La République centrafricaine vit depuis plusieurs semaines au rythme de la campagne électorale. Meetings politiques, déplacements des candidats et mobilisation militante occupent l’espace public. Mais cette effervescence démocratique n’est pas sans conséquences sur le fonctionnement de l’administration publique, aujourd’hui fortement perturbée dans plusieurs localités du pays.
Dans certains services de l’État, les portes restent closes aux heures habituelles d’ouverture. Ailleurs, les bureaux sont presque déserts, faute de personnel. En cause : la mobilisation massive de nombreux agents de la fonction publique, engagés dans les activités de campagne électorale, parfois au détriment de leurs obligations professionnelles.
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Cette situation affecte directement les usagers. Obtenir un document administratif, faire avancer un dossier ou simplement être reçu par un service compétent relève désormais du parcours du combattant. « Nous faisons des allers-retours inutiles depuis plusieurs jours. Personne ne nous explique clairement ce qui se passe », déplore un usager rencontré à Bangui.
Sur les réseaux sociaux comme dans les conversations quotidiennes, l’indignation grandit. De nombreux Centrafricains dénoncent une confusion entre engagements politiques et devoir de service public, rappelant que la continuité de l’État ne saurait être sacrifiée sur l’autel des ambitions électorales.
Si la participation à la vie politique est un droit fondamental, elle doit toutefois s’exercer dans le respect des règles en vigueur, notamment celles encadrant la neutralité et la disponibilité des agents publics. Pour plusieurs observateurs, il est urgent que les autorités rappellent les principes de discipline administrative afin d’éviter que la campagne électorale ne se transforme en une paralysie durable de l’administration.
À l’approche des scrutins, le défi reste donc double : garantir une compétition électorale libre et transparente, tout en assurant le fonctionnement normal des services publics, indispensables au quotidien des populations.
