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Avortement: une psychologue ivoirienne pour la méthode médicalisée

La psychologie ivoirienne, Odile Pohan, se dit favorable à l'"avortement médicalisé" au regard des "conséquences handicapantes" de l'interruption des grossesses…

La psychologie ivoirienne, Odile Pohan, se dit favorable à l' »avortement médicalisé » au regard des « conséquences handicapantes » de l’interruption des grossesses non désirées pour la mère et l’enfant.

Pour éviter des représailles, plusieurs jeunes filles s’adonnent à l’avortement clandestin. En Côte d’Ivoire, chaque année, entre « 210.000 et 290.000 femmes pratiquent les avortements, parmi lesquelles beaucoup en décèdent ». 

Pour la psychologue pédagogue ivoirienne il faut que l’avortement soit « médicalisé », car « il faut que les gens comprennent qu’aujourd’hui quand quelqu’un ne veut pas d’enfant », il faut l’assister afin de ne pas aller jeter cet enfant non désiré. 

Un travail psychologique devrait de prime à bord permettre à la femme ou à la jeune fille d’être écoutée, conseillée et prise en charge au plan psychologique. De ce fait, la société s’ouvre à elle afin de ne pas jeter en brousse l’enfant ou avorter. 

Bien entendu, « on ne peut pas s’amuser à le faire », a-t-elle ajouté, soutenant qu’ il convient de faire l’avortement « pour ceux dont la santé est en jeux », de même pour les cas de viol.  

Procuration de l’avortement

Selon la législation ivoirienne, il n’y a pas d’infraction lorsqu’une interruption de la grossesse est nécessitée pour la sauvegarde de la vie de la mère gravement menacée.

En outre, le médecin peut procurer l’avortement à une victime de viol à la demande de celle-ci. Dans le cas du viol et du pronostic vital de la mère, le médecin traitant ou le chirurgien doit prendre l’avis de deux médecins consultants. 

La réglementation dispose que cela a lieu après examen. Ils attestent que la vie de la mère ne peut être sauvegardée qu’au moyen d’une telle intervention chirurgicale ou thérapeutique ou que telle était la volonté de la victime de viol, dûment constatée par écrit. 

Si le nombre de médecin résidant au lieu de l’intervention est de deux, le médecin traitant n’est tenu de prendre que l’avis de son confrère. Toutefois, si le médecin traitant est seul résidant au lieu de l’intervention, il atteste sur son honneur que la vie de la mère ne pouvait être sauvegardée que par l’intervention chirurgicale ou thérapeutique pratiquée ou que telle était la volonté de la victime de viol. 

Dans tous les cas, un des exemplaires de la consultation est remis à la mère, tandis que l’autre est conservé par les médecins traitants. Pour élargir le champ de l’avortement sécurisé, des ONG invite l’Etat ivoirien à appliquer le protocole de Maputo. 

Préparer la société 

« Faire un enfant et aller le jeter en brousse, je dis non », déclare Mme Odile Pohan,  qui insiste qu’il faut tenir compte de « la dimension psychologique d’une grossesse qu’on ne veut pas ». 

Ensuite, on pourra « mettre des garde fours, mais je suis pour que l’avortement soit médicalisé », a-t-elle poursuivi. Sans verser dans l’imagerie populaire, elle fait observer que l’avortement clandestin a des causes connues: viol, santé de la mère. 

Accepter que médicalement l’avortement se fasse dans un endroit qui n’est pas à risque pour la santé de la mère, cela évite des « handicaps physiques, des problèmes de stérilité, voire la mort », a-t-elle fait remarquer.

« Aujourd’hui, on dit que si la santé de la mère est en danger on peut faire (l’avortement). Mais, c’est encore des avortements clandestins » auxquels’ ont peut assister, a fait observer la psychologue ivoirienne. 

Une dame, racontera-t-elle, est morte parce que la maladie a pris une proportion alors qu’on aurait pu la sauver. En outre, considérant la religion, cette mère a succombé, laissant derrière elle des orphelins. 

La société s’interroge sur l’avortement. Pour ce faire, il faut une étude pour apprécier les conséquences négatives sur la santé de la mère et la vie de l’enfant, conseille-t-elle. 

La psychologue insiste qu' »il faut surtout, pour ne pas arriver à l’avortement, faire plus de campagne de prévention de la grossesse non désirée », tout en allant « pas à pas ».