Centrafrique : menace d’une crise humanitaire après des inondations

Deux semaines après des inondations exceptionnelles en Centrafrique, les crues ont fait près de 30 000 sinistrés. L’eau ne cesse de monter et les risques d’épidémies inquiètent, des sinistrés, livrés à eux-mêmes.

La Centrafrique vit sous la menace d’un drame humanitaire majeur. Plusieurs milliers de familles désespérées se retrouvent démunis après la montée des eaux qui a suivi une dizaine de jours de pluies diluviennes.

Quelque 28 000 personnes se retrouvent sans abri dans le pays, leurs habitations ayant été englouties par la montée des eaux, annonçait la Croix-Rouge centrafricaine fin octobre. Leurs appels au secours ne semblent pas avoir été entendus. Les envoyés spéciaux de France 24 sont allés à la rencontre de ces sinistrés, livrés à eux-mêmes dans la plupart des cas.

À Bangui, Lydie Yango, une mère de famille sans abri s’est confiée à France 24. Elle et ses enfants ont trouvé refuge dans une tente, dans des conditions insalubres, avec une vingtaine de sinistrés. « Aucun député, ni le maire, ne sont venus nous voir », regrette-t-elle.

De l’eau souillée par les déchets

Si les pluies ont cessé, le niveau de l’eau continue de monter. L’eau est souillée par les déchets, ce qui devient source d’inquiétude, notamment pour les enfants exposés à des maladies comme le paludisme. « L’eau potable manque. Il y a des problèmes de latrines, de moustiques, de froid et des risques d’épidémie telles que le choléra », a déclaré le porte-parole du gouvernement, Ange-Maxime Kazagui.

Tous les dix ans, l’Oubangui, la principale rivière du pays, connaît une crue majeure. En 1999, les inondations avaient déjà provoqué d’importants dégâts. Aujourd’hui, le phénomène a été encore aggravé par des précipitations exceptionnelles en durée et en ampleur pour cette saison.

Dépassé, le gouvernement de la Centrafrique, l’un des pays les plus pauvres du monde, en appelle à l’aide internationale. « Nous n’avons pas de structure pour accueillir les gens, mais nous attendons que les ONG nous proposent des tentes, des abris, afin de sécuriser les personnes », a indiqué Ange-Maxime Kazagui.

Inondations : près de 30 000 personnes sans abri

D’intenses pluies et la crue de l’Oubangui ont provoqué des inondations exceptionnelles en Centrafrique. Au moins 28 000 personnes se sont retrouvées sans abri.

Un drame humanitaire de plus dans ce pays pauvre, en proie à une guerre civile. D’intenses pluies et la crue de l’Oubangui ont provoqué des inondations exceptionnelles en Centrafrique. Au moins 28 000 personnes se sont retrouvées sans abri. Un drame humanitaire de plus dans ce pays pauvre, en proie à une guerre civile.

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La conjonction de pluies exceptionnelles et incessantes depuis une semaine et de la crue décennale de l’Oubangui et ses affluents a provoqué des inondations inédites en Centrafrique. Au moins 28 000 personnes se sont retrouvées sans abri dans ce pays extrêmement pauvre d’Afrique centrale.

« Il y a beaucoup de maisons détruites et de quartiers sous l’eau », a assuré le pasteur Antoine Mbaobogo, président de la Croix-Rouge centrafricaine.

Dans la capitale, Bangui, qui compte environ un million d’habitants, des quartiers entiers se sont transformés en véritables marécages, témoigne un journaliste de l’AFP. Des maisons en terre ont littéralement fondu sous les eaux et les taxis ont fait place aux pirogues pour transporter les gens à certains endroits.

« Aujourd’hui, notre pays, pas seulement la ville de Bangui, fait face à une grande catastrophe naturelle », a déclaré le porte-parole du gouvernement, Ange-Maxime Kazagui, dans une allocution télévisée lundi soir. « La rivière Oubangui est sortie de son lit, les rivières qui vont s’y jeter ne peuvent plus le faire, cela crée un phénomène de débordement intense », a-t-il expliqué.

Manque d’eau potable et risque d’épidémies

Tous les dix ans, l’Oubangui, la principale rivière du pays, connaît une crue majeure. En 1999, les inondations avaient déjà provoqué d’importants dégâts. Aujourd’hui, le phénomène a été encore aggravé par des précipitations exceptionnelles pour cette saison – en durée comme en ampleur.

« Cela s’ajoute à la grande pauvreté de nos concitoyens », estime Antoine Mbaobogo. La Centrafrique, ravagée par la guerre civile depuis qu’une coalition de groupes rebelles a renversé le régime du président François Bozizé en 2013, est déjà l’un des pays les plus pauvres au monde. Et plus du quart des 4,7 millions de Centrafricains ont déjà été forcés de quitter leurs domiciles en raison de la guerre civile. Plus des deux tiers du territoire sont contrôlés par des groupes armés rebelles qui combattent les forces gouvernementales ou s’affrontent entre eux.

À Bangui, les arrondissements situés sur les berges de l’Oubangui ont été particulièrement touchés. « L’eau potable manque. Il y a des problèmes de latrines, de moustiques, de froid et des risques d’épidémie telles que le choléra », a averti Ange-Maxime Kazagui. « Nous n’avons pas de structure pour accueillir les gens, mais nous attendons que les ONG nous proposent des tentes, des abris, afin de sécuriser les personnes », a ajouté le porte-parole du gouvernement.