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RCA : tensions au CNHUB après la relocalisation partielle de l’hôpital de l’Amitié

Depuis mars 2025, plusieurs services de l’hôpital de l’Amitié, actuellement en réhabilitation, ont été transférés au Centre national hospitalier universitaire…

Depuis mars 2025, plusieurs services de l’hôpital de l’Amitié, actuellement en réhabilitation, ont été transférés au Centre national hospitalier universitaire de Bangui. Une relocalisation qui, bien que globalement maîtrisée, met à rude épreuve les capacités d’accueil de certains services, notamment les urgences médicales.

 

Dans les couloirs du Centre national hospitalier universitaire de Bangui (CNHUB), le constat est sans appel : l’afflux massif de patients venus de l’hôpital de l’Amitié, en chantier de réhabilitation, met sous pression plusieurs services. En particulier, le service des urgences médicales, où la promiscuité devient un problème majeur.

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Sur place, patients et accompagnants s’adaptent tant bien que mal. Assise au chevet de sa grand-mère hospitalisée, Naomi salue la qualité des soins mais regrette le manque d’espace : « Ici, ils traitent bien. Mais au niveau du service des urgences, la salle est trop coincée. La capacité d’accueil est aussi limitée », confie-t-elle.

Le docteur Serge Napoléon Nomlo, chef du service des urgences de l’hôpital de l’Amitié, désormais transféré au CNHUB, reconnaît la complexité de la situation : « Nous sommes venus avec le même rythme que celui de l’hôpital de l’Amitié. Nous recevons des malades en ambulatoire et en hospitalisation. Or normalement, dans un service des urgences, les patients doivent transiter. Malheureusement, ce n’est pas le cas. Nous jouons à la fois le rôle d’un service des urgences et de réanimation. »

La direction du CNHUB admet aussi ses limites. Zakaria Abdel-Karim, directeur de l’établissement, explique que certains services n’ont pas pu être intégrés, faute de place. « On ne pouvait pas recevoir tous les services. La cardiologie n’a pas été relocalisée ici. Mais nous prenons des dispositions pour ouvrir un service de réanimation polyvalente, qui pourra accueillir la réanimation médicale et chirurgicale. »

Cette relocalisation partielle n’est pas sans conséquences. Le service de gastro-entérologie a vu sa capacité d’accueil passer de 86 à seulement 12 lits, tandis que la réanimation médicale est désormais rattachée aux urgences. Une réorganisation qui pourrait, selon certains observateurs, contribuer à une hausse du nombre de décès ces derniers jours et à une saturation de l’hôpital communautaire de Bangui.

Malgré les difficultés, les autorités sanitaires assurent que des solutions sont à l’étude pour améliorer les conditions d’accueil et de prise en charge des patients dans ce contexte transitoire.


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