Guinée : de la prison ferme pour un opposant

Mamadi Condé, alias « Madic 100 frontières », a été condamné à cinq ans de prison et au paiement d’une amende de 100 millions de francs guinéens, soit près de 6 millions de F CFA.Le Tribunal de première instance de Dixinn, dans la proche banlieue de Conakry, a acté le sort de Madic 100 frontières. Le Secrétaire fédéral de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG, opposition) au Québec (Canada) va retourner en prison. 

Il était poursuivi pour « téléchargement, diffusion de messages, photos, dessins de nature raciste ou xénophobe, menaces, violences et injures par le biais d’un système informatique ». Madic 100 frontières avait été arrêté au lendemain de la présidentielle du 18 octobre 2020 dans la préfecture de Forécariah (sud-ouest).

Côte d’Ivoire: «Ouattara est une solution pour nous» (Dircab Blé Goudé)

Youssouf Diaby, le directeur de cabinet de Charles Blé Goudé, le président du Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (COJEP), un parti de l’opposition ivoirienne proche de M. Gbagbo, a estimé que le président ivoirien Alassane Ouattara « n’est pas le problème », mais plutôt « une solution pour nous ». 

Selon une note d’information transmise lundi à APA, M. Diaby a fait cette déclaration lors d’un entretien avec Mariatou Koné, la ministre ivoirienne de la Solidarité, de la cohésion sociale et de la lutte contre pauvreté qui l’a reçu en audience à Boundiali dans l’extrême Nord ivoirien.  

« Dix ans hors du pays, nous avons compris que le Président Alassane Ouattara n’est pas le problème. Ouattara est une solution pour nous. Sincèrement, nous reconnaissons que le Président travaille. Il ne faut pas se le cacher. Tout le pays est en chantier », a reconnu le directeur de cabinet de Charles Blé Goudé. 

Poursuivant, M. Diaby a indiqué que  « nous sommes venus nous confier à elle ( Mariatou Koné) et lui dire que nous sommes engagés à contribuer sans renier notre appartenance politique à la consolidation de la paix en Côte d’Ivoire». 

Par ailleurs, le directeur de cabinet de M. Blé Goudé qui a estimé que le temps de la belligérance est terminée, a assuré que  «nous sommes venus apporter notre modeste contribution dans la reconstruction de notre pays». En retour, la ministre Mariatou Koné a soutenu à son tour, que  « le pays a besoin de tous ses enfants ». 

 « Merci d’avoir répondu à l’appel du Président de la République SEM Alassane Ouattara. Merci d’avoir saisi la main tendue du Président. Il y a eu beaucoup de rumeurs. Vous êtes venus et vous constatez qu’il n’y a rien. Tout va bien. Chacun à sa place dans la construction du pays», a assuré à son hôte, Mme Koné. 

Acquitté depuis 2019 par la Cour pénale internationale ( CPI) de crimes contre l’humanité commis pendant la crise post-électorale ivoirienne de 2010-2011, M. Blé est en liberté conditionnelle aux Pays-Bas en attente de la fin de la procédure à son encontre. 

Elections : une mission de l’ONU au Bénin et au Niger

En prélude aux élections présidentielles au Bénin et au Niger, le Représentant spécial des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, effectue une visite dans ces pays. « Le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS), Mohamed Ibn Chambas, est au Bénin jusqu’au 10 février. Il se rendra ensuite au Niger du 11 au 14 février », rapporte un communiqué de presse reçu, lundi à APA.

Les deux visites font partie des activités régulières que mène UNOWAS pour soutenir et encourager les pays de la sous-région dans leurs efforts pour organiser des élections présidentielles apaisées, inclusives et transparentes.

« Durant sa mission, le Représentant spécial pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, rencontrera les parties prenantes nationales impliquées dans la tenue de l’élection présidentielle au Benin, le 11 avril 2021, et du second tour du scrutin présidentiel au Niger, prévu le 21 février prochain », conclut le texte.

Sahara: la Troïka est un mécanisme d’accompagnement et de soutien aux efforts exclusifs de l’ONU (ministre AE)

Le mécanisme de la Troïka n’est pas un mécanisme de gestion ou de proposition de la question du Sahara marocain, mais un mécanisme d’accompagnement et de soutien aux efforts exclusifs des Nations Unies, a souligné, dimanche à Rabat, le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita.Dans une conférence de presse tenue à Rabat à l’occasion de la 34ème session ordinaire du Sommet de l’Union africaine (UA), le ministre a fait savoir que des tentatives d’impliquer l’organisation panafricaine dans la gestion de la question du Sahara ont eu lieu à travers une tentative de tenue forcée du mécanisme de la Troïka.

Le Maroc a estimé que la tenue de ce mécanisme sous la précédente présidence sud-africaine n’était pas appropriée en raison de sa position partiale et non objective, a-t-il expliqué.

En dépit du fait que la présidence sud-africaine ait convoqué la Troïka pour vendredi dernier, ce mécanisme ne s’est pas réuni car d’autres membres ont estimé que la tenue du mécanisme sous cette présidence allait être contre-productive, a signalé le ministre marocain.

Sous une présidence objective et qui n’a pas de parti pris, la Troïka doit soutenir et accompagner les efforts exclusifs des Nations unies dans le strict respect de ses prérogatives définies par la résolution 693, a-t-il soutenu.

Les prochaines Troïka seront plus équilibrées puisqu’elles seront composées dès aujourd’hui de la République Démocratique du Congo (RDC), du Sénégal et de l’Afrique du Sud pour un an, alors qu’à partir de 2022 elle sera composée de la RDC, du Sénégal et des Îles Comores, a expliqué M. Bourita, notant que « tout ce qui a été imaginé sous une présidence sud-africaine devra être évalué à l’aune des résultats concrets ».

D’autant que l’Afrique comprend l’instrumentalisation qui a été faite de ses structures et mécanismes pour que l’UA serve l’agenda de certaines diplomaties et non l’agenda du continent, a insisté M. Bourita, notant que depuis que le poste du Commissaire à la paix et à la sécurité revient à un seul pays (2004), l’UA a été instrumentalisée dans un seul sens. Désormais, c’est la première fois que cette logique est brisée que ce poste ne sera pas utilisé comme une annexe à une diplomatie pour servir l’agenda d’un pays.

 « Tous ceux qui veulent impliquer l’UA dans ce dossier vont systématiquement trouver la diplomatie marocaine mobilisée pour que l’UA ne soit pas impliquée dans ce dossier qui relève des Nations unies », a-t-il tenu à préciser.

Toutes les manœuvres des dernières semaines visaient à déformer un message de l’Afrique pour prétendre que le continent n’est pas satisfait de la position prise par l’administration américaine. Or la réaction du Sommet est un message clair : Le dossier connaît des évolutions profondes qui vont dans le sens du soutien au plan d’autonomie marocain et dans le sens de la souveraineté du Maroc sur le Sahara, a-t-il affirmé.

Le Maroc satisfait des conclusions du Sommet de l’UA

Le Maroc a exprimé sa satisfaction quant aux conclusions de la 34ème session ordinaire du Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA, qui a clôt ses travaux ce dimanche en mode visioconférence en raison de la pandémie du Covid-19, a annoncé le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita.Lors d’une conférence de presse, tenue au siège de son département, le ministre marocain a fait savoir que ce sommet de l’UA s’est focalisé sur deux trois points essentiels à savoir le renouvellement des organes de l’organisation panafricaine, la riposte à la pandémie Covid-19 et la réforme institutionnelle.

Au sujet des nominations à la tête des organes de l’UA, M. Bourita a indiqué que le président actuel de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat a été réélu pour un second mandat, alors que le poste de vice-président est allé à rwandaise Monique Nsanzabaganwa.

Le Nigérian Bankole Adeoye a été élu la tête du département regroupant les affaires politiques et paix et sécurité. Trois commissaires ont été reconduit dans leurs postes. Il s’agit de l’angolaise Josefa Sacko de l’Angola réélue Commissaire chargée de l’agriculture, du développement rural, de l’économie bleue et de l’environnement durable, le Zambien Albert Muchanga reconduit en tant que Commissaire chargé du développement économique, du commerce et de l’industrie et des mines et de Mme Amani Abou-Zeid (Egypte) qui a aussi été réélue Commissaire chargée des infrastructures et de l’énergie, a indiqué le responsable gouvernemental.

Les élections pour les postes de la Santé, Affaires humanitaires et Développement social et l’éducation, la science, la technologie et l’innovation ont été reportées à la prochaine réunion du Conseil exécutif, a-t-il souligné, précisant les régions de l’Afrique du Nord et de l’Ouest devront concourir pour accéder à ces deux postes.

Pour ce qui est de la question du Sahara, le ministre a affirmé que le Sommet n’a pas traité de cette question, se conformant ainsi à la décision 693 du Sommet de Nouakchott qui consacre l’exclusivité de l’ONU en tant que cadre pour la recherche d’une solution au conflit régional créé autour de la question du Sahara, tout en établissant le mécanisme de la Troïka pour appuyer les efforts des Nations-Unies pour le règlement de ce différend artificiel.

Il a souligné que « la question du Sahara n’était pas mentionnée dans les rapports ou décisions de ce sommet, à l’instar des trois derniers sommets, ce qui confirme la nouvelle orientation de l’Union africaine, qui considère que cette question est du ressort exclusif des Nations Unies.

« Il y a eu des tentatives d’inclure la question du Sahara à ce sommet, et nous avons vu des déclarations appelant à la convocation d’une réunion de la troïka et du Conseil de paix et de sécurité, mais ces appels n’ont pas abouti », a-t-il poursuivi, ajoutant que le Maroc considère la troïka non comme « un mécanisme de gestion et de proposition mais plutôt comme un mécanisme d’accompagnement et de soutien à l’ONU ».

Le ministre a souligné que « le sommet consacre l’approche adoptée ces dernières années par l’Union africaine, qui ne peut exploiter ses institutions pour impliquer l’Afrique dans une question relevant de la compétence des Nations Unies ».

Selon lui, la Troïka ne peut se réunir sous une présidence « partielle et non objective », allusion faite à l’Afrique du sud qui soutient la thèse des séparatistes du polisario, soulignant que les prochaines troïkas seront tenues sous une présidence « impartiale et plus équilibrée », notamment avec la présidence de la république démocratique du Congo en 2021.

UA : Moussa Faki rempile pour un 2ème mandat

Le président sortant de la Commission de l’Union africaine (CUA), Moussa Faki Mahamat, a été réélu samedi pour un mandat de quatre ans, a annoncé sa porte-parole Ebba Kalondo.Lors du vote organisé samedi dans le cadre de la 34eme session ordinaire du Sommet de l’UA, le président de la Commission a recueilli 51 voix, a-t-elle précisé dans un tweet.

« Profondément honoré par ce vote de confiance historique et écrasant », a commenté peu après M. Faki sur le même réseau social, félicitant au passage Monique Nsanzabaganwa, vice-gouverneur de la Banque nationale du Rwanda, élue son adjointe à la tête de la Commission.

La nouvelle Commission de l’Union africaine qui sera issue du 34eme Sommet de l’Union devra parachever la réforme et s’atteler avec célérité à la mise en œuvre des projets phares de l’agenda 2063, avait affirmé dans la journée le Président de la Commission de l’UA.

«La session de cette assemblée aura la particularité historique d’élire le leadership de la Commission. Ainsi refondée, la nouvelle Commission, devra parachever la réforme, répondre sans tarder aux attentes pressentes des Etats et s’atteler avec célérité à la mise en œuvre des projets phares de l’agenda 2063», a souligné Moussa Faki Mahamat lors de la séance d’ouverture par visioconférence de la 34eme session ordinaire du Sommet de l’UA.

Revenant sur son mandat à la tête de la Commission qui arrive à terme, M. Faki Mahamat a relevé que toute son action au cours de ces quatre dernières années a été guidée par le souci du renforcement de l’Union africaine dans ses structures internes et dans sa présence sur la scène internationale.

Sommet de l’UA: l’Afrique a fait preuve de cohérence dans la gestion de la pandémie (ministre AE)

Le continent africain a « su montrer sa ténacité, il a fait preuve de cohérence dans la gestion de la pandémie sans jamais lésiner sur les efforts ni perdre de vue le chemin de l’émergence », s’est félicité le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita.Intervenant samedi à l’occasion de la 34ème session ordinaire du Sommet de l’Union africaine (UA) qui se tient par visioconférence, le ministre a indiqué que face à la pandémie de la Covid-19, le Roi Mohammed VI a placé la mobilisation et l’action solidaire comme prérequis pour surmonter les défis du continent.

Il s’agit d’abord de la conception de plans de relance économique et de stratégies sectorielles innovantes post-Covid pour une économie inclusive et un développement économique et humain durable, a-t-il précisé, notant, à cet égard, que le Maroc est disposé à partager les éléments de son plan de réponse lancé conformément aux instructions royales, dès l’apparition de la pandémie.

Ensuite, l’aide sociale dont l’accès aux soins et à la vaccination doit être octroyé au profit des citoyens, des migrants et des réfugiés, a soutenu M. Bourita, soulignant que c’est le choix qu’a fait le Maroc sous la conduite éclairée du Souverain pour faire bénéficier les résidents étrangers, notamment africains de la vaccination et des soins.

Une décision naturelle qui s’inscrit en harmonie avec la stratégie nationale d’immigration et d’asile du Royaume, a-t-il expliqué, ajoutant que le Royaume a été le premier pays africain à lancer une large campagne de vaccination dont ont bénéficié, à ce jour, plus de 400.000 personnes.

Enfin, l’intégration régionale dans ses dimensions politiques, économiques et sociales, à travers le renforcement de la coopération Sud-Sud et le codéveloppement, doit être basée sur la complémentarité et la solidarité agissante, a poursuivi le ministre, qui a insisté sur le renforcement du rôle des 8 Communautés économiques régionales en tant que piliers de l’intégration continentale dans l’élaboration et la mise en œuvre de la stratégie.

 Cette pandémie, a fait observer M. Bourita, a démontré plus que jamais que la mobilisation et l’action solidaire de tous sont des prérequis clé pour surmonter les défis multiples du continent, et pour atteindre l’objectif ultime de « l’Afrique que nous voulons ».

C’est dans ce cadre que s’inscrit l’initiative du Roi Mohammed VI d’octroyer une assistance en produit médicaux et de protection à 21 pays africains, a rappelé le ministre.

Le responsable gouvernemental a félicité le président congolais, Félix Tshisekedi, pour son accession à la Présidence de l’UA, réitérant le plein soutien du Souverain pour la réussite de M. Tshisekedi dans ses fonctions à la tête de l’UA au service des causes de notre continent dans un contexte difficile.

 Il a également exprimé la reconnaissance du Maroc au Président de la Commission, Moussa Faki Mahamat et à la Commissaire, Mme Amira Al Fadel pour leurs efforts dans la lutte contre la pandémie.

Libye: Mohammad Menfi élu à la tête du Conseil présidentiel

Mohammad Younes Menfi a été élu vendredi président du Conseil présidentiel, par le Forum du dialogue politique libyen, réuni près de Genève sous l’égide de l’ONU pour désigner le pouvoir exécutif unifié qui devra diriger le pays jusqu’à la tenue d’élections en décembre prochain.Son colistier Abdul Hamid Mohammed Dbeibah , a été élu, quant à lui, par les 74 membres du Forum, au poste de Premier ministre, selon les résultats publiés en direct sur TV ONU. Sur la même liste victorieuse, figurent Mossa Al-Koni et Abdullah Hussein Al-Lafi qui occuperont les postes de vice-Présidents du Conseil présidentiel.

MM. Menfi et Dbeibah dirigeront désormais le pouvoir exécutif unifié qui aura pour mission de « réunifier les institutions de l’Etat et assurer la sécurité » jusqu’aux élections prévues en décembre.

Le vote de ce vendredi s’est déroulé sous le format des listes, après qu’aucun candidat au premier tour tenu mardi dernier n’ait obtenu le seuil requis, à savoir 75% des voix, sur la base du mécanisme des collèges électoraux des trois régions, la Tripolitaine (ouest), la Cyrénaïque (est) et le Fezzan (ouest).

Quatre listes étaient en lice pour briguer les postes du Conseil de Présidence et de Premier Ministre. Dans un premier round, deux listes ont été éliminées. Les membres du Forum politique ont dû voter une seconde fois pour départager les deux listes ayant obtenu le plus grand nombre de voix.

Les 74 membres du Forum politique devaient choisir entre la liste portée par Mohammad Younes Menfi, Mossa Al-Koni, Abdullah Hussein Al-Lafi, et Abdul Hamid Mohammed Dbeibah, et l’autre liste présentée par Aquila Saleh Qwaider, Osama Abdul Salam Juwaili, Abdul Majeed Ghaith Seif Al-Naser et Fathi Ali Abdul Salam Bashagha.

L’opposant Guillaume Soro salue la récente libération des femmes de GPS

L’ex-président de l’Assemblée nationale ivoirienne par ailleurs président du Mouvement citoyen Générations et peuples solidaires (GPS, opposition) Guillaume Soro, a salué vendredi la récente remise en liberté des militantes de son mouvement politique exprimant son soutien à tous ceux qui demeurent incarcérés.Cinq militantes de Générations et peuples solidaires (GPS), un mouvement citoyen présidé par l’ex-président du parlement ivoirien Guillaume Soro, qui ont été présentées à un juge d’instruction récemment à Abidjan, ont été libérées « sans condition » après plus de cinq mois de détention. 

Ces femmes avaient été interpellées le 13 août 2020 par la police à Cocody, dans l’Est d’Abidjan, à l’occasion d’une marche de l’opposition contre un troisième mandat de Alassane Ouattara à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020.

« Le président Guillaume Soro a tout d’abord tenu à saluer la libération récente des femmes de GPS », rapporte le service de communication de GPS dans un communiqué transmis à APA, ajoutant que M. Soro a  « exprimé son soutien à tous ceux qui demeurent incarcérés » en demandant leur « libération rapide pour poursuivre leurs activités politiques ».

 Fin janvier dernier, cinq militantes de GPS détenues depuis plus de cinq mois, ont été relâchées  « sans condition » à Abidjan. 

Par ailleurs, M. Soro qui est en exil en Europe, a  appelé toute l’opposition politique en Côte d’Ivoire à la cohésion et à l’union.  « Le président de GPS appelle toute l’opposition politique à la cohésion et à l’union dans la défense des intérêts du peuple souverain de Côte d’Ivoire  », indiqué le communiqué. 

Plusieurs partis et mouvements politiques proches de M. Soro, a souligné le texte, ont  « publiquement, volontairement et en toute liberté » appelé «en urgence », le président de GPS à mettre en œuvre le processus de regroupement et fusion dans l’optique de la  « nécessaire union  » de la famille GPS. Selon le communiqué , suite à ces appels à l’union et à la fusion, M. Soro va  «dans le courant de la semaine », prendre toutes les dispositions utiles pour déclencher ledit processus.  

« Le président de GPS tient à affirmer qu’il ne peut y avoir d’autre option qu’une fusion dans laquelle tous adhéreront de façon strictement libre et volontaire. Aucune contrainte, ni aucune obligation ne doivent être exercées », a conclu le texte.

RDC : Alexis Tambwe Mwamba quitte la présidence du Sénat

Alexis Thambwe Mwamba, était depuis quelques jours dans le collimateur de la justice, mais aussi de l’Inspection générale des finances.La descente aux enfers se poursuit pour le camp de l’ex-président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila. Après la chute du président de l’Assemblée nationale en décembre et la destitution du Premier ministre en janvier dernier, c’est au tour du président du Sénat de jeter l’éponge sous la pression du camp Tshisekedi.

« Dans son argumentaire contre la motion de sa déchéance au Bureau du Sénat, l’honorable Alexis Tambwe Mwamba remet sa démission au poste du Président du Sénat », lit-on sur le compte Twitter officiel du Sénat de la RDC.

Alexis Tambwe Mwamba n’a donc pas attendu le résultat de l’examen des pétitions contre les sept membres du bureau que devrait mener le bureau provisoire installé par partisans de Félix Tshisekedi.

Alexis Thambwe Mwamba, proche de l’ancien président Joseph Kabila, est soupçonné par le parquet près de la Cour de cassation de détournements de deniers publics.

Dans son réquisitoire, le procureur cite quelques faits. Le 6 janvier de cette année, le président du Sénat a tiré pour le compte de son institution trois chèques d’un montant respectif de deux millions d’euros, un million de dollars et un million de francs congolais.

Dans le même document reçu le 1er février par la chambre haute du Parlement, le procureur explique que l’argent a d’abord été retiré par le trésorier du Sénat, qu’il a été donné au conseiller financier du questeur avant d’être remis au président chez lui à domicile. Pour le parquet, ces faits sont « susceptibles de constituer l’infraction de détournement de deniers publics ».

Alexis Thambwe Mwamba avait démenti les accusations du parquet et déclarait à propos des pétitions que « Nous sommes en démocratie, il n’y a pas de poste qui soit là pour la vie, ça n’existe pas. On a un mandat et un jour si ceux qui m’ont donné le mandat décident que je dois partir, je dois partir, ce n’est pas la fin du monde. »

Il n’aura finalement pas attendu la décision de ses mandataires pour rendre le fauteuil de président de la chambre haute du parlement congolais.

Les candidates aux législatives ivoiriennes formées en politique

Le Groupe des organisations féminines pour l’égalité Homme-Femme (GOFEHF) en partenariat avec ONU-FEMMES, a ouvert jeudi à Abidjan un atelier pour renforcer l’accompagnement politique des femmes candidates et leurs suppléantes aux législatives ivoiriennes du 06 mars prochain.

Ce conclave qui entend exhorter les femmes à  « prendre en main leur destin  » s’achèvera vendredi.  « Aujourd’hui nous pourrons dire qu’il n’y a rien à espérer de qui que ce soit. Donc nous devons nous lever et agir face à nous-mêmes. Agir face à soi-même, c’est prendre son destin en main. C’est prendre la bonne décision d’un changement radical face à son destin», a exhorté Rachel Gogoua, la présidente du GOFEHF dans un discours d’ouverture de ce séminaire. 

«Prenons aujourd’hui la résolution d’envahir les assemblées élues. Si tel est notre but ou objectif, nous le pouvons. Alors passons à l’action et agissons dans la solidarité totale des unes et des autres. Il est temps de changer de paradigme, c’est-à-dire la façon de voir », a également conseillé Mme Gogoua aux candidates aux législatives ivoiriennes.

Poursuivant, elle a estimé qu’il  « nous faut une introspection permanente pour être plus que jamais déterminée pour vaincre, c’est-à-dire être élue  ».

La présidente du GOFEHF, une organisation qui dit regrouper 19 réseaux et organisations féminines, a appelé  «ses sœurs » à avoir désormais pour devise  « Gagner et rien que gagner».

La Côte d’Ivoire a adopté en octobre 2019, une loi obligeant les partis politiques à respecter un quota de 30% de femmes dans les assemblées élues. Cette loi vise ainsi à favoriser la représentation de la femme dans les assemblées élues.

Cependant dans un rapport sur les législatives ivoiriennes, le Conseil national des droits de l’homme (CNDH) a révélé qu’aucun parti politique ivoirien n’a respecté ce quota de représentation de 30% des femmes candidates pour ce scrutin prévu le 06 mars prochain.

Af’Sud : «Zuma n’a rien fait de mal» (officiel)

L’ancien président Jacob Zuma « n’a rien fait de mal et le parti du Congrès national africain (ANC) ne prendra aucune mesure contre lui », a déclaré jeudi à Soweto, le secrétaire général de l’ANC, Ace Magashule.Magashule s’exprimait suite à des informations selon lesquelles Zuma devrait être convoqué par le parti pour être sanctionné pour son refus de comparaître devant la Commission d’enquête pour corruption qui enquête sur le vol de fonds publics sous son régime de neuf ans qui a pris fin en 2018.

Zuma avait demandé à la Cour constitutionnelle d’empêcher la Commission d’exiger sa présence aux audiences de l’enquête.

Le tribunal a toutefois jugé que l’ancien président n’avait pas d’autre choix que d’assister aux audiences de la Commission en tant que témoin dans « une affaire d’intérêt public », à la suite de témoignages l’impliquant dans des activités présumées de corruption.

Répondant à la décision du tribunal selon laquelle il devrait assister à la procédure, Zuma a déclaré qu’il boycotterait le procès, ajoutant que le tribunal avait été « politisé ».

Magashule, s’adressant aux journalistes a déclaré qu’il n’y avait aucune raison pour que Zuma soit sanctionné et soit suspendu du parti au pouvoir pour avoir défié la décision de la Cour constitutionnelle l’obligeant à comparaître devant la Commission d’enquête.

« Laissez le camarade Zuma tranquille ; laissez-le. Pourquoi devrais-je le rappeler à l’ordre ? Qu’a-t-il fait de mal ? », a répondu Magashule à un journaliste.

Selon lui, « il n’y a aucune structure de l’ANC, que ce soit dans la province ou la région, qui puisse appeler à la discipline de Zuma. Ils (les critiques de Zuma) sont disqualifiés ».

La prochaine comparution de Zuma est prévue le 15 février prochain.

Le Maroc appelle l’UA à développer une vision pour se préparer au contexte post-Covid

Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita a appelé l’Union africaine (UA) à développer une vision et interagir avec ses partenaires pour que l’Afrique puisse se préparer au contexte post-Covid.Intervenant lors de la 38ème session ordinaire du Conseil exécutif de l’Union africaine (UA), tenue par visioconférence, le ministre a relevé que 2020 a été une année « très difficile » sous l’effet de la pandémie de la Covid-19, mais grâce à l’engagement de la Commission de l’UA, des progrès importants ont été réalisés, citant notamment l’entrée en vigueur de l’Accord sur le libre-échange continental (ZLECAF), les réformes institutionnelles importantes qui ont été entreprises et les progrès enregistrés pour établir la paix et la sécurité dans le continent.

Des défis se posent également au niveau du renforcement du professionnalisme, de l’éthique et l’expertise au sein de la commission loin de l’activisme et du manque de professionnalisme, a-t-il souligné.

Selon lui, le panafricanisme qui animait le groupe de Casablanca, au début des années 60, trouve aujourd’hui sa continuité dans la nouvelle génération de leaders africains.

Mettant l’accent sur la commémoration du 60-ème anniversaire de la Conférence de Casablanca lors des travaux par visioconférence, le ministre a rappelé qu’en 4 janvier 1961, feu le Roi Mohammed V réunissait à Casablanca une conférence internationale dans le but d’adopter la Charte de Casablanca et de favoriser l’unité continentale.

Il a souligné que l’ambition était en effet déjà de créer une Afrique intégrée sur tous les plans, y compris politique et économique.

Et d’ajouter que l’ambition du Maroc est que la commémoration de la Conférence de Casablanca « nous permette de donner un caractère intemporel à l’esprit » et aux aspirations de cette conférence, en faveur d’une Afrique soudée, solidaire et unie.

RDC: Christophe Mboso élu président de l’Assemblée nationale

Christophe Mboso N’Kodia Pwanga a été élu, mercredi soir, président du bureau définitif de l’Assemblée nationale de la République démocratique du Congo (RDC).Seul candidat en lice, M. Mboso a été élu par 389 voix sur 466 votants lors d’une plénière consacrée à l’élection du bureau définitif de la Chambre basse.

 A 78 ans, il remplace ainsi Jeanine Mabunda destituée le 10 décembre 2020.

Christophe Mboso N’Kodia Pwanga place la lutte contre la pauvreté au centre de ses objectifs. Il s’engage aussi à promouvoir l’état de droit où l’égalité est garantie à tous.

Législatives ivoiriennes: la campagne électorale s’ouvre le 26 février prochain ( Officiel)

Quelque 22135 bureaux vote seront ouverts sur l’ensemble du territoire ivoirien pour les élections législatives du 06 mars prochain dont la campagne électorale débutera le 26 février 2021 à 00h et s’achèvera le 04 mars 2021 à minuit, a appris APA mercredi de source officielle dans la capitale économique ivoirienne.

« Sur proposition de la CEI ( organe électoral), 205 circonscriptions électorales ont été créées  pour 255 députés, 10 759 lieux de vote, et 22 135 bureaux de vote sont prévus sur l’ensemble du territoire national. La campagne électorale est ouverte le vendredi 26 février 2021 à 00h et close le jeudi 04 mars 2021 à minuit», soit sept jours de campagne, a annoncé Sidi Tiemoko Touré, le porte-parole du gouvernement ivoirien à l’issue d’un Conseil des ministres présidé par le chef de l’Etat Alassane Ouattara. 

Dimanche dernier, la Commission électorale indépendante ( CEI, organe électoral) a publié une liste provisoire de 1266 candidatures  retenues pour ce scrutin législatif ivoirien du 06 mars prochain.

Présidentielle nigérienne : un recalé se rallie à Mohamed Bazoum

Le Mouvement National pour la Société de Développement (MNSD Nassara) soutient formellement le Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme (PNDS Tarayya) pour le second tour de la présidentielle du 21 février prochain.Mohamed Bazoum, dauphin du président sortant Mahamadou Issoufou, touche le gros lot. En effet, le Bureau politique national du MNSD Nassara, dans une déclaration datée du 3 février, « décide (de lui) apporter son soutien ».

Pour prendre une telle décision, ce parti classé 3e à l’issue du premier tour avec 8,95 % des suffrages valablement exprimés, a pris en compte « le contexte actuel marqué par de nombreux défis persistants en l’occurrence la situation sécuritaire nationale et régionale ».  

A lire aussi: Présidentielle nigérienne : les finalistes tentent de ratisser large

Dans ce sens, le Mouvement National pour la Société de Développement a constaté « la similitude entre le programme du PNDS Tarayya et celui du MNSD Nassara ainsi que l’engagement de (Bazoum) à accorder une importance de premier ordre aux questions de sécurité, d’équité, d’accès aux services sociaux de base, de développement rural inclusif et de bonne gouvernance en cas de victoire ».

Tout compte fait, la formation politique de l’ancien Premier ministre Seïni Oumarou est désireuse « de poursuivre sa collaboration avec le PNDS Tarayya dans un esprit de loyauté, de confiance mutuelle et d’engagement résolu à promouvoir un développement humain équitable et accéléré pour nos vaillantes populations ». 

Par conséquent, elle exhorte ses « militantes et militants, sympathisantes et sympathisants, ainsi que ceux de ses alliés de l’Alliance pour la Paix et la République (APR), à sortir massivement le 21 février pour voter en faveur de Mohamed Bazoum en vue d’une victoire éclatante ».  

A lire aussi: Quel bilan pour Issoufou et quels défis pour son successeur?

Le MNSD Nassara s’est réuni, ce mercredi à Niamey (Niger), en session extraordinaire au siège du parti. Le Bureau politique national a profité de cette occasion pour prendre « acte de la proclamation, par la Cour constitutionnelle, des résultats définitifs du premier tour de l’élection présidentielle ».  

En outre, le Mouvement Patriotique pour la République (MPR Jamhuriya), 4e au classement du premier tour avec 7,07 %, aurait porté son dévolu sur M. Bazoum. Selon une source anonyme, le parti d’Albabé Abouba devrait, dans les prochaines heures, donné sa consigne de vote en faveur de l’ex-ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique.

Présidentielle nigérienne : les deux finalistes tentent de ratisser large

Mohamed Bazoum et Mahamane Ousmane, en lice pour le second tour de l’élection présidentielle du 21 février prochain, sont dans l’obligation de nouer des alliances.A dix-neuf jours du scrutin, les tractations vont bon train en coulisse. Au sortir du premier acte, le candidat du Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme (PNDS Tarayya), Mohamed Bazoum, a récolté 39,3 % des suffrages exprimés contre 16,99 % pour Mahamane Ousmane, chef de file du Rassemblement Démocratique et Républicain (RDR Tchanji).

Par conséquent, le dauphin du président sortant Mahamadou Issoufou et l’ancien président (1993-1996) ne ménagent aucun effort pour obtenir le soutien des recalés. Parmi ceux-ci, l’ex-Premier ministre Seïni Oumarou (3e avec 8,95 %) et Albabé Abouba (4e avec 7,07 %) sont considérés comme les faiseurs de roi.

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A ce jour, les leaders du Mouvement National pour la Société de Développement (MNSD Nassara) et du Mouvement Patriotique pour la République (MPR Jamhuriya) n’ont pas encore donné une consigne de vote à leurs militants. Mais selon une source anonyme, initiée aux arcanes de la politique nigérienne, « tout pourrait se décanter d’ici jeudi prochain ».

D’ores et déjà, Bazoum bénéficierait de l’aide du Rassemblement pour la Paix et le Progrès (RPP Farilla) et de l’Alliance Nigérienne pour la Démocratie et le Progrès (ANDP Zaman Lahiya). Ces deux partis, classés 7e et 8e au premier tour, pèsent respectivement 2,47 % et 2,4 % de l’électorat.

Toutefois, l’ancien ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique a un matelas d’avance plus ou moins confortable. En effet, il a recueilli plus d’un million de voix par rapport à son rival, Mahamane Ousmane.

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Trente candidats ont pris part au premier tour de l’élection présidentielle tenu le 27 décembre dernier. Au total, cinq millions de Nigériens, inscrits sur les listes électorales, ont accompli leur devoir civique. Soit un taux de participation de 69, 67 %.

La campagne électorale a démarré, dimanche dernier, au lendemain de la proclamation des résultats définitifs du premier tour par la Cour constitutionnelle. Elle se termine « l’avant-veille du second tour à minuit ».

Af’Sud : Zuma zappe l’enquête sur l’accaparement de biens publics

L’ancien président sud-africain, Jacob Zuma a déclaré lundi qu’il n’assisterait pas aux sessions de la Commission d’enquête sur l’accaparement des biens de l’Etat, au mépris de l’ordre que lui a donné la semaine dernière, la Cour constitutionnelle du pays de comparaître devant le panel pour répondre aux accusations de corruption.Zuma, qui a quitté l’audience de l’enquête en novembre dernier, a porté son affaire devant le tribunal pour lui demander de l’excuser d’assister aux audiences, car il estimait que le chef de la Commission, Raymond Zondo, avait un parti pris contre lui.

Cependant, la Cour constitutionnelle n’a pas souscrit aux arguments de Zuma, lui réaffirmant que sa présence à la Commission était une « question d’intérêt public » qu’il était obligé d’honorer en tant que témoin.

Mais dans sa déclaration de lundi, Zuma provocateur, a déclaré qu’il n’irait pas aux audiences et qu’il laisserait la loi suivre son cours car il ne craignait pas d’être arrêté.

« Je n’ai pas peur d’être condamné ni d’être incarcéré », a déclaré l’ancien président, ajoutant que la Cour constitutionnelle avait été « politisée ».

Zuma a quitté les audiences de la Commission en novembre 2020 après avoir échoué dans sa tentative de récuser le juge en chef adjoint Zondo comme président de la Commission, en raison de ce qu’il considère comme de la partialité à son égard.

L’ancien chef de l’Etat a déclaré que la Commission présidée par Zondo devrait être rebaptisée « Commission d’enquête sur les allégations d’accaparement de biens publics contre Zuma » car il estimait que toute la procédure lui était destinée.

Ironiquement, l’enquête a été mise en place alors que Zuma était en fonction à la suite du rapport du Médiateur du pays recommandant à l’Etat d’enquêter sur les allégations selon lesquelles ses amis, les frères Gupta, auraient eu des relations de corruption avec des entreprises publiques.

Plus de 30 témoins ont mis en cause Zuma lors de leurs témoignages, nécessitant ainsi sa présence pour réfuter ou confirmer les allégations, a déclaré Zondo.

Le Maroc et la RDC discutent des défis sécuritaires dans la sous-région et le continent africain

Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, s’est entretenu, lundi à Rabat, avec le Conseiller spécial du chef d’État de la République démocratique du Congo (RDC) en matière de sécurité, François Beya.Ces entretiens interviennent suite au message du Roi Mohammed VI au président congolais, Félix Tshisekedi, remis en décembre dernier par le ministre délégué aux Affaires étrangères, Mohcine Jazouli, indique un communiqué du département marocain des AE.

Lors de cette rencontre, les deux responsables ont évoqué les relations bilatérales et les moyens de les renforcer davantage et discuté des défis sécuritaires dans la sous-région et le continent africain, dans un contexte marqué par la menace terroriste.

Cet entretien intervient à la veille du début du mandat du président congolais, Félix Tshisekedi, à la tête de la présidence tournante de l’Union Africaine (UA), qui succède ainsi à son homologue sud-africain, Cyril Ramaphosa, conclut la même source.

Gambie : Barrow lance le NPP en vue de la présidentielle

Adama Barrow, le président de la République de la Gambie, a lancé samedi à Bakau, le Parti national des Peuples (National Peoples Party ou NPP) à moins d’un an de la tenue de la présidentielle prévue le 4 décembre 2021.Le NPP se veut être « le parti de toutes les catégories, fondé sur la notion de véritable citoyenneté démocratique et patriotique », a lancé Adama Barrow, devant une foule nombreuse de délégués et de sympathisants réunis au stade de l’Indépendance à Bakau, à environ 12 km de la capitale Banjul.

Même s’il dispose d’un appareil politique, Adama Barrow (55 ans), n’a pas encore officialisé sa candidature à la prochaine présidentielle. Mais celle-ci, selon plusieurs observateurs, ne fait plus aucun doute pour le locataire du State House.

« La réalité, c’est que je ne peux pas vous laisser tomber et que je ne peux pas trahir votre confiance », a lancé le président gambien samedi soir à ses partisans.

En 2016, Barrow soutenu par une coalition de sept partis d’opposition, avait déboulonné  Yahya Jammeh qui régnait sur le pays depuis son coup d’état de 1994.

Selon l’engagement pris envers ses alliés à l’époque, il devait céder le pouvoir au bout de trois ans de transition et organiser une nouvelle élection à laquelle il ne pourrait pas se présenter. Une promesse à laquelle il renonça entrainant la fin de son compagnonnage avec ses alliés.

Entre décembre 2019 et janvier 2020, une partie de la population gambienne regroupée au sein du mouvement « Three Years Jotna » a manifesté son désaccord. Dans ce sillage, le Parti démocratique unifié de l’opposant historique Ousseinou Darboe a mis fin à son compagnonnage avec le président gambien.

Le Roi Mohammed VI et le président Buhari déterminés à concrétiser le projet Gazoduc Nigéria-Maroc

Le Roi Mohammed VI a eu, dimanche, un entretien téléphonique avec le Président du Nigéria, Muhammadu Buhari, indique un communiqué du Cabinet royal.Au cours de cet entretien, les deux chefs d’Etat se sont félicités de la dynamique positive que connaissent les relations bilatérales dans tous les domaines, depuis la visite royale au Nigéria en décembre 2016 et celle du Président Buhari dans le Royaume en juin 2018, ajoute la même source.

Le Souverain marocain et le président du Nigeria ont marqué « leur détermination commune à poursuivre et concrétiser, dans les meilleurs délais, les projets stratégiques entre les deux pays, particulièrement le Gazoduc Nigéria-Maroc et la création d’une usine de production d’engrais au Nigeria », précise-t-on.

Le Président nigérian a remercié le Souverain marocain « pour l’appui solidaire du Royaume dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, notamment à travers la formation des Imams nigérians à l’Institut Mohammed VI de Formation des Imams, Mourchidines et Mourchidates », conclut la même source.

Plus de 1200 candidatures retenues provisoirement pour les législatives ivoiriennes

Quelque 1266 dossiers de candidatures ont été retenus provisoirement par la Commission électorale indépendante ( CEI, organe électoral) sur 1291 dossiers réceptionnés pour les élections législatives ivoiriennes du 06 mars prochain.

L’annonce a été faite dimanche à Abidjan par Coulibaly-Kuibiert Ibrahime, le président de la CEI qui a rendu public la liste provisoire des candidats aux élections des députés à l’Assemblée nationale ivoirienne.

Neuf candidats à la candidature ont été déclarés inéligibles.  Parmi eux,  Katinan Koné Justin et Damana Adia dit Damana Pickass, deux cadres du Front populaire ivoirien ( FPI, parti de Gbagbo) en exil au Ghana depuis 2011, ont été déclarés inéligibles pour  «défaut de preuve de leur résidence continue en Côte d’Ivoire pendant les 05 années précédant la date des élections ». 

« (…) Considérant, par ailleurs, que les dossiers de candidatures autres que ceux cités plus haut au nombre de 1266, dont la liste est annexée à la présente décision, sont conformes à la loi et les candidats qui les ont déposés, éligibles pour avoir rempli les conditions d’éligibilité prévues par le code électoral, qu’il y a lieu de les inscrire sur la liste des candidats aux élections des députés du 06 mars 2021», a affirmé M. Coulibaly rapportant cette décision de la Commission centrale de la CEI.

Poursuivant, il a souligné que conformément à l’article 6 du code électoral ivoirien,  tout électeur peut contester, devant le Conseil constitutionnel, la présente décision dans un délai de huit jours, à compter de la publication de la liste des candidats par la CEI.

Auparavant, le président de l’institution électorale ivoirienne a fait savoir qu’à la date de clôture des candidatures ( 22 janvier dernier) pour ce scrutin législatif du 06 mars prochain, la CEI a réceptionné 1291 dossiers de candidatures pour un total de 1587 candidats à la candidature pour le poste de député titulaire dont 212 femmes et 1375 hommes. Ce sont au total 255 sièges qui sont à pouvoir à l’Assemblée nationale.

CEI centrale ivoirienne: deux commissaires dont Doumbia Major ont prêté serment

Deux personnalités ivoiriennes, notamment Doumbia Soumaila dit « Doumbia Major » et Siaka Bamba, nommées à la Commission électorale indépendante (CEI) centrale, ont prêté vendredi serment devant la Cour du Conseil constitutionnel.

La session de prestation de serment a été officiée par Jacqueline Oble, conseiller au sein de l’institution, assurant l’intérim du président du Conseil constitutionnel, Mamadou Koné, qui était « absent ». 

Les deux impétrants ont juré de respecter la Constitution et le Code électoral selon une formule sacramentaire, s’engageant à agir dans l’antre de la loi, devant la Cour du Conseil constitutionnel ivoirien.   

Sur proposition de la CEI, le gouvernement a donné son accord, le 20 décembre 2021, en vue de la nomination de Doumbia Soumaïla dit Doumbia Major, président du Renouveau démocratique en qualité de membre de la Commission centrale de la CEI.

M. Doumbia Major remplace Mme Lagou Adjoua Henriette, « démissionnaire ». Selon le porte-parole de la CEI,  Emile Ebrotié, elle a rendu sa démission afin de se présenter comme candidate aux élections législatives du 6 mars 2021. 

Mme Henriette Lagou, la présidente de Renouveau pour la Paix et la Concorde (RPC-PAIX), était membre de la Commission centrale à la CEI pour le compte de « GP-PAIX/AID et UMPP » (opposition). Elle avait prêté serment le 27 septembre 2019.

Quant à Siaka Bamba, il représente le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci, opposition) à la Commission centrale de la CEI. Il n’avait pu prêter serment en septembre 2020 devant le Conseil constitutionnel à la suite d’un refus de sa formation politique.

Mme Jacqueline Oble leur a donné acte du serment qu’ils ont prêté, en les renvoyant à leur fonction. Elle a souligné que M. Doumbia Major, lui, achève le mandat de Henriette Lagou, tandis que M. Bamba vient compléter le nombre de Commissaires centraux. 

L’opposant ivoirien Toikeusse Mabri testé positif à la Covid-19

Le président de l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI, opposition), Abdallah Albert Toikeusse Mabri qui a récemment regagné la Côte d’Ivoire après deux mois de clandestinité, a annoncé vendredi avoir été positif à la Covid-19.

« Je suis au regret de vous annoncer que je viens d’être testé positif à la Covid-19… Je vous invite à respecter les gestes barrières pour vous protéger et protéger les autres », a écrit M. Mabri sur son compte officiel Facebook. Depuis quelques semaines, l’on note une résurgence de cas de Covid-19 en Côte d’Ivoire dont l’épicentre de la maladie reste Abidjan, la capitale économique ivoirienne. 

A la date du 28 janvier 2021, la Côte d’Ivoire comptait 27 694 cas confirmés de Covid-19 dont 25 542 personnes guéries, 151 décès et 2001 cas actifs.

RD Congo : Sylvestre Ilunga jette l’éponge

Le Premier ministre congolais a remis, ce vendredi 29 janvier, sa démission au chef de l’Etat Félix-Antoine Tshisekedi.Sylvestre Ilunga Ilunkamba rend le tablier après « avoir tiré les conséquences de l’évolution de la situation politique actuelle », annonce la Présidence de la République congolaise dans un communiqué. Soit deux jours après sa destitution par le Bureau d’âge de l’Assemblée nationale.

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En effet, la motion de censure contre le Premier ministre, proche de l’ancien président Joseph Kabila, a recueilli 367 voix favorables sur 377 votants. Dans le but de s’affranchir de son prédécesseur, Félix Tshisekedi s’est donné les moyens de contrôler l’hémicycle.

Pour ce faire, il a nommé le Sénateur Modeste Bahati Lukwebo au poste d’Informateur pendant une durée de 30 jours. Ce dernier dont la mission a débuté le 31 décembre 2020 a transmis, hier jeudi, son rapport au chef de l’Etat.

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Félix Tshisekedi a désormais les coudées franches pour mener à bien son programme de campagne. Car « 24 regroupements et un élu indépendant, soit 391 députés (lui sont) favorables » en confirmant leur appartenance à « l’Union Sacrée de la Nation », la nouvelle mouvance présidentielle.

Législatives: Affi saisit la CEI contre des « usages frauduleux du sigle du FPI »

Le président du Front populaire ivoirien (FPI, opposition) Affi Nguessan a saisi la Commission électorale indépendante (CEI) pour protester contre des « usages frauduleux du sigle et des symboles du FPI » dans le cadre des législatives du 6 mars 2021.

Dans un courrier adressé au président de la CEI, Affi Nguessan, président statutaire du FPI, proteste contre « le comportement tendancieux de certains candidats » aux élections législatives ivoiriennes du 6 mars 2021.

« Il nous est donné de constater que des candidats, pourtant investis par d’autres partis et groupements politiques lors du dépôt de leur candidature à la CEI, se prévalent abusivement des attributs du FPI pour promouvoir leur candidature sur les réseaux sociaux », a-t-il écrit.

Selon M. Affi, « une telle attitude qui contraste de façon flagrante avec la loyauté et l’élégance de la concurrence électorale ne peut continuer à prospérer,  au risque de semer le doute et la confusion chez les électeurs pendant le déroulement du scrutin ». 

L’article 26 du Code électoral ivoirien dispose que l’utilisation combinée des trois couleurs du drapeau national est proscrite, ainsi que les armoiries de la République ou de la collectivité territoriale concernée par l’élection. 

En outre, plusieurs candidats ou listes de candidats d’une même circonscription électorale ne peuvent avoir ni le même intitulé, ni le même sigle, ni le même symbole, ni la même couleur sur le bulletin unique.

Il soutient qu' »il ne peut valablement être toléré que des candidats se réclamant de parti ou groupement politique différent du nôtre, puisse user des attributs du FPI », formation créée par Laurent Gbagbo.

L’ancien Premier ministre, Affi Nguessan, a lancé qu' »il urge que la CEI, conformément à ses attributions et missions fasse cesser pareils comportements attentatoires à la législation et aux usages électoraux ». 

Le FPI connaît des querelles internes avec une tendance dirigée par M. Affi Nguessan, président statutaire, et une autre frange conduite par Assoa Adou. Pour ces législatives, l’opposition a décidé d’aller en rang serré.

Retour à Abidjan de Kakou Guikahué après des soins en France

Le secrétaire exécutif en chef du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Côte d’Ivoire, opposition), Kakou Guikahué, transféré en France pour des soins à la suite d’un malaise, est rentré mercredi soir à Abidjan, selon son entourage.

M. Guikahué est arrivé à l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan à 19h15 GMT (heure locale), selon une source proche de cet homme politique, indiquant qu' »il se porte très bien » et a regagné son domicile dans la soirée. 

Incarcéré à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA), M. Kakou Guikahué, sera hospitalisé dans la capitale économique ivoirienne à la suite d’un malaise, avant d’être transféré en France pour des soins médicaux. 

Placé en détention depuis novembre 2020, Maurice Kakou Guikahué, secrétaire exécutif en chef du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci), a été libéré et mis sous contrôle judiciaire mi-janvier 2021.

M. Guikahué est candidat aux législatives ivoiriennes du 6 mars 2021 pour le compte du Pdci, dans la circonscription de Gagnoa sous-préfecture, Dougroupalegnoa, Doukouyo, Gnagbodougnoa et Serihio, dans l’Ouest du pays.   

RD Congo : Sylvestre Ilunga sur un siège éjectable

Le bureau provisoire de l’Assemblée nationale étudie, ce mercredi, la motion de censure visant le Premier ministre congolais.La crise politique prend une nouvelle tournure en RDC où le Premier ministre risque d’être destitué. En effet, 301 députés sur les 500 que compte l’hémicycle ont déjà signé la motion de censure. Ces parlementaires estiment que le gouvernement, dirigé par le Premier ministre pro-Kabila, a échoué à exécuter son programme.

Un mois et demi après avoir fait chuter le bureau de l’Assemblée nationale, que dirigeait Jeanine Mabunda proche de Joseph Kabila, les députés se penchent sur l’avenir du Premier ministre congolais.

C’est Chérubin Okende, un député du parti de Moise Katumbi, nouvel allié de Félix Tshisekedi, qui porte l’initiative de destitution. « Le pays va très mal. Il n’y a que le chef du gouvernement qui engage la politique de l’exécutif devant l’Assemblée nationale et qui peut en répondre. Le premier conseil que nous avons prodigué au Premier ministre c’est de prendre de la hauteur et de démissionner. Il a refusé. Il ne nous reste plus que ce moyen pour qu’il vienne s’expliquer ».

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Sylvestre Ilunga Ilunkamba était d’ailleurs invité à la séance plénière de l’Assemblée nationale. Mais il ne s’est pas présenté devant les parlementaires. L’acte posé par certains députés est jugé « illégal » puisque la mission principale du Bureau d’âge étant la mise en place d’un bureau définitif.

Dans une lettre de onze pages, le PM assène ses vérités : « En vertu du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale et à la lumière des arrêts récents rendus par la Cour constitutionnelle, le champ des compétences du Bureau d’âge ne peut aucunement excéder le cadre de gestion des affaires courantes de l’Assemblée nationale ».

Poursuivant, M. Ilunkamba affirme que « le Bureau d’âge est tenu de faire diligence en organisant, dans les plus brefs délais, le scrutin pour l’élection du Bureau définitif, seul doté des pouvoirs de plein exercice pour diligenter la procédure et instrumenter les actes afférents à toute motion de censure. Dans ces circonstances, je me tiens à la disposition du Bureau définitif ».

Selon l’article 147 de la Constitution congolaise, en cas de vote favorable à la motion de censure, Sylvestre Ilunga aura 24 heures pour démissionner de son poste. Dans les rangs du Front Commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila, on estime qu’un forcing des proches de Tshisekedi peut amplifier la crise politique et faire glisser le pays vers l’ébranlement de l’ordre constitutionnel.

Investi président de la République le 24 janvier 2019, Félix Tshisekedi était contraint à partager le pouvoir avec son prédécesseur. Le fils de Laurent-Désiré Kabila contrôlait le parlement au sortir des élections législatives.

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Mais des divergences politiques vont vite apparaître entre les deux mastodontes, poussant le président Tshisekedi à suspendre, en octobre dernier, les réunions du Conseil des ministres. Et d’annoncer deux mois plus tard la fin de la coalition avec Kabila.

Renforcé dans cette crise politique par le ralliement de plusieurs députés pro-Kabila et des ténors de l’opposition comme Moïse Katumbi et Jean-Pierre Bemba, Félix Tshisekedi compte parachever son combat par la destitution du Premier ministre, Sylvestre Ilunga.

RDC : Tshisekedi-Kabila, chronique d’une rupture annoncée

L’entente politique entre le président congolais Félix Tshisekedi et son prédécesseur Joseph Kabila n’est plus de mise depuis près de deux mois.De la lune de miel à la lune de fiel. Après deux ans de compagnonnage, de partage des pouvoirs exécutif et parlementaire, Félix Tshisekedi veut poursuivre son chemin, loin de son allié « encombrant ». S’il s’agissait d’un mariage de raison au départ, le divorce est désormais consommé, selon plusieurs observateurs.

« Personne n’a officiellement proclamé la fin de la coalition FCC – CACH, même si tous les signaux sont au rouge. Plusieurs faits l’attestent », note Mathieu Yoha, journaliste congolais basé à Kinshasa, la capitale congolaise.

La motion de censure contre le Premier ministre pro-Kabila, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, déposée vendredi dernier par 301 députés, semble être le dernier acte majeur qui témoigne du grand malaise entre les deux camps : le Cap pour le changement (Cach), une alliance entre Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe, et le Front Commun pour le Congo (FCC) de l’ancien président Joseph Kabila.

La procédure de destitution de Sylvestre Ilunga Ilunkamba est initiée par Chérubin Okende, député d’Ensemble pour le changement, la plateforme de Moïse Katumbi, ancien opposant du régime de Kabila.

Après son refus de démissionner, les parlementaires ont « décidé d’aller au bout de (leur) démarche ». Le chef de gouvernement n’a toutefois pas répondu à la plénière convoquée dans ce sens à l’Assemblée nationale, hier mardi 26 janvier.

Bagarres, destitutions…

Déjà la présidente de l’Assemblée nationale, Jeanine Mabunda, autre fidèle de Kabila, a été renversée, jeudi 10 décembre, après avoir été accusée d’exercer une « direction partisane » par les proches du président Tshisekedi. 281 députés contre 200 ont entériné sa déchéance, faisant basculer en faveur du chef de l’Etat la majorité du parlement où la tension était vive depuis la deuxième semaine de décembre.

Des scènes de bagarres y ont opposé des partisans de Tshisekedi et des soutiens de Kabila pendant plusieurs jours. Ils ont détruit des bureaux et meubles. Trois personnes ont été blessées dans ces heurts. La police a dû intervenir en utilisant du gaz lacrymogène pour disperser la foule à l’extérieur de l’hémicycle.

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Le 6 décembre, le président Tshisekedi s’avançait un peu plus vers la rupture. Dans un discours retransmis par la chaîne publique RTNC, il a dénoncé le fait que « le gouvernement de coalition institué au lendemain de l’alternance politique intervenue en janvier 2019 (n’ait) pas permis de mettre en œuvre le programme pour lequel (il a été) porté à la magistrature suprême et que, d’autre part, il n’a pas été capable de répondre aux attentes et aux aspirations de (son) peuple ».

Il a ensuite annoncé la nomination d’un responsable pour construire une nouvelle majorité à l’Assemblée nationale, sachant qu’elle était dominée par son prédécesseur. Tshisekedi a ainsi nommé Modeste Bahati Lukwebo, sénateur et homme d’affaires très proche de Joseph Kabila jusqu’à l’année dernière, au poste d’« informateur ».

L’« habile » Tshisekedi

Cette décision témoigne d’une « habileté politique insoupçonnée » chez le président quinquagénaire, souligne sur France Culture Pierre Jacquemot, ancien ambassadeur français en RDC et chercheur à l’IRIS.

« Il a été capable de retourner une situation qui lui était extrêmement défavorable depuis son élection en 2018. Il a tout simplement retourné une partie des parlementaires, mais aussi pratiquement tous les gouverneurs de régions qui étaient à la botte de l’ex-président Kabila », analyse-t-il. Ce dernier n’a pas encore réagi publiquement. Mais cela ne surprend guère le journaliste Mathieu Yoha.

« En près de 18 ans de pouvoir, Kabila n’a pas donné plus de quinze conférences de presse. Ce n’est pas aujourd’hui qu’il va commencer à parler. Il parlait souvent par l’intermédiaire de l’ancien ministre Lambert Mende, aujourd’hui proche de Tshisekedi, et par l’ambassadeur Kikaya Bin Karubi dans les réseaux sociaux », rappelle-t-il.

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Il souligne par ailleurs qu’un « rapprochement est toujours possible en politique, mais pour le moment, Tshisekedi est davantage préoccupé à (consolider) sa nouvelle majorité à l’Assemblée nationale avec des députés transfuges du FCC » de l’ex-président.

Quoi qu’il en soit, M. Yoha est convaincu que la tension entre les deux hommes politiques ne profite pas au peuple congolais. « Celui qui gagnera la confrontation pourra en tirer les avantages pour gérer seul le Trésor public et se préparer sereinement pour les échéances électorales à venir. Pour les Congolais, est toujours valable le dicton selon lequel lorsque deux éléphants se battent, c’est l’herbe qui est autour qui en pâtit ».

RDC : Tshisekedi à la croisée des chemins

Le chef de l’Etat congolais a pu replacer son pays sur l’échiquier politique mondial mais peine à tenir ses promesses de campagne.L’arrivée de Félix-Antoine Tshisekedi à la tête de la République Démocratique du Congo (RDC) a suscité beaucoup d’espoir. Joseph Kabila, après dix-huit ans de règne sans partage, lui a cédé pacifiquement les rênes du pays.

Le chef de file de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) s’est hissé, le 24 janvier 2019, à la magistrature suprême sans effusion de sang. Une première pour ce géant de l’Afrique centrale habitué aux transitions politiques mouvementées.

Le nouvel homme fort de Kinshasa est le fils de l’opposant historique, Etienne Tshisekedi, décédé quelques mois auparavant. Mais qu’a-t-il fait en deux ans d’exercice du pouvoir ? Pas grand-chose ! Et pour cause, les tensions entre sa famille politique et celle de son prédécesseur et ex-allié ont fortement entravé le bon fonctionnement de l’Etat.

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Cette situation a poussé l’actuel président à mettre en exécution sa menace d’antan. Celle-ci consistait d’abord à reprendre en main l’Assemblée nationale où le Front Commun pour le Congo (FCC) de Kabila était dominant.

Les fidèles de Tshisekedi ont ainsi renversé, le 10 décembre 2020, la présidente Jeanine Mabunda. Ces temps-ci, le Premier ministre Sylvestre Ilunga, est également visé par une motion de censure déposée au bureau provisoire du parlement. Dans le gouvernement, les 2/3 des ministres sont issus des rangs du FCC. La crise tant redoutée s’est donc installée. Son issue déterminera le futur de ce pays immense.

Dans un discours prononcé à l’occasion du 60e anniversaire de l’indépendance, l’actuel chef de l’Etat a soutenu que « le devenir de la Nation est toujours entre les mains d’une classe politique, toutes tendances confondues, qui demeure versatile, et qui peine à arracher la Nation du cercle vicieux de l’instabilité et de la pauvreté ».

Corruption endémique

C’était l’un des thèmes phares de la campagne électorale de Félix Tshisekedi (57 ans). Ce dernier avait promis d’être « intraitable dans la lutte contre la corruption ». Son directeur de cabinet en a fait les frais.

En effet, Vital Kamerhe a été condamné à 20 ans de travaux forcés dans le cadre du procès des 100 jours. Il était accusé du détournement de plus de 50 millions de dollars destinés au Programme d’urgence des 100 jours, de blanchiment de capitaux et de corruption.

La République Démocratique du Congo dispose de ressources minières importantissimes. Mais elle reste toujours parmi les pays les plus pauvres au monde. Le revenu moyen annuel y est de 457 dollars américains par habitant.

M. Tshisekedi a indiqué, en juin dernier, que « le Congolais moyen a perdu 60 % de sa richesse au cours des soixante dernières années ». Selon plusieurs observateurs, cette situation économique exécrable est, en grande partie, due à la corruption.

La dégringolade de l’ancien Zaïre se mesure notamment à travers « (son) réseau routier (qui) ne représente plus que 10 % de ce qu’il était en 1960 et le réseau ferroviaire que 20 % », se désolait le natif de Kinshasa.

En tout cas, la vision du président de l’ancienne colonie belge est de « fonder un État moderne, vaincre la pauvreté, construire un Congo fort tourné vers son développement dans la paix et la sécurité, un Congo réconcilié avec lui-même ».

Suite à son élection, Tshisekedi a lancé plusieurs chantiers. Toutefois, le nouveau coronavirus devrait entraîner une récession économique de -2,2 % en 2020. Car les exportations congolaises ont connu une baisse drastique. Toutefois, la reprise progressive de l’activité économique mondiale et le lancement de la production de la mine de Kamoa-Kakula (sud) devraient permettre un rebond de la croissance à 4,5 % en 2022.

Insécurité persistante

A l’est de la RDC, les armes crépitent toujours. Des violences sont souvent notées dans la province de l’Ituri. Principalement à Djugu, Irumu ou encore à Mahagi. De ce fait, la Mission de l’Onu en RDC (Monusco) et le Bureau conjoint des Nations Unies pour les Droits de l’Homme (BCNUDH) dans ce pays ont appelé les autorités à renforcer les efforts de sécurisation de cette zone.

Des combattants de divers groupes armés ont intensifié leurs assauts contre des civils. Ces attaques, à forte dimension intercommunautaire, ont causé au moins 647 morts, dont 120 femmes et 115 enfants, entre mai et décembre 2020, d’après le BCNUDH.

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En outre, à en croire Amnesty International, « l’insécurité et l’impunité continuent de mettre en péril les droits humains » en RDC. « Bien que Tshisekedi ait pris des mesures positives, telles que gracier des prisonniers politiques et autoriser des détracteurs en exil à rentrer, des seigneurs de guerre et des auteurs présumés de terribles atteintes aux droits humains demeurent en liberté du fait de l’immobilisme de son gouvernement », a soutenu, il y a un an, Deprose Muchena, directeur du programme Afrique de l’est et Afrique australe de l’ONG.