Financement du développement : la Centrafrique lance un appel à Madrid

À l’occasion de la 4e Conférence internationale sur le financement du développement, tenue dans la capitale espagnole du 30 juin au 3 juillet, la République Centrafricaine a plaidé pour un appui financier renforcé en faveur des pays les plus vulnérables.

 

Le ministre des Finances, Hervé Ndoba, qui représentait le président Faustin Archange Touadéra, a livré un discours empreint de lucidité et d’appel à l’action.

Face aux représentants de plusieurs États et institutions internationales, le ministre a salué l’organisation de la rencontre par le Royaume d’Espagne et le Secrétariat général des Nations Unies, avant d’alerter sur l’ampleur des défis. À cinq ans de l’échéance fixée par l’Agenda 2030, deux tiers des Objectifs de Développement Durable (ODD) restent inaccessibles, a-t-il rappelé, dénonçant un déficit de financement estimé à 4 000 milliards de dollars par an.

Dans ce contexte, Ndoba a défendu la vision et les efforts de la Centrafrique, engagée dans un processus de redressement malgré des contraintes structurelles majeures. Il a présenté le Plan national de développement 2024-2028, décliné en quatre axes : stabilisation macroéconomique, relance productive, inclusion sociale et gouvernance. Le ministre a notamment mis en avant des progrès notables, comme l’augmentation de près de 50 % des recettes fiscales entre 2021 et 2024, grâce à une meilleure planification budgétaire et à une plus grande transparence dans la gestion des finances publiques.

Mais ces efforts restent insuffisants, a-t-il reconnu, en raison d’un contexte international marqué par la baisse de l’aide publique au développement et des crises multiples, qu’elles soient climatiques, sanitaires ou géopolitiques. D’où son appel à la création de mécanismes de soutien ciblés, notamment des fonds pour les pays enclavés et des garanties de crédit facilitant l’accès au financement.

Le ministre centrafricain a également mis en avant l’autonomisation économique des femmes et des jeunes, appelant à la mise en place de lignes de crédit dédiées et de fonds d’investissement à impact social. Il a, par ailleurs, insisté sur l’urgence climatique, plaidant pour des investissements accrus dans les énergies renouvelables et des dispositifs d’assurance climatique pour les communautés les plus vulnérables.

Enfin, Hervé Ndoba a réitéré la nécessité de réformer la gouvernance des institutions multilatérales, pour en faire des plateformes plus inclusives et accessibles aux pays en développement. « La République Centrafricaine est prête à assumer sa part dans la construction d’un avenir plus juste », a-t-il déclaré, appelant à des engagements concrets de la part de la communauté internationale.

Une intervention remarquée, qui rappelle que les défis mondiaux exigent des réponses collectives – et urgentes.

Hervé Ndoba prend la tête du Conseil de Coordination du Fonds Mondial en RCA

A l’issue de l’assemblée générale du 13 novembre 2024, le ministre des Finances et du budget, Hervé Ndoba a été plébiscité au poste du président du Conseil de Coordination du Fonds Mondial en RCA (CCM/RCA).

 

En République centrafricaine, c’est le conseil national de Coordination multisectorielle des activités de lutte contre le Sida, la Tuberculose et le Paludisme (CCM/ RCA) qui assure la coordination et le suivi stratégique des financements du Fonds mondial dans le pays.

« Je suis ravi de vous accueillir aujourd’hui dans ce cadre de travail collaboratif, et je vous remercie de la confiance que vous avez placée en moi en me nommant Président de ce Conseil de Coordination du Fonds Mondial. C’est un honneur, mais également une grande responsabilité que je suis déterminé à assumer avec votre aide», a déclaré le ministre des finances et du budget, Hervé Ndoba à l’issue de son élection.

Il convient de rappeler, que le ministre des finances et du budget, Hervé Ndoba succède à son ancien collaborateur, Germain Wamoustoyo qui a présidé le CCM pendant près de dix ans.

CEMAC : Hervé Ndoba, l’émissaire de Touadéra auprès du président tchadien

Le ministre des Finances et du Budget Hervé Ndoba a remis le 18 janvier 2024, un pli fermé du président Touadéra destiné au président tchadien de la transition, Mahamat Idriss Deby.

 

Le président tchadien de transition, Mahamat Idriss Deby Itno, a reçu en audience le 18 janvier 2024, un émissaire du président centrafricain, Faustin Archange Touadéra, par ailleurs président en exercice de la CEMAC.

Le  ministre des Finances et du Budget de la République Centrafricaine, Hervé Ndoba, confie que cette audience a été accordée dans le cadre des activités du président Touadera en tant que président en exercice de la conférence des chefs d’Etats de la sous-région. Le contenu du message n’a pas été dévoilé mais il s’agirait d’un message de consultation sur les enjeux économiques et financiers de la sous-région.

« Notre région manifeste ce dynamisme à travers des consultations régulières que nos chefs d’Etats entretiennent entre eux », déclare le ministre centrafricain à la sortie d’audience.

Hervé Ndoba fait savoir qu’il a également transmis au président tchadien de transition, de la part de son chef d’Etat : « le message de bonne santé, de prospérité et le vœu que Dieu puisse l’accompagner dans sa lourde tâche de président de la république mais également à l’ensemble du peuple frère tchadien. »

Nouvelle bataille entre le FMI et la RCA autour de la cryptomonnaie

Le FMI demande l’arrêt de la crypto-monnaie en RCA s’appuyant sur l’incohérence entre la législation du pays et la Convention de l’union monétaire.

 

Le 20 décembre 2022, le Conseil d’administration du Fonds monétaire International (FMI) a invité les pays de la zone Cemac à stopper la crypto-monnaie lancée par la République Centrafricaine.

« Les administrateurs encouragent les autorités nationales et régionales de la CEMAC à régler de manière coopérative l’incohérence entre la législation de la République centrafricaine sur les crypto-monnaies et la Convention de la Cemac », renseigne le communiqué final de travaux.

Le même document poursuit : « Ils incitent fortement les autorités régionales à renforcer la coordination afin d’améliorer la capacité de réglementation des actifs numériques, dans le but de préserver la monnaie unique, de gérer les risques et de protéger les consommateurs, tout en permettant les innovations légitimes ».

Du côté de la RCA, on pense que cette décision du FMI sur l’instauration d’une crypto-monnaie par la RCA va à l’encontre du nouveau règlement régissant le marché financier commun aux pays de la sous-région. Le règlement dont il est question intègre depuis le 01 août 2022 les notions d’actifs numériques et de jetons numériques.

« La prestation de services sur actifs numériques est une activité du marché financier de la sous-région. Cette prestation, selon le nouveau texte, est le fait de proposer un ou plusieurs des services ou opérations ci-après : conservation d’activités numériques pour le compte d’un tiers ; achat d’actifs numériques contre une monnaie ayant cours légal ou contre d’autres actifs numériques ; exploitation d’une plateforme de négociation d’actifs numériques ; autres services sur actifs numériques tels que la réception et la transmission d’ordres pour le compte de tiers, la gestion de portefeuille pour le compte de tiers, le conseil, le placement » explique le Comité ministériel de l’Union monétaire de l’Afrique centrale (Umac) présidé par le Centrafricain Hervé Ndoba.

 

Centrafricain et Tchadien se battent autour du leadership de la BEAC

La gestion de la Banque des Etats d’Afrique centrale par Mahamat Tolli est loin d’être du goût du ministre centrafricain des Finances, Hervé Ndoba qui souligne notamment le récent scandale du recrutement des agents supérieures au sein de la structure.

 

Entre Abbas Mahamat Tolli et Hervé Ndoba, c’est un duel pour la succession à la BEAC

Le gouverneur tchadien vient d’obtenir un avis favorable du juge communautaire dans la confrontation qui l’oppose à l’argentier centrafricain à propos du controversé dossier du concours de recrutement de la BEAC. Enjeu d’une guerre qui promet d’autres épisodes, la désignation du prochain banquier central.

LE MATCH DE LA SEMAINE – Derrière son flegme habituel, Abbas Mahamat Tolli avait le triomphe modeste. « Personne n’est au-dessus de la loi. La justice s’est prononcée, il revient aux responsables d’en tirer les conséquences », lâchait le gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), le 15 décembre, en mettant un terme à la conférence de presse succédant au dernier comité de politique monétaire de l’année. Le Tchadien réagissait ainsi à une question sur l’usage qu’il ferait de l’avis – rendu le 16 novembre et qui lui est favorable – qu’il a sollicité de la Cour de justice de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) à propos d’une résolution prise par les ministres des Finances, le 6 octobre, de suspendre le controversé concours de recrutement des cadres supérieurs de la banque centrale régionale et d’instruire un audit externe du processus.

Abbas Mahamat Tolli

« C’est suicidaire comme démarche, dans la mesure où il se met à dos le comité ministériel. Ce n’est qu’un avis qui ne remet pas en cause la décision des ministres », estime un haut fonctionnaire communautaire. Du fait du sommet entre les États-Unis et l’Afrique, à Washington mi-décembre, une passe d’armes entre le banquier central et les argentiers de la sous-région, qui pour la plupart accompagnaient leurs chefs d’État à ce rendez-vous américain, a été évitée le 13 décembre, à Douala. Mais la bataille mettant aux prises le gouverneur et le président du conseil d’administration de la BEAC, Hervé Ndoba, promet d’autres rebondissements.

Victime d’une « cabale »

Depuis le mois d’août, ce dernier, par ailleurs ministre des Finances et du Budget de Centrafrique, et le banquier central se livrent une guerre sans merci à propos de ce « scandale » du recrutement des agents d’encadrement supérieur de la banque centrale. Le premier milite clairement pour l’annulation du concours afin de sauver la réputation de l’institution, tandis que le second, excipant d’une attitude irréprochable, plaide pour la poursuite du processus. Le dernier épisode étant cette missive qu’Hervé Ndoba adresse le 21 octobre – soit deux semaines après l’assise ayant décidé de la suspension – à Abbas Tolli pour regretter que les résolutions et le communiqué final n’aient pas été portés à son attention pour signature, alors qu’à l’accoutumée, cela se fait dans les minutes qui suivent la fin des travaux.

Hervé Ndoba

Dans l’entourage du Tchadien, la cause de cette « cabale » dont il est la victime est à chercher dans l’adoption en avril par Bangui de la loi sur la cryptomonnaie. Un dossier susceptible d’ébranler les fondements de l’Union monétaire de l’Afrique centrale (Umac) et sur lequel le banquier central n’a eu de cesse de se montrer inflexible. D’ailleurs, le groupe de travail qu’il a mis sur pied au sein de la BEAC pour réfléchir sur les implications d’une telle décision estime que l’adoption du Bitcoin instaure un « dualisme monétaire » dans la zone, en institutionnalisant un concurrent au franc CFA.

Bien qu’exclu du premier cercle qui gère le dossier de la cryptomonnaie à Bangui, il revenait à Hervé Ndoba d’affronter ses pairs de la Cemac avides d’explications. Et c’est peu dire que l’argentier centrafricain, tout président du comité ministériel de l’Umac qu’il soit, a souvent essuyé les flèches de ses collègues.

Game of thrones

Un autre sujet émerge en toile de fond de cette confrontation : Bangui compte sur cette affaire pour affaiblir davantage le Tchadien et amener ainsi les chefs d’État à écourter son bail qui s’achève en principe en avril 2024. « On sait dans l’entourage de Touadera que Abbas Tolli n’est plus en grâce à Ndjamena où on le soupçonne d’avoir des vues sur le trône. Il n’est donc pas certain qu’il bénéficierait du soutien de son cousin [Mahamat Deby Itno, NDLR] si la question de son maintien venait à se poser », glisse un cadre de la banque centrale. Si tel est le cas, un de ses compatriotes devrait achever son mandat ou alors les chefs d’État pourraient en décider autrement

Une option qui ne déplairait pas à Hervé Ndoba. En vertu du principe de la rotation, auquel s’ajoute la règle selon laquelle le pays abritant le siège d’une institution communautaire ne peut désigner un de ses ressortissants à sa tête, le poste de gouverneur va échoir, non pas au Cameroun – le siège de la BEAC se trouvant à Yaoundé –, mais à la Centrafrique à la fin du mandat de Abbas Tolli. « Ndoba ne cache plus son désir de récupérer ce strapontin lucratif et fait des pieds et des mains après de Touadera », soutient notre haut fonctionnaire

En attendant que le prochain sommet des chefs d’États de la Cemac puisse trancher, les protagonistes croiseront encore le fer dans les prochains jours sur le sort à réserver à l’avis du juge communautaire. Une opportunité pour Hervé Ndoba et ses pairs de laver l’affront fait par Tolli ?

Jeune Afrique