Accord de paix signé à Khartoum : 3e réunion technique du comité exécutif de suivi

Il s’est agi au de cette séance d’évaluation de faire le bilan et la présentation des tableaux des violations de cet Accord de part et d’autre.

Les parties prenantes de l’Accord de paix signé à  Khartoum et paraphé à  Bangui le 06 février 2019, ont procédé, dans le cadre de la 3e réunion technique du comité exécutif de suivi, à  l’évaluation de ce document en vue de s’imprégner des avancées et des violations. La séance de cette évaluation qui a eu lieu le 13 juin 2019 au Palais de la Renaissance été présidée par le Premier Ministre Firmin Ngrébada, en présence des facilitateurs, notamment le représentant de l’Union Africaine Mathias Matondo.

Il y’a lieu d’informer nos lecteurs que l’ambiance de cette séance a été électrique de la manière où le premier ministre Firmin Ngrébada était très remonté et très ennuyeux de la situation désastreuse survenue dans la Sous-préfecture de Paoua, Zangba, Kouango avec les tueries enregistrées de la part des éléments armés des 3R de Sidiki et UPC d’Ali Darassa.

Les points inscrits à  l’ordre de jour lors de cette séance d’évaluation consistaient à  faire le bilan et la présentation des tableaux des violations de cet Accord de part et d’autre.

Du côté des autorités gouvernementales, il faut noter qu’il y a une nette appréciation en ce qui concerne le respect des dispositions dudit Accord, avec la mise en place d’un gouvernement inclusif ; la mise en place de comité de suivi de cet Accord ; et les dispositions concernant sa vulgarisation.

C’est dans le discours de circonstance prononcé par le Premier Ministre qu’il faut retenir que le Chef du gouvernement n’a pas passé par mille chemins pour sommer les chefs rebelles récalcitrants à  faire preuve d’engagement concernant le respect de cet Accord de paix. Firmin Ngrébada a exhorté les représentants des rebelles tels que : Sidiki Bi Souleymane et Ali Darassa à  traduire dans les faits, les dispositions contenues dans cet Accord.

Le Premier centrafricain a tablé, dans un temps ferme, sur la levée des barrières érigées encore dans les zones sous leur contrôle et autres bavures enregistrées ici et là . Ce dernier ne cache pas ses désolations face à  ce que font certains groupes armés contre les populations civiles et a précisé qu’il faut ne que leurs bavures ne soient répétées. C’est sur les positions données par le premier ministre que cette séance a pris fin et que les consignes ont été données pour la prochaine réunion.

RCA: le gouvernement souhaite communiquer sur l’accord de paix

L’accord de paix entre les groupes armés et l’exécutif, signé en février dernier, était au centre des discussions du Conseil de cabinet, le 7 mai, à  Bangui.

« Nous n’allons pas nous précipiter à  chaque incident pour donner des réponses fortes. Nous voulons donner une chance à  l’accord, donc il faut passer par toutes les dispositions qui sont dans l’accord et par la suite s’il n’y a pas d’évolution, alors il faut aller vers une réaction telle que l’attend la population », a expliqué le porte-parole du gouvernement, Ange-Maxime Kazagui.

En outre, il a insisté sur la nécessité de communiquer sur l’accord, de l’expliquer à  la population, alors que des impatiences se font déjà  sentir.

Selon les observateurs en Centrafrique, les violations de l’accord sont nombreuses (routes coupées, violences, non levée des barrières…). Un constat qui fait réagir la société civile ainsi qu’une partie de l’opposition comme Me Nicolas Tiangaye, président de la Convention républicaine pour le progrès social.

« Nous attendons que cet accord devienne effectif au niveau de la sécurisation du pays et puis de la restauration de l’autorité de l’État. Or il y a des cas de violations de l’accord et particulièrement des assassinats, des massacres. Il n’y a pas eu de réactions du gouvernement. Nous attendons que le gouvernement dénonce ces violations des groupes armés », a-t-il déclaré.

Peu avant, une ONG centrafricaine avait recommandé aux autorités de « porter à  la connaissance du peuple » l’accord de paix conclu à  Khartoum, paraphé et signé sans que son contenu ne soit dévoilé, suscitant interrogations et doutes.

Le Groupe de travail de la société civile sur la crise centrafricaine avait demandé, dans un communiqué, « au gouvernement de porter à  la connaissance du peuple les clauses de l’accord de Khartoum afin que ce dernier soit rassuré de ce que ses préoccupations soient prises en compte » .

Cet accord, le 8e depuis le début de la crise centrafricaine en 2013, devrait permettre une « cessation de toute violence contre les civils », selon le président Faustin Archange Touadéra.

Les sept précédents accords de paix n’ont jamais été respectés et n’ont pas permis de mettre fin aux violences. Mais la présence à  Khartoum des chefs de quatorze groupes armés, dont les plus importants, ainsi que la forte implication de l’Union africaine, laisse espérer que celui-ci sera cette fois bien appliqué.

Rejeté par Bangui, l’accord était exigé par les chefs des principaux groupes armés dont plusieurs sont sous sanctions de l’ONU ou cités pour violations des droits humains dans des rapports d’ONG. D’autres sont sous la menace d’un mandat d’arrêt.