Depuis plusieurs semaines, cette structure de référence peine à assurer la prise en charge des patients, faute de médicaments essentiels.
Dans les couloirs du Centre, les visages des patients et de leurs familles traduisent l’inquiétude. Beaucoup d’entre eux, déjà affaiblis par la maladie, se heurtent à la rareté des traitements indispensables à la prévention et au soulagement des crises douloureuses. « Nous n’avons plus accès à l’hydroxyurée ni aux antalgiques nécessaires. Les familles sont obligées d’acheter les médicaments à prix d’or dans les pharmacies privées », déplore un infirmier du Centre, sous couvert d’anonymat.
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La drépanocytose, maladie héréditaire du sang, touche particulièrement les populations d’Afrique subsaharienne. En République centrafricaine, elle constitue un véritable problème de santé publique. Chaque année, des centaines d’enfants naissent porteurs du gène drépanocytaire et nécessitent un suivi médical régulier pour éviter les complications graves.
Face à cette crise, les responsables du Centre appellent à une réaction rapide des autorités sanitaires et de leurs partenaires techniques et financiers. « Nous faisons face à un épuisement total de nos stocks. Si rien n’est fait, nous risquons des pertes humaines évitables », alerte un médecin du CRLD.
Le ministère de la Santé, pour sa part, reconnaît la gravité de la situation et affirme travailler à rétablir la chaîne d’approvisionnement. Des discussions seraient en cours avec les partenaires internationaux pour une dotation d’urgence en médicaments et consommables.
En attendant, les patients souffrent en silence. « Je viens souvent ici pour mes soins, mais depuis un mois, on me renvoie sans traitement. Je ne sais plus quoi faire », confie Marie, une jeune femme de 23 ans atteinte de drépanocytose.
Alors que le pays célèbre régulièrement les avancées dans la lutte contre les maladies transmissibles, le sort des malades drépanocytaires rappelle l’urgence de renforcer la prise en charge des pathologies chroniques. La pénurie actuelle met en lumière la fragilité du système sanitaire et la nécessité d’une politique nationale durable contre la drépanocytose.


