RCA : le MLPC hausse le ton et met la pression sur le pouvoir

Le parti d’opposition refuse, pour l’instant, de désigner ses candidats aux élections de décembre. Il exige la reprise du dialogue politique avant toute participation.

 

Le Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC) a annoncé, dimanche, la suspension de la désignation de ses candidats pour les élections groupées prévues en décembre prochain. Dans un communiqué rendu public, le parti d’opposition justifie cette décision par le refus des autorités de Bangui d’engager un véritable dialogue politique avec l’opposition.

« Le MLPC ne souhaite pas cautionner un processus électoral conduit en dehors du cadre légal et ne répondant pas aux standards reconnus d’élections justes, transparentes et équitables », souligne le communiqué.

Le parti fondé par l’ancien président Ange-Félix Patassé conditionne ainsi sa participation au scrutin à l’issue du dialogue, actuellement en suspens, entre le gouvernement et les forces politiques de l’opposition.

Selon la direction du MLPC, la transparence du processus électoral, le respect des textes en vigueur et la mise en place d’un climat politique apaisé constituent des préalables indispensables à toute participation. Le parti appelle par ailleurs les autorités à prendre des mesures concrètes pour restaurer la confiance entre les différents acteurs politiques.

Cette position intervient alors que le pays se prépare à organiser des élections groupées dans un climat politique tendu.

RCA-nouveau pacte social : syndicats et gouvernement s’engagent pour trois ans de stabilité

Le nouveau pacte social signé en septembre dernier entre le gouvernement et les centrales syndicales a été officiellement remis, ce 3 octobre, au président de la République.

 

Fruit de plusieurs semaines de discussions, le document rassemble l’ensemble des revendications jugées prioritaires par les syndicats, notamment dans les domaines des conditions de travail, de la rémunération et de la protection sociale. En contrepartie, les organisations syndicales se sont engagées à ne pas recourir à la grève durant les trois prochaines années, une décision qui vise à instaurer un climat de confiance et de stabilité dans le monde du travail.

En recevant le pacte, le chef de l’État a salué « l’esprit de dialogue et de responsabilité » des syndicats et a promis de « tout mettre en œuvre pour répondre aux attentes légitimes des travailleurs ». Il a également réaffirmé la volonté du gouvernement de renforcer la concertation sociale et d’honorer ses engagements.

Pour de nombreux observateurs, ce pacte pourrait ouvrir une nouvelle ère dans les relations sociales, en privilégiant la négociation plutôt que la confrontation. Reste désormais à voir comment les engagements pris seront traduits dans les faits au cours des prochaines années.

La cérémonie, placée sous l’égide du ministère du Travail et de l’Emploi, marque une étape importante dans les relations entre l’État et les partenaires sociaux.

RCA-Crise dans le KNK : une vague de démissions fragilise le parti à l’approche des élections

À trois mois des scrutins groupés en Centrafrique, plusieurs figures clés du Kwa Na Kwa quittent la direction, plongeant la formation dans une zone d’incertitude.

 

Le Kwa Na Kwa (KNK), parti fondé par l’ancien président François Bozizé, traverse une nouvelle zone de turbulences. À peine quelques mois après la relance de ses activités, la formation politique fait face à une série de démissions au sein de son bureau national. Dans une note officielle datée du 3 octobre 2025, plusieurs cadres ont annoncé leur départ, dont Christian Guenebem, président intérimaire, et Christian Touaboy, secrétaire général.

Cette vague de départs survient à un moment particulièrement sensible pour le KNK. À seulement trois mois des élections groupées prévues en République centrafricaine, le parti voit s’accentuer les divisions internes qui le minent depuis plusieurs années. Fragilisé par la crise politique et par l’exil prolongé de nombreux responsables, notamment son fondateur François Bozizé, le mouvement peine à retrouver sa cohésion.

Selon des sources internes, ces démissions reflètent des divergences profondes sur la stratégie à adopter face aux échéances électorales. « Il n’y a plus de vision commune, ni de leadership clair », confie un membre du parti sous couvert d’anonymat. Certains dénoncent également le manque de programme électoral structuré et l’absence de candidat officiel, alors que les autres formations peaufinent déjà leurs plans de campagne.

Cette situation place le KNK dans une position délicate. Jadis influent sur la scène politique centrafricaine, le parti semble aujourd’hui en retrait, sans direction stable ni orientation politique affirmée. La question de la succession au sein de l’appareil dirigeant reste ouverte, alors que plusieurs de ses figures historiques demeurent en exil.

À l’approche du scrutin, le KNK devra rapidement clarifier sa ligne et désigner un leadership fort s’il souhaite peser dans la compétition électorale à venir.

RCA : Faustin-Archange Touadéra en lice pour un troisième mandat

Le président sortant a officiellement déposé, jeudi 2 octobre, sa candidature à l’élection présidentielle de décembre. Grâce à la nouvelle Constitution, il brigue un troisième mandat.

 

Le président de la République, Faustin-Archange Touadéra, a franchi une nouvelle étape dans la course à la magistrature suprême. Entouré de nombreux militants du Mouvement cœurs unis (MCU) et de diverses organisations de soutien, il a déposé ce mercredi 2 octobre son dossier de candidature auprès de l’Autorité nationale des élections (ANE). Il devient ainsi le premier candidat officiellement enregistré pour la présidentielle de décembre prochain.

Cette candidature est rendue possible par la Constitution adoptée en août 2023, qui a supprimé la limitation du nombre de mandats présidentiels. Ce changement, vivement critiqué par l’opposition et une partie de la société civile, ouvre la voie à une participation illimitée aux scrutins présidentiels.

« Nous avons répondu à une exigence constitutionnelle dans le cadre du fonctionnement de la démocratie dans notre pays », a déclaré Simplice Mathieu Sarandji, secrétaire exécutif du MCU, en déposant les documents au nom du candidat.

Peu après, Faustin-Archange Touadéra s’est rendu sur les lieux pour confirmer sa démarche devant ses partisans. « Je suis très heureux et profondément encouragé. Tout le bureau politique du MCU, les militants et les associations nous ont accompagnés pour s’assurer que le dossier soit effectivement déposé. Je remercie le peuple centrafricain pour son soutien », a-t-il déclaré, visiblement ému.

Le scrutin présidentiel s’annonce sous haute tension. Plusieurs figures de l’opposition ont déjà indiqué qu’elles ne reconnaîtraient pas la légitimité d’un processus qu’elles jugent peu transparent et peu inclusif. La période de dépôt des candidatures, ouverte le 2 octobre, s’achèvera le 11 octobre, conformément au Code électoral centrafricain.

Firmin Ngrébada dénonce le nouveau découpage électoral et alerte sur des risques de tensions

Le député de Boali a vivement réagi au découpage électoral récemment publié le 30 septembre par les autorités compétentes. Selon lui, cette opération, censée faciliter une meilleure organisation des prochaines élections, présente de sérieuses irrégularités.

 

Dans sa déclaration, l’ancien Premier ministre affirme que plusieurs villages traditionnellement rattachés à la circonscription de Boali ont été transférés à la commune de Bégoua. Une modification qui, d’après l’élu, ne tient ni compte de la réalité sociologique ni de l’histoire administrative de la région.

« Cette décision, si elle est maintenue, risque d’entraîner des confusions et de compromettre le bon déroulement du processus électoral », a averti Firmin Ngrébada, appelant à une correction rapide.

Le député invite le gouvernement et l’Autorité nationale des élections (ANE) à examiner cette situation avec responsabilité. Il plaide pour que les erreurs constatées soient corrigées dans un délai raisonnable, afin de garantir l’équité et la sérénité du scrutin.

« Les populations de Boali doivent pouvoir voter dans la transparence, sans se sentir lésées par des décisions administratives injustifiées », a-t-il martelé.

Le découpage électoral est un exercice délicat dans le contexte centrafricain, où chaque modification des limites territoriales peut susciter des contestations. Alors que les élections générales approchent, les réactions d’élus et de la société civile témoignent de l’importance accordée à la régularité du processus.

Firmin Ngrébada rejoint ainsi la liste des voix qui demandent davantage de rigueur et de concertation dans la conduite du processus électoral, considéré comme une étape décisive pour la consolidation de la démocratie et de la paix en Centrafrique.

RCA-Elections : le gouvernement débloque plus de 2 milliards F pour le processus électoral

Le gouvernement centrafricain a annoncé, le 30 septembre à Bangui, la mise à disposition de 4,7 millions de dollars, soit environ 2 milliards 700 millions de FCFA, pour soutenir l’organisation des élections prévues en décembre 2025.

 

Ce financement, destiné au Basket Fund, servira principalement à l’acquisition de matériel électoral. L’engagement a été formalisé à travers la signature d’une convention entre le gouvernement et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).

« La transparence et la crédibilité du scrutin passent par des moyens financiers et logistiques adéquats », a déclaré Hervé Ndoba, ministre des Finances et du Budget, à l’issue de la cérémonie. Il a souligné que cette contribution illustre la volonté des autorités nationales d’assumer leur part de responsabilité dans le bon déroulement du processus électoral.

Le PNUD, partenaire technique et financier, a salué cette initiative, rappelant que le Basket Fund reste un mécanisme essentiel de mobilisation des ressources pour garantir des élections inclusives, libres et apaisées.

Cette enveloppe vient compléter les appuis des partenaires internationaux qui accompagnent la République centrafricaine dans la préparation du scrutin de décembre, considéré comme un tournant majeur pour la consolidation de la démocratie et de la stabilité dans le pays.

RCA-Session budgétaire : une menace de grève du personnel parlementaire

Le Syndicat autonome du parlement centrafricain (SYNAPARC) a déposé lundi 29 septembre, un préavis de grève de huit jours sur la table du Bureau de l’institution.

 

À peine ouverte, la deuxième session ordinaire de l’Assemblée nationale pourrait déjà être perturbée, le personnel parlementaire dénonce un traitement salarial jugé injuste depuis plus de deux ans. Aussi, la non-application de son statut particulier pourtant prévu par les textes. Une situation qui, selon les agents, affecte non seulement leurs conditions de vie mais aussi leur motivation dans l’exercice de leurs missions.

« Le ras-le-bol est général. Nous demandons simplement que nos droits soient respectés », a déclaré Zig Darin Bossuet Feikeram Touangaye, secrétaire général du SYNAPARC.

Le syndicat appelle à l’ouverture rapide de négociations avec les autorités compétentes. À défaut, il menace de passer à l’action dès l’expiration du préavis. Une grève en pleine session budgétaire risquerait d’entraver le bon déroulement des travaux parlementaires, à un moment où les débats sur la loi de finances s’annoncent cruciaux pour l’avenir du pays.

RCA : une croissance économique estimée à 2,8 % en 2027 par la Banque mondiale

L’institution prévoit une reprise progressive de l’économie centrafricaine, avec une croissance estimée à 2,8 % d’ici 2027.

 

La Banque mondiale a présenté, le 26 septembre à Bangui, son rapport annuel sur l’économie de la République centrafricaine. Ce document, qui dresse un état des lieux de la situation macroéconomique du pays, met en lumière les défis persistants ainsi que les perspectives de croissance à moyen terme.

Selon Aleksandar Stojanov, économiste à la Banque mondiale, la Centrafrique a enregistré en 2024 une croissance économique de 1,5 %, un rythme encore modeste mais qui témoigne d’une certaine résilience face aux chocs internes et externes. Les projections laissent entrevoir une amélioration progressive, avec un taux de croissance attendu à 2,8 % à l’horizon 2027.

L’institution financière internationale souligne toutefois que cette trajectoire reste conditionnée à la consolidation de la stabilité macroéconomique, à l’amélioration de la gouvernance et à une meilleure mobilisation des recettes publiques. L’investissement dans les infrastructures, l’agriculture et le capital humain figure également parmi les leviers susceptibles de soutenir cette dynamique.

Pour les autorités centrafricaines, ces perspectives constituent un signal encourageant, mais elles rappellent aussi l’urgence de mettre en œuvre des réformes structurelles afin de stimuler une croissance inclusive et durable, à même de répondre aux besoins de la population.