RCA : Faustin-Archange Touadéra instruit la libération de six figures de la société civile

Ils ont été arrêtés mercredi 25 juin dernier, lors d’une manifestation aux abords du lycée Barthélémy Boganda, en hommage aux victimes de l’incendie.

 

Paul Crescent Beninga, Gervais Lakosso et quatre autres figures de la société civile ont été libérés samedi 28 juin, sur instruction du chef de l’Etat, Faustin-Archange Touadéra. Ils avaient été interpellés la veille à Bangui lors d’une manifestation en hommage aux victimes du drame du lycée Barthélémy Boganda.

« Il y avait des policiers qui commençaient à bousculer les gens, et lorsque mon père voulait intervenir pour leur dire que ce sont des humains, ils l’ont frappé avec la crosse d’une arme. Ils l’ont jeté par terre, ils ont commencé à le tabasser, les gens commençaient à crier et ils l’ont embarqué dans leur véhicule », raconte la fille de Gervais Lakosso

Leur libération n’a cependant pas suffi à faire taire les critiques. « Pourquoi ils ont été arrêtés ? Ils ont subi des préjudices corporels. Alors, ça va rester comme ça, comme si la liberté était un cadeau ? Non, la liberté n’est pas un cadeau. Il va falloir que ceux qui sont responsables de ces arrestations répondent devant la justice », clame Me Blaise-Fleury Hotto, l’avocat des personnes arrêtées.

Leur mobilisation avait été interdite par le gouvernement pour des « des raisons de sécurité ». Le porte-parole du gouvernement, Maxime Balalou, dénonce une tentative de récupération politique du drame. Le gouvernement a par ailleurs revu à la baisse le bilan du drame : 20 morts, et non 29 comme annoncé initialement.

RCA : les organisations de la société civile se forment en vue des élections

A l’approche des élections, la société civile, elle, se prépare aussi à travers des formations comme celles de la Minusca.

En Centrafrique, l’échéance électorale arrive à grands pas. Et si sur le terrain tous les acteurs s’activent pour l’organisation des élections présidentielles et législatives, la société civile, elle, se prépare aussi à travers des formations comme celles de la Minusca. Elle souhaite être prête à jouer son rôle, dans ce deuxième scrutin depuis la crise de 2013.

Ils sont réunis, studieux, en ce samedi matin 21 novembre. tude du code électoral, révisions sur l’organisation des institutions et sur le fonctionnement du processus électoral, menaces sur le scrutin telles que la multiplication des fake news… Le programme est varié.

« Cette formation est la bienvenue, à mon avis, parce que nous sommes dans une période de turbulence. Durant cette période, mon rôle en tant que société civile, c’est de parler à mes pairs. On doit s’entendre sur un comportement à adopter pendant cette période et jusqu’à après l’élection. Là, je suis édifié. Cela me permet moi-même d’essayer de bannir un certain nombre de comportements dans lesquels je me reconnaissais », précise Nzama Joseph, membre de l’association Pijka, plateforme interconfessionnelle de la jeunesse centrafricaine.

De son côté, Félicité Kongana présidente du réseau des femmes africaines ministres et parlementaires prend sa tâche très au sérieux.

« Nous voulons tout apprendre parce que justement nous en avons besoin. Les manuels de sensibilisation, comment aborder les gens sur le terrain, comment être organisé dans les bureaux de vote, comment contrôler ces bureaux de vote le jour J. C’est très important pour pouvoir être sur le terrain, être dynamique, efficace et transparent surtout parce que là, il y va de la réussite de ces élections pour l’avenir de notre pays », souligne-t-elle.

Les organisations de la société civile ont une part importante à jouer dans ce processus, en tant qu’observateurs et relais auprès des populations notamment.

RCA : l’opposition et la société civile doutent de la capacité de l’ANE à organiser les élections de décembre

L’Autorité nationale des élections doit impérativement avoir publié la liste unique des électeurs avant le 27 septembre, date de leur convocation.

Vers un report de la présidentielle et des législatives en Centrafrique? C’est le souhait de l’opposition et la société civile. Ils assurent que l’Autorité nationale des élections est confrontée à de nombreux problèmes et ne pourra pas organiser la présidentielle et les législatives prévues le 27 décembre prochain. La Cour constitutionnelle a donc décidé d’auditionner l’ANE et son verdict est sans appel.

L’Autorité nationale des élections doit impérativement avoir publié la liste unique des électeurs avant le 27 septembre, date de leur convocation, pour que les scrutins prévus trois mois plus tard jour pour jour puissent avoir lieu. Ce qui déjoue totalement les plans de cet organe puisqu’il a pris du retard dans ses opérations d’enrôlement des électeurs et avait programmé de les poursuivre au-delà de cette date butoir.

La Cour constitutionnelle a donc sommé l’ANE de rester dans les clous, ou d’annoncer à l’exécutif qu’elle est dans l’impossibilité de respecter les délais constitutionnels. Jusqu’ici, l’Autorité nationale des élections poursuit ses activités comme si de rien n’était, même si « l’heure de vérité a sonné » pour l’opposition et la société civile.

Ce mercredi, l’opposition regroupée au sein du COD-2020 a rencontré le président Faustin-Archange Touadéra et lui a demandé de prendre acte de l’impossibilité d’organiser les élections dans les délais et de débuter « une concertation » en vue d’arriver à « un glissement électoral consensuel ». La question sera également abordée ce jeudi dans une rencontre entre le président et ses quatre prédécesseurs présents dans le pays. Mais pour le moment, la présidence renvoie la patate chaude à l’ANE, seule organe habilitée à ses yeux pour demander un report des élections.