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Dans le Michigan, les démocrates face au dur choix du meilleur candidat pour battre Trump

Une vision plus modérée comme celle de Joe Biden ou un pari à gauche toute avec Bernie Sanders: les démocrates…

Une vision plus modérée comme celle de Joe Biden ou un pari à gauche toute avec Bernie Sanders: les démocrates du Michigan se demandent, avant un scrutin crucial, quel candidat aux primaires serait le mieux placé pour battre Donald Trump en novembre.

Ancien bastion démocrate abritant le berceau de l’automobile Detroit, le Michigan avait donné en 2016 une victoire surprise au républicain Trump face à Hillary Clinton.

Frappés par les effets de la mondialisation, de nombreux ouvriers de l’automobile séduits par son programme protectionniste avaient contribué ici à porter Donald Trump jusqu’à la Maison Blanche. Ils devraient encore jouer cette fois un rôle crucial lors de la présidentielle.

Espérant chacun démontrer, lors de la primaire du Michigan mardi, qu’ils comptent aussi sur le soutien des ouvriers pour pouvoir battre, cette fois, Donald Trump, les deux favoris pour l’investiture démocrate sillonnaient lundi cet Etat.

Le sénateur indépendant Bernie Sanders, 78 ans, joue gros: le Michigan lui avait donné un grand élan en 2016 face à Hillary Clinton mais pourrait cette fois adouber l’ancien vice-président Joe Biden, 77 ans, fort d’une large avance dans les sondages.

Or un échec du « socialiste » autoproclamé Sanders dans le premier Etat industriel du « Midwest » à s’exprimer dans les primaires démocrates risquerait de signaler la fin à ses ambitions présidentielles.

Pour la gouverneure démocrate du Michigan Gretchen Whitmer, cela ne fait aucun doute: l’ancien bras droit de Barack Obama, Joe Biden, est le mieux placé pour remporter leurs suffrages, puisqu’il avait oeuvré au gigantesque plan de sauvetage destiné au secteur automobile frappé par la crise en 2008.

« Tout ceux qui travaillent pour ou sont proches du secteur –c’est à dire tout le monde dans cet Etat– doivent réfléchir à la direction que nous prenons et à qui nous a soutenu, surtout pendant le sauvetage de l’automobile », a-t-elle déclaré à l’AFP à Detroit dimanche.

– « Trahis » –

En 2016, Bernie Sanders avait su séduire les ouvriers blancs qui se sentaient ignorés par Washington.

Mais Joe Biden, déjà très populaire chez les démocrates noirs, vient de remporter 10 des 14 Etats qui ont voté mardi dernier lors du « Super Tuesday ». Une spectaculaire « remontada » opérée notamment grâce à des victoires dans des Etats où les électeurs sont, justement, en vaste majorité blancs.

Signe de l’importance du Michigan parmi les six Etats qui votent mardi: M. Sanders a annulé des discours prévus ailleurs pour en ajouter dans cet Etat, dont un meeting dimanche sur un campus universitaire à Ann Arbor.

« Je soutiens Bernie en partie parce j’ai l’impression qu’il pourra attirer beaucoup d’électeurs qui avaient voté pour Trump en 2016 », a expliqué Alvin Hermans, un étudiant en informatique de 19 ans.

Le sénateur tente de renforcer son soutien chez les grands syndicats, comme United Auto Workers (UAW) qui était parvenu l’an dernier à un accord avec le géant américain de l’automobile General Motors après une longue grève historique, motivée notamment par le coût de l’assurance santé.

Pour Tony Totty, un membre d’UAW âgé de 44 ans, ce bras de fer a éloigné nombre de ses collègues de Donald Trump pour les rapprocher de Bernie Sanders, qui propose une profonde réforme vers un système de couverture universelle.

La fermeture en 2019 d’une usine de General Motors a aussi mis à mal la promesse du président républicain de ramener les emplois industriels dans la région.

« Beaucoup de membres de notre usine se sentent trahis, et lorsqu’il sera temps de voter, ils vont se faire entendre », a prédit Tony Totty.

– « Un juste milieu » –

Il était venu de l’Ohio voisin pour soutenir des membres du syndicat Teamsters en grève.

Pour James Focht, un camionneur en grève, un candidat plus modéré serait pourtant préférable.

« Je pense qu’on peut trouver un juste milieu », explique-t-il. « Peut-être que Joe Biden pourrait réussir ».

Mais pour Eric Read, un assistant social âgé de 34 ans venu voir Bernie Sanders à Flint, opter pour le compromis serait une erreur.

« Quand les démocrates se présentent en modérés, ils n’obtiennent pas une participation aussi élevée que quand ils ont des candidats plus à gauche », affirme-t-il. Sanders est « celui qui peut battre Trump ».

Craig Walker, un camionneur de Dundee, dans le Michigan, explique qu’il soutient Donald Trump et qu’une victoire de Bernier Sanders pourrait aider le républicain à être réélu.

Car le président brandira sans relâche la menace du « socialisme », un terme qui évoque encore à certains des relents de Guerre froide et de communisme.

« Je pense encore que Trump va remporter le Michigan, mais cela va vraiment dépendre de qui gagne l’investiture démocrate », avance-t-il. « Cela va vraiment être serré ».


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