RCA: Sylvie Baipo Temon face aux députés

La ministre des Affaires étrangères étaient appelée ce mercredi matin 18 mars à répondre aux questions des députés à l’Assemblée nationale.

Depuis plusieurs mois, le ministère des Affaires étrangères est secoué par différentes affaires, ace à cette situation, les élus souhaitaient des réponses. C’est ce qui justifie le passage de la ministre à l’Assemblée nationale.

Les dossiers sont aussi nombreux que les questions posées par les élus : l’arrestation de membres syndiqués de son ministère, la perte du vote de la République centrafricaine à l’Assemblée générale des Nations unies, la polémique concernant la demande de mutation de plusieurs agents de la Minusca ou encore une affaire de faux passeports…

« J’ai bien indiqué effectivement que c’était des faux passeports dans la mesure où les passeports diplomatiques, les vrais passeports diplomatiques, sont de la prérogative du président de la République, chef de l’État, ou du ministre des Affaires étrangères. Les passeports qui défraient la chronique n’ont pas été signés par ces deux personnalités. Il y a une enquête en cours donc nous saurons tous au moment venu », a répondu la ministre des Affaires étrangères, Sylvie Baipo Temon.

Sur de nombreuses problématiques concernant le fonctionnement de son ministère ou des chancelleries, la ministre a évoqué des problèmes budgétaires. Ce qui ne convainc pas tous les députés, tels Jean-Pierre Mara : « Je ne crois pas un seul instant à la notion de manque de moyens financiers parce que si on comprend bien, les partenaires nous accompagnent donc ils mettent les moyens qu’il faut pour nous permettre de résoudre les problèmes. L’exécutif a ses priorités, ce qui fait qu’il se retrouve avec des problèmes où ils n’ont plus de moyens. Mais on ne peut pas évoquer le manque de moyens pour justifier pourquoi nous ne résolvons pas le probème… Moi c’est un raisonnement qui ne convient pas du tout. »

La séance a été ponctuée par quelques mouvements d’humeur.

Dominique Tchimbakala : « Il est temps que d’autres femmes sortent de l’ombre et libèrent leur parole »

L’affaire Rokia Traoré – du nom de la chanteuse malienne arrêté et incarcérée à Paris suite à une affaire l’opposant à son ex-mari – continue de susciter de l’indignation. Alors que l’écrivain Felwine Sarr s’est porté solidaire de la chanteuse en expliquant que statistiquement, les femmes africaines perdaient leurs droits parentaux à la suite d’un contentieux post-union, la journaliste Dominique Tchimbakala (d’origine congolaise) apporte un témoignage personnel pour l’étayer.

« Pour la plupart des couples mixtes, les femmes quand elles sont africaines perdent souvent à l’issue de contentieux post-union, leurs droits parentaux. C’est une donnée statistique et structurelle ».

Felwine Sarr, merci d’ouvrir cet espace de parole. Nous sommes trop nombreuses à vivre les situations dont vous vous faites le porte-voix. Sidérées par le choc, anéanties par la violence des institutions sensées nous protéger, nous nous enfermons dans la honte et dans un mutisme traumatique.

La plupart d’entre nous avons été traitées comme des criminelles, insultées, montrées du doigt, jugées folles, hystériques, déséquilibrées et bien sûr, jugées incapables d’être de bonnes mères. Parce que ces mots ont été prononcés, répétés, écrits, validés par des représentants d’institutions ou des autorités administratives, ils ont acquis la puissance d’une vérité judiciaire.

Puisque c’est par les mots que nous avons été enfermées, alors il est temps de reprendre possession de notre récit pour dire qui nous sommes et ce que nous subissons. C’est la raison pour laquelle je décide de m’affranchir de la honte pour témoigner de ce que j’ai vécu.
Que vous soyez une honnête travailleuse, une mère de famille consciencieuse, investie dans la vie scolaire et associative, journaliste reconnue ou artiste de renommée internationale, face à des représentants d’institutions, vous n’êtes rien d’autre qu’une femme noire. C’est-à-dire rien.

Peu importe que vous soyez victime de violences conjugales. Peu importe que vos enfants soient instrumentalisés. Peu importe que votre ex-compagnon ait reçu un rappel à la loi pour possession d’armes sans autorisation. Peu importe votre plainte pour harcèlement (qui sera d’ailleurs classée). Peu importe votre demande de protection à la police, c’est vous qui serez placée en garde à vue. Peu importent les antécédents judiciaires et les articles de presse sur le caractère violent du personnage, si votre ex-compagnon est un homme blanc, il sera tout-puissant.

A l’issue du contentieux post-union, il obtiendra tout. Non seulement vous pourrez perdre la garde de vos enfants mais en effet, perdre jusqu’à vos droits parentaux. Vous serez traitée comme une mère-porteuse. Toutes les institutions juridiques, éducatives, psychologiques, sociales vous regarderont comme suspecte. Et parce que vous ne leur ressemblez pas, parce qu’ils ont du mal à vous mettre dans une case, intuitivement –à leurs yeux- vous serez coupable. Vous serez jugée illégitime pour élever vos enfants. Et plus vous serez calme, plus vous tenterez d’expliquer l’absurdité de la situation, l’absurdité des décisions de justice, plus les institutions deviendront violentes à votre égard. Pour vous remettre à votre place, ou plutôt à celle qu’elles vous assignent.

Oui, les séparations dans les couples mixtes sont souvent plus violentes et traumatisantes que dans les couples non-mixtes. Au moment de la rupture, en particulier si nous en avons pris l’initiative, nous découvrons un autre visage de ces hommes que nous avons aimés, avec qui nous avons vécu et eu des enfants. Nous découvrons des individus capables de se comporter comme le faisaient les grands-bourgeois du 19è siècle ou les colons de la même époque : en maîtres et possesseurs de leurs épouses, de leurs compagnes et de leur progéniture. En conséquence, ils vous prendront tout, à commencer par vos enfants, pour vous punir d’avoir voulu exister en dehors d’eux.

Cette violence post-séparation est malheureusement la réalité de beaucoup de femmes, quelle que soit leur couleur. Mais il faut être une mère noire pour expérimenter la violence des institutions supposées nous protéger.
Cela commence avec une directrice d’école qui alerte les services sociaux en dehors des règles énoncées par l’Education Nationale.

Vient ensuite l’institutrice frustrée, jalouse, envieuse du statut que -vous une femme noire- avez pu atteindre dans SON pays. L’institutrice qui vous insulte devant vos enfants, refuse de vous laisser les récupérer à la sortie de l’école, en l’absence de toute décision de justice ! La même personne rongée par le sentiment de déclassement que vous entendez vous cracher sa haine et vous dire : « ah… Vous parlez bien, hein… Vous parlez bien !»
Puis l’inspectrice d’académie qui refusant de reconnaître la validité de vos arguments conclut par un argument d’autorité spécieux : « Madame nous sommes en France et en France il y a des règles et des lois ».

Puis l’expert-psychiatre désigné par la Cour pour juger de votre santé mentale et déterminé si les enfants sont ou non instrumentalisés. Un « expert » qui ne vous verra jamais interagir avec vos enfants. Une « expert » qui, alors que vous lui exposez les violences auxquelles vous avez été soumises de la part de votre ex-compagnon, vous répond : « Madame vous m’avez l’air volcanique, j’ai du mal à croire que vous vous soyez laissée faire ».
Enfin, le Juge des Affaires Familiales qui- contre l’avis du Juge des enfants !- décide de ne plus vous laisser voir librement votre fils.

Mais tout au long de la procédure, il y a un ex-compagnon, qui vous décrit auprès de tous les intervenants comme une femme «privilégiant sa carrière au bien-être des enfants », comme une personne déséquilibrée se livrant à des « crises d’hystérie sexualisée », bref l’archétype de la femme noire sauvage et sexualisée. Des propos tellement outranciers qu’ils pourraient faire rire si la situation n’était pas dramatique mais qui ne font réagir aucun des éducateurs, assistantes sociales, psychologues et autres supposés experts.

Peu importent les éléments tangibles, peu importent les documents que vous pourrez produire, la justice adoptera à l’égard de votre ex-compagnon une indulgence complice. Quand vous êtes une femme noire, face à un homme blanc et que vous êtes en situation de vulnérabilité, les institutions qui devraient être protectrices deviennent prédatrices.

D’un trait de stylo, elles peuvent vous faire basculer de la case « famille modèle » à la catégorie « cas social ». En une expertise, un jugement, elles peuvent anéantir votre vie et mettre en danger la construction psychique de vos enfants. C’est ainsi que des familles entières sont détruites en France.

Oui, Felwine Sarr, cette réalité est une donnée statistique et structurelle. Et j’ajouterai, pour paraphraser une citation célèbre, qu’il y a quelque chose de pourri en France dans le fonctionnement des institutions et de la justice familiale.
Il est temps que d’autres femmes sortent de l’ombre et libèrent leur parole pour qu’enfin, nous puissions ouvrir ce débat.

Journée internationale des droits des femmes: BGFIBank RDC s’engage au côté du Dr Denis Mukwege

BGFIBank RDC, filiale du Groupe BGFIBank, a eu l’honneur de recevoir le Docteur Denis Mukwege à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes.

Connu mondialement pour son engagement contre les mutilations génitales pratiquées sur les femmes en République démocratique du Congo ainsi que pour son travail remarquable dans les régions en guerre de l’Est du pays, le Docteur Denis Mukwege est un gynécologue et militant des droits de l’homme congolais. Surnommé “l’homme qui répare les femmes”, il a reçu de nombreuses distinctions dont le prix Sakharov en 2014 et le prix Nobel de la paix en 2018.

“Il est rare de pouvoir rencontrer l’un de ses héros et je suis donc infiniment reconnaissante de l’opportunité qui m’est offerte aujourd’hui. Docteur Mukwege est l’un de mes héros car il nous réconcilie avec des valeurs fondamentales d’humanité, de solidarité, de compassion, de persévérance et de courage. En octobre 2018, il a été couronné du prix Nobel de la paix et j’espère que ce prix sera prophétique et que la paix s’installera durablement sur tout le territoire congolais.” A déclaré Marlène Ngoyi, Directeur Générale de BGFIBank RDC.

BGFIBank RDC a tenu à remercier symboliquement le Docteur Mukwege pour le temps consacré à partager son expérience avec le personnel de la banque. La filiale lui a donc offert une statue en bois, œuvre d’une artiste congolaise qui peut vivre dignement de son art malgré un handicap.

La direction générale de BGFIBank RDC s’est engagée par ailleurs à apporter son assistance financière à l’hôpital de Panzi pour transformer immédiatement en actes les paroles prononcées à l’occasion de cette journée exceptionnelle.

Pour BGFIBank RDC, accueillir le Docteur Mukwege résonne avec la mission que la banque s’est fixée de promouvoir toujours plus activement son personnel féminin, en ligne avec les objectifs fixés au niveau du groupe.

En effet, avec plus de 2 000 collaborateurs dont 51% d’effectifs féminins en son sein, le Groupe a su démontrer que féminisation des équipes rime avec performance. Nombre de femmes occupent déjà les plus hautes fonctions de la banque, à l’image de Marlène Ngoyi, Directeur Général de BGFIBank RDC et bien d’autres au sein du Groupe.

Coronavirus : plus de 10.000 malades en Iran, qui exhorte le FMI à l’aider

L’Iran en a appelé jeudi à la responsabilité du Fonds monétaire international, à qui, de manière très exceptionnelle, Téhéran dit avoir demandé de l’aide face au Covid-19 qui touche désormais officiellement plus de 10.000 personnes dans le pays.

« Notre banque centrale a demandé un accès immédiat » à l’instrument de financement rapide (IFR) du FMI, a déclaré le ministre des Affaires étrangères iranien Mohammad Javad Zarif sur Twitter.

M. Zarif, a fait référence à la promesse faite début mars par la directrice générale du Fonds, Kristalina Georgieva, d’utiliser « autant que possible […] les financements d’urgence » du Fonds pour aider les pays membres « à faire face aux tragédies humaines et aux difficultés économiques causées » par l’épidémie mondiale de nouveau coronavirus partie de Chine.

Téhéran n’a plus reçu d’aide du FMI depuis un crédit dont l’Iran a bénéficié entre 1960 et 1962, soit avant la fondation de la République islamique en 1979.

Avec 75 nouveaux décès annoncés jeudi et un bilan officiel de 429 personnes tuées par la maladie Covid-19, l’Iran est l’un des pays les plus touchés par cette pneumonie virale, après la Chine et l’Italie.

« Au cours des dernières 24 heures, 1.075 personnes ont été infectées » par le virus, ce qui porte « le nombre total des infections à 10.075 », a annoncé jeudi le ministère de la Santé.

Dans un message publié sur son compte Instagram et repris par l’agence officielle Irna, le gouverneur de la banque centrale iranienne, Abdolnasser Hemmati, affirme avoir demandé formellement, par lettre, le 6 mars, un accès à l’IFR.

– « 5 milliards de dollars » –

« Compte tenu de la prévalence généralisée du coronavirus dans notre pays et de la nécessité de continuer à prendre des mesures fortes afin de prévenir et guérir (cette maladie) et pour faire face à ses impacts économiques », l’Iran demande au FMI une aide d' »environ 5 milliards de dollars » au FMI, écrit M. Hemmati.

Selon le site internet du Fonds, l’IFR « offre une assistance financière rapide à tous les pays membres qui (en) ont un besoin urgent ».

M. Hemmati n’a pas publié la copie de la lettre qu’il dit avoir adressée au Fonds.

Les différents prêts que peut accorder le FMI doivent être approuvés par le Conseil d’administration de l’institution, où, dans la pratique, aucune décision ne peut être prise contre la volonté des Etats-Unis.

Ceux-ci mènent actuellement une politique de « pression maximale » destinée à assécher les finances de l’Etat iranien, et le président américain Donald Trump n’a jusqu’à présent montré aucune volonté de l’infléchir.

Sur Twitter, M. Zarif a exhorté « le Conseil d’administration du FMI [à] coller au mandat du Fonds, être du bon côté de l’histoire et agir de façon responsable ».

– « Grandes pénuries » –

M. Zarif, qui dénonce régulièrement les sanctions économiques américaines visant son pays comme du « terrorisme économique » a accusé ces derniers jours Washington de se livrer à du « terrorisme médical » contre le peuple iranien.

La mission iranienne au siège des Nations unies à New York a diffusé jeudi une lettre de M. Zarif au secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, dans laquelle le ministre iranien dénonce la « punition collective » imposée par les Etats-Unis à son pays par le biais des sanctions qui « sapent [les] efforts pour combattre l’épidémie de Covid-19 en Iran ».

Washington a annoncé en 2018 le rétablissement de lourdes sanctions économiques contre Téhéran à la suite du retrait unilatéral des Etats-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015 entre la République islamique et la communauté internationale.

Sur le papier, les médicaments et les équipements médicaux échappent aux sanctions de Washington mais, en réalité, ceux-ci sont soumis au blocus américain, les banques internationales préférant généralement refuser une transaction impliquant l’Iran plutôt que de courir le risque de s’exposer à des représailles aux Etats-Unis.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a estimé mercredi que l’Iran faisait « de son mieux » pour contenir l’épidémie de Covid-19 mais que le pays manquait cruellement d’équipements. « Nous essayons de mobiliser davantage de soutien pour l’Iran », a ajouté l’agence onusienne.

« Le personnel soignant iranien se bat courageusement en première ligne contre le Covid-19 », mais « leurs efforts sont contrecarrés par de grandes pénuries causées par les restrictions sur l’accès aux médicaments [et] équipements [médicaux] imposés à notre peuple, a renchéri M. Zarif sur Twitter en déroulant une liste de « besoins urgents » de son pays.

Coronavirus: la contagion se mondialise dans le sport

La vague d’annulations et de reports d’événements sportifs a continué de se propager dans le monde entier jeudi en même temps que la pandémie de coronavirus: le basket en NBA et en Europe ainsi que le circuit de tennis ont été mis à l’arrêt et toutes les grandes compétitions sont désormais en suspens, y compris l’Euro de football.

L’UEFA a convoqué pour mardi une visioconférence avec les fédérations européennes pour décider de sa tenue et de la poursuite ou non de la Ligue des champions. L’Euro est censé débuter dans trois mois jour pour jour (12 juin-12 juillet) dans un format exceptionnel qui pose d’autant plus de questions. Il mobilise douze pays et le match d’ouverture Italie-Turquie est prévu à Rome, capitale du pays le plus touché d’Europe par le Covid-19 avec 827 morts sur près de 12.500 cas recensés.

Déjà frappé de plein fouet, le football européen a encore enregistré des nouvelles inquiétantes jeudi: la contamination de deux joueurs de Serie A italienne, Daniele Rugani, de la Juventus Turin, et Manolo Gabbiadini de la Sampdoria de Gênes. La Juve s’est placée en quarantaine, y compris Cristiano Ronaldo, qui est en isolement depuis plusieurs jours sur son île natale de Madère mais ne présente aucun symptôme de la maladie. L’Inter Milan a fait de même.

En Espagne, un cas a été détecté chez un basketteur du Real Madrid, provoquant la mise en quarantaine de l’équipe mais aussi celle des footballeurs qui utilisent les mêmes infrastructures.

– Rudy Gobert et la NBA touchés –

Aux États-Unis, la NBA a été suspendue mercredi « jusqu’à nouvel ordre » après l’annonce d’un premier cas de contamination dans l’équipe du Utah Jazz, juste avant le coup d’envoi de son match à Oklahoma City. Le joueur concerné est l’une des stars du basket français, Rudy Gobert. Un point d’interrogation est placé sur la fin de la saison régulière qui devait se poursuivre jusqu’au 15 avril avant le début des play-offs. Jeudi, la Fiba et l’Euroligue ont emboîté le pas à la grande ligue américaine en arrêtant toutes les compétitions européennes de clubs.

En tennis, ce sont d’abord les autorités locales qui ont pris les devants en annulant le tournoi de Miami, l’un des plus prestigieux de l’année après les Grands Chelems, chez les femmes comme chez les hommes. Peu de temps après, l’ATP a annoncé que l’ensemble des compétitions étaient stoppées pendant six semaines.

En Formule 1, le lancement de la saison est toujours prévu ce week-end à Melbourne, en Australie, mais l’écurie McLaren s’est retirée après qu’un membre de l’équipe britannique a été testé positif au Covid-19.

Au-delà, c’est l’ensemble des disciplines sportives qui voient leurs calendriers bouleversés par le coronavirus.

En football, le cas de Rugani risque de compliquer encore un peu plus l’organisation du huitième de finale retour de la Ligue des champions entre la Juve et Lyon, prévu normalement mardi prochain et déjà annoncé à huis clos.

Quatre équipes ont pour l’instant pu rallier les quarts de finale de la C1, le Paris SG et l’Atalanta Bergame – après des matches retour joués à huis clos – et l’Atletico Madrid et Leipzig, eux dans des conditions normales. Mais l’incertitude plane également sur le huitième de finale retour entre Barcelone et Naples programmé mercredi prochain, l’Espagne ayant interdit les liaisons aériennes directes avec l’Italie jusqu’au 25 mars.

Après avoir mis un terme prématuré à la saison dames mercredi soir, le ski mondial a annulé jeudi matin les deux dernières courses masculines (géant et slalom), qui devaient se courir à Kranjska Gora, en Slovénie mais à proximité de l’Italie, ce week-end. Un couperet qui offre le gros globe de cristal au Norvégien Aleksander Aamodt Kilde, aux dépens du Français Alexis Pinturault.

– La flamme allumée quand même –

Les Championnats du monde de patinage artistique, prévus à partir de mercredi prochain à Montréal, au Canada, n’ont pas non plus résisté. Pas plus que l’Euroligue de basket, messieurs comme dames, ainsi que les compétitions européennes de niveau inférieur, toutes suspendues jeudi matin.

Pendant ce temps-là, sur le site antique grec d’Olympie recouvert de pâquerettes et autres fleurs printanières, sous un ciel sans nuage et le chant des oiseaux, la flamme olympique a été allumée, certes sans spectateurs, mais comme si de rien n’était ou presque, à un peu plus de quatre mois des JO-2020, dont la cérémonie d’ouverture est prévue le 24 juillet à Tokyo. Seule une centaine d’invités a été réunie.

Alors que les interrogations sur leur tenue se multiplient, « une annulation est impensable », a estimé la gouverneure de la capitale japonaise Yuriko Koike jeudi, au lendemain du passage au stade de pandémie annoncé par l’Organisation mondiale de la santé.

Rare rescapée, la course Paris-Nice, elle, se poursuit sur les routes de France, jusqu’à dimanche. Seule précaution visible, des zones de départ et d’arrivées dont les spectateurs sont tenus éloignés.

« Ne paniquez pas »: l’appel d’une Américaine rétablie du coronavirus

Elizabeth Schneider, une Américaine de 37 ans qui s’est remise de son infection au nouveau coronavirus en se soignant chez elle, veut partager ce message: ne paniquez pas, mais pensez aux personnes à risque et restez à la maison si vous vous sentez malade.

Elle vit dans l’Etat de Washington, épicentre américain du virus comptant plus de 260 cas et au moins deux douzaines de décès, le plus lourd bilan enregistré aux Etats-Unis.

La femme détentrice d’un doctorat en bio-ingénierie a envie de « donner un peu d’espoir aux gens » avec l’histoire de son infection relativement bénigne, probablement typique de la grande majorité des cas.

« Evidemment, il ne faut pas être trop nonchalants, car il y a beaucoup de personnes âgées ou qui ont des problèmes de santé qui restent vulnérables », tempère-t-elle. « Nous devons être extrêmement vigilants et penser à nous isoler des autres ».

Cette semaine, les autorités sanitaires américaines ont déclaré, citant des données chinoises, que 80% des cas de la maladie étaient bénins, alors que les cas graves nécessitant une hospitalisation affectaient principalement les personnes de plus de 60 ans et celles souffrant de maladies cardiaques ou pulmonaires.

– Jour de fête –

Mme Schneider a commencé à ressentir des symptômes s’apparentant à ceux d’une grippe le 25 février, trois jours après être allée à une fête qui a ensuite été identifiée comme le lieu d’infection d’au moins cinq autres personnes.

« Je me suis réveillée fatiguée, mais ce n’était rien de plus que ce que je ressens habituellement le matin quand je dois aller travailler », raconte-t-elle à l’AFP.

À midi, elle éprouve cependant un mal de tête, de la fièvre et des courbatures. Elle décide de quitter le bureau de l’entreprise de biotechnologie où elle travaille comme gestionnaire du marketing et rentre chez elle. Elle constate plus tard souffrir d’une fièvre élevée.

« À ce moment-là, j’ai commencé à trembler de façon incontrôlable, et j’ai senti des picotements dans mes extrémités… c’était un peu inquiétant ».

Elle se tourne vers les médicaments contre la grippe en vente libre pour traiter ses symptômes. La fièvre diminue au fil des jours.

« Je pensais que je n’avais certainement pas le coronavirus », assure Mme Schneider, qui n’a jamais éprouvé la toux ou les essoufflements associés à la maladie.

– « Curiosité scientifique » –

Quelques jours plus tard, elle découvre cependant sur la page Facebook d’un ami que plusieurs invités qu’elle avait côtoyés à la fête avaient développé des symptômes similaires.

Plusieurs de ces personnes s’étaient vu refuser le test pour le coronavirus, car elles ne présentaient pas de problèmes respiratoires.

Supposant qu’elle n’aurait pas non plus accès au test, elle décide de s’inscrire au Seattle Flu Study, un programme de recherche sur la grippe qui lui envoie un kit d’échantillonnage nasal à renvoyer par la poste.

« J’ai finalement reçu un appel me disant que j’avais le Covid-19 ».

Sa mère pleure en apprenant ce diagnostic, mais Mme Schneider reste positive.

« Je n’aurais probablement pas ressenti ça si j’avais été gravement malade », avoue-t-elle, « mais du point de vue de la curiosité scientifique, j’ai trouvé que c’était très intéressant ».

Au moment d’être diagnostiquée, ses symptômes avaient déjà disparu, mais les autorités sanitaires locales lui demandent de rester à la maison encore 72 heures.

Cela fait maintenant une semaine qu’elle se sent mieux. Elle a recommencé à faire ses courses, mais évite les grands rassemblements et continue de travailler depuis son domicile.

« Si vous pensez que vous l’avez, vous devriez vous faire tester », conseille l’Américaine.

« Et si vos symptômes ne mettent pas votre vie en danger, restez simplement chez vous, prenez des médicaments en vente libre, buvez beaucoup d’eau, et regardez les émissions que vous voulez voir ».

Donald Trump sème la confusion

Donald Trump voulait rassurer, fixer un cap, démontrer sa capacité à diriger. Il a échoué.

Messages contradictoires, approximations, vantardises, contre-vérités: depuis plusieurs semaines, le président des Etats-Unis sème la confusion sur le coronavirus. Sa prise de parole, mercredi soir depuis le Bureau ovale, n’a fait qu’alimenter un peu plus les inquiétudes, des investisseurs comme des autres.

Lors d’une allocution décousue de dix minutes, oscillant entre la reconnaissance de la gravité de la crise et sa volonté d’en minimiser la portée, le dirigeant de la première puissance mondiale a mis en avant des initiatives économiques inabouties. Et annoncé, avec plusieurs erreurs qui ont du être rectifiées par ses équipes a posteriori, des restrictions de voyage.

Le principale mesure, la fermeture pour 30 jours des frontières des Etats-Unis à tous les voyageurs en provenance d’Europe (à l’exception des Américains), a suscité de vives interrogations sur son efficacité face une pandémie qui a fait plus de 4.600 morts à travers le monde et affolé les marchés financiers.

Les critiques sont venues de ses adversaires démocrates, mais aussi de la communauté scientifique et même de son propre camp.

Thomas Bossert, son ancien conseiller à la sécurité intérieure, n’a pas caché ses réserves. « Dans deux semaines, nous regretterons d’avoir perdu du temps et de l’énergie sur ses restrictions de voyage », a-t-il tweeté, estimant qu’il aurait été infiniment préférable de se concentrer sur la « préparation des hôpitaux » et des communautés particulièrement touchées.

Le Royaume-Uni, épargné par la décision présidentielle, a également critiqué la mesure visant les ressortissants de l’espace Schengen. « Nous ne pensons pas que c’est ce qu’il faut faire », a lâché, laconique, le ministre britannique des Finances Rishi Sunak sur la BBC.

– « Dangereusement court-termiste » –

« +L’Amérique d’abord+ est une réponse dangereusement court-termiste face à une crise mondiale de cette ampleur », a réagi Iann Bremmer, fondateur du think tank Eurasia Group.

Au-delà de ses décisions, le choix des mots a aussi fait grincer des dents. Dès le début de son allocution, Donald Trump a parlé, à dessein, du « virus étranger ».

Or ce président qui, en, campagne, stigmatisait les Mexicains « violeurs », n’en est pas, loin s’en faut, à son coup d’essai sur ce thème.

« Construction en cours. Nous avons plus que jamais besoin d’un mur! », tweetait-il 10 mars en réponse à un autre tweet mettant en garde contre la propagation du « virus de Chine »

Pour Richard Haass, président du Council on Foreign Relations, le discours de mercredi soir était d’abord remarquable par sa « xénophobie ».

L’appel au rassemblement formulé par l’ancien homme d’affaires de New York n’aura par ailleurs duré que quelques heures. « Nous avons un ennemi commun, l’ennemi du monde, c’est le coronavirus », tweetait-il mercredi, appelant les médias, qu’il attaque sans relâche, à l’unité.

Dès jeudi matin, il replongeait dans son exercice favori: citer sur Twitter des présentateurs de sa chaine préférée, Fox News, critiquant ses adversaires, en l’occurrence Nancy Pelosi, présidente démocrate de la Chambre des représentants.

– « Virus et leadership » –

Quelques heures avant l’allocution présidentielle, Anthony Fauci, directeur de l’Institut national des maladies infectieuses et figure emblématique de la recherche aux Etats-Unis, avait, devant le Congrès, fait une série de mises en point.

Ses réponses précises, simples, directes – « basées sur la science », a-t-il insisté – ont sonné comme autant de rectifications aux approximations présidentielles sur le virus qui fait trembler la planète.

Interrogé en particulier sur les affirmations du tempétueux locataire de la Maison Blanche selon lesquelles l’arrivé du printemps signerait probablement la fin du virus, il a remis les choses calmement en perspective.

« Nous ne savons pas ce que ce virus va faire », a-t-il martelé. « Nous espérerons qu’avec un temps plus chaud il ira en diminuant. Mais nous ne pouvons travailler sur la base de cette hypothèse. Nous nous devons de prendre comme hypothèse de travail que cela va devenir de pire en pire ».

Dans un éditorial intitulé « Virus et leadership », le Wall Street Journal, peu suspect d’anti-trumpisme primaire, s’inquiétait lui de l’incapacité du milliardaire républicain à relever le défi de cette crise sanitaire mondiale.

« Lorsque le président Trump identifie une menace, son instinct est de la nier, de s’arc-bouter et de riposter. Cela souvent été efficace politiquement, mais dans le cas du nouveau coronavirus, cela a nui à sa capacité à diriger ».

Inquiets après l’annonce de Trump, des touristes américains veulent rentrer d’Europe

Fin de vacances dans la confusion: de nombreux touristes américains qui craignent d’être bloqués en Europe se sont précipités jeudi dans plusieurs aéroports européens pour rentrer au pays, après l’annonce surprise de Donald Trump d’interdire l’entrée des Etats-Unis aux Européens pour endiguer le coronavirus.

« C’est confirmé, on a des sièges ? », s’enquiert à Roissy auprès de sa mère Kate Mendhan, une Américaine de 22 ans venue passer une semaine de vacances à Paris pendant le « spring break ». Cette étudiante en droit devait initialement regagner Minneapolis dimanche, mais elle a avancé son départ à vendredi matin.

Aux yeux de Carole Mendhan, la mère de Kate, « si Donald Trump fait ça, c’est juste pour être réélu » en 2020. « C’est politique, c’est tout », dit-elle à l’AFP, dépitée de raccourcir son voyage sans avoir eu le temps de « voir Versailles ».

En cause: l’annonce surprise de Donald Trump d’une suspension pour trente jours de l’entrée aux Etats-Unis des voyageurs ayant récemment séjourné en Europe, afin d’endiguer la pandémie de coronavirus que le président américain a qualifié de « virus étranger ».

La mesure entrera en vigueur vendredi à minuit heure de Washington (04H00 GMT samedi).

Elle s’appliquera à toute personne ayant séjourné dans l’espace Schengen au cours des 14 jours précédant leur arrivée prévue aux Etats-Unis, mais fait une exception pour les Américains et les résidents permanents.

Cela a pourtant semé la confusion parmi les touristes américains, dont des dizaines ont afflué quelques heures après l’annonce dans plusieurs aéroports européens.

« C’est un peu décevant. Il y a plusieurs personnes ici pour qui c’est la première visite à Paris, ça va être triste », déplore ainsi Michelle, touriste originaire de Salt Lake City, qui devait séjourner à Paris et Londres.

– « Repartir tout de suite » –

A l’aéroport londonien d’Heathrow, de longues files d’attente s’étaient formées devant les comptoirs des compagnies American Airlines, Virgin et Delta – qui ont toutes plusieurs vols par jour en direction de villes américaines.

« On vient de sortir de l’avion et on va repartir tout de suite, c’est pas croyable ! », lance Tiara Streng, 29 ans, originaire du Colorado, qui fait la queue pour réserver un vol avec trois amis. « C’est vraiment ridicule », peste-t-elle à propos de l’annonce de Trump.

Son groupe d’amis a voyagé depuis le Colorado dans la nuit pour un séjour de dix jours en Europe, notamment une excursion en Irlande à l’occasion de la Saint Patrick et qui a été annulée.

« On a reçu tous ces messages seulement lorsqu’on a atterri… », témoigne une autre touriste, Brooke Ward, 32 ans. « On s’est demandés si on devait rester. Evidemment, on n’a aucune envie de repartir, mais on s’est dit que c’était préférable… ».

Son compagnon de voyage Deepi, 28 ans, ajoute: « notre famille, British airways, en fait tout le monde nous a conseillé de rentrer; ils disent que c’est mieux », soulignant qu’il craignait aussi que les Etats-Unis « annoncent demain qu’il faut qu’on rentre tous à la maison ».

– « Le plus vite possible » –

« Nos employeurs nous ont déjà dit que l’on devrait être en quarantaine en rentrant », confie Streng, qui voyage avec ses amis Brooke et Deepi. Ils travaillent tous les trois dans un hôpital.

Ils espèrent que la compagnie British Airways échangera leurs billets sans frais.

A l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol, des passagers tentaient aussi jeudi de trouver un vol pour les Etats-Unis – certains portant des masques -, faisant notamment la queue devant le comptoir de la compagnie néerlandaise KLM.

« Je devais aller voir ma famille à New York lundi, mais maintenant, je ne sais pas ce que je vais faire… », lâche Morena, 30 ans, qui vit à Rotterdam.

De son côté, Tristan Jensen, 20 ans, originaire de Detroit, explique qu’il essaie de « rentrer chez lui « le plus vite possible ». « Nous devions rester (aux Pays-Bas, NDLR) jusque dimanche, mais il nous faut rentrer ».

A Roissy Charles-de-Gaulle, la fréquentation a déjà chuté à environ 100.000 passagers contre 200.000 à 260.000 habituellement, selon une source aéroportuaire. L’annonce de Trump impacte en particulier quatre compagnies aériennes: Delta, American Airlines, Air France et Norwegian, a précisé cette source.

Plus de 20.000 personnes ont été contaminées par le coronavirus en Europe, et 930 en sont mortes, selon un bilan établi par l’AFP à partir de sources officielles mercredi à 17H00 GMT.

Les Etats-Unis sont aussi touchés avec plus de 900 cas recensés et au moins 28 morts.

Des touristes français, qui devaient se rendre prochainement aux Etats-Unis, se renseignaient aussi à Roissy, décontenancés. « On avait prévu de partir sur New York et voilà (…) On va se renseigner là pour avoir plus d’informations », lance Didier, touriste français, dont le fils étudie à New York.

« Le monde ne va pas s’arrêter de tourner à cause d’une maladie », soupire de son côté à Roissy Melvin Taylor, guitariste de blues renommé qui se produit régulièrement en Europe. Assis face à un tableau d’affichage des vols, guitare à ses pieds, il attend des amis de Chicago. Lui-même a prévu de rester en France jusqu’au 29 mars.

« On ne va pas changer nos plans », assure-t-il, estimant que Donald Trump fait « semblant d’agir » mais qu’il n’a pas de réelle stratégie. Un de ses amis, également musicien, ironise: « Qu’est ce qui peut se passer ? Rester en France ? C’est bien la pire chose qui puisse nous arriver ! ».

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Dans une Italie au ralenti, mode d’emploi à l’heure du coronavirus

Plus de coiffeurs ni de visites chez ses parents, plus de café au comptoir, le jogging est toléré mais en solitaire : mode d’emploi d’un quotidien bouleversé par le coronavirus pour 60 millions d’Italiens.

– Se déplacer –

– Les Italiens peuvent sortir pour le travail, pour des soins de santé ou acheter de la nourriture et des produits de première nécessité. Mais ils doivent justifier leurs déplacements en brandissant une déclaration sur l’honneur, susceptible d’être vérifiée par la police.

– Il n’y a pas de postes fixes pour bloquer les mouvements des personnes, mais des contrôles dans les rues silencieuses, effectués par des policiers dûment équipés de masques. Jeudi, le nombre des patrouilles avait été revu à la hausse à Rome. Giuliano, 68 ans, lisait comme à son habitude le journal devant le Panthéon à Rome. Contrôlé, il a dû rentrer chez lui, a constaté l’AFPTV.

– Les transports en commun et les taxis ne sont pas soumis à des restrictions, mais ils étaient encore plus vides jeudi après la fermeture de la plupart des commerces.

– Aucune limitation pour le transport de marchandises, le transport d’animaux, l’acheminement de paquets, qui s’apparentent à du travail.

– On a le droit de faire de l’exercice dehors, mais seul, pas en groupe. Les promeneurs de chien ont un excellent alibi pour sortir.

– Travailler, étudier –

– Les casaniers sont à l’honneur car rester chez soi est « pour le bien de tous », selon le gouvernement. Le télétravail est donc vivement conseillé si possible, tout comme la prise de jours de congés.

– Les usines et les artisans continuent à produire normalement, à condition d’appliquer des précautions d’hygiène strictes.

– Les services administratifs publics restent ouverts, mais le gouvernement conseille d’utiliser les services en ligne.

– Ecoles et universités sont fermées et sont incitées à proposer un enseignement à distance.

– Communiquer –

– Confinés chez eux, les Italiens téléphonent désormais « tout au long de la journée » à partir de leur réseau fixe, qui a enregistré une hausse des communication de 70%, selon le patron de Telecom Italia Luigi Gubitosi.

– Et quand ils ne téléphonent pas, ils regardent la télé : le groupe Mediaset a enregistré une progression « sensible » de son audience.

– Visiter –

Les voyages de tourisme sont « absolument à éviter ». Les vacanciers italiens ou étrangers déjà en Italie doivent limiter leurs déplacements à ce qui est nécessaire pour rentrer chez eux. Encore visibles mercredi, ils étaient très rares jeudi à Rome.

– Sortir –

– Bars, pubs et restaurants sont tous fermés depuis jeudi. Agron, un employé du café Da Claudia à Rome, en profite pour nettoyer la devanture : « La fermeture est-elle logique ? Je ne sais pas, je fais ce qu’on me dit », a-t-il commenté, « mais le plus important c’est la santé ».

– Toutes les manifestations culturelles, sportives, religieuses ou festives sont suspendues. Pas de Calcio donc. Les compétitions organisées par des organismes internationaux se dérouleront à huis clos. La foire du livre jeunesse de Bologne, le plus grand salon de ce genre en Europe, décalée à mai a été finalement annulée.

– Les lieux de culte restent ouverts, à condition de respecter la distance d’un mètre. Mais les cérémonies religieuses (mariage, baptême, funérailles, prières musulmanes du vendredi) sont interdites. Des participants à un cortège funéraire en Sicile ont ainsi été les premiers à s’être vu infliger une amende. Des dizaines d’autres personnes ont depuis été verbalisées et ont dû payer jusqu’à 200 euros.

– Consommer –

– Restent ouverts depuis jeudi les pharmacies et les magasins vendant, outre des biens alimentaires, des produits indispensables, comme le matériel d’éclairage, les articles d’hygiène, l’électroménager, les équipements de télécommunications, les téléviseurs, les journaux, ainsi que les opticiens, les laveries, mais aussi… les bureaux de tabac.

– Tous les autres commerces, jugés non indispensables, vendant par exemple des vêtements, sont fermés, tout comme salons de coiffure. Dès jeudi matin, des chaînes spécialisées dans les vêtements incitaient leurs clients à commander sur internet.

– Dans les supermarchés, dont les entrées sont filtrées pour éviter les foules, le personnel est équipé de gants et de masques.

– La famille –

– Manger chez ses parents n’est pas considéré comme un déplacement nécessaire : c’est donc en théorie interdit. En revanche, les couples divorcés peuvent se déplacer pour voir leurs enfants s’ils sont mineurs. S’occuper de personnes âgées est autorisé, tout en évitant le plus possible les contacts physiques.

Virus: les restrictions américaines, « coup de massue » pour le secteur aérien

La décision américaine d’interdire l’accès des Etats Unis aux Européens est un nouveau « coup de massue » sur une liaison phare pour le secteur aérien, d’ores et déjà l’un des plus éprouvés par la pandémie de nouveau coronavirus.

+ Qui est concerné par l’interdiction?

Toute personne ayant séjourné dans les 26 pays européens de l’espace Schengen au cours des 14 jours précédant leur arrivée prévue aux Etats-Unis, à l’exception des Américains et des résidents permanents aux Etats-Unis. La mesure entre en vigueur pour 30 jours samedi à 03H59 GMT.

C’est aux compagnies aériennes de vérifier qui peut ou non embarquer. Si un passager se voit refuser l’entrée sur le territoire américain, c’est à la compagnie aérienne de le rapatrier à ses frais.

+ Que représente le trafic entre Etats-Unis et Europe continentale?

Le marché nord-américain est crucial pour le trafic long-courrier des compagnies aériennes qui se bousculent, notamment vers la destination reine, New York, alléchées par la régularité du trafic et la part importante de passagers en classe affaires, plus rentable.

Les Etats-Unis représentent par exemple 8,1% du trafic accueilli dans les aéroports parisiens en 2019 (8,7 millions de passagers) contre 2,1% pour la Chine.

+ Quel impact pour les compagnies aériennes et les aéroports?

Les compagnies aériennes sollicitées jeudi s’efforçaient encore d’évaluer l’impact de la décision américaine.

« Nous ne savons pas encore si cela signifie que tous les vols de KLM seront impactés », a déclaré le patron de KLM Pieter Elbers. « Mais il est indéniable que les conséquences sont extrêmement importantes ».

En Islande, qui fait partie de l’espace Schengen, Icelandair a annoncé des restrictions qui « toucheront considérablement les plans de vol ». Elle devait assurer 490 dessertes depuis et vers les États-Unis au cours des 30 prochains jours.

L’interdiction américaine constitue « un nouveau coup de massue pour les compagnies aériennes », affirme Charlie Roberson, économiste en chef chez Renaissance Capital à Londres.

Au point de fermer des aéroports? En Italie, placée en confinement, l’un des deux aéroports de Rome, qui accueille essentiellement des compagnies low cost, fermera à partir de vendredi, l’autre verra son activité réduite.

A Francfort, d’où partent 480 vols par semaine vers les Etats-Unis, l’opérateur aéroportuaire n’évoque « pour le moment aucun plan concret de fermeture des terminaux », tandis qu’à Paris des discussions sont en cours sur l’éventuelle fermeture d’un des terminaux de Charles-de-Gaulle.

+ Quelles conséquences financières?

Les compagnies aériennes européennes Air France, IAG (British Airways) et Lufthansa plongeaient toutes en Bourse jeudi.

L’association internationale du transport aérien (Iata) avait estimé le 5 mars, avant la décision des Etats-Unis, que les pertes de chiffre d’affaires des compagnies pourraient atteindre 113 milliards de dollars si le coronavirus continuait à se répandre.

« Il y a deux questions essentielles, l’une qui est la fin de la crise sanitaire et l’autre qui est comment l’économie va tenir le choc », a commenté Olivier Fainsilber, expert en transport aérien au cabinet Oliver Wyman.

Dans un secteur fragile qui a vu en Europe la faillite récente de plus d’une dizaine de compagnies, le coronavirus risque de faire des dégâts supplémentaires. Pour être rentable, un avion doit voler avec un taux de remplissage d’au moins 70 à 80%.

« C’est la catastrophe (…). Au total, entre les voyages à forfait (hébergement+vols) et les prestations sèches (vols principalement), on estime qu’il y a 100.000 clients concernés au niveau des tour-opérateurs français sur mars et avril », a déploré René-Marc Chikli, président de la fédération française de ce secteur.

+ Y a-t-il eu des précédents?

En septembre 2001, le trafic aérien à destination des Etats-Unis avait été complètement interrompu pendant trois jours.

Au plus fort de l’épidémie de SRAS, qui avait principalement touché la Chine, Hong Kong et Singapour, les revenus des compagnies opérant dans la région Asie-Pacifique avaient chuté en mai 2003 de 35%.

La crise financière avait fait plonger dans le rouge les compagnies aériennes en 2008 et 2009.

Et lors de l’éruption du volcan islandais en avril 2010, plus de 100.000 vols avaient été annulés en 6 jours en raison de la clôture de l’espace aérien européen. Cela s’était traduit par une perte de chiffre d’affaires de 1,8 milliard dollars pour le trafic aérien mondial.