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Primaires démocrates: ce qu’il faut savoir sur le « Super Tuesday »

Après quatre premiers scrutins, les primaires démocrates prennent une toute autre ampleur mardi avec l'avalanche de votes du "Super Tuesday",…

Après quatre premiers scrutins, les primaires démocrates prennent une toute autre ampleur mardi avec l’avalanche de votes du « Super Tuesday », qui pourrait avoir un impact décisif sur la course pour désigner l’adversaire du président républicain Donald Trump en novembre.

Favori, Bernie Sanders parviendra-t-il pour autant à prendre une avance irrattrapable? Ou l’ancien vice-président Joe Biden, fort du retrait du trentenaire Pete Buttigieg et de la sénatrice Amy Klobuchar qui lui ont apporté leur soutien in extremis, réussira-t-il à faire le plein de voix modérées pour faire barrage au sénateur socialiste?

Et quel sera l’impact de l’entrée en lice du multimilliardaire Michael Bloomberg?

– 14 Etats aux urnes –

Depuis la pointe nord-est des Etats-Unis jusqu’au milieu du Pacifique, les primaires démocrates organisées mardi couvrent un immense territoire: 14 Etats ainsi que les îles Samoa américaines et les démocrates vivant à l’étranger.

La Californie, Etat classé à gauche aux 40 millions d’habitants, pèse de façon décisive. Le Texas (30 millions d’habitants), plus conservateur, est l’autre poids lourd de la journée.

Puisque les Etats du « Super Tuesday » reflètent la diversité des Etats-Unis, c’est l’occasion pour les candidats de démontrer qu’ils peuvent séduire partout… ou au contraire de voir exposée au grand jour leur incapacité à convaincre des électeurs assez variés pour avoir une chance de remporter la Maison Blanche.

Avec un territoire si vaste, plusieurs fuseaux horaires et divers modes de scrutin, notamment par courrier, les résultats pourraient mettre du temps à arriver.

– Un jackpot de délégués? –

Plus encore que le nombre d’électeurs, c’est le fait que plus d’un tiers des délégués sont distribués d’un coup qui fait de cette journée un moment-clé du calendrier électoral américain.

Pour décrocher l’investiture démocrate, un candidat doit afficher une majorité absolue (1.991) de ces délégués, assignés proportionnellement aux scores engrangés dans chaque primaire.

Or 1.357 délégués sont attribués lors du seul « Super Tuesday ». Par comparaison, seuls 155 avaient été distribués jusque-là.

Bernie Sanders domine les sondages dans les deux Etats les plus riches en délégués: la Californie (415 délégués) et le Texas (228).

Il faut impérativement qu’un candidat fasse plus de 15% pour recevoir des délégués. Pour rester dans la course au niveau national, il faut donc absolument franchir ce seuil dans les gros Etats comme la Californie.

– Bloomberg entre en piste –

Après avoir déjà dépensé plus d’un demi-milliard de sa fortune personnelle pour financer ses publicités de campagne, l’ex-maire de New York va pour la première fois affronter le verdict des urnes.

Un premier débat raté et une deuxième performance peu convaincante ont fait baisser sa courbe dans les sondages mais il figure toujours en troisième place, derrière Bernie Sanders et Joe Biden.

– Vers une absence de majorité? –

Le prétendant démocrate à la Maison Blanche sera officiellement désigné lors d’une convention organisée, du 13 au 16 juillet, à Milwaukee dans l’Etat du Wisconsin.

Fait rare: avec une course aussi haletante, il est possible qu’aucun candidat n’arrive avec en poche la majorité absolue de délégués nécessaire pour gagner, même si une vague de retraits à drastiquement réduit le nombre de concurrents à la veille du « Super Tuesday ».

Le grand favori Bernie Sanders argue déjà que celui qui aura alors une majorité relative devrait être désigné vainqueur. Mais ses rivaux appellent à s’en tenir aux règles du Parti démocrate.

Selon celles-ci, si personne n’obtient la majorité absolue lors d’un premier tour, les délégués dit « assignés » deviennent libres de voter pour quelqu’un d’autre au deuxième tour.

Et quelque 770 « super-délégués », des notables et élus du parti, entrent alors aussi en piste avec le pouvoir de faire basculer le scrutin.

Du fait de son statut d’ancien vice-président, Joe Biden est lui-même un « super-délégué ».


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