Une fondation philanthropique finance près de 5.000 PME africaines

Pour son programme d’entrepreneuriat 2021, la Fondation Tony Elumelu (TEF, sigle anglais) a reçu 400.000 candidatures.Les bénéficiaires de 2021 ont été sélectionnés en fonction de leur innovation, leurs performances et leur potentiel de croissance pour créer des emplois et éradiquer la pauvreté sur le continent, renseigne le communiqué parvenu mercredi à APA. Chaque entrepreneur reçoit 5.000 dollars non remboursables. Parmi les 4.949 entreprises retenues, 68 % sont dirigées par des femmes.

Composés à la fois de nouvelles start-ups et de petites entreprises existantes, les entrepreneurs Tony Elumelu 2021 ont suivi une formation, un mentorat et un coaching de classe mondiale et auront un accès à vie au réseau des anciens de la Fondation Tony Elumelu, informe la note.

« À vous les jeunes entrepreneurs africains – travaillez dur, rêvez grand et soyez très disciplinés. Vous devez continuer à penser à l’impact. Le parcours de l’entrepreneuriat n’est pas linéaire – il y a des hauts et des bas, mais en restant concentré et résilient, le succès viendra finalement à vous. L’avenir de notre continent est entre vos mains. Ce que vous faites en tant qu’entrepreneurs contribuera grandement à sortir l’Afrique de la pauvreté. Je suis heureuse que nos femmes entrepreneures se portent très bien, avec une représentation de 68 % cette année », a déclaré le Fondateur de la TEF, Tony O. Elumelu, cité par le document.

Il a par ailleurs invité les dirigeants africains à continuer à créer le bon environnement propice pour permettre aux jeunes de réussir. Car « leur succès est le succès de nous tous sur le continent ». « Nous devons leur donner la priorité parce que les nations et les continents qui donnent la priorité à leurs peuples réussissent », a-t-il martelé.

Le Directeur Général de la coopération internationale et du développement de la Commission européenne, M. Koen Doens s’est quant à lui dit « très heureux que plus de 2400 femmes bénéficieront du programme de formation de la Fondation Tony Elumelu et obtiendront un capital d’amorçage pour soutenir leurs idées. »

« Notre ambition commune est de responsabiliser 100.000 jeunes entrepreneurs africains au cours des dix prochaines années à travers l’Afrique, en reconnaissant que l’entrepreneuriat est le seul moyen de réaliser les rêves », a fait savoir Mme Ahunna Eziakonwa, représentant le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) à cette rencontre.

Selon le directeur général de la TEF, Ifeyinwa Ugochukwu, l’entité qu’il dirige a formé dix fois plus de jeunes entrepreneurs africains qu’il n’en a formés de 2015 à 2019 combinés.

« Aujourd’hui, en 2021, nous verserons un montant record de 24.750.000 USD directement aux entrepreneurs africains des 54 pays africains. C’est l’impact », s’est-il félicité.

Covid: 30 millions d’Africains dans l’extrême pauvreté

La pandémie du nouveau coronavirus a anéanti cinq ans de croissance en Afrique, indique un nouveau rapport.La Covid-19 a plongé environ 30 millions de personnes en Afrique subsaharienne dans l’extrême pauvreté, révèle un rapport publié ce mercredi à l’occasion du Forum Bloomberg sur la nouvelle économie qui se tient actuellement à Singapour.

Intitulé « Long Covid : Jobs, Prices and Growth in the Enduring Pandemic », le document souligne que la pandémie a anéanti plus de cinq ans de progrès dans la région.

Il prévient que, même si les économies africaines gagnent du terrain à mesure qu’elles se redressent, cela ne leur permettra pas d’atteindre l’Objectif de développement durable (ODD) des Nations Unies relatif à l’éradication de la pauvreté d’ici à 2030, un objectif qui était déjà loin d’être atteint avant la pandémie.

Les économies africaines ont connu des périodes prometteuses au début du siècle, avec une trajectoire ascendante due à la réduction des conflits, ce qui a permis d’améliorer les politiques économiques et de renforcer la stabilité macroéconomique, indique le rapport.

« L’initiative en faveur des pays pauvres très endettés lancée par le Fonds monétaire international et la Banque mondiale au début des années 2000 a permis de réduire considérablement les niveaux d’endettement, libérant ainsi des ressources nationales et améliorant les relations avec les donateurs. L’augmentation des échanges et le dynamisme des prix des produits de base ont également joué un rôle, le PIB par habitant des pays riches en ressources naturelles ayant augmenté deux fois plus vite », ajoute le rapport.

Selon le même document, la croissance a commencé à s’essouffler en 2016, soit un an après l’adoption des Objectifs de développement durable visant à éradiquer la pauvreté d’ici 2030.

« L’Afrique subsaharienne reste à la traîne pour la plupart des objectifs. Le retard le plus notable concerne la réduction de la pauvreté ; avant la pandémie de 2019, l’Afrique comptait plus de 60% des 700 millions de pauvres dans le monde », explique le rapport.

En 2020, l’Afrique subsaharienne a plongé dans sa première récession depuis plus de 25 ans, effaçant au moins cinq ans de progrès dans la lutte contre la pauvreté.

Le Forum Bloomberg sur la nouvelle économie, qui a débuté hier mardi à Singapour, rassemble plus de 495 participants, dont des dirigeants des secteurs public et privé du monde entier, y compris des 50 représentants de l’Afrique. La rencontre a pour objectif de contribuer à une nouvelle réflexion sur les voies de la reprise mondiale, alors que le monde subit les effets de la pandémie de Covid-19.

Afrique : les éliminatoires du Mondial 2022 en chiffres

La deuxième étape de la route menant au Qatar a été bouclée hier mardi avec des matchs haletants.Entamé début septembre, le 2e tour des éliminatoires de la Coupe du monde 2022 a livré son verdict. Au final, le Sénégal, l’Algérie, le Maroc, la Tunisie, le Nigeria, l’Egypte, la République démocratique du Congo, le Mali, le Cameroun et le Ghana accèdent aux barrages prévus en mars 2022.

En attendant, voici le bilan chiffré de cette avant-dernière phase des qualifications.

0 : le Mali n’a pas encaissé le moindre but en six rencontres. Les Aigles ont dressé une muraille infranchissable devant leur cage.

0 : zéro pointé ! Logé dans le groupe A, Djibouti s’est incliné six fois en autant de matchs.

1 : parmi les pays admis aux barrages, le Mali est le seul à n’avoir jamais participé à une Coupe du monde.

2 : les dix aspirants aux cinq tickets qualificatifs pour Qatar 2022 sont répartis en deux pots selon le classement de la Fifa. Pour les barrages, les cinq premiers de ce ranking se déplacent à l’aller et reçoivent au retour.

6 : le Maroc a fait un sans-faute. Six succès en six journées. Les Lions de l’Atlas ont lacéré les Djurtus de la Guinée-Bissau, le Syli de la Guinée et les Crocodiles du Soudan.

7 : c’est le nombre de réalisations d’Islam Slimani. L’avant-centre algérien termine ainsi à la tête du classement des meilleurs artificiers.

11 : la République démocratique du Congo a réussi à se hisser au tour suivant avec ce total de points. C’est le plus faible rendement de tous les qualifiés.

25 : comme le nombre de buts inscrits par l’Algérie. Le ratio de la meilleure attaque est de 4,16 buts par match.

36 : cela correspond au cumul des qualifications au Mondial des dix barragistes. Avec sept phases finales de Coupe du monde disputées, le Cameroun est le plus expérimenté.

288 : c’est le nombre de buts marqués en 240 matchs pour le 2e tour des éliminatoires, soit une moyenne de 1,2 but par match.

Sahel: la Grande muraille verte, une source de revenus (FAO)

L’analyse coûts-avantages de la FAO publiée dans Nature Sustainability montre un rendement moyen de 1,2 dollars pour chaque dollar investi dans le projet de restauration des terres, malgré les conditions climatiques rigoureuses.C’est un retour sur investissement inattendu. L’objectif de la Grande muraille verte d’Afrique n’est pas en effet de générer des profits. Elle vise plutôt à lutter contre la désertification dans la région du Sahel. Mais, d’après une nouvelle étude menée par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et publiée dans Nature Sustainability, elle peut aussi être un débouché commercial intéressant pour les investisseurs.

Selon l’analyse, parvenue ce mardi à APA, pour chaque dollar investi dans cette initiative de grande ampleur qui part du Sénégal à l’ouest à Djibouti à l’est, les investisseurs peuvent s’attendre à un rendement moyen de 1,2 dollars. Ce profit peut même monter jusqu’à 4,4 dollars, précise le document.

Pour le Coordonnateur des projets internationaux au sein de la Division des forêts de la FAO et l’un des principaux auteurs de l’étude, Moctar Sacande, cité par le document, « nous devons faire évoluer le discours sur la région du Sahel afin de montrer que, malgré l’environnement hostile et sec de la région, les investisseurs peuvent tout de même obtenir un rendement viable en investissant dans la restauration des terres. »

L’étude est fondée sur des données de terrain et des données satellitaires qui permettent de suivre la dégradation des terres sur la période 2001-2018. Celles-ci sont ensuite comparées aux coûts et aux avantages de la restauration des terres selon différents scénarios adaptés aux circonstances locales.

D’après M. Sacande, les résultats de l’analyse sont le dernier élément nécessaire pour comprendre la situation économique et viennent s’ajouter à la volonté politique et au savoir-faire technique déjà en place, et devraient encourager le secteur privé, qui manifeste un intérêt croissant.

Le verdissement et la restauration des terres dans cette zone longue de 8.000 kilomètres qui traverse le continent sont déjà en cours. Les populations plantent des espèces arboricoles résistantes, comme l’acacia du Sénégal, qui produit de la gomme arabique, fréquemment utilisée comme émulsifiant dans les aliments et les boissons, ou l’arbre gao, aussi appelé Faidherbia albida. Ce dernier aide à fertiliser les sols pour qu’y soient notamment produits du fourrage et des cultures de base comme le millet.

L’étude a indiqué que la surface couverte par l’initiative Grande muraille verte restait limitée et n’atteignait que 4 millions des 100 millions d’hectares ciblés.

Au total, quelque 20 milliards d’USD ont été promis au niveau international en vue de transposer à plus grande échelle l’initiative Grande muraille verte, dont 14,3 milliards d’USD promis à l’occasion du Sommet One Planet pour la biodiversité tenu en janvier de cette année à Paris, et 1 milliard d’USD promis par le fondateur d’Amazon, M. Jeff Bezos, lors de la conférence climatique de la COP26, qui vient de se terminer.

Les modalités concrètes d’accès à ces fonds doivent encore être déterminées, d’après M. Sacande, qui ajoute que si une partie des fonds n’est pas versée très rapidement, il pourrait être trop tard pour planter les arbres avant la tombée des précipitations limitées attendues en juin et en juillet.

L’initiative Grande muraille verte permettrait de stocker du carbone et de restaurer la biodiversité et s’attache à apporter des avantages socio-économiques aux populations défavorisées de la région. Elle couvre les domaines clés que sont l’atténuation du changement climatique, l’adaptation à ses effets et la résilience face aux aléas climatiques.

Elle contribue également à la réalisation des Objectifs de développement durable 1 (pas de pauvreté), 2 (faim zéro), 13 (mesures relatives à la lutte contre les changements climatiques), 15 (Vie terrestre) et 17 (partenariats pour la réalisation des objectifs) du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

L’analyse souligne par ailleurs que du fait des conflits armés qui caractérisent la région, certains investisseurs sont longtemps restés méfiants à l’égard du potentiel de l’initiative. En outre, l’étude a conclu qu’environ 50 % des terres concernées sont actuellement inaccessibles pour des raisons de sécurité. Malgré cela, les interventions de restauration des terres continuent de représenter un débouché commercial viable, selon les auteurs.

Forum Bloomberg : cinquante délégués africains à Singapour

Au total, 495 délégués venus de différents continents participent au Forum Bloomberg sur la nouvelle économie, qui a débuté ce mardi à Singapour.
Premier grand rassemblement post-COP26, les participants sont censés contribuer à ce que les organisateurs du Forum de Bloomberg espèrent être une nouvelle réflexion sur « les voies vers une reprise mondiale alors que le monde se remet de l’impact de la pandémie de Covid-19 ».

Dans une déclaration précédant l’événement, Michael R. Bloomberg, fondateur de Bloomberg L.P. et de Bloomberg Philanthropies, a déclaré que les défis économiques mondiaux aggravés par la pandémie confèrent un caractère d’urgence particulier au forum de cette année auquel participent 50 délégués africains.

« La transition rapide entre la COP26 et le forum nous offre une occasion unique que nous avons l’intention de saisir, en travaillant ensemble pour accélérer notre reprise de manière à construire une économie plus forte, plus saine et plus durable », a-t-il dit cité par un communiqué.

Les sessions plénières du forum s’articulent autour des thèmes suivants : Reconstruire l’économie mondiale, innover pour sortir de la crise et naviguer dans un monde divisé.

Les débats porteront sur la finance, le climat, le commerce, les villes et la santé, avec en toile de fond la pandémie de Covid-19.

Parmi les Africains qui y participent, figurent Yvonne Aki-Sawyerr, maire de Freetown, la capitale de la Sierra Leone, Shamim Nabuuma Kaliisa, fondateur et directeur exécutif du Chil Artificial Intelligence Lab (Ouganda), Alloysius Attah (directeur général et cofondateur de Farmerline (Ghana) et Nthabiseng Mosia, cofondateur d’Easy Solar (Sierra Leone).

Le ministre du Commerce et de l’Industrie de Singapour, Gan Kim Yong, a déclaré que le Bloomberg New Economy Forum est un événement important pour son pays.

« L’accueil physique de l’événement ici, malgré la pandémie, affirme le rôle de Singapour en tant que capitale des événements d’affaires et nœud mondial pour les entreprises », a ajouté M. Yong.

« Le Forum Bloomberg sur la nouvelle économie à Singapour offrira une plateforme d’action – et pas seulement de débat – tout en constituant un modèle pour des réunions entre personnes sûres, mais hautement connectées », a déclaré Justin B. Smith, PDG de Bloomberg Media et président exécutif de Bloomberg New Economy.

Il a ajouté : « Nous n’avons jamais vu un tel sentiment d’urgence parmi les leaders mondiaux pour se réunir et mobiliser des solutions. Cet esprit de collaboration touche tous les secteurs d’activité ».

Coopération militaire avec la Russie : l’UE cible le Mali et Wagner

En réponse à la coopération militaire nouée entre la Russie et le Mali, l’Union européenne prépare des sanctions contre les autorités maliennes et la société militaire privée russe « Wagner ».L’Union européenne ne voit pas d’un bon œil le rapprochement entre Moscou et Bamako. A travers un « consensus » entre les 27 Etats membres lundi, des sanctions seront prises contre le « la société paramilitaire russe Wagner » annonce le chef de la diplomatie de l’UE Josep Borrell lundi 15 novembre.

« Il y a un consensus pour prendre des mesures restrictives contre ce groupe. Elles seront décidées dès que le travail technique aura été achevé. Des propositions spécifiques pour désigner des individus et des entités vont être évaluées », a déclaré M. Borrell à l’issue d’une réunion des ministres européens des affaires étrangères à Bruxelles.

L’Europe des 27 s’est aussi mis d’accord, pour adopter un cadre légal de sanctions contre la junte au pouvoir au Mali pour non-respect de la durée de la transition, après les nouvelles sanctions prises le 8 novembre dernier par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).

Lors d’une récente visite à Moscou la capitale russe, le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop, avait évoqué les grands axes de la coopération militaire entre son pays et la Russie. « Une relation qui est censée défendre l’intégrité territoriale et la souveraineté du Mali » dit-il. Le chef de la diplomatie malienne en avait profité pour nier tout contrat avec Wagner, précisant que la relation entre le Mali et la Russie est une « relation d’État à État ».

Mais cette proximité entre les deux pays fait grincer des dents du côté du quai d’Orsay qui prévient Moscou contre tout déploiement de « mercenaires russes » dans la bande sahélo-saharienne. Un tel acte serait « inacceptable », estime Jean-Yves Le Drian, ministre français des Affaires étrangères. Le chef de la diplomatie française a expliqué que les sanctions qui seront prononcées contre le groupe Wagner ayant recours au mercenariat, vont s’étendre aussi à toutes les sociétés qui travaillent directement avec elle.

Considérée par certains détracteurs de Moscou comme le bras armé de la Russie, la société militaire privée est accusée de servir les intérêts de la Russie à l’étranger. Elle s’est distinguée notamment en Syrie, au Venezuela, au Soudan, Madagascar, au Mozambique, en Libye, et en République centrafricaine entre autres. Dans ce dernier pays, l’Organisation des Nations unies l’accuse de « harcèlement et de violences contre des civils ». Un groupe d’experts de l’Organisation onusienne a même appelé le gouvernement centrafricain à « mettre fin à toutes relations » avec la société militaire privée russe.

Coopération militaire : le Mali se tourne vers la Russie

En visite à Moscou, le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop, et son homologue russe Sergueï Lavrov, ont évoqué les grands axes de la coopération militaire entre les deux pays.La Russie déroule le tapis rouge au Mali. Sur invitation du chef de la diplomatie russe, Abdoulaye Diop effectue une visite à Moscou du 10 au 12 novembre 2021. Les grands axes de ce voyage assez médiatique ont été dévoilés lors d’un point de presse animé par les deux ministres des deux pays.

D’emblée, les deux pays envisagent des « projets d’envergure » sur la base des accords de défense pour lutter contre le terrorisme au Mali. En plus des équipements militaires, « la Russie va aussi continuer la formation des cadres militaires maliens », a assuré Sergueï Lavrov.

Lavrov a aussi annoncé le soutien de la Russie pour aider la junte malienne à faire face à la menace sécuritaire argument brandi par les autorités maliennes pour justifier le report de la présidentielle et des législatives du 27 février 2022. « Nous comprenons la nécessité de renforcer la lutte anti-terroriste. Nous comptons mettre à la disposition du gouvernement du Mali un certain nombre d’équipements. Nous allons faire tout ce qui est possible pour éviter que la menace terroriste pèse sur la structure de l’État ».

La Russie qui siège au Conseil de sécurité des Nations unies avec droit de veto, a appelé l’organisation onusienne à privilégier le dialogue avec les pays en crise en Afrique et exclure toute ingérence dans les affaires intérieures de ces pays. Sergueï Lavrov a dit avoir accepté volontiers l’invitation de son homologue Abdoulaye Diop à se rendre au Mali.

Pour sa part, le ministre Abdoulaye Diop a expliqué que sa présence dans la capitale russe consiste à donner une « impulsion à la coopération de défense et de sécurité » entre les deux pays. Au moment où la France annonce la fin de Barkhane avec la fermeture de ses trois bases militaires au nord Mali, Abdoulaye Diop évoque la nécessité pour son pays d’avoir les capacités nécessaires pour pouvoir assurer leur sécurité.

« C’est une relation qui n’est dirigée contre personne mais qui est censée prendre en charge les préoccupations des Maliens pour assurer leur propre sécurité. Une relation qui est censée défendre l’intégrité territoriale et la souveraineté du Mali d’un côté et de l’autre, renforcer la stabilité de notre pays, mais aussi trouver une relation gagnant-gagnant sur le plan économique et commercial », a-t-il fait savoir.

Moscou a procédé le mois dernier à la livraison d’équipements militaires selon le ministre Abdoulaye Diop, qui précise que son pays n’est pas en train de « sous-traité » sa sécurité à travers cet accord de coopération militaire avec la Russie.

A ce titre, le ministre malien des Affaires étrangères a fermement démenti la signature d’un contrat avec la société paramilitaire russe Wagner, précisant que la relation entre le Mali et la Russie est une « relation d’État à État ».

Afrique : les diabétiques, plus vulnérables à la Covid-19

La pandémie du coronavirus est plus mortelle chez les Africains atteints de diabète selon une récente analyse de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).Le coronavirus a fait des ravages chez les personnes atteintes de maladies chroniques. En Afrique, les diabétiques sont ceux qui en ont le plus souffert selon l’OMS qui  a évalué les données issues de 13 pays et portant sur les affections sous-jacentes ou les comorbidités chez les Africains testés positifs à la Covid-19.

Selon l’organisme onusien, le taux de létalité de la pandémie est de 10,2% chez les patients diabétiques, contre 2,5% pour l’ensemble des patients atteints de Covid-19. Le taux de létalité chez les personnes atteintes de diabète était également deux fois plus élevé que chez les patients souffrant de n’importe quelle autre comorbidité. Les trois autres maladies sous-jacentes associées aux taux de létalité due à la Covid-19 les plus élevés incluent le VIH et l’hypertension.

« La Covid-19 envoie un message clair : la lutte contre l’épidémie de diabète en Afrique est à bien des égards tout aussi cruciale que la lutte contre la pandémie actuelle », a déclaré la Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique la Dre Matshidiso Moeti, citée par le communiqué parvenu jeudi à APA.

« La pandémie de Covid-19 finira par s’estomper, mais l’on prévoit que l’Afrique enregistre dans les prochaines années la plus forte hausse de l’incidence du diabète dans le monde. Nous devons agir dès à présent pour prévenir de nouveaux cas, vacciner contre la Covid-19 les personnes souffrant de diabète et, chose non moins importante, recenser et soutenir les millions d’Africains qui ignorent qu’ils sont atteints par ce tueur silencieux », a-t-elle souligné.

Le diabète altère la capacité de l’organisme à produire ou à utiliser l’insuline, une substance essentielle pour empêcher une augmentation dangereuse du taux de sucre dans le sang. La maladie provoque une inflammation et une mauvaise circulation sanguine, qui accentuent toutes les deux le risque de complications liées à la Covid-19, dont le risque de décès.

Les pays ayant fourni des données pour cette analyse étaient le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, Eswatini, la Guinée, la Namibie, le Niger, l’Ouganda, la République démocratique du Congo, le Rwanda, le Sénégal, les Seychelles, Sao Tomé-et-Principe et le Tchad.

Environ 24 millions de personnes vivent avec le diabète en Afrique en 2021, selon la Fédération internationale du diabète, et le continent devrait connaître la plus forte augmentation du nombre de cas de diabète dans le monde. En effet, le nombre d’Africains souffrant de cette maladie devrait atteindre 55 millions d’ici à 2045, soit une augmentation de 134 % par rapport aux données disponibles en 2021.

L’Afrique est le continent comptant le plus grand nombre de personnes qui ne connaissent pas leur statut pour le diabète. On estime ainsi que 70 % des personnes diabétiques ne savent pas qu’elles sont touchées par cette maladie.

« Les responsables de la santé en Afrique devraient tirer parti de la disponibilité croissante de tests de diagnostic rapide à faible coût pour tester systématiquement les patients dans les centres de prise en charge du diabète afin de garantir une détection précoce de cette maladie et des soins appropriés», a suggéré le directeur du groupe organique Couverture sanitaire universelle/Maladies transmissibles et non transmissibles au Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique, Dr Benido Impouma. « Ces centres peuvent également être des sites clés pour la vaccination », a-t-il ajouté.

Dès les premiers jours de la pandémie, les personnes atteintes de diabète ont été jugées prioritaires dans tous les pays du monde pour recevoir des doses de vaccin anti-Covid-19. L’Afrique a éprouvé des difficultés à appliquer cette stratégie, rapporte la note.

A en croire l’OMS, l’accès aux vaccins reste limité. Jusqu’à présent, affirme-t-elle, seulement 6,6 % de la population africaine est entièrement vaccinée contre la Covid-19, contre une moyenne mondiale de 40 % environ. Les données issues de 37 pays indiquent que, depuis mars 2021, plus de 6,5 millions de doses de vaccin anti-Covid-19 ont été administrées à des Africains présentant des comorbidités, soit 14 % de toutes les doses administrées jusqu’à présent.

Les efforts visant à donner la priorité aux personnes souffrant de comorbidités comme le diabète s’accélèrent, près de la moitié de ces 6,5 millions de doses ayant été administrées au cours des deux derniers mois. Cependant, beaucoup reste à faire pour que les personnes à haut risque reçoivent effectivement les vaccins dont elles ont besoin, souligne le document.

« Neuf mois après le début des campagnes de vaccination contre la Covid–19 en Afrique, nous sommes encore loin de l’objectif que nous nous sommes fixé concernant la protection de nos groupes les plus vulnérables », a déploré Dre Moeti. Elle ajoute qu’« il est urgent d’intensifier la vaccination et d’autres services essentiels destinés aux personnes à haut risque, y compris celles qui sont atteintes de diabète. »

Pour la responsable de l’OMS, tous les Africains exposés au diabète doivent avoir accès au dépistage. « Nous pouvons aussi empêcher le diabète de faire plus de victimes en faisant la promotion d’une alimentation saine et abordable et de la pratique régulière de l’exercice physique », a-t-elle dit.

Depuis le début de la pandémie de Covid-19, l’accès aux soins du diabète est sérieusement perturbé dans la Région africaine. Les confinements imposés pour limiter la propagation de la Covid-19, par exemple, ont entravé l’accès aux soins de santé et aux éléments de base d’une bonne prise en charge des patients diabétiques, tels que la surveillance systématique de la glycémie et une alimentation saine.

En vue d’améliorer l’accès équitable à des soins de qualité pour sujets diabétiques, l’OMS a lancé en avril 2021 le Pacte mondial contre le diabète. Cette initiative s’appuie sur les travaux entrepris ces dernières années pour déployer l’ensemble des interventions de l’OMS pour lutter contre les maladies non transmissibles (WHO PEN) dans le cadre des soins de santé primaires dans les milieux à faibles ressources.

À ce jour, 21 pays africains ont commencé à utiliser cet ensemble d’outils. Le Bénin, l’Érythrée, Eswatini, le Lesotho et le Togo ont réussi à transposer ces services à l’échelle nationale, assurant ainsi une couverture de l’ensemble des établissements de soins de santé primaires.

L’OMS et l’OIF signent un accord pour la couverture sanitaire

Le partenariat définit les domaines de travail communs sur la couverture sanitaire universelle, la lutte contre le paludisme et l’Académie de l’OMS.L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) veulent donner un ancrage politique et juridique à leurs actions de coopération. Ainsi, elles ont conclu un accord, ce mardi au siège de l’OMS à Genève (Suisse), pour renforcer et préciser les principaux axes de leur Mémorandum d’entente signé en avril dernier. Le document a été paraphé par Madame Louise Mushikiwabo, Secrétaire générale de la Francophonie, et le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’Organisation mondiale de la santé.

 Cette coopération s’articule principalement autour d’activités conjointes dans le cadre de l’Académie de l’OMS, la couverture sanitaire universelle et les soins de santé primaires et le paludisme, ainsi que dans tout autre domaine d’intérêt commun.

 L’accord permet désormais à l’OIF et à l’OMS de participer mutuellement aux instances des deux organisations, selon les règles propres à chacune d’elle.

« Cet accord est la prochaine étape dans le renforcement des relations déjà étroites entre nos deux organisations », a déclaré le Dr Tedros. Il a ajouté : « La pandémie de Covid-19 a mis en évidence l’importance de la solidarité mondiale et de la collaboration internationale. L’engagement de la Francophonie en faveur de la paix, de la démocratie et des droits de l’homme fait de l’OIF un partenaire idéal pour l’OMS. »

 De son côté, Mme Mushikiwabo a déclaré « que cet accord permettra à l’OIF de contribuer aux côtés de l’OMS au développement de la protection sociale et de l’accès universel aux services de santé publique pour tous dans le monde francophone. »

Evoquant la crise Covid-19, elle a ajouté que « nous ne serons à l’abri de cette pandémie que lorsque tous les pays du monde auront vacciné leur population ».

L’Uemoa fait sa Revue annuelle 2020 au Sénégal

Dakar, la capitale sénégalaise, accueille, du 8 au 10 novembre, la 7e Revue annuelle des réformes, politiques, programmes et projets communautaires de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa).Au total, 10 projets et 116 textes communautaires portant sur la gouvernance économique et la convergence, le marché commun et les réformes structurelles seront évalués pendant les trois jours de l’atelier.

S’exprimant hier lundi lors de la cérémonie d’ouverture de la phase technique, Bamba Kâ, Directeur Général du Secteur financier et de la Compétitivité, a réaffirmé « la ferme volonté » du Sénégal d’ « accélérer l’ensemble des actions favorisant le renforcement de l’intégration régionale ».

A en croire M. Kâ, dans son pays, « des avancées notables ont été notées aussi bien dans l’application des textes communautaires que dans la mise en œuvre des projets » depuis la revue de l’année précédente.

De son côté, Aïssa Kabo Sidikou, Représentant Résident de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest africaine au Sénégal, a rappelé que l’exercice technique de la Revue annuelle « s’inscrit dans le processus d’identification des facteurs pouvant altérer les acquis des efforts communautaires, en vue d’anticiper les actions idoines pour une impulsion politique ciblée du processus d’intégration dans l’espace Uemoa ».

Poursuivant, elle a soutenu que « les résultats, obtenus à ce jour, témoignent de la forte contribution de cette initiative non seulement à l’effectivité de l’harmonisation des législations nationales mais surtout à la coordination du suivi de la mise en œuvre des politiques, programmes et projets communautaires ».

La Revue annuelle des réformes, politiques, programmes et projets communautaires de l’Uemoa a été instituée en 2013 par la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement. L’objectif est de favoriser l’accélération de leur application au sein de la zone monétaire.

Mali : le gouvernement réagit aux sanctions de la Cédéao

Les autorités de transition « regrettent » les décisions récemment prises par la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).À l’évidence, il n’y aura pas d’élections générales le 27 février 2022 au Mali. Le gouvernement de transition estime que les conditions ne sont pas encore réunies. Une excuse qui ne tient pas pour la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).

Les dirigeants ouest-africains ont prononcé, dimanche dernier à Accra, au Ghana, l’interdiction de voyager et le gel des avoirs financiers des autorités de transition du Mali à l’occasion de la 3e session extraordinaire portant sur ce pays ainsi que la Guinée. Ces sanctions s’appliquent également à leurs familles.

Dans un communiqué publié lundi soir, Bamako « prend acte » mais considère que les nouvelles mesures de la Cédéao « ne tiennent pas suffisamment compte des aspirations profondes du peuple malien et des efforts déployés au quotidien pour relever les défis multiformes auxquels le pays est confronté et pour une stabilité durable ».

Toutefois, les autorités de transition ont réitéré leur volonté de « poursuivre le dialogue avec la Cédéao en vue de permettre la tenue d’élections libres et crédibles dans les meilleurs délais et conditions d’organisation ».

Mali : la Cédéao sanctionne les autorités de transition

La Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) n’a pas supporté « l’absence de progrès dans les préparatifs des élections ».L’épée de Damoclès de la Cédéao s’est finalement abattue sur le Mali. Les autorités de transition de ce pays en guerre contre les jihadistes ont fait part à l’organisation régionale de leur « incapacité à respecter l’échéance » pour la transition fixée au 22 février 2022.

Réunis en sommet extraordinaire le 7 novembre à Accra, au Ghana, les dirigeants ouest-africains ont prononcé « des sanctions, avec effet immédiat, à l’encontre des individus et groupes identifiés, y compris l’ensemble des autorités de transition et les autres institutions de transition ». Il s’agit d’une interdiction de voyager et un gel des avoirs financiers qui s’appliquent aussi aux membres de leurs familles.

La Cédéao a déploré « l’absence d’un calendrier détaillé des activités pour la (tenue) des élections aux dates convenues ». Dans le communiqué final du sommet, la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement a réitéré « la nécessité de respecter le calendrier de transition » et appelé « les autorités de transition à agir en conséquence pour assurer un retour rapide à l’ordre constitutionnel ».

Partant de là, la Cédéao a invité la communauté internationale à prendre les mesures nécessaires afin de s’assurer que les autorités de transition respectent leur engagement en faveur d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel.

Sur le plan sécuritaire, l’organisation régionale a exprimé sa préoccupation au vu de la détérioration de la situation qui, selon elle, est la conséquence « des incertitudes politiques accrues » dans le pays.

Pour inverser la tendance, la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement a demandé aux autorités de transition « d’accroître leurs efforts en assurant (notamment) une présence effective de l’Etat dans les zones affectées » par la menace jihadiste.

Dans le but d’aider le Mali à sécuriser son territoire, l’instance de la Cédéao a exhorté ses pays voisins à « renforcer la présence sécuritaire le long de leurs frontières ». Un mandat plus robuste et le renforcement de la capacité opérationnelle de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) pourraient permettre, à en croire la Cédéao, de faire face aux défis du terrorisme.

A cet effet, l’organisation régionale a prévu de saisir le Conseil de sécurité des Nations Unies en vue d’apporter les modifications nécessaires au mandat de la Minusma.

D’ici le 12 décembre 2021, à l’occasion du sommet ordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de la Cédéao, le président de la Commission, Jean-Claude  Kassi Brou, est chargé d’examiner la situation au Mali et de proposer au cas échéant des sanctions supplémentaires.

Mali : la Cédéao sanctionne les autorités de transition

La Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) n’a pas supporté « l’absence de progrès dans les préparatifs des élections ».L’épée de Damoclès de la Cédéao s’est finalement abattue sur le Mali. Les autorités de transition de ce pays en guerre contre les jihadistes ont fait part à l’organisation régionale de leur « incapacité à respecter l’échéance » pour la transition fixée au 22 février 2022.

Réunis en sommet extraordinaire le 7 novembre à Accra, au Ghana, les dirigeants ouest-africains ont prononcé « des sanctions, avec effet immédiat, à l’encontre des individus et groupes identifiés, y compris l’ensemble des autorités de transition et les autres institutions de transition ». Il s’agit d’une interdiction de voyager et un gel des avoirs financiers qui s’appliquent aussi aux membres de leurs familles.

La Cédéao a déploré « l’absence d’un calendrier détaillé des activités pour la (tenue) des élections aux dates convenues ». Dans le communiqué final du sommet, la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement a réitéré « la nécessité de respecter le calendrier de transition » et appelé « les autorités de transition à agir en conséquence pour assurer un retour rapide à l’ordre constitutionnel ».

Partant de là, la Cédéao a invité la communauté internationale à prendre les mesures nécessaires afin de s’assurer que les autorités de transition respectent leur engagement en faveur d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel.

Sur le plan sécuritaire, l’organisation régionale a exprimé sa préoccupation au vu de la détérioration de la situation qui, selon elle, est la conséquence « des incertitudes politiques accrues » dans le pays.

Pour inverser la tendance, la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement a demandé aux autorités de transition « d’accroître leurs efforts en assurant (notamment) une présence effective de l’Etat dans les zones affectées » par la menace jihadiste.

Dans le but d’aider le Mali à sécuriser son territoire, l’instance de la Cédéao a exhorté ses pays voisins à « renforcer la présence sécuritaire le long de leurs frontières ». Un mandat plus robuste et le renforcement de la capacité opérationnelle de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) pourraient permettre, à en croire la Cédéao, de faire face aux défis du terrorisme.

A cet effet, l’organisation régionale a prévu de saisir le Conseil de sécurité des Nations Unies en vue d’apporter les modifications nécessaires au mandat de la Minusma.

D’ici le 12 décembre 2021, à l’occasion du sommet ordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de la Cédéao, le président de la Commission, Jean-Claude  Kassi Brou, est chargé d’examiner la situation au Mali et de proposer au cas échéant des sanctions supplémentaires.

La FAO pour des semences plus résistantes aux aléas climatiques

Le développement vert du secteur semencier est crucial pour nourrir une population mondiale en pleine expansion, selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).La population mondiale augmente et les terres arables s’amenuisent. Comment faire pour nourrir une population mondiale qui devrait atteindre 10 milliards d’ici à 2050 ? Il faut permettre « aux agriculteurs d’accéder à des semences de qualité dans le cadre de la transformation des systèmes agroalimentaires », préconise la FAO.

« Les agriculteurs du monde entier doivent avoir accès à des semences issues de variétés de plantes plus productives, plus nutritives et plus résistantes aux aléas climatiques », explique-t-elle.

A en croire le Directeur général de la FAO, Qu Dongyu, « il ne peut y avoir de bonnes récoltes sans bonnes semences. Les semences sont la pierre angulaire des systèmes agroalimentaires. Nous dépendons d’elles pour produire des denrées alimentaires, des aliments pour animaux, des fibres et des combustibles, et elles créent un environnement accueillant. »

M. Dongyu présidait la Conférence mondiale sur le développement vert du secteur semencier, organisée par son institution ce jeudi à Rome (Italie).

Pour la Directrice de l’Organisation panafricaine des producteurs agricoles, Mme Fatma Ben Rejeb, l’augmentation de la qualité des semences résilientes face au stress climatique, l’amélioration de l’utilisation des ressources naturelles et le renforcement de la sécurité alimentaire et nutritionnelle contribuent fortement à la hausse des rendements, au développement économique et à l’accroissement des revenus des agriculteurs.

Par ailleurs, elle a rappelé l’importance des savoirs ancestraux des petits agriculteurs, en les présentant comme « les moteurs du développement agricole. »

La Conférence, qui se tient sur deux jours, rassemble un grand nombre de participants, dont des représentants de la société civile, d’organisations internationales, des membres de la FAO et des secteurs public et privé, qui présenteront leurs points de vue, leurs études de cas et leurs priorités pour alimenter les discussions.

L’agriculture verte et résistante aux aléas climatiques est essentielle à la durabilité, a indiqué M. Qu, ajoutant qu’elle permettrait de concrétiser la sécurité alimentaire, d’améliorer le bien-être des populations, d’offrir des perspectives d’emploi et un travail décent à toutes et tous et de protéger la planète aujourd’hui comme à l’avenir.

Selon le Directeur général de la FAO, les agriculteurs doivent produire 50% d’aliments supplémentaires pour pouvoir nourrir l’ensemble de la population. Et la seule manière de réaliser cet objectif, d’après lui, est d’augmenter la productivité des cultures, grâce à la science et à l’innovation.

La Conférence est la troisième d’une série, la première s’étant tenue en 1999 à Cambridge (Royaume-Uni) et la deuxième en 2009 au siège de la FAO, à Rome (Italie). Elle a quatre priorités qui consistent, entre autres, à faire mieux connaître la contribution qu’apporte le secteur semencier, y compris des petites et moyennes entreprises, à l’innovation verte dans le domaine de la production végétale durable ; et à promouvoir la coopération entre les secteurs, en particulier dans le cadre de partenariats public-privé et de la coopération internationale, en vue d’améliorer l’accès aux ressources et le partage de connaissances et d’informations.

Data centers : l’Afrique invitée à miser sur l’efficacité énergétique

L’Afrique connaît l’une des croissances d’accès à Internet les plus rapides au monde en raison de sa population jeune.L’accès à des sources d’électricité abordables, fiables et respectueuses de l’environnement est un problème urgent pour le nombre croissant d’opérateurs de data centers à travers l’Afrique. Ces installations doivent assurer une haute disponibilité d’électricité pour atténuer les temps d’arrêt, mais de nombreux pays africains sont confrontés à de fréquentes pannes d’électricité.

Les data centers existants en Afrique se sont appuyés sur des générateurs à diesel pour maintenir leurs opérations pendant les pannes de courant, une pratique qui pourrait exacerber les émissions de carbone à l’avenir. En effet, le déploiement d’une capacité de data center à grande échelle devrait augmenter les émissions grâce à une utilisation accrue des générateurs à diesel.

Dans un rapport d’orientation récemment publié par Oxford Business Group intitulé « Data Centers en Afrique », la PDG de MainOne, Funke Opeke, a estimé que les réseaux de distribution d’électricité sont confrontés à des pénuries fréquentes, mais qu’il existe un approvisionnement adéquat en électricité dans les réseaux nationaux de la région.

« En plaçant stratégiquement nos data centers à proximité des sources d’énergie et en nous associant à des sociétés de distribution d’électricité locales pour établir des connexions directes au réseau national, nous assurons une disponibilité élevée de l’énergie et réduisons l’utilisation de la production d’électricité au diesel dans nos installations », a-t-elle déclaré.

MainOne, qui fournit des services de télécommunication et de solutions de communication innovants pour les entreprises, a augmenté la capacité de ses data centers qui ont atteint 5 MW sur les marchés clés du Nigeria, du Ghana et de la Côte d’Ivoire, avec des services fournis à un total de 10 pays à travers l’Afrique de l’Ouest.

Cependant, avertit MainOne, sans stratégies énergétiques durables, les data centers vont continuer à contribuer au réchauffement climatique dans une région qui est la moins préparée au niveau de la gestion des conséquences.

Sida: l’Afrique appelée à l’action pour réinventer la réponse

Le sommet régional sur le Sida tenu dans la capitale sénégalaise du 31 Octobre au 2 Novembre 2021 s’est conclu par un plaidoyer pour une nouvelle approche dans la lutte contre la pandémie.Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/Sida (ONUSIDA) ambitionne de mettre fin à la pandémie de Sida comme menace de santé publique d’ici à 2030. Pour ce faire, l’organisme onusien appelle à une action urgente dans quatre domaines principaux.

D’abord, renforcer les infrastructures des organisations communautaires pour renforcer les systèmes de santé des pays. Cela passera par l’adoption de politiques sanitaires adéquates, et à la mobilisation de financements durables.

Ensuite, l’ONUSIDA suggère la mise à jour les politiques de santé pour les aligner sur les données scientifiques les plus récentes pour répondre à la pandémie de VIH/Sida.

L’organisme onusien demande par ailleurs une augmentation de 33% des ressources nationales et internationales consacrées à cette pandémie en Afrique d’ici 2025 et une suppression des obstacles financiers à l’accès individuel des personnes vivant avec le VIH aux services de santé.

Enfin, il invite les Etats à placer la réponse au VIH, et la Covid-19, au centre du dispositif pour préparer et répondre à l’émergence possible de futures pandémies.

Ces quatre actions devraient être mises en œuvre au cours des trois prochaines années et permettraient à la région de se rapprocher de l’objectif mondial de 2025, à savoir que 95 % des personnes connaissent leur statut VIH, 95 % des personnes connaissant leur statut VIH commencent un traitement et 95 % des personnes sous traitement soient sous suppression virale.

Elles contribueraient à une réduction spectaculaire du nombre de décès liés au Sida et de nouvelles infections à VIH dans la région.

Pour soutenir la réponse au VIH et cet appel à l’action, le président Macky Sall a engagé son ministre de la Santé et de l’Action sociale à verser deux milliards f cfa supplémentaires au plan national de riposte.

« Je vous engage à mettre deux milliards de plus dans le budget pour la lutte contre le VIH avec un milliard pour les organisations de la société civile pour la lutte communautaire et un milliard pour alimenter le budget du CNLS (Conseil national de lutte contre le Sida) pour augmenter la part de la prise en charge des personnes vivant avec le VIH », a dit le président sénégalais qui clôturait le sommet.

Agoa : Washington suspend trois pays africains

Les Etats Unis suspendent les avantages commerciaux accordés à l’Ethiopie, la Guinée et le Mali.La mesure entre en vigueur le 1er janvier 2022. Le président des Etats-Unis Joe Biden a envoyé un courrier au Congrès américain dans lequel il annonce son intention de retirer ces trois pays bénéficiaires de l’Agoa, la loi américaine sur le développement et les opportunités africaines.

Washington accuse Addis-Abeba de « violations brutales des droits de l’homme internationalement » reconnues dans la répression de la rébellion au Tigré.

Pour le Mali et la Guinée qui ont connu deux coups d’Etat militaires en 2020 et 2021, la Maison Blanche reproche aux autorités de Conakry et de Bamako « de ne pas garantir l’Etat de droit et le pluralisme politique ». Pour le cas du Mali, les Etats-Unis ajoutent que les autorités de la transition ne garantissent pas « le respect des droits des travailleurs internationalement reconnus ».

Avec ces sanctions, ces trois pays se voient désormais privés des exonérations de frais de douane sur les exportations sur le territoire américain.

L’Agoa, « African Growth and Opportunity Act », en français « Loi sur la croissance et les opportunités en Afrique » est votée le 18 mai 2000 par le Congrès américain (Parlement). L’objectif de cette initiative adoptée sous l’administration Bill Clinton est de soutenir l’économie des pays africains en leur facilitant l’accès au marché américain s’ils suivent les principes de l’économie libérale.

Cedeao : un sommet extraordinaire sur le Mali et la Guinée

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) va se réunir en sommet extraordinaire le 7 novembre prochain pour statuer sur l’évolution de la transition au Mali et en Guinée.Le chef de l’Etat ghanéen Nana Akufo-Addo qui assure la présidence de l’Organisation régionale a eu l’onction de ses pairs chefs d’Etat pour organiser ce sommet dimanche prochain, renseigne Radio France internationale (Rfi). Après la visite du président ghanéen à Bamako le 17 octobre dernier, une délégation de la Cedeao s’est rendue pour la troisième fois en Guinée la semaine dernière depuis le putsch contre le président Alpha Condé le 5 septembre 2021, pour s’entretenir avec les nouvelles autorités de transition.

Ce sommet des chefs d’Etat, sera donc l’occasion pour le président ghanéen de faire le point sur ces missions et surtout d’avoir l’avis de ses autres collègues sur la conduite à tenir dans le processus de transition en Guinée et surtout au Mali

Le dossier malien sera au cœur des débats à un peu plus de trois mois de la Présidentielle et des Législatives qui doit en principe se tenir le 27 février 2022. Un scrutin couplé fortement compromis après les récentes sorties des autorités de la transition malienne.

Lors de sa dernière visite à Bamako, Nana Akufo-Addo avait délivré « un message de fermeté » aux autorités de la transition malienne. Il avait rappelé au chef d’Etat Assimi Goïta l’engagement de son pays à publier un chronogramme de la transition avant la fin du mois d’octobre.

En un mot, la Cedeao voulait y voir clair sur la fin du processus de transition. Chose qu’il n’a pas obtenue des autorités maliennes qui posent l’argument sécuritaire sur la table. « L’insécurité et le terrorisme ont occupé de 60 à 80% de notre territoire » a soutenu le Premier ministre Choguel Maïga devant une délégation du Conseil de sécurité des Nations unies en visite à Bamako le 23 et 24 octobre dernier.

« Les élections ne sont pas une fin en soi, aucun acteur majeur ne peut aller battre campagne en dehors des capitales régionales. Nous travaillons donc à créer le minimum de condition de sécurité pour avoir une large frange de la population, y compris les réfugiés qui doivent revenir au pays pour aller aux élections », a-t-il expliqué. Le Premier ministre du Mali d’informer la communauté internationale d’un « nouvel agenda précis, argumenté, documenté » en cours d’élaboration « sur la durée de la transition après la date du 18 février 2022 ».

Une sortie qui devrait avoir une certaine résonance au sein de la Cedeao qui avait suspendu le Mali de ses instances le 30 mai 2021 après le double putsch des militaires. L’organisation intergouvernementale ouest-africaine fait face à plusieurs options parmi lesquelles, accepter une prorogation de la transition pour mieux étudier le futur agenda électoral proposé par la junte au Mali ou envisager de corser les sanctions.

Bourse Ghislaine Dupont et Claude Verlon : les lauréats de la 8e édition connus

Rolf Steve Domia Leu Bohoula, journaliste centrafricain et Mahamat Hassane Zara, technicienne tchadienne sont les vainqueurs de ce prix créé en 2014 par France Médias Monde.On connaît l’identité des lauréats 2021 de la Bourse Ghislaine Dupont et Claude Verlon. Durant une émission spéciale de « 7 Milliards de Voisins », diffusée ce mardi, Rolf Steve Domia Leu Bohoula et Mahamat Hassane Zara ont appris en direct la bonne nouvelle.

« Ils remportent une formation de quatre semaines à Paris (France), entièrement prise en charge, au cours du premier trimestre 2021, sous réserve de conditions sanitaires le permettant », informe un communiqué de Radio France Internationale (RFI).

Titulaire d’une licence professionnelle en journalisme, Rolf Steve Domia Leu Bohoula, 25 ans, a réalisé « un reportage sur le règlement des conflits par la justice coutumière » dans son pays, la République centrafricaine.

De son côté, Mahamat Hassane Zara, technicienne à la Radio Ndarason Internationale, a plongé le jury dans l’univers des couturiers ambulants « à travers les bruits de la grande ville ».

Au total, précise le document, plusieurs centaines de candidatures ont été déposées cette année. Dix techniciens et autant de journalistes ont été sélectionnés pour subir, pendant trois semaines, une formation à distance.

Pour départager ces professionnels, venant de dix pays d’Afrique, il a été demandé aux journalistes de rendre un reportage sur le thème « Dialogue et tolérance » et aux techniciens sur le thème « Les petits métiers de la rue ».

La Bourse Ghislaine Dupont et Claude Verlon est ouverte à 25 pays d’Afrique francophone : Algérie, Bénin, Burkina, Burundi, Cameroun, Comores, Congo, Côte d’Ivoire, Djibouti, Gabon, Guinée, Madagascar, Mali, Maroc, Maurice, Mauritanie, Niger, Centrafrique, République démocratique du Congo, Sénégal, Seychelles, Tchad, Togo, Tunisie et Rwanda.

Cette distinction porte les noms d’une journaliste et d’un technicien de RFI assassinés il y a huit ans jour pour jour à Kidal, au Nord du Mali.

Mali : « les civils de Ségou en danger » (ONG)

Selon Human Right Watch, dans cette région, située à 240 kilomètres de la capitale Bamako, « l’impunité persiste » pour des meurtres présumés commis par des militaires et des islamistes.C’est un signal d’alerte. Il y a juste une semaine, « huit personnes, dont un jeune garçon et un octogénaire, ont été retrouvées mortes » à N’Dola, un village de Ségou, au Centre du Mali. Un villageois a fait savoir à Human Rights Watch que les victimes « avaient été exécutées lors d’une opération antiterroriste du gouvernement ».

L’exécutif a reconnu que « les Forces armées maliennes (Fama) ont bien mené une opération » ce jour-là près de N’Dola mais nie « toute implication dans des exécutions extrajudiciaires ». Dans cette partie du pays, des affrontements opposent depuis fin 2020 le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Gsim) et l’armée parfois soutenue par des groupes d’autodéfense.

À Ségou, Human Rights Watch a reçu « des informations d’allégations distinctes concernant d’autres abus plus récents notamment le meurtre d’un sage dans un village par les forces de défense locales et la décapitation d’un membre des forces de défense civile capturé par un groupe armé islamiste ».

Sur les sept « cercles » (zones administratives) de cette région, cinq étaient « occupés » par le Gsim, d’après un responsable de Ségou contacté par l’Organisation Non Gouvernementale. Les jihadistes y chassent les enseignants, les professionnels de la santé, attaquent les agriculteurs et organisent le blocus de villages.

Toutes choses qui font que « des dizaines de milliers de villageois ont fui leurs foyers » ces derniers mois, à en croire un sage de Ségou. Pour Human Rights Watch, « le gouvernement malien devrait faire davantage pour exercer sa responsabilité de protéger les civils », non sans lui demander d’ « enquêter sur les allégations d’abus commis par l’armée ainsi que par les groupes armés d’opposition, et traduire les responsables en justice ».

Mali/Conflit : un plan d’action contre les violences sexuelles

Le nombre alarmant de cas de violences sexuelles commises dans les zones affectées par le conflit au Mali appelle à une réponse urgente.Les Violences sexuelles liées au conflit (VSLC) sont devenues monnaie courante au Mali en proie à des attaques de groupes terroristes. Pour mettre fin à cela, le gouvernement et la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) ont validé un plan d’action pour lutter contre les VSLC.

Le document a été validé au cours d’un atelier organisé du 26 au 28 Octobre 2021 par la Minusma à travers le bureau de la Conseillère principale pour la protection des femmes (BCPPF).

Placé sous la présidence du ministre de la Défense, le Colonel Sadio Camara représentant le Premier ministre, l’atelier a réuni le Représentant de la primature, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies (RSSG) de l’ONU au Mali, des représentants des départements ministériels sectoriels, des membres des organisations de la société civile ainsi que des représentants de la Minusma et des agences des Nations Unies.

Le plan d’action 2022-2024 doit apporter une réponse institutionnelle holistique à l’épineuse question des violences sexuelles en période de conflit. Il contient cinq axes stratégiques, à savoir la prévention et la mobilisation communautaire ; la protection ; l’accès aux services multisectoriels ; la lutte contre l’impunité, et le Suivi/évaluation et la coordination, informe la Minusma.

Elle ajoute que depuis janvier 2021, plus de 900 cas ont été signalés par les prestataires de services au Mali, dont près de la moitié concerne des jeunes filles de moins de 18 ans. « Alors que la plupart des cas rapportés ont été commis dans le nord et le centre du pays, la récente dégradation sécuritaire au sud du Mali a été prise en compte dans l’élaboration du plan d’action afin de prévenir la survenance de cas dans ces régions, et le cas échéant d’y répondre efficacement », poursuit notre source.

Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies (RSSG) de l’ONU au Mali (RSSG), El-Ghassim Wane, a tenu à renouveler l’engagement des Nations Unies aux côtés du Mali pour lutter efficacement contre les Violences sexuelles liées au conflit (VLSC). Il a déclaré que « le plan d’action permettra de contribuer à atteindre l’objectif de zéro cas de VSLC au Mali ».

Mali : Ilze Brands Kehris en visite du 1er au 6 novembre

La situation des droits humains sera au cœur du séjour de la Sous-Secrétaire générale des Nations Unies aux droits de l’Homme.Au Mali, la fréquence des violations des droits de l’Homme interpelle souvent la communauté internationale. L’armée et les mouvements jihadistes sont notamment au banc des accusés.

Ilze Brands Kehris discutera, au cours de sa visite au Mali, avec de « hauts représentants du gouvernement, le chef de la Mission de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel (MiSahel), de hauts représentants du G5 Sahel, des membres du corps diplomatique et l’institution nationale des droits de l’Homme », selon un communiqué reçu vendredi à APA.

La Sous-Secrétaire générale des Nations Unies aux droits humains, poursuit la source, s’entretiendra aussi avec « l’équipe dirigeante de la Minusma et d’autres responsables des Nations Unies » basés au Mali.

Lors de cette mission, des discussions sont également prévues avec « diverses organisations de défense des droits de l’Homme et de la société civile, des dirigeants communautaires et des associations de jeunes, ainsi que des autorités religieuses et traditionnelles ».

La visite de six jours d’Ilze Brands Kehris sera sanctionnée par « une déclaration abordant certaines des questions clés » soulevées dans les échanges.

Mali : la Cédéao regrette l’expulsion de son Représentant

La Commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) fustige une « décision extrême » de Bamako alors que la procédure de remplacement d’Hamidou Boly avait déjà été enclenchée.C’est un sérieux coup de vent sur les relations entre le Mali et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Le 25 octobre dernier, les autorités de la transition ont déclaré « persona non grata » le Représentant de la Cédéao avant de lui accorder un délai de 72 heures pour quitter le territoire malien.

Selon communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, « plusieurs mises en garde » ont été adressées à Hamidou Boly « à travers sa hiérarchie ». Bamako a reproché au diplomate des « agissements incompatibles avec son statut ».

Deux jours après la signature de l’acte d’expulsion, la Commission de la Cédéao se désole qu’une telle décision soit prise dans « une période délicate ». Toutefois, l’organisation régionale promet de continuer « à déployer ses efforts pour appuyer une transition réussie et apaisée au Mali ».

Dakar Terminal signe un accord avec les Entrepôts maliens du Sénégal

Le protocole d’accord signé le 14 octobre dernier doit permettre de baisser les tarifs d’acconage des camions citernes à destination du Mali.Dakar Terminal, opérateur du terminal roulier El Hadji Malick Sy, s’engage avec les Entrepôts maliens du Sénégal (E.MA.SE) à réduire le coût du passage portuaire pour tous les camions citernes neufs en transit par le Sénégal.

Cette mesure exceptionnelle permettra de faciliter le processus de renouvellement du parc des véhicules commerciaux au Mali et de contribuer à renforcer la compétitivité du corridor Dakar-Bamako. Elle favorisera par ailleurs la mise en place de synergies positives pour mieux préserver l’environnement et lutter contre l’insécurité routière.

Le projet de protocole entre Dakar Terminal et les Entrepôts maliens du Sénégal s’inscrit dans le cadre de la Politique nationale des transports et infrastructures de transport et du désenclavement (PNTITD) qui vise à étendre et améliorer la qualité du réseau des transports et à assurer des services de transports modernes et efficaces. Il participera en outre à harmoniser les normes et les procédures en vigueur pour les contrôles de véhicules lourds de transport de marchandises dans les États membres de l’UEMOA, au Ghana et en Guinée.

Pour Dakar Terminal, ce partenariat marque la volonté de l’entreprise de proposer une solution en ligne avec les objectifs du Ministère des Transports et des Infrastructures du Mali afin d’accélérer le développement du secteur et d’accompagner au mieux les acteurs économiques du pays. Il viendra également renforcer la compétitivité du corridor Dakar-Bamako entraînant ainsi une baisse des tarifs de transport et du coût de la vie au profit des populations locales.

« Dakar Terminal est un partenaire engagé qui s’inscrit dans la dynamique de modernisation et de transformation du secteur de transport dans la sous-région. Au-delà des efforts tarifaires, Dakar Terminal a instauré un partenariat avec les parties prenantes pour offrir aux usagers une qualité de service en parfaite adéquation avec leurs attentes », a déclaré Jérôme Beseme, Directeur général de Dakar Terminal.

« Cette initiative de Dakar Terminal répond à nos attentes et nous apprécions, à sa juste valeur, l’effort qui a été fait pour nous accompagner dans le processus de renouvellement du parc routier. Cette démarche représente une avancée significative et aura assurément un impact positif pour relancer l’attractivité du corridor Dakar-Bamako », s’est réjoui Fousseynou Soumano, Directeur général des Entrepôts maliens au Sénégal (E.MA.SE).

Mali : arrestation d’un vice-président du CNT

Issa Kaou N’Djim, quatrième vice-président du Conseil national de transition (CNT, parlement de la transition) au Mali a été interpellé mardi soir pour avoir tenu des « propos subversifs ».Selon son avocat Me Kassoum Tapo, son client a été arrêté sur ordre de la justice pour « propos subversifs » tenus sur les réseaux sociaux. Issa Kaou N’Djim, ex-porte-parole de l’imam Mahmoud Dicko, leader politico-religieux qui a participé à la mobilisation ayant conduit à la chute de l’ex-président Ibrahim Boubacar Keïta, a vivement critiqué le Premier ministre malien Choguel Maïga pour avoir ordonné le renvoi du représentant de la Cedeao Hamidou Boly. Il accuse également le chef du gouvernement de vouloir reporter la tenue des élections afin de prolonger la transition.

Selon la robe noire, la justice n’a pas respecté tous les droits de son client. « J’ai vu mardi soir mon client à la gendarmerie. J’ai demandé sa libération immédiate, parce que son immunité parlementaire n’a pas été levée avant son interpellation. C’est une violation de la loi », a précisé l’avocat.

Issa Kaou Djim est un personnage atypique. L’homme fascine autant qu’il agace par ses prises médiatiques sur la marche du pays. Il avait déclaré après la chute d’IBK que « le M5-RFP est mort de sa belle mort » lors des concertations nationales, en septembre 2020, avant d’afficher son soutien indéfectible au chef de l’Etat, président de la transition. Ce libéral, autodidacte, a lancé la plateforme « Appel citoyen pour la réussite de la transition », qui théorise la candidature d’Assimi Goïta à la prochaine présidentielle.

G5 Sahel : les experts examinent le rapport d’activités du programme annuel

La rencontre se tient en prélude à la 10e session du Conseil des ministres de cette organisation regroupant la Mauritanie, le Mali, le Burkina, le Niger et le Tchad.C’est l’heure de l’évaluation de la mise en œuvre du programme de travail annuel du G5 Sahel. Ouverts mardi à N’Djaména, la capitale tchadienne, les travaux de deux jours portent sur le rapport d’exécution du budget au 30 septembre 2021.

« D’autres documents, qui relèvent des instructions et recommandations des sessions et sommets, ont été également exposés. Il s’agit du projet de décision portant organisation du Secrétariat exécutif et une fiche d’information sur l’état d’avancement de la révision de la convention de création du G5 Sahel », indique un communiqué reçu mercredi à APA.

Le rapport sur la mise en place du guichet unique et la révision de la Stratégie de Développement et de Sécurité et le Programme d’investissements prioritaires seront aussi au menu des discussions.

Nommé en juillet dernier, Eric Yemdeago Tiaré, le Secrétaire exécutif du G5 Sahel, a déclaré que « les observations, amendements et suggestions seront pris en compte en vue d’améliorer les différents documents avant leur transmission aux ministres ».

Dans son discours, le diplomate burkinabè a notamment salué « la capacité de résilience des populations, l’engagement des armées nationales et de la force conjointe et les autres armées alliées ».

Pour sa part, Nassour Bahar Mahamat Itno, Directeur Général du ministère du Plan du Tchad, a souligné qu’une feuille de route de transition, d’un coût de 840  milliards F CFA, a été élaborée avec trois axes majeures : « le renforcement de la sécurité et de la défense, l’organisation du dialogue, la consolidation de la paix et de l’unité nationale, et le renforcement de la bonne gouvernance et de l’Etat de droit ». Concluant son propos, il a sollicité la participation du G5 Sahel pour la réussite de la transition.

Hissein Abakar M’bodou, Coordonnateur des actions du G5 Sahel au Tchad, a affirmé que « cette session se tient à un moment où l’organisation doit opérer un réajustement stratégique pour s’adapter à un contexte en mutation ».

En effet, le G5 Sahel est appelé à se réorganiser avec le retrait annoncé de la Force Barkhane mais également « l’accroissement de l’activisme des groupes criminels sur le terrain, les massacres récurrents des populations civiles, la faiblesse des projets ayant un impact sur les populations et la difficulté à mobiliser les financements », précise le document.

La 10e session du Conseil des ministres du G5 Sahel est prévue le vendredi 29 octobre à N’Djamena.

Mali : « l’insécurité et le terrorisme occupent 80% de notre territoire » (PM)

Dr Choguel Kokalla Maïga a confié aux émissaires de l’Organisation des Nations unies (Onu) que « les élections ne sont pas une fin en soi » et qu’il était impossible pour « les acteurs majeurs de battre campagne en dehors des capitales régionales ».Sans détours, Choguel Kokalla Maïga martèle que toutes les conditions ne sont pas réunies pour une tenue de la présidentielle et des Législatives le 27 février 2022. « Il est acté que les assises doivent se tenir. Idem pour la mise en place de l’Organe unique des élections, et certaines réformes sont nécessaires » indique-t-il aux membres de la délégation de l’Onu qui ont séjourné à Bamako les 23 et 24 octobre 2021. Pour le Premier ministre malien, les futures élections doivent se tenir sur la base des conclusions des Assises Nationales de la Refondation.

A côté des écueils politiques, il y a surtout le volet sécuritaire. Depuis 2012, le Mali fait face à un violent conflit à la suite d’une insurrection de groupes jihadistes et indépendantistes pro-Azawad. Presque une décennie après l’éclatement de cette guerre, le gouvernement malien a perdu le contrôle de plus de la moitié de son territoire aux mains des jihadistes. « Nous avons rappelé au Conseil de sécurité de l’Onu qu’en 2013 lors de l’intervention de la Minusma et de la communauté internationale, nous avions une insécurité résiduelle qui était dans l’extrême nord. Et aujourd’hui l’insécurité et le terrorisme ont occupé de 60 à 80% de notre territoire », a-t-il indiqué.

Un nouvel agenda pour la transition

Des révélations glaçantes du Premier ministre malien qui invite les partenaires internationaux à aider le pays à améliorer la sécurité des personnes et des biens. « Les élections ne sont pas une fin en soi, aucun acteur majeur ne peut aller battre campagne en dehors des capitales régionales. Nous travaillons donc à créer le minimum de condition de sécurité pour avoir une large frange de la population, y compris les réfugiés qui doivent revenir au pays pour aller aux élections », a-t-il expliqué.

Dr Choguel Kokalla Maiga soutient que « la sécurité des citoyens d’un pays est le principal élément de légitimation d’un pouvoir. Et donc, notre objectif c’est de nous donner les moyens de sécuriser notre population auprès des partenaires parmi lesquels il y a la fédération de Russie avec laquelle le Mali a toujours eu des cadres de coopération assez bons » argue-t-il.

Le Premier ministre malien a rassuré les émissaires de l’Onu sur les ambitions des autorités de la transition. « Les forces patriotiques qui sont à la tête de l’Etat n’ont d’autre agenda que celui du redressement du Mali », confia-t-il. Avant d’ajouter : « Nous reviendrons vers la communauté internationale avec un agenda précis, argumenté, documenté pour dire combien la transition doit durer après la date du 18 février 2022 ».

La délégation de l’Onu forte d’une quinzaine de membres était codirigée par l’ambassadeur du Niger aux Nations unies, Abdou Abarry et son homologue français Nicolas de Rivière. Linda Thomas-Greenfield, la représentante des États-Unis auprès des Nations unies était aussi présente dans cette mission.

Mali : les raisons de l’expulsion du représentant de la Cédéao

Le chef de la diplomatie malienne accuse Hamidou Boly « d’agissements incompatibles avec le statut de diplomate. »Le représentant de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) à 72 heures « pour quitter le territoire national » selon un communiqué du ministère malien des Affaires étrangères, qui précise que la notification officielle lui a été envoyée lundi matin.

Le diplomate de nationalité burkinabé en poste depuis plus de deux ans à Bamako, est déclaré « persona non grata » après plusieurs mises en garde des autorités maliennes et de sa hiérarchie, renseigne le communiqué.

« Je pense que l’intéressé a engagé avec des groupes, des individus de la société civile comme du monde politique ou même du monde de la presse et qui entreprennent des activités hostiles à la transition. Il y a des devoirs des autorités en place de s’assumer », a expliqué Abdoulaye Diop, ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale.

Accusé de « déstabiliser la transition »

Avant d’ajouter que le Mali est un pays souverain, « nous estimons qu’à un certain moment, si cette personne ne comprend pas les limites de sa mission qu’elle a outrepassées, il est du devoir des autorités en place de s’assumer »

Toutefois, le patron de la diplomatie malienne « réitère la disponibilité du gouvernement (malien) à maintenir le dialogue avec la Cédéao et à œuvrer ensemble pour la réussite de la transition ».

L’expulsion de Hamidou Boly, connu pour son franc-parler, survient dans un contexte diplomatique tendu entre le Mali et l’organisation régionale. Après deux putschs successifs en août 2020 et mai 2021, la junte est en retard par rapport au processus électoral qui doit aboutir à la transmission du pouvoir aux civils dans moins de quatre mois.

Un respect du calendrier électoral qui semble difficile à envisager après que le ministre  malien Abdoulaye Diop en visite à Rabat (Maroc) le 11 octobre dernier, a soutenu que « la présidentielle et les législatives du 27 février 2022, pourraient ne pas se tenir si la situation sécuritaire n’est pas prise en charge ». Une position qui tranche nettement avec la volonté de la Cedeao. L’organisation intergouvernementale exige la tenue des élections à la date fixée dans la charte de la transition.

Afrique: des chercheurs pour la promotion des innovations agricoles

La mise à l’échelle des technologies éprouvées par les centres de recherches devrait permettre à l’Afrique d’atteindre la sécurité alimentaire.L’Afrique dispose de 60 % des surfaces arables inexploitées du monde. Un immense potentiel de production agricole. Mais le continent noir dépense, chaque année, près de 35 milliards de dollars pour l’importation de denrées alimentaires. D’ici à 2025, ce chiffre pourrait dépasser les 110 milliards de dollars.

Cette tendance pourrait toutefois être inversée par une augmentation de la production africaine. C’est dans ce cadre que le Conseil de l’Afrique de l’Ouest et du Centre pour la recherche et le développement agricoles (Coraf) et Technologies pour la Transformation Agricole Africaine (TAAT) co-organisent, du 25 au 29 octobre à Dakar (Sénégal), la première foire aux technologies de l’Afrique de l’Ouest vers la transformation agricole.

L’événement vise à présenter les technologies TAAT, ainsi que celles des centres de spécialisation/d’excellence du Coraf, afin d’ouvrir des voies de courtage et d’adoption. Elle est considérée comme une plate-forme pour mettre des technologies et des produits livrables éprouvés sur le marché. Le but est de créer une situation où la demande rencontre l’offre et ainsi exposer les technologies et les produits à des acheteurs potentiels.

« Nous sommes dans une région où nous importons essentiellement ce que nous consommons alors que nous avons la possibilité de le produire. Il suffit donc de déployer les technologies pour faire en sorte que cette courbe d’importation soit renversée. L’Afrique est capable de se nourrir elle-même et de nourrir le reste du monde », a déclaré le directeur exécutif du Coraf, Dr Abdou Tenkouano.

Pour ce faire, les chercheurs misent sur une plus grande implication des capitaux privés. « Le sens à donner à cette foire est de mettre face à face la production agricole et le secteur privé, chaînon manquant dans l’écosystème qui permettrait de disposer d’outputs conformes aux besoins réels des populations », a fait savoir Mme Aïssa Kabo.

Pour la représentante résidente de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) au Sénégal, cette foire est donc une convergence de l’offre et de la demande pour booster l’agriculture africaine afin d’en faire un secteur résilient et surtout le moteur principal devant alimenter les autres secteurs de l’économie.

De son côté, le représentant de la Banque africaine de développement (Bad), Garba Lawaly, a relevé la place prépondérante qu’occupe le secteur privé dans la mise à l’échelle et la commercialisation des technologies agricoles. Pour lui, « cette foire constitue donc un premier pas vers l’établissement d’un partenariat solide avec le secteur privé pour le développement, l’évaluation et la mise à l’échelle de ces innovations ».

Pour inciter les investisseurs privés à soutenir ce projet, une facilité de financement dotée d’un important fonds a été mise en place par la Bad, a indiqué M. Lawaly.

Lutte contre les crimes : des progrès en Afrique occidentale

Avec la montée de l’extrémisme violent en Afrique de l’Ouest, la question de l’importance de la future juridiction internationale dans la région se pose.Les résultats de la lutte contre les crimes internationaux en Afrique occidentale sont encourageants. Dans la région ouest africaine, les efforts pour poursuivre les crimes internationaux au niveau national ont progressé ces dernières années, notamment en Côte d’Ivoire, en Gambie et au Liberia, selon la Directrice de la fondation allemande Wayamo.

« En Côte d’Ivoire, les crimes commis lors des violences postélectorales de 2010-2011 ont fait l’objet d’enquêtes et de poursuites par la Cour pénale internationale (CPI) et par les Parquets nationaux. Mais avec le récent acquittement de Laurent Gbagbo, il est essentiel de discuter des défis et des enseignements tirés », a indiqué Mme Ambach.

Elle prenait part, ce lundi 25 octobre à Dakar, à l’ouverture d’une conférence internationale sur « Justice pour les crimes internationaux : enjeux et stratégies en Afrique de l’Ouest et ailleurs ». La rencontre de deux jours est organisée par les fondations Konrad Adenauer et Wayamo.

S’agissant de la Gambie « qui poursuit sa transition démocratique » avec la mise en place d’une Commission Vérité, Réconciliation et Réparation, elle a souligné que beaucoup espèrent que les vérités révélées par ladite commission permettront de rendre justice aux victimes du régime de Yahya Jammeh (1994-2017).

« Inspirés par d’autres pays, les défenseurs des droits humains au Liberia continuent de militer pour la création d’un tribunal hybride pour les atrocités commises pendant la guerre civile dans le pays », a poursuivi Bettina Ambach dans son discours dont APA a obtenu une copie.

Malgré ces efforts, elle a affirmé que des inquiétudes demeurent dans la région ouest africaine notamment avec le Coup d‘Etat militaire en Guinée car « on ne sait toujours pas quel effet il pourrait avoir sur les efforts de lutte contre l’impunité dans ce pays ».

Pour Ingo Badoreck, Directeur du Bureau sur l’Etat de droit en Afrique subsaharienne de la fondation Konrad Adenauer, dans ce contexte de défis politiques actuels et de montée de l’extrémisme violent au Mali, au Burkina Faso et au Tchad, la question de l’importance de la future juridiction internationale dans la région et sa relation avec la juridiction nationale dans les pays d’Afrique de l’Ouest se pose.

« Nombreux sont ceux qui parlent d’une crise de confiance fondamentale entre les Etats africains et le système judiciaire international dans ce contexte. Les multiples décisions de contestation d’une décision judiciaire ou de retrait de certains Etats africains des juridictions internationales le démontrent », a dit M. Badoreck.

Il a ajouté : « Le consentement des Etats africains à la juridiction internationale reste mitigé : l’Afrique du Sud face à la Cour internationale de justice (CIJ) et la Cour pénale internationale (CPI), le Burundi par rapport à la CPI, le Bénin, le Rwanda, la Côte d’Ivoire, la Tanzanie à l’égard de la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples (CADHP) ».