Sahel: 6 milliards $ de la Bad pour la Grande muraille verte

La Banque africaine de développement (Bad) va mobiliser 6,5 milliards de dollars américains pour l’Initiative de la Grande muraille verte.Les ressources permettront de mettre en œuvre une série de programmes de soutien à la Grande muraille verte, en s’appuyant sur des sources de financement internes et externes, entre autres, le Fonds des énergies durables pour l’Afrique (SEFA), le Fonds vert pour le climat (FVC) et le Fonds pour l’environnement mondial (FEM).

« Au moment où nous remontons la pente face au coronavirus et à ses répercussions sur notre monde, nous devons réajuster notre modèle de croissance. Nous devons prioriser la croissance qui protège l’environnement et la biodiversité, et cesser de privilégier celle qui compromet notre bien commun », a déclaré le président de la Bad, Akinwumi A. Adesina cité dans un communiqué de presse.

Le plan de la Grande muraille verte consiste à planter une mosaïque d’arbres, de prairies, de végétation et de plantes sur 8000 kilomètres de long et 15 kilomètres de large à travers le Sahara et le Sahel.

Ce qui fait dire au président de la Bad que « la Grande muraille verte fait partie du système de défense de l’environnement en Afrique » et constitue « un bouclier contre les assauts de la désertification et de la dégradation de l’environnement ».

« L’avenir de la région du Sahel dépend de la Grande muraille verte. Sans elle, le Sahel risque de disparaître sous l’effet du changement climatique et de la désertification », a indiqué Akinwumi A. Adesina.

Il a ajouté : « La Grande muraille verte est un mur qui vaut la peine d’être construit. Un mur qui rassemble les populations, et non un mur qui les sépare. Un mur qui met à l’abri, et non un mur qui isole. Un mur qui protège notre existence collective. Un mur pour l’environnement, un mur pour la planète ».

Mali : décès de l’ancien Premier ministre Modibo Keïta

Le chef de gouvernement malien de 2015 à 2017 est décédé samedi à 78 ans, au lendemain des obsèques de Soumaïla Cissé.Deux fois Premier ministre sous les régimes de Alpha Oumar Konaré et Ibrahim Boubacar Keïta, Modibo Keïta tire donc sa révérence de ce monde en ce début d’année 2021. Les circonstances de son décès ne sont pas évoquées par les nombreux médias qui ont fait état de sa disparition. Mais l’homme d’Etat vient remplir une liste de personnalités politiques maliennes récemment décédées.

Après Soumaïla Cissé, éminente figure de l’opposition et trois fois candidat malheureux au second tour de la présidentielle, mort en décembre de la Covid-19, les présidents Moussa Traoré et Amadou Toumani Touré se sont éteints également en septembre et novembre. 

Le Premier ministre Modibo Keïta, à ne pas confondre avec le premier président du Mali (1915 – 1977), avait pris ses fonctions dans le contexte de dégradation sécuritaire consécutif à la poussée indépendantiste et djihadiste de 2012 dans le nord du Mali. D’avril 2014 jusqu’à sa nomination, il avait été le haut représentant du président Ibrahim Boubacar Keïta pour les pourparlers de paix à Alger entre le gouvernement et les groupes rebelles du nord à dominante touarègue.

Né le 31 juillet 1942 à Koulikoro (centre-ouest), Modibo Keïta fut d’abord instituteur avant d’exercer de multiples fonctions au sein de l’administration et du gouvernement du Mali, comme ministre, ambassadeur et secrétaire général de la présidence.

Moctar Ouane, Premier ministre de la transition au Mali, s’est dit « affligé ce matin par la nouvelle du décès » de son prédécesseur. « Je salue la mémoire du grand commis de l’Etat et de l’homme pétri de nos valeurs ancestrales de probité, d’honneur et de dignité. J’exprime à sa famille mes condoléances émues et prie pour le repos de son âme », a-t-il écrit sur sa page Twitter.

Sur le même réseau social, Soumeylou Boubeye Maïga, devenu Premier ministre du Mali en 2017 après la démission du défunt, a adressé ses « condoléances attristées » pour le décès de Modibo Keïta. « Tout au long de son parcours, il s’est illustré comme un grand serviteur de l’Etat. Que son âme repose en paix », a-t-il indiqué.

Au plan sociopolitique, l’année 2020 fut très éprouvante pour le pays. Le pouvoir est depuis le 25 septembre entre les mains d’un régime de transition, suite au renversement le 18 août du président IBK par une junte militaire, après plusieurs jours de manifestations de civils.

Bah N’daw: « Soumaïla Cissé s’en va à un tournant critique »

Le président de la Transition malienne Bah N’daw, s’est dit sous le « choc » après l’annonce de la disparition de Soumaïla Cissé, décédé ce vendredi à la Covid-19 à Paris.La présidence malienne a rendu hommage à l’opposant malien Soumaïla Cissé. Le président de la Transition évoque une grosse perte à l’heure où le Mali fait face à plusieurs défis.  « Soumaila Cissé s’en va à un tournant critique de notre évolution en tant que nation. Nul doute qu’en ce moment, le pays avait encore particulièrement besoin de son expérience et de sa sagesse pour relever les défis de l’heure » regrette-t-il.

Bah N’daw se souvient  « d’un homme plus déterminé et plus engagé après sa libération » au cours de l’audience d’octobre dernier avec Soumaila Cissé dans la foulée de sa libération. « Il m’avait laissé l’impression d’un homme encore plus déterminé et engagé pour son pays. Son optimisme était demeuré intact et sa dure détention de plusieurs mois l’avait comme davantage aguerri » se rappelle-t-il.

En cette douloureuse circonstance, le président de la Transition malienne adresse à son nom et au nom du peuple malien, « ses condoléances les plus émues à la veuve du défunt, ses enfants, ses proches, ses collaborateurs, ainsi qu’à ses nombreux sympathisants au Mali comme à l’extérieur » conclut-il.

Mali: le dialogue avec les djihadistes peut aboutir à un «cessez-le-feu» (analyste)

Le dialogue annoncé, hier lundi, par le président malien Ibrahim Boubacar Keïta avec les chefs djihadistes de son pays devrait aboutir à « un cessez-le-feu », analyse pour APA le Béninois, Maurice Mahounon, spécialiste des questions de sécurité.Ce dialogue pourrait aboutir à « un cessez-le-feu, un accord classique comme dans les guerres », estime le docteur en Sciences Politiques, par ailleurs spécialiste de défense et de sécurité en Afrique de l’ouest.

Pour lui, ce type de négociations « a marché en Algérie et ça peut marcher également au Mali ». Présent au 33e sommet de l’Union Africaine (UA) à Addis-Abeba (Ethiopie) tenu les 9 et 10 février, le président IBK a annoncé, dans des médias français, l’ouverture d’un dialogue avec les chefs djihadistes Iyad Ag Ghaly et Amadou Koufa.

Quelques jours auparavant, son prédécesseur et Haut représentant pour le centre, Dioncounda Traoré, expliquait avoir mandaté des émissaires pour prendre contact avec les groupes terroristes.

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L’initiative de Bamako, qui est « une bonne chose », s’inscrit ainsi « dans la logique des Occidentaux, en l’occurrence la France et les Etats-Unis. Officiellement, c’est ça la doctrine », analyse Maurice Mahounon, soulignant que l’on « sait ce qui s’est passé en sourdine dans la libération des otages ».

Mais « si le numéro un malien opte pour cette solution, il faut toujours essayer pour voir si les leaders djihadistes sont prêts à saisir cette main tendue de Bamako », poursuit-il.

Même s’ils « sont des gens avec une idéologie que ne partage pas le commun des mortels », les djihadistes devraient exprimer par ce dialogue ce qu’ils demandent : « autonomie, développement de leurs localités, … ».

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« Il y a beaucoup de choses à mettre sur la table pour savoir ce qu’ils veulent complètement », ajoute Dr Mahounon, notant néanmoins que Bamako « n’a pas la mainmise sur tous ces mouvements (qui) poussent comme des champignons. Mais c’est déjà un pas qui peut inciter les autres également à venir à la table de négociation ».

Au-delà du dialogue annoncé, le président Keita a également confié que l’armée malienne devrait arriver vendredi prochain à Kidal. Une ville du nord du pays qui échappe au contrôle de l’Etat central depuis six ans.

Mali: décès de Soumaïla Cissé de la Covid-19

Le chef de l’opposition malienne Soumaïla Cissé est décédé à Paris où il était hospitalisé pour le coronavirus.Soumaïla Cissé était évacué à Paris à l’hôpital américain de Neuilly pour y être soigné. Il avait contracté le coronavirus depuis quelques jours. 

Son décès brutal a été confirmé par plusieurs cadres de son parti, l’URD. Nous y revendrons.

Mali : 143 kg d’or saisis sur la route de la Guinée

La douane malienne a saisi une cargaison de 143 kilos d’or, d’une valeur estimée à plus de 4 milliards de FCFA, cachée dans une voiture en partance pour la Guinée voisine, a appris APA mardi.« Cette saisie porte sur 88 lingots d’or qui pèsent 143 kilos », a déclaré le colonel Hamadou Sanogo, chef du bureau des enquêtes à la douane du Mali. Les 143 kilos découverts dans la nuit de samedi à dimanche étaient « destinés à être exportés à l’insu des agents de douane, ce qui aurait eu comme conséquence de perturber notre économie », a précisé le directeur général adjoint des douanes du Mali, le colonel-major Amidou Fakourou Bakagha.

Le Mali est le cinquième pays producteur d’or du continent, selon la Banque mondiale. Les sites de production, industriels et artisanaux, font de ce métal précieux le premier produit d’exportation du pays, selon la même source.

Les frontières étant cependant poreuses et l’économie largement dominée par le secteur informel, les saisies d’or sur les routes du Mali sont fréquentes.

ODD: l’Afrique doit accroître les investissements (rapport)

Pour atteindre les Objectifs de Développement Durable (ODD), l’Afrique doit accroître les investissements, souligne un rapport de la Commission économique pour l’Afrique (CEA).« Un défi central que l’Afrique doit relever pour réaliser les ODD et parvenir à un développement durable et inclusif consiste à mobiliser les investissements requis dans des secteurs clés tels que la santé, l’énergie, les transports, la construction, l’éducation et la fabrication », indique le rapport économique sur l’Afrique.

Le document rendu public récemment par la CEA révèle que les besoins en infrastructures du continent se chiffrent entre 130 et 170 milliards de dollars par an jusqu’en 2025, avec un déficit de financement annuel de 67,6 à 107,5 milliards de dollars.

Selon le rapport, 19,6 % des entreprises opérant en Afrique estiment que le manque de financements est un obstacle majeur à la conduite de leurs activités. Près d’un quart des petites entreprises l’ont cité comme un obstacle majeur, tout comme environ 13 % des grandes entreprises.

A propos de l’énergie, il souligne qu’environ 590 millions de personnes en Afrique n’ont pas accès à l’électricité, et pour ceux qui y ont accès, la qualité est généralement médiocre et la fiabilité inacceptable en comparaison à d’autres régions du monde.

Sur le plan environnemental, la CEA note que 18 à 30 milliards de dollars par an au cours des deux prochaines décennies sont nécessaires pour l’action climatique et l’adaptation au changement climatique en Afrique, des projets et investissements de près de 1 000 milliards de dollars étant prêts à être financés.

« Pour la (bonne) gouvernance, quelque 6,3 % des entreprises en Afrique ont mentionné la corruption comme un obstacle majeur à la conduite de leurs activités », indique le rapport.

La croissance économique de l’Afrique s’établit à 3,4% en 2019

L’économie africaine a connu une croissance de 3,4% l’année dernière, révèle un rapport de la Commission économique pour l’Afrique (CEA).« L’Afrique est la région du monde qui affiche la deuxième plus forte croissance, estimée à 3,4 % en 20193 », informe l’édition 2020 du rapport économique sur l’Afrique rendu public ce mardi à Addis-Abeba (Ethiopie).

Toutefois, note le document, « la pandémie de Covid-19 aura pour effet de ralentir la croissance, la ramenant entre 1,8 % et -4,1 % en 2020 ».

« La croissance en Afrique devrait rebondir à 5 % en 2021, à la faveur d’une mise en œuvre efficace des mesures de riposte à la Covid-19 et de la reprise économique mondiale », prévoit la CEA.

Elle souligne qu’après de légères hausses en 2019, les prix de plus de 2/3 des matières premières africaines exportées ont chuté en 2020. Le prix du pétrole, qui représente 40 % des exportations africaines et 7,4 % du PIB du continent, s’est effondré de plus de 50 %, atteignant son plus bas niveau depuis 2003. Les prix des métaux ont chuté de 20 % et ceux du coton de 26 %.

Selon les projections de la CEA, la pandémie fera basculer 5 à 29 millions de personnes en dessous du seuil d’extrême pauvreté fixé à 1,90 dollar par jour, par rapport à un scénario de référence de la croissance africaine en 2020.

La crise sanitaire actuelle a de nombreux effets sociaux négatifs et l’Afrique est particulièrement vulnérable, du fait de la faiblesse des systèmes de santé, des conditions de vie difficiles et d’un accès limité aux services d’assainissement.

Les systèmes de santé africains sont plus fragiles que ceux du reste du monde, avec des nombres plus faibles de lits d’hôpitaux, d’unités de soins intensifs et de professionnels de la santé rapportés à la population. L’Afrique compte en moyenne 1,8 lit pour 1 000 habitants, contre 6 en France et 8,2 en Fédération de Russie.

Mali: le colonel Malick Diaw élu président du Conseil de transition

Le numéro deux de la junte au Mali, qui a dirigé le pays après le putsch du 18 août, a été élu samedi à la tête du Conseil national de transition (CNT).Cet organe législatif jouera le rôle d’Assemblée nationale durant la période de transition de 18 mois. Seul candidat au poste de président, Malick Diaw a été élu lors de la session inaugurale du conseil tenue à Bamako. Sur 118 membres votants, le militaire a obtenu 111 voix.

Dans son discours, il a promis de travailler à la réconciliation des Maliens et à relever les défis du pays (sécurité, élections, …).

Le CNT compte 121 sièges dont les membres ont été désignés, vendredi 4 décembre, parmi des représentants de partis politiques, des syndicats et des militaires. 

Les forces vives sont pratiquement toutes représentées, puisqu’on retrouve aussi des figures d’anciens groupes armés rebelles, des personnalités touareg, des représentants de la société civile et la grande star de la musique malienne, Salif Keïta.

Par ailleurs, la mise en place du CNT met fin à l’existence officielle du Comité national pour le Salut du peuple (CNSP), organe créé par la junte après le coup d’État contre Ibrahim Boubakar Keita. 

Mais les militaires continuent d’étaler leurs pouvoirs dans l’appareil étatique, non sans quelque frustration auprès d’une partie de la classe politique et la société civile. Ils se sont arrogés déjà 22 des 121 sièges du CNT. Et si le général retraité Bah Ndaw dirige la transition, son vice-président Assimi Goïta est considéré comme l’homme fort du pouvoir.

En revanche, le Premier ministre Moctar Ouane a déclaré jeudi que l’une des premières tâches du CNT serait d’adopter « très prochainement » le programme de son gouvernement.

Mali : les membres du Conseil national de la transition désignés

Le Conseil National de la Transition (CNT) doté d’un pouvoir législatif est composé de 121 membres.Après la désignation du Chef d’État du Mali, la nomination d’un Premier ministre et des membres de son gouvernement, le CNT, troisième institution de la transition, a vu le jour vendredi. Parmi les figures marquantes, il y a le colonel Malick Diaw, numéro deux de la junte, annoncé pour diriger l’organe qui aura un pouvoir législatif.

Le consensus n’a pas été simple à trouver dans la mise en place de ce dernier organe de la transition. Le décret présidentiel publié le 9 novembre dernier avait déjà défini la clé de répartition des membres de l’institution.

Ainsi dans sa composition actuelle, le CNT réserve la part belle aux militaires qui arrachent vingt-deux (22), contre onze (11) pour les 200 formations politiques du pays, neuf (9) pour la société civile et huit (8) pour le Mouvement du 5 juin qui réclamait au départ un quart des sièges entres autres.

On retrouve dans la liste dévoilée jeudi soir, des proches de l’Imam Dicko (CMAS) comme Issa Kaou Djim, Nouhoum Sarr et Imam Oumarou Diarra. On note aussi la présence de plusieurs membres des partis de l’ex-majorité et de l’ex-opposition dans cette institution.

Parmi toujours les membres, on retrouve aussi des figures de l’ex-rébellion, comme Mohamed Ag Intalla, par ailleurs chef traditionnel de la tribu des Iforas à Kidal, dans le nord-est du Mali.

L’élection du président du CNT devrait se tenir ce samedi 5 décembre. Les 121 membres désignés, doivent siéger pour désigner le futur président du CNT, selon le décret présidentiel lu par le président de la Transition Bah N’daw.

En plus du poste vice-président de la transition occupé par le Colonel Assimi Goïta et de postes clés au sein du gouvernement, la composition du CNT démontre une fois encore une certaine mainmise des militaires sur le processus de transition.

Mali: la CPI annonce de nouvelles mesures en faveur des victimes

La Cour pénale internationale (CPI) a annoncé, ce vendredi, de nouvelles mesures devant répondre aux préjudices des victimes des violences dans le centre et le nord du Mali.« A l’issue d’une mission à Bamako, le Fonds au profit des victimes auprès de la Cour pénale internationale (CPI) a annoncé de nouvelles actions de réhabilitation en faveur des victimes au Mali. Ces mesures devront répondre aux préjudices des victimes dans le centre et le nord du pays, en complément de celles déjà engagées à Tombouctou et du processus déployé par l’État malien », rapporte un communiqué de presse  de la CPI.

Il souligne que les crimes relevant du droit international se sont multipliés au Mali au cours des dernières années, en particulier dans le centre et le nord-est du pays.

C’est pourquoi, « en attendant que la justice se fasse, nous avons décidé de mettre en place des mesures pour réhabiliter les victimes dans ces régions. Beaucoup d’entre elles se trouvent aujourd’hui dans une situation extrêmement précaire et certaines ont perdu tous leurs biens ».

« Avec cette décision, nous voulons permettre aux survivants d’aller de l’avant et contribuer ainsi au processus de justice transitionnelle », a déclaré Mme Mama Koité Doumbia, présidente du Fonds au profit des victimes citée par le communiqué.

Pour ce faire, le Fonds au profit des victimes mettra en œuvre ce nouveau programme en partenariat avec des organisations implantées au Mali. Les victimes éligibles à ces nouvelles mesures pourront ainsi bénéficier, entre autres, de traitements médicaux, de réhabilitation psychologique, y compris dans le cadre de consultations en cas de traumatisme, et d’appui matériel, notamment pour développer des moyens de subsistance.

Ces mesures, qui devraient être mises en œuvre dès 2021, compléteront les réparations judiciaires décidées par la Cour pénale internationale à l’issue de la condamnation d’Ahmad Al Faqi Al Mahdi pour la destruction des mausolées et de la porte de la mosquée Sidi Yahia.

La décision des juges de la CPI prévoit des réparations judiciaires individuelles, collectives et symboliques, pour la communauté de Tombouctou mais également pour la communauté malienne et la communauté internationale, pour compenser le préjudice subi par la destruction d’un patrimoine mondial de l’humanité.

Notre source précise que les premières mesures, qui sont en passe d’être exécutées, doivent également compléter le dispositif national de justice transitionnelle et de réconciliation.

« Au cours d’une mission à Bamako qui a permis de rencontrer les autorités gouvernementales, le Fonds au profit des victimes a pu mesurer les efforts engagés par l’État malien pour permettre aux victimes d’obtenir des réparations. Le projet de Politique nationale de réparation, actuellement à l’examen, prévoit ainsi la mise en place d’une Commission d’administration des réparations aux victimes. Cette commission pourrait prendre le relais de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation, dont le mandat prendra fin en 2021, et qui a déjà entendu près de 18.000 victimes sur l’ensemble du territoire », note le texte.

Il souligne que cette commission pourrait alors proposer des indemnisations et compléter les initiatives de justice transitionnelle adoptées dans l’Accord pour la Paix et la Réconciliation issu du processus d’Alger de 2015, qui prévoit également la poursuite des auteurs des crimes les plus graves.

Recours à la science pour renforcer la résilience des agriculteurs africains

Un consortium d’acteurs a lancé, sous l’égide du Conseil ouest et centre africain pour la recherche et le développement agricoles (Coraf), le Programme détaillé pour le développement de l’agriculture en Afrique ex-Pilier 4 (PDDAA-XP4), axé sur la science pour renforcer la résilience des agriculteurs au climat.Financé par l’Union européenne et lancé le 12 novembre dernier, le PDDAA-XP4 aidera le Coraf et ses partenaires à tirer parti de la science, des technologies et des innovations, pour faire progresser les objectifs de productivité alimentaire, explique un communiqué reçu ce mercredi à APA.

« Ce projet est conçu pour déployer la science et l’innovation pour arriver à une transformation inclusive, durable et adaptée au climat, de l’agriculture et des systèmes alimentaires connexes en Afrique de l’Ouest et du Centre », a déclaré le Dr Abdou Tenkouano, Directeur exécutif du Coraf cité par le texte.

Le consortium d’acteurs de mise en œuvre comprend le Forum pour la recherche agricole en Afrique (Fara), le Forum africain pour les services consultatifs agricoles (Afaas), l’Association pour le renforcement de la recherche agricole en Afrique de l’Est et du Centre (Asareca) et le Centre de Coordination de la Recherche et du Développement Agricoles pour l’Afrique Australe (CCARDESA).

Le PDDAA-XP4 est administré par le Fonds international de développement agricole (Fida).

« (…) l’objectif du PDDAA-XP4 est de contribuer à la mise en œuvre de l’Agenda 2030, en particulier l’objectif 2 (zéro faim), l’objectif 5 (égalité des sexes), l’objectif 10 (réduire les inégalités), l’objectif 12 (consommation responsable) et l’objectif 13 (lutter contre le changement climatique), ainsi que l’Agenda 2063 de l’Union africaine et la Déclaration de Malabo », a expliqué de son côté, Dr Malu Ndavi, Spécialiste technique mondial en chef du Fida.

Le montant total du don de quatre ans est d’environ 30 millions d’Euros pour tous les partenaires d’exécution, avec un cofinancement potentiel du Fida et d’autres organisations.

Le PDDAA-XP4 fait partie du projet Développement de l’Innovation Intelligente grâce à la Recherche en Agriculture (en anglais, Development Smart Innovation through Research in Agriculture, DeSIRA), une initiative de l’Union européenne.

Le Mali en deuil national

Le président de la transition, Bah N’daw, a décrété trois jours de deuil national suite au décès de l’ancien chef de l’État, Amadou Toumani Touré (ATT).À compter du lundi 16 novembre, « les drapeaux (seront) mis en berne sur tous les bâtiments et édifices publics ». Le peuple malien compte rendre un bel hommage à Amadou Toumani Touré à travers des « funérailles nationales » prévues mardi prochain à la place d’Armes du Génie militaire.

L’ex-président de la République est mort, le 10 novembre dernier en Turquie, à l’âge de 72 ans. Sa dépouille est arrivée samedi à l’Aéroport international Modibo Keïta-Sénou de Bamako.

Ce jour-là, il y avait parmi la foule le Premier ministre, Moctar Ouane et le vice-président de la transition, le Colonel Assimi Goïta. Celui-ci, très ému, s’est incliné devant le cercueil du Général ATT.

Mali : un cadre de la mouvance jihadiste neutralisé

Les forces armées françaises ont mis hors d’état de nuire Bah ag Moussa, l’un des principaux adjoints d’Iyad ag Ghali, le leader du Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (Gsim).Cible atteinte ! Dans un communiqué, Florence Parly, la ministre française des Armées, renseigne que « cette opération de haut niveau a engagé d’importants moyens de renseignement ainsi qu’un  dispositif d’interception composé d’hélicoptères et de troupes au sol ».

La neutralisation à Ménaka (nord-est) de Bah ag Moussa, « le 10 novembre en fin de journée », porte « un nouveau coup dur » aux mouvances affiliées à Al-Qaïda. Car cette figure du jihadisme dans le Sahel était, précise-t-elle, « le chef militaire du Rassemblement pour la victoire de l’Islam et des musulmans (Rvim) ».

Bah ag Moussa, « chargé de la formation des nouvelles recrues » des jihadistes au Mali, est considéré par la France comme le « responsable de plusieurs attaques contre les forces maliennes et internationales ».

De ce fait, c’est « un succès majeur » dans la lutte contre le terrorisme que la France et ses partenaires mènent dans cette partie de l’Afrique. Partant de là, Florence Parly adresse des félicitations aux « militaires français engagés dans cette opération, ainsi que tous ceux qui y ont contribué en matière de renseignement ».

Poursuivant, la ministre française des Armées réaffirme la détermination de son pays à frapper en plein cœur « ceux qui, au nom de leur idéologie mortifère, s’en prennent aux populations civiles et souhaitent déstabiliser les Etats de la région ».

Dans la zone dite des trois frontières, l’action militaire de la France a permis de diminuer « les capacités (de nuisance) de l’Etat islamique au Grand Sahara », se réjouit Paris. Une dynamique qui devrait se renforcer avec la « montée en puissance » des forces armées sahéliennes. En outre, la France compte sur le soutien de ses alliés internationaux, notamment européens, pour gagner la guerre contre les jihadistes.

Mali : le président de la transition en tournée

Le chef de l’État, Bah N’daw, entame ce jeudi 12 novembre un périple qui le conduira au Ghana, au Togo, au Sénégal et en Guinée Bissau.Investi le 25 septembre dernier, l’officier à la retraite effectue son premier déplacement officiel. Zeïni Moulaye, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale et Alhamdou Ag Ilyene, ministre des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration africaine font partie de la délégation présidentielle.

À son départ à l’Aéroport International Modibo Keïta-Senou de Bamako, Bah N’daw a été accompagné par le vice-président, Colonel Assimi Goïta, le Premier ministre, Moctar Ouane et les membres du gouvernement.

Amadou Toumani Touré, la chute du para

L’ancien président malien Amadou Toumani Touré est décédé mardi 10 novembre, près de deux mois après son prédécesseur Moussa Touré qu’il a renversé en 1991.ATT, 72 ans, a donc tiré sa révérence à Istanbul, la capitale turque, dans la nuit de lundi à mardi. Il s’y était rendu pour un suivi médical peu après son opération du cœur à l’hôpital Le Luxembourg de Bamako, qu’il a fondé avec son épouse Lobbo Traoré. L’ex-président malien a vécu comme il est parti. C’est-à-dire une vie pleine de péripéties surtout au plan politique.

Né le 4 novembre 1948 à Mopti, dans le centre du Mali, Amadou Toumani Touré est un parachutiste de formation alors qu’il était prédestiné pour une carrière d’instituteur. Il intègre l’école interarmes de Kati et gravit rapidement les échelons au sein du 33e Régiment des commandos parachutistes (RCP). Il en devient le commandant en 1984 après plusieurs stages en URSS et en France.

Le 26 mars 1991, il fait irruption sur le devant de la scène lors du coup d’État mené par un groupe d’officiers pour renverser Moussa Traoré. L’ancien chef d’Etat, décédé le 15 septembre 2020, tenait alors le pays d’une main de fer depuis le putsch mené contre le socialiste Modibo Keïta, en 1968.

Le lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré est porté à la tête du Comité de transition pour le salut du peuple et assure les fonctions de chef de l’État durant la transition. Il ne s’éternisera pas toutefois au pouvoir comme c’était à la mode à l’époque.

Après une conférence nationale tenue du 29 juillet au 12 août 1991, il organise des élections législatives et présidentielle en 1992. Alpha Oumar Konaré accède au pouvoir et ATT sort avec les honneurs. Il monte au grade suprême de général et acquiert le surnom de « soldat de la démocratie ».

Ascension politique

Mais c’est en septembre 2001qu’il décide de se lancer ans la vie politique après une retraite anticipée dans l’armée. Il sort vainqueur du scrutin présidentiel de 2002 avec 64,35% des voix au second tour. Son adversaire Soumaïla Cissé, ancien ministre et actuel chef de file de l’opposition malienne, obtient 35,65% des voix.

Au cours de son mandat, des observateurs retiennent du défunt les nombreux chantiers qu’il avait ouverts pour développer le pays et la politique de consensus qu’il proposait. Il fut renversé cependant par un coup d’État en mars 2012 alors qu’il s’apprêtait à quitter le pouvoir deux mois plus tard.

Les djihadistes commençaient à s’emparer d’une partie du pays en attaquant l’armée malienne dans le nord. Depuis lors, c’est un cycle de violences ininterrompu qui a territorialement divisé le Mali.

ATT part en exil à Dakar où il vivra plus de sept ans, avant de rentrer triomphalement dans son pays le 15 décembre 2019. Même s’il était devenu un peu muet sur la vie politique, il était fréquent ces derniers mois dans les manifestations publiques. Il a notamment participé aux hommages rendus au président Moussa Traoré aux côtés des leaders du Comité national pour le salut du peuple (CNSP) qui ont renversé le 18 août dernier son successeur Ibrahim Boubacar Keïta.

A l’annonce de son décès, l’actuel président de la transition, Bah Ndaw, a souligné dans une adresse télévisée que « son empreinte restera forte, sa voix résonnera toujours et son patriotisme sera salué à juste mesure ».

« Notre chagrin est grand et il est d’autant plus grand que nous pleurons ATT, un peu moins de deux mois après le décès de l’ancien Président, le Général Moussa Traoré. Ce moment est pénible mais telle est la volonté du Tout-Puissant », a-t-il ajouté, citant ses prédécesseurs Alpha Oumar Konaré, Dioncounda Traoré, et Ibrahim Boubacar Keïta dans les condoléances qu’il a adressées à la famille du défunt.

Outre Bah Ndaw, plusieurs de ses homologues africains, à l’image du Sénégalais Macky Sall et de l’Ivoirien Alassane Outtara, ont exprimé  leur « peine » et « grande tristesse » après le décès d’ATT.

Mali : décès de l’ancien président Amadou Toumani Touré

L’ancien chef de l’Etat du Mali, Amadou Toumani Touré (ATT), est décédé, ce mardi matin en Turquie où il a été évacué samedi dernier pour des soins médicaux, rapporte la presse locale.Agé de 72 ans, le général ATT a été renversé par un coup d’Etat en 2012, avant de s’exiler à Dakar, au Sénégal. En 2019, il était rentré à Bamako.

Mali : un deuil national de 3 jours décrété

Le président de la transition, Bah N’daw, annonce un deuil national de trois jours en mémoire des victimes de la double attaque dans le centre du pays.Cet hommage démarre le jeudi 15 octobre à minuit. En Conseil des ministres, le chef de l’État malien « a présenté ses condoléances les plus attristées aux familles des disparus et souhaité un prompt rétablissement aux blessés ».

L’attaque du poste des Forces armées et de sécurité de Sokoura (centre) s’est produite le mardi 13 octobre. Par la suite, un renfort de l’armée dépêché sur les lieux a été victime d’un assaut réalisé avec l’explosion d’un engin et d’une embuscade au pont de Parou (centre).

En outre, douze individus qui se rendaient à la foire hebdomadaire de Bankass (centre), et dont le bus « suivait le renfort de l’armée », ont aussi perdu la vie dans cette seconde attaque, a indiqué une source policière.

Au total, douze civils et au moins autant de militaires maliens ont été tués dans la double attaque. C’est le bilan le plus lourd depuis le renversement du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), le 18 août dernier. Selon une source militaire, le camp de Sokoura a été attaqué par « des terroristes infiltrés ».

En tout cas, cette double attaque intervient quelques jours seulement après la libération de six otages. Il s’agit du leader de l’opposition Soumaïla Cissé, de l’humanitaire française Sophie Pétronin et de deux ressortissants italiens.

En contrepartie, un nombre important de jihadistes, jusque-là dans les prisons maliennes, ont recouvré la liberté. En plus du versement d’une rançon. Dans le centre du Mali, le groupe jihadiste dirigé par Amadou Koufa est très actif.

La Cedeao aux côtés du Mali pour « une transition réussie »

​Nana Akufo-Addo, le président en exercice de la Cedeao, s’est réjoui de l’évolution du processus de transition au Mali où il a bouclé une visite officielle de vingt-quatre heures.Le Mali peut compter sur la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao). En résumé, c’est le principal message porté par Nana Akufo-Addo. Dès sa descente d’avion, le président en exercice de l’organisation régionale a déclaré que « le Mali est un membre très important. Nous sommes une communauté et nous travaillons ensemble ».

 A travers cette visite démarrée dimanche, la Cedeao veut réchauffer les relations avec Bamako. En effet, elle avait vigoureusement condamné le coup d’Etat du 18 août dernier contre le président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK). Avant de prendre une série de sanctions durement ressenties par le Mali tout entier.

 Pour que le pays sorte la tête de l’eau, le Conseil National pour le Salut du Peuple (CNSP), créé par les militaires putschistes, s’est résigné à appliquer les recommandations fortes de la Cedeao. Il s’agissait principalement de la nomination de civils comme président et Premier ministre de la transition, de l’impossibilité pour ces deux dirigeants d’être candidat à la prochaine présidentielle et de l’interdiction pour le vice-président de la transition de remplacer le président.

 Et quand toutes ces exigences ont été satisfaites, la Cedeao a levé le 5 octobre dernier toutes les sanctions qui pesaient sur ce pays dont la bonne santé de l’économie dépend, en grande partie, de l’ouverture des frontières de l’espace communautaire.

 C’est pourquoi, à Bamako, le chef de l’Etat ghanéen est « venu pour réaffirmer le soutien de la Cedeao ». Pour prendre la température, Nana Akufo-Addo s’est notamment entretenu avec le président de la transition Bah N’daw, le vice-président colonel Assimi Goïta et le Premier ministre Moctar Ouane.

 Au terme de la transition politique censée durer 18 mois, l’organisation régionale espère qu’« il y aura un président démocratiquement élu ». En attendant, le président de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Cedeao a appelé « les partenaires bilatéraux et multilatéraux à soutenir le Mali dans cette phase importante de son histoire ».

Otages au Mali : les dessous d’une libération

L’opposant malien Soumaïla Cissé et l’humanitaire française Sophie Pétronin ont été libérés des mains des jihadistes. APA vous explique comment.Plus de six mois pour l’un, quatre pour l’autre. L’ancien ministre malien Soumaïla Cissé et la Française Sophie Pétronin, qui étaient détenus par les jihadistes dans le nord du Mali, ont été libérés ce jeudi 8 octobre 2020 à Tessalit, dans la région de Kidal, au nord du Mali.

Les deux otages étaient détenus par le JNIM, acronyme en langue arabe du Groupe de soutien pour l’Islam et les Musulmans, lié à Al-Qaïda et dirigé par le Malien Iyad Ag Ghali. Un ancien chef rebelle touareg dans les années 90 et qui fut un moment conseiller à la présidence à Bamako avant de se convertir au jihadisme.

Ils devraient arriver à Bamako dans la soirée en compagnie de deux Italiens, Nicola Chiacchio et Pier Luigi Maccalli, un prêtre enlevé au Niger en 2018. Ces derniers étaient également détenus par les islamistes.

La libération de l’homme politique malien et de l’humanitaire française était attendue depuis plusieurs jours, suite à un accord conclu il y a plusieurs semaines entre les autorités maliennes et les jihadistes du Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM).

Leur remise en liberté était prévue dans la journée de lundi après l’acheminement durant le week-end par Bamako vers Tessalit de plusieurs dizaines de détenus jihadistes ou présumés tels.

Selon certaines sources, cette libération devrait être accompagnée d’une importante rançon. Mais le processus semblait entretemps bloqué. Des détenus placés en tête de liste et réclamés par les jihadistes n’ont finalement jamais quitté Bamako.

Parmi eux, Mimi Ould Bana Ould Cheikh, fils du maire de Tarkint, dans la région de Gao. Il est considéré comme l’organisateur des attaques contre un complexe touristique à Grand-Bassam, en Côte d’Ivoire et le Splendid Hôtel à Ouagadougou, au Burkina Faso.

La mort d’un évangéliste américain résidant à Ouagadougou dans cette dernière attaque a valu au fils de Baba Ould Cheikh d’être recherché par la justice américaine qui l’a d’ailleurs condamné lors d’un procès par contumace.

Selon des sources maliennes, les pressions du gouvernement américain ont finalement empêché sa libération et donc retardé la remise en liberté des otages.

En guise de compensation pour les jihadistes face à cette impossible libération d’un des leurs, une augmentation du montant initial de la rançon aurait été, selon certaines confidences, consentie pour qu’elle atteigne la somme d’un milliard 650 millions F CFA, soit 10 millions d’euros.

Initiées par Bamako au lendemain de l’enlèvement du chef de file de l’opposition, alors en pleine campagne pour les législatives en mars dernier, les négociations portaient au départ sur son seul cas.

Jusqu’au mois de juillet, aucune avancée notable n’était enregistrée. C’est avec l’entrée d’une nouvelle équipe de négociateurs que les discussions ont commencé à évoluer dans le bon sens. À sa tête, un habitué de ce genre de mission. Ahmada Ag Bibi qui, par le passé, avait déjà réussi à libérer plusieurs dizaines d’otages occidentaux des mains de différents groupes islamistes installés dans le nord du Mali.

Cet ancien rebelle touareg, issu de la puissante tribu de Ifoghas, était jusqu’au coup d’État du 18 août dernier contre le président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) un influent député de la majorité parlementaire sortante.

Il était très vite parvenu à conclure un accord de principe avec les islamistes sur la libération de son compatriote. Il ne restait plus qu’à convenir des modalités de son exécution. C’est alors que les autorités maliennes ont eu l’idée d’essayer d’obtenir la libération de l’humanitaire bordelaise.

Après un premier refus, les jihadistes ont finalement accepté de la relâcher en exigeant le rajout de plusieurs dizaines de noms à leur liste de détenus à libérer des prisons maliennes. Au total, ils seraient plus de 200 détenus liés aux groupes jihadistes qui auraient été libérés par Bamako, mais aussi au Niger voisin.

Mali : des personnalités recouvrent la liberté

Le Conseil National pour le Salut du Peuple (CNSP) annonce la libération de personnages politiques et militaires arrêtés dans les heures ayant précédé ou suivi le coup d’État du 18 août dernier.Les militaires, qui ont destitué le président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), satisfont une demande pressante de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao). L’organisation régionale l’a même réitéré dans son communiqué portant sur la levée des sanctions contre le Mali.

Sur sa page Facebook, le CNSP dirigé par l’actuel vice-président de la transition, le colonel Assimi Goïta, a dévoilé l’identité des personnalités concernées par cette mesure : « Il s’agit de l’ancien Premier ministre, Boubou Cissé, de l’ancien président de l’Assemblée nationale, Moussa Timbiné, des Généraux Ibrahima Dahirou Dembélé, M’bemba Moussa Keïta, Oumar Dao, Ouahoun Koné, Boukary Kodio, Abdramane Baby, Abdoulaye Coulibaly, Moustaph Drabo et du Colonel-major Faguimba Kansaye ».

Toutefois, précise le CNSP, les intéressés restent à la disposition de la justice à toutes fins utiles.

Adama Traoré, l’Espagne plutôt que le Mali

Le milieu offensif hispano-malien de Wolverhampton a finalement choisi de représenter la Roja plutôt que les Aigles, après une longue période d’hésitation.Adama Traoré Diarra, de son vrai nom, a fait son choix. Pour cette fenêtre internationale, il a été appelé à la fois par son pays de naissance et celui de ses parents. Mais le musculeux ailier de 24 ans a été aperçu au début du regroupement de la sélection espagnole qui se prépare à affronter ce mercredi soir en amical le Portugal de Cristiano Ronaldo. 

Peu après son arrivée, il a posé avec le maillot de l’équipe championne du monde en 2010 et d’Europe en 2012. Il a ensuite posté une photo sur sa page Twitter où il se dit « heureux d’avoir l’opportunité de revenir » avec la formation espagnole. 

Il avait honoré sa dernière convocation, en septembre passé, mais avait été contraint de rentrer en Angleterre, dans son club, pour avoir été testé positif à la Covid-19. Lors d’un précédent rassemblement également avec la Roja, du temps du sélectionneur Roberto Moreno, il avait dû déclarer forfait à cause d’une blessure.

Devant toutes ces mésaventures, le sélectionneur des Aigles, Mohamed Magassouba, espérait une remise en question de la part du virevoletant ailier pour ainsi tenter un coup de poker. Il l’a en effet convoqué pour les matchs amicaux du Mali contre le Ghana (9 octobre) et l’Iran (13 octobre).

Cependant, Traoré a préféré répondre à l’appel de Luis Enrique, mettant fin aux spéculations. « Je veux vraiment le voir avec un maillot de l’Espagne. En ce qui concerne l’appel qu’il a reçu du Mali, c’est à lui de décider », a ouvert le technicien ibérique. « A ma connaissance, il veut jouer pour nous, mais c’est sa décision et nous respecterons toujours les décisions des joueurs sur ces questions », a-t-il précisé.

Auteur de performances remarquables l’année dernière avec les Wolves, l’ancien joueur du FC Barcelone devrait dès lors être opérationnel pour les trois prochains rendez-vous de la Roja, dont les deux concernent la Ligue européenne des Nations face respectivement à la Suisse le 10 octobre et l’Ukraine trois jours plus tard.

Toutefois, Traoré ne pourra plus changer de sélection, comme l’a réussi l’hispano-marocain Munir El Haddadi, s’il joue l’un de ces deux matchs qualificatifs à l’Euro 2021.

Lors de son congrès annuel tenu le mois dernier, la Fifa a modifié, suite à une proposition de la Fédération marocaine de football, la règle prévoyant autrefois que les joueurs qui disputent un match de compétition au niveau international senior ne peuvent pas jouer pour un autre pays. 

Désormais, les footballeurs peuvent changer de sélection s’ils n’ont pas joué plus de trois matches au niveau senior, toutes les rencontres devant avoir lieu avant que le joueur n’atteigne l’âge de 21 ans. 

En outre, les apparitions dans les matches de la phase finale de la Coupe du monde ou des finales continentales telles que la Coupe d’Afrique des Nations interdiraient un changement d’éligibilité, mais pas les apparitions dans un tournoi comme la Ligue des Nations ou les éliminatoires de la CAN.

La Cedeao lève les sanctions contre le Mali

La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) a procédé, lundi 5 octobre, à la levée des sanctions prononcées contre le Mali suite au coup d’Etat du 18 août dernier.C’est un grand ouf de soulagement ! Isolé depuis le renversement par l’armée du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), l’ancien Soudan français peut enfin se remettre en marche. Puisque dans une Déclaration des chefs d’Etat et de gouvernement, la Cedeao a décidé de « la levée des sanctions » dont la fermeture des frontières terrestres et aériennes avec les autres pays de l’espace communautaire mais aussi la suspension des flux financiers. 

 Par conséquent, l’organisation régionale appelle « tous les partenaires bilatéraux et multilatéraux à soutenir » ce vaste pays en proie à la menace jihadiste. La Cedeao a motivé sa décision par les « avancées notables vers la normalisation constitutionnelle ». 

 En effet, les présidents ouest-africains avaient exigé, entre autres, la limitation des responsabilités du vice-président de la transition, le retrait des dispositions lui permettant de remplacer le président de la transition et la précision de la durée de la période transitoire.

 Dans ce document signé par le chef de l’Etat ghanéen, Nana Akufo-Addo, par ailleurs président en exercice de la Cedeao, l’institution régionale a indiqué avoir reçu, le 1er octobre dernier, la Charte de la transition qui « prend en compte » ses recommandations. 

 De ce fait, les chefs d’Etat et de gouvernement « ont pris acte » de l’investiture de Bah N’daw en tant que président de la transition et de la nomination de Moctar Ouane comme Premier ministre.

 Toutefois, la Cedeao a demandé aux autorités de la transition « de mettre en œuvre rapidement les autres décisions du Sommet d’Accra (Ghana), en particulier la libération de tous les officiels militaires et civils arrêtés depuis le 18 août 2020 et la dissolution du CNSP (Conseil National pour le Salut du Peuple) ».

Mali : formation du gouvernement de transition

Le président de la transition, Bah N’daw et son Premier ministre, Moctar Ouane, ont cosigné, lundi 5 octobre, le décret portant nomination des membres du gouvernement de transition.Elles sont enfin connues ! Les personnalités chargées de remettre le Mali sur les rails durant les 18 prochains mois. Un peu plus d’une semaine après la désignation du Premier ministre, le Mali se dote d’un gouvernement de 25 membres. Le précédent avait été dissout, le 19 août dernier, suite à la démission d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK).

Les militaires, qui ont déposé l’ancien chef de l’État la veille, ont ensuite constitué le Conseil National pour le Salut du Peuple (CNSP) présidé par le Colonel Assimi Goïta, l’actuel vice-président de la transition. Au total, quatre ministres sont issus des rangs de l’armée. Parmi ceux-ci, il y a le Colonel-Major Ismaël Wagué, ex-porte-parole de la junte.

Voici la liste du gouvernement de transition

Ministre de la Défense et des anciens combattants : Colonel Sadio Camara

Ministre de la Justice, garde des Sceaux : Mohamed Sida Dicko

Ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation : Lieutenant Colonel Abdoulaye Maïga

Ministre de la Sécurité et de la Protection civile : Colonel Modibo Koné

Ministre la Réconciliation nationale : Colonel-Major Ismaël Wagué

Ministre de la refondation de l’Etat chargé des relations avec les institutions : Mohamed Coulibaly

Ministre des Transports et des Infrastructures : Makan Fily Dabo

Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale : Zeyni Moulaye

Ministre de l’Économie et des Finances : Alfousseyni Sanou

Ministre des Affaires foncières, de l’Urbanisme et de l’Habitat : Dionké Diarra

Ministre de l’Industrie, du Commerce et de la promotion des investissements : Arouna Niang

Ministre de la Communication et de l’Économie numérique : Dr Hamadoun Touré

Ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme : Kadiatou Konaré

Ministre de l’Éducation nationale : Pr Doulaye Konaté

Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique : Pr Amadou Keïta

Ministre de la Santé et du Développement social : Dr Fanta Siby

Ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche : Mahmoud Ould Mohamed

Ministre des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine : Al Hamdou Ag Ilène

Ministre du Travail et de la Fonction publique : Me Harouna Mahamadou Touréh

Ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle : Mohamed Salia Touré

Ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable : Bernadette Keïta

Ministre de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille : Bintou Founé Samaké

Ministre des Mines, de l’Energie et de l’Eau : Lamine Seydou Traoré

Ministre de la Jeunesse et des Sports : Moussa Ag Attaher

Ministre des Affaires religieuses et du Culte : Dr Mahamadou Koné

Mali : les sanctions de la Cedeao bientôt levées ?

En principe, la Cedeao devrait lever l’embargo, cette semaine, au vu des récentes concessions des autorités de la transition malienne.À coup sûr, l’étreinte de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) étouffe l’économie du Mali. Un pays sans façade maritime qui dépend de ses voisins comme le Sénégal pour commercer avec le monde entier. Avec la fermeture des frontières terrestres et aériennes mais aussi la suspension des flux financiers imposées par l’organisation régionale après le coup d’État du 18 août dernier contre Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), le Mali est sur la corde raide.

Ces derniers jours, le Premier ministre Moctar Ouane a enchaîné les audiences avec notamment Hamidou Boly, le représentant permanent de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) au Mali et Pierre Buyoya, le Haut Représentant de la mission de l’UA (Union Africaine) pour le Mali et le Sahel (Misahel). Ces deux personnalités ont également été reçues par le président de la transition, Bah N’daw.

En outre, Jean-Claude Kassi Brou, le président de la Commission de la Cedeao s’est rendu dimanche à Bamako pour s’entretenir avec les autorités de la transition. Il est ensuite parti à Accra, au Ghana, afin de rendre compte au chef de l’État Nana Akufo-Addo, par ailleurs président en exercice de la Cedeao.

L’organisation régionale avait fixé un certain nombre de conditions au Conseil National pour le Salut du Peuple (CNSP), la junte ayant destitué IBK, pour le rétablissement des relations avec Bamako. Il s’agit principalement de la nomination de civils aux postes de président et Premier ministre de la transition, de l’impossibilité pour ces deux dirigeants de se présenter à la prochaine présidentielle et de l’interdiction pour le vice-président de la transition de remplacer le président en cas de force majeure.

Pour s’assurer de la prise en compte de certaines de ses exigences, la Cedeao avait demandé la publication de la Charte de la transition adoptée à l’issue des journées de concertation nationale. Chose faite le 1er octobre dernier. Ce document de base de la période transitoire, censée durer 18 mois, dispose que le vice-président de la transition, en l’occurrence le colonel Assimi Goïta, « est chargé des questions de défense et de sécurité ». Ni plus ni moins.

Le Mali dans l’attente d’un gouvernement de transition

Cinq jours après sa nomination, le Premier ministre Moctar Ouane prend ses marques en vue de constituer l’équipe gouvernementale capable de redresser le Mali.Le temps paraît si long. Pourtant, le Premier ministre du Mali s’active certainement en coulisse à la formation du nouveau gouvernement avec deux impératifs : diversité et efficacité.

Le Mali, à genoux, est un pays à reconstruire en urgence. Ce chantier, comme l’a récemment déclaré le président de la transition Bah N’daw, nécessite l’implication de tous les fils de l’ancien Soudan français. Dans cette perspective, l’ex-ministre des Affaires étrangères, Moctar Ouane doit s’entretenir avec toutes les forces vives de la nation pour voir dans quelles mesures elles peuvent participer à cette mission exaltante.

Le Mouvement du 5 juin – Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP), dont les nombreuses manifestations contre le régime d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) ont été déterminantes dans le coup d’État du 18 août dernier, va légitimement vouloir jouer les premiers rôles. Le parcours de diplomate de M. Ouane devrait l’aider à négocier avec les différents acteurs afin d’avoir une solide architecture gouvernementale. Une panacée de compétences à même de colmater la brèche et baliser la voie pour l’organisation d’élections générales (législatives et présidentielle) à l’issue de la période transitoire censée durer 18 mois.

C’est tout l’enjeu des prochains jours, voire des prochaines heures. À la croisée des chemins, le Mali ne peut pas se louper sous peine de mettre en péril son existence en tant qu’État et nation. Les sanctions prises par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) après le putsch ont montré la fragilité de ce pays tourmenté par la menace jihadiste.

Suite à la désignation d’un civil au poste de Premier ministre, la levée de l’embargo était espérée par les Maliens mais l’organisation régionale se préoccupe des pouvoirs dévolus au vice-président de la transition, le colonel Assimi Goïta, dans la Charte de la transition adoptée au sortir des journées de concertation nationale.

Jusque-là, la version finale de ce document n’est pas rendue publique. Or la Cedeao l’exige pour s’assurer que le chef de la junte, qui a renversé IBK, ne puisse notamment remplacer le président de la transition en cas de vacance du poste. En outre, les chefs d’État ouest-africains réclament la dissolution du Conseil National pour le Salut du Peuple (CNSP), une structure mise sur pied par les putschistes. Elle a clairement perdu sa raison d’exister selon la Cedeao.

Le Maroc disposé à accompagner le Mali pour faire face aux défis liés à la transition

Le Premier malien ministre Moctar Ouane, a reçu mardi en audience une délégation marocaine conduite par le ministre des Affaires Étrangères, Nasser Bourita.Les échanges ont porté sur le renforcement de la coopération bilatérale entre le Mali et le Maroc, notamment en matière de sécurité et de développement. Les deux parties ont également évoqué la situation au Mali et dans la région sahelienne.

Le Premier ministre Moctar Ouane s’est réjoui de cette visite qui traduit la solidarité du gouvernement et du peuple marocains avec le Mali, rappelant que le Maroc et le Mali sont en effet « deux pays frères unis par des liens séculaires d’amitié et de coopération ».

M. Ouane a rassuré son interlocuteur quant à la volonté du gouvernement du Mali de renforcer, en les diversifiant, les relations politiques, économiques, commerciales et culturelles.

L’émissaire marocain a tenu lui, à présenter au nom du Roi Mohammed VI, la disponibilité totale et entière du Maroc à accompagner le Mali et à ne ménager aucun effort pour l’accompagner afin de faire face ensemble aux défis liés à la transition.

Porteur d’un message du Souverain marocain au Président de la Transition, Bah N’daw, le ministre Bourita n’a pas manqué de relever « l’exception malienne » qui confère un cachet tout particulier aux relations bilatérales maliano-marocaines.

Mali : Moctar Ouane nommé Premier ministre de la transition

Bah N’daw, deux jours après son investiture comme président de la transition, a signé le décret de nomination du Premier ministre.C’est fait. Le Mali tient enfin son Premier ministre en la personne de Moctar Ouane. Ce dernier occupait jusque-là le poste de Délégué Général à la paix et à la sécurité à l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). Dans cette institution financière de la sous-région, M. Ouane était auparavant un conseiller diplomatique.

Désormais, cet ancien ministre des Affaires étrangères du Mali entre 2004 et 2009, sous la présidence d’Amadou Toumani Touré (ATT), a la lourde mission de conduire le gouvernement de transition.

Ce technocrate de 64 ans fut, de 1995 à 2002, l’Ambassadeur et le Représentant permanent de la Mission permanente du Mali auprès des Nations Unies à New York, aux États-Unis.

Il est titulaire d’une Licence en Droit public et d’une Maîtrise en Relations internationales et en Administration publique obtenues à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad).

La quête du savoir va ensuite l’amener à Paris (France) où il intègre l’École nationale d’administration (Ena). Sa désignation par l’ex-ministre de la Défense, Bah N’daw, satisfait l’exigence de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) pour la levée des sanctions infligées au Mali après le coup d’État du 18 août dernier contre Ibrahim Boubacar Keïta (IBK).

Par conséquent, l’organisation régionale ne devrait pas tarder à rétablir les relations avec Bamako.

Mali : le président et le vice-président de la transition prêtent serment

Le colonel à la retraite Bah N’daw et le colonel en activité Assimi Goïta entrent officiellement en fonction comme président et vice-président chargés de conduire le Mali vers des élections générales.La page Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) est définitivement tournée au Mali. Un peu plus d’un mois après le renversement, par l’armée, du président de la République, l’ancien Soudan français entame officiellement une transition politique de 18 mois au terme de laquelle des élections générales (législatives et présidentielle) devront être organisées.

Bah N’daw, tout de blanc vêtu et Assimi Goïta, en tenue militaire, ont prêté publiquement serment au Centre International de Conférences de Bamako (CICB) devant le président de la Cour suprême, Wafi Ougadeye Cissé. Ce dernier s’est adressé aux deux autorités de la transition en ces termes : « Votre peuple a soif de paix, de sécurité, de stabilité, d’union nationale, de concorde, de cohésion sociale et de justice ».

Un chantier immense pour le président de la transition. Bah N’daw a promis, dans son discours d’investiture, d’être « toujours disponible » pour son pays car « servir le Mali est un privilège et cela doit être un honneur ». L’ancien ministre de la Défense sous IBK, aujourd’hui âgé de 70 ans, a déclaré qu’il ne pouvait pas se « soustraire à l’appel du devoir » malgré le poids des ans et le confort de la retraite.

Cet homme, dont la désignation n’a pas fait l’objet de contestation, est « heureux » d’être l’esclave soumis du Mali qui lui « a tout donné ». C’est pourquoi, le colonel à la retraite est « prêt à tout » pour que son pays renoue avec « la pleine légalité constitutionnelle, des autorités élues et des représentants légitimes ».

À en croire le président de la transition, l’heure suffisamment grave impose à chaque citoyen d’apporter sa petite pierre à la consolidation de l’édifice national : « La maison commune est ébranlée, affaiblie, humiliée. Elle tremble dans ses fondements depuis au moins une décennie. Et nous ne pouvons continuer, de manière incantatoire, à garder la tête dans le sable et à répéter sans chercher à empêcher le naufrage, à nous convaincre que le navire pourrait tanguer mais qu’il ne chavirerait jamais. Il peut chavirer et il chavirera si nous continuons à le faire tanguer ».

Partant de là, le colonel à la retraite Bah N’daw a invité ses concitoyens à se donner la main et à réfléchir profondément ensemble pour reconstruire la démocratie du Mali afin que ce pays survive « en tant qu’État, en tant que nation ». Toutefois, le président par intérim est conscient que la transition ne peut résoudre tous les problèmes. Ainsi, a-t-il soutenu, « elle doit se donner des priorités. Les nôtres ont été débattues, validées et consignées dans la Charte nationale de la Transition issue des journées de concertation des 10, 11 et 12 septembre dernier. C’est cette charte qui constituera mon bréviaire et si je dois donner ma vie pour que la transition soit menée à bon port, je n’hésiterai pas une seconde. Je suis prêt au sacrifice ».

Le natif de San, dans la région de Ségou, a affirmé que sa « plus grande satisfaction résidera dans la passation de témoin au futur président de la République élu proprement et indiscutablement ». Pour en arriver là, il a prôné sans délai « une réflexion profonde sur les tares des processus électoraux et ce, à l’effet de nous doter de bons textes, de bonnes pratiques, de solides contre-pouvoirs ». Dans ce cadre, il s’est engagé à combattre sans concession « les scrutins aux coûts astronomiques, la fraude électorale, l’achat de voix, l’incursion de l’administration dans le processus électoral et la perversion des résultats pour les Cours d’arbitrage ».

Une telle mission, a souligné le président de la transition, se mènera sur le socle de la guerre sans merci qu’il faudra continuer à livrer aux forces terroristes et au crime organisé. Pour gagner « totalement et durablement » cette guerre asymétrique, l’ex-ministre de la Défense a souligné l’importance « de se doter de moyens les plus dissuasifs possible à travers une armée aguerrie, matériellement soutenue et moralement prête ».

À cet effet, la bonne gestion des ressources sera l’une des priorités durant la période transitoire. « Générer des ressources optimales au niveau national n’est pas un luxe. C’est une exigence et celle-ci passe par l’utilisation judicieuse de nos maigres deniers. Je ne peux pas promettre zéro corruption mais je ferai tout pour que l’impunité zéro soit la norme. L’argent public est sacré et je ferai en sorte qu’il soit dépensé de manière traçable et raisonnable », a-t-il juré devant un parterre de personnalités. Parmi elles, le très influent imam Mahmoud Dicko, leader moral et chef de file du mouvement de protestation populaire qui a provoqué la démission forcée par l’armée du président IBK, Dioncounda Traoré, ancien président de la transition entre 2012 et 2013, Goodluck Jonathan, le médiateur en chef de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) et Umaro Sissoco Embalo, le président de la République de Guinée-Bissau. Il est le seul chef d’État étranger à assister à la cérémonie d’investiture.

À ce jour, la Cedeao n’a pas levé les sanctions économiques qui pèsent sur le Mali. Les mesures décidées contre Bamako à la suite du coup d’État du 18 août dernier devraient être supprimées dès la nomination d’un Premier ministre civil selon l’organisation régionale.

Le Mali suspendu à la visite de Goodluck Jonathan

Le médiateur en chef de la Cedeao séjourne du 23 au 25 septembre à Bamako pour notamment évoquer avec les autorités la levée des sanctions économiques.C’est peut-être un tournant pour le Mali post Ibrahim Boubacar Keïta (IBK). Ce pays, qui a célébré mardi 22 septembre le 60e anniversaire de son indépendance, est frappé par une série de sanctions de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) suite au coup d’État du 18 août dernier.

Dès sa prise du pouvoir, le Conseil National pour le Salut du Peuple (CNSP), regroupant les putschistes, a fait de la levée de l’embargo son cheval de bataille. Ce jeudi, l’ancien président du Nigeria, Goodluck Jonathan s’est entretenu avec le colonel à la retraite Bah N’daw et le colonel Assimi Goïta respectivement nommés président et vice-président de la transition.

La Cedeao n’a toujours pas réagi officiellement à la désignation de ces deux figures de la transition politique au Mali. Auparavant, l’organisation régionale a exigé la nomination de deux civils comme président et Premier ministre de la transition censée durer 18 mois selon la Charte adoptée à l’issue des « journées de la concertation nationale ». Le poste de Premier ministre est toujours vacant.

Par ailleurs, l’émissaire de la Cedeao s’intéresse au sort de certains responsables de l’ancien régime, dont l’ex-Premier ministre Boubou Cissé, arrêtés aux premières heures du coup d’État. Goodluck Jonathan va certainement plaider pour leur libération. Ce dernier, taiseux publiquement depuis son arrivée dans la capitale malienne, devrait s’exprimer après la cérémonie de prestation de serment du président et du vice-président de la transition prévue ce vendredi 25 septembre.