RCA : pénurie d’eau dans les quartiers nord de Bangui

Les populations des quartiers nord de la République centrafricaine demandent au gouvernement plus d’installation de forages.

Depuis plus de trois mois, les Banguissois manquent cruellement de l’eau potable dans leur robinet. Ici, aux quartiers nord de la capitale, dans le quatrième arrondissement, des femmes et des jeunes passent des heures  devant les points d’eau,  et parfois ne trouvent pas. Cette situation commence à les irriter davantage, ils appellent à plus d’installation des forages dans leur zone.

Sur la rue qui quitte devant l’hôpital de l’amitié,  jusqu’au marché de Boyrabe dans le quatrième arrondissement, nous avons rencontré des jeunes  et des femmes avec des pousse-pousse, remplis des bidons, à la recherche d’eau.

Ici dans le quartier Issa 3, il y’a un forage construit par NRC qui fonctionne à base du groupe électrogène. Devant ce point d’eau, il y’a une centaine des bidons :

« Parfois on peut sortir entre 19 et 22 heures pour aller chercher de l’eau, et rentrer vers 5 heures du matin. Si on parvient à trouver de l’eau, on peut faire une réserve de 20 bidons », réagit un chercheur d’eau.

Au quartier Fouh, l’eau ne coule pas dans les deux fontaines  qui sont en face de l’hôpital de l’amitié. Mais malgré tout, il y’a des bidons dans les rangs, on ne sait à quelle heure il va y avoir de l’eau.

« L’eau arrive à 5 heures, et ne tarde pas à couper alors que les gens ont pris place depuis la veille », déclare un autre habitant du quartier Fouh.

Dans tous ces deux grands quartiers parcourus, il n’y a que trois fontaines de la SODECA, mais deux qui sont fonctionnelles, mais difficilement ravitaillées.

Notons que chaque saison sèche de l’année, la SODECA a des difficultés à s’alimenter avec de l’eau de l’Oubangui. Ce qui crée de la pénurie d’eau dans la capitale, explique un fonctionnaire de la SODECA.

RCA : pénurie des boissons alcoolisées et gazeuses à Bangui

Les consommateurs des boissons alcoolisées et gazeuses ont levé le temps depuis quelques semaines devant la rareté de ces produits très consommés en cette période de forte chaleur dans le pays.  Les prix ont augmenté,  et les consommateurs s’en plaignent.

Les lieux de vente de ces boissons sont déserts. Les bières locales et mêmes celles qui sont importées ne se trouvent pratiquement pas dans la capitale Bangui.  Du coût, les prix des rares boissons qui sont disponibles  sont revus à la hausse. Une bouteille de castel par exemple  a atteint 1000 francs CFA. Difficile pour les consommateurs de boire non seulement à leur soif,  mais aussi de trouver leur goût.

« Je suis venu tout juste me rafraîchir,  mais je n’ai pas trouvé mon goût. Mon goût habituel est la 33, mais il n’y a pas la 33, je suis obligé de de prendre castel à défaut », regrette un consommateur dans un débit de boisson dans la capitale.

« Castel travaille. Les grossistes  partent l’abasourdir abasourdir ils amènent  des boissons.  Maintenant c’est 9000 francs CFA le casier, on nous vend ici en détail en ajoutant 50 francs CFA sur chaque bouteille.  Tu gagnes combien », déclare une autre cliente.

Du côté de l’association nationale des distributeurs  de boissons,  cette pénurie est volontairement créée  par la brasserie MOCAF.

« La brasserie est une grande société qui devrait avoir ses stocks de sécurité, n’a pas pu faire des approvisionnements. Et même s’il y’a eu un problème au niveau du corridor, mais ça n’a duré qu’un seul mois ou un mois, pas plus de que deux mois. Aujourd’hui, il y’a plusieurs accès déjà pour que la brasserie MOCAF puisse rentrer avec les produits. Là je vous dis avec toute honnêteté,  la brasserie n’est plus à la hauteur  de satisfaire la consommation locale », a réagi Monsieur Léon Anatole Doyémélombi, secrétaire général  de l’association  nationale des distributeurs  de boissons.

En réaction, la brasserie MOCAF  annonce des mesures pour augmenter sa production.

« Présent nettement, nous devons très rapidement, dans la mesure  du possible bien sur, revenir à la normale, c’est-à-dire à une production équivalente à 1000 hectolitres  par jour. Ces 1000 hectolitres aujourd’hui  sont un minimum  pour répondre à la demande du marché,  de Bangui, et nous devons  très rapidement pousser l’extension à une production supérieure pour aussi satisfaire l’intérieur du pays », a réagi le  directeur général de la MOCAF.

Beaucoup de point de vente aujourd’hui tournent au ralenti à cause de cette pénurie.

RCA : le gouvernement dément la pénurie de carburant à Bangui

Le ministre de l’Energie explique que les retards constatés dans les livraisons par les camions citernes est la cause de cette situation.

Le ministre centrafricain de l’Energie Herbert Godran Djono Ahaba a réagi à  travers un communiqué samedi soir, face à  la rareté des hydrocarbures notée ces derniers jours à  Bangui, indiquant qu’il n’existe pas de crise ou de pénurie dans le pays.

Pour le ministre de l’Energie, les retards constatés dans les livraisons par les camions citernes expliquent cette situation de tension. Il a souligné dans son communiqué que le port pétrolier où ces carburants sont stockés dispose encore de stock suffisant de produits pétroliers mais qui doivent être renforcés pour éviter la crise supposée de carburants en RCA.

Le ministre de l’Energie a instruit les responsables de l’Agence pour la Stabilisation des Prix des Produits Pétroliers (ASRP) à  intensifier le contrôle sur le terrain pour arrêter ceux qui font la spéculation sur ces hydrocarbures devenus rares.

En effet, depuis presque cinq jours, des longues queues de véhicules, motos et autres engins sont constatées dans les stations-services de la capitale.

Les hydrocarbures sont vendus au compte-gouttes dans ces stations-services. Pire, certaines de ces stations ne fonctionnent pas. Une descente sur le terrain a permis de constater que trois des sept stations que comptent la capitale ne sont plus opérationnelles.

Ceux qui arrivent à  trouver du carburant ajoute le ministre revendent le litre à  un prix élevé. Ainsi de 800 francs CFA, le litre flambe à  1500Fcfa

Mais selon certaines sources recueillies auprès des stations-services telles que Tradex, l’incendie de l’usine de raffinage au Cameroun la semaine dernière serait à  l’origine de la crise de carburant en Centrafrique, car c’est à  partir de cette raffinerie que le pays se ravitaille.