La ville de Birao, chef-lieu de la préfecture de la Vakaga, fait face à une nouvelle vague de déplacés internes.
Depuis plusieurs jours, des centaines de personnes venues des villages de Bachama, Zaïre et Kafao affluent vers la ville, fuyant les violences perpétrées par des groupes armés non identifiés. Ces populations vivent aujourd’hui dans des conditions précaires et appellent à l’aide.
Le dernier épisode dramatique en date remonte au 5 juillet, lorsque trois jeunes ont été tués par des hommes armés au village de Zaïre, situé à une vingtaine de kilomètres de Birao. Un événement tragique de plus sur une liste déjà longue de violences qui secouent cette région du nord-est de la Centrafrique. Désemparés et craignant pour leur vie, de nombreux habitants ont alors fui sous la pluie, parfois à dos d’âne, en direction du centre urbain.
« Nous avons tout abandonné pour sauver nos vies. Avec des enfants à charge et sans argent, comment peut-on survivre dans ces conditions ? » s’interroge Aché Ramadan, une mère de famille hébergée avec d’autres déplacés dans une école de Birao.
Sous un hangar de fortune, Aché Kamis, une vieille dame originaire de Kafao, exprime son désarroi : « Nous avions déjà préparé nos champs pour la saison agricole. Aujourd’hui, nous ne demandons qu’une chose : que des soldats soient déployés pour sécuriser notre village, afin que nous puissions y retourner. »
Le désarroi est partagé par les habitants de Birao, comme Alladji Abourazik Ahamat, qui a accueilli plusieurs familles déplacées chez lui : « Nous faisons ce que nous pouvons, mais les besoins sont énormes. Les enfants souffrent de paludisme et de malnutrition. Il est urgent que l’État et ses partenaires interviennent. »
La situation s’aggrave de jour en jour. Ces nouveaux déplacés viennent s’ajouter à ceux qui avaient déjà fui les violences sur l’axe Terfel, où l’insécurité règne toujours. Le 11 juillet, deux civils, dont un élève, ont été tués à Am Dafock, localité située à la frontière avec le Soudan. Selon des sources locales, ces attaques seraient le fait de bandits armés venus du pays voisin.
Face à l’ampleur de la crise humanitaire, les appels à l’intervention des autorités centrafricaines et de la communauté internationale se multiplient. Les déplacés, pour la plupart des femmes, des enfants et des personnes âgées, attendent des réponses concrètes à leur détresse.
