RCA : une fusillade de masse de la population civile par les rebelles du 3R

Près de 50 personnes ont été tuées lors d’un massacre organisé par le groupe armé 3R dans le Ouham-Pendé dans le Nord-ouest de la république. Se trouvant à la frontière avec le Tchad et le Cameroun, les deux pays pro-français, la préfecture de Ouham-Pendé devient ces derniers temps un territoire de violentes menaces des rebelles.

Il y a deux jours, le 21 mai, les habitants de la préfecture sont devenus cibles pour le groupe 3R dirigé par Sidiki Abass. Dans la même et unique journée les bandits ont attaqué quelques communes, entre autres Koundjili et Lemouna. D’après les sources locales, l’attaque serait scrupuleusement planifiée par avance.

Les militants armés ont tiré sur la population civile : déjà 26 personnes ont été blessées et tuées durant la première heure du massacre. Leur nombre ne cessait d’augmenter les heures qui suivaient. Comme résultat de l’attaque, 34 personnes sont mortes et 5 sont blessées et atteint 50 morts aujourd’hui selon un communiqué de l’ambassade des États-Unis. L’adjoint du député de Paoua 1 est aussi parmi les victimes.

Selon certaines informations, cette attaque est une réponse à l’assassinat d’un fermier peulh par des membres de antiBalaka.

Il faut noter que le chef des rebelles Sidiki Abass ne cache pas ses origines camerounaises. Le Cameroun, comme on le sait bien, est en collaboration étroite avec la France. Les Français, qui perdent de plus en plus leur position en Centrafrique, veulent à tout prix remettre les pieds en RCA. Mais pour les Centrafricains leurs démarches sont inacceptables et même négatives.

Guidés par leurs enjeux politiques plus que sombres en République centrafricaine, les autorités françaises peuvent attiser les tensions à l’aide des groupes armés se trouvant dans les localités afin d’attiser les tensions. Ceci risque d’anéantir les accords de Khartoum signé il y a à peine quelques mois. Les rebelles du 3R ayant des racines franco-camerounaises correspondent parfaitement à cet objectif. D’ailleurs, ils ne sont pas les seuls à terroriser ces derniers temps la population de Ouham-Pendé.

En mars 2019 les rebelles ont bloqué la route Douala-Bangui traversant le territoire de l’Ouham-Pendé, en interdisant le passage des marchandises en direction de la capitale centrafricaine. Ici même, les rebelles attaquaient les habitants des communes longeant cet axe routier. Le dernier raid de militants qui s’est terminé par un massacre de la population civile prouve qu’ils ont l’intention de forcer la terreur.