Ce dimanche 28 décembre 2025, marque une date majeure dans l’histoire politique de la République centrafricaine. Plus de 2,3 millions d’électeurs sont attendus dans les bureaux de vote à travers le pays et à l’étranger pour participer à un quadruple scrutin inédit : l’élection du président de la République, des députés, des conseillers régionaux et des conseillers municipaux.
Selon les chiffres de l’Autorité nationale des élections (ANE), près de 2,4 millions d’électeurs sont inscrits sur le fichier électoral, soit 845 000 de plus que lors du précédent scrutin. Ces électeurs devront voter dans 6 762 bureaux de vote, dont 62 ouverts à la diaspora dans 15 pays, confirmant la volonté d’inclure les Centrafricains de l’extérieur dans ce rendez-vous démocratique.
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Au-delà de la présidentielle et des législatives, ce scrutin est surtout historique par le retour des élections locales, municipales et régionales, organisées pour la dernière fois en 1988. Près de quarante ans d’attente prennent ainsi fin, ouvrant la voie à un renouvellement de la gouvernance locale et à une plus grande implication des populations dans la gestion de leurs collectivités.
La campagne électorale, marquée par de vifs débats autour des conditions d’éligibilité prévues par la Constitution de 2023, a longtemps cristallisé les tensions, notamment sur les questions de nationalité. Il a fallu l’arbitrage du Conseil constitutionnel, à la mi-novembre, pour clore les polémiques et permettre le lancement effectif de la campagne. Les principaux challengers du président sortant ont toutefois dénoncé, ces derniers jours, des entraves à leurs activités, évoquant des difficultés de déplacement et l’organisation de meetings en province.
Outre les principaux favoris, quatre autres candidats sont en lice à la présidentielle, portant des discours axés sur le renouvellement de la classe politique, l’opposition modérée ou encore la restauration des valeurs humaines au cœur de l’action publique.
Tous les regards sont désormais tournés vers l’ANE, régulièrement critiquée par le passé pour ses retards et ses faiblesses logistiques. Son président, Mathias Morouba, assure que l’institution est prête à relever le défi. Grâce à un appui financier national et international, à l’allègement du code électoral et au soutien logistique de la Minusca, le matériel électoral a été acheminé vers plus de 6 000 bureaux de vote à travers le pays.
Ce dimanche, les électeurs centrafricains devront glisser leurs bulletins dans quatre urnes distinctes, un exercice inédit pour beaucoup. Avec plus de 2,3 millions de votants potentiels, la République centrafricaine s’apprête à vivre l’une des journées électorales les plus importantes de son histoire récente, dans l’espoir d’un scrutin apaisé, inclusif et crédible.




