Trois mois après sa condamnation à 12 ans de prison par la Cour pénale internationale (CPI), Patrice-Édouard Ngaïssona, ancien dirigeant du mouvement armé antibalaka en Centrafrique, voit sa défense contre-attaquer. Dans un communiqué publié en septembre dernier, ses avocats ont annoncé avoir officiellement fait appel du jugement rendu par la chambre de première instance V de la Cour.
Condamné en juillet 2025 pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, notamment pour meurtres, persécutions et traitements inhumains commis entre 2013 et 2014, Patrice-Édouard Ngaïssona avait été reconnu comme l’un des principaux responsables des exactions perpétrées par les milices antibalaka contre les civils, en majorité musulmans, lors du conflit centrafricain.
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Mais pour la défense, la décision des juges est entachée de « graves erreurs d’appréciation et d’interprétation du droit et des faits ». Les avocats de Patrice-Édouard Ngaïssona demandent purement et simplement l’acquittement total de leur client. Ils affirment que l’accusation n’a pas été en mesure de prouver au-delà du doute raisonnable la responsabilité directe de l’ancien ministre des Sports dans les crimes reprochés.
« Notre client a toujours nié toute implication personnelle dans les violences commises. Il n’a jamais donné d’ordres ni participé à des attaques contre des civils », ont insisté ses conseils dans leur déclaration publique.
Ce recours ouvre désormais une nouvelle phase judiciaire devant la Chambre d’appel de la CPI. Celle-ci devra réexaminer les éléments du dossier et déterminer si la procédure initiale a respecté les standards requis de preuve et de droit.
Pour les victimes, ce rebondissement judiciaire suscite une vive attention. Plusieurs organisations de défense des droits humains, engagées depuis des années aux côtés des communautés affectées par les violences, rappellent que ce procès est un symbole fort dans la lutte contre l’impunité en Centrafrique. Elles espèrent que la justice internationale restera ferme face à ceux jugés responsables de crimes atroces.
