Soudan : le nouveau procureur de la CPI en visite à Khartoum

Le nouveau procureur général de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, a débuté mardi sa première visite à Khartoum, qui a fait récemment un pas supplémentaire vers un éventuel procès de l’ex-dictateur Omar el-Béchir devant la CPI, selon l’agence Suna.

 

En poste depuis juin, l’avocat britannique est devenu le troisième procureur général de la juridiction, créée en 2002 pour juger les pires atrocités dans le monde. Il a pris le relais de la Gambienne Fatou Bensouda, arrivée au terme de son mandat. Sa visite durera une semaine, a indiqué la CPI sur son compte Twitter. Le nouveau chef de la CPI discutera avec les autorités soudanaises des manières de « consolider la coopération sur l’enquête » menée par l’instance internationale depuis 2005 sur les crimes commis au Darfour, dans l’ouest du pays, selon l’agence Suna.

Le conflit au Darfour a opposé à partir de 2003 le régime à majorité arabe de M. Béchir et des insurgés issus de minorités ethniques, faisant environ 300.000 morts et près de 2,5 millions de déplacés durant les premières années de violences, d’après les Nations unies.

Arrêté et jugé au Soudan après sa destitution en 2019 sous la pression d’une révolte populaire, l’ex-président est recherché par la CPI installée à La Haye, tout comme d’autres figures de l’ancien régime, pour « crimes contre l’humanité » et « génocide » au Darfour. Déjà reconnu coupable de corruption en décembre 2019, M. Béchir est actuellement détenu à la prison de Kober à Khartoum et est parallèlement jugé pour son rôle dans le coup d’Etat qui l’a porté au pouvoir en 1989.

La semaine dernière, le cabinet ministériel soudanais a voté en faveur de la ratification du Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI), une nouvelle étape vers un éventuel procès international de M. Béchir devant cette instance internationale. Un accord historique conclu entre le gouvernement soudanais de transition et plusieurs groupes rebelles insiste sur la nécessité d’une « coopération complète et illimitée » avec l’instance internationale.

RCA-Citoyenneté : le groupe de travail présente son rapport final au Chef de l’Etat

Le groupe de travail sur la citoyenneté a été reçu en audience par le Président de la République, Faustin Archange Touadera.

L’objectif de cette audience était de présenter leur rapport final sur la citoyenneté, la laïcité l’inclusion et la protection des minorités en République centrafricaine.

L’élaboration de ce travail de réflexion a été faite par un groupe constitué d’Experts, d’Universitaires, de Représentants des différentes organisations comme l’OFCA et de la Jeunesse. Pendant 60 jours, le travail portait sur quatre thématiques à savoir : la citoyenneté, la laïcité, l’inclusion et la protection des minorités.

Selon Jacques MBOSSO, médiateur de la République Centrafricaine : « Ce rapport est fait conformément aux recommandations de l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation du 06 février 2019 en son annexe 2, qui confie ce travail de réflexion au Médiateur de la République et au Président de la Commission Nationale des Droits et des Libertés Fondamentales », a-t-il précisé.

Précisons que ces thématiques ont été également mentionnées lors des pourparlers de Khartoum, dont ils ont  été soulignés comme étant certaines causes de la crise militaro-politique, qu’a traversé la République Centrafricaine.

Accord de paix signé à Khartoum : 3e réunion technique du comité exécutif de suivi

Il s’est agi au de cette séance d’évaluation de faire le bilan et la présentation des tableaux des violations de cet Accord de part et d’autre.

Les parties prenantes de l’Accord de paix signé à  Khartoum et paraphé à  Bangui le 06 février 2019, ont procédé, dans le cadre de la 3e réunion technique du comité exécutif de suivi, à  l’évaluation de ce document en vue de s’imprégner des avancées et des violations. La séance de cette évaluation qui a eu lieu le 13 juin 2019 au Palais de la Renaissance été présidée par le Premier Ministre Firmin Ngrébada, en présence des facilitateurs, notamment le représentant de l’Union Africaine Mathias Matondo.

Il y’a lieu d’informer nos lecteurs que l’ambiance de cette séance a été électrique de la manière où le premier ministre Firmin Ngrébada était très remonté et très ennuyeux de la situation désastreuse survenue dans la Sous-préfecture de Paoua, Zangba, Kouango avec les tueries enregistrées de la part des éléments armés des 3R de Sidiki et UPC d’Ali Darassa.

Les points inscrits à  l’ordre de jour lors de cette séance d’évaluation consistaient à  faire le bilan et la présentation des tableaux des violations de cet Accord de part et d’autre.

Du côté des autorités gouvernementales, il faut noter qu’il y a une nette appréciation en ce qui concerne le respect des dispositions dudit Accord, avec la mise en place d’un gouvernement inclusif ; la mise en place de comité de suivi de cet Accord ; et les dispositions concernant sa vulgarisation.

C’est dans le discours de circonstance prononcé par le Premier Ministre qu’il faut retenir que le Chef du gouvernement n’a pas passé par mille chemins pour sommer les chefs rebelles récalcitrants à  faire preuve d’engagement concernant le respect de cet Accord de paix. Firmin Ngrébada a exhorté les représentants des rebelles tels que : Sidiki Bi Souleymane et Ali Darassa à  traduire dans les faits, les dispositions contenues dans cet Accord.

Le Premier centrafricain a tablé, dans un temps ferme, sur la levée des barrières érigées encore dans les zones sous leur contrôle et autres bavures enregistrées ici et là . Ce dernier ne cache pas ses désolations face à  ce que font certains groupes armés contre les populations civiles et a précisé qu’il faut ne que leurs bavures ne soient répétées. C’est sur les positions données par le premier ministre que cette séance a pris fin et que les consignes ont été données pour la prochaine réunion.

Firmin Ngrebada : «Tout le monde est fatigué de la guerre»

Directeur de cabinet du président élu en 2016 Faustin Archange Touadéra, Firmin Ngrebada a été son représentant lors des négociations (25 janvier-2 février 2019) au Soudan à  Khartoum qui ont abouti à  la signature d’un accord de paix à  Bangui entre le gouvernement et 14 groupes armés. Il a ensuite été nommé Premier ministre d’un premier gouvernement qui n’a pas tenu car considéré comme insuffisamment inclusif. A l’issue de négociations ont eu lieu à  Addis-Abeba, un second gouvernement a été désigné avec toujours Firmin Ngrebada à  sa tête. Aujourd’hui, il revient sur ce processus et sur la situation politique du pays.

RCA: le gouvernement souhaite communiquer sur l’accord de paix

L’accord de paix entre les groupes armés et l’exécutif, signé en février dernier, était au centre des discussions du Conseil de cabinet, le 7 mai, à  Bangui.

« Nous n’allons pas nous précipiter à  chaque incident pour donner des réponses fortes. Nous voulons donner une chance à  l’accord, donc il faut passer par toutes les dispositions qui sont dans l’accord et par la suite s’il n’y a pas d’évolution, alors il faut aller vers une réaction telle que l’attend la population », a expliqué le porte-parole du gouvernement, Ange-Maxime Kazagui.

En outre, il a insisté sur la nécessité de communiquer sur l’accord, de l’expliquer à  la population, alors que des impatiences se font déjà  sentir.

Selon les observateurs en Centrafrique, les violations de l’accord sont nombreuses (routes coupées, violences, non levée des barrières…). Un constat qui fait réagir la société civile ainsi qu’une partie de l’opposition comme Me Nicolas Tiangaye, président de la Convention républicaine pour le progrès social.

« Nous attendons que cet accord devienne effectif au niveau de la sécurisation du pays et puis de la restauration de l’autorité de l’État. Or il y a des cas de violations de l’accord et particulièrement des assassinats, des massacres. Il n’y a pas eu de réactions du gouvernement. Nous attendons que le gouvernement dénonce ces violations des groupes armés », a-t-il déclaré.

Peu avant, une ONG centrafricaine avait recommandé aux autorités de « porter à  la connaissance du peuple » l’accord de paix conclu à  Khartoum, paraphé et signé sans que son contenu ne soit dévoilé, suscitant interrogations et doutes.

Le Groupe de travail de la société civile sur la crise centrafricaine avait demandé, dans un communiqué, « au gouvernement de porter à  la connaissance du peuple les clauses de l’accord de Khartoum afin que ce dernier soit rassuré de ce que ses préoccupations soient prises en compte » .

Cet accord, le 8e depuis le début de la crise centrafricaine en 2013, devrait permettre une « cessation de toute violence contre les civils », selon le président Faustin Archange Touadéra.

Les sept précédents accords de paix n’ont jamais été respectés et n’ont pas permis de mettre fin aux violences. Mais la présence à  Khartoum des chefs de quatorze groupes armés, dont les plus importants, ainsi que la forte implication de l’Union africaine, laisse espérer que celui-ci sera cette fois bien appliqué.

Rejeté par Bangui, l’accord était exigé par les chefs des principaux groupes armés dont plusieurs sont sous sanctions de l’ONU ou cités pour violations des droits humains dans des rapports d’ONG. D’autres sont sous la menace d’un mandat d’arrêt.

Centrafrique : la mission UA-ONU-UE reçue par le président de la République

Les membres de la mission conjointe de paix en République centrafricaine ont été successivement reçus en audience ce mercredi par le président du Parlement centrafricain Laurent Ngon Baba, et le chef de l’Etat centrafricain Faustin-Archange Touadéra.

Les personnalités constituant cette mission conjointes sont Smail Chergui, commissaire à  la Paix et à  la Sécurité de l’Union africaine (UA), Jean-Pierre Lacroix, secrétaire général adjoint des Nations Unies (ONU) aux opérations de paix, et Koen Vervaeke, directeur général Afrique du service européen pour l’action extérieure de l’Union européenne (UE).

Ils ont tous reconnu avoir échangé avec les autorités centrafricaines dans le cadre de la consolidation des acquis de l’Accord de paix négocié à Khartoum au Soudan et signé dans la capitale centrafricaine Bangui le 6 février dernier, caractérisé par sa mise en œuvre et son suivi au niveau déconcentré.

« Au niveau de l’Assemblée nationale, nous avons tenu à  clarifier un certain nombre de choses et surtout nos attentes par rapport à  l’adoption d’un certain nombre de textes, comme sur la décentralisation, le Code électoral, prenant en compte la représentativité des femmes au niveau de l’Assemblée nationale et au niveau de tous les secteurs de l’Etat, pour que ces textes soient à  la hauteur de la situation actuelle », a déclaré à la presse Chergui.