8 mars: les Soudanaises veulent un meilleur statut

Elles avaient été à l’avant-garde de la contestation du régime du président Omar el-Béchir. Mais, onze mois après sa chute, des militantes soudanaises se disent déçues par le peu d’empressement des nouvelles autorités à améliorer le statut de la femme.

Et c’est pour crier haut et fort leur frustration que ces militantes ont appelé à manifester dimanche, à l’occasion de la Journée internationale des droits de la femme, devant le siège du ministère de la Justice à Khartoum.

« Rien de concret n’a été fait pour satisfaire aux revendications des femmes », a constaté avec amertume Zeineb Badreddine, dans sa modeste maison d’Omdourman, ville-jumelle de Khartoum, sur l’autre bord du Nil.

C’est à cette militante de la première heure qui a réintégré l’enseignement 30 ans après avoir été licenciée pour ses « idées progressistes » par le régime islamiste d’Omar el-Béchir, que reviendra l’honneur de conduire la manifestation.

Comme pour les marches contre le régime déchu, la protestation doit démarrer à 13H00 locales (11h00 GMT) et Mme Badreddine donnera le signal de départ avec un you you, cri strident que lancent les femmes en signe de joie ou pour galvaniser les foules.

Le premier grief fait par cette militante à la forte personnalité aux nouvelles autorités est la faible représentation des femmes.

Pourtant le Premier ministre Abdallah Hamdok, au pouvoir depuis six mois, a confié quatre des 17 postes ministériels à des femmes, dont celui régalien, des Affaires étrangères.

Une femme a été en outre nommée à la tête du pouvoir judiciaire et le Conseil souverain, la plus haute instance du pouvoir, est formé de cinq militaires, et de six civils, dont deux femmes.

– Faible représentation –

« Notre représentation ne dépasse pas les 22% (…) et si les femmes avaient eu une meilleure représentation, elles auraient eu plus de voix pour défendre leur cause », a affirmé Mme Badreddine.

En novembre 2019, les nouvelles autorités ont abrogé une loi sur l’ordre public visant les Soudanaises jugées coupables d' »actes indécents et immoraux », mais le reste de l’arsenal discriminant les femmes est resté en place et aucune législation nouvelle les protégeant n’a été mise à l’oeuvre.

Sous le régime islamiste, de nombreuses femmes ont été flagellées en public ou emprisonnées pour tenue jugée « indécente » ou pour consommation d’alcool en application de cette loi.

Mme Badreddine a déploré notamment l’absence d’une loi criminalisant le harcèlement sexuel et la liberté laissé au juge de décider si une femme a été violée ou pas, ce qui peut conduire des fois à poursuivre des victimes d’actes de viol pour adultère.

Avocate et militante de la cause de la femme, Inaam Atiq, s’attarde sur la loi de statut personnel de 1991 pour en relever les nombreuses incohérences.

– Loi décriée –

« Cette loi est à l’origine de souffrances de milliers de femmes à travers le Soudan », a-t-elle déclaré.

Le texte, inspiré de la charia (loi islamique) permet entre autres, selon elle, de donner en mariage des filles de dix ans et ne prévoit pas le consentement de la femme dans les contrats de mariage.

« L’amendement de ce texte revêt un caractère urgent et cela peut se faire sans toucher aux principes de la charia », a-t-elle plaidé.

Une autre loi sur les passeports interdit aux femmes de voyager à l’étranger sans l’autorisation de leur tuteur mâle, une disposition qui a été abolie même dans l’Arabie saoudite ultra-conservatrice.

Les résultats des examens de l’ADN ne sont pas pris en compte par les tribunaux spécialisés dans les affaires de statut personnel.

Cela permet à de nombreux Soudanais de ne pas reconnaître leur progéniture, ce qui ajoute aux difficultés des femmes, souligne Me Atiq.

« On a besoin de mesures immédiates et je pense que le ministère de la Justice et le gouvernement comprennent la situation et je reste optimiste quant à la possibilité de franchir des pas dans la bonne direction », dit-elle.

En l’absence d’un Parlement, le gouvernement et le Conseil souverain peuvent légiférer.

Manal Abdelhalim, autre militante, est plus prudente.

Elle se dit étonnée des « voix, dont celles de certaines femmes, qui disent que la question (des droits de la femme) n’est pas prioritaire et peut attendre ».

En formant son gouvernement, M. Hamdok s’est engagé à améliorer le sort des femmes, malgré les difficultés économiques et sociales que traverse le pays.

La Somalie, nouvelle guerre sans fin du Pentagone?

Le Pentagone annonce quasi quotidiennement de nouvelles frappes contre les islamistes shebab en Somalie, sans paraître affecter la capacité de ce groupe affilié à Al-Qaïda à déstabiliser le pays, dans ce qui apparaît une nouvelle « guerre sans fin » pour les Etats-Unis.

Alors que Washington envisage de réduire sa présence en Afrique pour recentrer ses efforts vers les concurrents stratégiques des Etats-Unis — la Chine et la Russie — au dépens de l’aide à l’opération antijihadiste dirigée par la France au Sahel, la guerre d’usure contre les shebab ne semble pas remise en question.

« Les shebab sont l’une des menaces les plus sérieuses du continent. Ils aspirent à attaquer notre pays », a récemment souligné le général Roger Cloutier, commandant des forces terrestres américaines en Afrique.

« Le danger qu’ils représentent doit être pris très très au sérieux », a-t-il ajouté au cours d’une conférence téléphonique au Pentagone. « C’est pourquoi nous nous focalisons sur eux ».

Vendredi encore, le commandement américain pour l’Afrique (Africom) a annoncé dans un communiqué avoir mené une frappe aux alentours de Qunyo Barrow, dans le sud de la Somalie, tuant un combattant shebab.

C’était la vingtième frappe de l’armée américaine contre les shebab en Somalie depuis le début de l’année, après 64 en 2019 et 43 en 2018, selon les décomptes du centre de réflexion New America.

– « Tondre la pelouse » –

« C’est ce qu’on appelle +tondre la pelouse+ », expliquait récemment le ministre américain de la Défense, Mark Esper, interrogé sur les frappes aériennes que les Etats-Unis mènent contre les groupes jihadistes en Libye et en Somalie.

« Et ça veut dire que de temps en temps, il faut faire ce genre de choses pour garder un certain contrôle et éviter que ça ne ressurgisse », ajoutait-il.

On estime que les shebab comptent actuellement 5.000 à 9.000 combattants, et si les Etats-Unis s’en tiennent à leur logique, à raison d’un ou deux combattants éliminés chaque jour, il leur faudra au moins 13 ans pour en venir à bout. Une nouvelle « guerre sans fin », de celles honnies par le président Donald Trump.

Dans le premier rapport public sur l’opération militaire américaine en Somalie, publié en février, l’inspecteur général du ministère de la Défense Glenn Fine rappelait que la mission confiée à l’Africom est officiellement d’avoir « d’ici 2021 « suffisamment diminué les shebab, le groupe Etat islamique en Somalie et les autres groupes extrémistes d’Afrique de l’Est pour qu’ils ne puissent plus nuire aux intérêts des Etats-Unis ».

Or, « malgré des frappes américaines continues et l’assistance américaine aux forces africaines partenaires, les shebab apparaissent comme une menace croissante qui aspire à frapper le sol américain », ajoutait le bureau de l’inspecteur général, un organisme indépendant du Pentagone.

De fait, des shebab ont attaqué le 5 janvier une base militaire américano-kényane à Lamu, dans le sud-est du Kenya, près de la frontière avec la Somalie, tuant trois Américains. Et le 28 décembre, ils ont mené l’une des opérations les plus meurtrières de la décennie en Somalie, l’explosion d’un véhicule piégé dans la capitale Mogadiscio, qui a fait 81 morts.

– Futile –

Les élus américains s’inquiètent du manque de résultats tangibles dans cette guerre discrète, menée par drones interposés, avec une petite force de soldats d’élite sur le terrain.

Interrogé fin janvier sur l’apparence futile de ces frappes quasi-quotidiennes, le commandant de l’Africom, le général Stephen Townsend, a défendu la stratégie américaine.

« Je ne pense pas que ce soit futile », a-t-il assuré. « Nous cherchons à réduire leurs capacités ».

Pour Catherine Besteman, du Watson Institute, un centre de recherche qui calcule chaque année le coût des guerres américaines, « les interventions militaires en Somalie n’ont pas amélioré la situation, elles ont renforcé le contrôle des shebab sur la population ».

Les shebab bénéficient selon elle de l’économie de guerre en rackettant la population et en extorquant les fonds issus de l’assistance internationale.

En outre, d’après Amnesty International, les frappes de Washington font des victimes civiles, même si l’armée américaine affirme le contraire.

Dans un rapport publié l’an dernier, Amnesty avait accusé l’armée américaine d’avoir fait des victimes collatérales, voire frappé indistinctement civils et shebab, tuant des fermiers, des ouvriers et même des enfants. A l’issue d’une enquête interne, l’armée américaine avait admis sa responsabilité dans la mort d’une femme et d’un enfant en Somalie.

Une mer de meth, saisie record de drogues par l’armée birmane

Des centaines de sacs d’héroïne et méthamphétamine disposés en rangées interminables à la zone frontalière birmane, c’est la saisie record, d’une valeur de 100 millions de dollars, annoncée par l’armée birmane dans le célèbre « Triangle d’Or » au coeur de l’Asie du Sud-Est.

« C’est la plus grosse saisie de l’année », a déclaré vendredi le général Tun Tun Nyi, porte-parole du bureau du commandant en chef,lors d’une visite ouverte à la presse de cette zone en proie à des conflits ethniques et intercommunautaires alimentés par l’argent de la drogue.

Ce coup de filet, dans l’une des plus importantes régions productrices de stupéfiants, a mis fin à l’activité illicite de trois grands laboratoires cette semaine et permis de confisquer 43 millions de comprimés de méthamphétamine.

« Nos soldats sont dans les zones de la forêt que la police ne peut pas atteindre », a ajouté le général.

Des quantités record de drogue continuent d’être produites dans ces zones forestières où groupes rebelles et réseaux criminels font la loi. Ils en tirent des milliards de dollars chaque année.

L’Etat de Shan, au coeur du Triangle d’Or, zone terrestre escarpée qui sépare la Birmanie, le Laos, la Chine et la Thaïlande, est une plaque tournante du trafic de méthamphétamines, expédiées de là vers le reste de l’Asie du Sud-Est via la Thaïlande, au nord vers la Chine et à l’ouest par le Bangladesh.

Les opérations militaires autour de la zone de Kutkai, dans l’Etat de Shan, ont permis de retrouver des laboratoires d’où sortent des millions de pilules « yaba » (comprimé de méthamphétamine à teneur réduite en caféine), de l’héroïne ainsi que des cristaux de meth, drogue plus connue sous le nom de « Ice » (glace en anglais).

Le prix du « yaba » –la drogue de prédilection en Asie du sud– triple lors de son exportation en Thaïlande et Malaisie. La « glace » (Ice) made-in-Birmanie peut monter jusqu’à 150 dollars le kilo au moment de sa revente dans les rue en Australie.

– Artillerie lourde –

« Cette zone est très dangereuse », a expliqué à l’AFP un haut responsable de la lutte antidrogue sous couvert d’anonymat. Il ajoute que « la population locale est innocente, mais certains hommes d’affaires et groupes armés ethniques profitent de cette région pour produire des drogues ».

L’argent de la drogue alimente les conflits que se livrent depuis des décennies d’une part l’armée et les guérillas et d’autre part les groupes rebelles entre eux, chacun essayant de s’approprier un maximum de terres et de ressources naturelles, nombreuses dans cette région.

En juillet 2019, dans la même zone, les forces de sécurité qui menaient un raid contre les laboratoires de drogues tenus par des rebelles ont été repoussées par des tirs d' »artillerie lourde ».

L’endiguement de ce déluge de production de drogues dans ces zones hors de contrôle met sous pression la Birmanie. Ce trafic de produits stupéfiants a submergé les efforts de contrôle de la police régionale, tout en causant corruption et blanchiment d’argent. Cette cascade de drogue entraîne également des crises d’addiction.

L’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) affirme que sans action efficace contre l’argent sale, associée à de meilleurs programmes de réhabilitation des toxicomanes, le pouvoir du crime organisé risque de devenir ingérable pour certains Etats d’Asie du Sud-Est.

Primaire démocrate: une nouvelle campagne commence pour Biden et Sanders

Une nouvelle campagne a débuté samedi pour Joe Biden et Bernie Sanders dans la primaire démocrate pour la présidentielle, désormais réduite à un duel entre les deux septuagénaires aux positionnements très éloignés.

Joe Biden, 77 ans, s’est adressé à ses partisans dans le Missouri, l’un des six Etats (avec Idaho, Michigan, Mississippi, Dakota du Nord et Washington) qui voteront mardi, une semaine après le grand renversement du « Super Tuesday ».

Monté sur scène avec ses désormais célèbres lunettes d’aviateur sous un beau soleil à Saint-Louis, Joe Biden a encore savouré son spectaculaire retour en grâce dans la course démocrate à la Maison Blanche.

« Qu’est-ce que les choses peuvent changer en une semaine! », a-t-il lancé. « Il y a tout juste une semaine, j’étais en Caroline du Sud et les médias et les analystes avaient enterré ma campagne ».

« Mais la Caroline du Sud avait son mot à dire là-dessus. Puis le +Super Tuesday+ est passé par là. Et nous avons aujourd’hui 11 victoires en poche, et sommes devant en termes de délégués et de nombre de voix », a-t-il lancé, revanchard.

Avec pour arrière-plan la monumentale Gateway Arch, porte d’entrée symbolique vers l’Ouest du pays, l’ancien vice-président n’a évoqué qu’indirectement son adversaire Bernie Sanders.

Joe Biden, auquel se sont récemment ralliés les anciens candidats modérés Pete Buttigieg, Amy Klobuchar et Michael Bloomberg, s’est encore dit le plus à même de « rassembler le parti » démocrate, promettant de « ne pas faire de cette primaire une campagne d’attaques ».

« Ce serait le meilleur moyen de faire réélire Donald Trump », a-t-il prévenu.

Bernie Sanders, 78 ans, était de son côté à Chicago, dans l’Etat de l’Illinois, qui ne votera que le 17 mars dans la primaire.

Après s’en être pris à Donald Trump — « le président le plus dangereux de l’histoire récente des Etats-Unis », « un menteur pathologique » –, le socialiste autoproclamé a lui directement apostrophé son rival.

« Maintenant que la primaire se résume à deux personnes, il est important pour les Américains de comprendre ce qui nous différencie », a-t-il dit dans la troisième ville des Etats-Unis, en oubliant la parlementaire Tulsi Gabbard, toujours en course mais n’a aucune chance d’obtenir l’investiture.

« Joe Biden est un ami, je le connais depuis longtemps, mais nos bilans parlent pour nous, nous avons une vision différente et les Américains vont en entendre parler », a ajouté le sénateur du Vermont, évoquant notamment le soutien de Joe Biden à la guerre en Irak.

Coronavirus: des croisiéristes dans l’incertitude, état d’urgence à New York

L’inquiétude montait samedi parmi les passagers confinés sur un navire de croisière au large de la Californie après la confirmation de cas de coronavirus, alors que l’Etat de New York a déclaré l’état d’urgence pour accélérer la lutte contre l’épidémie.

Le capitaine du Grand Princess, à bord duquel 21 cas de Covid-19 ont été détectés, « n’a encore rien à nous dire sur quand ni où nous pourrons débarquer », a raconté à l’AFP Carolyn Wright, une photographe professionnelle qui voyage avec une amie.

A la mi-journée, le paquebot était à environ cent kilomètres au Sud de San Francisco.

« Nous espérons que (…) les autorités et les experts médicaux vont vite se mettre d’accord sur un plan pratique qui priorisera la santé et le bien-être de tous ceux à bord du Grand Princess », a déclaré lors d’un point de presse la présidente de la compagnie Princess Cruises, Jan Swartz.

« Nous préférons débarquer les passagers et l’équipage le plus vite possible », a-t-elle ajouté.

Des tests effectués sur 45 passagers et membres d’équipage qui présentaient des symptômes similaires à la grippe ont montré que 21 d’entre eux — 19 membres d’équipage et 2 passagers Américains –, étaient positifs au Covid-19.

Samedi en Floride, le vice-président Mike Pence a évoqué avec plusieurs responsables de compagnies de croisière les « défis uniques » de cette industrie face à cette épidémie.

Il a dit que tous les 3.533 passagers et membres d’équipage seront soumis à des tests et placés en quarantaine si nécessaire.

De son côté, Mme Swartz a indiqué que sur les 2.422 passagers, 2.016 étaient Américains et 938 de Californie. Elle a précisé que les personnes à bord étaient de 54 nationalités différentes.

Le navire doit accoster dans la partie non-commerciale d’un port, qui n’a pas été précisé, d’ici dimanche. Toutes les personnes à bord seront alors de nouveau testées et les cas confirmés seront placés en quarantaine.

Le Grand Princess, parti de San Francisco et qui devait y revenir samedi, a interrompu son circuit après la découverte de symptômes chez certains de ses 3.533 passagers et membres d’équipage.

Un homme de 71 ans qui a participé à une partie de la croisière est mort du Covid-19 à son retour en Californie.

Un passager gravement malade et ses proches ont été évacués par hélicoptère dans la nuit mais ce cas n’est pas lié au coronavirus, a indiqué samedi la compagnie Princess Cruises.

Princess Cruises possède également le Diamond Princess, qui avait été placé en quarantaine en février au Japon avec plus de 700 contaminations, dont six mortelles.

– Ralentir la propagation –

Pour tenter d’endiguer la contagion, l’Etat de New York a à son tour déclaré l’état d’urgence après l’annonce de nouveau cas positifs, portant le total à 76.

Selon le gouverneur Andrew Cuomo, cette déclaration « permet d’accélérer les procédures d’achat (d’équipement) et d’embauche (de personnel), ce qui est ce dont nous avons besoin actuellement ».

La majorité des personnes contaminées (57) sont liées à une communauté juive orthodoxe de New Rochelle, dans la banlieue Nord de New York.

Face à la propagation du virus, les visiteurs extérieurs sont désormais interdits dans les maisons de retraites autour de New Rochelle, a dit M. Cuomo. Il a également indiqué que la période de quarantaine de 14 jours pour les personnes infectées pourrait être rallongée.

Le gouverneur a également menacé de poursuites les commerces qui gonfleraient leurs prix en profitant de la pénurie, évoquant des informations de consommateurs sur « une bouteille de gel désinfectant vendue 80 dollars ».

Le coronavirus perturbe également les secteurs de l’éducation et de la culture.

En Californie, la prestigieuse université de Stanford a décidé de fermer ses portes et de passer aux cours en ligne à partir de lundi et pour deux semaines. Cette décision fait suite à « la poursuite de la propagation du Covid-19 dans le monde et dans le comté de Santa Clara », siège de l’institution.

Le ballet de San Francisco a pour sa part annoncé samedi à la demande de la mairie de la ville l’annulation des représentations du « Songe d’une nuit d’été » jusqu’au 15 mars.

Coronavirus: des croisiéristes dans l’incertitude, état d’urgence à New York

L’inquiétude montait samedi parmi les passagers confinés sur un navire de croisière au large de la Californie après la confirmation de cas de coronavirus, alors que l’Etat de New York a déclaré l’état d’urgence pour accélérer la lutte contre l’épidémie.

Le capitaine du Grand Princess, à bord duquel 21 cas de Covid-19 ont été détectés, « n’a encore rien à nous dire sur quand ni où nous pourrons débarquer », a raconté à l’AFP Carolyn Wright, une photographe professionnelle qui voyage avec une amie.

A la mi-journée, le paquebot était à environ cent kilomètres au Sud de San Francisco.

Le navire doit accoster dans la partie non-commerciale d’un port, qui n’a pas été précisé, d’ici dimanche. Toutes les personnes à bord seront alors de nouveau testées et les cas confirmés seront placés en quarantaine.

Le Grand Princess, parti de San Francisco et qui devait y revenir mercredi, a interrompu son circuit après la découverte de symptômes chez certains de ses 3.533 passagers et membres d’équipage.

Un homme de 71 ans qui a participé à une partie de la croisière est mort du Covid-19 à son retour en Californie.

Carolyn Wright a raconté que sa partenaire de voyage, qui souffre d’une maladie pulmonaire, était « très inquiète par le virus ».

« Jusqu’ici nous allons bien et nous espérons que ça ne changera pas », a-t-elle dit.

Un passager gravement malade et ses proches ont été évacués par hélicoptère dans la nuit mais ce cas n’est pas lié au coronavirus, a indiqué samedi la compagnie Princess Cruises.

La frustration s’est aussi fait sentir vendredi quand les autorités sanitaires ont interdit aux passagers, confinés dans leur cabine depuis jeudi, de passer un peu de temps à l’air libre, a raconté Carolyn Wright.

Princess Cruises possède également le Diamond Princess, qui avait été placé en quarantaine en février au Japon avec plus de 700 contaminations, dont six mortelles.

– Ralentir la propagation –

Samedi en Floride, Mike Pence a évoqué avec plusieurs responsables de compagnies de croisière les « défis uniques » de cette industrie face à l’épidémie du nouveau coronavirus.

Pour tenter d’endiguer la contagion, l’Etat de New York a à son tour déclaré l’état d’urgence après l’annonce de nouveau cas positifs, portant le total à 76.

Selon le gouverneur Andrew Cuomo, cette déclaration « permet d’accélérer les procédures d’achat (d’équipement) et d’embauche (de personnel), ce qui est ce dont nous avons besoin actuellement ».

« Nous voulons trouver autant de cas positifs que possible afin de les mettre hors circulation », affirmé M. Cuomo. « C’est toute la raison de cet exercice. On isole les gens et on ralentit la propagation ».

La majorité des personnes contaminées (57) sont liées à une communauté juive orthodoxe de New Rochelle, dans la banlieue Nord de New York.

Face à la propagation du virus, les visiteurs extérieurs sont désormais interdits dans les maisons de retraites autour de New Rochelle, a dit M. Cuomo. Il a également indiqué que la période de quarantaine de 14 jours pour les personnes infectées pourrait être rallongée.

Le gouverneur a également menacé de poursuites les commerces qui gonfleraient leurs prix en profitant de la pénurie, évoquant des informations de consommateurs sur « une bouteille de gel désinfectant vendue 80 dollars ».

Le coronavirus perturbe également les secteurs de l’éducation et de la culture.

En Californie, la prestigieuse université de Stanford a décidé de fermer ses portes et de passer aux cours en ligne à partir de lundi et pour deux semaines. Cette décision fait suite à « la poursuite de la propagation du Covid-19 dans le monde et dans le comté de Santa Clara », siège de l’institution.

Le ballet de San Francisco a pour sa part annoncé samedi à la demande de la mairie de la ville l’annulation des représentations du « Songe d’une nuit d’été » jusqu’au 15 mars.

Les Etats-Unis ont enregistré plus de 200 cas confirmés de coronavirus, dont au moins 19 mortels, selon les bilans officiels compilés par l’AFP. Parmi les personnes décédées, 16 sont liées à une maison de retraite dans l’Etat de Washington (Nord-Ouest).

Arabie saoudite: trois princes arrêtés pour « complot » contre le prince héritier

Les autorités saoudiennes ont arrêté trois prince, dont le frère et le neveu du roi Salmane, accusés d’avoir comploté pour renverser le puissant prince héritier Mohammed ben Salmane, dirigeant de facto du pays, ont indiqué samedi trois sources à l’AFP.

Ces arrestations, qui illustrent le renforcement de l’emprise sur le pouvoir du prince héritier en balayant ses derniers potentiels opposants, interviennent dans un contexte sensible pour ce pays ultradépendant du pétrole, confronté à la chute des prix de l’or noir et obligé récemment de limiter l’accès aux lieux saints musulmans, sources de revenus importantes du royaume, en raison du nouveau coronavirus.

La garde royale a arrêté vendredi le prince Ahmed ben Abdelaziz al-Saoud, frère du roi, ainsi que le neveu du monarque, le prince Mohammed ben Nayef, accusés d’avoir préparé un coup d’Etat pour évincer le prince héritier, ont indiqué un responsable arabe et un responsable occidental à l’AFP.

Le frère cadet du prince Nayef, Nawaf ben Nayef, a lui aussi été appréhendé, ont ajouté ces sources sous couvert de l’anonymat.

Selon le responsable occidental, qui affirme citer des sources au sein du gouvernement saoudien, des militaires et des responsables du ministère de l’Intérieur accusés de les soutenir ont aussi été arrêtés.

« Avec cette purge, aucun rival ne reste pour empêcher le prince héritier d’accéder au trône », a-t-il ajouté.

Ces arrestations ont soulevé des questions quant à la santé du roi Salmane, âgé de 84 ans, et sur la possibilité que Mohammed ben Salmane lui succède bientôt, mais selon les déclarations à l’AFP d’une autre source proche des dirigeants saoudiens, « le roi est en bonne santé et va bien ».

Le prince héritier est « aux commandes » et la purge a été menée « après l’accumulation de comportements négatifs des deux princes », a indiqué cette source sans donner plus de détails.

Le Wall Street Journal, quotidien américain qui a le premier fait état de ces arrestations, avait indiqué que les princes Ahmed et Nayef — autrefois prétendants au trône — pourraient encourir la peine de mort ou la perpétuité.

Le lieu dans lequel ils sont détenus reste inconnu.

Ces dernières années, le prince héritier a consolidé son emprise sur le pouvoir en emprisonnant d’éminents religieux et militants mais aussi des princes et d’influents hommes d’affaires.

Considéré comme dirigeant de facto du pays puisqu’il contrôle les principaux leviers du gouvernement, de la défense à l’économie, Mohammed ben Salmane est aussi connu pour sa volonté de piétiner toute trace de dissidence interne avant d’accéder formellement au trône.

Son image de réformateur a été grandement ternie par le meurtre du journaliste saoudien, critique du pouvoir, Jamal Khashoggi au sein du consulat d’Arabie saoudite à Istanbul en octobre 2018 qui a entraîné un torrent de critiques à l’international.

Coronavirus: les derniers développements dans le monde

Nouveaux bilans et faits marquants : voici les derniers développements liés à la propagation du coronavirus dans le monde.

– Plus de 3.550 morts –

Dans le monde, 104.901 cas d’infection recensés dans 95 pays et territoires, causant la mort de 3.556 personnes, selon un bilan établi par l’AFP à partir de sources officielles samedi à 17h00 GMT.

Les pays les plus touchés après la Chine sont la Corée du Sud (6.767 cas, 44 décès), l’Italie (5.883 cas, 233 décès), l’Iran (5.823 cas, 145 décès), l’Allemagne (785 cas).

La Colombie, le Costa Rica et les Maldives, annoncent le diagnostic de premiers cas sur leur sol.

La Chine dénombre 80.651 cas, dont 3.070 décès. 99 nouvelles contaminations et 28 nouveaux décès.

– Croisiéristes positifs –

Le coronavirus est détecté sur 21 personnes sur 46 testées à bord d’un navire de croisière maintenu au large de la Californie, le Grand Princess, qui compte 3.533 passagers et membres d’équipage.

– Ecoles et frontières fermées –

Les crèches et établissements scolaires seront fermés à partir de lundi et pour 15 jours dans deux départements français, l’Oise (nord de Paris) et le Haut-Rhin (frontière allemande), où des foyers infectieux prospèrent.

La Russie ferme ses frontières aux voyageurs étrangers en provenance d’Iran.

– Renforts en Italie –

L’Italie décide de recruter 20.000 renforts pour ses hôpitaux, tout en étudiant la création de nouvelles zones de quarantaine.

– Prière du pape par vidéo –

Le pape François prononcera dimanche depuis sa bibliothèque sa traditionnelle prière de l’Angélus, qui sera retransmise en direct par vidéo, et non depuis sa fenêtre surplombant la place Saint-Pierre au Vatican.

– Effondrement d’un lieu de quarantaine –

Une trentaine de personnes sont bloquées sous les décombres après l’effondrement d’un hôtel réquisitionné comme lieu de quarantaine contre le coronavirus dans l’est de la Chine.

– Les exportations dégringolent –

Les exportations chinoises ont plongé de 17,2% sur un an en janvier-février.

Les indices boursiers, cours du pétrole et taux sur la dette des Etats ont de nouveau chuté vendredi.

– Annulations –

Le grand festival culturel South by Southwest, qui devait se tenir mi-mars à Austin au Texas est annulé.

Le match Ecosse-France prévu à Glasgow pour le tournoi féminin des Six nations est reporté après qu’une joueuse écossaise eut contracté le coronavirus.

Le marathon de Barcelone prévu le 15 mars se tiendra finalement 25 octobre.

La Hongrie annule la célébration de la fête nationale le 15 mars.

En France, le préfet de police de Paris interdit le Mondial du tatouage prévu du 13 au 15 mars. Plusieurs événements sportifs sont reportés ce week-end.

Mais, en Arabie saoudite, Ryad rouvre l’esplanade entourant la Kaaba, lieu le plus saint de l’islam. Le petit pèlerinage (la Omra) reste suspendu.

– Casques bleus –

L’ONU demande à neuf pays, dont la Chine, la Corée du Sud et la France, de différer de trois mois leurs rotations de Casques bleus dans le monde.

Michel Fourniret, un tueur énigmatique qui a souvent dérouté la justice

Des silences, des aveux et peut-être encore des secrets: le violeur et tueur en série Michel Fourniret a souvent dérouté la justice en quarante ans de crimes qui lui ont valu le surnom d' »ogre des Ardennes ».

Condamné à la perpétuité incompressible en mai 2008 pour sept meurtres, puis de nouveau à la perpétuité en 2018 pour un assassinat crapuleux, le tueur de 77 ans a reconnu l’enlèvement et le meurtre d’Estelle Mouzin, une fillette de neuf ans disparue en 2003 en Seine-et-Marne.

Mais le temps presse pour reconstituer le parcours criminel de celui qui se décrit comme « un joueur d’échecs » face aux enquêteurs et souffre d’un début de maladie d’Alzheimer.

« Jouez avec un partenaire tel que vous, ça en vaut la peine », mais « ma mémoire fiche le camp », disait-il en novembre à la juge d’instruction Sabine Kheris, qui vient, selon le parquet de Paris, de recueillir ses aveux.

En février 2018, Fourniret avait d’abord avoué à la juge avoir tué deux autres jeunes femmes dans l’Yonne: Marie-Angèle Domece, disparue en 1988 à 19 ans, et Joanna Parrish, 20 ans, retrouvée violée et étranglée deux ans plus tard. Des meurtres qu’il niait jusqu’alors et pour lesquels il avait été mis en examen en 2008.

« Si ces personnes n’avaient pas croisé mon chemin, elles seraient toujours vivantes », a-t-il déclaré lors d’un de ses interrogatoires consulté par l’AFP.

Son ex-femme, Monique Olivier a confirmé les aveux sybillins de son ancien époux pour ces deux femmes. Elle l’a aussi clairement accusé fin janvier d’avoir tué la petite Estelle Mouzin, après avoir contredit son alibi cet automne.

Reconnue complice de quatre meurtres et d’un viol en réunion, elle a pour sa part été condamnée en 2008 à la perpétuité avec 28 ans de sûreté.

Des années après les faits, ces différents aveux ont relancé l’espoir d’élucider ces « cold-cases », mais des secrets demeurent enfouis dans la mémoire du tueur, en prison depuis 17 ans.

En novembre dernier, il a d’ailleurs été interrogé pour la première fois dans l’enquête sur la disparition, en 1993 dans l’Orne, d’une femme de 29 ans, Lydie Logé. Sans être mis en examen à ce jour.

– « Absolument pervers » –

Décrit par l’expert psychiatre Daniel Zagury comme « le tueur en série français le plus abouti », le meurtrier a souvent joué au chat et à la souris avec les enquêteurs.

Me Didier Seban, qui défend plusieurs proches de ses victimes, parle de véritable « bataille » avec l’accusé « pour en savoir plus ». « Un crime fait écho à un autre. Mais ils les avouent et les confond entre eux », déplore-t-il.

« Ce qui étonne, c’est l’ego absolu de ce personnnage, la fierté qu’il tire de son oeuvre criminelle », note l’avocat. « C’est le tueur qui vous emmène dans ses crimes. Il est absolument pervers, absolument insupportable », ajoute-t-il.

Né le 4 avril 1942 à Sedan (Ardennes), Fourniret, marié trois fois et père de cinq enfants, aurait été traumatisé de découvrir que sa première femme n’était pas vierge.

De son propre aveu, l’ajusteur et dessinateur en mécanique, père de famille discret le jour, se serait alors mué en « braconnier » à ses heures sombres. Il est condamné à trois reprises en 1967, 1984 et 1987 pour une douzaine d’agressions sexuelles.

De sa troisième épouse, Monique Olivier, rencontrée en détention par petite annonce, il fait sa complice, scellant avec elle un « pacte » criminel: en échange du meurtre de son premier mari, elle l’aidera à trouver une femme vierge. A sa sortie de prison en 1987, il s’installe avec elle.

Deux mois plus tard, il viole et tue Isabelle Laville, 17 ans. Suivront Fabienne, Jeanne-Marie, Elisabeth…

Leur équipée s’achève en 2003 quand Fourniret est arrêté en Belgique pour un enlèvement raté.

En 2004 et 2005, Monique Olivier craque et révèle aux enquêteurs onze meurtres, dont les sept jugés en 2008. Commis entre 1987 et 2001 en France et en Belgique, ces meurtres avaient été précédés de viols ou tentatives de viols.

Il y a cependant, pour l’avocat de Monique Olivier, Richard Delgenes, une « différence » au sein du couple criminel: Monique Olivier fait « encore partie des gens qui restent humains, qui peuvent ressentir des regrets, de la honte ». « Michel Fourniret, lui, il est ailleurs, ces concepts lui sont étrangers. Mais à son contact, vous ne pouviez que devenir comme lui. »

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Défaut de paiement de la dette: de nombreux précédents

Avant le Liban, qui a annoncé samedi être pour la première fois de son histoire en défaut de paiement, de nombreux pays se sont trouvés dans une situation d’insolvabilité. Voici les cas les plus emblématiques:

– 1982: Mexique –

Le 22 août, toutes les grandes places financières du monde et près de mille créanciers reçoivent un télex leur annonçant que le Mexique est en état de cessation de paiement. La dette elle-même atteint 86 milliards de dollars et les intérêts 21 milliards.

Le président Jose Lopez Portillo a dépensé sans compter les surplus générés par l’argent du pétrole. Ce déséquilibre est aggravé en 1981 par la chute des cours de l’or noir.

Après l’annonce du défaut, les États-Unis se portent au secours de leur voisin avec des prêts relais de plusieurs milliards de dollars. Le Fonds monétaire international (FMI) apporte aussi une aide en échange de réformes drastiques.

En 1995, le FMI devra à nouveau se porter au secours du Mexique, lui accordant près de 18 milliards de crédit sur un plan international de sauvetage de 50 milliards.

– 1998: Russie –

L’économie russe est déstabilisée par une lame de fond financière venue d’Asie. Les attaques spéculatives sur le rouble se multiplient et les cours des matières premières, principales ressources de la Russie, plongent.

Le 17 août, le gouvernement dévalue la monnaie, déclare un moratoire unilatéral sur la dette étrangère et renonce à honorer ses échéances vis-à-vis des créanciers nationaux.

La Russie, dont la dette publique en devises étrangères s’élève alors à 141 milliards de dollars et la dette intérieure à 50,6 milliards, devra attendre douze ans pour revenir emprunter sur les marchés.

– 2001: Argentine –

En récession économique depuis trois ans, l’Argentine enchaîne les plans d’austérité et ne contrôle plus sa dette extérieure.

Début décembre, craignant l’effondrement de l’économie, le gouvernement plafonne les retraits en liquide dans les banques. Des émeutes sont sévèrement réprimées (33 morts). Le président Fernando de la Rua démissionne.

Le 23, le président intérimaire Adolfo Rodriguez Saa décrète un moratoire sur la dette nationale, entraînant un défaut de paiement d’environ 100 milliards de dollars sur la dette argentine auprès de créanciers privés, soit le défaut le plus important de l’histoire. Certains créanciers ont accepté une restructuration de la dette en 2005 et en 2010, d’autres ont refusé.

Début 2016, l’Argentine est revenue sur les marchés internationaux de capitaux.

– 2008: Équateur –

Le 12 décembre, l’Équateur suspend le paiement de près de 40% de sa dette internationale, qui s’élève alors à 9,9 milliards de dollars, soit 19% du produit intérieur brut (PIB) du pays.

Le président Rafael Correa estime qu’une partie de cette dette est entachée d’illégalité pour avoir été surévaluée lors de la dernière négociation au début des années 2000. C’est la troisième fois en 14 ans que l’Équateur décrète un moratoire sur sa dette.

– 2015: Grèce –

Fin juin et mi-juillet, alors qu’elle est engluée dans la récession et soumise à une austérité stricte depuis l’éclosion de la crise de la dette en 2010, la Grèce fait défaut en n’honorant pas deux remboursements au FMI pour un montant total de 2 milliards d’euros.

Un prêt d’urgence des Européens permet à Athènes de pouvoir à nouveau prétendre à l’aide financière du FMI.

En août, un accord entre la Grèce, dont la dette frôle les 180% du PIB, et ses créanciers sur un troisième plan d’aide de 86 milliards d’euros sur trois ans éloigne finalement le risque d’un défaut de paiement qui aurait menacé la cohésion de la zone euro.

– 2017 et 2018: Venezuela –

Les 14 et 15 novembre 2017, le Venezuela est déclaré en défaut partiel sur le remboursement de sa dette par les agences de notation SP Global Ratings et Fitch.

Cette annonce ravive les inquiétudes sur les capacités de Caracas à continuer de rembourser sa dette extérieure d’environ 150 milliards de dollars, alors que le pays est mis en difficultés par la chute des cours du pétrole et les sanctions américaines, et que sa population souffre de graves pénuries d’aliments et de médicaments.

Son allié russe lui accorde une restructuration d’un crédit de 3,15 milliards de dollars.

Le 2 janvier 2018, le Venezuela est de nouveau déclaré en défaut de paiement sur le remboursement de bons de dette souveraine.

– 2020: Liban –

Le 7 mars 2020, le Liban englué dans une sévère crise économique qui s’est exacerbée avec le déclenchement en octobre d’une contestation populaire contre le pouvoir accusé de corruption, annonce être pour la première fois de son histoire en défaut de paiement.