RCA : vers l’ouverture d’une filiale d’UBA pour soutenir les PME et l’entrepreneuriat

À l’occasion du Caucus Africain 2025, le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra a plaidé pour l’implantation de United Bank for Africa (UBA) en Centrafrique.

 

La démarche, discutée lors d’une audience avec le président du groupe bancaire, Tony Elumelu, vise à élargir l’offre bancaire locale, en particulier au profit des petites et moyennes entreprises (PME) et des jeunes porteurs de projets.

Actuellement présente dans 20 pays africains, UBA pourrait faire de la République centrafricaine sa 21e implantation sur le continent. Elle rejoindrait ainsi les quatre filiales déjà actives dans la zone CEMAC : au Cameroun, au Tchad, au Congo-Brazzaville et au Gabon. Selon les autorités centrafricaines, l’objectif est clair : offrir de nouvelles perspectives de financement aux PME, qui représentent environ 80 % des emplois dans le pays.

Le chef de l’État centrafricain souhaite voir UBA jouer un rôle moteur dans la relance du secteur privé, en facilitant l’accès au crédit, encore restreint pour une large frange de la population active.

La Centrafrique ne compte actuellement que quatre banques : la Banque Populaire Maroco-centrafricaine (BPMC), la Banque saharienne pour l’investissement et le commerce (BSIC), BGFI Bank et Ecobank. Toutefois, le marché du crédit connaît une dynamique positive. Au troisième trimestre 2024, les banques ont accordé 6454 nouveaux crédits, contre 5103 à la même période en 2023, soit une hausse de 26,47 %, selon les données de la BEAC.

BGFI Bank reste le principal acteur avec près de 46 % des crédits distribués, suivie d’Ecobank (24 %) et de la BSIC (près de 20 %). Les entreprises ont capté près de 76 % des montants prêtés, tandis que les PME ont reçu 3,6 milliards FCFA, soit 13,9 % de l’enveloppe globale, en augmentation par rapport à l’année précédente.

Outre les questions bancaires, la rencontre entre Tony Elumelu et le président Touadéra a permis d’examiner les perspectives de coopération à travers la Tony Elumelu Foundation. Active dans l’accompagnement des jeunes entrepreneurs africains, la fondation propose des formations en gestion d’entreprise et des financements pour les projets viables.

Depuis sa création, elle a soutenu plus de 24 000 jeunes à travers le continent, dont 23 en Centrafrique. L’arrivée d’UBA à Bangui pourrait ainsi contribuer à intensifier ces efforts, dans un contexte où le financement formel demeure difficilement accessible pour la majorité des jeunes porteurs de projets.

Touadéra ouvre le Caucus Africain 2025 à Bangui

Le Président centrafricain Faustin Archange Touadéra a lancé, ce 31 juillet à Bangui, les travaux du Caucus Africain 2025. Réunissant les ministres des Finances et gouverneurs des Banques centrales du continent, cette rencontre stratégique met l’accent sur les infrastructures résilientes, le capital humain et l’économie verte comme moteurs de croissance inclusive en Afrique.

 

Le chef de l’Etat Pr. Faustin Archange Touadéra, a officiellement lancé ce jeudi les travaux du Caucus Africain 2025 à l’hôtel Ledger Plaza de Bangui. Cette rencontre annuelle, organisée sous l’égide des Institutions de Bretton Woods, réunit les Ministres des Finances et Gouverneurs des Banques Centrales des 54 pays africains autour du thème : « Infrastructures résilientes, capital humain et richesse verte : leviers indispensables pour une croissance inclusive, forte et durable pour l’Afrique ».

Au-delà des représentants gouvernementaux, plusieurs figures de renom issues du secteur privé africain, du patronat centrafricain ainsi que des délégations venues des Caraïbes ont honoré de leur présence cet événement de haut niveau.

Dans son allocution d’ouverture, le Ministre centrafricain des Finances et du Budget, Hervé Ndoba, également Président en exercice du Caucus, a souligné l’importance de cette tribune qui permet à l’Afrique de parler d’une seule voix sur les grandes questions économiques. Il a plaidé pour la création d’un secrétariat permanent du Caucus afin d’en améliorer l’efficacité, tout en appelant à une plus grande visibilité de l’institution sur les plateformes politiques et économiques internationales, dans un contexte mondial marqué par un recul du multilatéralisme.

L’édition 2025 du Caucus met un accent particulier sur l’avenir de la jeunesse africaine. La promotion des technologies de pointe comme l’intelligence artificielle et l’encouragement à l’entrepreneuriat figurent parmi les leviers identifiés. Des leaders tels que Kate Kallot, PDG de la fondation Amini AI, et Tony Elumelu, président du groupe bancaire UBA, ont réaffirmé leur engagement à soutenir la jeunesse africaine à travers des mécanismes innovants de financement.

Le président Touadéra a salué la tenue de cet événement à Bangui, symbole selon lui de la résilience et de la détermination du continent à prendre en main son destin. Il a réitéré l’appel au financement du Plan National de Développement (PND-RCA 2024-2028), qui mise sur l’énergie, les infrastructures, l’agriculture intelligente et la transformation numérique comme piliers du développement national.

Dans un discours empreint de lucidité et d’optimisme, le Chef de l’État a exhorté les participants à « aller jusqu’au fond des problèmes » pour formuler des recommandations fortes à l’intention du FMI et de la Banque mondiale. « Ce Caucus Africain doit être le lieu d’une introspection lucide mais aussi un engagement renouvelé pour faire émerger des solutions africaines aux défis africains », a-t-il insisté.

Organisée du 30 juillet au 2 août, cette 62ᵉ session du Caucus Africain pourrait marquer un tournant stratégique. Le président Touadéra en a fait le vœu : que ce forum serve de catalyseur à des investissements stratégiques, à une coopération renforcée et à une solidarité accrue entre États africains.