Coronavirus: plus de 2.100 morts, l’épidémie semble ralentir en Chine

Les nouveaux cas de contamination au coronavirus annoncés par les autorités en Chine ont nettement diminué jeudi, et l’Organisation mondiale de la Santé a salué les « énormes progrès » pour juguler l’épidémie dont le bilan dépasse les 2.100 morts.

Un total de 108 décès supplémentaires ont été recensés jeudi dans la province du Hubei, où l’épidémie de Covid-19 avait démarré en décembre.

Mais seuls 615 nouveaux cas de contamination ont été enregistrés, en fort recul par rapport aux 1.693 rapportés mercredi, selon les autorités sanitaires de la province, qui ont par ailleurs révisé à la baisse, sans préciser pourquoi, le nombre de cas déclarés les jours précédents.

Au Japon, environ 500 passagers ont débarqué mercredi du paquebot Diamond Princess, en quarantaine dans le port de Yokohama, près de Tokyo.

Les autorités japonaises ont annoncé mercredi soir avoir recensé 79 nouveaux porteurs du coronavirus à bord. Avec au moins 621 cas, le navire de croisière est le plus grand foyer du virus hors de Chine.

Les passagers ne présentant pas de symptômes, dont les tests se sont révélés négatifs et qui n’ont pas eu de contact avec des personnes porteuses du virus, ont débarqué après 14 jours de quarantaine au Japon.

« Je suis soulagé (…) Je veux me reposer », a lancé aux journalistes un Japonais de 77 ans.

Les personnes autorisées à sortir ont reçu un certificat officiel indiquant qu’elles ne présentaient « aucun risque d’infection au nouveau coronavirus », ni de symptômes au moment de l’inspection.

Certains au Japon s’inquiètent toutefois de voir des passagers du navire éparpillés dans la nature ou en partance pour leurs pays respectifs.

Les dizaines de nouveaux cas constatés à bord chaque jour ont soulevé des questions sur l’efficacité de la quarantaine au cours de laquelle les passagers étaient autorisés à se promener en petits groupes sur le pont avec des masques, tandis que le personnel de bord passait de cabine en cabine pour distribuer les repas.

Plusieurs pays, dont le Royaume-Uni, ont décidé d’envoyer des avions pour rapatrier leurs ressortissants sans plus attendre. Quant à l’équipage, il entamera une quarantaine une fois le dernier passager sorti.

– La Russie fermée aux Chinois –

L’inquiétude face au virus touche aussi la Russie, où aucun ressortissant chinois ne peut entrer à partir de jeudi, point d’orgue des mesures sanitaires prises contre l’épidémie, malgré le coût économique pour le tourisme et les régions frontalières.

Officiellement, la Russie n’a plus de malades du nouveau coronavirus sur son territoire depuis la sortie d’hôpital la semaine dernière des deux seuls patients, des ressortissants chinois. Moscou avait déjà fermé ses quelque 4.250 km de frontières avec la Chine, coupé les liaisons ferroviaires de passagers et restreint le nombre des vols vers des villes chinoises.

En Ukraine, des dizaines de personnes ont protesté mercredi contre l’arrivée prévue jeudi dans le pays d’un avion transportant 48 Ukrainiens et 29 ressortissants de pays tiers depuis Wuhan. Les manifestants ont bloqué une route menant vers un hôpital à Vynnyky, dans l’ouest du pays.

La France a pour sa part envoyé à Wuhan un nouvel avion en vue de rapatrier « quelques dizaines » de ses ressortissants, a annoncé le ministère de la Santé.

En Chine continentale, le bilan a dépassé jeudi 2.100 morts, avec plus de 74.500 personnes infectées. Le territoire semi-autonome de Hong Kong a constaté un deuxième décès, et l’Iran a annoncé deux morts.

– « Enormes progrès » –

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’est félicitée mercredi au Caire des « énormes progrès » effectués dans la gestion de l’épidémie.

« Nous avons fait d’énormes progrès en peu de temps », a affirmé le directeur des mesures d’urgence en Méditerranée orientale, Richard Brennan, lors d’une conférence de presse du bureau régional de l’OMS en Egypte.

« On arrive à diagnostiquer le virus partout maintenant » et des « systèmes sanitaires efficaces » ont été mis en place, s’est félicité de son côté le directeur régional de l’OMS Ahmed al-Mandhari. Toutefois, il est « encore trop tôt pour dire que le virus a été endigué », a nuancé le Dr. Brennan.

Cet optimisme a gagné les principales Bourses mondiales, qui ont terminé mercredi en hausse. « Je ne pense pas que le coronavirus soit encore un sujet important. On voit que le nombre de nouveaux cas diminue. Le pire est probablement passé », a commenté l’analyste Maris Ogg, de Tower Bridge Advisors.

La Chine a donné cinq jours mercredi à trois journalistes du Wall Street Journal pour quitter le pays en représailles à un titre jugé raciste du quotidien américain. Pékin a très mal pris une tribune parue le 3 février, titrée: « La Chine est le véritable homme malade de l’Asie ». Cette expulsion a été immédatement condamnée par Washington.

Algérie: le jour du début de la contestation décrété « Journée nationale »

Le jour du début en Algérie de la contestation contre le pouvoir a été décrété « Journée nationale » par le président Abdelmadjid Tebboune, à l’occasion du premier anniversaire de ce mouvement populaire inédit déclenché le 22 février 2019.

La présidence a annoncé, dans un communiqué cité par la télévision d’Etat, que « M. Tebboune a décrété mercredi (…) le 22 février de chaque année ‘Journée nationale’ de la fraternité et de la cohésion entre le peuple et son armée ».

Le 22 février 2019, des millions d’Algériens sont descendus dans les rues de toutes les grandes villes du pays pour exprimer leur rejet d’un 5e mandat de l’ex-président Abdelaziz Bouteflika.

Ce mouvement populaire -ou « Hirak »- a obtenu la démission de M. Bouteflika début avril 2019, mais continue de réclamer une véritable rupture avec le système politique en place depuis l’indépendance du pays en 1962.

Ancien cadre de la présidence Bouteflika et pur produit du « système », M. Tebboune qui s’efforce de s’attirer les bonnes grâces de la contestation, a été élu le 12 décembre dernier lors d’un scrutin boycotté par la majorité des Algériens.

« Le décret présidentiel stipule que la journée du 22 février immortalisera le sursaut historique du peuple et sera célébrée dans l’ensemble du territoire national, à travers des manifestations et des activités à même de renforcer les liens de fraternité et de cohésion nationales », selon le communiqué.

Ethiopie: le TPLF, ex-parti dominant, fête ses 45 ans dans l’incertitude

Le parti qui a dominé la politique éthiopienne pendant près de trois décennies avant l’arrivée au pouvoir du Premier ministre Abiy Ahmed a fêté mercredi ses 45 ans avec une cérémonie qui a mis en exergue les tiraillements l’opposant au pouvoir central et à l’Érythrée.

Le Front de libération des peuples du Tigré (TPLF) a dominé la coalition qui a renversé en 1991 le régime militaro-marxiste du Derg, dirigé par le dictateur Mengistu Haile Mariam, et ensuite exercé un contrôle étroit sur l’Éthiopie pendant presque 30 ans.

Les Tigréens, qui ne constituent plus que 6% de la population, ont ainsi longtemps disposé d’un pouvoir sans commune mesure avec leur importance numérique.

Mais ce parti a vu son influence décroître avec l’émergence de M. Abiy, entré en fonction en avril 2018 après plusieurs mois de manifestations antigouvernementales reflétant une frustration générale contre l’exercice du pouvoir par le TPLF.

Craignant d’être encore plus marginalisé, le TPLF a refusé en novembre de fusionner la coalition au pouvoir en un seul parti, contrairement aux trois autres partis qui la formait, se positionnant ainsi de fait dans l’opposition.

Le parti contrôle en revanche toujours fermement la région septentrionale du Tigré. Mercredi, des dizaines de milliers de ses partisans ont envahi les rues de la capitale régionale, Mekele, pour une parade d’inspiration militaire des forces de sécurité locales.

Cet événement marquait le 45e anniversaire du parti, fondé en 1975. Les participants ont entonné des chants guerriers et marché dans des formations représentant les contours du Tigré et de l’Éthiopie.

Dans un discours, le président du TPLF, Debretsion Gebremichael, a accusé M. Abiy, prix Nobel de la paix 2019, de minimiser l’importance de ce que le parti a accompli pour consolider son propre pouvoir.

Contrairement au chef du gouvernement, les Éthiopiens respectent le TPLF, a estimé M. Debretsion, estimant que « la maladie est dans les dirigeants, pas dans le peuple ».

Yemane Amha, un ancien combattant du TPLF âgé de 44 ans, a estimé pour l’AFP que cet anniversaire intervenait à un « moment crucial » pour le parti.

« Je pense, comme probablement la plupart des Tigréens, que nous sommes à un tournant, où nous pouvons soit aller de l’avant en acceptant nos différences, ou alors où le gouvernement fédéral continue d’imposer sa volonté au peuple du Tigré et au-delà », a-t-il évoqué.

Le TPLF était au pouvoir au moment du conflit meurtrier ayant opposé l’Éthiopie à l’Érythrée entre 1998 et 2000, qui avait fait environ 80.000 morts.

M. Abiy s’est vu attribuer le prix Nobel de la paix 2019 principalement pour la réconciliation menée tambour battant avec l’Érythrée, qui a permis de mettre fin à 20 ans d’état de guerre entre les deux pays.

Mais cette paix reste fragile, les postes-frontières brièvement rouverts après la signature d’un accord de paix en juillet 2018 restant fermés, et aucun progrès n’ayant été enregistré sur la démarcation de la frontière, qui jouxte pour l’essentiel le Tigré.

Une animosité historique continue d’opposer le TPLF au président érythréen, Issaias Afeworki. Dans une interview télévisée au début du mois, ce dernier a accusé la « petite clique » du TPLF de tenter de saboter la paix et le programme de réformes de M. Abiy.

Fissehatsion Gebremichael, un fonctionnaire, a vu dans cet anniversaire un moyen de résister à la « marginalisation » des Tigréens. « Les gens se sont rassemblés contre ce qu’ils perçoivent comme une menace à leur encontre », a-t-il expliqué.

« Beaucoup de Tigréens considèrent qu’il y a un complot organisé entre les forces dirigeantes ici (en Ethiopie) et des forces étrangères », a-t-il ajouté, estimant que les tensions risquaient d’encore augmenter à l’approche des élections générales du 29 août.

Les violences communautaires n’ont cessé de marquer le début de mandat de M. Abiy, qui met en cause « les tensions communautaires créées dans le pays par les partis +ethno-nationalistes+ dans leurs régions respectives ».

Burundi: le président Nkurunziza nommé « guide suprême du patriotisme »

L’Assemblée nationale du Burundi a adopté mercredi un projet de loi qui élève au rang de « guide suprême du patriotisme » le président Pierre Nkurunziza, lequel a décidé de ne pas se représenter à l’élection présidentielle du 20 mai.

Ce texte, présenté par la ministre de la Justice, Aimée-Laurentine Kanyana, a été adopté par « 91 voix pour, 4 contre et 13 abstentions », a annoncé le président de l’Assemblée nationale, Pascal Nyabenda, à l’issue du vote.

Il institue également « une journée nationale du patriotisme organisée chaque année au mois de juillet et présidée par le Guide suprême du patriotisme ».

M. Nkurunziza sera à l’avenir consulté à ce titre « sur des questions relatives à la sauvegarde de l’indépendance nationale, à la consolidation du patriotisme et à l’unité nationale », précise ce texte.

Il prévoit aussi, à côté de la retraite dorée à laquelle il aura droit, des « mesures d’accompagnement » qui doivent lui permettre de mener à bien sa mission.

L’Assemblée avait adopté en janvier un projet de loi octroyant au président Nkurunziza de très nombreux avantages à la fin de son mandat: une villa de « très haut standing », une allocation d’environ 500.000 euros et pour le reste de sa vie une indemnité égale aux émoluments d’un député.

Ces avantages, dans un pays où 75% de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté, avaient été qualifiés d’ »indécents » par l’opposition.

Le député d’opposition Fabien Banciryanino a déclaré à l’AFP avoir voté contre le texte présenté mercredi et s’en être expliqué devant l’Assemblée.

« J’ai expliqué que depuis qu’il est au pouvoir, des crimes graves ont été commis, on retrouve chaque semaine des corps de personnes tuées, le pays est devenu l’un des plus pauvres et des plus corrompus au monde (…). Je pense qu’il devrait plutôt répondre de tous ces actes devant la justice », a-t-il indiqué.

Le Burundi est en crise depuis que le président Nkurunziza a annoncé en avril 2015 sa candidature à un troisième mandat controversé. Il a été réélu en juillet de la même année.

Les violences et la répression qui ont accompagné la crise auraient fait au moins 1.200 morts et déplacé plus de 400.000 personnes entre avril 2015 et mai 2017, selon les estimations de la Cour pénale internationale, qui a ouvert une enquête.

Au pouvoir depuis 2005, M. Nkurunziza a surpris en annonçant en juin 2018 qu’il ne se présenterait pas à sa succession en 2020, alors que la nouvelle Constitution modifiée par référendum le lui permettait.

Le parti au pouvoir, le CNDD-FDD, a choisi pour tenter de lui succéder l’un de ses proches, le général Evariste Ndayishimiye.

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Suède: l’enquête sur l’assassinat du Premier ministre Olof Palme va s’achever

Plus de trente ans après l’assassinat du Premier ministre suédois Olof Palme, l’enquête, dans l’impasse malgré les pistes innombrables explorées depuis 1986, est en passe de se terminer, ont déclaré mercredi les autorités suédoises.

D’ici fin juin, le parquet va « soit engager des poursuites, soit clore l’enquête », a annoncé à l’AFP Krister Petersson, le procureur chargé de l’affaire.

Dirigeant social-démocrate charismatique, Olof Palme a été froidement abattu sur un trottoir gelé du centre de Stockholm le 28 février 1986, à l’âge de 59 ans, alors qu’il rentrait à pied du cinéma avec sa femme, sans gardes du corps.

Son meurtrier avait réussi à prendre la fuite, emportant avec lui l’arme du crime, qui n’a jamais été retrouvée.

L’affaire reste à ce jour non élucidée.

À l’occasion du 30ème anniversaire de la mort du chef du gouvernement, l’actuel Premier ministre Stefan Löfven avait parlé d’une « plaie ouverte ».

« Je pense que le pays entier, et bien sûr la famille, veulent voir une conclusion », a déclaré le Premier ministre mercredi au journal Aftonbladet. « Nous la recherchons depuis si longtemps », a-t-il ajouté.

Des milliers de personnes ont été entendues, des dizaines d’autres ont revendiqué l’acte et le dossier occupe 250 mètres d’étagères.

Au fil des années, les enquêteurs ont soupçonné tantôt le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan, considéré comme une organisation terroriste par Ankara, les Etats-Unis et l’Union européenne notamment), l’armée suédoise ou la police, voire les services secrets sud-africains.

– Décès du principal suspect –

Selon Krister Petersson, en charge du dossier depuis 2017, le décès du principal suspect pourrait notamment justifier un abandon de l’enquête, car selon la loi suédoise, une personne décédée ne peut pas être inculpée.

Homonyme du magistrat, Christer Pettersson, identifié par la femme d’Olof Palme, avait été déclaré coupable en juillet 1989 avant d’être relaxé en appel quelques mois plus tard, pour insuffisance de preuves. Son témoignage avait aussi été fragilisé par les conditions, entachées d’irrégularités, dans lesquelles il avait été recueilli.

Mais cet alcoolique toxicomane déjà condamné pour meurtre, qui s’était un temps vanté de l’assassinat du dirigeant avant de se rétracter, est mort subitement en 2004, emportant son secret dans la tombe.

Cependant, même si l’enquête est close, elle pourrait être rouverte à l’avenir si de nouveaux éléments apparaissaient, a précisé le magistrat.

Avocat du droit des peuples à l’autodétermination, pourfendeur de l’interventionnisme américain en Amérique du Sud et de l’Apartheid sud-africain, Olof Palme s’était fait beaucoup d’ennemis à l’étranger mais aussi en Suède où des cercles de l’armée voyaient en lui un pion de l’Union soviétique.

Vladimir Poutine pris à partie sur son salaire par une habitante

Le président russe Vladimir Poutine a été pris à partie sur son salaire mercredi par une habitante de Saint-Pétersbourg (nord-ouest), sa ville natale, au moment où la Russie cherche à raviver son économie anémique.

Une femme affirmant souffrir d’un handicap et d’un œdème cérébral a interpellé le maître du Kremlin à l’issue d’une cérémonie commémorative dans l’ancienne capitale impériale russe, et lui a demandé s’il était possible, selon lui, de vivre en Russie avec un revenu mensuel de 10.800 roubles (environ 157 euros).

« Je pense que c’est très difficile », a concédé M. Poutine, dont le salaire mensuel dépasse les 770.000 roubles (11.215 euros), selon les informations officielles.

Le minimum vital, c’est-à-dire la somme considérée comme indispensable par les autorités, est actuellement d’environ 11.300 roubles (164 euros) pour Saint-Pétersbourg.

« Votre salaire atteint probablement les 800.000 roubles », a lancé la femme, interpellant le président sur le prix du loyer, les achats du quotien, les prix etc, insinuant que le chef de l’Etat devait être étranger aux problèmes rencontrés par les personnes défavorisées.

« Le président n’a pas le salaire le plus élevé » dans le pays, a rétorqué M. Poutine, avant de rappeler qu’une série de mesures visant à augmenter les allocations sociales en Russie et améliorer le niveau de vie des Russes devaient être mises en place prochainement.

« L’Etat fait tout ce qu’il est en mesure de faire », a assuré le président russe.

Vladimir Poutine a créé la surprise en janvier en proposant une réforme constitutionnelle qui s’est accompagnée de la démission du gouvernement et de la désignation d’un nouveau Premier ministre, Mikhaïl Michoustine.

Ce dernier s’est engagé, lors de sa nomination, à ce que les Russes bénéficient de « réels changements pour le meilleur », et ce alors que l’économie russe peine à se redresser depuis le début de la crise en 2014, provoquée par les sanctions économiques occidentales et la chute des cours du pétrole.

Les Irakiennes défilent sans les hommes dans la Sainte Najaf, une première

« Non à l’Amérique », « Non à l’Iran », « qu’on les arrache tous par la racine! » Les slogans sont les mêmes qu’ailleurs en Irak, mais cette fois-ci, dans la très conservatrice ville sainte chiite de Najaf, les voix qui les portent sont uniquement féminines.

Mercredi, des centaines de femmes de toutes les générations ont défilé dans cette ville au sud de Bagdad dénonçant pêle-mêle la corruption, endémique en Irak, les jeux d’influence des Etats-Unis et de l’Iran, grands alliés de Bagdad, et le leader chiite Moqtada Sadr qui a récemment retiré son soutien aux manifestants.

« Aucune voix ne peut couvrir celle des femmes », proclame d’emblée une pancarte, alors qu’une première manifestation uniquement de femmes a eu lieu il y a une semaine à Bagdad pour dénoncer les propos de Moqtada Sadr contre la mixité dans les défilés.

« On a commencé à manifester pour faire chuter le régime, maintenant on fait des manifestations uniquement de femmes parce qu’ils nous ont insultées », explique à l’AFP Saba, 22 ans qui marche en direction du Conseil provincial où se trouve le campement des antipouvoir.

Nada Qassem, professeure d’université d’une cinquantaine d’années, a elle aussi des griefs contre l’ancien chef de milice qui a été le premier à soutenir la révolte inédite mais a ensuite envoyé ses hommes démonter les piquets de grève dénonçant des manifestants buvant de l’alcool, se droguant et promouvant la débauche.

« Nous, on est libres, on ne sort pas sur ordre d’un religieux et on ne s’arrête pas à cause d’un décret », lance cette Irakienne qui a elle-même été blessée dans des affrontements avec les sadristes.

Autour d’elle, détournant le slogan phare de la révolte emprunté à Moqtada Sadr –« qu’on les arrache tous par la racine »– les manifestantes scandent: « qu’on les arrache tous par la racine, même celui qui a dit ça ».

Les près de 550 morts et 30.000 blessés, la campagne d’intimidations –assassinats de militants, enlèvements de manifestants et violences– menée selon l’ONU par des « milices », tout cela, assure-t-elle à l’AFP, ne l’arrêtera pas.

« Je veux un Etat civil et reprendre mes droits volés », affirme cette Irakienne drapée dans un grand voile noir. « Ce pays est dirigé depuis l’étranger », dénonce-t-elle encore, en référence à la mainmise iranienne sur le pouvoir à Bagdad et aux interventions américaines en Irak.

Les tensions entre les deux ennemis ont même dégénéré début janvier en attaques meurtrières qui ont fait redouter que l’Irak ne plonge dans un nouveau conflit.

Covid-19: l’OMS se félicite des « énormes progrès » dans la gestion de l’épidémie

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’est félicitée mercredi au Caire des « énormes progrès » effectués dans la gestion de l’épidémie de nouveau coronavirus depuis son apparition en décembre en Chine.

« Nous avons fait d’énormes progrès en peu de temps », a affirmé le directeur des mesures d’urgence en Méditerranée orientale, Richard Brennan, lors d’une conférence de presse du bureau régional de l’OMS en Egypte.

Alors que plus de 74.000 personnes –dont 99% en Chine– ont été infectées dans 26 pays, le seuil des 2.000 décès vient d’être atteint.

« On arrive à diagnostiquer le virus partout maintenant » et des « systèmes sanitaires efficaces » ont été mis en place, a dit Ahmed al-Mandhari, directeur régional de l’OMS.

Toutefois, il est « encore trop tôt pour dire que le virus a été endigué », a nuancé le Dr. Brennan.

Parallèlement, le ministère égyptien de la santé et l’OMS ont annoncé mercredi que l’unique cas de nouveau coronavirus recensé sur le continent africain, enregistré en Egypte la semaine dernière, avait fait l’objet d’un nouveau test, négatif celui-là.

Cela suppose que le patient n’est plus porteur du virus, mais un responsable de l’OMS a précisé ensuite à l’AFP qu’il ne pourrait officiellement être déclaré guéri qu’au terme des 14 jours de quarantaine.

Le continent ne peut donc être considéré comme débarrassé du virus, sans parler du fait que d’autres porteurs peuvent ne pas avoir encore été repérés, a-t-il ajouté.

Le 14 février, un ressortissant étranger avait été diagnostiqué porteur du Covid-19 en Egypte et placé en quarantaine, dans un hôpital du nord du pays.

Début février, Le Caire a suspendu jusqu’à la fin du mois les vols de sa compagnie nationale Egyptair avec la Chine.

Environ 300 Egyptiens ont été évacués en février de Wuhan, ville chinoise épicentre de l’épidémie, et placés en quarantaine pour 14 jours.

Le Caire, comme plusieurs capitales africaines, entretient de forts liens commerciaux avec Pékin et est doté d’infrastructures médicales vétustes.

Le Dr Brennan a également mis en garde contre les fausses informations au sujet du Covid-19 qui circulent sur les réseaux sociaux.

« Il n’y a aucune preuve que (le virus) ait été produit en laboratoire ou comme arme biologique », a-t-il dit faisant allusion à certaines rumeurs selon lesquelles le virus aurait été conçu par l’homme.

Covid-19: l’OMS se félicite des « énormes progrès » dans la gestion de l’épidémie

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’est félicitée mercredi au Caire des « énormes progrès » effectués dans la gestion de l’épidémie de nouveau coronavirus depuis son apparition en décembre en Chine.

« Nous avons fait d’énormes progrès en peu de temps », a affirmé le directeur des mesures d’urgence en Méditerranée orientale, Richard Brennan, lors d’une conférence de presse du bureau régional de l’OMS en Egypte.

Alors que plus de 74.000 personnes –dont 99% en Chine– ont été infectées dans 26 pays, le seuil des 2.000 décès vient d’être atteint.

« On arrive à diagnostiquer le virus partout maintenant » et des « systèmes sanitaires efficaces » ont été mis en place, a dit Ahmed al-Mandhari, directeur régional de l’OMS.

Toutefois, il est « encore trop tôt pour dire que le virus a été endigué », a nuancé le Dr. Brennan.

Parallèlement, le ministère égyptien de la santé et l’OMS ont annoncé mercredi que l’unique cas de nouveau coronavirus recensé sur le continent africain, enregistré en Egypte la semaine dernière, avait fait l’objet d’un nouveau test, négatif celui-là.

Cela suppose que le patient n’est plus porteur du virus, mais un responsable de l’OMS a précisé ensuite à l’AFP qu’il ne pourrait officiellement être déclaré guéri qu’au terme des 14 jours de quarantaine.

Le continent ne peut donc être considéré comme débarrassé du virus, sans parler du fait que d’autres porteurs peuvent ne pas avoir encore été repérés, a-t-il ajouté.

Le 14 février, un ressortissant étranger avait été diagnostiqué porteur du Covid-19 en Egypte et placé en quarantaine, dans un hôpital du nord du pays.

Début février, Le Caire a suspendu jusqu’à la fin du mois les vols de sa compagnie nationale Egyptair avec la Chine.

Environ 300 Egyptiens ont été évacués en février de Wuhan, ville chinoise épicentre de l’épidémie, et placés en quarantaine pour 14 jours.

Le Caire, comme plusieurs capitales africaines, entretient de forts liens commerciaux avec Pékin et est doté d’infrastructures médicales vétustes.

Le Dr Brennan a également mis en garde contre les fausses informations au sujet du Covid-19 qui circulent sur les réseaux sociaux.

« Il n’y a aucune preuve que (le virus) ait été produit en laboratoire ou comme arme biologique », a-t-il dit faisant allusion à certaines rumeurs selon lesquelles le virus aurait été conçu par l’homme.

Syrie: vive réaction de Moscou à une menace d’offensive militaire d’Erdogan

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s’est attiré mercredi une sévère mise en garde de Moscou après avoir menacé de lancer bientôt une offensive militaire en Syrie contre les forces du régime de Bachar al-Assad dans la région d’Idleb (nord-ouest).

Cet échange musclé intervient alors que la situation humanitaire a atteint un point critique dans cette région, dernier bastion rebelle et jihadiste en Syrie, où près d’un million de personnes ont fui une offensive du régime appuyée par l’aviation russe.

Signe de la tension extrême dans la zone, M. Erdogan a réitéré son ultimatum au régime pour qu’il se retire d’ici fin février à l’est d’une autoroute clé et des abords de postes d’observation turcs à Idleb.

« Il s’agit de nos dernières mises en garde (…) Nous pourrons surgir une nuit sans crier gare. Pour le dire d’une manière plus explicite, une opération à Idleb est imminente », a menacé le chef de l’Etat turc lors d’un discours à Ankara.

La Russie, parrain du régime, a immédiatement réagi. Une telle opération serait « la pire des options », a déclaré le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov.

Cette passe d’armes intervient alors que des discussions entre Ankara et Moscou, dont le dernier round s’est achevé mardi dans la capitale russe, ont échoué jusqu’à présent à réduire les tensions à Idleb.

L’offensive de Damas a provoqué une crise ouverte avec Ankara, qui appuie certains groupes rebelles, lorsque plusieurs soldats turcs déployés à Idleb ont été tués par des bombardements syriens, début février.

Signe de la volatilité de la situation, le ministre turc de la Défense Hulusi Akar a affirmé mercredi qu’il était « hors de question » pour la Turquie d’abandonner ses postes d’observation à Idleb, dont certains sont encerclés par le régime.

« S’ils sont attaqués de quelque manière que ce soit, nous riposterons », a-t-il prévenu.

– « Fin du monde » –

Ces tensions ont aussi suscité des frictions entre Ankara et Moscou, qui coopèrent étroitement en Syrie depuis 2016, en dépit de leurs intérêts divergents.

Ankara voit d’un mauvais oeil l’avancée du régime à Idleb, région frontalière de la Turquie, redoutant un nouvel afflux de déplacés sur son sol. Quelque 3,7 millions de Syriens y ont déjà trouvé refuge depuis 2011.

Après plusieurs semaines d’offensive, la situation humanitaire est catastrophique.

Selon l’ONU, environ 900.000 personnes, en vaste majorité des femmes et des enfants, ont fui les violences depuis le début en décembre de l’offensive dans la région d’Idleb et ses environs.

Jamais le pays, en guerre depuis 2011, n’a connu un tel exode sur une période de temps aussi courte. Au total, le conflit syrien a poussé à l’exil des millions de civils et tué plus de 380.000 personnes.

Lors d’une conférence de presse à Istanbul mercredi, une coalition d’ONG syriennes a exhorté « le monde à se réveiller et à stopper le carnage » à Idleb, dressant un état des lieux alarmiste de la situation humanitaire dans cette province.

« Des centaines de milliers de personnes sont en train de mourir, pas seulement à cause des bombardements, mais aussi à cause du froid (…) On dirait la fin du monde », a déclaré à l’AFP Razan Saffour, de l’Association médicale des expatriés syriens.

– Hôpitaux bombardés –

Ces ONG estiment qu’une aide d’urgence de 310 millions d’euros est nécessaire pour faire face aux besoins essentiels de ces déplacés qui ont trouvé refuge à proximité de la frontière turque, s’entassant par dizaines de milliers dans des camps de fortune.

Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), une ONG qui s’appuie sur un important réseau de sources en Syrie, plus de 400 civils, dont 112 enfants, ont péri depuis que le régime a lancé son offensive dans le nord-ouest.

Damas et Moscou affirment lutter contre le « terrorisme », mais sont accusés de cibler régulièrement des populations et infrastructures civiles.

Sur les 550 structures sanitaires de la région, seule la moitié est encore opérationnelle, a déploré mardi l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Selon l’agence de l’ONU pour l’enfance (Unicef), les deux derniers hôpitaux opérationnels dans l’ouest de la province d’Alep, voisine d’Idleb, dont une maternité, ont été touchés par des frappes.

En dépit des mises en garde répétées d’Ankara, les forces gouvernementales poursuivent leur offensive et concentrent actuellement leurs opérations dans l’ouest de la province d’Alep, a indiqué l’OSDH.

Les prorégime tentent de progresser « en direction de la montagne Cheikh Barakat », qui surplombe de vastes régions dans l’ouest d’Alep et le nord d’Idleb, près de la frontière turque, d’après l’OSDH.