue républicain prévu en mars prochain

Selon la Présidence de la République, le gouvernement est pratiquement prêt en ce qui concerne le financement de ce dialogue tant attendu.

 

Il y a quelques jours, le gouvernement a été reconduit après la démission du premier ministre et la nomination de Félix Moloua pour travailler jusqu’au dialogue républicain. Le prochain dialogue pourra définir le cahier de charge des prochains membres du gouvernement, c’est l’esprit qui a animé le président à maintenir le gouvernement jusqu’au dialogue.

De ce dialogue sortiront aussi des recommandations qui seront suivies d’effet, contrairement aux autres rencontres avec des recommandations pléthoriques qui n’ont pas été suivies d’effet.

Le Dialogue a été retardé par le retrait d’un certain nombre de l’opposition. Aujourd’hui, ils sont revenus à des meilleurs sentiments et ont regagné le comité d’organisation. Le ministre d’Eta, directeur de cabinet de la Présidence qui est le président du comité d’organisation du dialogue, a annoncé une date avant la fin du mois de mars 2022 pour la tenue du dialogue.

Selon Albert Yaloke-Mopkeme, ministre conseiller et porte-parole de la Présidence, aussi membre du comité d’organisation de ce dialogue, le financement de ce dialogue était une question très importante. « Vous savez que les participants viendront de tout le pays et certains de la diaspora. Cela demande beaucoup d’argent. Les partenaires internationaux ont promis de participer au financement de ce dialogue. Les informations qu’on peut donner aujourd’hui ce que le gouvernement s’est évertué à réunir sur fonds propre le financement du dialogue. Tout le financement. Ce que les partenaires pourront apporter sera un plus. C’était un combat de réunir tout le financement », a-t-il déclaré samedi dernier, lors d’un point de presse.

Ce dialogue inter centrafricain, financé par la caisse de l’Etat centrafricain est un encouragement en Centrafrique afin de limiter l’influence extérieure sur le profil des participants, le lieu du dialogue et des sujets à traiter.

Ce dialogue, semble être l’une des rares qui vont véritablement poser les bases du développement de la RCA. La question du développement ne passe pas toujours comme priorité dans les foras et les dialogues que le pays a organisé ou qui sont organisés au nom de la RCA. Souvent, il est question de chercher juste à résoudre un problème de sécurité sans pour autant toucher le fonds des causes de l’insécurité chronique dans le pays.

Forum de Bangui à travers la Consultation populaire à la base avait jeté les bases nécessaires pour que les autorités écoutent et tiennent compte des aspirations du peuple. Pourquoi les crises à répétition ? Qui finance les rebellions et les groupes armés centrafricains ? Pourquoi le pays n’exploite pas ses ressources naturelles ? Pourquoi la Centrafrique ne tire pas profit de ses ressources minières et forestières ? Autant des questions qui alimenteront les débats en lieu et place des subtiles de représentativité dans le gouvernement pour le partage de gâteau.

D’ailleurs, dans son discours marquant l’installation du Comité d’organisation du dialogue Républicain, le président Touadera est revenu sur les résultats de la consultation qu’il a personnellement menée. Les centrafricains veulent un dialogue entre les centrafricains, sur le territoire centrafricain et pour définitivement tourner le dos à la rébellion et aux groupes armés. Ils veulent un dialogue pour réfléchir sur le développement du pays.

Par ailleurs, les Centrafricains expriment leur ras-le-bol face aux différentes crises et qu’il faut définitivement tourner la page de ces crises pour amorcer le développement économique et social. Il n’est pas question de dialoguer à nouveau avec les groupes armé. Le cadre qui leur est destiné est l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation.  Les centrafricains attendent qu’à partir du dialogue Républicain, que justice soit faite  et que ceux qui ont commis des crimes soient traduits devant la justice pour répondre de leurs actes. La justice doit précéder la réconciliation véritable et la cohésion sociale.

Avec ce financement sur fonds propre de l’Etat, nous osons espérer que cette rencontre pourra avoir moins d’influence et d’ingérence extérieure. Ce qui est sûr et comme pour l’APPR, le pays doit se préparer à une vague de campagne de sabotage de ce dialogue, surtout qu’il est organisé sans la présence des groupes armés et des médiateurs internationaux.

Af’Sud : Zuma débouté de son appel contre le procureur

Le juge de la Haute Cour Piet Koen a rejeté mercredi l’appel de l’ancien président sud-africain Jacob Zuma demandant à la Cour de retirer au procureur Billy Downer, le traitement d’une affaire dans laquelle il est accusé d’avoir bénéficié d’un contrat d’armement de plusieurs milliards de dollars dans les années 1990.Zuma a déposé cet appel en janvier, accusant Downer d’être personnellement partial à son égard dans l’affaire du scandale présumé des armes. Il a déclaré qu’il voulait que Downer soit révoqué et remplacé par un autre procureur.

En rendant son jugement, Koen a déclaré à la cour que le recours à un appel alors que l’affaire était en cours de jugement n’était pas dans le meilleur intérêt de la justice. Le procès pénal débutera donc le 11 avril, comme initialement prévu en 2021, a-t-il déclaré.

M. Zuma et le marchand d’armes français Thales doivent répondre de multiples accusations de corruption, de fraude, de blanchiment d’argent et de racket, dans le cadre d’un contrat d’armement de deux milliards de dollars conclu en 1999.

Son conseiller financier, Schabir Shaik, a été condamné pour son implication dans la même affaire avant que Zuma ne lui accorde une libération conditionnelle médicale pour recouvrer sa liberté en 2011.

Nigeria : une inflation de 15,60% en janvier

Le Bureau national des statistiques du Nigeria (NBS) a déclaré que l’indice des prix à la consommation (IPC), qui mesure l’inflation, était de 15,60% en janvier 2022.Le rapport mensuel de l’IPC publié mardi à Abuja par le NBS indique que le taux était en baisse de 0,87 points de pourcentage par rapport au 16,47% enregistrés en janvier 2021 et inférieur aux 15,63% enregistrés en décembre 2021. Selon le rapport, le taux d’inflation global a ralenti en janvier par rapport au même mois de l’année précédente.

Il note que des augmentations ont été enregistrées dans toutes les divisions de la COICOP qui ont produit l’indice global. En glissement mensuel, l’indice global est passé à 1,47% en janvier 2022, soit 0,34 point de pourcentage de moins que les 1,82% enregistrés en décembre 2021.

Le NBS a expliqué que la variation en pourcentage de l’IPC composite moyen pour la période de douze mois se terminant en janvier 2022 par rapport à la moyenne de l’IPC pour la période de douze mois précédents était de 16,87%, soit 0,08 point de pourcentage de moins que les 16,95% enregistrés en décembre 2021.

Selon le rapport, le taux d’inflation urbain a augmenté à 16,17% en glissement annuel en janvier 2022, contre 17,03% en janvier 2021, tandis que le taux d’inflation rural a augmenté à 15,06% en janvier 2022, contre 15,92% en janvier 2021.

En glissement mensuel, l’indice urbain est passé à 1,53% en janvier 2022, en baisse de 0,34 point de pourcentage par rapport au taux de 1,87% enregistré en décembre 2021. Le NBS a déclaré que l’indice rural avait également atteint 1,42% en janvier 2022, en baisse de 0,35 points de pourcentage par rapport au taux de 1,77% enregistré en décembre 2021.

« La variation moyenne en pourcentage sur douze mois correspondants de l’indice urbain est de 17,44% en janvier 2022. Ce taux est inférieur à celui de 17,52% enregistré en décembre 2021, tandis que le taux d’inflation rural correspondant est de 16,31% en janvier 2022, contre 16,40% en décembre 2021 », a conclu le rapport.

Sénégal : Macky Sall déterminé à préserver les forêts casamançaises

Malgré le récent accrochage avec les rebelles du MFDC, le chef de l’Etat a réitéré la volonté du Sénégal à préserver ses forêts « à tout prix », a appris APA mercredi de sources médiatiques.« Nous allons préserver notre forêt, quel que soit le prix à payer », a sèchement répondu Macky Sall devant la presse allemande qui l’invitait à se prononcer sur la libération des soldats pris en otage par Salif Sadio, le chef de la branche armée du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MDFC).

Ce groupe irrédentiste implanté au sud du Sénégal survit depuis quatre décennies au prix de trafics de tous genres, la coupe du bois en particulier. Le 24 janvier dernier en Gambie, pays partiellement enclavé au Sénégal, des affrontements ont eu lieu entre soldats sénégalais membres de la Mission ouest-africaine en Gambie (Ecomig) et rebelles. Quatre militaires sont tués alors que sept autres pris en otage sont libérés après trois semaines.

Dans une vidéo où il s’entretient avec des journalistes et diffusée en boucle sur les réseaux sociaux, Salif Sadio déclare que les soldats sénégalais avaient traversé la frontière et attaqué ses bases. L’armée sénégalaise a précisé de son côté que les combats sont survenus « dans le cadre d’une action de sécurisation et de lutte contre les trafics illicites, notamment contre l’exploitation criminelle du bois sur la frange frontalière avec la Gambie ».

Selon le journal sénégalais Le Quotidien, Macky Sall s’est réjoui de voir ces compatriotes recouvrer la liberté, remerciant au passage toutes les personnes qui ont rendu cela possible. Il s’agit en premier lieu des médiateurs de la communauté italienne Sant’Egidio, de la Croix Rouge internationale et de la mission de la Cedeao en Gambie (MICEGA).

En de toutes ces actions, le président Sall a indiqué que l’Etat sénégalais ne permettrait pour aucun motif « les coupes sauvages » dans ses forêts, celles casamançaises en particulier.

La Casamance est le théâtre d’un des plus vieux conflits d’Afrique depuis que des indépendantistes ont pris le maquis après la répression d’une marche en décembre 1982. Après avoir fait des milliers de victimes et ravagé l’économie, le conflit a persisté à basse intensité. Le Sénégal s’emploie à normaliser la situation et a entrepris de réinstaller les déplacés.

L’avenir de Barkhane au Mali tient en haleine la presse africaine

Le sort de l’opération française Barkhane, qui devrait être prononcé mercredi en marge d’une réunion à Paris suivie le lendemain d’un sommet euro-africain, est le sujet le plus évoqué dans les médias africains consultés mercredi par APA.Wakatsera indique que « Barkhane sort des bras du Mali pour enlacer le Sahel ». « Au vu de l’escalade verbale qui ne cesse de grimper entre Paris et Bamako, et entre renvoi et rappel de l’ambassadeur de France au Mali, il ne fallait pas être un bookmaker politique exceptionnel, encore moins un devin pour voir la rupture, sur le plan militaire, entre les deux partenaires historiques. Mais la France quittera le Mali pour bien rester au…Sahel, et dans les pays côtiers de l’Afrique de l’ouest, qui ont besoin de partenariats bien pensés pour faire face à l’ogre terroriste dont l’appétit vorace ne faiblit pas », note le journal burkinabè.

Maliweb se demande s’il ne s’agit pas d’une « rupture définitive » entre Paris et Bamako. En effet, un mini-sommet sur le Sahel et le Mali est prévu ce soir à Paris et à la veille du sommet UE-UA à Bruxelles. Le président français Emmanuel Macron doit donc annoncer la réorganisation de la force antiterroriste Barkhane, qui devrait quitter la Mali mais rester dans les autres pays du Sahel en proie au djihadisme.

Pour Aujourd’hui Faso, ce sera un « dîner-préambule élyséen avant activation » du départ de Barkhane et Takuba du Mali. « Ce n’est donc pas un dîner avant pince-fesses, (Gala ou dansante) loin s’en faut, mais de petites agapes studieuses, car il s’agit d’une pré- réunion pour discuter du départ de Barkhane et Takuba du Mali et leur redéploiement dans un ou des pays de la sous-région. Ce n’est d’ailleurs pas un secret car depuis plusieurs semaines, le paquetage des soldats tricolores et européens est prêt à quitter les sables maliens et la question principale est de déterminer où poser leurs baluchons au Sahel », explique le quotidien burkinabè.

Au Sénégal, le quotidien Walf Quotidien note que « Barkhane vit ses dernières heures au Mali » avec le redéploiement des soldats français.

Malgré ce possible retrait des forces françaises, L’Essor renseigne que les Forces armées maliennes sont « en position de force » dans la région de Ségou. « Lancée le 1er janvier 2022, l’opération +Maliko+ dans les zones infestées par le terrorisme islamiste donne des résultats tangibles sur le terrain », constate le quotidien malien.

Au plan économique, l’agence de presse mauritanienne Sahara Media renseigne que « le Mali signe avec la Mauritanie un accord destiné à faciliter les échanges commerciaux » suite à l’embargo de la Cédéao.

Burkina : le lieutenant-colonel Damiba investi président

Le chef de la junte qui a renversé le 24 janvier dernier Roch Marc Christian Kaboré a prêté serment, mercredi 16 février, devant le Conseil constitutionnel comme nouveau chef de l’Etat du Burkina Faso.Le président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), le nom de la junte qui a renversé l’ex-président Kaboré, est reconnu officiellement nouvel homme fort de Ouagadougou après son investiture par le Conseil constitutionnel.

Lors d’une cérémonie retransmise par la télévision nationale, l’officier de 41 ans, vêtu d’un treillis militaire ceint d’une écharpe aux couleurs du Burkina Faso, la tête coiffée d’un béret rouge, a juré « devant le peuple burkinabè (…) de préserver, de respecter, de faire respecter et de défendre la Constitution, l’acte fondamental et les lois » du Burkina.

Aucun représentant étranger n’a assisté à la cérémonie de prestation de serment qui s’est tenue dans une petite salle du Conseil constitutionnel, où seule la presse officielle a été admise malgré un important dispositif des forces de sécurité.

Commandant de la troisième région militaire nommé en décembre dernier par son prédécesseur à la tête de l’Etat, Paul-Henri Sandaogo Damiba a justifié son coup de force par « l’incapacité manifeste » du président Kaboré à enrayer les attaques terroristes qui frappent le pays depuis 2016. Avec la reconnaissance dans ses nouvelles fonctions par le Conseil constitutionnel, le militaire devient ainsi le président d’une transition jusqu’au retour à l’ordre constitutionnel.

Après la survenue du coup d’État, la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et l’Union africaine ont suspendu le Burkina Faso de leurs instances, sans plus de sanctions, demandant à la junte un calendrier « raisonnable » pour le « retour à l’ordre constitutionnel ».

Le 5 février dernier, un décret de Paul-Henri Sandaogo Damiba a annoncé que le pays comptait se doter, dans un délai deux semaines, d’un projet de Charte de Transition et d’un projet d’agenda électoral, « assorti d’une proposition de durée de la transition et des modalités de mise en œuvre ».