Decryptage: « Macron n’a pas tenu promesse sur l’Afrique » (Gilles Yabi)

Analyste politique, docteur en économie, Gilles Yabi directeur du think tank ouest africain Wathi, décrypte pour APA News l’élection présidentielle française de ce dimanche vue d’Afrique.Pourquoi l’élection présidentielle organisée en France, dont le premier tour est prévu dimanche 10 avril,  intéresse-t-elle les Africains ?

Toute l’Afrique ne s’intéresse pas de la même manière à la vie politique française. Ce sont les pays qui ont des relations particulières avec la France notamment les anciennes colonies françaises qui s’intéressent à l’élection organisé ce dimanche.

Je ne suis sûr qu’au Botswana, en Afrique du Sud ou au Kenya, on s’intéresse à cette présidentielle. Par contre, dans les pays africains francophones, il y a toujours un intérêt à la vie politique française, dans la mesure où celle-ci a, souvent, un impact sur les développements politiques, économiques et sécuritaires dans ces pays. C’est donc normal que ce qui se joue en France soit toujours surveillé par les élites dirigeantes des ces pays francophones africains

Quelle est la place de l’Afrique dans la campagne électorale pour cette présidentielle en France ? Est-elle centrale ou marginale ?

Dans tous les pays du monde, les électeurs ont tendance à se focaliser sur les questions qui ont un impactent direct sur leur vie quotidienne: l’économie, l’emploi le chômage, parfois aussi les problèmes de sécurité intérieure.
Cette élection présidentielle en France intervient, cependant, dans un contexte particulier.

Au-delà des questions habituelles économiques, sociales ou de politiques intérieure, il y a la guerre entre la Russie et l’Ukraine qui déstabilise profondément l’Europe et qui a des impacts économiques immédiats, y compris sur les questions énergétiques. C’est donc naturellement que la guerre en Ukraine s’est imposée comme sujet majeur de la campagne présidentielle en France. Cette situation pourrait d’ailleurs être une des raisons qui expliquent que l’Afrique soit moins présente dans cette campagne que d’habitude.

Pourtant, on aurait pu avoir un sujet comme la guerre contre les groupes jihadistes au Mali, comme sujet important dans cette campagne présidentielle. Mais le désengagement militaire de la France au Mali plusieurs mois avant cette présidentielle a permis de sortir ce dossier très important et sensible à la fois du débat entre les candidats. Le sujet n’aurait pas plaidé en faveur d’Emmanuel Macron, le président sortant, face à ses adversaires.

Comme par le passé, le seul élément qui tient à la fois de la  politique intérieure et extérieure est la question de l’immigration. Et Comme d’habitude, le sujet tient une certaine place dans les discours de campagne d’une partie des candidats, surtout ceux situés à l’extrême droite de l’échiquier politique. Les propos particulièrement outrageants tenus sur la question par un candidat comme Eric Zemmour illustre parfaitement l’obsession qu’entretient l’extrême-droite française autour de l’immigration. 

Dans son discours à l’université de Ouagadougou, Burkina-Faso, six mois après son entrée à l’Elysée, Emmanuel Macron avait annoncé « la fin de la politique africaine de la France ». A-t-il tenu promesse ?

J’ai l’impression qu’il s’agissait d’un lapsus lorsque le président Macron déclarait la fin de la politique française en Afrique. On s’est demandé qu’est-ce qu’il voulait dire exactement.
Tous les pays ont des politiques extérieures en direction des différentes parties du monde. Cela n’a pas de sens de parler de la fin de la politique française en Afrique, puisqu’il y a toujours à l’égard des pays africains une politique et au-delà à l’égard du continent de manière plus global. Je crois qu’il voulait dire plutôt la fin de la « France-Afrique », ce modèle de rapports qui remonte aux indépendances et qui est basé sur une conception particulièrement inégalitaire, donc, contestable des relations entre la France et ses anciennes colonies africaines. Je crois que c’est ce qu’il voulait dire. Est-ce qu’il a tenu promesse ? Je ne le pense pas.

Pour revenir au fameux discours de Macron devant les écrivains de l’université de Ouagadougou, il a été prononcé dans un contexte où ce pays et la sous-région étaient dans une situation nettement différentes celle qui y prévaut aujourd’hui.  Des coups d’état ont renversé les régimes qui étaient en place à Bamako, à Conakry et à Ouagadougou. Il y a une forte très tension entre la France et le Mali. Les opinions publiques dans beaucoup de pays du Sahel et en Afrique expriment, aujourd’hui, des positions très négative sur l’influence française. À mon avis, la perception africaine n’est pas celle d’un changement profond dans la politique africaine de la France. Je pense qu’on a retrouvé avec le président Emmanuel Macron, dans le ton et un peu dans les formes, les mêmes tendances qu’on dénonçait jusque-là qui donnaient l’impression que le continent africain est traité avec condescendance et pas de la même manière que d’autres régions du monde.

Guinée : Alpha Condé de retour d’un séjour médical

L’ex-chef de l’État, âgé de 84 ans, était aux Émirats arabes unis depuis le 17 janvier 2022.Presque trois mois après son évacuation en toute discrétion, Alpha Condé est bien rentré « cet après-midi » en Guinée. Le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) vient d’en faire l’annonce.

Le colonel Mamadi Doumbouya, président de la transition, témoigne sa gratitude aux autorités du pays hôte, les Émirats arabes unis, « pour la grande attention ainsi que le traitement privilégié dont l’ancien président a bénéficié durant son séjour ».

L’actuel homme fort de Conakry remercie également « les institutions régionales et sous-régionales et toutes les bonnes volontés connues ou anonymes ayant contribué à la réussite de cette mission ».

S’adressant à l’opinion nationale et internationale, la junte fait une mise au point : Alpha Condé « demeurera en Guinée aussi longtemps que sa santé le permettra ». Par ailleurs, le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) s’engage à toujours respecter l’intégrité et la dignité du président déchu le 5 septembre 2021.

Législatives gambiennes : la Cédéao déploie ses observateurs

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) compte veiller au bon déroulement de ces élections prévues ce samedi 9 avril.Jean-Claude Kassi Brou, le président de la Commission de la Cédéao, a envoyé hier jeudi 40 observateurs en Gambie. Sur place, Mohamed Ibn Chambas, le chef de la mission d’observation, a eu des entretiens pour évaluer le niveau de préparation du scrutin.

« Je suis pleinement conscient des enjeux de ces élections, des obstacles franchis et des sacrifices consentis. Il est donc impératif que nous réussissions notre mission en faisant en sorte que le vote soit transparent, libre, crédible, pacifique et inclusif pour l’acceptation du verdict des urnes par tous les candidats », a déclaré M. Ibn Chambas.

Dans un communiqué, Rémi Ajibewa, Directeur des Affaires politiques de la Commission de la Cédéao, a rappelé que la base juridique d’une mission d’observation dans l’espace communautaire est le protocole additionnel sur la démocratie et la bonne gouvernance de 2001. Poursuivant, il a indiqué que les observateurs seront présents « dans les sept régions administratives de la Gambie ».

Maroc-Espagne : Les détails de la nouvelle feuille de route

Le Maroc et l’Espagne entendent établir une feuille de route durable et ambitieuse, qui comprend plusieurs éléments touchant aux différents aspects de leur coopération bilatérale. Voici les détails de cette nouvelle feuille de route.«La visite, au Maroc, du président du Gouvernement espagnol constitue un moment important pour consolider cette feuille de route et définir les priorités de la prochaine Réunion de haut niveau (RHN) devant se tenir avant la fin de l’année en cours», souligne, jeudi 7 avril 2022, la Déclaration conjointe Maroc-Espagne.

Sur cette base, la nouvelle feuille de route comprend plusieurs éléments, ajoute la Déclaration, qui a été adoptée au terme des discussions approfondies entre le Roi Mohammed VI et le président du Gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, qui effectue une visite officielle au Royaume à l’invitation du Souverain.

Ainsi, les sujets d’intérêt commun seront traités dans un esprit de confiance, dans la concertation, loin des actes unilatéraux ou des faits accomplis, précise la Déclaration, notant que la pleine normalisation de la circulation des personnes et des marchandises sera rétablie de façon ordonnée, y compris des dispositifs appropriés de contrôle douanier et des personnes au niveau terrestre et maritime.

Parmi les éléments qui figureront dans la feuille de route, il y a lieu de citer le rétablissement immédiat des liaisons maritimes de passagers entre les deux pays et de façon graduelle jusqu’à l’ouverture de l’ensemble des fréquences. Les préparatifs pour l’opération Paso del Estrecho/Marhaba seront entamés dans cette même perspective, ajoute la même source.

De même, le groupe de travail sur la délimitation des espaces maritimes dans la façade Atlantique sera réactivé, dans l’objectif de réaliser des avancées concrètes, tandis que des discussions concernant la gestion des espaces aériens seront engagées.

La coopération dans le domaine des migrations sera aussi relancée et renforcée, lit-on dans la Déclaration conjointe, qui précise que le Groupe permanent hispano-marocain sur la migration se réunira prochainement.

Par ailleurs, la coordination dans le cadre des présidences respectives du processus de Rabat, pendant la période 2022-2023, sera menée de manière à mettre en exergue la coopération exemplaire entre les deux pays dans ce domaine, à la faveur d’une approche globale et équilibrée du phénomène migratoire. Dans le même temps, la coopération sectorielle sera réactivée dans tous les domaines d’intérêt commun: économique, commercial, énergétique, industriel et culturel, entre autres, ajoute la même source.

Figurent également parmi les éléments de la feuille de route, une réunion prochaine sur la facilitation des échanges économiques et des liaisons entre les deux pays et la priorité qui sera donnée dans cette nouvelle étape au domaine de l’éducation, de la formation professionnelle et de l’enseignement supérieur. Un groupe de travail spécifique sera établi à cet effet.

La coopération culturelle sera renforcée. Dans ce cadre, poursuit la Déclaration conjointe, un groupe de travail sectoriel dans le domaine de la culture et des sports sera établi. Un nouvel élan sera imprimé au conseil d’administration de la Fondation des Trois Cultures.

Les rapports d’activité des réunions et groupes de travail, établis ou réactivés, seront présentés à la Réunion de haut niveau, affirme la même source, qui note que les deux pays entameront des échanges sur la mise à jour du Traité de bon voisinage, d’amitié et de coopération, de 1991, sur la base des principes, des paramètres et des priorités devant guider leurs relations bilatérales dans les années à venir.

«Sa Majesté le Roi Mohammed VI et le président du Gouvernement espagnol, S.E. Pedro Sanchez, désigneront un comité en charge de la mise en œuvre de la présente déclaration, dans un délai de 3 mois», conclut la Déclaration conjointe.

Le Maroc et l’Espagne réitèrent la volonté d’ouvrir une nouvelle étape dans les relations bilatérales

Le Roi Mohammed VI a reçu, jeudi à Rabat, le président du gouvernement Pedro Sanchez qui effectue, une visite au Maroc dans le cadre d’une nouvelle étape dans les relations maroco-espagnoles.Maroc-Espagne

Cette audience, qui s’inscrit dans le prolongement de l’entretien téléphonique intervenu le 31 mars entre le roi Mohammed VI et le Président du gouvernement espagnol, vient en concrétisation de la lettre adressée le 14 mars par Pedro Sanchez au souverain dans laquelle le gouvernement espagnol s’engage à inaugurer une nouvelle phase dans les relations entre les deux Royaumes, basée sur la transparence et le respect mutuel.

Cette nouvelle dynamique se veut un écho à l’appel lancé par le souverain, dans son discours du 20 août 2021, à inaugurer une étape inédite dans les relations entre les deux pays. Au cours de cette audience, Pedro Sanchez a tenu à réaffirmer la position de l’Espagne sur le dossier du Sahara, considérant l’initiative marocaine d’autonomie comme la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend.

A cette occasion, le Roi et le Président du gouvernement espagnol ont réitéré la volonté d’ouvrir une nouvelle étape dans les relations entre les deux pays, fondée sur le respect mutuel, la confiance réciproque, la concertation permanente et la coopération franche et loyale.

À cet égard, il a été notamment convenu la mise en œuvre d’actions concrètes dans le cadre d’une feuille de route couvrant l’ensemble des domaines du partenariat, intégrant toutes les questions d’intérêt commun.

Par ailleurs, l’audience accordée au Chef de l’exécutif espagnol a été l’occasion de passer en revue les différents volets d’intérêt commun dans leurs composantes politique, économique, sécuritaire et culturelle. Les questions régionales et internationales ont également été au menu de ces entretiens.

Afrique du Sud : une justice à deux vitesses (Kgalema Motlanthe)

L’ancien président de la nation arc-en-ciel considère que les hauts dirigeants du Congrès national africain (ANC, sigle en anglais) s’en tirent trop souvent à bon compte lorsqu’ils ont maille à partir avec la justice.Deux poids, deux mesures. Voilà l’impression de Kgalema Motlanthe quand il analyse le fonctionnement de la justice de son pays. S’exprimant ce jeudi lors d’un séminaire en ligne sur le thème « l’histoire de l’ANC et l’état de l’Afrique du Sud dans les cinq prochaines années », l’ex-chef de l’État a déclaré qu’« aucune personne ne devrait accéder à une fonction publique quand elle a trahi la confiance de ses concitoyens ». C’est une question d’éthique et de morale, a-t-il ajouté.

Kgalema Motlanthe, dans son intervention, a évoqué le cas de l’ancienne ministre du Développement social, Bathabile Dlamini, récemment inculpée de parjure dans une affaire de gros sous. Même si c’est la toute première fois qu’un tribunal condamne un haut responsable de l’Etat, Bathabile Dlamini a juste payé une amende de 13.000 dollars pour éviter de purger une peine de quatre ans prison.

Toutefois, M. Motlanthe espère que le droit sera dit dans les autres affaires de corruption impliquant des membres du parti au pouvoir. « La loi doit être appliquée efficacement. Que ça plaise ou non à l’ANC », a souhaité l’ancien dirigeant sud-africain.

Visite au Maroc du Président du gouvernement espagnol : Une nouvelle étape dans les relations bilatérales

Le Président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, est attendu ce jeudi après-midi au Maroc pour une visite officielle, à l’invitation du Roi Mohammed VI.Cette visite historique marque la fin d’une longue crise diplomatique et le début d’une nouvelle étape dans les relations entre Rabat et Madrid. En effet, Le Maroc et l’Espagne viennent de refermer la parenthèse d’une crise sans précédent qui a fortement altéré les relations entre les deux Royaumes et soulevé plusieurs interrogations quant à leur avenir.

Le 18 mars, le Président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, a envoyé un message au Souverain marocain dans lequel il a assuré que l’objectif de l’Espagne est de construire une nouvelle relation, basée sur la transparence, la communication permanente et le respect mutuel.

Dans ce message, Pedro Sanchez a souligné qu’il « reconnaît l’importance de la question du Sahara pour le Maroc » et affirme que «l’Espagne considère l’initiative marocaine d’autonomie, présentée en 2007, comme la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend».

Ces positions positives et engagements constructifs de l’Espagne sur le dossier du Sahara marocain ont été hautement appréciés par le Royaume qui, par l’intermédiaire du ministère des Affaires étrangères, a indiqué que les termes de ce message permettent d’envisager une feuille de route claire et ambitieuse afin d’inscrire, durablement, le partenariat bilatéral dans le cadre des bases et des paramètres nouveaux, soulignés dans le Discours Royal du 20 août dernier.

Conscients de l’importance capitale de préserver une relation solide et durable, le Maroc et l’Espagne, deux pays voisins partageant un potentiel immense de développement, sont décidés à donner à leur coopération une dimension plus solidaire et plus complémentaire, notamment en temps de difficultés.

Rabat et Madrid ont toujours affiché leur détermination à surmonter les difficultés et à nouer une relation exemplaire, en vue de répondre de manière conjointe aux défis actuels, mais aussi de garantir un avenir prospère pour les deux peuples amis. L’histoire l’a bien démontré. L’ambition partagée entre les deux pays de consolider leur partenariat ne s’est jamais flétrie.

Pour l’Espagne, le Maroc est «un voisin et un partenaire stratégique indispensable», a assuré Pedro Sanchez, soulignant que «tout au long de l’histoire, les deux pays ont tissé des liens humains, des accords et des relations qui ont forgé des intérêts communs».

Les différentes déclarations des responsables espagnols exprimées dans ce sens ont réitéré la volonté de l’Espagne d’établir avec le Maroc les relations qui correspondent à deux pays voisins ayant une importance stratégique dans tous les domaines, plus particulièrement en matière de contrôle migratoire, d’échanges économiques et commerciaux et de lutte contre le terrorisme.

La visite officielle qu’effectue au Maroc le dirigeant espagnol, illustre la volonté des deux pays de franchir une étape historique dans les relations bilatérales, sur la base d’une feuille de route claire et ambitieuse répondant aux aspirations des deux peuples amis.

Dans ce contexte, les responsables des deux pays se pencheront sur la mise en œuvre d’actions concrètes dans le cadre de cette feuille de route englobant tous les domaines du partenariat et intégrant toutes les questions d’intérêt commun dans un climat empreint de confiance et de transparence.

Selon les médias espagnols, de grands dossiers seront sur la table des discussions entre le chef du gouvernement Pedro Sanchez et les responsables marocains. Le journal espagnol +La Razon+ souligne que les discussions vont se concentrer sur la reprise des liaisons maritimes entre les deux pays et l’organisation de l’opération Marhaba, qui a exclu les ports espagnols pendant deux ans. Il est possible aussi, ajoute le même média, que les deux parties étudient la réouverture des postes frontaliers des présides occupés de Sebta et Melilla après la stabilisation de la situation épidémiologique liée au Covid-19.

Le journal espagnol n’exclut pas l’hypothèse que le chef du gouvernement espagnol et le Roi Mohammed VI fixent un nouveau rendez-vous pour la réunion de haut niveau suspendue depuis plus d’une année et demie.

La presse espagnole rapporte, par ailleurs, que parmi les dossiers qui pourraient être évoqués par le Roi Mohammed VI et le chef du gouvernement espagnol, figure la réutilisation du Gazoduc Maghreb-Europe qui a été fermé par l’Algérie.

Autre chose, la visite du chef du gouvernement espagnol coïncide avec l’atmosphère spirituelle du mois de ramadan, ce qui n’a pas échappé au ministre Albares, d’autant qu’elle est liée à un geste royal très significatif. En effet, lors d’une conférence de presse, le ministre espagnol a considéré comme un geste amical et un honneur l’Iftar que le Roi Mohammed VI offrira en l’honneur du chef du gouvernement espagnol et de la délégation qui l’accompagne: « Cette invitation à l’Iftar constitue un symbole fort d’une grande amitié de la part de Sa Majesté le Roi ».

Guinée : l’ancien Pm Ibrahim Kassory Fofana inculpé

Le chef du dernier gouvernement du régime d’Alpha Condé est placé sous mandat de dépôt.Ibrahima Kassory Fofana, ancien Premier guinéen et trois de ses anciens ministres sont inculpés ce mercredi 6 avril, puis placés sous mandat de dépôt à la maison centrale de Conakry.

Au terme d’enquêtes de la Cour de répression des infractions économiques et financières (Crief), Kassory Fofana, Mohamed Diané, Diakaria Koulibaly et Oyé Guilavogui sont poursuivis pour enrichissement illicite et détournements de deniers publics.

Selon Me Salif Béavogui, l’un des avocats de la défense, le procès aura lieu le 11 avril prochain devant la Crief.

Zimbabwe : vers l’introduction d’un nouveau billet de banque

La banque centrale du Zimbabwe s’apprête à introduire un nouveau billet de 100 dollars zimbabwéens (environ 0,59 dollar US).Le nouveau billet devrait être mis en circulation dans les prochaines semaines, a annoncé mercredi le ministre des Finances, Mthuli Ncube.

Dans un instrument statutaire publié dans le Government Gazette, M. Ncube a indiqué que le billet devrait comporter une impression du monument du Grand Zimbabwe et d’un baobab.

Il s’agit du sixième billet de banque introduit au Zimbabwe depuis 2016. Actuellement, les billets de 10, 20 et 50 dollars zimbabwéens sont acceptés par le public comme moyen d’échange.

Les billets de 2 et 5 dollars zimbabwéens ont été « déclassés » en 2019 et 2020, en raison de la hausse de l’inflation.

L’introduction du nouveau billet intervient suite à la dépréciation de la monnaie locale, le taux de change étant désormais de 1 $ US : 145 $ ZWL sur le marché officiel des enchères de devises géré par la banque centrale, et d’environ 1 $ US : 270 $ ZWL sur un marché parallèle florissant qui est en plein essor.

La chute libre de la monnaie locale a déclenché une forte hausse des prix des produits de base au cours des derniers mois.

Procès Sankara : Blaise Compaoré condamné à la perpétuité

L’ancien président de la République du Burkina Faso Blaise Compaoré, exilé en Côte d’Ivoire depuis sa chute en 2014, est condamné à perpétuité dans le procès de l’assassinat de Thomas Sankara. 

Le tribunal militaire de Ouagadougou qui a prononcé son verdict ce matin, a également condamné à la perpétuité le commandant de sa garde Hyacinthe Kafando et le général Gilbert Diendéré, un des chefs de l’armée lors du putsch de 1987. 

 

Nous y reviendrons

Mali: Il y a dix ans, le Mnla proclamait l’indépendance de l’Azawad.

L’indépendance autoproclamée de l’Azawad n’a jamais été reconnue.La veille, le Mouvement nationale de l’Azawad (Mnla), fer de lance la rébellion touarègue déclenchée quelques semaines plus tôt dans le nord du Mali, venait, tout juste, de décréter, un cessez-le-feu unilatéral après avoir pris le contrôle de tout le septentrion malien désormais vidé de toute force gouvernementale. Ce jour-là, vendredi 6 avril 2012,  Moussa Ag Attaher, actuellement ministre des sports du gouvernement de la junte au pouvoir à Bamako, alors un des porte-paroles du mouvement en Europe se présentait sur un plateau de télévision française pour confirmer une annonce parue quelques heures plus tôt sur le site internet de son organisation. Celle-ci, signée par le secrétaire général du Mnla, Bilal Ag Cherif, proclamait «  l’indépendance de l’Azawad », cet immense territoire aride du nord du Mali grand comme la France et la Belgique réunies, qui depuis l’indépendance du pays en 1960 est régulièrement secouée par des rebellions. 

 «Nous proclamons solennellement l’indépendance de l’Azawad à compter de ce jour», déclarait alors Mossa Ag Attaher sur la chaîne France 24. «Nous venons de terminer un combat très important, celui de la libération», ajoutait-il, sans préciser qu’un autre groupe rebelle disputait à ses compagnons le contrôle de la région: le mouvement Ansardine, une formation d’inspiration islamiste dirigée par Iyad Ag Ghali, héros d’une précédente rébellion touarègue qui avait déstabilisé le pays dans les années 1990, mais qui rêve désormais d’un Mali entièrement islamique, donc hostile à l’indépendance de la région, et récemment allié aux combattants d’Al Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) qui depuis plusieurs années s’étaient installés dans le coin. 

La France, ancienne puissance coloniale du Mali, par la voix de son ministre de la Défense, Gérard Longuet, avait immédiatement affirmé qu’«une déclaration d’indépendance unilatérale qui ne serait pas reconnue par les Etats africains n’aurait pas de sens». Se voulant plus précis, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero déclarait, lui, que le Quai d’Orsay considérait comme «nulle et non avenue» cette proclamation d’indépendance. Des propos  qui tranchent nettement, pourtant, avec les confidences qu’Apa news a recueilli ces derniers jours auprès de plusieurs hauts cadres fondateurs du Mnla, dont Hamma Ag Mahmoud premier, « chef de la diplomatie » du mouvement, désormais éloigné de l’organisation. 

« C’est la France qui est à l’origine de cette rébellion. À l’époque, beaucoup de Touaregs maliens étaient installés en Libye depuis plusieurs décennies et étaient engagés dans l’armée de Mouammar Kadhafi. La France qui venait d’engager une guerre en Libye pour chasser Kadhafi du pouvoir avait eu l’idée de convaincre une partie de son armée de l’abandonner. Elle avait alors pris contact avec certains  touaregs maliens qui étaient proches de certains militaires libyens d’origine malienne. Elle leur a suggéré de faire pression sur les miliaires de Kadhafi d’origine touarègue malienne pour qu’ils se retirent de la Libye et rentrent au Mali. La France leur a promis de les soutenir pour libérer leurs frères dans le Nord du Mali du joug de Bamako qui en dépit de plusieurs rébellions,  suivies d’autant d’accords de paix restés lettres mortes, continuaient à les marginaliser et mépriser » reconnaît cet ancien préfet, ministre et conseiller à la présidence malienne qui assume à la fois son passage au sein de la rébellion et son attachement au Mali.
« Je fais partie du groupe qui a imposé l’idée d’indépendance. Nous étions presque tous des anciens responsables politiques ou cadres touaregs ayant travaillé au Mali. Nous connaissons très bien le système du pouvoir et les élites établis dans la capitale, Bamako. Plusieurs accords  de paix ont été signés avec eux par les rébellions passées. Après le moment de la signature, ces accord ont tous été immédiatement ignorés par le pouvoir et les élites de Bamako. Demander l’indépendance était pour nous une manière d’exiger le maximum pour avoir le minimum. Note objectif était, au moins, une vraie décentralisation poussée dans le cadre du même pays, surtout que le Mali a toujours été un territoire où les communautés ont toujours vécu sous cette forme de cohabitation depuis plusieurs siècles. Mais les élites modérnes de Bamako, entièrement formées à l’école française sont bloquées depuis la colonisation sur le modèle de l’Etat centralisé à la française », justifie l’homme politique touareg, aujourd’hui réfugié dans un pays voisin.

Toujours est-il, que l’indépendance autoproclamée de l’Azawad n’a jamais réussi à trouver le moindre soutien en dehors du cercle restreint des sympathisants du Mnla. 

Au nom de l’Union africaine (UA), dont il présidait la Commission, le gabonais Jean Ping, avait alors évoqué « une plaisanterie  et déclaré que l’organisation continentale rejetait «totalement la prétendue déclaration d’indépendance» et condamnait « fermement cette annonce qui est sans aucune valeur».

Les Etats-Unis avait, eux aussi, rejeté la déclaration d’indépendance. «Nous répétons notre appel à préserver l’intégrité territoriale du Mali», avait à l’époque déclaré Patrick Ventrell, un porte-parole du département d’Etat américain. 

La Grande-Bretagne, elle, décidait tout simplement de fermer «temporairement» son ambassade à Bamako et d’en «retirer» son personnel diplomatique, avait alors  indiqué un communiqué du Foreign Office.

Les voisins du Mali membres de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), eux, clamaient leur attachement à l’intégrité territoriale de ce pays membre de l’organisation, alors qu’ils venaient d’imposer un embargo diplomatique et économique total au Mali après qu’un groupe de militaires, évoquant l’échec du président Amadou Touma i Touré (ATT) alors en fin de mandat à prévenir la débâcle de l’armée face aux rebelles, venait de faire un coup d’état quelques semaines plus tôt.

La cedeao avait même annoncé qu’elle s’apprêtait à envoyer au Mali une force militaire de 2.000 à 3.000 hommes pour restaurer l’unité du pays. Ses chefs d’état-major des armées réunis à Abidjan, en Côte-d’Ivoire, vingt-quatre heures avant la proclamation unilatérale d’indépendance par les rebelles, avaient d’ailleurs élaboré un «mandat» pour cette force.

Habitué à jouer les pompiers lors des rebellions passées chez son voisin du Sud, la puissance militaire régionale qu’est l’Algérie dont six diplomates venaient de se faire à enlever des islamistes à Gao, avait, de côté, déclaré qu’elle, «n’acceptera jamais une remise en cause de l’intégrité territoriale du Mali», appelant au «dialogue» pour régler la crise, selon les mots de son Premier ministre de l’époque, Ahmed Ouyahia, interrogé par le journal français Le Monde. 

Homme fort du moment à Bamako, le capitaine Amadou Sanogo, le chef de la junte qui venait de renvider ATT, s’était contenté, lui, de reconnaître, implicitement, son impuissance à protéger les populations du Nord, les appelant «à résister» par leurs propres moyens. 

La suite est connue: Ansardine et ses alliés se revendiquant d’Al Qaïda avaient fini par prendre le dessus sur le Mnla. Durant près d’une année, les islamistes étaient les seuls maîtres du Nord du Mali. Chassés, à partir de janvier 2013, des villes qu’ils occupaient par une intervention militaire internationale dirigée par la France, ils n’ont pas pour autant été vaincus. Toujours actifs au Mali, ils sont désormais présents au Burkina-Faso, au Niger voisins, et affichent l’ambition de s’installer partout en Afrique de l’Ouest. 

Côte d’Ivoire : une stratégie nationale de la réconciliation en gestation

Jobst Von Kirchmann, l’ambassadeur de l’Union Européenne (UE) en Côte d’Ivoire, a fait part de son optimisme dans cette quête.Rien ne vaut la paix. C’est pourquoi, Bertin Konan Kouadio, le ministre ivoirien de la Réconciliation et de la Cohésion nationale, a conçu une stratégie nationale pour parachever le processus.

L’ambassadeur de l’Union Européenne, Jobst Von Kirchmann, au sortir d’une réunion mardi avec M. Kouadio, a renseigné que le document est en cours de finalisation. « C’est une excellente nouvelle. L’Union Européenne ne peut que féliciter le ministre pour ces efforts. Elle est disposée à soutenir le gouvernement dans la mise en œuvre de cette stratégie », a déclaré le diplomate.

La stabilité aidant, l’organisation communautaire compte organiser, en Côte d’Ivoire, un forum des affaires pour booster les investissements dans le pays. « On pense que c’est le bon moment pour investir, mais aussi pour se réconcilier parce qu’il n’y a pas de tensions électorales », a ajouté M. Von Kirchmann.

Guinée: le directeur de la justice militaire reprend service

La suspension du Haut commandant de la gendarmerie nationale, Colonel Balla Samoura, de ses fonctions a été levée ce mardi, a appris APA.Fin de la disgrâce pour le Colonel Balla Samoura. Membre influent du Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD, junte), il avait été suspendu de ses fonctions le 30 mars dernier suite à un différend avec Alphonse Charles Wright, le procureur de la Cour d’appel de Conakry.

Ce dernier, lors d’une conférence, l’avait sèchement accusé d’interférer dans les affaires judiciaires qui ne relèvent pas de sa compétence. Le procureur fustigeait notamment l’arrestation et la séquestration de l’ancien ministre des Affaires étrangères, Ibrahim Kalil Kaba. Celui-ci aurait passé, selon ses avocats, deux jours dans les locaux de la direction de la justice militaire, dirigée par M. Samoura, sans avoir reçu au préalable une convocation. Il n’aurait pas non plus eu accès à ses conseils.

Le procureur avait enfoncé le clou en maintenant ses accusations contre l’officier dans une émission de grande écoute.

Face au tollé suscité par cette sortie, Balla Samoura s’était défendu par voie de presse, arguant que son statut lui permettait d’agir comme un officier de police judiciaire.

Tous les deux ont ensuite été suspendus de leurs fonctions. Le procureur « pour faute disciplinaire » et le Haut commandant de la Gendarmerie pour « non-respect des consignes relatives à la prise de parole publique ».

Après la reprise de fonction de ce dernier, Alphonse Charles Wright devrait également regagner son poste dans les heures à venir.

Af’Sud : nomination d’un nouveau ministre de la Fonction publique

La décision est rendue publique ce mardi par le Cabinet présidentiel.Le président Cyril Ramaphosa a nommé Thulas Nxesi au poste de ministre de la Fonction publique et de l’Administration par intérim.

M. Nxesi continuera à assumer ses responsabilités en tant que ministre de l’Emploi et du Travail, tout en assurant l’intérim du ministre de la Fonction publique et de l’Administration, a précisé la présidence de la République.

Sa nomination fait suite au départ de l’ancienne ministre de la Fonction publique et de l’Administration, Ayanda Dlodlo, qui a été nommée au Conseil d’administration de la Banque mondiale à Washington, aux Etats-Unis.

M. Ramaphosa a remercié Mme Dlodlo pour avoir servi la nation à divers postes de direction, notamment dans les portefeuilles des communications, des affaires intérieures, de la sécurité de l’Etat et du service public et de l’administration.

Le président lui a souhaité bonne chance dans ses nouvelles responsabilités, où elle sera l’un des trois membres du conseil d’administration représentant les intérêts des 25 Etats membres africains.

Mali : la botte secrète des militaires pour faire plier la CEDEAO

Si un accord n’est pas trouvé entre les autorités de la transition malienne et la CEDEAO, Bamako envisage de décréter unilatéralement une transition de vingt-quatre mois.Suite et pas fin entre le Mali et la CEDEAO. Le médiateur de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour le Mali, l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan, est attendu ce mardi ou mercredi à Bamako. En dépit des divergences, les deux camps tentent de trouver un accord sur la durée de transition.

Le chef de l’Etat malien Assimi Goïta, avait carte blanche pour dérouler une transition de cinq ans selon les conclusions des Assises de refondation de décembre 2021. Mais, dans un « ultime sursaut », il a accepté une transition de vingt-quatre mois pour convaincre les chefs d’Etat de la CEDEAO qui campent sur une durée de seize mois. 

La différence n’est pas insurmontable, mais elle est suffisamment importante pour créer un blocage. L’urgence pour le Mali est d’arriver à faire plier le bloc régional de lever l’embargo décrété en janvier 2022.

Mais cette issue ne serait envisageable que s’il y a d’accord entre les deux parties sur la durée de transition. Cet énième visite de Goodluck Jonathan, qualifiée par certains comme celle de la dernière chance, permettra-t-elle de décrocher enfin un accord pour la levée des suspensions ?

La CEDEAO mise devant le fait accompli ?

En cas d’échec des négociations, Bamako compte maintenir son chronogramme de vingt-quatre mois pour achever cette transition, avant de fixer une date pour les élections qui doivent déboucher sur le retour des civils au pouvoir. La CEDEAO serait dans ce cas mise devant le fait accompli avec l’obligation de se prononcer clairement sur le maintien ou la levée de l’embargo sur le Mali.

Sur le terrain, les effets de ces sanctions commencent à se faire sentir chez les populations surtout avec la fermeture des frontières terrestres et aériennes. Dans un contexte de menace jihadiste dans le Sahel, la CEDEAO peut-elle maintenir indéfiniment l’embargo sur cet État enclavé ?

A côté, les sanctions économiques de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) commencent à inquiéter les banques exposées à certains risques face à l’accumulation des impayés de l’Etat malien dont les avoirs sont gelés par la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) basée à Dakar. A la date du 28 février 2022, les impayés de Bamako auprès des certains établissements financiers s’élevaient à 90,8 milliards francs Cfa selon la plateforme d’informations financières et boursières, Sika Finance.

Au niveau interne, les banques maliennes détentrices des créances des autres pays de la zone UEMOA ne peuvent pas être payées en raison de la suspension des transactions commerciales et financières entre le Mali et les autres pays de la CEDEAO.

Aujourd’hui, les créances détenues par les établissements de crédit auprès de l’UEMOA sur le Mali seraient estimées à 1825,34 milliards francs CFA soit 2,8 milliards d’euros. 

Rachida Kaaout, le souffle d’un vent nouveau

La Franco-marocaine brigue les suffrages des Français du Maghreb et de l’Afrique de l’Ouest aux élections législatives de juin 2022 avec l’intention d’impulser le changement.Bien dans sa peau, Rachida Kaaout en a tout l’air dans le hall d’un hôtel de renom à Dakar. Le Sénégal est la troisième des seize étapes de la campagne menée depuis janvier dernier par la candidate de La République en marche (LREM) simple au premier abord. Un tee-shirt blanc, un pantalon noir et le tour est joué.

Rachida Kaaout est « une femme de caractère. Quand elle se fixe un objectif, elle sait mettre en place toutes les conditions pour l’atteindre », se décrit la quadragénaire authentique. Ces temps-ci, son but est de porter la voix des Français de la 9e circonscription couvrant le Maghreb et l’Afrique de l’Ouest.

Deux zones du continent noir maîtrisées parfaitement par la diplômée en Économie et Gestion de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne : « Pour avoir énormément travaillé dans ces pays, je connais les Français qui y vivent. Dans le cadre des affaires ou à titre personnel, les rencontres
ont été nombreuses ».

Qui sont ces Français que Rachida Kaaout veut tant représenter ? « Il y a ceux qui se sont expatriés pour leurs activités professionnelles. Vous avez aussi ces retraités, comme la misère est plus belle au soleil, qui s’installent dans ces pays. Et on a les binationaux qui retournent dans leurs pays d’origine », détaille l’intéressée.

À la tête d’une société dont la vocation est d’accompagner les entreprises dans leur développement à l’international, la mère de deux adolescents met un point d’honneur à redonner de l’espoir à ses compatriotes désabusés par les politiciens classiques. « Je viens d’effectuer une tournée en Tunisie, au Maroc et au Sénégal. Des gens que j’ai croisés m’ont dit que les politiciens sont tous les mêmes », souligne-t-elle, non sans se présenter comme une « alternative » crédible.

Mais l’admiratrice de Jacques Chirac, chef de l’État français de 1995 à 2007, admet que « c’est un travail de longue haleine car il faut être présent dans la circonscription. Le terrain permettant de comprendre les véritables problématiques pour construire l’avenir
ensemble ».

Dans ce dessein, Rachida Kaaout a tâté le pouls de ces Français loin de la métropole afin d’être fixée sur leurs attentes. Son diagnostic fait ressortir trois principales préoccupations à savoir l’éducation, la santé et le business.

« Par rapport à
l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE), il y a un problème lié aux frais de scolarité et la qualité de l’éducation des enfants laisse souvent à désirer. Dans certains cas,
les États-Unis et la Belgique se substituent à la France », explique la candidate du mouvement créé par le président Emmanuel Macron. Native de Béni-Mellal, au cœur du Maroc, Rachida Kaaout compte rédiger, avec les associations de parents d’élèves, « un livre blanc qui va contenir des propositions à remettre en mains propres » à l’actuel locataire de l’Élysée.

En ce qui concerne la santé, cette dame de taille moyenne a noté des dysfonctionnements dans l’organisation de la Caisse des Français de l’Étranger (CFE). « Comme l’administration n’est pas dans ces territoires, c’est toujours un peu compliqué. Des retraités sont dans de très mauvaises situations. Tout est dématérialisé alors qu’il y a des personnes âgées qui ne savent pas utiliser Internet
ou qui habitent dans des zones reculées. Elles ne vont pas parcourir de longues distances pour juste envoyer un mail voire recevoir une réponse à l’ambassade ou au consulat », déplore le membre de La République en marche.

Selon Rachida Kaaout, il est donc nécessaire de nouer des partenariats avec les multinationales de l’assurance en vue de créer une mutuelle de santé pour les Français de l’étranger « qui ne sont pas forcément bien lotis financièrement ». En guise d’illustration, raconte la Parisienne, « j’ai discuté avec un Français vivant un drame en Tunisie. Malade, il veut se soigner dans l’Hexagone, mais n’a pas les moyens d’acheter un billet d’avion ». Pourtant, une alliance avec Air France permettrait à ces concitoyens vulnérables, une fois par an, de revenir gratuitement au bercail, se persuade-t-elle.

Le troisième problème qui mobilise Rachida Kaaout est relatif aux affaires dans les pays d’accueil. « La 9e circonscription est composée de pays hautement stratégiques en termes de développement. Les Français qui y résident sont des ambassadeurs.
Il faut travailler avec tout ce beau monde
pour développer des relations bilatérales plus amicales, plus fraternelles et bénéfiques à tous », plaide-t-elle.

Dans un contexte où le sentiment antifrançais gagne du terrain en Afrique subsaharienne, « notre responsabilité est de redonner confiance à ces peuples pour qu’ils sachent que nous sommes des amis », considère l’ancienne Directrice du développement – achats du Groupe Bernard Tapie entre 2003 et 2009.

De la société civile à la politique 

Le début de l’aventure politique de Rachida Kaaout est récent. Élevée par sa grand-mère, la cheffe d’entreprise a d’abord mis sur pied l’association dénommée « Au fil de l’aube ». Objectif, tisser un lien intergénérationnel entre les seniors et les jeunes. « Je me suis dit comment on peut faire avancer les choses. Nos aînés ont tellement de savoirs, d’expériences… à transmettre et les futurs adultes ont besoin d’être armés pour une meilleure destinée. Il n’y a pas de petits efforts. Il n’y a que des grands résultats », justifie l’initiatrice de ce concept humaniste.

« J’ai commencé autour de moi en tendant la main aux retraités que je connaissais. Je leur ai demandé de donner un peu de leur temps pour encadrer les jeunes que je croisais sur le terrain ou auprès de mes amis », se rappelle Rachida Kaaout.

La dynamique enclenchée par « Au fil de l’aube » est si forte que le besoin d’un local spacieux pour y tenir les activités se fait vite ressentir. Un appel aux dons lancé sur les réseaux sociaux fait basculer le destin de celle qui rêve en grand. Rachida Kaaout tape dans l’œil de l’état-major de La République en marche : « On m’a contacté pour me proposer un rendez-vous. Le Jour J, ils ont apprécié mon action de haute portée sociale avant de dire quelque chose qui a tout de suite fait résonance. Concrètement, on m’a fait comprendre que je peux être plus utile à la société si je m’engage en politique ».

Cette invitation ne reste pas sans écho. « La LREM me définit. Je ne suis ni de droite ni de gauche. Je suis plutôt au centre avec la conviction que les citoyens peuvent changer la façon de faire de la politique », professe Rachida Kaaout. Le 17 juin 2019, la néophyte est parmi les premiers candidats investis par les macronistes pour les élections municipales. Un an plus tard, elle est élue conseillère municipale à Ivry-sur-Seine, une ville du département de Val-de-Marne, dans la région d’Île-de-France.

Emmanuel Macron, le leader de Rachida Kaaout, est candidat à sa propre réélection le 10 avril prochain. L’un de ses challengers, Éric Zemmour pour ne pas le nommer, est une caisse de résonance de la théorie du « grand remplacement » popularisé à partir de 2011 par l’écrivain d’extrême droite Renaud Camus. « Son offre politique n’a comme colonne vertébrale que la haine de l’autre.
Malheureusement, il y a des gens qui le suivent. Ce sont des contestataires. Je ne pense pas qu’ils soient convaincus par les idées extrémistes. Il n’y a rien de sincère chez Zemmour. Il surfe sur
les peurs
en pointant du doigt une communauté, une religion », analyse sans concession Rachida Kaaout.

Pour faire barrage à ce repli identitaire, la binationale, pour qui « la question de l’intégration ne s’est jamais posée », propose aux gouvernants d’œuvrer davantage à la mixité sociale. « On n’a pas assez cherché à décloisonner. Dans les quartiers de France, on doit casser tout ce qui a été construit dans les années 70 pour accueillir les ouvriers. Je souhaite qu’on change de modèle de villes. Cela donnerait l’occasion aux uns et aux autres de se connaitre. Il y a des gens que l’on pense racistes, mais ils ne le sont pas réellement. Quand ils prennent le temps d’aller vers l’inconnu, ils se rendent compte que les autres ne sont pas si différents d’eux. Nos enfants ne doivent pas être prisonniers des clivages raciaux, religieux… ».

Mali: décès de l’ancien Premier ministre Diango Cissoko

Le Mali perd encore une autre figure politique.Après le décès de l’ancien Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga le 21 mars 2022, le Mali perd Diango Cissoko. L’ancien Premier ministre est décédé ce lundi 4 avril 2022.

Diango Cissoko, 74 ans, a occupé la fonction de Premier ministre de transition du Mali du 11 décembre 2012 au 5 septembre 2013. 

Auparavant, Diango Cissoko a occupé de multiples fonctions dans la haute fonction publique. Il fut  ministre de la Justice de 1984 à 1999 ensuite Secrétaire général de la présidence de la République de 1988 à 1991 puis Médiateur  de la République. 

Le défunt était Administrateur civil diplômé de l’École nationale de l’administration du Mali. Diango Cissoko est titulaire d’un doctorat d’État en droit de l’université de Rouen.

Comment la Côte d’Ivoire est devenue un géant mondial du caoutchouc

Petit pays producteur de caoutchouc naturel il y a une décennie, la Côte d’Ivoire boxe désormais dans la cour des grands.Premier producteur en Afrique et quatrième dans le monde, la Côte d’Ivoire a multiplié sa production de caoutchouc par quatre en dix ans. En l’espace d’une décennie, le pays de la Lagune Ébrié s’est forgé une réputation de producteur mondial de caoutchouc. En 2005, la production d’hévéa était de 170.000 tonnes. Trois plus tard, elle va plus que tripler passant à 602.000 tonnes en 2018 à 783.000 en 2019 pour atteindre une production record de 950.000 tonnes en 2020. Une forte progression qui fait passer la Côte d’Ivoire de la place de 7e producteur mondial de caoutchouc au 4e rang cette année. 

Le Premier ministre ivoirien Patrick Achi qui visitait une usine de caoutchouc SCC installée à Aboisso, ville située dans le sud-est de la Côte d’Ivoire, à 116 km à l’est d’Abidjan, affirme que le pays va accentuer sa transformation locale en continuant à créer des emplois dans le secteur. Ces dernières années, la filière caoutchouc  a permis de créer 500 emplois avec 6500 planteurs partenaires montrant les progrès de la Côte d’Ivoire dans ce secteur.

512 milliards de recettes

En 2021, la Côte d’Ivoire a grandement tiré profit des recettes de l’hévéa avec une augmentation du volume d’exportation de 42,7% générant 512 milliards FCFA de recettes d’exportation de caoutchouc naturel au cours des huit premiers mois de l’année 2021. Après la filière cacao, l’hévéa occupe une place importante au sein du secteur agricole ivoirien dont il est devenu un moteur du développement de l’économie du pays.

Cet État d’Afrique de l’Ouest, première économie de la zone UEMOA (Union économique monétaire ouest-africaine) a beaucoup investi dans cette filiale pour arriver à ces résultats.  Quelque 160.000 producteurs travaillent dans ce secteur en exploitant 600.000 hectares dans le pays. L’Association nationale des pays producteurs de caoutchouc naturel du pays, annonce des perspectives très bonnes pour 2022 et 2023 avec des productions en hausse. 

Avec la crise sanitaire de la Covid-19, la production ivoirienne du latex tiré du caoutchouc et servant dans l’industrie automobile a été exportée vers Asie. La Chine a devancé les majors du secteur comme Michelin, Continental, Goodyear et Bridgestone pour s’offrir 80% des récoltes ivoiriennes. Le champion du cacao vise désormais l’industrialisation dans ce secteur à travers la fabrication des gants chirurgicaux et d’autres produits dérivés pour réduire sa dépendance extérieure et même approvisionner la sous-région. 

Désormais, le défi du gouvernement est de travailler à la labellisation du  caoutchouc ivoirien, un des meilleurs du monde selon le Premier ivoirien. L’Afrique est présente dans la production de l’hévéaculture. En plus de la Côte d’Ivoire, le Nigeria et le Liberia figurent dans le top 10 des producteurs mondiaux de caoutchouc naturel dirigés par le trio asiatique: Thaïlande, Indonésie et Vietnam.

Guinée : des barons du régime Condé face à la justice

L’ancien Premier ministre, Ibrahim Kassory Fofana, et plusieurs membres de son gouvernement sont convoqués ce lundi à la Direction des investigations judiciaires de la Gendarmerie nationale.Pas de répit pour les anciens collaborateurs de l’ex président guinéen, Alpha Condé. Depuis le renversement de ce dernier le 5 septembre 2021, ils multiplient les allers-retours devant la justice. Et ce n’est toujours pas fini.  

Ce lundi 4 avril, Ibrahim Kassory Fofana, dernier chef de gouvernement de l’ère Condé et plusieurs de ses cogestionnaires seront entendus par des agents de la Gendarmerie.

M. Fofana, Dr Mohamed Diané, ancien ministre de la Défense, Oyé Guilavogui, ex ministre d’Etat en charge de l’Environnement et des Eaux et Forêts et Gbatama Sow, ministre des Sports du gouvernement déchu apporteront des réponses sur les faits présumés de détournement de fonds publics, blanchiment d’argent, vol et complicité active dans la dilapidation de deniers publics qui leur sont reprochés.

Casamance : Macky Sall donne son feu-vert pour la poursuite des opérations

Le président sénégalais a indiqué dimanche, à la veille de la célébration du 62e anniversaire de l’indépendance de son pays, avoir autorisé la poursuite des opérations militaires pour la défense de l’intégrité territoriale.Le Sénégal tient à la préservation du sanctuaire national, particulièrement en Casamance, au sud du pays où sévit une rébellion de plus de quarante ans. Si les forces de défense et de sécurité ont engagé le mois dernier des opérations d’envergure occasionnant le démantèlement des bases rebelles de Salif Sadio, dans le nord Sindian précisément, Macky Sall ne veut pas s’en arrêter là.

« J’ai donné ordre à nos Forces de défense et de sécurité de poursuivre sans répit ces opérations jusqu’à ce que tous les objectifs assignés soient atteints », a indiqué le chef de l’Etat sénégalais dans un message à la nation d’une quinzaine de minutes. 

« Les hommes et femmes qui ont choisi le métier des armes pour défendre les intérêts vitaux de la nation, au péril de leur vie, méritent notre soutien et notre gratitude. C’est pourquoi je tiens à l’amélioration constante des conditions d’existence de nos soldats, l’efficacité opérationnelle de leurs missions et la quiétude de leurs familles », a-t-il poursuivi, ajoutant que le thème de la fête de l’indépendance de cette année porte sur « Forces de défense et de sécurité et résilience nationale ».

Pour le non moins président en exercice de l’Union africaine (UA), « ce thème nous invite à persévérer dans nos efforts individuels et collectifs face aux épreuves de notre temps ». Il fait référence au contexte mondial « agité et incertain » (terrorisme, guerre russo-ukrainienne), auquel s’ajoute la profonde crise sanitaire et économique née de la pandémie de Covid-19.

En lieu et place de la place de la Nation (ex-place de l’Obélisque), le défilé marquant cette édition de la fête nationale aura lieu à la place de l’Indépendance « en raison des travaux sur le chantier du BRT (Bus Rapid Transfer) ». Cette cérémonie se tiendra « en format réduit ; mais avec toute la solennité qui exalte notre commun vouloir de vie commune et la symbiose Armée-Nation », a assuré le président Macky Sall.

Mauritanie : Ghazouani, nouveau gouvernement, le point à mi-mandat (analyste)

Le président mauritanien a nommé jeudi 31 mars un nouveau gouvernement marqué par l’arrivée de quinze nouvelles têtes. Moussa Ould Hamed, journaliste politique mauritanien et fondateur du groupe Biladi décrypte en exclusivité pour APA les raisons de ce profond remaniement. Selon l’analyste, cette situation était prévisible vue « l’inefficacité » dont faisait montre la précédente équipe.Le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a effectué un remaniement gouvernemental où il s’est séparé de quinze ministres. Qu’est-ce qui a motivé sa décision ?

Il est difficile de dire dans les remaniements, comme dans une science exacte, ce qui est objectif de ce qui ne l’est pas. Mais il est sûr que le gouvernement était décrié. Et le président de la République, sans vraiment nommer personne lors de la sortie de la dernière promotion de l’Ecole nationale d’administration (Ena), a critiqué des faits. Dans son allocution, il avait critiqué aussi le retard dans l’exécution des projets. Il était clair qu’il n’était pas satisfait du rendement du gouvernement. D’autant plus qu’on a dépassé le mi-mandat et certainement il doit penser à son second mandat. L’équipe qui était là ne satisfaisait pas vraiment les objectifs annoncés dans son programme électoral et qu’il appelle « mes priorités » pour booster les volets sociaux, administratifs et autres.

Malgré le départ de plusieurs ministres, il a renouvelé sa confiance au Premier ministre Mohamed Ould Bilal. N’est-il pas comptable des contre-performances du gouvernement précédent ?

Dans l’opinion, la reconduction du Premier ministre n’était pas vraiment attendue ou, du moins, pas du tout populaire. Il est décrit comme une personne effacée, sans poigne. Tous les gens s’attendaient à ce qu’il soit le premier à partir. Même si on peut dire qu’il n’a pas été responsable de son gouvernement dans la mesure où il ne pesait pas sur les décisions. Il semblait plus ou moins absent et dépassé par les choses.

Le président Ghazouani s’était montré très critique à l’égard de l’ancienne équipe. Que lui reprochait-il ?

Dans son éducation et sa manière de faire, le président ne fait jamais de reproches directs. Il n’a pas fait de reproches directs à son gouvernement. Il a tout simplement énuméré un certain nombre d’habitudes néfastes pour l’administration si bien au niveau de la société de l’eau, de l’électricité, de l’état civil. Mais il n’a nommé personne même s’il était clair qu’il n’était pas content du rendement de l’administration. Certes à voir le remaniement, on constate le départ de quinze ministres. Ce qui équivaut à plus de 50% du gouvernement. C’est un grand changement même si peut-être il n’y a pas beaucoup de choses qui vont changer dans la mesure où on a, à quelques exceptions près, les mêmes profils qui arrivent.

Est-ce que la disparition récente de ressortissants mauritaniens au Mali a pesé sur les dernières décisions de Ghazouani contre son gouvernement ?

Non je ne crois pas. Ces événements dramatiques ont été sentis de manière douloureuse dans l’opinion mais le ministre des Affaires étrangères n’a jamais été vu comme responsable. Tout ce qui se passe au Mali maintenant, nous le regardons avec beaucoup de retenue et de sagesse. C’est un pays frère et frontalier qui traverse une période très difficile. La gestion de ce dossier n’est pas entièrement donnée au ministère des Affaires étrangères mais plutôt à la Sécurité et à la Défense.

Quels sont aujourd’hui les nouveaux chantiers du gouvernement mauritanien à deux ans de la fin du mandat de Ghazouani ?

Vous savez, les chantiers ne manquent pas en Mauritanie. Tout est chantier, que cela soit le social, l’économie ou la politique. Il y a nécessité à mettre en place une véritable administration au service du citoyen, une administration de développement. Parce que ce qui est important chez nous aujourd’hui c’est de gagner la bataille du développement. On dit souvent que la Mauritanie a beaucoup de ressources mais la population est très pauvre. L’administration aussi laisse à désirer puisqu’elle ne prend pas en charge tous ces défis.

Cette année est une année de sécheresse, ce qui n’est pas très rare au Sahel. Cette situation est doublée de la crise de la Covid-19. On ne sait même pas si on est sortis de la pandémie, mais elle a ses effets sur l’économie. De même, la guerre en Ukraine vient accentuer ces difficultés.

Au plan socio-politique, il y a le défi de la consolidation de la concorde nationale. Depuis l’arrivée de Ghazouani, il a essayé d’apaiser la scène politique mauritanienne qui était agitée depuis deux voire trois décennies. Ces efforts doivent prendre en compte aussi d’autres questions comme le passif humanitaire, le cas de l’esclavage ou l’organisation des élections. Mais je crois qu’avec l’arrivée du ministre-secrétaire général de la présidence, très sérieux et compétent, on peut avoir de l’optimisme par rapport au règlement de ces questions.

Pré-dialogue tchadien : le gouvernement regrette le départ du CCMSR

Le Conseil du Commandement Militaire pour le Salut de la République (CCMSR) a suspendu sa participation aux discussions préparatoires du dialogue national devant débuter en mai dans la capitale tchadienne.« Nous regrettons la décision du CCMSR de suspendre sa participation au pré-dialogue », a écrit sur Twitter le ministre des Affaires étrangères, Chérif Mahamat Zene, ajoutant qu’« il est tôt de tirer des conclusions du processus avant même d’avoir une synthèse du médiateur ».

Ce désistement à moins d’un mois du début du dialogue national n’impactera pas le calendrier déjà établi. « Le pré-dialogue va suivre son cours (au Qatar) et les portes restent ouvertes à tous et à tout moment », a assuré M. Zene.

Dans un communiqué diffusé jeudi, le CCMSR accuse la junte au pouvoir d’entreprendre « des actions qui laissent présager d’un agenda caché, animé de mauvaises intentions ». Le mouvement rebelle en veut pour preuve l’invitation à Doha (Qatar) « de faux opposants qui sont en réalité des éléments du régime, afin de noyer la voix des vrais groupes militaires et d’imposer un accord à leur avantage ».

Le groupe armée impute également au pouvoir la violation de la trêve sur le terrain et lui reproche sa position floue sur la non-participation des membres du gouvernement de transition aux prochaines élections.

Pour le CCMSR, cela traduit « la fourberie » des hommes forts de N’djaména qui chercheraient « à les piéger ». Il exige désormais des éclaircissements et des garanties pour retourner à la table des négociations.

Le Conseil du Commandement Militaire pour le Salut de la République est la deuxième rébellion à se retirer des pourparlers de Doha après le départ, au tout début des négociations, du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (Fact).

Une ancienne ministre sud-africaine condamnée pour parjure

L’ancienne ministre du Développement social, Bathabile Dlamini, a été condamnée vendredi à quatre ans de prison pour parjure, la moitié de sa peine étant suspendue pendant cinq ans.La Juge du tribunal de Johannesburg, Betty Khumalo, a également donné à Mme Dlamini la possibilité de payer une amende de 13.000 dollars au lieu de purger sa peine.

« L’accusée est donc condamnée à une amende de 13.000 dollars ou à quatre ans d’emprisonnement si elle n’est pas en mesure de payer l’amende », a déclaré la juge Khumalo.

L’affaire Dlamini concerne un témoignage lors d’une enquête dans laquelle la Cour constitutionnelle cherchait à établir son rôle dans un scandale d’abus de subventions sociales en 2017.

L’enquête, qui était dirigée par le juge Bernard Ngoepe, visait à déterminer si Mme Dlamini devait être tenue personnellement responsable des coûts de la débâcle de l’Agence sud-africaine de sécurité sociale.

La juge a estimé que l’ancienne ministre avait été évasive lorsque des questions lui ont été posées pendant l’enquête. Elle a été déclarée coupable le mois dernier.

Mauritanie : Mohamed Ould Merzoug, de la géophysique à la diplomatie

Acteur clé du dispositif du président Mohamed Ould Cheikh Ghazouani, le ministre mauritanien de l’Intérieur et de la Décentralisation vient d’être promu ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et des Mauritaniens de l’extérieur.Son compagnonnage avec le président Ghazouani est solide, contrairement à son prédécesseur Mohamed Ould Abdel Aziz. Issu de la communauté négro-mauritanienne des Haratines, dans une « famille relativement modeste, réputée pieuse et rigoureuse », Mohamed Salem Ould Merzoug a activement participé à l’élection de l’actuel locataire du palais de Nouakchott en juin 2019.

Depuis lors, l’ancien Haut-Commissaire de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS) bénéficie d’une place de choix auprès du chef de l’Etat mauritanien. Si quinze ministres ont été remerciés lors du dernier remaniement gouvernemental, le technocrate a par contre été choisi pour porter la voix de la Mauritanie devant les pays et partenaires étrangers.

Conseiller diplomatique du président Abdel Aziz entre 2016 et 2019, il a toutefois vécu des jours difficiles alors qu’on lui reprochait d’entretenir des ambitions supposées présidentielles dans un passé récent. En mars 2014, il a été arrêté au Sénégal par la gendarmerie après qu’un rapport de la Cellule nationale de traitement de l’information financière (Centif) l’a accusé de blanchiment d’argent. Placé en garde en vue en même temps que son épouse, deux comptables à la retraite de l’OMVS et son chef de protocole, il sera libéré quelques heures plus tard.

Par ailleurs, en tant que ministre de l’Intérieur de Ghazouani, Ould Merzoug a beaucoup œuvré pour le renforcement de la sécurité des frontières entre son pays et le Mali. Il avait dans ce sens été reçu par le défunt président malien Ibrahim Boubacar Keita, en février 2020. Mais quelques jours avant son départ de ce département, Nouakchott s’est fortement plaint de la disparition de plusieurs de ses ressortissants au Mali. Les autorités militaires de Bamako, qui comptent en la Mauritanie leur principal partenaire dans la région après l’embargo de la Cedeao, ont effectué dare-dare un déplacement dans la capitale mauritanienne pour tenter d’éteindre le feu.

A la tête de sa diplomatie, la Mauritanie saura donc compter sur un haut fonctionnaire au carnet d’adresses multidimensionnel et doté d’une expertise pointue dans le cadre des négociations. A l’OMVS, qu’il a dirigée durant treize ans, on le surnomme le grand bâtisseur. Beaucoup estiment que c’est sous son magistère que les gigantesques projets hydroélectriques ont vu le jour. Son action a aussi permis le retour de la Guinée au sein de cet organisme sous-régional après son retrait.

Titulaire d’un doctorat de géophysique en 1987 en Tunisie, Mohamed Ould Merzoug a enseigné à l’Université de Nouakchott de 1986 à 2002 et nommé ministre plusieurs fois avant d’entamer une carrière internationale.

A l’aise en anglais en français et en arabe, l’ancien président du Réseau international des organismes de bassins (RIOB) ne surfe pas comme beaucoup sur le discours fractionniste de certaines communautés. Selon ses proches, il considère que l’évolution du pays doit être la priorité de tous les citoyens mauritaniens.

Guinée : Ibrahim Kassory Fofana s’empare du parti d’Alpha Condé

Le dernier Premier ministre du régime Condé a été désigné, jeudi soir, président du Conseil exécutif provisoire du Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG).Le prochain congrès de l’ex parti au pouvoir doit se tenir, en principe, avant la fin de cette année. Cette assemblée générale devrait porter à la tête du parti le successeur d’Alpha Condé, renversé le 5 septembre dernier par les militaires. En attendant, les 350 délégués en provenance de l’intérieur du pays et de l’étranger ont porté leurs choix sur Ibrahim KassoryFofana pour diriger la destinée de leur formation politique. 

« Oui j’accepte, oui j’accepte ! La Présidence du Conseil National Exécutif Provisoire du RPG ARC-EN-CIEL », a écrit M. Fofana sur Twitter à l’issue de l’élection. 

Faisant allusion aux tensions qui minent le parti et les ambitions affichées d’autres caciques, il a déclaré : « La première de nos responsabilités est l’unité du parti. J’exhorte les dirigeants que nous sommes à faire preuve de tolérance pour que toutes les sensibilités compatibles avec la ligne du parti soient prises en compte ».

La tâche s’annonce difficile pour le nouveau patron du Rassemblement du Peuple de Guinée. Des pontes du parti comme l’ex ministre de la Défense, Dr Mohammed Diané, ou encore l’ancien président de l’Assemblée nationale, Amadou Damaro Camara, militant des premières heures du RPG, ont tous boudé cette assemblée générale extraordinaire. C’est Le cas également d’Ibrahim Kalil Kaba, ancien ministre des Affaires étrangères très populaire chez la jeune garde du parti. Tous nourrissent le rêve d’occuper un jour la tête du RPG.

Mauritanie : trois nouvelles nominations à de hautes fonctions

Trois anciens ministres nommés à de hautes fonctions.Dans la foulée de la publication, dans la soirée du jeudi 31 mars, de la liste du nouveau gouvernement du Premier ministre reconduit, Mohamed Ould Bilal, la présidence mauritanienne a annoncé la nomination par décrets de trois anciens ministres à de hautes fonctions. Mme Naha mint Hamdi O. Mouknass est ainsi désignée ministre conseillère à la présidence de la république

Mohamed Lemine O. Dehbi est nommé gouverneur de la banque centrale de Mauritanie

Mohamed Ali O. Sidi Mohamed est désormais le délégué général à l’agence nationale à la solidarité et à la lutte contre l’exclusion

Un nouveau gouvernement fortement remanié en Mauritanie

Parmi les changements majeurs: l’ancien diplomate onusien Ismaïl Ould Cheikh Ahmed quitte les Affaires étrangères au profit de Mohamed Salem Ould Merzoug, jusqu’ici ministre de l’Intérieur.Le secrétaire général de la présidence de la République mauritanienne a annoncé jeudi soir, 31 mars, la liste des membres du nouveau gouvernement du Premier ministre, Mohamed Ould Bilal, lui-même reconduit la veille après avoir présenté la démission de sa première équipe mardi 29 mars.

Comme le pronostiquait une grande partie des médias mauritaniens, l’ancien diplomate onusien Ismaïl Ould Cheikh Ahmed quitte son poste de ministre des Affaires étrangères. Il est remplacé par Mohamed Salem Ould Merzoug, ancien Haut Commissaire de l’Organisation pour la Mise en valeur du Fleuve Sénégal (OMVS), plusieurs fois ministre par le passé et qui était jusqu’ici ministre de l’intérieur. 

Considéré comme un proche du président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, Merzoug cède sa place de “premier flic” de Mauritanie à un autre homme de confiance du chef de l’Etat: .Mohamed Ahmed Ould Mohamed Lemine qui occupait le poste de  directeur de cabinet du Président de la République. 

Remplacé quelques heures auparvant par Yahya Ould El Waghef au Secrétariat général de la présidence, Adama Bocar Soko devient le ministre de l’Agriculture.Porte-parole du gouvernement sortant, Moctar ould Dahi quitte le ministère de la Culture pour celui de la Santé en remplacement de Sidi Ould Zahav.Le gouverneur de la Banque centrale de Mauritanie (BCM)CM, Cheikh El Kebir Moulaye Taher, devient le ministre de la Transition en remplacement d’Abdel Aziz Ould Dahi qui quitte le gouvernement.

Jusqu’ici parmi les plus jeunes du gouvernement,  Taleb Sid’Ahmed, tr-s apprecié dans les milieux de la jeunesse et de Amal Mint Cheikh Abdallahi, fille de l’ancien président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, sont tous les deux remplacés, respectivement à l’”Emploi et à l’Enseignement supérieur. Ancien haut cadre de l’Union africaine, Moctar Ould Ahmed Yedali  est nommé à la place Mohamedou Ahmedou M’Haimid au ministère  des Transports.

Voici la nouvelle composition gouvernementale :

Ministre de la Justice / Mohamed Mahmoud Ould Boya

Ministre des Affaires étrangères / Mohamed Salem Ould Merzoug

Ministre de la Défense Nationale / Hanena Ould Sidi

Ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation / Mohamed Ahmed O. Mohamed Lemine

Ministre de l’Economie / Ousmane Mamadou Kane

Ministre des Finances / Isselmou Mohamed Mbaye

Ministre des Affaires Islamiques / Dah Ould Amar Taleb

Ministre de l’Education Nationale, Porte-parole du Gouvernement / Mohamed Melainine Ould Eyih

Ministre du Pétrole, des Mines et de l’Energie / Abdel Salem Ould Mohamed Saleh

Ministre de la Fonction Publique et du Travail / Mohamed Abdallahi Outhmane

Ministre de la Santé / Mokhtar Ould Dahi

Ministre de la Transition Numérique / Cheikh El Kebir Moulay Taher

Ministre des Pêches et de l’Economie maritime / Mohamed Ould Abdine Ould Emaiyif

Ministre du Commerce et du Tourisme / Lemrabott Ould Bennahi

Ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme / Sid Ahmed Ould Mohamed

Ministre de l’Elevage / Mohamed Ould Soueidatt

Ministre de l’Agriculture / Adama Bocar Soko

Ministre de l’Emploi et de la Formation Professionnelle / Lalia Camara

Ministre de l’Equipement et des Transports / Mokhtar Ould Ahmed El Yedali

Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement / Sidi Mohamed Taleb Amar

Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique / Mohamed Lemine Ould Abiye

Ministre de la Culture, des Sports et des Relations avec le Parlement / Khattar Ould Cheibany

Ministre de l’action sociale, de l’enfance et de la famille / Savia Mint Entehah

Ministre de l’Environnement et du Développement Durable / Aissata Daouda Diallo

Ministre, secrétaire général du gouvernement / Zeinebou Mint Ahmednah

Maroc-Espagne : le partenariat entre les deux pays s’inscrit désormais dans une nouvelle étape

Le Roi Mohammed VI a eu un entretien téléphonique avec le Président du Gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, indique, jeudi, un communiqué du Cabinet Royal.Au cours de cet échange, le Souverain marocain a réitéré sa Haute appréciation pour le contenu du message qui lui a été adressé, le 14 mars, par le Président du gouvernement espagnol.

Cette lettre est conforme à l’esprit du discours royal du 20 août 2021 et répond à l’appel du Roi à « inaugurer une étape inédite dans les relations entre les deux pays », souligne la même source.

Ainsi, le partenariat entre les deux pays s’inscrit désormais dans une nouvelle étape, fondée sur le respect mutuel, la confiance réciproque, la concertation permanente et la coopération franche et loyale.

Dans ce contexte, les différents ministres et responsables des deux pays sont appelés à mettre en œuvre des actions concrètes dans le cadre d’une feuille de route ambitieuse et couvrant tous les domaines du partenariat, intégrant toutes les questions d’intérêt commun.

Le Roi Mohammed VI a adressé, à cette occasion, une invitation au Président du Gouvernement espagnol, pour effectuer une visite au Maroc, dans les très prochains jours », conclut le communiqué.

Burkina : la junte donne des gages pour la libération de Kaboré

Au Burkina Faso, des consultations sont en cours pour permettre à l’ex-président renversé de retourner parmi les siens.L’assurance a été donnée par le porte-parole du gouvernement de transition burkinabè, Lionel Bilgo, dans un communiqué adressé ce jeudi à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao). Les chefs d’Etat de cette organisation, lors de leur réunion de vendredi dernier, n’avaient pas caché leur préoccupation à propos de la détention de Roch Marc Christian Kaboré, leur homologue qui a été victime d’un coup d’Etat mené il y a deux mois par le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba et ses hommes.

« Sur la préoccupation liée à l’ancien Président du Faso, le Gouvernement du Burkina Faso tient à rassurer la Commission de la Cedeao, ainsi que toute la Communauté internationale, que depuis un peu plus de trois semaines, des concertations ont été initiées au niveau national et se poursuivent dans l’optique d’aboutir au retour de l’ancien Président dans une résidence familiale de son choix tout en garantissant sa sécurité », renseigne le gouvernement burkinabè. « Au demeurant, la famille de l’ancien Président, les autorités locales, ainsi que les délégations des organisations sous régionales ont été tenues au courant de ces concertations », ajoute la même source.

Par ailleurs, si les trois ans décidés par les militaires au pouvoir avant l’organisation d’une élection pour passer la main ne convainc pas la Cedeao, le gouvernement de transition burkinabè a indiqué « que sa plus grande préoccupation demeure la sécurisation du pays, une réponse efficace et urgente à la crise humanitaire et aux drames socioéconomiques et communautaires provoqués par l’insécurité sans oublier le renforcement de la gouvernance et la lutte contre la corruption ».

Kenya : la Cour Suprême contredit le président Kenyatta

La haute juridiction kenyane a rendu ce jeudi une décision prenant le contre-pied du président sortant sur une révision constitutionnelle qu’il a voulue enclencher à quatre mois des élections présidentielle et législatives à forts enjeux.La Cour Suprême du Kenya a été sans équivoque face à la volonté d’Uhuru Kenyatta et ses alliés. « Le président ne peut pas initier des amendements ou des changements constitutionnels par (la procédure de l’) initiative populaire. (…) L’amendement constitutionnel de 2020 est inconstitutionnel », a déclaré la présidente de la Cour Martha Koome, bloquant ainsi ce processus d’extension controversé de l’exécutif.

C’est donc un coup dur pour Kenyatta sept mois après que la Cour d’appel avait pris la même décision pour invalider le processus de révision constitutionnelle. Cette réforme « Building Bridge Initiative » (BBI) a été engagée par le président sortant en novembre 2019, avec selon lui, l’objectif d’atténuer le système présidentiel actuel du « vainqueur rafle tout » et qui serait à l’origine des conflits post-électoraux.

Non éligible pour la prochaine présidentielle après avoir effectué ses deux mandats, Uhuru Kenyatta a toutefois apporté son soutien à la candidature de Raila Odinga, son ancien rival, pour le scrutin du 9 août prochain.

Le président kenyan a demandé à ses partisans de soutenir le leader de l’opposition, affirmant que ce choix est motivé par sa volonté de défendre les intérêts du pays. Si Raila Odinga est élu, Kenyatta a indiqué qu’il serait en paix pour lui remettre le « flambeau du pouvoir ».