RCA : la ministre des Affaires étrangères dévoile la feuille de route de la CIRGL

La semaine dernière, un mini-sommet sur la crise centrafricaine s’est tenu à Luanda. Une feuille de route a été adoptée par la Conférence internationale pour la région des Grands Lacs (CIRGL) pour la sortie de crise en RCA. Une feuille de route en six grands points dévoilée par la ministre centrafricaine des Affaires étrangères.

Le premier point de la feuille de route pour un retour à la paix en Centrafrique est un préalable concernant les groupes armés signataires de l’accord de paix de 2019 et ayant repris les armes en formant la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) et tenté de renversé les autorités en janvier. Ceux-ci doivent signer une déclaration formelle de renonciation à la violence et de retour à l’accord de paix.

L’objectif est que les groupes armés montrent leur bonne foi, explique la ministre des Affaires étrangères, Sylvie Baipo Témon. « Dans cette première étape, pour ceux qui ont acté de leur retour, nous allons continuer le processus. Et démontrer aux yeux du monde qu’il y en a qui ne sont pas du tout pour la paix et dans ce cas-là, il faut qu’ensemble, nous prenions des décisions courageuses et fermes. Je pense que les autorités centrafricaines ont montré leur disponibilité à travailler pour la paix dans un cadre de dialogue, dans un cadre pacifique. »

Exil des chefs armés ?

Parmi les autres nouveautés de cette feuille de route, le traitement appliqué aux rebelles qui décideront de déposer les armes. « Il y a dans cette feuille de route une dimension qui a été rajoutée, c’est le cantonnement. Parce que si on les désarme, ce n’est pas pour les laisser dans l’environnement dans lequel ils ont prospéré. Il faut pouvoir les démobiliser pour que le programme du DDRR soit effectif et surtout efficace. »

Un cessez-le-feu doit aussi permettre de dérouler le reste de la feuille de route dont les points principaux rejoignent ceux de l’accord de paix de 2019. Parmi les points abordés, mais non précisé, le possible exil de certains chefs de leaders armés dont l’ex-président François Bozizé

RCA : Faustin-Archange Touadéra fait le pont sur les sujets du moment

Dans une interview publiée sur Jeune Afrique ce lundi 20 septembre, le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra fait le point sur les grands dossiers du moment : rébellion CPC, François Bozize, Wagner. Une prise de parole sur un ton bien plus ferme que d’habitude affirme un diplomate.

 

« Ces crimes, c’est Bozize qui en est à l’origine », déclare fermement Faustin-Archange Touadéra au sujet de la CPC et des crimes commis lors de l’attaque de Bangui en janvier. « Il a saboté tout ce que nous avions entrepris avec les groupes armés » poursuit-il.

 

Interrogé sur le sort de l’ex-président : « si nous lui mettons la main dessus, nous ferons en sorte qu’il réponde de ses actes devant la justice ». Mais si les négociations régionales aboutissent à un accord sur un lieu d’exil : « nous l’accepterons ».

Sur la présence de Wagner, le chef de l’État nie avoir connaissance de l’activité de l’entreprise paramilitaire russe en Centrafrique. « Moi je n’ai rien signé avec une société qui s’appellerait Wagner » assure-t-il. « Je vous mets au défi de prouver le contraire ».

À la question de l’état des relations avec la France, Faustin-Archange Toudéra répond par une autre question. « Pourquoi se focaliser sur la Russie qui nous a en plus aidé gracieusement? « 

Sur le mandat de la mission onusienne, le président est clair. Il souhaite un mandat plus robuste. « Nous avons besoin de troupes combattantes » insiste-t-il.

 

Burkina : vers une hausse du Produit Intérieur Brut

La Banque africaine de développement (Bad) prévoit, pour les deux prochaines années, un rebond de l’activité économique au Burkina malgré la crise de la Covid-19.Les perspectives s’annoncent bonnes pour le pays des Hommes intègres, d’après la note de diagnostic-pays publiée le 13 septembre dernier par la Bad. Le Produit Intérieur Brut (PIB) devrait passer à 5,1 % en 2021-2022 et à 5,2 % en 2022-2023.  

Toutefois, ces performances devront être soutenues par une transformation structurelle de l’économie burkinabè à travers une amélioration de la productivité dans les secteurs où le pays dispose de potentiels productifs importants, a précisé l’institution financière dans un communiqué reçu mardi à APA.

En effet, l’utilisation des techniques de culture modernes est « indispensable » pour passer d’une agriculture extensive à une agriculture intensive à forte productivité. La mécanisation du secteur agricole permettra non seulement d’améliorer les rendements mais également de mettre en place des unités de transformation des matières premières afin d’accroître la valeur ajoutée localement, a-t-elle assuré.

Compte tenu de l’important potentiel en cheptel, la modernisation des techniques de conservation et la fabrication de dérivés à base de viande (conserves alimentaires, aliments pour les canidés, etc.) peuvent contribuer ainsi à la transformation productive du pays, a poursuivi la Bad.

En outre, elle préconise d’améliorer la contribution du secteur industriel (principalement de l’industrie manufacturière) au PIB du Burkina. Celle-ci pourrait se traduire par la création de faitières regroupant l’ensemble des acteurs de l’artisanat visant à encourager la formalisation des unités de production artisanale et la protection des œuvres artisanales.

D’autres réformes majeures sont également suggérées dans l’agriculture afin d’atténuer la vulnérabilité du secteur au changement climatique, sa faible productivité, l’accès limité des producteurs, notamment des productrices aux ressources (foncier, intrants, crédit agricole, etc.) et le faible accès des produits agricoles aux marchés.

La note de diagnostic-pays de la Banque insiste, en outre, sur la « nécessité d’une agriculture plus intensive, à fort rendement et non soumise aux aléas climatiques », d’autant plus que le Burkina est un pays sahélien et que l’accès à l’eau dans les zones arides est une contrainte majeure. Il faudrait ainsi développer des mécanismes de maîtrise de l’eau par « l’irrigation et la mise à l’échelle du modèle +Agriculture innovante pour la résilience+ » pour réduire la vulnérabilité climatique.

Le rapport invite le gouvernement burkinabè à renforcer l’intégration régionale dans le but de garantir une économie dynamique et créer des marchés plus vastes pour les industries nationales. Cela devra passer par « une réforme de l’administration des douanes et des procédures douanières ».

Dans le secteur sanitaire, la Bad appelle à améliorer l’offre de soins « aussi bien d’un point de vue quantitatif que qualitatif afin de renforcer le capital humain ». Enfin, l’institution financière considère que l’amélioration de l’accès de tous à l’éducation et à une formation de qualité est « une nécessité ».

Elle préconise la poursuite des chantiers de construction définis dans le cadre du Programme national de développement, et un renforcement des programmes de scolarisation et de formation des jeunes et des femmes.

Sénégal : réflexion sur changement climatique et agriculture

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le gouvernement sénégalais ont entamé, ce mardi à Dakar, une réflexion sur la stratégie de mise en œuvre de la Contribution Déterminée au niveau National (CDN) pour les secteurs de l’agriculture et de l’élevage.Lors de la 21ème Conférence des Parties (CdP21) à la Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), en décembre 2015, 196 Pays ont adopté un accord universel et juridiquement contraignant sur le climat (l’Accord de Paris), avec comme objectif commun de limiter l’augmentation de la température en dessous de 2°C afin de contenir le réchauffement à 1,5°C.

Ainsi, les pays ont pris des engagements dans le cadre de leurs contributions déterminées au niveau national (CDN) en vertu de l’Accord de Paris. Les CDN présentent l’approche adoptée par chaque pays pour réduire les émissions et s’adapter aux effets des changements climatiques. Ces pays devront soumettre, tous les cinq ans, des CDN mises à jour et plus ambitieuses.

La Contribution Déterminée au niveau National (CDN) du Sénégal s’inscrit dans le cadre de la vision prospective, du Plan Sénégal Émergent (PSE), de sa stratégie et des plans de développement ainsi que des programmes sectoriels de gestion durable de ses ressources naturelles et environnementales.

La CDN du Sénégal met l’accent, entre autres, sur l’agriculture, l’élevage et la pêche comme étant parmi les secteurs les plus vulnérables aux effets des changements climatiques. Ces trois secteurs restent en effet très dépendants des ressources naturelles (sols, eaux, biodiversité) qui sont très fortement exposés et sensibles aux aléas climatiques.

« L’élaboration d’un Plan de mise en œuvre de la CDN agriculture-élevage et d’une stratégie de financement des projets et programmes pertinents y afférents, qui adressent à la fois les problématiques d’atténuation et d’adaptation au changement climatique vient à son heure », a dit Boubacar Dramé, Conseiller technique du ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural.

Il ouvrait un atelier organisé dans le cadre du projet « Sécurité alimentaire : une agriculture adaptée (SAGA) » financé par le ministère des Relations internationales et de la Francophonie (MRIF) du gouvernement du Québec à hauteur de 6,3 millions de dollars canadiens et mis en œuvre au Sénégal et en Haïti.

Dans son discours reçu à APA, M. Dramé a expliqué que « ce projet basé sur les spécificités de nos zones agro écologiques » propose des solutions concrètes pour faire face aux défis liés au financement (conditionnel et inconditionnel de la CDN), et au renforcement des capacités des acteurs.

De son côté, Makhfousse Sarr, Chargé des programmes de la FAO au Sénégal, l’élaboration du plan de mise en œuvre de la CDN agriculture-élevage a permis de passer en revue les options d’adaptation et d’atténuation de la CDN ; de proposer une répartition réaliste des superficies à réaliser pour chaque option sur la base des caractéristiques agroécologiques et de la situation de la dégradation des terres dans les zones agroécologiques du pays…

« En effet, 90% des pays parties prenantes à la Convention Cadre des Nations-Unies sur les Changements Climatiques ont pris la décision d’inscrire les secteurs agro-sylvo-pastoraux et halieutiques comme une priorité dans leurs Contributions Déterminées au niveau National (CDN) en vertu de l’Accord de Paris en 2015. Cette action réaffirme l’importance de l’agriculture et de la sécurité alimentaire dans le programme de lutte contre le changement climatique », a indiqué Makhfousse Sarr.

Namibie : marche contre l’offre allemande pour le génocide

La manifestation s’est déroulée, ce mardi dans la capitale Windhoek, pour dénoncer l’accord conclu entre le gouvernement namibien et l’Allemagne concernant l’indemnisation pour le génocide commis par Berlin dans les années 1900.En mai dernier 2021, l’Allemagne a reconnu pour la première fois avoir commis un génocide à l’encontre des peuples indigènes Herero et Nama de Namibie entre 1904 et 1908.

Elle est parvenue à un accord avec les négociateurs namibiens en proposant un programme financier de 1,1 milliard d’euros sur 30 ans pour l’acquisition de terres, la construction de routes ou l’approvisionnement en eau.

Le pacte a toutefois été critiqué par l’opposition namibienne et un groupe de chefs traditionnels représentant les tribus Herero et Nama de Namibie qui l’ont dénoncé comme étant un « accord bon marché », comparé aux « 75 milliards d’euros de pensions et d’avantages sociaux versés aux Juifs » par le régime nazi depuis 1949 ans, après la fin de la seconde guerre mondiale.

Ce mardi, des membres de divers partis politiques et des autorités traditionnelles ont défilé dans les rues de Windhoek, exigeant que la SWAPO, le parti au pouvoir mette de côté l’accord jusqu’à ce qu’il ait consulté de manière adéquate toutes les parties prenantes.

La manifestation a débuté dans le quartier Herero de la commune de Katutura, puis s’est dirigée vers le quartier central des affaires de la capitale, où les manifestants ont dressé un piquet de grève devant le bâtiment du Parlement et demandé une audience avec son président, Peter Katjavivi.

Parmi les manifestants, figuraient des membres du Landless People’s Movement et du Popular Democratic Movement, deux partis d’opposition qui se sont vivement opposés à l’accord conclu par les deux gouvernements.

Gustavo Santi nommé Directeur général de Bolloré au Brésil

Gustavo Santi sera chargé de piloter la stratégie de Bolloré Logistics dans le pays et d’adapter les services aux besoins du marché local.Il a également pour mission de développer de nouvelles opportunités commerciales au Brésil, rapporte un communiqué de Bolloré Logistics.

Gustavo Santi possède plus de 20 ans d’expérience notamment dans les opérations logistiques, les services de fret aérien et de transport maritime ainsi que dans le service à la clientèle et la gestion de succursales.

« Gustavo possède une véritable expérience dans la création et le déploiement de stratégies commerciales centrées sur la satisfaction des clients. Je suis ravi de l’accueillir au sein de Bolloré Logistics et suis convaincu qu’il permettra à Bolloré Logistics Brésil d’aller de l’avant », a déclaré Hector Midolo, CEO de Bolloré Logistics Amérique latine.

Bolloré Logistics Brésil est présent dans le pays depuis 1975 et son siège est situé à São Paulo. Avec plus de 70 collaborateurs, Bolloré Logistics est également présent sur six autres sites à travers le pays pour répondre aux besoins de ses clients dans des secteurs tels que l’aéronautique & la défense, l’automobile, santé, haute technologie, projets industriels, pétrole et gaz et parfums et cosmétiques.

« C’est un grand honneur pour moi de diriger Bolloré Logistics sur un marché aussi important que le Brésil », a commenté Gustavo Santi, ajoutant : « Je suis impatient de contribuer avec les équipes locales à étendre notre organisation tout en continuant à explorer de nouvelles façons d’innover et d’accompagner nos clients dans leur stratégie de croissance. »

Ethiopie : bond des recettes d’exportation

Entre le 8 juillet, début de la nouvelle année fiscale, et septembre 2021, les exportations ont rapporté 676 millions de dollars américains selon Melaku Alebel, le ministre éthiopien du Commerce et de l’Industrie.L’objectif est dépassé car l’Ethiopie avait tablé sur 643 millions de dollars. Par rapport à la même période de la précédente année fiscale, durant laquelle les exportations avaient généré 581 millions de dollars, on note une augmentation de 16 %.

Avec 74 % des recettes, les produits figurent toujours en tête des exportations éthiopiennes. Le café, les fleurs et le khat constituent 61 % des recettes tirées des exportations de produits agricoles.

L’industrie manufacturière, portée par le textile (5 %), la viande et les produits laitiers (3 %) ainsi que les aliments et les boissons (3 %), représentent 13 % des recettes d’exportation.

Les minéraux ont contribué à hauteur de 11 % aux exportations là où l’or pèse 10 % dans le secteur minier. Au cours de l’exercice fiscal précédent, l’Ethiopie a gagné 3,6 milliards de dollars grâce aux ventes à l’étranger.

Le héros du film « Hôtel Rwanda » condamné à 25 ans de prison

Paul Rusesabagina, accusé de terrorisme par la justice rwandaise, a finalement été condamné à la réclusion criminelle.Rusesabagina, 67 ans, est devenu célèbre avec le film Hôtel Rwanda sorti en 2004. Cette production montre comment le directeur de l’hôtel des Mille Collines a sauvé plus de 1200 Tutsi dans son établissement pendant le génocide qui a fait entre 800.000 et un million de morts d’avril à juillet 1994.

Jugé lundi 20 septembre pour appartenance à un groupe ayant revendiqué plusieurs attaques en 2018, ce farouche opposant au président Paul Kagamé a été reconnu coupable même s’il n’a cessé de dénoncer un procès « politique ».

Ils étaient vingt et un prévenus, membres du Front de Libération Nationale (FLN) poursuivis pour terrorisme, à écouter le verdict rendu par la Chambre de la Haute Cour pour les crimes internationaux.

Avant le procès, M. Rusesabagina avait publiquement admis avoir fondé le groupe comme bras armé de son parti politique, le Mouvement rwandais pour le Changement démocratique (MRCD).

Il avait, à plusieurs reprises, exprimé son soutien aux activités du groupe, notamment après les attentats de 2018 qui ont fait neuf morts dans le Sud-Ouest du Rwanda. En revanche, il a rejeté toute implication dans ces crimes.

Par ailleurs, Callixte Nsabimana, commandant et porte-parole du FLN arrêté en 2019, a écopé de la même peine que Paul Rusesabagina. Il a plaidé coupable pour la plupart des accusations portées à son encontre. Avant son arrestation, il avait revendiqué les attaques de 2018 et annoncé des plans pour de nouveaux assauts.

Ce mardi, le ministre rwandaise des Affaires étrangères a annulé une réunion prévue avec son homologue belge, Sophie Wilmès, en représailles à ses commentaires sur le verdict infligé à Paul Rusesabagina.

La cheffe de la diplomatie belge a déclaré que le condamné n’avait pas bénéficié d’un « procès équitable et approprié ». Des propos dénoncés par le Rwanda qui les qualifie de méprisants à l’égard de son système judiciaire.

« Les victimes des actes terroristes du FLN, certes moins célèbres, ont tout autant droit à la justice que M. Rusesabagina et ses coaccusés. Pour cette raison, la rencontre bilatérale prévue au niveau ministériel, en marge de l’Assemblée Générale des Nations Unies à New York (Etats-Unis), n’aura plus lieu », a indiqué le ministère rwandais des Affaires étrangères.

Egypte: Décès de l’ancien ministre de la Défense Mohamed Hussein Tantaoui

Par Mohamed Fayed — L’ancien ministre de la Défense et premier dirigeant de l’Egypte après Moubarak, le maréchal Mohamed Hussein Tantaoui, est décédé mardi à l’âge de 85 ans, a annoncé l’armée dans un communiqué. »Le commandement général des forces armées  annonce le décès aujourd’hui matin d’un de ses fils et chefs de la guerre d’Octobre (1973), le maréchal Mohamed Hussein Tantaoui, ancien ministre de la Défense », a indiqué le porte-parole des forces armées.

Après la démission de l’ancien président Moubarak le 11 février 2011,ce dernier a remis ses pouvoirs au Conseil suprême des forces armées, dirigé par Tantaoui qui était son ministre de la Défense depuis 1991.

Mohamed Hussein Tantaoui est né le 31 octobre 1935 à Abdeen, au centre du Caire. Il a obtenu son diplôme au Collège militaire égyptien en 1956, puis le Collège de commandement et d’état-major.

Tantaoui a combattu pour l’Egypte lors de trois guerres au XXe siècle. Il a participé à la guerre de 1967, la guerre d’usure et la guerre d’octobre 1973, où il était le commandant d’une unité de combat dans le corps d’infanterie. Il a également travaillé en 1975 comme attaché militaire au Pakistan puis en Afghanistan.
 

Burkina : plus de 59 millions d’euros pour améliorer l’accès à l’électricité

Ce financement du Fonds africain de développement (Fad), issu du guichet concessionnel du Groupe de la Banque africaine de développement (Bad), se compose d’un prêt de 41,60 millions d’euros et d’un don de 17,83 millions d’euros.Le Conseil d’administration du Fonds africain de développement (Fad) a approuvé, mercredi dernier à Abidjan (Côte d’Ivoire), l’octroi de ce financement. Il doit permettre au Burkina Faso d’exécuter le Projet d’électrification et de développement des connexions à l’électricité (Pédécel). Son objectif est d’ « étendre le réseau de distribution d’une énergie électrique de qualité au profit des ménages dans plusieurs localités périurbaines et rurales réparties dans dix des treize régions administratives » du pays.

Car, indique un communiqué de la Banque africaine de développement (Bad) reçu mardi à APA, les trois autres régions du Burkina sont déjà prises en compte par le projet « Yeleen » de développement de centrales solaires et de renforcement du système électrique qui est en cours de réalisation.

De plus, rapporte la source, le Fonds pour l’énergie durable en Afrique (Sefa, un fonds spécial multi-donateurs géré par la Bad) versera un don de 130.000 euros. Pour Marie-Laure Akin-Olugbade, Directrice Générale de la Bad pour la région Afrique de l’Ouest, « le financement du Pédécel vient confirmer la bonne synchronisation des interventions de la Banque dans le secteur de l’énergie au Burkina au cours des dix dernières années ».

Pour sa part, Henry Paul Batchi Baldeh, Directeur du Département du développement des systèmes électriques à la Bad, a soutenu que « le Pédécel permettra de réaliser une étude sur le potentiel de l’efficacité énergétique dans les bâtiments administratifs à Ouagadougou. Cette étude contribuera à préparer les futures interventions de la Banque dans le pays en ce qui concerne l’efficacité énergétique ».

Avec le Pédécel, au moins 218.400 ménages seront raccordés au réseau électrique, soit environ 1.528.800 habitants dont 790.390 femmes, représentant un taux de 51,7 %. Dans les phases de construction et d’exploitation, environ 560 emplois directs et indirects, temporaires et permanents vont être créés.

Au Burkina, les frais d’abonnement constituent « un frein à l’accès à l’électricité ». C’est pourquoi, précise le communiqué, les nouveaux clients payeront, à l’entrée, seulement 3000 F CFA (4,55 euros) contre 90.000 à 218.000 F CFA actuellement (137,20 euros à 332,33 euros) et les frais de raccordement restants seront payés par tranches mensuelles étalées sur trois ans.

Outre la Banque africaine de développement, d’autres bailleurs comme la Banque européenne d’Investissement (BEI) et la Banque arabe pour le développement économique de l’Afrique se sont engagés à accorder des financements additionnels pour couvrir le coût total du Pédécel estimé à 136,86 millions d’euros. De son côté, le gouvernement burkinabè et la Société nationale d’électricité (Sonabel) décaisseront 16,23 millions d’euros.

Le Pédécel, qui doit être réalisé entre octobre 2021 et décembre 2025, s’inscrit dans le cadre d’un projet emblématique de la Bad mis en œuvre dans onze pays du Sahel. Ce programme, nommé « Desert to Power », vise une production de 10.000 mégawatts d’énergie solaire photovoltaïque en 2030 pour 250 millions de personnes.

À l’horizon 2027, les autorités burkinabè veulent atteindre au moins un taux d’accès à l’électricité au plan national de 60 % : 90 % en milieu urbain et 30 % au moins en milieu rural. Il y a du chemin à faire parce qu’à la fin 2020, 22,5 % des Burkinabè (67,4 % en zone urbaine et 5,3 % en zone rurale) avaient accès à l’énergie.