RCA : la pénurie de carburant paralyse les activités à Bangui

La pénurie de carburant qui perdure depuis des semaines a un impact négatif sur le déroulement des activités dans la capitale Bangui et dans le reste du pays.

 

Jusqu’à présent les usagers peinent à s’approvisionner en carburant en République centrafricaine. Les longs fils d’attente sont encore visibles dans les stations-services ouverts. Dans la ville de Bangui, seules les stations-services Total parviennent encore à approvisionner mais avec beaucoup de difficultés. Car la demande est supérieure à l’offre. Les consommateurs des proiduits pétroliers doivent patienter des heures pour espérer avoir quelques litre du ‘’sésame rare’’.

Ce phénomène qualifié de ‘’crise de carburant’’ affecte énormément les activités. Notamment sur les produits de première nécessité et les transports urbains et interurbains. Le prix du litre avoisine désormais 2000Fcfa. Une situation qui crée la flambée des prix à tous les niveaux.

La situation devient d’autant plus critique, que les personnes malveillantes ont pris le contrôle du marché noir. La campagne de lutte contre la vente illicite du carburant aux abords des routes et dans les quartiers est sans effet. Les vendeurs à la sauvette profitent pour augmenter les tarifs jusqu’à 2500Fcfa.

RCA : la pénurie de carburant s’aggrave à Bangui

La pénurie de carburant qui frappe depuis des mois la capitale, s’est   aggravée ces derniers jours. Ne disposant pas assez de substances, les stations-services fonctionnent comme elles peuvent.

 

Ce qui ralentit l’activité certains acteurs de la société, notamment, les conducteurs de taxis, bus, mototaxis et marchands. Pendant que ceux-ci déplorent les prix exorbitants du marché noir, les revendeurs, eux, se défendent.

Depuis le début de cette crise, presque toutes les stations-services de la place limitent leurs distributions. Certaines fonctionnent durant 2 à 3 heures par jour maximum. Ce qui pénalise ceux qui comptent sur cette denrée pour pouvoir exercer leurs activités. A titre d’exemple, à la station-service Tradex, en face de la cathédrale, taxis, voitures, camions, motocyclettes et bidons croupissent impatiemment dans une longue queue. Pour ceux qui ont perdu des heures dans cette spirale, c’est toute une journée qui s’envole.

« J’aurais déjà perdu la journée »

« Cette situation frappe sur tous les plans. Là si tu n’as pas de carburant, tu vas travailler comment ? Et la famille à la maison ? Par exemple, c’est depuis 5h00 que je suis ici. Et, on vient de m’informer qu’ils vont ouvrir à 13h00. J’aurais déjà perdu la journée » déplore Enock, un conducteur de taxi.

Cette situation a de répercussion sur le transport en commun. Plusieurs fonctionnaires, élèves et étudiants arrivent en retard au travail ou encore à l’école. S’il est difficile de s’approvisionner en carburant dans les stations-services, certains ont choisi de se tourner vers le marché noir, où les prix varient ces derniers jours. Sauf que là aussi, difficile de s’en sortir avec un bénéfice.

« On est obligé de faire avec »

« Auparavant, nous achetions le litre d’essence à 865 francs à la pompe. Puisque c’est difficile d’en avoir maintenant, nous sommes contraints d’acheter sur le marché noir à 1.500 francs. Vu le prix et le fait que nous gagnons moins, nous avons proposé aux clients de payer 1.500 au lieu de 1.000 francs par coiffure. Mais, celles-ci refusent. Du coup, on est obligé de faire avec » regrette une coiffeuse.

Même si le prix n’a pas changé à la pompe, ces trois derniers jours, le litre d’essence a atteint 2.000 francs CFA sur le marché noir. Les revendeurs, eux, se justifient.

« Ils nous demandent plus que ce qu’on leur donnait »

« Aujourd’hui pour avoir de l’essence, il faut négocier avec les pompistes en leur glissant un billet de 2.000 francs. Nous, à notre niveau, sommes obligés d’augmenter le prix du litre à 1.500 francs pour pouvoir gagner quelque chose. Si ces derniers jours le prix du litre a encore flambé, c’est parce que, la pénurie s’est aggravée et les pompistes nous demande plus que ce qu’on leur donnait » précise un revendeur de carburant.

De retour d’une mission en République démocratique du Congo, au Tchad et au Cameroun, le ministre de l’Energie et de l’Hydraulique promet réagir ultérieurement sur cette situation.

Source : Radio Ndeke Luka