Togo : la nouvelle Première ministre décline sa feuille de route

La Première ministre togolaise, Victoire Sidemeho Tomegah-Dogbé, nommée depuis dix jours à ce poste, ambitionne de relever cinq défis avec son gouvernement.La première femme chef du gouvernement au Togo n’a pas perdu trop de temps depuis sa nomination. Après la passation de service le même jour avec son prédécesseur, Komi Selom Klassou, elle s’est rendue vendredi dernier à l’Assemblée nationale pour présenter la politique générale du gouvernement. Elle se décline en cinq axes ou défis principaux devant placer le Togo sur les marches de l’émergence, selon l’Agence togolaise de presse (ATOP).

Il s’agit du renforcement du marché public, de la digitalisation de l’économie nationale et de toutes les structures étatiques, de l’augmentation de l’investissement privé, du renforcement du positionnement du Togo en tant que hub et de l’efficacité de l’action publique.

Lors d’une réunion hier mardi avec ses nouveaux collaborateurs, Mme Tomegah-Dogbé a donné des instructions pour l’atteinte de ces objectifs, assurant qu’ils permettront d’anticiper sur les crises à venir. 

Ainsi, elle a invité chacun à adopter un esprit patriotique et d’équipe, à être disponible et communicatif avec les agents. Elle a en outre insisté sur la ponctualité, l’inclusion, la convivialité, le respect de la hiérarchie, la déontologie et la loyauté.

Pour sa part, elle se dit à la fois animée de sentiments d’humilité et d’engagement au regard des multiples défis qui attendent le pays. Il faut que la Primature soit effectivement la locomotive de la mise en œuvre de la vision du chef de l’Etat, Faure Gnassingbé, a-t-elle insisté.

Au Togo, ce mois est d’octobre est dédier au concept « consommer local ». C’est dans ce sens que la Première ministre a également demandé à ses interlocuteurs de faire la promotion du label « Made in Togo ». Elle leur a notamment exprimé son souhait de les voir s’habiller en tenue traditionnelle les vendredis.

Le nouveau gouvernement togolais est composé de 33 ministres dont onze femmes. Quatorze nouvelles entrées sont notées, dont le président de l’université de Lomé, Komla Dodzi Kokoroko, à la tête du ministère des Enseignements primaire, secondaire, technique et de l’artisanat. 

Edem Kokou Tengue, jusque-là directeur général de la filiale togolaise de Maersk Line, devient ministre de l’Economie maritime. Essozimna Marguerite Gnakadè est de son côté la nouvelle minsitre des Armées, un poste stratégique rattaché à la présidence de la République ces dix dernières années.

Certains ministres du défunt gouvernement, comme Sani Yaya, Robert Dussey, Gilbert Bawara, Cina Lawson, Damehame Yark et Payadowa Boukpessi, sont également reconduits.

Par ailleurs, de nouveaux départements ministériels voient le jour : Transports routiers, ferroviaires et aériens ; Economie maritime, Pêche et Protection côtière ou encore Désenclavement et Pistes rurales.

Dialogue inter-libyen de Bouznika: Accords globaux sur les critères pour occuper les postes de souveraineté

Les délégations du Haut Conseil d’État et de la Chambre des Représentants libyens participant au deuxième round du dialogue inter-libyen à Bouznika ont souligné, mardi, que ce round a été sanctionné par des accords globaux sur les critères et les mécanismes pour occuper les postes de souveraineté, prévus par l’article 15 de l’Accord politique libyen conclu en décembre 2015 à Skhirat.Les deux délégations ont, dans une déclaration finale sanctionnant les travaux de ce round, tenu du 02 au 06 octobre dans le Royaume, ont indiqué que « les aboutissements du dialogue entre les deux délégations constituent un apport sur lequel il est possible de capitaliser, pour instaurer la stabilité dans le pays et mettre fin à la division institutionnelle ».

Dans la déclaration finale dont lecture a été donnée lors d’une conférence de presse par Driss Omran de la Chambre des représentants libyenne, en présence du ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, les deux parties ont fait part « de leur détermination à poursuivre leurs rencontres consultatives, dans le Royaume du Maroc, afin de coordonner l’action des institutions politiques, exécutives et de contrôle, garantissant ainsi la fin de la période transitoire ».

Conscients de l’importance des institutions souveraines dans la gestion du pays et la préservation des valeurs du peuple libyen, les délégations ont souligné que « les séances de dialogue se sont distinguées par un esprit de responsabilité nationale qui a accordé la priorité à l’intérêt général et ce, dans l’objectif de dépasser la division politique actuelle ».

Les deux délégations mettent à la disposition du Haut Conseil d’État et de la Chambre des Représentants libyens les procès verbaux des accords auxquels elles sont parvenues lors des 1er et 2ème rounds, en vue de procéder aux mesures de renouvellement des structures des institutions souveraines, affirme la déclaration.

A cette occasion, ajoute la même source, les deux parties réitèrent leurs remerciements aux efforts du Maroc « qui ont permis de surmonter les obstacles, afin d’aboutir à de véritables accords libyens, en harmonie avec les dispositions de l’Accord politique libyen ».

Elles ont également salué « l’interaction positive » de l’émissaire par intérim de l’ONU en Libye, Stephanie Williams, qui a œuvré à instaurer une complémentarité entre les divers efforts du dialogue, dans la perspective d’établir un processus politique global.

La tenue de la Conférence de Berlin en janvier dernier a constitué un pari international pour la résolution politique de la crise libyenne, ont ajouté les deux délégations, notant toutefois, que le processus politique demeure « dans l’attente d’un soutien clair et concret de la part de la communauté internationale ».

Présidentielle ivoirienne: Affi pour un rapport de l’élection sur « 3 mois » ou une « transition de 12 mois au moins »

Le président du Front populaire ivoirien (Fpi, opposition), Pascal Affi N’Guessan, a évoqué mardi à Abidjan un report de l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 sur « trois mois » ou une « transition de 12 mois au moins pour tout mettre à plat », à l’issue d’un échange avec une mission conjointe de la Cedeao, de l’Union africaine (UA) et de l’ONU. Selon M. Affi, « aucune condition n’est réunie » pour faire l’élection présidentielle  ivoirienne du 31 octobre 2020. De ce fait, « dans l’hypothèse où nous nous concentrons sur les élections (il faut) trois mois » pour le report en vue d’organiser un scrutin crédible.   

Mais, « dans l’autre hypothèse où nous voulons reconstruire totalement, c’est ce que nous avons dit à la mission, que notre préférence aurait été qu’aujourd’hui que nous ouvrions une transition de douze mois au moins, pour mettre tout à plat ».  

Soutenant ses propos, il a déploré que depuis ces trente ans, la Côte d’Ivoire vit des situations de violence. Or, le pays a besoin de refondation, donc on peut prospecter ce « projet politique » en vue d’une issue heureuse.  

« Si nous ne voulons pas de cette transition, alors, il faut qu’on garantisse des élections véritablement transparentes. Et dans ce cas, il faut qu’on se donne trois mois», a-t-il insisté devant la presse, à sa sortie d’audience.  

« Nous n’avons pas une autre hypothèse. Pour nous, il faut que les élections à venir se tiennent avec tous les candidats, avec toutes les parties prenantes, parce que c’est cela qui est dans l’intérêt de la Côte d’Ivoire », a-t-il déclaré.  

Pour le président du Fpi, le parti de Laurent Gbagbo, « il ne s’agit pas de faire des élections tronquées qui vont déboucher sur des violences et sur l’élection de quelqu’un qui n’est pas légitime, ou qui n’est pas le choix de la grande majorité des Ivoiriens ».  

Dans l’optique de garantir « la paix, pour la stabilité du pays, pour que nous pussions rompre avec ces trente ans de violence politique, il faut que cette année, nous nous donnions le temps et les moyens d’élections véritablement transparentes et apaisées », a-t-il soutenu. 

Il reste un peu plus de trois semaines pour la tenue du scrutin. Etant donné que le temps imparti est infirme pour faire de profonde réforme, « il faut nécessairement reporter les élections pour que nous engagions un dialogue  national sur toutes ces questions et que nous trouvions les compromis nécessaires », a-t-il dit. 

M. Affi a réitéré devant la mission que la Commission électorale indépendante (Cei) soit « reformée » et que « le Conseil constitutionnel aussi ait à sa tête une autorité qui inspire confiance, qui peut rassurer quant à la proclamation effective des résultats issues des urnes ».

Il devrait, pour ce faire, être mis en œuvre aussi bien au niveau local qu’au niveau central de la Commission électorale indépendante, une réforme afin que « l’opposition soit dignement représentée et que ces élections à venir se tiennent dans la paix et la stabilité ». 

Le chef du parti de Gbagbo a salué la présence de la mission conjointe Cedeao, union africaine avec l’ONU. Il pense que « l’implication de la Cedeao et de l’Ua signifie que la communauté africaine, et au-delà la communauté internationale, a pris conscience des menaces qui pèsent sur la Côte d’Ivoire et des risques d’affrontements qui peuvent être le résultat d’élections mal organisées ».  

 « Que chaque acteur aille à cette compétition, pas en comptant sur la Cei ou le Conseil constitutionnel pour être élu, mais, en comptant sur son projet politique et son message en direction des électeurs. Et donc sur la confiance que les Ivoiriens peuvent lui accorder », a lancé l’ex-Premier ministre Affi Nguessan.    

M. Affi a échangé avec les délégations de la mission conjointe de la Cedeao, de l’Ua et de l’Onu,  au siège de la représentation de la Cedeao sise à Cocody (Est d’Abidjan). Ils ont abordé les conditions d’organisation d’élections transparentes, crédibles et inclusives. 

Côte d’Ivoire: Ouattara s’engage pour une élection «apaisée et crédible» (Mission conjointe CEDEAO-UA-ONU)

Le président ivoirien Alassane Ouattara s’est engagé lundi à Abidjan pour une élection présidentielle « apaisée, inclusive et crédible » en Côte d’Ivoire, rapporte une déclaration d’une mission conjointe de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest ( CEDEAO), de l’Union africaine ( UA) et des Nations-Unies après une rencontre avec lui au palais présidentiel d’Abidjan.« Le président de la République nous a fait montre d’une grande sympathie en nous permettant d’aborder avec lui des questions d’ordre politique et socioéconomique sur la région. Quant à l’élection présidentielle qui va se tenir le 31 octobre prochain, le président nous a assuré de son engagement total à la tenue d’élections apaisées, inclusives et crédibles», indique la mission conjointe au terme de cette rencontre avec M. Ouattara. 

« La CEDEAO, les Nations-Unies ainsi que l’UA,  avons assuré le président que nous allons  travailler avec lui dans ce sens. Nous appelons tous  les acteurs politiques  de ne faire usage d’aucun discours de haine ou de violence. Nous encourageons tous les acteurs ivoiriens de faire recours à tous les moyens légaux et apaisés pour faire en sorte de pouvoir résoudre toutes les questions qui sont en suspens», a ajouté la déclaration. 

Une mission conjointe CEDEAO-UA-Nations Unies a débuté ce lundi à Abidjan, une visite de diplomatie préventive en Côte d’Ivoire pour faire des recommandations aux acteurs politiques ivoiriens en vie d’une élection présidentielle inclusive, transparente et crédible. La présidentielle ivoirienne est constitutionnellement  prévue le 31 octobre prochain.

Maroc: Les délégations libyennes appellent les parties internationales « à soutenir le processus de Bouznika »

La délégation de la Chambre des Représentants et celle du Haut Conseil d’État libyens qui participent au deuxième round des séances du dialogue inter-libyen, ont appelé lundi à Bouznika (Maroc), les parties internationales engagées dans le processus de Berlin et participant à la réunion sur la Libye en marge de l’assemblée générale des Nations-Unies, à soutenir le processus de Bouznika « qui a réalisé des résultats positifs ».Dans son allocution au nom des deux délégations, Driss Omran, de la Chambre des Représentants libyenne, a exprimé les remerciements des deux délégations aux parties internationales engagées dans le processus de Berlin et participant à la réunion sur la Libye en marge de l’assemblée générale des Nations-Unies pour les efforts déployés afin d’élaborer une vision globale à même de mettre fin à la crise libyenne.

Il a rappelé, par la même occasion, les précédents engagements des parties internationales notamment les paragraphes 37 et 38 des conclusions de la conférence Berlin 1, en les a appelant à soutenir le processus de Bouznika qui a réalisé des « résultats positifs ».

Les deux délégations ont affirmé, que les séances du dialogue accueillies par le Maroc « ont été empreintes d’une ambiance positive et d’un esprit optimiste ce qui a permis d’unifier les visions concernant les critères relatifs aux sept postes de souveraineté en Libye ».

Par ailleurs, M. Omran a rappelé que les deux délégations sont parvenues lors du premier round du dialogue inter-libyen le mois dernier à des importants consensus en ce qui concerne les mécanismes d’unification des institutions souveraines, affirmant qu’il y a une volonté à continuer à œuvrer au sujet des critères dans les plus brefs délais.

Par la même occasion, M. Omran a renouvelé ses remerciements au Maroc, Roi, gouvernement et peuple, pour la disposition permanente et l’engagement à faciliter depuis des années le dialogue inter-libyen lors de ses différentes étapes, en œuvrant à garantir toutes les conditions appropriées et favorables pour réunir Les Libyens et rapprocher les vues pour parvenir à un consensus à même de trouver des solutions permettant d’unifier les institutions souveraines.

Par ailleurs, il a souligné que la délégation du Haut Conseil d’État et celle de la Chambre des Représentants se rencontrent à nouveau au Maroc frère pour reprendre le dialogue inter-libyen entamé le mois dernier et ce pour résoudre les questions liées aux institutions de l’Etat notamment celles souveraines, le but étant de répondre aux attentes du peuple libyen et à ses aspirations à des conditions de vie digne surtout dans cette conjoncture critique à cause de la crise sanitaire de la pandémie de Covid-19 et de la dégradation des services de base.

Il a ajouté que les membres des deux chambres ont œuvré, à travers les différents comités du dialogue, en vue d’assumer leurs responsabilités nationales et juridiques définies par la déclaration constitutionnelle et l’accord politique libyen signé à Skhirat, déplorant la division politique, les ingérences étrangères et les différentes tentatives de perturbation qui ont fait perdre beaucoup de temps et d’efforts de même que plusieurs opportunités ont été ratées.

Le responsable libyen a noté que la détérioration dangereuse et inquiétante que connaissent les principales institutions, dont les institutions souveraines et de service, a poussé la chambre des représentants et le Haut Conseil d’Etat à déployer des efforts exceptionnels pour parvenir à des consensus en unifiant les institutions, tel que prévu par l’article 15 de l’accord politique.

De son côté, le président de la Chambre des Représentants libyenne Youssef El Akkouri a exprimé ses remerciements au Maroc pour tout ce qu’il a présenté et continue de présenter pour « la paix, la concorde, la stabilité et la sûreté en Libye », affirmant que le Royaume restera toujours un pays de générosité pour instaurer la paix et unir les Libyens.

Pour sa part, le président de la délégation du Haut Conseil d’État libyen, Fawzi Al-Agab, a mis en avant le rôle primordial des pourparlers libyens, qui ont permis de réaliser des avancées importantes sur les critères de choix des occupants des postes de souveraineté, ajoutant que le débat se poursuit pour parvenir à une formule consensuelle, commune sur ces critères.

Mali : formation du gouvernement de transition

Le président de la transition, Bah N’daw et son Premier ministre, Moctar Ouane, ont cosigné, lundi 5 octobre, le décret portant nomination des membres du gouvernement de transition.Elles sont enfin connues ! Les personnalités chargées de remettre le Mali sur les rails durant les 18 prochains mois. Un peu plus d’une semaine après la désignation du Premier ministre, le Mali se dote d’un gouvernement de 25 membres. Le précédent avait été dissout, le 19 août dernier, suite à la démission d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK).

Les militaires, qui ont déposé l’ancien chef de l’État la veille, ont ensuite constitué le Conseil National pour le Salut du Peuple (CNSP) présidé par le Colonel Assimi Goïta, l’actuel vice-président de la transition. Au total, quatre ministres sont issus des rangs de l’armée. Parmi ceux-ci, il y a le Colonel-Major Ismaël Wagué, ex-porte-parole de la junte.

Voici la liste du gouvernement de transition

Ministre de la Défense et des anciens combattants : Colonel Sadio Camara

Ministre de la Justice, garde des Sceaux : Mohamed Sida Dicko

Ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation : Lieutenant Colonel Abdoulaye Maïga

Ministre de la Sécurité et de la Protection civile : Colonel Modibo Koné

Ministre la Réconciliation nationale : Colonel-Major Ismaël Wagué

Ministre de la refondation de l’Etat chargé des relations avec les institutions : Mohamed Coulibaly

Ministre des Transports et des Infrastructures : Makan Fily Dabo

Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale : Zeyni Moulaye

Ministre de l’Économie et des Finances : Alfousseyni Sanou

Ministre des Affaires foncières, de l’Urbanisme et de l’Habitat : Dionké Diarra

Ministre de l’Industrie, du Commerce et de la promotion des investissements : Arouna Niang

Ministre de la Communication et de l’Économie numérique : Dr Hamadoun Touré

Ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme : Kadiatou Konaré

Ministre de l’Éducation nationale : Pr Doulaye Konaté

Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique : Pr Amadou Keïta

Ministre de la Santé et du Développement social : Dr Fanta Siby

Ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche : Mahmoud Ould Mohamed

Ministre des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine : Al Hamdou Ag Ilène

Ministre du Travail et de la Fonction publique : Me Harouna Mahamadou Touréh

Ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle : Mohamed Salia Touré

Ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable : Bernadette Keïta

Ministre de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille : Bintou Founé Samaké

Ministre des Mines, de l’Energie et de l’Eau : Lamine Seydou Traoré

Ministre de la Jeunesse et des Sports : Moussa Ag Attaher

Ministre des Affaires religieuses et du Culte : Dr Mahamadou Koné

Le Dialogue inter-libyen à Bouznika, un précédent « positif » sur lequel on peut capitaliser pour parvenir à une solution à la crise (Bourita)

Le dialogue inter-libyen, dont les séances du deuxième round se poursuivent à Bouznika entre les délégations du Haut Conseil d’État et de la Chambre des Représentants libyens, constitue un précédent « positif » sur lequel on peut capitaliser, en tant qu’approche pour avancer vers une solution à la crise dans ce pays, a affirmé, lundi, le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita.Au début, personne ne misait sur le Dialogue inter-libyen alors que certains l’ont déjà taxé d’échec, a relevé M. Bourita, lors d’une séance de ces pourparlers, en présence des membres des deux délégations et du représentant des Nations-Unies au Maroc, notant toutefois que grâce à la volonté des deux parties, à leur esprit positif, ainsi qu’au soutien des présidents des deux délégations, une avancée majeure a été réalisée.

Ces réalisations inspirent « admiration et fierté », en ce sens qu’elles démontrent que les membres des deux délégations ont fait valoir l’intérêt de leur pays et sont à la recherche de solutions, a-t-il ajouté, notant que ces éléments ont joué un rôle décisif dans la réalisation de ce progrès.

Le ministre a également souligné la nécessité de soutenir et de préserver cette dynamique positive instaurée par le dialogue inter-libyen qui « est de bon augure », mettant en avant le rôle du soutien international et de l’encouragement dont ont eu droit ces pourparlers de la part de pays et d’organisations régionales et internationales.

M. Bourita a souligné, dans ce sens, que le dialogue inter-libyen a suscité un écho positif parmi les Libyens, qui y voyaient une « lueur d’espoir et d’optimisme», mettant en exergue le rôle de toutes les parties qui ont accompagné le dialogue de manière constructive et positive depuis le début, y compris la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL) et sa cheffe Stephanie Williams qui assure un suivi permanent comme elle encourage ce Dialogue, qu’elle considère comme un tournant important dans l’immobilisme que connait le dossier libyen.

Le ministre a rappelé en outre la position du Maroc vis-à-vis du Dialogue inter-libyen, affirmant, dans ce sens, que les Hautes instructions royale ont toujours été claires en ce qui concerne le dossier libyen, notamment par rapport à ce Dialogue.

S’adressant aux membres des deux délégations, M. Bourita a souligné que ces Hautes Instructions royales « consistent à soutenir pleinement vos efforts, se tenir à vos côtés et se mobiliser pour réussir votre Dialogue sans ingérence, ni influence ou pression, mais plus encore en protégeant ce Dialogue contre toute ingérence négative portant atteinte à son esprit positif ».

« Le Maroc, qui œuvre sous l’égide des Nations-Unies, préfère soutenir les dialogues inter-libyens plutôt que ceux autour de la Libye, les premiers étant fondamentaux et les seconds complémentaires », a assuré M. Bourita, estimant que le Dialogue inter-libyen de Bouznika fait partie intégrante de l’action menée sous la houlette onusienne pour avancer vers la solution de la crise.

À cet égard, le ministre a déclaré à l’adresse des membres des deux délégations libyennes que « la confiance en votre esprit patriotique permettra de surmonter toutes les difficultés auxquelles vous pouvez faire face (…) et vous êtes sur le point de finaliser un accord historique sur tous les détails de l’article 15 de l’accord de Skhirat, que nous souhaitons qu’il sera signé très prochainement et qui constituera une base fondamentale pour unifier les institutions libyennes ».

L’importante avancée réalisée a donné lieu à des attentes chez les Libyens et la communauté internationale, surtout dans ce contexte difficile marqué par la crise de la Covid-19 et une situation socio-économique délicate dont souffre particulièrement le peuple libyen, a-t-il poursuivi, considérant que les réalisations atteintes ouvrent des horizons prometteurs de réussite de ce processus, et balisent le chemin aux négociations sur d’autres questions pour surmonter les écueils se dressant devant la résolution de la crise.

A moins d’un mois de la présidentielle, le PDCI appelle Ouattara à ouvrir un dialogue politique

A moins d’un mois de la présidentielle ivoirienne, le grand conférencier du parti démocratique de Côte d’Ivoire ( PDCI, opposition), Dr Gnamien Yao a appelé lundi à Abidjan au nom de son parti, le président ivoirien Alassane Ouattara, à ouvrir un dialogue politique avec l’opposition estimant que l’appel à la désobéissance civile lancé par Henri Konan Bédié, le président de sa formation politique « n’est pas un appel au désordre ou aux casses».Dr Yao s’exprimait dans une conférence de presse «dictée par M. Bédié » au cours de laquelle, il analysé la situation sociopolitique en  Côte d’Ivoire et a expliqué la sens du mot d’ordre de désobéissance civile lancé par le président du PDCI.  

« Le président Bédié m’a chargé de vous dire que s’il y a des gens qui veulent brûler la Côte d’Ivoire, il n’en fait pas partie. Bédié me charge de vous dire qu’il ne fait pas partie des pyromanes et des casseurs de la Côte d’Ivoire. L’appel à la désobéissance civile n’est pas un appel au désordre… A moins d’un mois d’un mois de la présidentielle, il faut ouvrir le dialogue politique », a plaidé Dr Yao. 

Selon lui, l’appel à la désobéissance civile lancée par M. Bédié et l’opposition ivoirienne s’appelle « la sonnette d’alarme». Après, il a rappelé plusieurs cas d’appels à la désobéissance civile  lancée en Côte d’Ivoire depuis la période coloniale jusqu’à la crise post-électorale ivoirienne de 2010. 

« La désobéissance civile n’est pas une première en Côte d’Ivoire. La création du syndicat agricole africain est un acte de désobéissance civile. En 1990, le peuple de Côte d’Ivoire a fait acte de désobéissance civile pour qu’il y ait le multipartisme. En 2010, en se rendant au Golf Hôtel aux côtés du candidat Alassane Ouattara, Bédié a posé un acte de désobéissance civile », a entre autres rappelé le grand conférencier du PDCI soulignant que « la désobéissance civile, ce n’est ni casser, ni brûler ». 

Poursuivant, Dr Yao qui dit parler au nom de M. Bédié,  a expliqué avec insistance que l’appel à la désobéissance civile lancé par celui-ci,  est une « arme de combat pacifique». « Pour le président Bédié, tout recours à la violence ou à la force, n’apporte aucune solution durable en politique », a conclu le conférencier. 

Depuis quelques semaines,  le président du PDCI, Henri Konan Bédié et plusieurs partis de l’opposition ivoirienne,  ont lancé un appel à la désobéissance civile pour s’insurger contre les institutions électorales ivoiriennes et contre la candidature du président Alassane Ouattara à la prochaine élection présidentielle du 31 octobre prochain. 

Quatre candidatures ont été validées  pour cette élection par le Conseil constitutionnel ivoirien. Il s’agit de celles de MM. Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié, Pascal Affi N’Guessan et Kouadio Konan Bertin dit KKB.

Port d’Abidjan: Ouattara lance les travaux des superstructures du 2e terminal à conteneurs

Le président ivoirien Alassane Ouattara a procédé lundi à la pose de la première pierre des travaux de réalisation des superstructures du deuxième terminal à conteneurs du port autonome d’Abidjan, d’un coût d’investissement de 262 milliards Fcfa.M. Ouattara a salué le groupe Bolloré, un partenaire de l’Etat ivoirien impliqué dans le projet, qui a toujours fait confiance au gouvernement « même pendant les moments les plus difficiles en matière d’investissements en Côte d’Ivoire ». 

Selon le chef de l’Etat ivoirien, « ce projet est la preuve de la stabilité » de la Côte d’Ivoire, de la confiance des investisseurs et maintenant aux Ivoiriens de continuer de démontrer que ce pays restera stable et en paix pour la jeunesse et tous les concitoyens.  

Le projet du deuxième terminal à conteneurs se décline en deux grandes composantes. La première composante concerne les « infrastructures » d’un coût de 334 milliards Fcfa, soit 284 milliards Fcfa de prêt confessionnel Eximbank de Chine et 50 milliards Fcfa de fonds propre du port d’Abidjan. 

La deuxième composante, elle, devrait permettre de réaliser les « superstructures » d’un investissement de 262 milliards de Fcfa, financé à 100% par les actionnaires du concessionnaire Côte d’Ivoire terminal, un « partenaire » du groupe Bolloré.  

Philippe Laborne, au nom du Groupe Bolloré, a indiqué que le projet devrait permette d’accueillir et « traiter des navires  (porte-conteneurs avec 16 m de tirant d’eau contre 11,5 m auparavant) et de capacités de 15.000 conteneurs contre 3.500 actuellement ».

Il a relevé que ce terminal qui abritera des équipements de dernière génération et qui s’étendra sur 37,5 hectares sera doté d’un quai de 1,100 Km disposant des postes à quai d’une profondeur de 18 m.

« Dès la première année de mise en service, le terminal sera équipé de six portiques à quai, 13 portiques de parc, 36 tracteurs, tous 100% électriques. Et ce sera le premier terminal proche du zéro émission en Afrique », faisant rentrer le port d’Abidjan dans une nouvelle ère, a-t-il dit.   

Le directeur général du Port autonome d’Abidjan, Hien Sié, a souligné que le deuxième terminal à conteneurs permettra de traiter 2,5 millions de conteneurs contre 1 million de conteneurs aujourd’hui. Il va donc doubler le trafic.   

Le projet devrait également permettre de réduire les coûts de manutention des marchandises et doter le port d’Abidjan d’un nouveau terminal qui sera labellisé « Green Terminal » grâce à des équipements alimentés à partir de l’énergie électrique.

Le ministre ivoirien des Transports, Amadou Koné, a relevé que le lancement de ces travaux intervient dans un contexte marqué par la pandémie de la Covid-19, qui a occasionné « 6% de perte » de trafics au niveau du port d’Abidjan.  

Le port autonome d’Abidjan est le deuxième port de trafic en Afrique subsaharienne. Il représente 75% des recettes de l’Etat ivoirien et ce projet a pour but de stimuler la croissance économique du pays. 

Le projet vise à terme de faire du Port d’Abidjan une plateforme de transbordement. La première phase des infrastructures de 2015 à 2019, a généré 1.350 emplois directs, celle concernant les superstructures, de 2020 à 2021, vise 700 emplois directs.

La phase d’exploitation, elle, débute à partir du deuxième trimestre 2022 et prévoit 450 emplois directs. Outre l’amélioration des cadences de traitement des navires porte-conteneurs, le port d’Abidjan veut répondre aux besoins des opérateurs via l’implémentation de solutions digitales.

Présidentielle guinéenne: l’UFDG, le parti de Dalein Diallo, lance sa campagne en Côte d’Ivoire

L’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), le parti de l’opposant Cellou Dalein Diallo, a lancé dimanche à Abidjan sa campagne pour l’élection présidentielle guinéenne du 18 octobre 2020, lors d’une cérémonie à Adjamé, une commune située dans le nord de la capitale économique ivoirienne.Le lancement de la campagne pour la présidentielle guinéenne a réuni les membres du Bureau fédéral de l’UFDG Côte d’Ivoire, et le staff du bureau fédéral des jeunes, des femmes, et les membres du Conseil des sages de l’UFDG, ainsi que des  militants et sympathisants.

Dr Ibrahima Diallo, secrétaire fédéral de l’UFDG Côte d’Ivoire, qui a procédé au lancement officiel de cette campagne sur les bords de la lagune Ebrié, a engagé les militants dans cette nouvelle bataille électorale dont la candidature de leur leader s’avère « juste et opportune ».

Évoquant le contexte de la candidature de l’opposant Dalein Diallo, Dr Ibrahima Diallo a fait savoir que cela intervient « après une large consultation qui a impliqué toutes les instances du parti aussi bien en Guinée qu’à l’extérieur » du pays. 

 

« L’UFDG a décidé de se lancer à l’assaut des urnes pour conquérir le pouvoir d’Etat illégalement détenu par le clan mafieux qui gravite autour d’Alpha Condé (l’actuel président, au pouvoir) depuis 2010 », a déclaré Dr Ibrahima Diallo.

Selon lui, « loin d’être un facteur de division, cette consultation a pu montrer la solidité interne du parti ». De ce fait, le parti veut montrer un élan fondé sur toute la légitimité de la volonté des membres de conquérir le pouvoir d’Etat en vue d’y asseoir une gouvernance démocratique.

« En votre nom à tous, je voudrais remercier le président Cellou Dalein Diallo pour l’occasion donnée à l’expression démocratique au sein du parti au travers de cette consultation », a-t-il dit, tout en lui assurant un « soutien sans réserve jusqu’à la victoire de l’UFDG « .

Cette victoire, poursuivra-t-il, « sera celle de la véritable démocratie sur l’imposture incarnée par Alpha Condé et son clan ».  Car, Alpha Condé, qui brigue un nouveau mandat et ses structures, selon lui, « sont aux abois ».

« Vous et moi, devons être des vecteurs et des instruments de la bataille pour unir et servir la Guinée avec l’UFDG sous la direction de Cellou Diallo », a-t-il lancé, assurant que l’objectif de l’UFDG est de remporter le scrutin en Côte d’Ivoire.   

« Aujourd’hui, nous pouvons être fière de l’UFDG, car très tôt nous avons senti le danger que représente le RPG au pouvoir en Guinée; et très tôt nous avons perçu la justesse du combat de Cellou Dalein Diallo », a insisté Dr Ibrahima Diallo.

Le peuple de Guinée est, selon lui, « convaincu que Cellou Dalein Diallo et l’UFDG constituent les seules alternatives crédibles à la politique de division et de mensonge de Alpha Condé et le RPG ».

Il a par ailleurs dénoncé « les violences contre les militants de l’UFDG, les contradictions entre les différentes entités du pouvoir et de l’administration ». Toutefois, l’élan de solidarité de mouvements à cette cause est un « grand réconfort ». 

Pour lui, « le voile du mensonge commence à tomber, parce que la résistance de l’UFDG et son président commencent à porter du fruit ». Et ce, du fait de la vertu et des valeurs de partage de justice incarnée par l’UFDG.

Grâce à sa constance et à sa cohérence, l’UFDG espère avec ses militants et son président, parvenir à la magistrature suprême en Guinée.  Dans ce contexte,  Ibrahima Diallo a soutenu que l’UFDG Côte d’Ivoire est « résolument engagée dans la lutte aux côtés de Cellou Diallo », dont le leitmotiv est d’unir et servir le peuple de Guinée.

A l’issue d’une Assemblée générale extraordinaire, l’UFDG a investi Cellou Dalein Diallo, le chef de file de l’opposition comme candidat du parti à l’élection présidentielle prévue le 18 octobre 2020. Il affrontera à nouveau Alpha Condé.

Présidentielle ivoirienne: investi, KKB se dit « candidat pour servir la paix »

Kouadio Konan Bertin dit « KKB », candidat indépendant à l’élection présidentielle ivoirienne du 31 octobre 2020, a déclaré dimanche s’être présenté à ce scrutin « pour servir la paix » dans son pays, lors d’une cérémonie d’investiture au palais de la culture de Treichville, cité située dans le Sud d’Abidjan.Devant des milliers de partisans, KKB a été officiellement investi par le président de l’Association nationale des chefs coutumiers et notables de Côte d’Ivoire Tchiffi Yoro Mathias, qui lui a offert une canne, symbole de l’autorité, et des apparats de chef traditionnel. 

Pour la circonstance, M. KKB avait à ses côtés son épouse, vêtue d’un pagne à son effigie, fait  de couleurs violet et blanc. Le candidat avait également arboré une chemise faite du même pagne à l’instar de son staff. Les partisans, eux, avaient des t-shirts assortis de son portrait.  

« Je suis candidat pour servir la paix dans notre pays », a dit KKB, avant de lancer à l’endroit des Ivoiriens « si ce peuple a soif de changement, de renouvellement, de rajeunissement, de paix, alors je vous offre ma candidature et allez y voter massivement le 31 octobre 2020 ». 

« Notre pays, la Côte d’Ivoire, a souffert de la guerre, le pays a besoin de rassemblement, c’est pourquoi je me suis engagé à ne plus participer à tout ce qui peut diviser les Ivoiriens », a fait savoir M. KKB.  

Il a fait observer plusieurs minutes de silence pour Félix Houphouët-Boigny et les morts des crises politico-militaires dans le pays. Pour lui, cette élection devrait être un moment précieux où les Ivoiriens décident « pacifiquement » de leur avenir, mais hélas, déjà des violences ont lieu.

« Déjà des affrontements, déjà les ferments de la division se répandent; et cette situation est le résultat de l’incapacité des partis politiques à se refermer et à renouveler leurs responsables », a-t-il poursuivi.  

Selon lui, il est à craindre que ce scrutin soit « le pauvre remake du film qui a plongé (la Côte d’Ivoire) dans les affres de la guerre (en 2010): même casting, même scénario, même mise en scène ». Car, « tout est en place pour un nouveau film d’horreur » pour le pays.

Depuis de longs mois, dit-il, il plaide pour une « dynamique d’union nationale » en vue du « rassemblement de toutes les forces, de tous les talents et de toutes les bonnes volontés qui veulent contribuer à la renaissance et la grandeur ivoirienne ». 

« Dans mon pays, je peux avoir des adversaires, mais dans mon pays, je n’ai pas d’ennemis », a-t-il lancé, affirmant que sa « famille politique, le Pdci, a hélas choisi la voie d’une candidature de revanche ».

KKB estime que la candidature de Henri Konan Bédié, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci, ex-allié au pouvoir), a « pour seul objet la reconquête d’un pouvoir perdu, tournant ainsi le dos aux enseignements de son créateur ». 

« Ce parti a interdit tout débat démocratique interne, et se targue davantage de l’union du peuple ivoirien et promeut l’affrontement », a affirmé KKB, qui relève que « face à cette situation de péril imminent », il a décidé avec l’encouragement de dizaines de milliers d’Ivoiriens de prendre ses responsabilités.

La décision de se présenter à ces joutes électorales, KKB explique l’avoir prise après une réflexion « longuement murie », qui l’engage et qui engage sa vie. Il l’a toutefois prise en conscience pour l’amour de la Côte d’Ivoire.  

M. KKB note plus de 12 millions d’Ivoiriens qui vivent sous le seuil de la pauvreté, et cela lui est « insupportable ». Le candidat promet, s’il est élu, d’octroyer aux ménages démunis et sans ressources la somme de 25.000 Fcfa par mois.  

Il assure en outre donner aux enfants de ce pays les mêmes chances et les mêmes droits. Et ce, afin de « finir avec la Côte d’Ivoire des copains » tout en s’évertuant à éradiquer la corruption dans le pays.

Le Pdci, la formation politique dont est issu KKB, l’a exclu temporairement pour « indiscipline ». L’ex-président de la jeunesse dont le dossier de candidature à la convention d’investiture du parti a été rejeté, s’est porté candidat en violation des textes.

Le Conseil constitutionnel a dévoilé, le 14 septembre 2020, les candidats éligibles. Les candidatures de KKB, Henri Konan Bedie, Affi Nguessan et Alassane Ouattara ont été retenues pour cette élection présidentielle du 31 octobre 2020.  

Présidentielle ivoirienne : une mission conjointe CEDEAO, UA et ONU attendue à Abidjan

Une mission conjointe de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), de l’Union africaine (UA) et des Nations-Unies est attendue dimanche à Abidjan où elle rencontrera à partir de lundi les différentes parties prenantes à l’élection présidentielle ivoirienne du 31 octobre prochain. « Une mission conjointe CEDEAO-Union Africaine-Nations Unies est à Abidjan du 04 au 06 octobre 2020. Cette visite de diplomatie préventive vise à faire aux autorités et aux acteurs politiques ivoiriens des recommandations pour permettre une élection inclusive, transparente et crédible», rapporte l’organisation des Nations-Unies en Côte d’Ivoire sur son compte officiel twitter.

Plusieurs personnalités dont le représentant spécial du secrétaire général des Nations-Unies en Afrique de l’ouest et au sahel, le commissaire chargé des affaires politiques de la CEDEAO et de l’Union africaine et le secrétaire exécutif du Conseil de l’Entente font partie de cette mission conjointe de diplomatie préventive.

Une rencontre est prévue lundi après-midi entre le président ivoirien Alassane Ouattara et cette mission au palais présidentiel d’Abidjan.

L’élection présidentielle ivoirienne prévue le 31 octobre prochain suscite beaucoup de tensions dans le pays où l’opposition réclame le retrait de la candidature du président Alassane Ouattara et la réintégration des opposants Laurent Gbagbo et Guillaume Soro sur la liste électorale.  

Pour l’opposition, la nouvelle constitution de 2016 interdit à Alassane Ouattara d’être candidat pour la troisième fois.  De son côté la majorité présidentielle estime que M. Ouattara est candidat pour un premier mandat dans la troisième République.   

Maroc : Les parties libyennes espèrent parvenir à un « consensus global »

Les délégations du Haut Conseil d’État libyen et de la Chambre des Représentants, qui prennent part au deuxième round du dialogue inter-libyen, ont annoncé, samedi soir à Bouznika, que leurs rencontres se poursuivront afin de parvenir à un « consensus global » concernant le choix des occupants des postes de souveraineté.Cette rencontre « s’est déroulée dans un climat d’entente et de consensus autour des critères devant être pris en compte pour choisir les occupants des postes de souveraineté, conformément à l’article 15 de l’accord politique libyen conclu à Skhirat », a déclaré M. Driss Omran, de la Chambre des Représentants libyenne, dans un briefing à l’issue de ce round.

Les deux délégations étaient parvenues, lors du premier round des séances du dialogue inter-libyen à Bouznika (6-10 septembre 2020), à « d’importantes ententes sur les mécanismes à prendre en considération dans le choix des occupants de ces postes », a-t-il souligné.

Les rencontres, a ajouté M. Omran, « se poursuivront afin de parvenir à un consensus global concernant toutes les mesures relatives à l’article 15 de l’accord politique libyen » conclu à Skhirat.

Par ailleurs, la délégation du Haut Conseil d’État libyen est présidée, lors de ce round, par M. Fawzi Al-Agab, tandis que celle de la Chambre des Représentants libyenne est présidée par M. Youssef El Akkouri.

Présidentielle: meeting du Pdci samedi au stade FHB « pour que Ouattara retire sa candidature »

Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci) qui qualifie la candidature d’Alassane Ouattara à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 d' »anticonstitutionnelle », tient un meeting le 10 octobre 2020 au stade Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan pour que le président sortant « retire sa candidature ».Le meeting a été annoncé officiellement samedi au siège du Pdci à Cocody,  une commune huppée dans l’Est d’Abidjan, par le secrétaire exécutif en chef du parti, Kakou Guikahué, lors d’une réunion de la formation politique qui a regroupé plusieurs instances du parti. 

« Nous allons au stade Félix Houphouët-Boigny le samedi 10 octobre 2020 pour dire au monde entier que la Côte d’Ivoire n’est pas d’accord avec le troisième mandat d’Alassane Ouattara et que les exilés doivent rentrer », a déclaré M. Kakou Guikahué devant des milliers de militants dans l’enceinte du siège du Pdci.   

En outre, il s’agira de dire que l’ex-président Laurent Gbagbo et Guillaume Soro, ancien président de l’Assemblée nationale ivoirienne, actuellement hors du pays pour cause judiciaire, « doivent être sur la liste électorale », a indiqué M. Guikahué dans un discours.   

Au stade Félix Houphouët-Boigny qui accueille 45 000 places, M. Guikahué a fait savoir qu’il ne sera pas construit de podium, prévoyant plus de 45 000 personnes dans les tribunes et 100 000 autres sur la pelouse, visant au total 150 000 personnes.     

Les candidats à l’élection présidentielle sont connus. Le Conseil constitutionnel a rendu publique, le 14 septembre 2020, la liste définitive des candidats retenus à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020, en éliminant 40 candidatures sur 44 postulants.   

« Pendant que les candidatures de M. Gbagbo, Mamadou Koulibaly, Guillaume Soro et des ministres Gnamien Konan, Mabri Toikeusse et Marcel Amon-Tanoh sont injustement rejetées, la seule candidature anormale, illégale et anticonstitutionnelle d’Alassane Ouattara est acceptée », a poursuivi M. Guikahué. 

Pour le secrétaire exécutif en chef du Pdci, « ce n’est pas acceptable ». En outre, cette élection s’achemine vers un scrutin non régulier,  car la Commission électorale indépendante (CEI) « ne répond plus aux critères que nécessite la composition » de la commission après le retrait des représentants des partis de l’opposition, ce qui rend « illégal toutes ses activités qu’elle pourrait entreprendre ». 

« Le pouvoir refuse d’organiser des élections justes, transparentes, inclusives et crédibles le 31 octobre 2020 avec à la fin la violation de la Constitution par la candidature illégale et anticonstitutionnel de Alassane Ouattara », a estimé M. Guikahué.  

Il a par ailleurs soutenu que cela justifie l’appel à la désobéissance civile lancé par Henri Konan Bedie,  Le président du Pdci, un mot d’ordre endossé par l’ensemble des partis politiques de l’opposition dont le Front populaire ivoirien, le parti de Gbagbo.  

Jean-Marc Yacé, maire de Cocody et délégué communal de la cité, a au nom des délégués communaux et départementaux du District d’Abidjan appelé les militants à ne pas baisser les bras pour remporter la bataille pour le retour du Pdci au pouvoir d’Etat.  

« Nous sommes tous condamnés à l’union sacrée, à la solidarité agissante militante autour du président Bedié pour gagner toutes les batailles politiques qui s’annoncent âpres », avec les autres partis opposés à un « troisième mandat d’Alassane Ouattara », a-t-il ajouté.

Pour sa part, le maire de Marcory, Aby Raoul, vice-président, chargé de la mobilisation, a appelé le chef de l’Etat à plancher sur le cas « des prisonniers politiques », un vocable que le pouvoir réfute. 

Elu en 2010 et réélu en 2015, l’opposition soutient que M. Ouattara brigue un troisième mandat, notamment interdit par la Constitution. Le Conseil constitutionnel a tranché indiquant qu’il s’agit de son premier mandat de cette Constitution de 2016 qui consacre la llle République. 

La rencontre avait une allure de meeting. Tour à tour, les leaders sont passés livrer leur message à l’auditoire, composé de délégués communaux et départementaux, des secrétaires généraux de sections, des présidents des comités de bases et des structures spécialisées. 

Maroc : reprise à Bouznika du dialogue interlibyen

Un deuxième round de négociations entre les parties libyennes s’est ouvert vendredi soir à la station balnéaire marocaine de Bouznika.En effet, les délégations du haut conseil d’Etat libyen d’une part et du parlement de Tobrouk de l’autre, se sont rencontrées pour poursuivre la série de discussions destinée à donner un nouvel élan aux efforts et aux initiatives visant à trouver une solution politique à la crise libyenne.

Pour rappel, les pourparlers libyens, tenus du 7 au 10 septembre dernier à Bouznika avaient abouti à l’adoption d’un accord global sur les critères et les mécanismes transparents et objectifs pour occuper les postes régaliens.

Les deux parties avaient affirmé que leurs discussions, qui se sont déroulées dans « une atmosphère amicale et fraternelle marquée par la compréhension et le consensus », interviennent suite à leur conscience de la situation actuelle du pays, à différents niveaux. Une situation extrêmement dangereuse menaçant la sécurité, l’intégrité territoriale et la souveraineté de l’État, née des interventions étrangères négatives qui ravivent les guerres et les alignements régionaux et idéologiques.

Elles avaient de même souligné que ces réunions interviennent en application de l’article 15 de l’accord politique libyen conclu à Skhirat en décembre 2015 et en confirmation des conclusions de la conférence de Berlin soutenant la solution politique et sur la base des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et s’expliquent par leur conscience des répercussions dangereuses nées de la division politique et institutionnelle qui a fait que le citoyen a perdu confiance en le rôle des institutions législatives, exécutives et de contrôle, en raison des mauvaises conditions de vie à tous les niveaux.

Les parties libyennes avaient également appelé l’ONU et la communauté internationale à soutenir les efforts du Maroc visant à réunir les conditions adéquates et à créer un climat propice pour parvenir à une solution politique globale en Libye.

Laure Gondjout, une ex-collaboratrice d’Omar Bongo, rompt le silence sur l’ex-président gabonais dans un livre-témoignage lancé à Abidjan

Dans un livre-témoignage intitulé « Instants de vie: Omar Bongo, les miens et le monde », Laure Olga Gondjout, ancienne très proche collaboratrice de l’ex-président gabonais, rompt le silence sur l’exercice du pouvoir de l’illustre disparu.Mme Laure Gondjout a présenté l’ouvrage, dans un hôtel de la place à Abidjan, devant un parterre de personnalités, au nombre desquelles Chantal Compaoré, l’ex-Première dame burkinabè, Yolande Bakayoko, l’épouse du Premier ministre ivoirien, Patrick Achi, ministre d’Etat et secrétaire général de la présidence, et des membres du gouvernement.  

Ce livre, dira-t-elle, se veut « un clin d’oeil à l’histoire ». Il a été inspiré suite à une visite,  en 1981, à la basilique Notre dame de la paix de Yamoussoukro, où elle a rencontré de nouveau Omar Bongo et décidé de « parler de ses instants de vie avec lui et avec le monde ». 

« C’est à Yamoussoukro (la capitale politique ivoirienne ) que ma vie a basculé,  et je me suis dit en partant de là, faire en sorte qu’il en ressorte quelque chose; et c’est cet ouvrage que j’aurais pu intituler Yamoussoukro », a fait savoir Mme Laure Olga Gondjout. 

Dans 242 pages et 17 chapitres, Laure Olga Gondjout raconte dans chaque paragraphe des éléments de témoignages de sa vie depuis son enfance, marquée par divers événements aussi bien heureux que tragiques.

Cet ouvrage est aussi le témoignage d’une vie socio-professionnelle bien remplie dans l’ombre du président défunt Omar Bongo. « Instants de vie: Omar Bongo, les miens et le monde », est le premier livre consacré à l’homme d’Etat gabonais décédé le 8 juin 2009 à l’âge de 73 ans. 

L’auteur a répondu à 114 questions dans une conversation avec la journaliste Djeynab Diallo, ce qui a servi à écrire une longue séquence sur sa vie. Elle évoque son entrée au coeur du pouvoir et surtout le système présidentiel gabonais. 

Selon Laure Olga Gondjout, Omar Bongo est « un monsieur humble, respectueux de son prochain, coquin, sensible, séducteur, généreux, malin et patriote africaniste ». Ce qu’elle détaille dans le livre, car le palais du Bord de Mer ne désemplissait pas. 

 

Pour elle, cet ouvrage vise à perpétuer sa mémoire et faire revivre le génie politique de l’homme d’Etat. A cela, s’ajoutent également toutes les personnes croisées sur son chemin qui font partie de son cercle relationnel depuis des décennies. 

« C’est un président dont la politique parlait au-delà des frontières du Gabon », se souvient-elle, dans ce livre préfacé par deux personnalités africaines dont Abdou Diouf, ex-président sénégalais. 

Répondant à quelques questions de l’auditoire sur cet ouvrage littéraire, elle a laissé entendre qu’elle voulais restaurer le capital politique de Omar Bongo. Poursuivant, elle a relevé que tout citoyen a une ambition pour son pays, elle en a, mais ce qui importe, c’est que les Gabonais se retrouvent autour d’une table pour « penser Gabon ». 

« Je suis mû par une seule cause, c’est celle de la paix », a-t-elle poursuivi, estimant que la crise actuelle au Gabon « ressemble aux prémices de crises dans certains pays » qu’ elle a suivi parce qu’ elle a collaboré avec un artisan de la paix, Omar Bongo. Et, son expérience servirait à « alerter ». « Si j’ai des ambitions, pourquoi pas, et ce n’est pas le cas ».  

Mme Laure Gondjout est la fille du premier président de l’Assemblée nationale du Gabon et ancien sénateur français, Paul Gondjout et d’Odette Louembet, son épouse. Elle commence sa carrière professionnelle à Abidjan comme traductrice interprète en juillet 1978.

Nommée conseiller aux Affaires africaines et internationales à la présidence de la République gabonaise en octobre 1984, cette proche de Omar Bongo a travaillé sous son ère. Elle a servi à ses côtés jusqu’en 2009, soit durant 25 ans.  

Côte d’Ivoire: « exclusion temporaire » de KKB du Pdci pour « indiscipline »

Le Conseil de discipline du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci, opposition), a décidé vendredi de l' »exclusion temporaire » de Kouadio Konan Bertin dit « KKB » pour « indiscipline » après s’être porté candidat à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 contrairement aux textes de sa formation politique.Le Conseil de discipline juge que le comportement de M. Kouadio Konan Bertin, retenu comme candidat à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020, « porte gravement atteinte à l’unité du parti et à ses intérêts et constituent une insoumission caractérisée aux décisions du parti ». 

En outre le Conseil estime que cet acte est « caractéristique d’une indiscipline notoire telle que prévue par l’article 111 du règlement intérieur du Pdci. En conséquence, le Conseil de discipline et de l’ordre du bélier décide de l’exclusion temporaire de M. Kouadio Konan Bertin ».

Cette exclusion en porte « exclusion de toute fonction au sein des instances et organes du Pdci, ainsi qu’interdiction de se prévaloir de la qualité de membre du Pdci et d’user du logo et des armoiries du parti », poursuit la décision du Conseil de discipline.  

La présente décision devrait être déférée au prochain congrès du parti. KKB, membre du Bureau politique et conseiller de Henri Konan Bédié, président du Pdci, a été auditionné vendredi au siège du parti par le Conseil de discipline, sous une forte escorte policière.

KKB est l’un des quatre candidats retenus par le Conseil constitutionnel, le 14 septembre 2020, sur 44 prétendants. Il a affrontera à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 trois autres candidats dont Henri Konan Bédié, le chef du Pdci.

KKB auditionné par le Conseil de discipline du Pdci sous une forte escorte policière

Kouadio Konan Bertin (KKB), un cadre du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci, opposition), candidat indépendant à la présidentielle du 31 octobre 2020, a été auditionné vendredi par le Conseil de discipline de sa formation politique, sous une forte escorte policière.Arrivé autour de 11h GMT  (heure locale) au siège du Pdci à Cocody, dans l’Est d’Abidjan, KKB, ex-président de la jeunesse du parti, visiblement décontracté, était escorté par une dizaine de policiers et quelques partisans. 

Avec de petits sourires au coin des lèvres, il donnait l’air de quelqu’un qui avait abordé la rencontre dans un élan de sûreté. Le Pdci, laissera-t-il entendre est sa « maison » dans un échange à sa sortie d’audition.

Dans la cour, l’atmosphère était peu tendue. L’ex-leader de la jeunesse du Pdci a essuyé une injure d’un militant très remonté de sa candidature. Il est reproché à KKB de jouer le jeu du Rhdp, le parti au pouvoir, pour « déstabiliser » le Pdci à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020.

Sa candidature déplaît ostensiblement à sa famille politique. Après le rejet de son dossier au sein du Pdci, il a jugé bon de faire cavalier seul en se présentant à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020, en indépendant.  

Face à la presse, le 7 juillet 2020, KKB a soutenu ne pas être à la solde du pouvoir, mais s’est présenté à la convention d’investiture du candidat du Pdci pour la présidentielle d’octobre 2020,  parce que son pays « n’a nul besoin d’un pauvre remake des affrontements passés ». 

Sa candidature va à l’encontre des décisions du Bureau politique du Pdci, instance suprême du parti. Il est interdit à tout candidat à la Convention d’investiture de se présenter à l’élection du président de la République s’il n’est pas retenu. Pour le parti, KKB ne respecte pas cette disposition.  

M. Kouadio Bertin, déclaré éligible le 14 septembre 2020 par le Conseil constitutionnel, figure parmi les quatre candidats retenus sur 44 candidats. Candidat malheureux à la présidentielle de 2015, il compte s’appuyer sur des militants du Pdci, ce qui fâche son parti. 

Le PM soudanais à Juba pour la signature d’un accord de paix historique

Le Premier Ministre soudanais Abdalla Hamdok s’est envolé pour Juba, la capitale du Soudan du Sud, pour prendre part à la signature historique d’un accord de paix avec les milices qui s’activent dans le pays.Hamdok a quitté Khartoum vendredi et s’entretiendra avec les représentants des mouvements rebelles soudanais qui sont déjà à Juba pour la cérémonie.

Le gouvernement soudanais espère que la signature mettra fin à des décennies de violence armée à travers le pays.

Une série de guerres font rage au Soudan depuis des années, voire des décennies, mais un accord de paix final le mois prochain devrait mettre un terme définitif aux multiples conflits du pays, à en croire les indications fournies par les médiateurs.

Selon une équipe de médiateurs impliqués dans les pourparlers de paix initiaux qui se sont déroulés à Juba en août derniers, les principaux protagonistes des conflits sont sur la bonne voie pour un accord historique qui mettrait fin à toutes les formes d’hostilité.

Le vice-ministre sud-soudanais de la Défense, Ruben Malek, qui est fait partie de l’équipe de médiation, a partagé cet optimisme avec les journalistes.

Il a suggéré que le 3 octobre serait un moment décisif pour le Soudan, étant donné la signature prévue d’un accord historique devant mettre un terme à toutes les guerres et instaurer une paix complète.

D’ores et déjà, les autorités de Juba ont attiré l’attention des dirigeants de la région sur cette date imminente, les invitant à assister à la cérémonie de signature de l’accord.

Depuis que le gouvernement de transition a pris le contrôle du Soudan, il a tendu la main à des factions rebelles disparates dispersées dans toutes les régions de ce vaste pays en vue de conclure « la mère de tous les accords » qui mettraient enfin un terme à des décennies de guerre.

Selon Malek, quelque chose d’inhabituel s’est produit pour arriver à ce qui semblait irréalisable il y a quelques mois. « La particularité de cette médiation est que ce sont les Soudanais qui règlent eux-mêmes leur problème. Notre rôle est simplement de prodiguer des conseils et de donner de l’expérience, mais ils ont négocié leur accord », a déclaré M. Malek.

Le Soudan du Sud, pays natal de Malek a été en proie à ces conflits alors qu’il faisait encore partie du Soudan jusqu’en juillet 2011. La guerre pour l’indépendance a duré près de vingt ans avant que le Soudan du Sud ne devienne la plus jeune nation du monde. Mais d’autres conflits, pour la plupart étroitement liés se sont poursuivis au Soudan, notamment au Darfour occidental, avec des guerres de nature tribale.

Alors que toutes les autres milices armées prennent le train en marche pour la paix, la seule tache dans cette heureuse perspective est peut-être le Mouvement de libération du Soudan d’Abdu Al Wahid Mohamed Al Nuor, qui a jusqu’à présent refusé de souscrire à l’esprit de la longue et quête ardue d’une paix définitive.

Ce n’est qu’en les convaincant de prendre le « train de la paix » que les pourparlers soudanais visant à mettre fin à ses conflits seront une affaire inclusive, a averti Malek.

Les nombreuses personnes déplacées à travers le Soudan ne peuvent pas attendre.

L’appui du Maroc à la RCA ne s’est jamais démenti (ministre marocain des AE)

L’appui du Maroc à la République Centrafricaine (RCA) ne s’est jamais démenti, même au plus fort de la crise dans ce pays, a affirmé, jeudi, le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, à l’occasion de la deuxième réunion ministérielle dédiée à la RCA, en marge de la 75è session de l’Assemblée générale des Nations-Unies.Le Maroc, qui assure la présidence de la configuration République Centrafricaine de la Commission de la consolidation de la paix de l’ONU, entretient des « relations historiques » avec la République Centrafricaine, et ces liens continuent de se renforcer au fil des années, « grâce à un partenariat solidaire, concret et multiforme », a-t-il souligné lors de cette réunion co-présidée par le président de la RCA, Faustin Archange Touadéra, le président de la Commission de l’Union Africaine, Mouassa Faki Mahamat, et le président de la Commission de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC), Gilberto Da Piedade Verissimo.

Le ministre a rappelé que le Royaume a été le premier pays à envoyer ses casques bleus sous la bannière de l’ONU, et ce, avant même la création de la mission onusienne de paix en RCA, la MINUSCA, précisant qu’aujourd’hui, près de 750 hommes et femmes sont déployés au sein de cette mission, et jouissent de la confiance et du respect des populations locales.

« Le Maroc restera, comme il l’a toujours été, aux côtés du Gouvernement et du Peuple de la République Centrafricaine sœur dans sa quête résolue de stabilité et de prospérité durables », a assuré M. Bourita, lors de cette rencontre de haut niveau tenue trois mois avant l’organisation des élections présidentielles et législatives et plus d’un an et demi après la signature de l’Accord politique pour la paix et la stabilité en RCA (APPR), le 06 février 2019.

La réunion ministérielle a aussi eu pour objectif de faire le point des progrès réalisés dans la mise en œuvre de cet Accord politique, d’échanger avec tous les partenaires sur les principaux défis qui restent à relever et de souligner l’importance des interventions dans les domaines de développement et de l’action humanitaire, indispensables pour pérenniser les efforts de paix et de stabilisation.

Le ministre marocain a souligné que la Configuration République Centrafricaine demeure mobilisée pour soutenir le gouvernement centrafricain, dans ses efforts de consolidation de la paix, précisant que depuis la dernière réunion de Haut niveau du 26 septembre 2019, les travaux de la Configuration se sont focalisés principalement sur la préparation des élections et la mise en œuvre de l’Accord de paix.

Et d’ajouter que la Configuration continuera à mobiliser et plaider pour les autres aspects importants du processus électoral à venir, notamment la nécessité d’assurer une sécurité optimale afin de permettre aux centrafricaines et centrafricains en âge de voter, de s’acquitter de leur devoir dans les meilleures conditions.

Il faudra, en outre, continuer à mobiliser les bailleurs de fonds, les partenaires de la RCA ainsi que les pays voisins, afin de garantir le vote des personnes déplacées et des réfugiés, qui constituent une part non négligeable des votants, a plaidé le ministre.

« La réussite des prochaines échéances électorales est un véritable défi, de par ses dimensions politique, sécuritaire, financière et sanitaire. C’est pourquoi toute la communauté internationale, ainsi que les bailleurs de fonds, sont plus que jamais appelés à se mobiliser pour financer les 9 millions de dollars qui manquent toujours et, ainsi, permettre ensemble la tenue des élections dans un environnement apaisé », a insisté M. Bourita.

Evoquant, par ailleurs, la situation humanitaire en RCA qui a été impactée par la COVID-19, le ministre a noté que le pays requiert un engagement renouvelé de la communauté internationale pour pallier au gap de financement urgent du plan de réponse humanitaire.

Le Mali dans l’attente d’un gouvernement de transition

Cinq jours après sa nomination, le Premier ministre Moctar Ouane prend ses marques en vue de constituer l’équipe gouvernementale capable de redresser le Mali.Le temps paraît si long. Pourtant, le Premier ministre du Mali s’active certainement en coulisse à la formation du nouveau gouvernement avec deux impératifs : diversité et efficacité.

Le Mali, à genoux, est un pays à reconstruire en urgence. Ce chantier, comme l’a récemment déclaré le président de la transition Bah N’daw, nécessite l’implication de tous les fils de l’ancien Soudan français. Dans cette perspective, l’ex-ministre des Affaires étrangères, Moctar Ouane doit s’entretenir avec toutes les forces vives de la nation pour voir dans quelles mesures elles peuvent participer à cette mission exaltante.

Le Mouvement du 5 juin – Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP), dont les nombreuses manifestations contre le régime d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) ont été déterminantes dans le coup d’État du 18 août dernier, va légitimement vouloir jouer les premiers rôles. Le parcours de diplomate de M. Ouane devrait l’aider à négocier avec les différents acteurs afin d’avoir une solide architecture gouvernementale. Une panacée de compétences à même de colmater la brèche et baliser la voie pour l’organisation d’élections générales (législatives et présidentielle) à l’issue de la période transitoire censée durer 18 mois.

C’est tout l’enjeu des prochains jours, voire des prochaines heures. À la croisée des chemins, le Mali ne peut pas se louper sous peine de mettre en péril son existence en tant qu’État et nation. Les sanctions prises par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) après le putsch ont montré la fragilité de ce pays tourmenté par la menace jihadiste.

Suite à la désignation d’un civil au poste de Premier ministre, la levée de l’embargo était espérée par les Maliens mais l’organisation régionale se préoccupe des pouvoirs dévolus au vice-président de la transition, le colonel Assimi Goïta, dans la Charte de la transition adoptée au sortir des journées de concertation nationale.

Jusque-là, la version finale de ce document n’est pas rendue publique. Or la Cedeao l’exige pour s’assurer que le chef de la junte, qui a renversé IBK, ne puisse notamment remplacer le président de la transition en cas de vacance du poste. En outre, les chefs d’État ouest-africains réclament la dissolution du Conseil National pour le Salut du Peuple (CNSP), une structure mise sur pied par les putschistes. Elle a clairement perdu sa raison d’exister selon la Cedeao.

Chakwera appelle à l’approfondissement des liens Zimbabwe-Malawi

Le président Lazarus Chakwera s’est engagé jeudi à œuvrer pour des liens économiques et culturels plus profonds entre le Malawi et le Zimbabwe.S’exprimant lors d’une réunion avec ses compatriotes résidant au Zimbabwe, Chakwera a déclaré qu’il était nécessaire de renforcer la coopération économique et d’améliorer le bien-être des peuples des deux pays d’Afrique australe.

Il a ajouté que les citoyens malawites pouvaient désormais adopter la double nationalité, suite à une modification de la législation du pays.

« Le Malawi a depuis adopté une législation permettant à ceux qui vivent à l’étranger de choisir d’avoir la double nationalité s’ils le souhaitent.

« Ainsi, alors que ce pays vous souhaite la bienvenue en tant que Zimbabwéens, vous pouvez également continuer à être Malawites parce que nous avons une législation vous permettant de le faire », a-t-il déclaré aux à ses concitoyens qui s’étaient rassemblés à l’ambassade du pays à Harare.

Chakwera effectue depuis samedi soir, une visite officielle de deux jours au Zimbabwe.

Présidentielle américaine : les ressortissants US résidant au Maroc appelés à déposer leur bulletin de vote au plus tard le 6 octobre

Les ressortissants américains résidant au Maroc et qui envisagent de voter aux présidentielles de novembre 2020, doivent déposer au plus le tard, le 6 octobre, leur bulletin de vote, au Consulat général des États-Unis à Casablanca, annonce mercredi un communiqué publié sur le site de l’Ambassade des États-Unis à Rabat.Le communiqué, qui rappelle que les ambassades et les consulats ne sont pas des bureaux de vote, invite les ressortissants américains installés au Maroc à « agir maintenant » et sans attendre.

« Les bulletins de vote soumis après cette date seront tout de même expédiés, mais pourraient arriver trop tard et par conséquent ne pas être comptabilisés », indique la même source.

Par ailleurs, le délai fixé dépend des conditions locales qui sont susceptibles d’évoluer. Si un changement intervient, l’Ambassade communiquera à ce sujet, mais recommande vivement la soumission du bulletin au plus vite.

L’élection présidentielle américaine de 2020 aura lieu le 3 novembre 2020. Le président en fonction, Donald Trump, est candidat à un second mandat. Le candidat du Parti démocrate désigné pour lui faire face est Joe Biden, vice-président de 2009 à 2017.

 

Maroc : les autorités publiques rejettent les tentatives de HRW de désinformation sur l’indépendance de la justice marocaine

Les autorités publiques ont « catégoriquement » rejeté, mercredi, la publication « tendancieuse » de Human Rights Watch (HRW) un document dans lequel l’organisation américaine tente d’induire en erreur l’opinion publique en donnant l’impression que le système judiciaire national n’est pas « indépendant ».Dans un communiqué, les autorités publiques affirment que le pouvoir judiciaire est indépendant en vertu de la Constitution et que la mise en application des garanties de l’indépendance des magistrats relève des prérogatives du conseil supérieur du pouvoir judiciaire, institution constitutionnelle spéciale, indépendante des pouvoirs exécutif et législatif.

Cette institution avait publié, le 15 septembre 2020, un communiqué défendant l’indépendance et l’inviolabilité du pouvoir judiciaire, en réponse à certaines ONGs internationales qui, au lieu de contribuer à la consolidation de cette indépendance, appellent à faire pression pour y porter atteinte, rappelle la même source.

 La justice marocaine, insistent les autorités publiques, est la seule responsable du dossier de la personne en question, poursuivie en justice pour son implication présumée dans la commission d’actes incriminés par le code pénal marocain. Il s’agit d’actes passibles de mesures et procédures légales et juridiques qui répondent aux conditions d’un procès équitable, souligne-t-on de même source.

Cette poursuite en justice n’est aucunement liée à l’exercice par la personne concernée de sa fonction de journaliste, qu’il s’agisse de ses articles ou de ses investigations, que seul le Code de la presse et de l’édition marocain est habilité à régir, tout en sachant que la qualité de journaliste ne dispense point de la poursuite judiciaire, s’il s’avère que les actes reprochés au mis en cause constituent des éléments juridiques matériels et moraux d’un crime qui s’inscrit dans le cadre du droit public, explique le communiqué.

Les autorités publiques rejettent catégoriquement les tentatives de HRW d’assumer des rôles qui ne se rapportent pas à la défense des droits de l’Homme, comme cela s’est reproduit dans sa dernière publication qui a tenté de semer le doute dans des jugements, d’exploiter, de mauvaise foi, la confidentialité des recherches et investigations judiciaires, et d’influer sur le déroulement normal d’une affaire judiciaire dont l’enquête est à ses débuts.

HRW, poursuit le communiqué, a tenté de présenter une image contraire aux tenants et aboutissants et a fallacieusement interprété des textes et procédures juridiques et judiciaires sans fournir de preuves juridiques ou matérielles tangibles sur la non véracité des actes criminels sujet de l’affaire précitée, une action que seule la justice est habilitée à prendre dans tous les systèmes juridiques.

Les autorités s’étonnent, poursuit la même source, du déni de HRW du droit à la liberté d’expression et d’opinion à une partie des médias nationaux pour la seule raison d’avoir publié des articles qui ne sont pas nécessairement en harmonie avec les conclusions de l’organisation et les orientations de ses soutiens.

A ceci s’ajoute l’adoption de l’organisation de versions appuyant une seule partie comme c’est le cas dans l’affaire relative au soupçon de viol et d’attentat à la pudeur, puisque l’organisation a violé le droit de la personne concernée à la protection judiciaire.

Présidentielle ivoirienne: l’AFD et LMP, deux plateformes de l’opposition, suspendent la participation de leurs représentants à la CEI

L’AFD et LMP, deux plate-formesalles de l’opposition ivoirienne, ont annoncé mardi dans une déclaration conjointe la suspension de leurs représentants à la Commission électorale indépendante (CEI), institution chargée d’organiser l’élection présidentielle du 31 octobre 2020.Les plateformes de l’Alliance des forces démocratiques (AFD) et la Ligue  des mouvements pour le progrès « demandent à leurs représentants de ne plus participer aux réunions convoquées par les nouveaux bureaux locaux » de la CEI. 

Cette décision, pour ces plateformes vise pour à « ne point se faire complice du hold up électoral mis en place par le gouvernement, le Conseil constitutionnel et la Commission Electorale Indépendante », précise la déclaration.  

De ce fait, « l’AFD et LMP ont instruit toutes les personnalités qu’elles ont proposé pour siéger dans les commissions électorales communales, sous-préfectorales, départementales, régionales et à l’étranger, de suspendre leurs activités au sein des démembrements de la CEI ».  

« L’AFD et la  LMP ne peuvent s’associer à une mascarade électorale »,  indique la déclaration dans laquelle elles appellent tous leurs représentants à « attendre de recevoir de nouvelles instructions ». 

En termes de propositions, l’AFD et la LMP « réitèrent l’urgence et la nécessité d’une concertation élargie entre le gouvernement et les forces politiques et sociales,  parties prenantes  aux élections ».  

Elles demandent au gouvernement et au président de la République, garant de la paix sociale, de la sécurité nationale et du « respect des accords internationaux, de sortir de leur posture actuelle, irréaliste, qui expose inutilement les Ivoiriens aux menaces de toute nature ».

Selon ces deux plate-formes  de l’opposition en Côte d’Ivoire,  pour inviter une crise post-électorale, tous ceux qui ont un intérêt aux élections présidentielles et législatives,  devraient discuter « autour d’une table afin de convenir des conditions générales de leur organisation et notamment, des réformes nécessaires du Conseil Constitutionnel et de la CEI ».  

Dans cette optique, l’AFD et la LMP demandent au gouvernement et au président de la République, de sortir du « fétichisme des dates » pour faire baisser les tensions socio-politiques. Toute chose qui évoque un report du scrutin présidentiel.  

« Nous pouvons tous ensemble, faire l’économie d’une nouvelle crise », concluent ces deux plate-formes de l’opposition ivoirienne. M. Pascal Affi N’Guessan, président du Front populaire ivoirien  (Fpi) a signé la déclaration au nom de l’AFD. 

L’opposant Kabran Appia, lui, a signé la déclaration conjointe de ces deux plate-formes  politiques pour le compte de la Ligue des mouvements pour le progrès  (LMP). 

Affaire « désobéissance civile »: la Cdrp dénonce un « discours belliqueux » du PM ivoirien suite à sa réaction

La Coalition pour la démocratie, la réconciliation et la paix (Cdrp), une organisation de l’opposition ivoirienne, reproche au Premier ministre Hamed Bakayoko d’avoir tenu un « discours bélliqueux », en réaction à l’appel à la « désobéissance civile » lancée par l’opposition.Dans une déclaration lue, mercredi, par M. Ouattara Gnonzié, au siège du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci), le porte-parole de la Cdrp a qualifié de « propos incendiaire », la réaction du Premier ministre Hamed Bakayoko sur l’appel de la désobéissance civile de l’opposition.

Lors du meeting de clôture d’une visite d’Etat de Alassane Ouattara à Bouaflé (centre-ouest), le Premier ministre Hamed Bakayoko, prenant la parole, a selon la Cdrp tenu le 26 septembre 2020 « des propos d’une extrême gravité, indigne d’un Premier ministre et mal à propos ».

« M. le président, s’ils (opposants) continuent, la semaine prochaine, après le dernier Conseil des ministres, nous allons vous désobéir un peu ;  ils incitent à la violence, à la désobéissance, à la rébellion (…) nous serons devant vos domiciles pour vous apporter la note », avait dit M. Hamed Bakayoko sur la question de la désobéissance civile. 

Pour la Cdrp, ce sont des « preuves » de « menaces directes proférées par le Premier ministre contre les leaders politiques de l’opposition et le peuple de Côte d’Ivoire avec des propos dangereux ».

M. Ouattara Gnonzié a déclaré que le Premier ministre « semble s’être trompé de tribune » et a à travers son « discours belliqueux et d’une rare violence, tranché clairement avec les dispositions d’apaisement et de dialogue qu’il avait laissé entrevoir dès sa nomination ».  

« Le Premier ministre, plutôt que de se mettre dans la posture d’un homme d’Etat comme l’exige toute cérémonie officielle, s’est vautré dans un spectacle digne d’un militant zélé préoccupé à impressionner par ses diatribes et menaces, les faucons de son parti », a-t-il poursuivi. 

La Cdrp, soulignera-t-il, estime que le discours de M. Hamed Bakayoko « trahit les réelles intentions d’un régime désespéré et aux abois, paniqué à l’idée de la mise en œuvre imminente du mot d’ordre de désobéissance civile lancé par le président Henri Konan Bédié » du Pdci.

L’opposition ivoirienne juge la candidature de M. Ouattara pour l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 d' »anticonstitutionnelle ». Pour elle, le chef de l’Etat brigue un « troisième mandat », interdit par la Constitution. De son côté le Rhdp (pouvoir) estime que c’est le premier mandat  de M. Ouattara dans la 3e République.

Côte d’Ivoire: deux représentants de l’opposition suspendent leurs fonctions à la CEI centrale

Deux représentants de l’opposition ivoirienne, siégeant au sein de la Commission électorale centrale, ont notifié mercredi au président de la Commission électorale indépendante (CEI) la suspension de leurs fonctions, selon une note de l’institution.
Il s’agit de « messieurs Yapo Yapi, commissaire central et Dogou Alain, commissaire central et deuxième vice-président à la Commission électorale indépendante », institution en charge d’organiser l’élection présidentielle du 31 octobre 2020.

Selon la note, ils ont « notifié ce mercredi 30 septembre 2020 au président de la CEI, la suspension de leurs fonctions de commissaires centraux-superviseurs et de 2e vice-président de la Commission électorale indépendante ».

La notification de la suspension de leurs fonctions au président de la CEI intervient après une décision des plateformes politiques de l’opposition qui les ont proposé aux fins de siéger à leur compte au sein de la Commission électorale centrale.

 L’opposition ivoirienne dénonce une CEI « déséquilibrée » et inféodée de membres proches du pouvoir, réfute le Conseil constitutionnel suite à la validation de la candidature de Alassane Ouattara qu’elle qualifie d' »illégale et anticonstitutionnelle pour un troisième mandat ». 

Présidentielle béninoise: des partis initiés au parrainage (Cena)

La Commission électorale nationale autonome (Cena) du Bénin a convié mardi des partis politiques pour leur expliquer les modalités du controversé parrainage des candidats à l’élection présidentielle de mars 2021.L’objectif de la rencontre était d’arrondir les angles après les nombreuses craintes soulevées par des opposants et la société civile face à l’application prochaine de ce système. Après le Sénégal en 2019 et la Côte d’Ivoire en octobre prochain, le Bénin va expérimenter ce procédé de sélection des candidatures pour la présidentielle de mars 2021.

Au moins 16 parrainages d’élus, notamment des maires et des députés, sont requis pour tout candidat, explique le commissaire Boucary Abou Soulé Adam dans le site du quotidien national La Nation. Cependant, à l’exception des partis soutenant le président sortant Patrice Talon, aucun autre ne serait en mesure de réunir ce nombre de parrains.

Cette situation est due par la modification de la loi électorale de novembre 2019. A cet effet, une dizaine d’organisations et d’associations de la société civile, de défense des droits de l’homme ont demandé, en début septembre, la suppression du parrainage.

Par ailleurs, poursuit la Cena dans les modalités de ce système, les candidatures seront présentées  en duo et un code barre comportant les informations d’identification de l’élu concerné apparaîtra sur chaque formulaire pré-imprimé. Après l’impression en double dudit document, un timbre holographique y sera également apposé par l’équipe technique de la commission électorale.

L’élu devra vérifier ensuite les données fournies  avant d’apposer sa signature sur le registre. A l’inverse, l’institution s’engage à garantir l’anonymat des parrains même si cette position n’est pas partagée par tous les représentants des partis.

Certains y voient un risque de fragilisation de leurs formations et demandent que cette mission leur soit dévolue. Mais le président Emmanuel Tiando est resté intransigeant, invitant les contestataires à saisir les juridictions compétentes. En outre, la Cena promet d’élargir, dans les semaines à venir, ces échanges avec les députés et maires.

Le Maroc disposé à accompagner le Mali pour faire face aux défis liés à la transition

Le Premier malien ministre Moctar Ouane, a reçu mardi en audience une délégation marocaine conduite par le ministre des Affaires Étrangères, Nasser Bourita.Les échanges ont porté sur le renforcement de la coopération bilatérale entre le Mali et le Maroc, notamment en matière de sécurité et de développement. Les deux parties ont également évoqué la situation au Mali et dans la région sahelienne.

Le Premier ministre Moctar Ouane s’est réjoui de cette visite qui traduit la solidarité du gouvernement et du peuple marocains avec le Mali, rappelant que le Maroc et le Mali sont en effet « deux pays frères unis par des liens séculaires d’amitié et de coopération ».

M. Ouane a rassuré son interlocuteur quant à la volonté du gouvernement du Mali de renforcer, en les diversifiant, les relations politiques, économiques, commerciales et culturelles.

L’émissaire marocain a tenu lui, à présenter au nom du Roi Mohammed VI, la disponibilité totale et entière du Maroc à accompagner le Mali et à ne ménager aucun effort pour l’accompagner afin de faire face ensemble aux défis liés à la transition.

Porteur d’un message du Souverain marocain au Président de la Transition, Bah N’daw, le ministre Bourita n’a pas manqué de relever « l’exception malienne » qui confère un cachet tout particulier aux relations bilatérales maliano-marocaines.

Le ministre marocain des AE rencontre à Bamako les responsables de la transition malienne

Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita s’est rendu mardi à Bamako où il a rencontré le président de transition malien Bah N’Daw avant de s’entretenir avec le vice-président malien, le Colonel Assimi Goïta, et le Premier ministre de transition, M. Moctar Ouane.M. Bourita a également rencontré des personnalités maliennes en dehors du champ politique. Parmi elles, Bouye Haidara, chef de la confrérie tijaniya au Mali.

Le ministre marocain a également rencontré le leader religieux et politique, Mahmoud Dicko, leader du Mouvement 5 juin qui a mené la contestation contre l’ancien président Ibrahim Boubacar Keita..

Avant cette visite, le Maroc avait appelé au mois d’août à la mise en place d’ « une transition pacifique et civile du pouvoir » en vue de restaurer la stabilité du pays.

Le 22 septembre, le diplomate marocain Moha Ouali Tagma a été désigné par la présidente de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) en tant que membre de la délégation de haut niveau chargée de soutenir la transition démocratique au Mali. Celle-ci sera pilotée par l’ancien chef de la diplomatie sénégalaise Cheikh Tidiane Gadio.