Un convoi de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (Minusca) a été la cible d’une attaque armée, lundi 15 décembre, sur l’axe Zemio–Mboki, dans la préfecture du Haut-Mbomou, au sud-est du pays.

Dans un communiqué rendu public quelques heures après les faits, la cheffe de la Minusca, Valentine Rugwabiza, a attribué cette attaque à des éléments présumés du groupe armé Azandé Ani Kpi Gbé (AAKG). Selon la mission onusienne, le convoi, placé sous escorte, se rendait de Zémio à Mboki lorsqu’il est tombé dans une embuscade, à une vingtaine de kilomètres de Zémio, dans la matinée.

Les soldats de la paix ont riposté à l’attaque, permettant de sécuriser le convoi. Deux Casques bleus ont toutefois été blessés lors des échanges. La Minusca précise que leur pronostic vital n’est pas engagé. Ils ont été évacués vers Bangui pour recevoir des soins médicaux appropriés.

Réagissant à cet incident, Valentine Rugwabiza s’est dite profondément préoccupée par cette nouvelle attaque visant le personnel des Nations unies en République centrafricaine. Elle a rappelé que les attaques contre les Casques bleus peuvent constituer des crimes de guerre au regard du droit international humanitaire. La cheffe de la mission a, à cet effet, appelé les autorités centrafricaines à ouvrir une enquête afin d’identifier et de traduire en justice les auteurs de cette attaque.

Cette embuscade intervient dans un contexte sécuritaire particulièrement tendu dans la préfecture du Haut-Mbomou. Depuis plusieurs mois, la région est le théâtre d’affrontements récurrents opposant principalement la milice Azandé Ani Kpi Gbé aux Forces armées centrafricaines (FACA), appuyées par leurs alliés russes, ainsi qu’à des éléments armés de l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC).

Ces violences persistantes ont déjà causé de nombreuses pertes humaines et provoqué d’importants déplacements de populations civiles, aggravant une situation humanitaire déjà fragile dans cette partie du pays.