RCA : le succès du Caucus Africain 2025 salué par le Groupe III

La République Centrafricaine a brillé sur la scène internationale à l’occasion de la réunion du Groupe III, organisée en marge de l’Assemblée annuelle de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International (FMI).

 

Réunissant l’ensemble des États membres, la session du Groupe III a permis de passer en revue plusieurs points majeurs : l’approbation du procès-verbal de la précédente rencontre, la présentation du rapport annuel du bureau de l’Administrateur, ainsi que les discussions autour de la gouvernance, notamment la proposition d’un mécanisme de rotation des membres afin de renforcer la transparence et la représentativité du groupe.

Prenant la parole, Régis N’SONDE, Administrateur du Groupe III, a tenu à souligner la réussite du Caucus Africain 2025 organisé à Bangui. Selon lui, cet événement, marqué par la forte mobilisation des autorités centrafricaines, du FMI et de la Banque Mondiale, représente « une étape décisive pour la visibilité et la cohésion régionale ».

De son côté, Hervé NDOBA, Ministre des Finances et du Budget de la République Centrafricaine, a exprimé la reconnaissance du gouvernement envers les partenaires internationaux. Il a rappelé les résultats concrets issus du Caucus :

l’adoption d’une déclaration commune entre les États membres ; la mise en place d’un site internet officiel et du média en ligne « African Caucus TV3 » ; ainsi que plusieurs projets structurants visant à renforcer la coopération économique et institutionnelle dans la région.

Le ministre a également souligné que la tenue de cette rencontre à Bangui a eu un impact diplomatique et économique majeur pour le pays, contribuant à repositionner la République Centrafricaine comme un acteur incontournable du dialogue panafricain.

Faustin Archange Touadéra à Libreville pour une concertation régionale

Le Président de la République, Pr. Faustin Archange Touadéra, s’est rendu jeudi 16 octobre, à Libreville, au Gabon, pour une visite de travail.

 

Au Palais de la Rénovation, le Chef de l’État centrafricain a pris part à une rencontre tripartite avec ses homologues Umaro Sissoco Embaló, Président de la République de Guinée-Bissau, et Brice Clotaire Oligui Nguema, Président de la République Gabonaise.

Cette réunion de haut niveau s’inscrit dans le cadre des consultations régulières entre les trois pays, désireux de consolider leurs relations d’amitié et d’approfondir leur coopération dans plusieurs domaines.

Selon la présidence centrafricaine, les discussions ont porté sur les grands enjeux du moment en Afrique, notamment les processus électoraux en Afrique centrale et en Afrique de l’Ouest, ainsi que les défis sécuritaires qui préoccupent la sous-région.

Les trois Chefs d’État ont également évoqué les questions liées au développement durable, à la bonne gouvernance et à la solidarité interafricaine, dans un esprit de fraternité et de confiance mutuelle.

Par cette visite éclair à Libreville, le Président Faustin Archange Touadéra réaffirme sa volonté de promouvoir une diplomatie de proximité, axée sur la coopération Sud-Sud et le dialogue permanent entre les nations africaines.

Le Chef de l’État centrafricain plaide régulièrement pour une Afrique unie, capable de relever collectivement ses défis politiques, économiques et sécuritaires.

RCA-code électoral : polémique autour de l’article 141, l’ANE précise sa position

Une réaction de l’Autorité nationale des élections (ANE) est survenue au lendemain des propos tenus par le directeur de cabinet du Premier ministre, Dr Alexis N’dui Yabela, au sujet de l’article 141 du Code électoral.

 

Invité mardi dernier sur les ondes de Radio Ndeke Luka, Dr Yabela a estimé que cette disposition, qui impose aux hauts fonctionnaires de l’État souhaitant se porter candidats aux prochaines élections de décembre de se mettre en disponibilité, serait « mal rédigée » et en contradiction avec le statut général de la Fonction publique. Une interprétation que l’ANE juge inacceptable.

Dans un communiqué publié ce mercredi, l’organe en charge de l’organisation et de la supervision des scrutins en République centrafricaine a fermement réagi aux déclarations du haut responsable. Selon l’ANE, qualifier cette disposition de mal rédigée est non seulement « grave », mais aussi en décalage total avec l’esprit et la lettre du législateur.

« L’article 141 vise à garantir l’égalité entre tous les candidats, en évitant que certains ne puissent tirer avantage de leur position administrative ou de l’appareil d’État », rappelle l’ANE. L’institution souligne par ailleurs que cette mesure contribue à renforcer la transparence et la neutralité de l’administration dans le processus électoral.

Alors que le pays se prépare à des élections majeures en décembre, cette controverse met en lumière les tensions persistantes entre certaines institutions de l’État et les organes chargés de veiller au bon déroulement démocratique du scrutin.

L’ANE appelle enfin l’ensemble des acteurs étatiques à respecter le cadre légal en vigueur et à éviter toute interprétation personnelle des textes susceptibles d’entraver le processus électoral.

CPI : la défense de Patrice-Édouard Ngaïssona fait appel de sa condamnation

Trois mois après sa condamnation à 12 ans de prison par la Cour pénale internationale (CPI), Patrice-Édouard Ngaïssona, ancien dirigeant du mouvement armé antibalaka en Centrafrique, voit sa défense contre-attaquer. Dans un communiqué publié en septembre dernier, ses avocats ont annoncé avoir officiellement fait appel du jugement rendu par la chambre de première instance V de la Cour.

 

Condamné en juillet 2025 pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, notamment pour meurtres, persécutions et traitements inhumains commis entre 2013 et 2014, Patrice-Édouard Ngaïssona avait été reconnu comme l’un des principaux responsables des exactions perpétrées par les milices antibalaka contre les civils, en majorité musulmans, lors du conflit centrafricain.

Mais pour la défense, la décision des juges est entachée de « graves erreurs d’appréciation et d’interprétation du droit et des faits ». Les avocats de Patrice-Édouard Ngaïssona demandent purement et simplement l’acquittement total de leur client. Ils affirment que l’accusation n’a pas été en mesure de prouver au-delà du doute raisonnable la responsabilité directe de l’ancien ministre des Sports dans les crimes reprochés.

« Notre client a toujours nié toute implication personnelle dans les violences commises. Il n’a jamais donné d’ordres ni participé à des attaques contre des civils », ont insisté ses conseils dans leur déclaration publique.

Ce recours ouvre désormais une nouvelle phase judiciaire devant la Chambre d’appel de la CPI. Celle-ci devra réexaminer les éléments du dossier et déterminer si la procédure initiale a respecté les standards requis de preuve et de droit.

Pour les victimes, ce rebondissement judiciaire suscite une vive attention. Plusieurs organisations de défense des droits humains, engagées depuis des années aux côtés des communautés affectées par les violences, rappellent que ce procès est un symbole fort dans la lutte contre l’impunité en Centrafrique. Elles espèrent que la justice internationale restera ferme face à ceux jugés responsables de crimes atroces.

RCA : un escroc dépouille des sinistrés des inondations à la Cité Kodjo

Les habitants de la Cité Kodjo ont été victimes d’un imposteur se faisant passer pour un fonctionnaire de l’État. Promettant une aide au relogement, l’homme a disparu avec l’argent des sinistrés.

 

À peine remis du choc provoqué par les crues ayant dévasté leurs habitations, les habitants de la Cité Kodjo, située derrière l’aéroport de Bangui M’poko, doivent faire face à une nouvelle tragédie. Un individu, se faisant appeler Espoir Mbetibangui, s’est présenté comme un fonctionnaire du ministère de l’Urbanisme. Il promettait assistance et matériaux de construction, moyennant le paiement de frais administratifs allant de 2 000 à 5 000 francs CFA.

« Il nous a dit qu’il allait nous fournir du ciment, des matériaux, mais qu’il fallait d’abord payer. Nous étions désespérés, alors beaucoup ont accepté », confie Emmanuella Kolema, sinistrée.

Pendant deux jours, l’homme a sillonné le quartier, établissant des listes de bénéficiaires, rassurant les familles et gagnant la confiance de tous y compris celle du chef du quartier.

« Il m’a présenté une carte professionnelle. Il affirmait être chargé de mission au ministère. Je n’avais aucune raison de douter », déclare Jean Prosper Ngandropa, chef du quartier.

Alerté par les témoignages des victimes, le ministère de l’Urbanisme dément catégoriquement toute implication de ses services dans cette opération.

RCA : le FMI sonne l’alarme sur la gouvernance minière

Dans un rapport publié en juin dernier, le Fonds monétaire international (FMI) met une nouvelle fois en lumière les défis structurels qui freinent le plein potentiel du secteur minier en République centrafricaine.

 

Selon les projections du FMI, la République centrafricaine pourrait enregistrer une croissance économique de 3 % en 2025, tirée majoritairement par l’exploitation aurifère. La production d’or, en plein essor, est passée de 857 kilos en 2021 à plus de 5 tonnes en septembre 2025. Une progression spectaculaire, qui a généré plus de 150 milliards de francs CFA, dont près de 4 milliards reversés en taxes au Trésor public.

Mais cette embellie cache de sérieuses lacunes. Le FMI pointe du doigt des failles dans la collecte et la traçabilité des revenus issus de l’exploitation minière. D’après l’institution de Bretton Woods, une partie significative des taxes collectées ne serait ni correctement déclarée ni totalement reversée à l’État, en raison d’un système de suivi jugé inefficace et peu transparent.

Conscient des enjeux, le gouvernement centrafricain a entamé une réforme de son code minier. Objectif : améliorer la gouvernance du secteur, assurer une meilleure traçabilité des flux financiers et attirer des investisseurs fiables. Le FMI encourage vivement ces efforts, estimant qu’un cadre réglementaire clair et des institutions de contrôle solides sont indispensables pour que les ressources minières contribuent réellement au développement du pays.

Malgré la gravité des constats dressés, aucune réaction officielle n’a été émise par le ministère des Mines. Le silence des autorités, face aux recommandations du FMI, soulève des interrogations sur la volonté politique de réformer en profondeur un secteur aussi stratégique.

Le rapport insiste par ailleurs sur la nécessité de négocier des contrats clairs et équitables avec les compagnies minières étrangères, afin de garantir le respect des obligations fiscales.

Victoire des Fauves de Bas-Oubangui : Un nouvel élan pour le football centrafricain

En clôture des éliminatoires de la Coupe du monde, les Fauves de Bas-Oubangui ont offert à leurs supporters une victoire ce dimanche face aux Sao du Tchad, sur le score serré de 3 à 2.

 

« Nous avons terminé cette phase éliminatoire sur une note positive », a déclaré Enza Yamissi, le sélectionneur national à l’issue de la rencontre. Visiblement satisfait de l’engagement de ses joueurs, le technicien centrafricain a souligné la combativité de l’équipe et la progression observée tout au long de la campagne.

Malgré l’élimination, cette victoire revêt une dimension symbolique forte. Elle témoigne d’une montée en puissance de la sélection, souvent sous-estimée mais désormais déterminée à s’imposer sur la scène continentale.

Le sélectionneur a également promis un nouveau chantier pour le football centrafricain, évoquant des réformes à venir, notamment en matière de formation, d’encadrement technique et de structuration du championnat local. « Nous allons poser les bases d’un projet ambitieux, fondé sur la jeunesse, le travail et la discipline », a-t-il ajouté.

Les supporters, venus nombreux au stade de Bangui pour encourager leur équipe, ont quitté les tribunes avec le sourire et l’espoir d’un avenir meilleur pour les Fauves.

RCA : 10 000 ex-rebelles déposent les armes

Dans le cadre du programme de Désarmement, démobilisation, réintégration et rapatriement (DDRR), les autorités ont réussi à désarmer 10 000 rebelles et à récupérer 30 000 armes.

 

Lors de la onzième session du Comité stratégique du DDRR, tenue à Bangui le 10 octobre dernier, le président Faustin-Archange Touadéra, a salué les avancées réalisées dans le processus de paix du pays. Selon le gouvernement, la pacification progresse avec le désarmement des ex-combattants. Ce désarmement « massif » est le résultat de la mise en œuvre de l’accord de paix, renforcé par le partenariat de l’État avec la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca) et la présence russe.

« Aujourd’hui, onze des quatorze groupes armés signataires de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation nationale ont dissous leurs mouvements », a déclaré le président. Il a également mentionné que les deux groupes restants, l’Unité pour la paix en Centrafrique et les 3R (Retour, réclamation et réhabilitation) sont en voie de dissolution complète, conformément à l’Accord de N’Djamena. Le président a insisté sur l’importance de la consolidation de la paix, de la sécurité et de l’unité nationale pour le développement futur du pays. Faustin-Archange Touadéra a exprimé sa confiance dans une évolution positive de la situation et la détermination des Centrafricains à construire un avenir stable.

Cet état des lieux du DDRR et de la réconciliation intervient à quelques mois des élections générales, y compris la présidentielle, prévue pour décembre prochain. L’Autorité nationale des élections a enregistré dix dossiers de candidatures, parmi lesquels ceux du président sortant, Faustin-Archange Touadéra, et de la principale figure de l’opposition, Anicet Georges Dologuélé. Le scrutin à venir fait l’objet de critiques, car un certain nombre de leaders de l’opposition boycotte le processus électoral.

RCA-Présidentielle 2025 : Aristide Briand Reboas de retour dans la course

Ce samedi 11 octobre 2025, il a officiellement déposé sa candidature à la présidentielle de décembre prochain.

 

Déjà candidat en 2020, Aristide Briand Reboas fait son grand retour sur la scène politique nationale. Ce samedi 11 octobre, il a officiellement déposé sa candidature à la présidentielle de décembre prochain. Un come-back sous le signe de la détermination, qui porte désormais à huit le nombre de prétendants à la magistrature suprême.

Cinq ans après une première tentative infructueuse, Aristide Briand Reboas repart à la conquête du fauteuil présidentiel. C’est avec une posture résolument optimiste et un discours axé sur le renouveau et la justice sociale qu’il s’est présenté samedi devant la presse, au moment de confirmer son inscription dans la course à la présidentielle de 2025.

« Je suis venu pour servir, et non pour me servir », a-t-il lancé devant une foule de partisans rassemblés pour l’occasion. Fidèle à son style direct et engagé, Reboas n’a pas mâché ses mots sur l’état actuel du pays, évoquant des « dérives institutionnelles », un « affaiblissement du tissu social », et une jeunesse « délaissée ».

Le candidat a esquissé les grandes lignes de son programme, qu’il promet de détailler dans les semaines à venir. Parmi ses priorités : la réforme de l’éducation, la lutte contre la corruption, le développement des infrastructures et la relance de l’économie locale.

« Nous ne pouvons pas construire un avenir stable avec des fondations fragiles », a-t-il martelé, appelant à une refondation des institutions et à une gouvernance plus inclusive.

Aristide Briand Reboas rejoint ainsi un peloton de candidats de plus en plus fourni. Avec huit personnalités désormais en lice, le scrutin s’annonce disputé, voire historique. Mais l’ancien candidat n’est pas venu pour faire de la figuration. Son expérience passée, assure-t-il, lui a permis de mieux comprendre les attentes du peuple et de mieux affûter sa vision.

« Je reviens plus fort, plus préparé, et plus déterminé que jamais », a-t-il conclu, sous les applaudissements nourris de ses partisans.

RCA : le gouvernement déclare Anicet-Georges Dologuélé apatride

L’opposant et président de l’Union pour le renouveau centrafricain (URCA), Anicet Georges Dologuélé, a révélé sur sa page Facebook avoir reçu une correspondance officielle du ministre de l’Intérieur lui notifiant sa perte de nationalité centrafricaine.

 

Dans sa publication, l’ancien Premier ministre précise qu’un commissaire de police s’est présenté à son domicile à 12h40 pour lui remettre en mains propres la lettre émanant du ministère. Selon lui, « presque au même moment, cette correspondance était déjà largement diffusée sur les réseaux sociaux », dénonçant ainsi une fuite orchestrée par les autorités.

« Le gouvernement centrafricain me déclare apatride et en fait la publicité », a écrit Anicet Georges Dologuélé, exprimant son indignation face à ce qu’il considère comme une manœuvre politique visant à le discréditer.

Cette décision intervient quelques jours seulement après son investiture par l’URCA comme candidat à l’élection présidentielle du 28 décembre 2025, une candidature rendue possible après l’annonce officielle de sa renonciation à la nationalité française.

Pour l’heure, aucune réaction officielle du ministère de l’Intérieur n’a été publiée pour expliquer les motifs de cette mesure. Mais la déclaration d’apatridie d’un candidat à la magistrature suprême, en pleine période préélectorale, risque d’attiser les tensions politiques déjà vives à Bangui.

Plusieurs observateurs y voient un nouvel épisode de bras de fer entre le pouvoir et l’opposition, à quelques mois d’un scrutin présidentiel.