RCA : une nouvelle offensive contre la mortalité infantile dans le Nord-Ouest

Le gouvernement centrafricain, à travers le ministère de la Santé publique et de la Population, intensifie ses efforts pour lutter contre la mortalité infantile, en particulier dans les régions les plus vulnérables.

 

Une vingtaine de prestataires de soins ont été récemment formés à Bouar sur la nouvelle stratégie de prise en charge intégrée des maladies de l’enfance (PCIME).

Cette initiative s’inscrit dans le cadre du projet SENI+, qui vise à améliorer la qualité des soins pédiatriques dans plusieurs districts sanitaires du pays, notamment Boabohoro, Karnogazi, Berberati et Nola. La stratégie déployée cible principalement les pathologies responsables de la majorité des décès chez les enfants de moins de cinq ans : le paludisme, les infections respiratoires aiguës, la diarrhée, l’anémie et la rougeole.

Le Dr Yves Panbananbe, coordonnateur du Programme de Santé Maternelle, Néonatale et de l’Enfant (PSMNE), alerte sur les écarts importants entre les indicateurs nationaux et les objectifs mondiaux. « Selon les Objectifs de Développement Durable (ODD), nous devons réduire la mortalité néonatale à 12 décès pour 1000 naissances vivantes. Or, en Centrafrique, nous sommes encore à 28. Pour la mortalité des enfants de moins de 5 ans, la norme est de 25 décès pour 1000 naissances vivantes, mais nous sommes à 124. L’écart est énorme », a-t-il déploré.

Pour combler ce retard, les autorités misent sur la formation continue du personnel soignant afin de garantir une meilleure prise en charge des enfants malades. « Avant, on ne savait pas toujours quel traitement adopter. On tâtonnait. Avec cette formation, nous avons des lignes directrices claires. Il ne reste plus qu’à les appliquer pour soigner les enfants comme il se doit », témoigne Bienvenue Laure Sinanone Elema, chef de centre par intérim de Kantonier.

À travers ce programme, le ministère de la Santé entend renforcer les capacités techniques des agents de santé tout en assurant une couverture sanitaire plus équitable dans les zones reculées du pays. Une démarche saluée par les communautés locales, qui voient en cette campagne un espoir pour améliorer les conditions de survie des nouveau-nés et des jeunes enfants.