40 mois de prison pour un ami de Trump après l’intervention du président

Roger Stone, l’ancien conseiller ami de Donald Trump dont le procès a déclenché une polémique à Washington en raison des interventions du président américain dans le dossier, a finalement été condamné jeudi à 3 ans et 4 mois de prison.

Le ministère de la Justice, en se défendant d’agir sur instruction présidentielle, avait déjugé ses procureurs qui avaient initialement requis entre 7 et 9 ans contre M. Stone, reconnu coupable en novembre d’avoir menti au Congrès.

Ses recommandations d’une sentence comprise entre 3 et 4 ans ont bien été suivies par la juge fédérale Amy Jackson.

« Il n’a pas été poursuivi, comme certains l’ont dénoncé, pour avoir défendu le président. Il a été poursuivi pour avoir couvert le président », a-t-elle déclaré après le prononcé de peine, se félicitant que « la vérité existe et importe toujours ».

La semaine dernière, les procureurs fédéraux qui instruisaient l’affaire avaient requis entre 7 et 9 ans de prison contre M. Stone.

Mais Donald Trump avait dans la foulée dénoncé un « erreur judiciaire » et laissé planer le doute quant à une amnistie présidentielle pour ce consultant de 67 ans, connu pour son style flamboyant et son tatouage de Richard Nixon dans le dos.

Le lendemain, le ministère de la Justice avait à son tour jugé la recommandation « excessive » et suggéré une sentence comprise entre 3 et 4 ans de détention. Désavoués par leur hiérarchie, les quatre procureurs fédéraux s’étaient retirés de l’affaire.

La réaction du président n’avait pas tardé: « Félicitations au ministre de la Justice Bill Barr pour avoir pris en charge un dossier totalement hors de contrôle ! »

L’Attorney général des Etats-Unis a eu beau assurer que les commentaires présidentiels n’avaient eu aucun impact sur la décision de ses services, il s’est retrouvé sous le feu des critiques.

Outre l’opposition démocrate, plus de 2.200 anciens fonctionnaires du ministère de la Justice l’ont appelé à démissionner, l’accusant dans une lettre ouverte d’avoir accordé un « traitement de faveur » à Roger Stone et d’être « aux ordres du président ».

– « Impossible » –

Sur la défensive, Bill Barr a martelé que Donald Trump, dont il est l’un des plus solides défenseurs, ne lui avait pas demandé d’intervenir.

Dans une rare note dissonante, il a toutefois demandé au milliardaire new-yorkais d’éviter de tweeter sur les dossiers judiciaires, estimant que cela rendait son travail « impossible ».

Peine perdue, la Maison Blanche assure que le président a le droit « de commenter des affaires criminelles » et que cela ne relève pas de « l’ingérence ».

Et Donald Trump était reparti à la charge, en retweetant de nombreux commentaires portant sur les démêlés d’autres de ses proches avec la justice ou sur l’origine de l’enquête russe, dénonçant un procès « très injuste » pour Roger Stone.

Jeudi matin, il avait de nouveau tweeté sur l’affaire, deux heures avant que la peine soit connue, pour s’émouvoir d’un manque d' »équité ».

Mardi, le ministre avait, selon des sources anonymes citées par de nombreux médias américains, fait savoir à l’entourage du président qu’il pourrait quitter son poste si ces tweets devaient continuer.

La porte-parole du ministère a toutefois balayé des « rumeurs » infondées. « Le ministre n’a aucunement l’intention de démissionner », a précisé Kerri Kupec.

Roger Stone, expert autoproclamé des « coups fourrés », a été reconnu coupable d’avoir exercé des pressions sur des témoins et menti au Congrès sur ses contacts avec l’organisation WikiLeaks, au sujet d’e-mails démocrates piratés lors de la campagne présidentielle de 2016.

Clamant son innocence, il soutient que des membres du jury étaient « partiaux ». Il n’a pas été immédiatement incarcéré jeudi au prononcé de sa peine à Washington.

Durant son procès, il s’était notamment fait remarquer en postant sur Instagram une photo de la juge Amy Jackson à côté d’un viseur d’arme à feu. Elle lui avait interdit de commenter son dossier publiquement.

Dupond-Moretti veut demander l’asile politique pour Assange à Emmanuel Macron

Les nouveaux avocats français de Julian Assange, Eric Dupond-Moretti et Antoine Vey, souhaitent rencontrer Emmanuel Macron afin d’obtenir l’asile politique en France pour le fondateur de WikiLeaks, ont-ils annoncé jeudi lors d’une conférence de presse.

« Nous allons demander à rencontrer le président de la République dans les jours qui viennent, pour ne pas dire dans les heures qui viennent » pour lui exposer la « situation désespérée » que traverse Julian Assange, emprisonné à Londres et menacé d’extradition vers les Etats-Unis qui l’accusent d’espionnage, a détaillé Me Dupond-Moretti.

« Il a de plus en plus de mal à parler. Il est parfois prostré », a-t-il ajouté, faisant part de son inquiétude.

« Les 175 ans de prison qu’on lui promet aux Etats-Unis, c’est une peine indigne, insupportable et contraire à l’idée que l’on peut tous se faire des droits de l’Homme », a-t-il poursuivi lors de cette conférence de presse organisée avec RSF et en présence du père de Julian Assange, John Shipton.

« On travaille bien sûr sur la possibilité de demander aux autorités françaises un asile politique, notre Constitution le permet, nous avons un exemple », « l’asile politique accordé à l’ayatollah Khomeini », a ajouté l’avocat, admettant que ce n’était « pas le meilleur exemple ».

En outre, il compte saisir avec des avocats belges la Cour européenne des droits de l’Homme : « pour des raisons techniques, cette juridiction a déjà été saisie » et a estimé la requête « irrecevable mais nous allons la saisir sur un autre fondement ».

« Nous réfléchissons collectivement aux moyens juridiques qui pourraient assurer sa protection de manière concrète, nous envisageons de déposer une série de demandes devant toutes les institutions qui sont mobilisables pour permettre une protection juridique », a abondé Antoine Vey.

Les deux avocats français ont intégré il y a environ un mois l’équipe de défense internationale d’Assange, aux côtés d’avocats belges, britanniques, espagnols et américains, sous la coordination de l’ancien juge espagnol Baltasar Garzon, également présent à la conférence.

Une première demande d’asile en France faite par l’ancien conseil de Julian Assange, Juan Branco, n’avait pas aboutie. Une demande d’asile vient par ailleurs d’être faite à la Suisse par des ONG.

« On analyse les canaux juridiques qui permettent de déposer cette demande », notamment via le président de la République, a indiqué Me Vey, précisant ne pas connaître le contenu de la première demande.

Sur le choix de la France, Me Dupond-Moretti a fait valoir des critères de rattachement professionnels, une partie des structures de Wikileaks est hébergée en France, et personnels. Julian Assange a vécu dans le pays de 2007 à 2010, son deuxième enfant, toujours mineur, et la mère de cet enfant sont de nationalité française et résident dans le pays.

Fusillades en Allemagne : ce que l’on sait du suspect

L’unique suspect de la double fusillade de Hanau, qui a fait neuf morts mercredi soir dans le centre de l’Allemagne, apparaît comme un paranoïaque au discours raciste, éduqué et adepte de théories conspirationnistes.

Avant d’être retrouvé sans vie auprès du corps de sa mère, Tobias R., 43 ans, a laissé derrière lui une vidéo et un manifeste de 24 pages, que l’AFP a pu consulter.

Peter Neumann, spécialiste du terrorisme au King’s College de Londres, décrit sur Twitter, à partir des mêmes sources, une personnalité « d’extrême droite » avec « un important problème de santé mentale ».

Voilà ce que l’on sait du suspect et de son mobile.

– Qui est Tobias R. ? –

Tobias R. se présente sur son site internet comme un Allemand né en 1977 à Hanau, une ville de près de 100.000 habitants du centre de l’Allemagne. Il y a grandi et effectué sa scolarité.

Après son baccalauréat, il a suivi une formation de conseiller bancaire à Francfort puis a fait des études de gestion à Bayreuth (Bavière) entre 2000 et 2007.

Selon plusieurs témoignages recueillis par l’AFP à Hanau, l’auteur de la double fusillade habitait très près du deuxième bar visé, dans un quartier populaire.

– « Surveillé depuis toujours » –

Dans son manifeste, où apparaissent des dessins au trait minutieux censés le représenter dans différentes situations de sa vie, il assure avoir été constamment espionné depuis son enfance par une « organisation secrète » qui pouvait « lire dans ses pensées ».

Parmi les « pensées » qu’il prétend avoir vu se réaliser, il évoque pèle-mêle : les guerres en Irak et en Afghanistan déclenchées par les Etats-Unis; son souhait, « réalisé » en 2004, de voir Jürgen Klinsmann devenir sélectionneur de l’équipe allemande de football et plusieurs films hollywoodiens dont il avait imaginé le scénario (« Allô maman, ici bébé », « The Cell », « Starship Troopers », etc.).

« Rien de tout cela ne peut être une coïncidence », y estime-t-il, précisant qu’il a porté plainte à trois reprises, en vain.

Sa surveillance continuelle explique, selon lui, qu’il soit toujours resté célibataire. Il ne reprend néanmoins aucune rhétorique visant les femmes en général, à la différence de la mouvance misogyne des « incels » (« célibataires involontaires »).

– Motivations xénophobes –

Dans son manifeste, il appelle à « anéantir » la population d’au moins 24 pays, dans le Maghreb, le Moyen-Orient, notamment celle d’Israël, et d’Asie du Sud, avançant des thèses racialistes.

Dans sa vision du monde, l’existence de ces « groupes ethniques » est « en soi une erreur fondamentale ».

Sa haine des étrangers pourrait être née quand, à 22 ans, en formation bancaire, il dit avoir subi un braquage. Pendant l’identification des suspects, « 90% des personnes qui seront présentées sont étrangères », affirme-t-il.

Convaincu de la suprématie du peuple allemand et admirateur du président américain Donald Trump, il enjoint les Etats-Unis à prendre la tête du combat pour « sauvegarder l’Occident », notamment pour contrer l’influence grandissante de la Chine.

– Complotisme –

Dans une vidéo postée sur Youtube une semaine avant ses crimes, supprimée depuis, il avait appelé en anglais « tous les Américains » à « se réveiller », prétendant que leur « pays est sous le contrôle de sociétés secrètes invisibles » qui utilisent des « méthodes maléfiques inconnues comme le contrôle des esprits ».

Filmé devant un fauteuil marron, un mur de classeurs vieillots et un petit lit, il parle également de l’existence de « bases militaires souterraines » dans lesquelles certaines personnes font « l’éloge du diable », « maltraitent, torturent et tuent de petits enfants ».

Son site internet personnel comportait également des sections sur des personnes disparues, sur les recherches prétendument secrètes du gouvernement américain concernant les extraterrestres ou sur les expériences psychologiques de la CIA dans les années 1950 et 1960.

A Hanau après les fusillades, stupeur et interrogations

« J’aurais pu faire partie des victimes! »: des dizaines d’habitants sous le choc se sont recueillis jeudi près des lieux de la double fusillade raciste qui a tué neuf personnes à Hanau, près de Francfort.

« J’ai entendu des bruits et je pensais que c’était les derniers pétards du Nouvel an qui étaient utilisés… puis en allant sur mon balcon j’ai vu partout des lumières bleues! », raconte à l’AFP Inge Bank, 82 ans.

Habitante d’Hanau depuis 10 ans, elle ne comprend toujours pas comment un Allemand de 43 ans, Tobias R., a pu tirer sur un bar à chicha de la ville, le Midnight, puis gagner en voiture un deuxième établissement à deux kilomètres, l’Arena Bar.

Là, après avoir sonné à la porte, il a tué cinq personnes présentes dans la zone fumeur, dont une femme, faisant au total neuf morts et six blessés dans ces deux lieux.

– ‘Honte’ –

Les victimes, dont certaines sont d’origine ou de nationalité étrangère, avaient entre 21 et 44 ans, selon le parquet antiterroriste. Un Bosnien et un Bulgare figurent parmi elles.

« C’est une honte que de telles choses se produisent encore aujourd’hui », déplore Mme Bank, née peu avant l’éclatement de la Seconde Guerre mondiale.

Un peu plus loin, Ahmed, 30 ans, a du mal à retenir ses larmes.

« C’est un bar tout à fait normal, moi-même je vais y acheter mes cigarettes! (…) Je suis choqué ! Je connais bien certaines des personnes qui étaient là », se lamente-t-il. « J’aurais pu faire partie des victimes ».

En fin de matinée, la police scientifique avait dû recouvrir d’une bâche un tag laissé par le tueur présumé faisant la publicité de son site internet personnel sur un mur blanc.

C’est sur son site que Tobias R. a publié un manifeste de 24 pages dans lequel il tient un discours raciste, appelant à l’extermination des peuples de 24 pays, tout en se disant observé depuis l’enfance par une « organisation secrète » et en développant des thèses conspirationnistes.

Au fur et à mesure de la journée, fleurs et bougies ont été déposées près des lieux du drame, toujours barrés par un important dispositif policier.

– Ville multiculturelle –

Plusieurs proches des victimes mais aussi des habitants de la ville s’y sont recueillis tout au long de la journée, se prenant parfois dans les bras, en pleurs.

« Je suis très triste parce que la Hesse et tout particulièrement Hanau est connue pour accueillir des gens de différentes religions et nationalités », gémit Sabuhr Alizadeh, un Afghan de 20 ans, habitant depuis 4 ans dans la ville.

« Bien sûr que tout cela nous inquiète. On ne pense jamais que cela puisse arriver ici, devant notre porte. Quel drame », s’exclame Baran Celik, 27 ans, né a Hanau.

Beaucoup comptent participer à la marche funèbre prévue à partir de 17H00 GMT sur la place du marché, à laquelle se joindront entre autres le chef de l’Etat allemand Frank-Walter Steinmeier et le maire d’Hanau, le social-démocrate Claus Kaminsky.

Dans toute l’Allemagne, plus de 50 rassemblements sont également prévus dans la soirée pour rendre un dernier hommage aux victimes.

Syrie: deux soldats turcs tués dans une frappe aérienne

La Turquie a annoncé jeudi que deux de ses soldats avaient été tués dans le nord-ouest de la Syrie par une frappe aérienne, une escalade qui intervient au moment où Moscou hausse le ton contre Ankara en l’accusant de « soutenir des terroristes ».

Ces derniers développements rendent la situation de plus en plus volatile dans la province d’Idleb, risquant d’aggraver une situation humanitaire déjà catastrophique, avec près d’un million de depuis décembre.

Selon le ministère turc de la Défense, deux soldats turcs ont été tués et cinq blessés par une frappe aérienne dans la région d’Idleb, qu’Ankara a imputée à l’aviation syrienne. Ces pertes portent à 16 le nombre de soldats turcs tués à Idleb en février.

Les affrontements entre Ankara et Damas, qui se sont multipliés depuis début février, suscitent en outre des frictions de plus en plus fortes entre la Turquie, qui soutient des groupes rebelles à Idleb, et la Russie, qui appuie militairement le régime syrien.

Jeudi, l’armée russe a ainsi indiqué avoir mené des frappes pour stopper une attaque de factions armées soutenues par Ankara contre des positions du régime, appelant la Turquie à « cesser de soutenir les actions des groupes terroristes et de leur donner des armes ».

L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), une ONG, a rapporté que des groupes appuyés par la Turquie avaient lancé une offensive dans la région d’Al-Nayrab, au sud d’Idleb, faisant état de 25 combattants tués dans les deux camps.

Selon Moscou et l’OSDH, l’artillerie turque a bombardé des positions du régime pour soutenir cette attaque.

Cette offensive intervient au lendemain d’une mise en garde du président Recep Tayyip Erdogan qui avait sommé les forces d’Assad de se retirer de certaines positions à Idleb avant fin février, menaçant sinon de recourir à la force.

La Turquie a dit jeudi avoir riposté à la frappe ayant tué ses militaires en bombardant des positions du régime. Elle affirme avoir éliminé une cinquantaine de soldats syriens et détruit plusieurs blindés, un bilan invérifiable de manière indépendante dans l’immédiat.

– Négociations infructueuses –

La région d’Idleb fait l’objet d’un accord de « désescalade » entre Ankara et Moscou, mais celui-ci n’est plus que théorique.

Le régime, appuyé par l’aviation russe, a déclenché en décembre une offensive pour reprendre ce dernier bastion rebelle et jihadiste, y enregistrant plusieurs gains ces dernières semaines.

Et la Turquie y a dépêché ces derniers jours d’importants renforts militaires, ce qui n’a pas suffi pour l’instant à dissuader le régime de poursuivre son opération.

Des discussions entre responsables turcs et russes depuis une semaine n’ont pas permis de réduire les tensions.

« Il y a eu un petit rapprochement (des positions) lors des dernières négociations. Cependant, nous n’avons pas encore obtenu ce que nous voulons », a déclaré jeudi le chef de la diploamtie turque Mevlüt Cavusoglu.

Si la Turquie se préoccupe autant de la situation dans cette région frontalière, c’est parce qu’elle redoute l’arrivée sur son sol d’une nouvelle vague de réfugiés. Le pays accueille déjà plus de 3,6 millions de Syriens.

Depuis le début de l’offensive du régime dans le nord-ouest de la Syrie, la situation humanitaire à Idleb n’a fait qu’empirer.

– « Pires drames humanitaires » –

D’après l’OSDH, plus de 400 civils, dont 112 enfants, ont péri depuis que le régime a lancé son offensive.

Selon l’ONU, environ 900.000 personnes, en grande majorité des femmes et des enfants, ont en outre fui les violences dans le nord-ouest de la Syrie depuis décembre.

Environ 170.000 d’entre elles dorment en plein air en dépit des rudes conditions hivernales, a indiqué jeudi l’ONU.

Face à cette situation, le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) a exhorté jeudi la Turquie et les autres pays voisins de la Syrie à accueillir un plus grand nombre de réfugiés.

Le HCR a également réclamé « une action urgente pour permettre aux personnes prises au piège dans le conflit de rejoindre des lieux en sécurité ».

« Depuis plusieurs semaines, c’est l’un des pires drames humanitaires qui est en train de se passer » dans la région d’Idleb, a déclaré jeudi le président français Emmanuel Macron en arrivant à Bruxelles pour un sommet de l’Union européenne.

« Je veux condamner avec la plus grande fermeté les attaques militaires qui sont menées depuis plusieurs semaines par le régime de Bachar al-Assad contre les populations civiles d’Idleb », a-t-il ajouté.

burx-gkg/avz

Fusillades en Allemagne : ce que l’on sait du suspect

L’unique suspect de la double fusillade de Hanau, qui a fait neuf morts mercredi soir dans le centre de l’Allemagne, apparaît comme un paranoïaque au discours raciste, éduqué et adepte de théories conspirationnistes.

Avant d’être retrouvé sans vie auprès du corps de sa mère, Tobias R., 43 ans, a laissé derrière lui une vidéo et un manifeste de 24 pages, que l’AFP a pu consulter.

Peter Neumann, spécialiste du terrorisme au King’s College de Londres, décrit sur Twitter, à partir des mêmes sources, une personnalité « d’extrême droite » avec « un important problème de santé mentale ».

Voilà ce que l’on sait du suspect et de son mobile.

– Qui est Tobias R. ? –

Tobias R. se présente sur son site internet comme un Allemand né en 1977 à Hanau, une ville de près de 100.000 habitants du centre de l’Allemagne. Il y a grandi et effectué sa scolarité.

Après son baccalauréat, il a suivi une formation de conseiller bancaire à Francfort puis a fait des études de gestion à Bayreuth (Bavière) entre 2000 et 2007.

Selon plusieurs témoignages recueillis par l’AFP à Hanau, l’auteur de la double fusillade habitait très près du deuxième bar visé, dans un quartier populaire.

– « Surveillé depuis toujours » –

Dans son manifeste, où apparaissent des dessins au trait minutieux censés le représenter dans différentes situations de sa vie, il assure avoir été constamment espionné depuis son enfance par une « organisation secrète » qui pouvait « lire dans ses pensées ».

Parmi les « pensées » qu’il prétend avoir vu se réaliser, il évoque pèle-mêle : les guerres en Irak et en Afghanistan déclenchées par les Etats-Unis; son souhait, « réalisé » en 2004, de voir Jürgen Klinsmann devenir sélectionneur de l’équipe allemande de football et plusieurs films hollywoodiens dont il avait imaginé le scénario (« Allô maman, ici bébé », « The Cell », « Starship Troopers », etc.).

« Rien de tout cela ne peut être une coïncidence », y estime-t-il, précisant qu’il a porté plainte à trois reprises, en vain.

Sa surveillance continuelle explique, selon lui, qu’il soit toujours resté célibataire. Il ne reprend néanmoins aucune rhétorique visant les femmes en général, à la différence de la mouvance misogyne des « incels » (« célibataires involontaires »).

– Motivations xénophobes –

Dans son manifeste, il appelle à « anéantir » la population d’au moins 24 pays, dans le Maghreb, le Moyen-Orient, notamment celle d’Israël, et d’Asie du Sud, avançant des thèses racialistes.

Dans sa vision du monde, l’existence de ces « groupes ethniques » est « en soi une erreur fondamentale ».

Sa haine des étrangers pourrait être née quand, à 22 ans, en formation bancaire, il dit avoir subi un braquage. Pendant l’identification des suspects, « 90% des personnes qui seront présentées sont étrangères », affirme-t-il.

Convaincu de la suprématie du peuple allemand et admirateur du président américain Donald Trump, il enjoint les Etats-Unis à prendre la tête du combat pour « sauvegarder l’Occident », notamment pour contrer l’influence grandissante de la Chine.

– Complotisme –

Dans une vidéo postée sur Youtube une semaine avant ses crimes, supprimée depuis, il avait appelé en anglais « tous les Américains » à « se réveiller », prétendant que leur « pays est sous le contrôle de sociétés secrètes invisibles » qui utilisent des « méthodes maléfiques inconnues comme le contrôle des esprits ».

Filmé devant un fauteuil marron, un mur de classeurs vieillots et un petit lit, il parle également de l’existence de « bases militaires souterraines » dans lesquelles certaines personnes font « l’éloge du diable », « maltraitent, torturent et tuent de petits enfants ».

Son site internet personnel comportait également des sections sur des personnes disparues, sur les recherches prétendument secrètes du gouvernement américain concernant les extraterrestres ou sur les expériences psychologiques de la CIA dans les années 1950 et 1960.

Tirs de lacrymogènes sur une manifestation en faveur de soldats à Khartoum

La police soudanaise a tiré des gaz lacrymogènes sur des centaines de manifestants rassemblés jeudi à Khartoum pour réclamer la réintégration de soldats, forcés à prendre leur retraite pour leur soutien à la révolution de 2019, a constaté un journaliste de l’AFP.

Des centaines de jeunes ont manifesté à Khartoum près du palais présidentiel en brandissant des drapeaux soudanais et des pancartes barrées des slogans « L’armée est l’armée du Soudan » et « Non au renvoi des hommes libres de l’armée ».

Des pneus ont été brûlés et des routes bloquées par les manifestants. La police est ensuite arrivée sur les lieux et a tiré des gaz lacrymogènes pour les disperser.

Plus tôt cette semaine, l’armée a publié une liste d’officiers de différents rangs contraints à prendre leur retraite après avoir exprimé leur soutien à la révolution ayant abouti à la destitution du président Omar el-Béchir en avril 2019.

Cette liste a été publiée « comme à chaque début d’année (…) conformément à la politique interne des forces armées soudanaises », a déclaré le porte-parole de l’armée, Amer Mohammad Al-Hassan, cité par l’agence de presse officielle Suna.

Sur les réseaux sociaux, une campagne a rapidement été lancée par des militants pour soutenir Mohammad al-Sadiq, un lieutenant écarté par l’armée pour avoir soutenu leur révolte qui avait été déclenchée en décembre 2018 contre l’augmentation du prix du pain avant de réclamer la chute du régime d’Omar el-Béchir, aujourd’hui en prison.

L’Association des professionnels du Soudan (SPA), fer de lance de la révolte, est à l’origine de la manifestation de jeudi.

Le Soudan s’est doté en août 2019 d’un Conseil souverain, une instance à majorité civile appelée à superviser la transition politique, selon les termes d’un accord entre le Conseil militaire, qui avait succédé à M. Béchir, et les meneurs de la contestation.

Lendemain de débat difficile pour Michael Bloomberg dans les primaires démocrates

Enfin descendu dans l’arène des primaires démocrates, le milliardaire Michael Bloomberg a dû encaisser les attaques violentes de ses adversaires lors d’un premier débat télévisé mercredi soir qui a montré les fragilités de sa candidature.

La campagne se poursuit jeudi avant le troisième vote des primaires présidentielles, samedi dans le Nevada, première fois qu’un nombre important d’électeurs latinos et noirs s’exprimeront, après les étapes de l’Iowa et du New Hampshire au début du mois.

A ce stade, le sénateur Bernie Sanders bénéficie d’une forte dynamique, en tête des sondages, mais huit candidats restent en lice. Il reste des mois de primaires, jusqu’à la convention d’investiture en juillet.

Cela fait six ans que M. Bloomberg, qui vient de fêter son 78e anniversaire, a quitté la mairie de New York, six années qu’il n’avait plus à croiser le fer en politique. Il était devenu à l’inverse un mécène caritatif et politique très courtisé –il a donné 10 milliards de dollars à de multiples institutions, à des causes écologistes, anti-armes à feu et pro-immigration, et a financé de multiples candidats démocrates à des élections parlementaires ou locales ces dernières années.

Le patron de l’agence de presse éponyme, neuvième fortune de la planète, est habitué à être accueilli sur un tapis rouge dans les grands conclaves climatiques internationaux, et n’avait à l’évidence plus l’habitude de se faire secouer.

Ses adversaires, à commencer par la sénatrice Elizabeth Warren, ont utilisé le débat de mercredi à Las Vegas pour contrecarrer le déluge publicitaire que Michael Bloomberg déverse depuis son entrée tardive en campagne, fin novembre, à la télévision et sur internet. Sur YouTube, les clips promouvant la candidature de « Mike » sont omniprésents. Il a dépensé, sur ses fonds personnels, plus de 400 millions de dollars, une somme inouïe pour ses rivaux.

Ces dépenses l’ont rapidement fait gagner en notoriété et l’impact se voit dans les sondages: il s’est hissé en février en troisième place de plusieurs enquêtes d’opinion, ce qui fait rager les démocrates qui depuis plus d’un an font campagne sur le terrain, lèvent des fonds à coups de 10 ou 50 dollars, avaient fait huit débats auparavant et ont rédigé d’épais programmes.

« Les démocrates prendraient un risque énorme si on ne faisait que remplacer un milliardaire arrogant par un autre », a lancé Mme Warren, 70 ans.

– Le coup de Warren –

La candidature de M. Bloomberg a aussi engagé les démocrates dans un débat risqué sur le capitalisme lui-même, le parti se voyant de facto pris d’assaut par un « socialiste démocrate », Bernie Sanders, qui n’a jamais formellement adopté l’étiquette démocrate et a dit que les milliardaires ne devraient pas exister, et un milliardaire anciennement républicain qui estime sa richesse bien méritée.

Seize fois, le mot « milliardaire » a été prononcé durant ce débat de deux heures, le plus virulent à ce jour.

« Les Américains se retrouvent un peu perdus à devoir choisir entre un socialiste qui pense que le capitalisme est la source de tous leurs maux, et un milliardaire qui pense que l’argent est la source de tout pouvoir », a asséné Pete Buttigieg, ancien maire d’une ville moyenne et représentant l’aile modérée du parti. « Et si on choisissait un vrai démocrate? »

Elizabeth Warren a sans doute réalisé son débat le plus mémorable: elle a fait preuve de pugnacité et de répartie tout en expliquant ce que serait une présidence Warren, focalisée sur une amélioration du niveau de vie des familles financée par un nouvel impôt sur la fortune des très riches, ayant plus de 50 millions de dollars.

« C’est un impôt sur le dixième des 1% les plus riches d’Amérique », a-t-elle redit, énumérant ses projets: garde, crèche et école gratuite universelle dès la première année de vie, alors que l’école gratuite commence généralement à 5 ans aux Etats-Unis; nouveaux investissements dans les écoles, annulation de dettes étudiantes…

« Je ne suis pas d’accord avec l’impôt sur la fortune, mais je suis d’accord que les riches ne paient pas assez », a répondu Michael Bloomberg, qui veut convaincre les démocrates que son expérience de patron d’entreprise est la bonne pour battre Donald Trump en novembre et gérer le pays pour les quatre années suivantes.

Pour le milliardaire, le premier test électoral aura lieu le 3 mars, quand 14 Etats voteront en même temps.

En campagne électorale, Netanyahu promet des logements pour colons à Jérusalem-Est

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, en pleine campagne électorale en vue des législatives du 2 mars, a promis jeudi la construction de milliers de nouveaux logements dans des quartiers de colonisation à Jérusalem-Est, une annonce aussitôt dénoncée par les Palestiniens.

Le statut de Jérusalem est l’une des pierres d’achoppement du conflit israélo-palestinien, les Palestiniens entendant faire de la partie orientale de la ville, occupée et annexée par Israël, la capitale de leur futur Etat alors que les autorités israéliennes considèrent l’ensemble de la ville comme leur capitale.

Et le développement des colonies à Jérusalem-Est et en Cisjordanie, deux territoires palestiniens occupées par Israël depuis 1967, demeure un sujet de vives tensions entre les deux camps.

« J’ai de grandes nouvelles aujourd’hui. Nous ajoutons 2.200 logements à Har Homa », a déclaré M. Netanyahu à 11 jours des troisièmes législatives en moins d’un an, un scrutin clé à la survie politique du Premier ministre inculpé pour corruption.

« J’ai fondé ce quartier en 1997 lorsque j’ai été élu Premier ministre, malgré les objections du monde entier », a-t-il ajouté dans une vidéo diffusée par son bureau, apparaissant à proximité de cette colonie.

« Il y a aujourd’hui 40.000 habitants, et nous en ajoutons 10.000. Har Homa sera composée de 50.000 habitants, comme une ville israélienne moyenne ».

M. Netanyahu a aussi annoncé la construction de milliers de logements à Givat Hamatos, un autre secteur de Jérusalem-Est. « Cela signifie 4.000 nouveaux logements, 1.000 pour les habitants arabes de Beit Safafa (secteur palestinien à proximité, NDLR) et 3.000 pour des habitants juifs », a-t-il déclaré.

Le Premier ministre avait déjà donné son accord « définitif » e 2014 à la construction de plus de 2.000 logements à Givat Hamatos, quelques mois avant des élections législatives, sans qu’aucun logement n’y soit finalement construit.

– « Plus de tensions » –

« La tentative de Netanyahu de remporter les voix de la droite israélienne à la veille des élections au détriment des droits des Palestiniens ne mènera pas à la paix et à la stabilité, mais à plus de tensions et de violences dans la région », a réagi Nabil Abou Roudeina, porte-parole du président palestinien Mahmoud Abbas, dans un communiqué.

Le Premier ministre israélien courtise ouvertement les électeurs de la droite nationaliste face à la formation de son rival centriste Benny Gantz, après deux élections n’ayant pas réussi à les départager clairement.

Ces élections sont d’autant plus cruciales pour M. Netanyahu qu’il doit faire face, à partir de la mi-mars, à la justice qui l’accuse de corruption, malversation, abus de confiance dans trois affaires.

La loi israélienne prévoit que tout ministre poursuivi pénalement doit démissionner de ses fonctions, mais cette mesure ne s’applique pas au Premier ministre.

– « Provocation irresponsable » –

« Netanyahu fait des promesses qu’il ne pourra pas tenir », estime l’alliance des partis israéliens de gauche, réagissant à l’annonce du Premier ministre sur les nouveaux logements de colonisation, qu’elle dénonce comme « une provocation irresponsable destinée à attraper quelques voix à droite ».

Selon l’ONG israélienne anticolonisation « La paix maintenant », « la construction à Givat Hamatos est un sérieux coup porté à la solution à deux Etats », soit un Etat palestinien indépendant et viable aux côtés d’Israël.

Plus de 600.000 personnes habitent dans des colonies en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Illégale au regard du droit international, la colonisation des territoires occupés s’est accélérée ces dernières années sous l’impulsion de M. Netanyahu et de son allié à Washington, le président Donald Trump.

Ce dernier a présenté fin janvier son plan pour le Proche-Orient qui prévoit notamment de faire de Jérusalem la capitale « indivisible » de l’Etat d’Israël et de créer une capitale d’un Etat palestinien dans des faubourgs de Jérusalem.

Pour l’Autorité palestinienne, l’annonce jeudi de nouveaux logements dans les colonies de Jérusalem-Est « participe de la mise en oeuvre » du projet de Trump, jugé « historique » par les autorités israéliennes.

L’Allemagne sous le choc après les tueries « racistes » de Hanau

Quelques heures après la double fusillade meurtrière de Hanau qui a fait neuf morts, les enquêteurs allemands tentent de retracer le parcours de l’assaillant dont le mobile « raciste » ne fait plus de doute ni pour le parquet antiterroriste, ni pour les autorités.

La chancelière allemande Angela Merkel a dénoncé « le poison » du racisme, faisant le lien avec d’autres attentats d’extrême droite depuis 20 ans dans le pays, après ces attaques menées par un Allemand aux « motivations xénophobes ».

L’assaillant présumé, Tobias R., 43 ans, a été retrouvé mort dans son appartement, de même que sa mère, tuée par balle, portant le bilan total à 11 morts, dont neuf dans les deux fusillades.

Les victimes, dont certaines sont d’origine ou de nationalité étrangère, avaient entre 21 et 44 ans, selon le parquet. Un Bosnien et un Bulgare figurent parmi les victimes.

– Des victimes d’origine kurde –

Le père de l’unique suspect a lui été retrouvé indemne, hors de l’appartement.

Le parquet antiterroriste cherche à déterminer si l’auteur a pu bénéficier de complicité pour mener ces attaques dont le mobile est « profondément raciste ».

Mercredi soir, un bar à chicha, le Midnight, avait été visé par des tirs dans le centre de Hanau, ville de près de 100.000 habitants à 20 kilomètres de Francfort, avant que le tireur ne gagne en voiture un deuxième établissement, l’Arena Bar, dans le quartier périphérique de Kesselstadt.

L’assaillant a sonné à la porte du deuxième bar et tiré sur des personnes présentes dans la zone fumeur, tuant cinq personnes dont une femme, selon des informations de Bild.

« Les victimes sont des gens que nous connaissons depuis des années », dont deux employés de l’Arena, a réagi le fils du gérant du bar, absent comme son père au moment des tirs et cité par l’agence DPA. « C’est un choc pour tout le monde. »

Parmi les tués figurent « plusieurs victimes d’origine kurde », a indiqué la Confédération des communautés du Kurdistan en Allemagne (Kon-Med), accusant les dirigeants allemands de ne pas « résolument combattre le terrorisme d’extrême droite ».

L’auteur présumé, qui a suivi une formation de conseiller bancaire puis des études de gestion, a laissé derrière lui une vidéo et un manifeste de 24 pages, que l’AFP a pu consulter.

Il y appelle notamment à « anéantir » la population d’au moins 24 pays, parmi lesquelles celles du Maghreb, du Moyen-Orient, d’Israël ou encore d’Asie du Sud, avançant des thèses racialistes tout en assurant être surveillé depuis l’enfance.

– Pleurs –

Les enquêteurs ont également retrouvé dans sa voiture des munitions et des chargeurs. Le suspect était muni d’un permis de chasse.

Jeudi, une dizaine de personnes se recueillaient devant les lieux à la mi-journée, dont une femme en pleurs réconfortée par une autre et un vieil homme en larmes.

« Je connaissais bien les personnes qui étaient dans ce bar (…) Ca aurait pu être moi », a affirmé à l’AFP Ahmed, un habitant de 30 ans du quartier.

« Je ne comprends pas, nous n’avons pas de problèmes liés au racisme ici », s’est étonnée une autre voisine.

Plusieurs rassemblements sont prévus jeudi en fin de journée, à Hanau notamment mais aussi Porte de Brandebourg, à Berlin.

Le ministre de l’Intérieur Horst Seehofer, qui a déposé des gerbes de fleurs sur les sites visés avec sa collègue de la Justice, Christine Lambrecht, a promis de nouvelles mesures dans les prochains jours.

A Bruxelles, de nombreux dirigeants ont exprimé leur solidarité à Angela Merkel avant l’ouverture du sommet européen. Emmanuel Macron s’est dit « aux côtés » de la chancelière. La présidente de la Commission, l’Allemande Ursula von der Leyen, s’est déclarée « choquée par la tragédie ».

– Menace –

L’association Ditib, principale organisation de la communauté turque musulmane d’Allemagne, a parlé dans un communiqué de « jour noir dans l’histoire de l’Allemagne » et réclamé plus de protection pour ses fidèles.

La menace d’un terrorisme d’extrême droite inquiétait de plus en plus les autorités allemandes, depuis notamment le meurtre d’un élu allemand pro-migrants, membre du parti de la chancelière Merkel, en juin dernier.

Vendredi, 12 membres d’un groupuscule d’extrême droite ont été arrêtés. Ils sont soupçonnés d’avoir planifié des attaques de grande ampleur contre des mosquées.

En octobre, un extrémiste de droite négationniste avait tenté de commettre un attentat dans une synagogue de Halle, un massacre n’étant évité que de justesse. Il avait toutefois abattu une passante et le client d’un restaurant de kébabs, diffusant en direct sur internet ses forfaits.

Dans son allocution, Mme Merkel a aussi évoqué les meurtres de neuf personnes d’origine immigrée et d’une policière commis entre 2000 et 2007 par le trio néonazi « Clandestinité nationale-socialiste » (NSU). L’affaire a été marquée par une cascade de scandales autour de l’enquête et des services de renseignements intérieurs, censés disposer d’indics dans les milieux néonazis et vivement critiqués pour leur aveuglement.