A Pompéi, des thermes romains tirés de l’oubli avec un petit squelette…

Des thermes romains conçus pour être le joyau de Pompéi mais détruits par l’éruption volcanique de l’an 79 ont été ouverts lundi au public, qui a aussi pu découvrir l’émouvante histoire d’un petit squelette…

Piliers et blocs de marbre se trouvent là où ils ont été laissés lorsque la cité antique fut submergée par les coulées pyroclastiques du Vésuve pendant la catastrophe.

Il en est de même du squelette d’un enfant qui y avait cherché refuge en vain et a été sorti de l’oubli par la dernière campagne de fouilles.

Les architectes de l’époque « s’étaient inspirés des thermes de l’empereur Néron à Rome, les salles devaient être plus grandes et plus légères, avec des bassins de marbre », a déclaré à l’AFP le directeur du site archéologique de Pompéi, Massimo Osanna.

« Ce furent des fouilles chargées d’émotion », a déclaré pour sa part Alberta Martellone, l’archéologue qui a dirigé un anthropologue, un géologue et un vulcanologue dans l’étude du squelette de l’enfant, mort entre huit et dix ans.

« Il ou elle cherchait un abri et au lieu de cela a trouvé la mort », raconte-t-elle.

– « Vie interrompue » –

Ces fouilles ont aussi été « émouvantes d’un point de vue architectural, parce qu’il est inhabituel de trouver un bâtiment aussi grand, avec des pièces aussi vastes, dans cette ville construite de manière si dense », explique l’archéologue.

Le chantier avec son petit squelette est « le symbole d’une vie interrompue ».

A l’origine, les bains publics de la ville étaient plus petits, sombres et souvent surpeuplés. Le nouveau complexe aurait fourni un cadre plus luxueux à ceux qui en avaient les moyens, à savoir la plupart des citoyens, mais pas les esclaves.

Des fouilles récentes à Pompéi ont abouti à plusieurs découvertes importantes, y compris une inscription découverte l’an passé qui prouve que la cité a été détruite après le 17 octobre 79 et non le 24 août comme on le pensait jusque-là.

Il y a quelques semaines, les archéologues ont découvert une fresque représentant un gladiateur en armure se tenant debout victorieux alors que du corps de son adversaire terrassé jaillissait le sang.

La fresque se trouve dans ce qui était, il y a 20 siècles, une taverne qui devait accueillir combattants et prostituées.

En plus des thermes, le public peut depuis lundi visiter une petite domus (demeure) avec une fresque représentant l’union du dieu Jupiter transformé en cygne et Léda, l’épouse de l’épouse de Tyndare roi de Sparte.

De l’autre côté de la rue du Vésuve, la surprenante Maison des cupidons d’or a rouvert ses portes après des travaux réalisés sur ses sols en mosaïque.

– Le défi du climat –

Alors que les chasseurs de trésors ont pillé Pompéi à travers les siècles à la recherche de bijoux ou d’objets précieux, des zones entières du site restent aujourd’hui encore inexplorées.

Chaque découverte aide les historiens à comprendre non seulement ce qu’était la vie dans l’antique cité, mais aussi ce qui s’est passé dans ses dernières heures tragiques, lorsque le ciel s’est chargé de feu et de cendres, a expliqué Massimo Osanna.

Le projet Grand Pompéi, financé en partie par l’UE, s’achèvera à la fin de l’année, mais le gouvernement italien a alloué 32 millions d’euros pour la poursuite des fouilles.

Les événements météorologiques violents causés par le changement climatique « sont notre plus grand défi », a ajouté M. Osanna, dont le nouveau livre « Pompéi, il tempo ritrovato » (Pompeï le temps retrouvé, Rizzoli) décrit la course pour préserver ce site vulnérable inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

« Nous avons 50 personnes – restaurateurs, archéologues, architectes, ingénieurs – sur place en permanence, qui effectuent des inspections et interviennent si nécessaire, et ce nombre passera à 70 l’année prochaine », a-t-il précisé.

La cité de ruines, près de Naples, est le deuxième site touristique le plus visité d’Italie, derrière le Colisée de Rome, avec un peu moins de quatre millions de visiteurs en 2019.

Angola: l’ex-président Dos Santos défend son fils et un ancien haut responsable

L’ancien président angolais José Eduardo Dos Santos a défendu par écrit son fils José Filomeno ainsi que l’ex-gouverneur de la Banque centrale d’Angola, jugés à Luanda pour corruption.

Dans une réponse écrite à des questions des juges datant du 6 février et présentée mardi au tribunal, l’ex-président – qui vit en Espagne – affirme que son fils et l’ex-gouverneur de la Banque centrale, Valter Filipe da Silva, ont agi « pour améliorer la vie du peuple » angolais.

Le fils de l’ex-chef de l’Etat, 42 ans, a dirigé sous le règne de son père le fonds souverain angolais, chargé d’investir une partie des revenus du deuxième producteur de pétrole d’Afrique subsaharienne.

La justice l’accuse d’avoir détourné 500 millions de dollars de fonds publics avec la complicité du gouverneur de la Banque centrale de l’époque, transférés en Suisse.

« J’ai autorisé le transfert des 500 millions de dollars qui étaient uniquement destinés à garantir des investissements » de 30 milliards de dollars, écrit l’ex-président angolais. Cela « a été fait pour la situation économique du pays (…) non pour l’intérêt personnel de ceux qui ont exécuté » ce transfert, ajoute-t-il.

Il a affirmé qu’il avait ordonné à M. da Silva de garder ces opérations « top secret », mais qu’il en avait informé Joao Lourenço qui lui a succédé en 2017.

Selon Sergio Raimundo, avocat de l’ex-gouverneur de la Banque centrale, la réponse de José Eduardo dos Santos « confirme que ces opérations faisaient partie du mandat donné par l’ancien président » et que son client n’avait pas cherché « à voler de l’argent ».

Placé en détention provisoire en septembre 2018, Jose Filomeno dos Santos a été libéré six mois plus tard dans l’attente de son procès, qui s’est ouvert en décembre 2019 à Luanda. Le verdict doit être prononcé le 3 mars et le fils dos Santos risque jusqu’à douze ans de prison.

L’ancien chef de l’Etat est accusé par ses détracteurs d’avoir mis le pays et son économie en coupe réglée au profit d’une poignée de membres de sa famille et de proches.

Mais, à la surprise générale, le vent a commencé à tourner dès qu’il a cédé la tête de l’Etat à son ministre de la Défense Joao Lourenço à l’issue des élections de 2017, épilogue de 38 ans de règne.

Son successeur a depuis écarté la garde rapprochée de son prédécesseur des instances dirigeantes du parti au pouvoir, des institutions et des entreprises publiques, au nom de la lutte contre la corruption.

Isabel dos Santos, fille de l’ex-président a été débarquée de la présidence de la compagnie pétrolière publique Sonangol en 2018.

La justice a ordonné le gel spectaculaire de ses comptes bancaires et de ses avoirs dans toute une ribambelle de sociétés qu’elle contrôle, dont les banques BIC et BFA et l’opérateur de téléphonie mobile Unitel.

Elle soupçonne la milliardaire et son mari, l’homme d’affaires congolais Sindika Dokolo, d’avoir détourné un milliard de dollars d’argent public.

Alstom/Bombardier: nouveau test pour les règles de la concurrence de l’UE

Après la fusion avortée Siemens/Alstom, un autre géant européen du rail se profile avec le rachat annoncé lundi du canadien Bombardier par le français Alstom. Un nouveau test pour les règles controversées de la concurrence de l’UE.

Mardi, Bruno Le Maire, ministre français des Finances, partisan de ce rapprochement, s’est félicité d’un « très bon entretien » avec la Commissaire européenne à la Concurrence Margrethe Vestager. Elle avait interdit il y a un an l’union franco-allemande et s’était retrouvée sous le feu des critiques de Berlin et Paris.

– Un veto de l’UE est-il probable ? –

De l’avis général, l’acquisition par Alstom de Bombardier (tramway, métro, train) devrait être moins difficile que le mariage Siemens/Alstom.

Comme l’a souligné lundi le PDG d’Alstom, Henri Poupart-Lafarge, le principal problème il y a un an reposait sur la signalisation ferroviaire: le français et l’allemand étaient très présents sur ce marché stratégique, qui garantit la sécurité des voyageurs tout en permettant d’augmenter les cadences sur des lignes de train et métro frôlant la saturation dans les grandes villes. Or, ce n’est pas le cas de Bombardier.

De plus, le canadien est très peu actif dans le train à grande vitesse. C’était le deuxième écueil à l’union Siemens/Alstom identifié par la Commission européenne: l’allemand fabrique en effet les ICE et Alstom les TGV.

« Les chevauchements sont beaucoup moins grands », résume une source à Bruxelles.

– Un rival chinois, plus menaçant ? –

En février 2019, le veto de la Danoise Vestager à l’union Siemens/Alstom avait mis en rage M. Le Maire et son homologue allemand Peter Altmaier, qui avaient brandi en vain l’épouvantail de la puissante entreprise publique chinoise CRRC.

« A l’époque, la Commission européenne avait estimé ne pas voir de perspective d’entrée des chinois dans un avenir proche dans l’UE », rappelle à l’AFP Emmanuel Durand du cabinet De Pardieu Brocas Maffei.

Depuis, ils ont acquis en août 2019 un fabricant de locomotives, racheté à l’allemand Vossloh, et ils ont décroché à la fin de l’année le tramway de Porto, au nez et à la barbe de Siemens.

« C’est la preuve que cette possibilité théorique de pénétration du marché européen s’est concrétisée », constate M. Durand.

D’ailleurs, alors que le Royaume-Uni vient de quitter l’UE, CRRC négocie aussi avec le gouvernement britannique pour le gigantesque projet de ligne à grande vitesse HS2 (High Speed 2) qui doit relier Londres au centre et au nord de l’Angleterre.

– Réforme de la concurrence, un atout ? –

Le veto de Bruxelles à Siemens/Alstom avait poussé Berlin et Paris à réclamer une réforme de la concurrence dans l’UE pour tenir tête notamment aux rivaux chinois subventionnés.

Début décembre, Mme Vestager avait reconnu qu’il « était temps d’actualiser les règles afin de mieux tenir compte de la mondialisation ».

Elle avait toutefois précisé que si c’était à refaire, elle ferait encore dérailler le projet Alstom-Siemens. L’UE ne doit pas aider à la constitution de champions industriels « biberonnés et chouchoutés » mais laisser la concurrence stimuler leur création, avait-elle prévenu.

Et pour l’instant, la Danoise n’a donné aucun calendrier sur ces projets de réforme. « L’analyse par Bruxelles de la fusion Alstom/Bombardier sera tout aussi rigoureuse que celle faite pour Siemens/Alstom. Ce ne sera pas un laboratoire d’essai d’une réforme du droit de la concurrence », a jugé M. Durand.

– Quel recours en cas de veto de l’UE ? –

Si Bruxelles se montrait sceptique, Bombardier et Alstom pourraient tenter d’arracher son feu vert en proposant des solutions telles que des sessions de sites de production à des rivaux.

En cas de veto, Bombardier et Alstom pourraient déposer un recours auprès de la justice européenne de Luxembourg. La fusion serait certes interdite, mais ils pourraient réclamer des dommages-intérêts à Bruxelles.

Une procédure qui durerait entre trois et cinq ans et à l’issue très incertaine. En 2007 toutefois, la Commission européenne avait été condamnée à indemniser « partiellement » le groupe français Schneider pour avoir empêché à tort en 2001 sa fusion avec son compatriote Legrand.

Alstom/Bombardier: nouveau test pour les règles de la concurrence de l’UE

Après la fusion avortée Siemens/Alstom, un autre géant européen du rail se profile avec le rachat annoncé lundi du canadien Bombardier par le français Alstom. Un nouveau test pour les règles controversées de la concurrence de l’UE.

Mardi, Bruno Le Maire, ministre français des Finances, partisan de ce rapprochement, s’est félicité d’un « très bon entretien » avec la Commissaire européenne à la Concurrence Margrethe Vestager. Elle avait interdit il y a un an l’union franco-allemande et s’était retrouvée sous le feu des critiques de Berlin et Paris.

– Un veto de l’UE est-il probable ? –

De l’avis général, l’acquisition par Alstom de Bombardier (tramway, métro, train) devrait être moins difficile que le mariage Siemens/Alstom.

Comme l’a souligné lundi le PDG d’Alstom, Henri Poupart-Lafarge, le principal problème il y a un an reposait sur la signalisation ferroviaire: le français et l’allemand étaient très présents sur ce marché stratégique, qui garantit la sécurité des voyageurs tout en permettant d’augmenter les cadences sur des lignes de train et métro frôlant la saturation dans les grandes villes. Or, ce n’est pas le cas de Bombardier.

De plus, le canadien est très peu actif dans le train à grande vitesse. C’était le deuxième écueil à l’union Siemens/Alstom identifié par la Commission européenne: l’allemand fabrique en effet les ICE et Alstom les TGV.

« Les chevauchements sont beaucoup moins grands », résume une source à Bruxelles.

– Un rival chinois, plus menaçant ? –

En février 2019, le veto de la Danoise Vestager à l’union Siemens/Alstom avait mis en rage M. Le Maire et son homologue allemand Peter Altmaier, qui avaient brandi en vain l’épouvantail de la puissante entreprise publique chinoise CRRC.

« A l’époque, la Commission européenne avait estimé ne pas voir de perspective d’entrée des chinois dans un avenir proche dans l’UE », rappelle à l’AFP Emmanuel Durand du cabinet De Pardieu Brocas Maffei.

Depuis, ils ont acquis en août 2019 un fabricant de locomotives, racheté à l’allemand Vossloh, et ils ont décroché à la fin de l’année le tramway de Porto, au nez et à la barbe de Siemens.

« C’est la preuve que cette possibilité théorique de pénétration du marché européen s’est concrétisée », constate M. Durand.

D’ailleurs, alors que le Royaume-Uni vient de quitter l’UE, CRRC négocie aussi avec le gouvernement britannique pour le gigantesque projet de ligne à grande vitesse HS2 (High Speed 2) qui doit relier Londres au centre et au nord de l’Angleterre.

– Réforme de la concurrence, un atout ? –

Le veto de Bruxelles à Siemens/Alstom avait poussé Berlin et Paris à réclamer une réforme de la concurrence dans l’UE pour tenir tête notamment aux rivaux chinois subventionnés.

Début décembre, Mme Vestager avait reconnu qu’il « était temps d’actualiser les règles afin de mieux tenir compte de la mondialisation ».

Elle avait toutefois précisé que si c’était à refaire, elle ferait encore dérailler le projet Alstom-Siemens. L’UE ne doit pas aider à la constitution de champions industriels « biberonnés et chouchoutés » mais laisser la concurrence stimuler leur création, avait-elle prévenu.

Et pour l’instant, la Danoise n’a donné aucun calendrier sur ces projets de réforme. « L’analyse par Bruxelles de la fusion Alstom/Bombardier sera tout aussi rigoureuse que celle faite pour Siemens/Alstom. Ce ne sera pas un laboratoire d’essai d’une réforme du droit de la concurrence », a jugé M. Durand.

– Quel recours en cas de veto de l’UE ? –

Si Bruxelles se montrait sceptique, Bombardier et Alstom pourraient tenter d’arracher son feu vert en proposant des solutions telles que des sessions de sites de production à des rivaux.

En cas de veto, Bombardier et Alstom pourraient déposer un recours auprès de la justice européenne de Luxembourg. La fusion serait certes interdite, mais ils pourraient réclamer des dommages-intérêts à Bruxelles.

Une procédure qui durerait entre trois et cinq ans et à l’issue très incertaine. En 2007 toutefois, la Commission européenne avait été condamnée à indemniser « partiellement » le groupe français Schneider pour avoir empêché à tort en 2001 sa fusion avec son compatriote Legrand.

RCA : les complications médicales liées à l’avortement non médicalisé

La mortalité maternelle est un problème de santé publique en Centrafrique. Parmi les premières causes : les avortements clandestins, réalisés dans les quartiers hors des structures sanitaires. Selon les statistiques, deux femmes meurent chaque jour des suites de ces avortements non médicalisés.

Aujourd’hui, l’avortement est interdit par la loi en Centrafrique, sauf dans quelques cas précis. Acculées par les tabous et la pénalisation de l’avortement, beaucoup se décident à mettre fin à leurs grossesses comme elles le peuvent. Ce qui a de graves conséquences médicales.

RCA : 12 combattants d’un groupe armé tués des Casques bleus (gouvernement)

Ces combattants qui tentaient de pénétrer dans une ville du nord-est sont morts dans des combats avec les Casques bleus de la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca).

«Suite à l’entrée des combattants lourdement armés du Front Populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC) dans la ville de Birao les Casques bleus de la MINUSCA, accompagnés des Forces armées centrafricaines (FACA), ont repoussé ces éléments», selon un communiqué de la Minusca.

«Le bilan fait état de 12 morts côté FPRC», a précisé le porte-parole du gouvernement Ange-Maxime Kazagui dans un deuxième communiqué publié mardi.

Dimanche, le FPRC avait lancé une nouvelle offensive sur cette ville située dans le nord-est du pays et tenue par le Mouvement des libérateurs centrafricains pour la justice (MLCJ), une milice rivale.

Birao est le théâtre d’affrontement régulier entre ces deux mouvements pourtant signataires à Khartoum d’un accord de paix il y a un an entre 14 groupes armés, et aussi entre ces rebelles et le gouvernement.

Cet accord, censé mettre fin à une guerre civile meurtrière qui a commencé en 2013, a abouti à une baisse conséquente des combats, mais les deux tiers du territoire sont encore tenus par des groupes rebelles.

Des combats sporadiques ainsi que les exactions contre les civils persistent, malgré la présence des Casques bleus de la Minusca depuis 2014.

Dimanche, «le FPRC a fait une incursion par trois axes dans la localité de Birao. Les objectifs de ces attaques étaient vraisemblablement le site de déplacés ainsi que la base des Forces armées centrafricaines», a déclaré Kazagui dans ce communiqué.

Jeudi, déjà, la Minusca avait fait appel à des avions de combat français qui avaient effectué une démonstration de force au-dessus de Birao pour dissuader une première offensive du FPRC, avait déclaré samedi le porte-parole de la Minusca, Vladimir Monteiro.

La Minusca dispose d’une base à Birao, ville sous surveillance d’un contingent de Casques bleus zambiens.

En Centrafrique près du quart des 4,7 millions d’habitants du pays ont fui leur domicile en raison des combats et de l’insécurité. Une élection présidentielle est prévue en décembre 2020.

Les essaims de criquets en Afrique de l’Est atteignent le Soudan du Sud

Les essaims de criquets qui s’abattent sur l’Afrique de l’Est sont arrivés au Soudan du Sud, ont annoncé mardi les autorités sud-soudanaises.

Ces essaims qui dévastent les cultures ont déjà atteint le Kenya, l’Ethiopie, l’Erythrée, Djibouti, la Somalie, l’Ouganda, le Soudan et la Tanzanie.

Ils sont arrivée au Soudan du Sud lundi par la frontière ougandaise, dans le sud du pays, a indiqué le ministre de l’Agriculture Onyoti Adigo.

« Les criquets sont comme les humains, ils envoient une avant-garde pour vérifier s’il y a de la nourriture et si le terrain est favorable à la reproduction », a précisé le ministre.

Selon le représentant en Ouganda de l’Agence des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO), Meshack Malo, quelque 2.000 criquets ont déjà été repérés dans le pays.

D’après leur couleur jaune foncé, il s’agirait essentiellement d’individus à la recherche de zones de ponte, a-t-il souligné.

L’arrivée de ces criquets pourrait s’avérer catastrophique pour le Soudan du Sud, où 60 % de la population est déjà menacée par la faim, en raison des effets combinés de la guerre, de la sécheresse et d’inondations.

« Nous formons des gens pour l’épandage et nous aurons aussi besoin d’insecticides et d’épandeurs. Il nous faudra aussi des véhicules, voire des avions si cela empire », a énuméré le ministre.

La FAO estime qu’il s’agit de la « pire situation » qu’a connue la Corne de l’Afrique en un quart de siècle concernant les criquets pèlerins.

Si le phénomène d’invasion s’aggrave, dans un an ou plus, cela serait considéré comme un fléau.

Il y a eu six grandes invasions de criquets au XXe siècle, dont la dernière s’est produite en 1987-89.

Massacre au Cameroun: l’ONU veut une enquête « indépendante, impartiale »

L’ONU a réclamé mardi aux autorités camerounaises une enquête « indépendante, impartiale et complète » après la mort de plus 23 personnes, dont une majorité d’enfants, lors d’une opération militaire dans un village de l’Ouest anglophone en proie à un sanglant conflit séparatiste.

Une partie de l’opposition camerounaise, mais aussi de nombreux témoins interrogés par des ONG ont accusé des militaires camerounais d’avoir perpétré vendredi cette tuerie dans un quartier de la localité de Ntumbo, située dans la région anglophone du Nord-Ouest.

Des accusations démenties par l’armée camerounaise dans un communiqué lundi, qui invoque « un malheureux accident » et parle de cinq victimes civiles, tout en annoncant avoir ouvert « une enquête approfondie ».

« Nous pressons les autorités de s’assurer que l’enquête sera indépendante, impartiale et complète, et que les responsables rendent des comptes », a déclaré mardi le Haut-Commissariat de l’ONU pour les droits de l’Homme (HCDH) dans un communiqué.

Depuis près de trois ans, un conflit meurtrier oppose les forces de sécurité camerounaises à des groupes armés anglophones séparatistes dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, peuplées principalement par la minorité anglophone camerounaise. Les deux camps sont accusés de perpétrer des crimes et exactions contre des civils.

A Ntumbo, 23 personnes ont été tuées, dont deux femmes enceintes et 15 enfants, selon un dernier bilan communiqué par l’ONU. Neuf d’entre eux avaient moins de cinq ans.

Des témoins ont rapporté à l’ONU que « 40 hommes armés, dont des membres des forces de défense et de sécurité » avaient attaqué le quartier de Ngarbuh « tirant sur les habitants et brûlant des maisons ».

– 700.000 déplacés –

L’armée camerounaise décrit, elle, un tout autre scénario. Elle affirme que six militaires patrouillant dans le village ont été la cible de tirs nourris de « terroristes » et que les combats ont entraîné l’explosion de réservoirs de carburant, provoquant un incendie qui a tué « une femme et quatre enfants ». L’armée assure aussi avoir « mis hors d’état de nuire » sept « terroristes ».

Ce conflit qui dure depuis près de trois ans, a fait plus de 3.000 morts et forcé près de 700.000 personnes à fuir leur domicile. Selon les ONG internationales, les populations sont les premières victimes de ce conflit.

« Nous appelons le gouvernement à s’assurer que les forces de sécurité se conforment au normes légales internationales applicables quand elles mènent des opérations », a demandé mardi l’ONU dans son communiqué, exhortant également les groupes armés à respecter « la loi internationale ».

Après presque trois ans d’inaction, Yaoundé s’était résolu, sous la pression internationale, à organiser en octobre dernier un Grand dialogue national pour tenter de mettre fin à la crise.

Boycotté par les groupes armés, il n’a pas permis de ramener la paix dans ces deux régions.

– Médiation suisse –

Pis, les violences se sont multipliées, selon les rapports de plusieurs ONG, notamment avant la tenue le 9 février dernier des élections législatives et municipales.

« Les violences n’ont pas cessé », ont déploré lundi 16 évêques catholiques de différents pays du monde, dans une lettre adressée au président Paul Biya, 86 ans dont 37 au pouvoir. Ces derniers exhortent son gouvernement à participer à des pourparlers avec les séparatistes.

« Il n’y aura pas de victoire militaire pour aucun des côtés », écrivent-ils. « Une solution durable doit venir d’un processus de médiation qui inclut autant les groupes séparatistes armés anglophones que les représentants de la société civile non violents », ajoutent les évêques, appelant Yaoundé à participer aux discussions proposées par la Suisse.

Depuis plusieurs mois, la diplomatie suisse tente de susciter des discussions entre les autorités de Yaoundé et les séparatistes anglophones.

Le milliardaire Michael Bloomberg présent au prochain débat démocrate

Fort d’une poussée dans les sondages, le milliardaire américain Michael Bloomberg, candidat à l’investiture démocrate pour la présidentielle de novembre, participera mercredi à son premier débat télévisé de la campagne, a annoncé mardi son équipe.

Les attaques de ses rivaux, le favori Bernie Sanders en tête, devraient fuser contre l’ancien maire de New York lors de leur première confrontation télévisée.

« Mike a hâte de rejoindre les autres candidats démocrates sur scène et d’expliquer pourquoi il est le meilleur candidat pour battre Donald Trump et unifier le pays », a indiqué son directeur de campagne Kevin Sheekey dans un communiqué.

Neuvième homme le plus riche de la planète en 2019, Michael Bloomberg a, en s’appuyant sur ses quelque 60 milliards de fortune, secoué la campagne démocrate.

Le milliardaire a fait le pari d’une entrée tardive dans la campagne présidentielle, en novembre, mais a compensé son retard avec déjà plus de 300 millions de dollars d’investissements en spots publicitaires qui tournent en boucle sur les chaînes télévisées et internet.

L’avalanche publicitaire du candidat de 78 ans a déjà eu un impact frappant: il a grimpé à la troisième place de la moyenne des sondages nationaux établie par RealClearPolitics.

Michael Bloomberg arrive même en deuxième place d’un nouveau sondage NPR/PBS/Marist publié mardi. Soit « le dernier signe en date que (son) programme et sa capacité à battre Donald Trump résonnent auprès de plus en plus d’Américains », a réagi Kevin Sheekey.

Avec 19% des intentions de vote, Michael Bloomberg devance l’ancien vice-président Joe Biden (15%), en nette perte de vitesse après avoir longtemps caracolé en tête des sondages.

Le sénateur indépendant Bernie Sanders assoit lui son statut de favori en creusant nettement l’écart, avec 31% des intentions de votes dans cette étude, qui comporte une marge d’erreur de 5,4 points de pourcentage.

– « Acheter la présidence » –

Délaissant les premiers Etats des primaires démocrates, peu pourvus en délégués, Michael Bloomberg mise sur une entrée dans la course au moment du « Super Tuesday » le 3 mars, lors duquel 14 Etats voteront.

Huit candidats sont toujours en lice pour affronter le président Donald Trump le 3 novembre. C’est celui ou celle qui obtiendra une majorité de délégués (1.991) qui représentera le parti démocrate face au milliardaire républicain.

Le parti démocrate avait fixé, pour les premiers débats, des critères à respecter pour être sélectionné, en exigeant notamment un seuil minimum de donations issues de la base électorale.

Mais il a modifié les règles pour le débat de mercredi. Plus besoin désormais d’afficher le soutien de milliers de petits donateurs, seuls les sondages et le nombre de délégués déjà décrochés par les candidats comptent. Ce qui a ouvert la porte à M. Bloomberg, qui finance lui-même sa campagne.

Cette volte-face a été critiquée par les autres candidats à l’investiture, qui accusent Michael Bloomberg d’avoir acheté son entrée dans les primaires.

« M. Bloomberg, comme n’importe qui, a le droit de se présenter à la présidentielle. Il n’a pas le droit d’acheter la présidence », a tweeté lundi Bernie Sanders.

Ce débat démocrate aura lieu à Las Vegas, dans le Nevada, où sera organisé samedi le troisième vote des primaires.

Mexique: protestations après le meurtre d’une fillette

Des dizaines de femmes manifestaient mardi devant la présidence mexicaine après le meurtre d’une fillette de sept ans à Mexico qui a provoqué colère et indignation dans un pays pourtant habitué à la violence.

La découverte durant le weekend du corps de la jeune fille avec des signes de torture a déclenché des protestations dans l’école où elle était scolarisée, lorsque son corps a été ramenée à sa famille, ainsi que sur les réseaux sociaux.

Devant le Palais présidentiel, vêtues de noir et certaines avec le visage couvert, les manifestantes ont exigé de mettre un terme à l’impunité dont bénéficient les criminels et la fin de la violence de genre.

Aux cris de « Ils violent des femmes, ils protègent les monuments ! », les manifestantes ont exigé que le gouvernement du président Andrés Manuel Lopez Obrador (AMLO) assume sa responsabilité à l’égard des femmes et de leur sécurité.

« Monsieur, madame, ne soyez pas indifférents, les femmes sont tuées au grand jour ! » et « les féminicides sont des crimes d’État ! », ont scandé les manifestantes.

Peu de temps après, une minute de silence, le poing levé, a été observée à la mémoire de la fillette assassinée.

De son côté, AMLO a affirmé que les autorités de la ville enquêtent et que son gouvernement travaille sur les causes de la violence.

« Nous nous attaquons aux causes et nous pensons qu’il faut une société plus juste, plus égalitaire, fraternelle, avec des valeurs, où l’individualisme n’est pas ce qui prévaut mais l’amour du prochain », a déclaré le président lors de sa conférence de presse matinale quotidienne.

Interrogé par les journalistes, le président s’est déclaré favorable à la création d’un parquet spécialisé dans les féminicides.

« Je le conçois très bien et tout ce qui est fait pour parvenir à la paix et à la tranquillité, nous le voyons très bien et nous continuerons d’aider dans tous les domaines », a-t-il ajouté sans expliciter quoique ce soit.

Le corps de l’enfant a été retrouvé samedi dans la ville de Tlahuac, au sud-est de la capitale. Elle avait disparu le 11 février.

Lundi, le bureau du procureur local a offert une récompense de deux millions de pesos (environ 107.000 dollars) à ceux qui fourniraient des informations sur le ou les assassins.