En visite à Bria, Zémio et Birao, la sous-secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires de l’ONU, Joyce Msuya, a appelé à un sursaut international pour répondre aux besoins pressants des populations déplacées et vulnérables.
La situation humanitaire demeure alarmante dans le nord de la République centrafricaine, où les effets combinés des violences armées, de l’insécurité alimentaire et du manque d’infrastructures continuent de fragiliser des milliers de familles. En mission dans les localités de Bria, Zémio et Birao, la sous-secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires des Nations unies, Joyce Msuya, a tiré la sonnette d’alarme et plaidé pour un soutien international accru.
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« Plus de la moitié des Centrafricains vivant dans l’arrière-pays dépendent aujourd’hui de l’aide humanitaire pour survivre », a-t-elle déclaré, insistant sur l’urgence de renforcer la solidarité internationale.
Dans ces zones reculées, les affrontements sporadiques entre groupes armés, la présence de mines et l’insécurité persistante entravent l’accès humanitaire. Les convois de vivres, les équipes médicales et les programmes d’éducation subissent régulièrement des retards ou des suspensions.
Selon les chiffres des agences onusiennes, plus de 3 millions de personnes en Centrafrique, soit environ la moitié de la population, nécessitent une aide d’urgence. Les besoins sont multiples : alimentation, santé, éducation, abris et protection des civils. Les femmes et les enfants représentent la majorité des personnes affectées.
À Bria, l’un des épicentres de la crise, les camps de déplacés internes accueillent encore plusieurs dizaines de milliers de personnes vivant dans des conditions précaires, dépendant presque exclusivement des distributions de vivres et de l’assistance médicale fournie par les ONG.
Malgré les efforts constants des organisations présentes sur le terrain, le financement de la réponse humanitaire reste dramatiquement insuffisant. D’après les Nations unies, moins de 40 % des besoins du plan humanitaire pour la Centrafrique ont été couverts cette année.
« Sans un appui financier plus conséquent, nous risquons de voir s’aggraver la détresse des populations les plus vulnérables », a averti Joyce Msuya, tout en saluant le courage des travailleurs humanitaires qui opèrent souvent dans des conditions difficiles.
L’ONU appelle les partenaires bilatéraux, les institutions financières et les donateurs à intensifier leur engagement envers la Centrafrique, pays enclavé où la stabilité reste fragile malgré les efforts des autorités nationales et des missions internationales de paix.
Joyce Msuya a également encouragé le gouvernement centrafricain à poursuivre ses actions en faveur de la paix, de la réconciliation et du développement local, conditions indispensables pour une sortie durable de la crise.
« L’humanitaire ne peut pas tout résoudre. La paix, la sécurité et la gouvernance sont essentielles pour reconstruire la confiance et permettre aux Centrafricains de vivre dignement », a-t-elle conclu.
Alors que le pays s’apprête à entrer dans une nouvelle phase politique, cet appel de l’ONU résonne comme un signal d’urgence humanitaire et un test de solidarité internationale envers une population qui n’aspire qu’à la stabilité et à la paix.
