Pape Pie XII: quatre choses à savoir sur les archives vaticanes

L’ouverture lundi 2 mars de l’ensemble des archives du Vatican sur le pontificat du pape Pie XII (1939-1958) – 81 ans après son élection – était réclamée depuis des décennies par historiens et organisations juives.

Voici quatre clefs pour comprendre l’événement.

– Shoah: une masse d’archives déjà publiées –

Les archives les plus sensibles, concernant la Seconde guerre mondiale, ont déjà été en grande partie publiées par le Vatican. Des révélations spectaculaires seraient donc surprenantes. Mais les chercheurs auront pour la première fois un accès direct à tous les documents de la période de la Shoah et chercheront les pièces manquantes du puzzle.

Pour répondre à la polémique sur Pie XII – qui démarra dans les années 60 avec la sortie de la pièce de théâtre incendiaire « Le Vicaire » de l’Allemand Rolf Hochhuth – quatre prêtres jésuites livrèrent en 1981 au bout de 16 ans de labeur, onze volumes de documents intitulés « Actes et documents du Saint-Siège relatifs à la deuxième guerre mondiale ».

Par la suite, une commission mixte juive-catholique de six historiens instituée en 1999 fut chargée de trancher, mais elle réclama plus d’accès aux archives du Vatican et se disloqua en 2001.

– Les années avant son élection documentées –

Quelque 30.000 volumes d’archives du pontificat de Pie XI (1922-1939), son prédécesseur, ont déjà été rendus publics par le Saint-Siège livrant ainsi des indications sur le cardinal Eugenio Pacelli, futur Pie XII. Ce dernier fut en effet nommé secrétaire d’Etat (numéro deux du Vatican) en 1930. En 1933, il signa un concordat avec l’Allemagne hitlérienne sur les relations entre les autorités allemandes et l’Eglise.

Ces archives couvrent aussi une grande partie de son long séjour en Allemagne de 1917 à 1929 en tant que nonce (ambassadeur du Saint-Siège), soit durant la montée au pouvoir d’Hitler.

– L’Eglise à la défense d’un « juste » –

L’Eglise catholique a toujours fait valoir que Pie XII avait contribué au sauvetage de plusieurs milliers de Juifs en les faisant cacher dans des institutions religieuses de Rome sous l’occupation allemande. Elle estime aussi que la prudence verbale du pape a évité des représailles envers les catholiques en Europe.

Le processus de béatification de Pie XII a été ouvert en octobre 1967. Benoît XVI l’a proclamé « vénérable » fin 2009, première étape vers une béatification à condition qu’un miracle soit reconnu, une décision qui avait créé un tollé chez les organisations juives.

En 2010, Benoît XVI affirma que le pape Pie XII avait été « l’un des grands justes, qui a sauvé des juifs plus que personne ». « Il a personnellement souffert énormément, nous le savons. Il savait qu’il devait parler et pourtant la situation le lui interdisait », avait-il noté.

En 2014, le pape François a dit avoir « un peu d’urticaire existentiel » face aux attaques contre Pie XII, « un grand défenseur des Juifs », en critiquant l’attitude des grandes puissances alliées qui auraient pu bombarder les voies ferrées conduisant aux camps.

– Ses détracteurs attaquent son silence –

Le silencieux et très diplomatique Pie XII – voix morale susceptible d’avoir été écoutée par les catholiques allemands – est vilipendé par de nombreux historiens pour n’avoir jamais condamné explicitement l’extermination en cours des Juifs par le régime nazi.

Ce pape originaire de la noblesse romaine est aussi dénoncé pour avoir gardé le silence lorsque le 16 octobre 1943 plus d’un millier de personnes de la communauté juive de Rome, furent raflés dans leur quartier (l’ex-ghetto) à quelques encablures du Vatican.

Après cette rafle, les témoignages confirment que des Juifs furent cachés dans de nombreuses institutions catholiques, mais aucun document écrit ne prouve que Pie XII avait fait cette recommandation, pointent ses critiques.

Beaucoup d’historiens concluent que ce pape réprouvait l’antisémitisme hitlérien, mais qu’il était aussi le pur produit d’un enseignement catholique traditionnellement anti-judaïque jusqu’à la prise de conscience du Concile Vatican II (1962-1965). Les Juifs n’étaient donc pas la priorité de ce pape, préoccupé avant tout par le sort des catholiques et farouchement opposé au communisme.

Ethiopie: restitution d’une couronne cachée pendant 21 ans aux Pays-Bas

Le gouvernement éthiopien a repris possession jeudi d’une couronne d’une valeur inestimable, datant du 18e siècle, qu’un ancien réfugié avait cachée pendant plus de 20 ans dans un petit appartement des Pays-Bas.

La couronne a été restituée lors d’une cérémonie à Addis Abeba, en présence du Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, et de la ministre néerlandaise du Commerce extérieur et de la Coopération au développement, Sigrid Kaag.

Ornée de cuivre doré, avec des gravures représentant Jésus-Christ et ses apôtres, la couronne a soudainement refait surface l’an passé lorsqu’un réfugié éthiopien devenu citoyen néerlandais, Sirak Asfaw, a contacté l’expert d’art néerlandais Arthur Brand.

Sirak Asfaw a fui l’Éthiopie à la fin des années 1970, à l’époque des purges de la « Terreur rouge ». Il a découvert par hasard en avril 1998 la couronne dans une valise laissée par l’un de ses compatriotes ayant échappé comme lui à la dictature.

M. Sirak a estimé qu’il ne pouvait pas rendre la couronne en raison de la « situation instable en Ethiopie ». Il a promis au mystérieux propriétaire de la valise que la couronne « ne quitterait pas sa maison sauf pour rentrer » dans son pays d’origine.

Persuadé que s’il la rendait, « elle disparaîtrait à nouveau », il l’a conservée pendant 21 ans dans un endroit secret de son appartement dans la cité portuaire de Rotterdam.

Après l’investiture de M. Abiy en avril 2018, M. Sirak a finalement jugé que la situation en Ethiopie était assez stable et sécurisée pour rendre la couronne.

Celle-ci aurait appartenu à l’un des plus puissants chefs de guerre éthiopien du 18e siècle, « ras » Welde Sellase. Ce dernier en aurait probablement fait don à une église située près de la ville de Mekele, dans le nord de l’Éthiopie.

Jacopo Gnisci, un chercheur à l’Université d’Oxford qui a examiné l’objet et confirmé son authenticité, estime qu’il existe dans le monde moins d’une trentaine de ces couronnes, appelées « zewd ».

« Nous sommes honorés et ravis d’avoir pu contribuer à la restitution légitime » de cette couronne, a déclaré dans un communiqué Mme Kaag.

M. Abiy a remercié en retour le gouvernement néerlandais pour sa coopération, selon la radio-télévision Fana BC, proche du pouvoir éthiopien.

La couronne a commencé à être exposée jeudi au musée national à Addis Abeba.

Togo: Faure Gnassingbé vers un quatrième mandat présidentiel

Quelque 3,6 millions d’électeurs togolais sont appelés aux urnes samedi, pour une élection présidentielle qui devrait reconduire pour un quatrième mandat Faure Gnassingbé, dont la famille est à la tête du petit pays d’Afrique de l’Ouest depuis plus d’un demi-siècle.

Le chef de l’Etat s’est dit « serein et confiant » de remporter le scrutin dès le premier tour, et devrait être réélu, sans grande surprise face à une opposition réprimée et divisée.

Les scènes de liesse lors de ses meetings, notamment dans le nord, sont davantage la preuve d’un appareil d’Etat et d’un parti au pouvoir bien en place sur le territoire, que d’un véritable engouement populaire pour une élection sans grand suspense.

« Tous les responsables locaux sont d’Unir », le parti au pouvoir, explique à l’AFP un cadre associatif de Dapaong, dans l’extrême nord du pays. « Dire non à Unir, c’est refuser de manger », selon lui.

La campagne ne passionne pas les 7,8 millions de Togolais, et, sans les affiches électorales qui parsèment le pays, il serait difficile d’imaginer que la présidentielle est dans quelques jours à peine.

Faure Gnassingbé a d’abord été installé au pouvoir par l’armée le 5 février 2005 quelques heures après la mort de son père, qui a lui-même dirigé le Togo d’une main de fer pendant 38 ans.

Il a ensuite été élu la même année dans un scrutin contesté par l’opposition et marqué par 400 à 500 morts, selon l’ONU.

« Quand j’ai succédé à mon père, les conditions dans lesquelles ça s’est fait, c’est sûr que c’est un peu comme le péché originel parce que c’est l’armée qui a pris cette décision », a-t-il reconnu dans un entretien accordé à l’AFP et au journal Le Monde, avant d’ajouter: « Entre temps je me suis retiré (…) et nous avons organisé des élections ».

L’opposition et la société civile n’ont cessé de dénoncer un régime autoritaire, des arrestations arbitraires et l’absence d’alternance démocratique: des critiques « exagérées », selon le chef de l’Etat, qui a expliqué ne pas sentir « l’âme d’un dictateur ».

Lors de cette quatrième campagne électorale, « Faure », tel qu’il est surnommé au Togo, a voulu se poser en « réconciliateur » d’un pays divisé après des années de crise politique.

Des dizaines, voire des centaines de milliers de personnes, sont descendues dans les rues entre 2017 et 2018 pour demander sa démission, mais le Parlement a finalement approuvé une modification de la Constitution, lui permettant de se représenter en 2020 et en 2025.

– +Perplexes et dubitatifs+ –

La coalition de l’opposition, la C14, à l’origine des manifestations, n’a pas survécu à cet échec et c’est sur un front divisé que se présenteront samedi six candidats face au chef de l’Etat.

Le leader historique de l’opposition Jean-Pierre Fabre, de l’Alliance nationale pour le changement (ANC) pourrait se trouver chahuté par l’ancien Premier ministre Agbéyomé Kodjo, qui a enlevé de nombreux soutiens ces derniers mois, dont celui de l’ancien archevêque de Lomé.

Les candidats de l’opposition ont toutefois prévenu qu’ils s’uniraient pour faire barrage à Faure Gnassingbé en cas de second tour, mais ce scenario paraît plutôt improbable, selon les observateurs.

En effet, un grand nombre de Togolais de l’opposition ne croient plus à une vraie alternance démocratique par les urnes.

Plusieurs partis ont décidé de boycotter le scrutin. C’est le cas du Parti national panafricain (PNP), à l’origine des manifestations de 2017 et dont des dizaines de militants ont été arrêtés, ou du Parti des Togolais de Nathaniel Olympio, qui affirme que « les conditions actuelles ne permettent pas la tenue d’un scrutin libre et transparent ».

Cette semaine, 500 observateurs de la société civile ont perdu leur accréditation, accusés d’ingérence dans le processus électoral, s’ajoutant aux 9.000 observateurs du conseil épiscopal Justice et Paix qui n’ont pas non plus été autorisés à surveiller le vote.

« Cela nous laisse vraiment perplexes et dubitatifs sur l’issue de ce scrutin », a regretté David Dosseh, du Front citoyen Togo debout (FCTD).

Le président sortant reste néanmoins soutenu par nombre de ses pairs ouest-africains et la communauté internationale.

La France, ex-puissance coloniale, allié traditionnel de la dynastie Gnassingbé et présente au Sahel voisin dans la lutte contre les mouvements jihadistes, est particulièrement sensible à la stabilité du Togo dans cette région volatile.

« Faure » peut s’appuyer sur une armée disciplinée et des services de renseignement efficaces, formés notamment par des Israéliens.

Sur le plan du développement, il a lancé un vaste projet d’électrification et la réfection de 4.000 km de pistes pour désenclaver les zones rurales.

Toutefois, la majorité de la population vit toujours dans une grande pauvreté. Et sa promesse de créer « plus de 500.000 emplois » semble difficilement réalisable, faute de tissu industriel.

Coronavirus: un premier mort en Corée du Sud, plus de 100 personnes contaminées

Une première personne atteinte du nouveau coronavirus est morte en Corée du sud où le nombre des personnes contaminées a doublé au cours des dernières 24 heures, passant à une centaine, ont annoncé jeudi les autorités.

Dans la seule ville de Daegu, la quatrième plus grande de Corée du Sud avec plus de 2,5 millions d’habitants, près de 50 victimes d’une transmission massive de la maladie ont été recensées.

Une femme de 61 ans membre de la secte chrétienne « l’Eglise Shincheonji de Jésus », ignorant avoir contracté la pneumonie virale, est en effet soupçonnée d’avoir contaminé à elle seule une quarantaine de personnes, notamment en assistant à des offices religieux.

Après avoir eu de la fièvre le 10 février, elle a refusé à deux reprises de se soumettre à un test de dépistage du nouveau coronavirus au prétexte qu’elle n’était pas récemment allée à l’étranger.

Elle a ensuite assisté à au moins quatre offices avant d’être diagnostiquée porteuse du virus. La municipalité de Daegu a fait savoir que 1.001 fidèles de l’Eglise Shincheonji de Jésus pourraient avoir assisté aux mêmes offices qu’elle.

Cette secte affirme que son fondateur Lee Man-hee a endossé les habits de Jésus Christ et emmènera au paradis 144.000 personnes le jour du Jugement dernier.

L’Eglise Shincheonji a fermé toutes ses structures en Corée du sud et s’est dite, dans un communiqué, « [désolée] que l’un de nos membres, qui considérait avoir un rhume parce qu’il ne s’était pas rendu l’étranger, ait contaminé de nombreux membres de notre église, suscitant l’inquiétude au sein de la communauté locale ».

Le commandement de la garnison de l’armée américaine installé à Daegu – qui rassemble un total d’environ 10.000 personnes – a quant à lui restreint ses accès et ordonné aux militaires ayant assisté aux offices de l’Eglise Shincheonji de Jésus de rester en quarantaine.

Par mesure de précaution, les services d’urgence de quatre hôpitaux de la ville ont été fermés, a dit un responsable de la municipalité, tandis que le maire de Daegu, Kwon Young-jin, a appelé la population à demeurer chez elle.

Non loin de Daegu, dans le Comté de Cheongdo, à 320 kilomètres au sud de Séoul, un homme d’une soixantaine d’années est mort mercredi des suites de la maladie – il a été testé positif au coronavirus au lendemain de son décès -, a expliqué le centre coréen de contrôle et de prévention des maladies.

Il faisait partie d’un groupe de quinze personnes contaminées – des patients et des membres du personnel – dans un seul hôpital.

51 nouveaux cas ont été signalés en 24 heures en Corée du Sud, ce qui y porte à 104 le nombre total des personnes ayant contracté la maladie.

Holocauste: le Vatican s’apprête à ouvrir les archives sur Pie XII

Une centaine d’historiens s’apprêtent à plonger dans les archives que le Vatican ouvrira le 2 mars sur Pie XII, le pape le plus controversé de l’Histoire, critiqué pour n’avoir jamais condamné publiquement l’Holocauste nazi.

Il s’agit d’un moment « décisif pour l’histoire contemporaine de l’Eglise et du monde », a expliqué jeudi à la presse le cardinal Tolentino de Mendonça, archiviste et bibliothécaire de la Sainte Eglise romaine.

Le prélat a souhaité que l’attention ne se concentre pas uniquement sur l’Holocauste, mais aussi sur « la tumultueuse période de l’après-guerre avec l’opposition croissante entre deux blocs », communiste et occidental.

Décidée en mars 2019, la mise à disposition de ces documents doit permettre de répondre à la controverse sur Pie XII (1939-1958), une polémique qui a commencée tardivement dans les années 60. Et notamment à déterminer si le chef de l’Eglise catholique pendant la Seconde guerre mondiale, un ancien diplomate du Saint-Siège en Allemagne mâtiné de prudence, a été trop silencieux et passif, face à la promulgation de lois raciales en Europe et au pire génocide de l’Histoire.

Une prise de parole publique condamnant explicitement les agissements des nazis, parlant des lois raciales et de l’extermination des Juifs, aurait-elle pu influencer les catholiques allemands et changé le cours de l’Histoire ?

Les détracteurs du Pie XII le pensent. Ses soutiens arguent que des déclarations tonitruantes d’un pape, encerclé dans le Vatican par les nazis puis les fascistes italiens, auraient mis en danger les catholiques en Europe.

La polémique a donné naissance à des dizaines d’ouvrages, dont des best-sellers ravageurs allant jusqu’à parler du « pape d’Hitler » (John Cornwell en 1999).

– Une « histoire grise » –

Pour le grand rabbin de Rome, Riccardo di Segni, « l’histoire de Pie XII n’est pas +une légende noire+ mais plutôt grise ».

Dans un texte diffusé par la presse italienne, il estime que « les historiens devront travailler comme s’ils étaient dans une chambre stérile et isolée, libres de tout préjugé et influence ». Même s’il pense qu’il s’agit d’une utopie, tant le sujet est accaparé d’un côté par des défenseurs à tout crin de Pie XII, de l’autre par des accusateurs inflexibles.

Cent cinquante chercheurs du monde entier ont déjà demandé l’accès aux seules « archives apostoliques » centrales du Vatican (ex-« archives secrètes »), a précisé jeudi Mgr Sergio Pagano, qui chapeaute cette section, mettant à disposition 121 fonds documentaires et 20.000 fascicules sur Pie XII.

Les premiers servis seront des experts du musée-mémorial américain de l’holocauste et des représentants de la communauté juive de Rome, précise-t-il. Les chercheurs se disputeront une vingtaine de places pendant ce qui sera « une année chargée », a-t-il reconnu.

Mais des dizaines d’autres consulteront les autres archives significatives du Saint-Siège. Par exemple, les archives de la Congrégation pour la doctrine de la foi (ex-Inquisition).

Selon son archiviste Mgr Alejandro Cifres Giménez, 200 mètres d’étagères abritant 1.749 fascicules sont consacrés aux 19 ans de pontificat de Pie XII. Consultables dans une salle de lecture de 14 places.

Johan Ickx, des archives historiques de la Secrétairerie d’Etat (gouvernement central) portant sur les relations diplomatiques avec d’autres Etats proposera « 1,3 million de documents numérisés et répertoriés, pour aider les chercheurs à aller vite », une nouveauté. Les historiens pourront par exemple trouver des documents sur les contacts entre le nonce (ambassadeur du Saint-Siège) à Berlin et les autorités allemandes.

« Il faudra des années pour examiner tous ces dossiers et émettre un jugement historique », estime Mgr Pagano, qui glisse néanmoins que « rien de surprenant n’a émergé », la période de la Seconde guerre mondiale ayant déjà été grandement dévoilée par l’Eglise en 1981.

Il redoute en revanche les amateurs de « scoops » friands des conclusions à l’emporte-pièce.

Vatican oblige, quelques documents de la période resteront secrets, comme les archives documentant le conclave – l’élection du pape – ou les procès à l’encontre d’évêques pendant son pontificat, qui fut le plus long du 20ème siècle après celui de Jean Paul II. Enfouis à l’abri des regards dans le bunker des archives du Vatican, qui abrite 85 kms d’étagères.

BGFIBank Europe annonce la signature d’un partenariat avec BPI France

Cet accord, conclu le 17 février 2020, fait suite à la venue du PDG du Groupe BGFIBank, M. Henri Claude Oyima, en novembre et décembre derniers à Paris.

Il permettra aux deux institutions de mutualiser leur expertise et leur capacité financière au service des entreprises françaises désireuses de se développer à l’export sur les marchés africains. L’accord a été paraphé dans les locaux de BGFIBank Europe, par son directeur général Francesco De Musso et Pedro Novo directeur exécutif en charge de l’export à BPI France. BGFIBank Europe

BGFIBank Europe est la plate-forme européenne du Groupe BGFIBank, premier groupe financier en Afrique centrale, présent dans onze pays et sur deux continents.

Basée à Paris, BGFIBank Europe intervient principalement dans le financement des opérations internationales, le conseil en financement, les services bancaires aux entreprises et aux institutions financières. Elle est accréditée par l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR) en tant qu’établissement de crédit
spécialisé sur les entreprises.

BPI France est la Banque publique d’investissement, détenue par l’Etat français et la Caisse des Dépôts et Consignation. Elle est chargée par d’accompagner les entreprises françaises dans leur développement en leur apportant des solutions de financement et accompagnement durant les phases clés de leur activité. Son champ d’intervention est étendu, allant du financement classique, de la participation au capital, à l’assurance aux garanties.

 

 

 

Lesotho: à la veille de son inculpation pour meurtre le Premier ministre annonce sa démission prochaine

Le Premier ministre du Lesotho, Thomas Thabane, sera inculpé vendredi, selon la police, du meurtre de sa précédente épouse, dernier rebondissement dans cette affaire qui empoisonne le sommet de l’Etat et a contraint jeudi le chef de gouvernement à annoncer sa démission d’ici « fin juillet ».

Le 14 juin 2017, Lipolelo Thabane, âgée de 58 ans, était assassinée alors qu’elle rentrait chez elle en voiture dans la capitale Maseru. Ce crime était intervenu deux jours seulement avant la prestation de serment de Thomas Thabane au poste de Premier ministre. Le couple était alors en instance de divorce.

Lors de sa prise de fonctions, le 16 juin 2017, Thomas Thabane était assis aux côtés de celle qui allait devenir deux mois plus tard son épouse, Maesaiah.

L’enquête sur le meurtre de Lipolelo Thabane a piétiné pendant deux ans. Mais depuis quelques semaines, c’est coup de théâtre sur coup de théâtre dans le petit royaume d’Afrique australe à l’histoire politique instable.

Début février, Maesaiah Thabane, 43 ans, a été inculpée du meurtre de sa rivale. Vendredi, ce sera au tour du Premier ministre, 80 ans, d’être inculpé de meurtre dans cette affaire, selon la police.

« Il a été convenu avec son avocat qu’il (Thomas Thabane) comparaîtra devant la justice demain (vendredi) et sera formellement inculpé » du « meurtre » de Lipolelo Thabane, a déclaré jeudi le numéro deux de la police Paseka Mokete, à l’AFP.

« Cela ne signifie pas nécessairement qu’il était présent (sur le lieu du crime, NDLR) mais qu’il agissait de concert » avec le ou les meurtriers, a-t-il ajouté.

Au même moment jeudi, Thomas Thabane, sous la pression depuis des semaines de son parti, a annoncé sa démission au plus tard le 31 juillet.

« Je quitterai effectivement le poste de Premier ministre à la fin juillet de cette année ou plus tôt si les préparatifs nécessaires à mon départ sont terminés », a-t-il déclaré sur la radio publique.

« Au-delà de cette date, je serai disponible pour donner des conseils à mon successeur », a-t-il ajouté.

– Ultimatum –

L’annonce de son départ n’est pas une grande surprise puisque mi-janvier, Thomas Thabane avait prévenu qu’il démissionnerait à une date qui restait encore à préciser. Il avait justifié sa décision par son âge avancé.

La réalité est que son parti, la Convention de tous les Basotho (ABC), fatigué par cette affaire, le presse depuis des semaines de partir. Lundi, l’ABC a même frappé du poing sur la table en lui ordonnant de démissionner d’ici jeudi. Un ultimatum que le Premier ministre a donc ignoré.

La population du Lesotho, pays enclavé dans l’Afrique du Sud, s’est dite abasourdie par l’annonce de Thomas Thabane.

« Cela défie tout logique qu’il veuille rester au pouvoir malgré la controverse », a réagi une vendeuse de rue dans la capitale, Malefa Mpobole, âgée de 52 ans.

« Ce vieil homme devrait partir tant qu’il peut encore le faire. Il nous a déçus (…). Il devrait partir, avec sa femme », a estimé une autre habitante de Maseru, Lenka Ntjabane, 43 ans.

En janvier, la police avait interrogé le chef du gouvernement dans le cadre de l’enquête sur le meurtre de de sa précédente épouse.

Dans une déclaration sous serment transmise à la justice, le chef de la police Holomo Molibeli avait accusé Thomas Thabane d’être « impliqué » dans le crime. Il avait fait état d’un appel téléphonique suspicieux localisé à l’endroit du meurtre et passé depuis le téléphone portable du Premier ministre.

Afrique du Sud: le président Ramaphosa dénonce les propos de l’ex-président De Klerk sur l’apartheid

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a qualifié jeudi de « trahison » les déclarations du dernier président sud-africain du régime de l’apartheid, Frederik De Klerk, niant que ce système ségrégationniste soit un crime contre l’humanité.

« L’apartheid est un crime contre l’humanité. C’était un crime contre le peuple opprimé de l’Afrique du Sud avant même d’être déclaré tel par les Nations unies », a dit M. Ramaphosa devant le Parlement, suscitant des applaudissements nourris. « J’irais même jusqu’à dire que, de mon point de vue, le nier est une trahison ».

C’est la première fois que M. Ramaphosa s’exprimait sur le sujet depuis les commentaires faits par M. De Klerk la semaine dernière dans une interview à la radio-télévision publique SABC.

L’ex-président, qui a depuis fait son mea culpa, avait provoqué une vive polémique en « niant » la gravité de l’apartheid, tombé officiellement en 1994.

« L’idée que l’apartheid ait été un +crime contre l’humanité+ était et reste un projet de propagande lancé à l’initiative des Soviétiques et de leurs alliés de l’ANC (Congrès national africain, qui luttait contre le régime est est parvenu au pouvoir en 1994), et du Parti communiste pour stigmatiser les Sud-Africains blancs en les associant à de réels crimes contre l’humanité qui incluent généralement (…) le massacre de millions de personnes », avait-il affirmé.

Ces propos avaient déclenché une très vive polémique en Afrique du Sud, profondément meurtrie par des décennies de régime ségrégationniste où la majorité noire n’avait pas les mêmes droits que la minorité blanche.

Les parlementaires du parti de gauche radicale des Combattants pour la liberté économique (EFF) avaient dénoncé la présence de M. De Klerk le 13 février dans l’hémicycle, lors du discours annuel de la nation du président Ramaphosa.

Pur produit du régime de l’apartheid, Frederik De Klerk en avait précipité la chute en libérant en 1990 Nelson Mandela, héros de la lutte contre ce régime et avec qui il a partagé le prix Nobel de la paix en 1993.

Arabie: Pompeo visite les troupes américaines lors d’une visite axée sur l’Iran

Le secrétaire d’Etat Mike Pompeo a rendu visite aux troupes américaines stationnées en Arabie saoudite jeudi après s’être entretenu avec le roi Salmane au deuxième jour d’une visite focalisée sur les moyens de contrer l’Iran.

Les Etats-Unis ont envoyé des renforts militaires au Moyen-Orient et notamment en Arabie saoudite, sur la base aérienne Prince Sultan à environ 80 kilomètres au sud de la capitale saoudienne, après une série d’attaques dans le Golfe imputées à l’Iran par Washington et Ryad.

« La visite de Pompeo souligne la relation de longue date entre l’Arabie saoudite et les Etats-Unis en matière de sécurité et réaffirme la détermination de l’Amérique à se tenir aux côtés de l’Arabie saoudite face au comportement pernicieux de l’Iran », a indiqué le département d’Etat américain dans un communiqué.

« En réponse aux attaques et à la demande de l’Arabie saoudite, les Etats-Unis ont déployé un (système de) défense antimissile et des avions de combat dans le cadre d’une mission défensive de dissuasion pour protéger (le royaume) contre toute future attaque », selon le texte.

Cette visite de trois jours de M. Pompeo en Arabie saoudite, allié majeur des Etats-Unis dans la région, intervient plus d’un mois après un pic de tensions entre Washington et Téhéran consécutif à la mort du puissant général iranien Qassem Soleimani dans une frappe américaine à Bagdad le 3 janvier.

Les tensions se sont ensuite accrues après des frappes iraniennes sur deux bases abritant des soldats américains en Irak, faisant craindre à des pays du Golfe des représailles iraniennes en raison de la présence de troupes américaines sur leur sol.

Les tensions entre les Etats-Unis et l’Iran, croissantes depuis le retrait unilatéral de Washington en mai 2018 de l’accord international sur le nucléaire iranien de 2015, avaient déjà atteint un pic l’année dernière après des attaques de tankers dans le Golfe et d’infrastructures pétrolières en Arabie saoudite imputées à Téhéran par Washington et Ryad. L’Iran a nié toute implication.

En Arabie saoudite, Mike Pompeo devait aussi rencontrer le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, dirigeant de facto du pays, et le ministre de la Défense, le prince Khaled ben Salmane.

M. Pompeo avait affirmé vouloir évoquer lors de sa visite des questions économiques mais aussi la question des droits humains en Arabie saoudite, pays sous le feu des critiques des ONG en raison de la répression contre les militants et opposants.

Syrie: 170.000 civils vivent en plein air ou dans des bâtiments inachevés

Près de 170.000 civils contraints de fuir les bombardements du régime dans le nord-ouest de la Syrie vivent en plein air ou dans des bâtiments inachevés, a affirmé jeudi le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha).

Environ 900.000 personnes -dont ces 170.000 personnes-, en vaste majorité des femmes et des enfants, ont fui les violences depuis début décembre dans la région d’Idleb et ses environs, où les forces gouvernementales et leur allié russe ont repris leur offensive contre les rebelles et les jihadistes, selon l’ONU.

Jamais le pays, en guerre depuis 2011, n’a connu un tel exode sur une période aussi courte. Au total, le conflit syrien a poussé à l’exil des millions de civils et tué plus de 380.000 personnes.

La crise est d’autant plus préoccupante que cette récente vague de déplacements survient en plein hiver avec des températures passant sous le seuil de zéro degré et de la neige dans certaines régions près de la frontière turque.

« Les conditions hivernales très difficiles aggravent la souffrance de ces personnes vulnérables qui ont fui leur maison pour échapper aux violences, la plupart d’entre elles ayant été déplacées de nombreuses fois en neuf ans de conflit », selon l’ONU.

Dans son dernier communiqué jeudi, l’Ocha estime que « près de 170.000 de ceux qui ont été récemment déplacés vivent en plein air ou dans des bâtiments inachevés ».

Selon cet organisme de l’ONU, les camps accueillant une partie des autres déplacés sont bondés et de nombreuses familles doivent mettre leurs tentes sur des terrains avec aucun accès à des services de base comme des toilettes.

Dénonçant une violence « aveugle » dans le nord-ouest du pays, le secrétaire général adjoint de l’ONU pour les Affaires humanitaires Mark Lowcock avait appelé plus tôt cette semaine à un cessez-le-feu pour éviter une catastrophe humanitaire.

Mais mercredi, la Russie s’est opposée à l’adoption par le Conseil de sécurité de l’ONU d’une déclaration réclamant une cessation des hostilités et le respect du droit international humanitaire dans cette région, selon des sources diplomatiques.

L’ONU a appelé la Turquie voisine à accueillir ces déplacés, mais ce pays qui accueille déjà quelque 3,7 millions de Syriens depuis 2011 veut éviter un nouvel afflux.